Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 15, part. 1, T-Tour.djvu/82

Cette page n’a pas encore été corrigée

78

THEO

fendit vaillamment et conclut avec Abd-el-Aziz, en 713, un traité honorable et avantageux en vertu duquel il était, moyennant un léger tribut, reconnu souverain de la contrée qu’il occupait. Le calife Walid Ier ratifia ce traité et même exempta du tribut Théodemir, qui régna tranquillement jusqu’à sa mort. La province de Murcie a longtemps porté son nom.

’ TIÎEODIA ou MATALA, cap de la Turquie d’Europe, à 52 kilom. S.-O. de Candie, par 3i<>55’ de latit. N. et tiou’ de longit. E. Ce cap est le point le plus méridional de l’Europe. •

THÉODICÉE a. f. (té.-o-di-sô — du gr. ïheos, dieu ; diké, justice). Justicéde Dieu^ l| Peu usité.

— Philos. Traité de la justice de Dieu’ : Toute la théodicék de Leibniz ne vaut pas une expérience de Nottet. (Volt.) Il Partie dé la philosophie qui se rapporte à- Dieu, a’son existence, à> ses attributs. ■’,

, .’ ^-/Encyci. Hist. À première, vue, le mot Ihfîpdicè’e semble la traduction, exacte d’un mot grec’. Pourtant, la théodicée telle qu’on S’entend aujourd’hui était inconnue aux anciens.. En effet, que veut dire ce mot théodicée ? Il signifie, si l’on traduit.à la lettre les deux iiiots grecs dont il est composé, justice de Dieu. Les anciens nous, ont laissé des théories, des traités sur la justice de Dieu, sur la Providence, mais ils n’intitulaient pas ces traités théodicée. La recherche des attributs de Dieu, la démonstration de l’existence dé la divinité formaient pour eux le domaine propre de la métaphysique. Plus, tard, lorsqu’une religion nouvelle s’éleva sur les débris dû vieux polythéisme grec et romain, lorsque au-dessus de la raison humaine.les docteurs du christianisme prétendirent placer la révélation divine, la science de Dieu cessa d’être ce Qu’elle était auparavant. À côté de la libre recherche du principe premier, je veux dire a côté de la métaphysique, vint se placer l’interprétation du dogme. La théologie était* créée. Le mot théodicée ne vit le jour qu’au, xvne siècle. Leibniz l’imagina pour le mettre en tête de son traité sur la bonté divine et sur la liberté humaine. Si théodicée veut dire justice de Dieu, traité sur la Providence divine, le livré de Leibniz était bien ùh livre de théodicée ; Je contenu n’en excédait pas les limites mêmes du titre, puisque la question générale de là Providence se résout dans ces deux questions particulières : Dieu est-il juste et bon ? L’homme est-ii libre ? et s’il est libre, comment concilier la liberté humaine avec la prescience divine ? Le mot inventé par Leibniz convenait bien à son livre. (Je mot fut longtemps à dévenir populaire. Pendant la fin du’ xviie siècle et pendant tout le xvwc, on ne le voit pas" apparaître une seule fois, si ce n’est lorsqu’on cite l’ouvrage de Leibniz sur la bonté divine et la liberté humaine.

