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Traviès a exposé depuis 1831 un assez grand nombre de petits sujets estimés.


TRAVON s. m. (tra-von — du lat. trabs, poutre). Constr. Pièce de charpente qui couronne la file des pieux d’une palée de pont et qui porte les poutrelles de la travée.


TRAVOT (le baron Jean-Pierre), général français, né à Poligny (Jura) en 1767, mort en 1836. Il entra au service comme simple soldat, fut employé en Vendée sous Hoche et fit Charette prisonnier à la Chabottière (23 mars 1796). Devenu général de brigade, Travot commanda dans les départements de l’Ouest, en 1799 et 1800, et contribua beaucoup, par sa douceur, à la pacification de ces contrées. En 1805, il fut nommé général de division et sénateur. Deux ans plus tard, il fît partie de l’armée d’invasion du Portugal, commanda la place de Lisbonne, reçut le titre de baron en 1809 et combattit ensuite en Espagne à la tête d’une division. Rappelé en France, il fut mis à la tête de la 13e, puis de la 10e division militaire. Au début de la Restauration, il resta à l’écart. À l’époque des Cent-jours, Travot prit le commandement de la division militaire à Rennes, et, de concert avec le général Lamarque, il apaisa promptement, bien plus par les négociations que par les armes, les troubles fomentés par les La Rochejaquelein et autres. À son retour à Paris, il fut appelé par Napoléon à la Chambre des pairs. Retiré dans sa famille à la seconde Restauration, il y vivait tranquillement lorsque, dans les premiers jours de 1816, il fut arrêté et traduit devant le conseil de guerre de Rennes, présidé par Canuel, un de ces généraux de l’émigration qu’il avait autrefois combattus. À défaut de griefs sérieux, la ministère public ne craignit pas de lui imputer à crime la modération dont il avait fait preuve à l’égard des Vendéens et qui avait été un de ses moyens de succès. Condamné à mort (20 mars 1816), la sentence fut confirmée par le conseil de révision. Mais l’opinion, indignée, se souleva contre une telle iniquité, et Louis XVIII commua la peine en vingt ans de détention (27 mars 1816). Le général Travot, presque sexagénaire, ne put supporter ce coup fatal ; sa raison s’altéra entièrement. Transporté à Ham dans cet état, il fut rendu à la liberté au bout de quatre ans, mais il ne recouvra pas l’usage de ses facultés. Cette affaire est une des plus odieuses que l’histoire reproche à la Restauration.


TRAVOUIL s. m. (tra-voull ; ll mll.). Techn. Dévidoir dont on se sert pour mettre le fil en écheveaux. || On dit aussi travoul.


TRAVOUILLER v. a. ou tr. (tra-vou-llé ; Il mil. — rad. Iruvouil). Techn. Mettre en écheveaux au moyen du travouil : Travouil^ ler du fil.

TRAVOUILLETTE s. f. (tra-VOU-llè-te ; U mil. — rad. travouil). Techn. Petit morceau de bois qui soutient les fusées du travouil.

TRAVOUL s. m. (tra-voul). Pêche. Morceau du bois plat et denté, sur lequel on plie les lignes.

— Techn. V. travouil.

TRAVURE s. f. (tra-vu-re— du lat. trabs, poutre). Navig. Petit retranchement où l’on fait lu cuisine, à la poupe d’un bateau foncet.

TBAWNIK, TRAUNIK. ou TRAVMTZ, ville forte de la Turquie d’Europe (Bosnie), dans une étroite vallée, resserrée entre le mont Vlaich au N. et les monts Radovan et Vranza au S., sur la gauche de la Laschwa, ch.-l. d’un livah, à 77 kilom. N.-O. de Bosna-Seraï ; 12,000 hab. Manufactures de lames de sabre renommées, coutellerie, maroquinerie. Sa situation à l’embranchement de plusieurs routes la rend très-commerçante ; il s’y fait surtout un grand commerce de fourrures. Ses environs, couverts de jardins, de vergers, etc., sont fertiles et cultivés avec soin, nourrissent d’excellents chevaux et renferment des mines d’or, ainsi que les curieuses excavations de Slanilza,

TRAWN1K. (uvak de). Il comprend la Croatie ottomane et une partie de la Bosnie. Il est entièrement couvert de montagnes élevée ;, entre lesquelles s’ouvrent de nombreuses vallées, et qui donnent naissance à une infinité de torrents. Les pachas de Zvornik et de Novi-Bazar dépendent de celui de Trawnik.

TRAYE s. f. (trè-ie). Ornith. Nom vulgaire de la draine.

TRAYER (Jean-Baptiste-Jules), peintre de genre, né à Paris en 1824. Fils d’un peintre qui a laissé quelques bons tableaux, il commença par imiter son père, dont il était élève. Ses premières œuvres furent : la Dernière graphe, le Panier vide, le Dernier regard et les Scènes d’intérieur, exposés en 1848. En 1850, après des efforts nouveaux, des éludes plus sérieuses, M. Trayer reparut avec Skakspeare s’écoutant juger au cabaret et Léonard de Vinci et ses élèves. Un dessin ! plus savant, un goût plus épuré dans l’arran- ; gement général et la disposition des costumes signalent ces deux compositions. Le public fut encore plus favorable à la Jeune fille cousant, la Fileuse, la Leçon de broderie (Salon de 1853). Une certaine finesse de sentiment, de la physionomie dans les tètes, une couleur harmonieuse, sinon bien distinguée, valurent a l’artiste une médaille. Le progrès qui venait de mettre en saillie le talent de

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M. Trayer s’affirma plus réel encore en 1855, dans l’Atelier de couture, le Bain de pieds, VExcès de travail, trois petits tableaux qui obtinrent un succès véritable ; l’auteur reçut une 2a médaille. Il eut alors des travaux nombreux ; mais nous n’osons affirmer que cette situation nouvelle n’ait pas ralenti ses efforts. Car les Salons qui suivirent immédiatement l’Exposition de 1855 n’ajoutèrent presquerienàlasommedetalent dont il avait déjà fait preuve. Ainsi, les Deux parts, la Retenue, le Marché aux grains, qui parurent en 1857, sont inférieurs aux morceaux précédents. Il en faut dire autant de la Famille, de Sérénité, exposés en 1859. Peut-être futil plus heureux au point de vue de l’idée dans le Point de tapisserie, la Prière, Anxiété (Salon de 1861). Il exposa ensuite la Becquée, les Premiers sourires et un Jardin public (Salon de 1863) ; les Cueilleuses de moulesdu Pollet, à Dieppe (1864), tableaud’un réalisme sincère et vivement interprété ; un Intérieur dans la haute Savoie, les Jumeaux (1865) ; la Marchande de crêpes, à Quimperté ; la Gardeuse d’enfants (1S66) ; Y Alphabet (18GS) ; VÉcole des filles, les Deux sœurs (1869) ; Une sœur du Bon-Secours, le Livre d’images (1870) ; Kéménéred (tailleuses) de Pont-Aven (1872) ; le Ruban neuf, Un peu de soleil (1873) ; Couturières (1874) ; Jeune femme et enfant, les liubans (1875).

TRAYEUR, EUSE s. (Irè-ieur, eu-zerad. traire). Econ. rur. Personne chargée de traire les vaches.

TRAYON s. m, (trè-ion — rad. traire). Bout du pis d’un vache, d’une femelle laitière, que l’on prend dans les doigts pour traire le lait : Chacune des deux mamelles de la vache porte deux mamelons ou trayons, souvent suivis en arrière d’un troisième qui n’est que rudimentaire. (Lecoq.)

TRÉBAC s. m. (tré-bak). Mar. Sorte de chasse-marée employé pour le cabotage En* tre Venise et Trieste.

TIIEBAT1US (Caïus), surnommé Testa, jurisconsulte romain, qui vivait au Ier siècle avant notre ère. (Jésar, à qui Cicéron l’avait recommandé, le nomma tribun dans ses légions, lui donna tes émoluments de cette place sans qu’il en remplit les fonctions et le garda auprès de lui dans ses campagnes en Gaule et en Bretagne. Pendant la guerre civile, Trebatius resta constainmennt attaché au parti de César et conserva tout son Crédit sous Auguste. Comme jurisconsulte, il avait la réputation d’être instruit, éloquent et probe. Ce fut d’après son avis qu’Auguste donna force de loi aux codicilles. Trebatius était en correspondance avec Cicéron, et Horace lui dédia la ir« satire du 11° livre. II avait écrit un traité, De jure civili, et un autre De reliijionibus. Un grand nombre de ses décisions sont consignées dans les Pandectes.

TREBATTI (Paolo), sculpteur italien, également connu sous les noms de Ponxio, de Paul Ponce, de maître Ponce, né en Toscane. Il vivait au xvie siècle et on ignore la date de sa mort. On n’a que très-peu de renseignements certains sur cet artiste, au sujet duquel on a émis les assertions les plus contradictoires. Tout ce qu’on sait de lui avec certitude, c’est qu’il se rendit à Paris sous le règne de François Ier, vers 1531. D’après Vasari, il fut chargé d’exécuter à Fontainebleau des figures en ronde bosse en stuc, ce qu’il fit avec beaucoup de talent. L’œuvre qui commença sa réputation fut ule tombeau du prince Alberto Pio de Carpi, mort à Paris. Sur ce mausoléa, érigé dans l’église des Cordeliers en 1535, il avait placé la statue en bronze et de grandeur naturelle du prince, revêtu de son armure et à demi couché. Ce remarquable morceau, qui est plein de vérité, fait aujourd’hui partie du inusée du Louvre. Trebatti exécuta ensuite des sculptures au Louvre, sous Henri II, notamment dans la partie de l’édifice où sa trouve l’ancienne salle des Cent-Suisses, et dans la chambre particulière du roi. Ces sculptures en bois, consistant en rondes bosses, bas-reliefs, trophées d’armes, attestaient autant de goût que d’habileté de main. Trebatti fut ensuite chargé par le Primatice de travaux décoratifs dans le petit château de Meudon (1552). En 1556, il exécuta dans l’église des Céiestins le tombeau de Charles de Magny, et en 1558, dans l’église des Filles repenties, le tombeau d’André Blondel de Rocquancourt. Les deux statues qui ornaient ces tombeaux figurent an musée du Louvre. En 1568, d’après Sauvai, Trebatti lit les trois enfants qui ornent le piédestal d’un petit monument, aujourd’hui à Suint-Denis, en forme de colonne, surmonté d’une urne dans laquelle on avait déposé le cœur de François II. Sous Henri III, l’artiste toscan fut chargé par Catherine de Médicis de sculpter des frontons et des ornements à la façade orientale du château des Tuileries, puis deux statues, la Prudence et la Tempérance, pour le mausolée de Henri II à Saint-Denis, et un Christ more, en marbre, de grandeur naturelle, le chef-d’œuvre de l’artiste, d’après Sauvai. Ce dernier morceau parait dater de 1563 ou de 1570. C’est à tort qu’on a prétendu que Trebatti avait exécuté une partie du tombeau de Louis XII à Saint-Denis, qui fut l’œuvre de Jean Juste (1515). Citons encore de cet artiste : une statue à.’Anne de Bretagne ; des bas-reliefs représentant le Combat de

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saint Georges contre le dragon et Sainte Anne apprenant à lire à la Vierge : le buste à’Olivier Lefèore, au Louvre, etc. Trebatti était un artiste d’un grand talent et d’un talent très-varié et Irès-souple. Certaines de ses œuvres, par leur caractère élevé et vigoureux, rappellent la manière de Michel-Ange ; d’autres, au contraire, sont d’un style élégant et gracieux qui se rapproche du faire de Germain Pilon.

TREBBIA, rivière d’Italie. V. Trébie.

TREBEL, rivière des États prussiens (Poméranie). Elle naît près de Grimmen, où elle

fiasse, coule à l’O. et au S.-E. et se joint à a gauche de la Peene-, à 1 kilom. de Demmin, après un cours de 75 kilom. Le canal de Moorgraben l’unit à ia Recknitz.

TREBELLI (Zélie Gillebert, dame Bettini, dite), cantatrice, née à Paris, de parents français, en 1838. Dè3 l’âge de six ans, elle eut pour professeur de piano un Allemand, qui fit son éducation musicale. Douée d’une magnifique voix de contralto et aimant de préférence le chant italien, elle suivit la classe de Wartel. En 1859, elle débuta avec éclat a l’Opéra de Madrid et mérita par Son talent, autant que par sa beauté, ce nom de Trebelli qui signifie trois fois belle. Revenue en France l’année suivante, elle parut à la salle Ventadour le 4 avril 1861, sous les traits de Rosina d’il Barhiere di Sioiglia. Le public parisien l’accueillit avec la même faveur que celui de Madrid, à La Trebelli, dit M. Franck, est une de ces rares artistes chez qui l’audace n’est que le sentiment de la force. Ne pouvant espérer surpasser l’Alboni, elle cherche h l’égaler en employant des procédés différents. Elle y arrive souvent. La voix est large, chaude et émue. ■ Liée par un traité à la troupe italienne de M. Merelli, elle partit pour Cologne et obtint sur cette scène le plus grand succès ; elle chanta ensuite à Hambourg, puis à Berlin. De retour à Paris, elle se montra de nouveau aux Italiens et aborda plusieurs- rôles de son répertoire : Nancy de Norma, la comtesse des Nozse di Figaro, Azucena ii’Jl Trooatare, Amalia à’Un

I Ballo in maschera, Orsini de Lucrezia Borgia- (décenibre 1862). Elle ne renouvela point son engagement et se fit applaudir successivement a Bruxelles, à Leipzig, à Copenhague, à Bade, à Londres (1869) et à Barcelone (1870). Ce fut dans cette ville qu’elle connut le chanteur Bettini ; elle l’accompagna dans une tournée

, artistique et l’épousa. Engagée à Her Majesty’s Opéra (juin 1871), Mme Trebelli-Bet

; tini a habité depuis lors Londres avec son
! mari.

TRÉBELLIANIQUE adj. (trê-bèl-li-a-ni-ke,

j — de Trebellius, jurisconsulte romain). Dr.

rom. Quarte irébellianique ou trébellienne,

Quart que l’héritier institué a droit de retenir sur la succession grevée de fidéicommis, en remettant l’hérédité.

j TREBELLIEN ou TREBELL1ANUS (Coïus 1 Annius), usurpateur, mort en 267 de notre ère. Il se rendit fameux par ses pirateries et

I par ses brigandages et se fit proclamer empereur dans l’Isaurie (Cilicie), où il possédait un château fort (266). L’empereur Gallien envoya contre lui un de ses généraux, Cau , sisolus, qui parvint à attirer Trebellien en plaine, le vainquit et le tua.

< TREBELLIUS POLLION, historien romain.

V. POIXION.

TRÉBIE s, m. (tré-bl). Crust, Genre de crustacés siphonostomes, de la famille des peltocépliales, tribu des caligiens, dont l’espèce type vit en parasite sur les squales, dans la mer du Nord.

r TRÉBIE ou TREBBIA, anciennement Tre, bia, rivière d’Italie qui descend du revers septentrional des Apennins au N. de Gênes, coule du S. au N., entre dans la province do . Parme, se divise en plusieurs petits bras et 1 se jette dans le Pô, après un cours de 100 ki, loin., rapide et impétueux. Célèbre par deux I batailles qui furent livrées dans son voisij nage : la première, l’an 218 av. J.-C, entre I Annibal et le consul Sempronius ; la se- ! conde, les 17, 18, 19 juin 1799, entre les Français, sous les ordres de Macdonald, et les Russes commandes par Souwarof. Dans cette dernière bataille, les Français furent forcés de battre en retraite, après des prodiges de valeur.

Trébie (bataille de la), gagnée par Annibal sur les Romains (218 av. J.-O). Après sa victoire du Tessin, le général carthaginois se porta vers Placentia (PIaisance), où était assis le camp de Scipion. Mais, dès que celui-ci vit approcher Annibal, il quitta sa position afin de se mettre k l’abri de la cavalerie numide, que la journée du Tessin lui avait appris à redouter, et alla se retrancher au delà de la Trébie, suivies hauteurs qui bordent cette rivière. L’armée carthaginoise s’établit sur l’autre rive. Renfermé dans ses palissades, Scipion qui, d’ailleurs, souffrait encore cruellement de sa blessure (v. Tessin), resta sourd à toutes les provocations d’Annibal et refusa obstinément le combat que lui offrait son adversaire, contemplant avec impassibilité les ravages que les Carthaginois exerçaient autour de lui. C’est dans ces conjonctures que l’autre consul, Sempronius, arriva au camp romain. Jaloux et présomptueux, il blâma hautement la circonspection

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de son collègue, et, tandis que celui-ci était retenu sous sa tente par les souffrances de sa blessure, il envoya une forte division au delà de la Trébie charger quelques escadrons de fourrageurs qui battaient la campagne. Les Carthaginois furent dispersés, et ce succès enorgueillit outre mesure Sempronius, qui ne rêva plus qu’une grande bataille et la gloire de vaincre Annibal. Le rusé Carthaginois, voyant à quel ennemi il avait affaire, ne songea plus qu’à le faire tomber dans un de ces pièges qu’il savait tendre si habilement. Dans des endroits creux ou couverts de buissons, il disposa en embuscade son frère Magon avec 2,000 hommes, tant d’infanterie que de cavalerie, puis il ordonna àses cavaliers numides de franchir la Trébie au point du jour, et de s’avancer jusqu’au camp des Romains, afin de les attirer au combat. À cette vue, le bouillant Sempronius envoya d’abord toute sa cavalerie pour repousser les Numides, puis 6,000 hommes de trait, et sortit enfin lui-même avec le reste de l’année. Les Numides tournent bride et repassent la rivière, suivis de toute l’armée romaine, qui franchit la Trébie k son tour ayant de l’eau jusqu’à la poitrine. Il faisait froid, la neige tombait en abondance ; en arrivant sur l’autre rive, les Romains, à moitié jjelés, pouvaient à peine faire usage de leurs armes, tandis que les Carthaginois, qui avaient eu des feux allumés toute la nuit, étaient alertes et dispos. Les deux généraux se préparèrent à une action générale, Sempronius un peu surpris de voir les Carthaginois lui faire face si résolument, Annibai en’ chanté d’avoir enfin attiré les Romains dans la plaine. Celui-ci avait environ 30,000 hommes, y compris un corps de 4,000 Gaulois ; le consul comptait 38,000 combattants, parmi lesquels se trouvaient aussi des Gaulois alliés.

Ce furent les soldats armés à la légère qui engagèrent l’action de part et d’autre ; dès le début, Sempronius put présager su défaite, car ses soldats, transis de froid et souffrant de la faim, n’opposèrent qu’une faible résistance. L’infanterie pesamment armée entra en ligne à son tour. Alors la cavalerie carthaginoise, de beaucoup-supérieure à celle des Romains en nombre et en vigueur, chargea celle-ci impétueusement sur les deux ailes, l’enfonça et la mit en fuite, de sorte que l’infanterie se trouva découverte sur ses flancs. Enveloppée sur son front et ses deux côtés, cette infanterie se défendit néanmoins avec un héroïque courage, et sembla vouloir tenir la victoire en suspens. Mais en ce moment Magon sortit de l’embuscade avec ses 2,000 hommes et chargea en queue les légions, qui se trouvèrent cernées de toutes parts. Cette fois, Annibal les tenait bien et n’allait pas les lâcher. En un instant la confusion devint extrême parmi les Romains. Une partie du centre, abordée de front par les éléphants et de flanc par les Carthaginois armés à la légère, fut culbutée dans la rivière. Ceux qui étaient en queue, chargés avec fureur par les troupes de l’embuscade, furent hachés sur place. Quant aux soldats qui se trouvaient en tète et formaient la première ligne, ne voyant aucun salut pour eux, ils se ruèrent par un élan désespéré sur leurs ennemis, s’ouvrirent un passage sanglant à travers l’armée carthaginoise et réussirent à gagner la route de Plaisance, au nombre de 10,000 environ. Ce furent les seuls qui s’échappèrent ; tous les autres étaient couchés sur le champ de bataille ou ensevelis dans les eaux de la Trébie.

Ce fut surtout aux soldats gaulois qu’il avait dans son armée qu’Annibal dut le succès de cette journée ; lorsqu’il fit compter ses morts, il se trouva que la presque totalité appartenait aux rangs de ces intrépides alliés. Si, parmi les chefs des provinces voisines, il y avait eu encore quelque hésitation après la bataille du Tessin, il n’y en eut plus après celle de la Trébie ; Boïens, Insubres, Ligures accoururent en foule au camp d’Annibal ; en quelques jours, 90,000 hommes se trouvèrent rassemblés sous ses drapeaux, prêts à le suivre partout où il voudrait les conduire. Pendant ce temps-là l’effroi régnait dans Rome, et les citoyens s’attendaient à chaque instant à voir l’annéévictorieuse se présenter devant leurs murailles.

TRÉB1GNE, anciennement Trebunium, ville de la Turquie d’Europe (Bosnie), sur la rive droite de la Trebenicza, à 22 kilom. N.-E. de Raguse ; 10,000 hab. Evêché catholique. Cette ville est défendue par un fort. Pendant l’insurrection de l’Herzégovine contre les Turcs en 1875, Trébigne, défendue par une garnison ottomane, a été attaquée plusieurs fois, mais sans succès, par les insurgés.

TREB1TSCH, en morave Trzebicze, ville des États autrichiens (Moravie), sur la droite de l’Iglawa, à 50 kilom. de Brùnn ; 5,000 hab. Fabriques de draps. Marché de grains. Château des comtes de Waldstein.

TRÉBlZOiDE, anciennement Trapezus, ville de la Turquie d’Asie, sur la mer Noire, à 22 lieues N.-E. d’Eizesoun, à 36 lieues N.-E. de Keresoun et 225 lieues E. de Constantinople. La ville est bâtie au pied d’une colline assez escarpée, par 41°-3’ 12" de latit. N. et 37° 13’ 52" de longit. E. Ville forte : ch.-l. de l’eyalet du même nom, résidence d un pacha ; consul de France ; vice-consuls d’An-