Tout à coup, au commencement du xrxe siècle, le mot théodicée fut tiré des ténèbres où il gisait, et il devint d’un usage fréquent, à tel point qu’on désigne encore.aujourd’hui par ce nom la partie de la philosophie officielle qui traite dé Dieu et de ses attributs. Voici comment se fit la fortune subite de ce mot. Au commencement du siècle, la philosophie sertsualiste de Locke et de Condillac tenait encore en France le haut du pavé. Laroiniguière, l’ingénieux logicien, l’enseignait à la Sorbonne. On voulut remplacer cette philosophie fine, précise, exacte, par quelque chose de plus sonore, de plus grandiose, de plus éblouissant. Royer-Uollard et Victor Cousin se mirent à l’œuvre. M. Taina u raconté d’une manière charmante, dans ses Philosophes français du xixB siècle, comment Royei-Collard, qui venait de recevoir, sans l’attendre, une nomination de professeur de philosophie à la Sorbonne, se promenait tout soucieux sur le quai, ne sachant que dire dans ce cours qui lui tombait du ciel, lui qui’ n’avait jamais fait de philosophie. Il rencontre par iiasard, dans 1 échoppe d’un bouquiniste, un petit livre anglais de Dugald-St<swart sur les facultés de l’âme. Il prend le livre, le parcourt, l’emporte précieusement chez lui ; il venait de mettre la main sur ce qui devait être le spiritualisme français au xix« siècle : l’éclectisme était fondé.Pendant plusieurs années, Royer-Collard traduisit et commenta à la Sorbonne les œuvres des Écossais, de Thomas Reid et de Dugald-Stewart. Son jeune et brillant disciple, Victor Cousin, à peine sorti de l’École normale, lui succéda dans sa chaire de philosophie. 11 entreprit de pousser plus loin l’œuvre du maître et de donner à la France une philosophie nouvelle. Il commença par réfuter Locke et Condillac, et tous les sensualités français et étrangers du xvme siècle. Mais après avoir" remplace ces résultats de l’aualyse condillatienne par une sorte d’idéalisme à la manière de Platon, après avoir disserté avec éloquence sur la liberté, sur les devoirs et les droits de l’homme, il fallait couronner l’œuvre par une théorie sur Dieu et sur les attributs de Dieu. La société au milieu de laquelle Victor Cousin enseignait avait ses exigences ; il lui fallait une démonstration en régie de la Providence divine. C’est alors que Victor Cousin, pour donner un nom à cette partie de la philosophie, que jamais avant lui on n’avait séparée de la métaphysique, avec laquelle elle se

THEO

confond en réalité, reprit le mot théodicée, créé par Leibniz. Dans les programmes qu’il publia comme ministre de 1 instruction publique, dans les leçons qu’il fit comme professeur, dans les livres qu’il fit imprimer, le mot théodicée signifie « science île Dieu. » C’était un contre-sens. C’est théologie qui signifie science de Dieu. Le sens du mot théodicée

est beaucoup plus.restreint ; il ne s’applique

1 qu’à la science de la Providence, c’est-à-dire à une seule partie de la théologie.

Si Victor Cousin, pour respecter la langue, eût voulu donner à cette partie de son enseignement le seul nom qui lui convint, celui de théologie, le clergé n’eût pas manqué de jeter les hauts cris. On eût vu là une tentative d’usurpation, une immixtion’funeste de la science dans la religion ; on eût cru l’arche sainte menacée. Par prudence, Victor Cousin voulut ménager les susceptibilités du clergé et assurer son propre repos ; il appela théodicée ses théories sur Dieu, et ce nom leur est resté. Mais ne serait-il pas temps, aujourd’hui que les nécessités du moment sont peut-être moins pressantes qu’il y a quarante ans, aujourd’hui surtout qu’on revendique dans toute son intégrité la liberté de la’ pensée, ne serait-il pas temps de remplacer le mot impropre de théodTcëe par le mot propre de théologie, dût-on froisser quelques susceptibilités attardées ?

Nous n’exposerons pas ici les principes de la théodicée, comprise dans le sens de théologie rationnelle, parce que le Grand Dictionnaire donne ailleurs les théories métaphysiques relatives à la notion de Dieu. Nous y renverrons nos -lecteurs, et principalement au mot Dieu lui-même.

Théodicée (ESSAIS Dit), par Leibniz (1710). Cet ouvrage, écrit en français, fut composé pour répondre aux difficultés soulevées par Bayle sur l’origine du mal, soit physique, soit moral. Il comprend : un Discours sur la conformité de ta foi avec la raison, des Essais sur la bonté de Dieu, la liberté de l’homme et l’origine du mal, et deux Appendices, consacrés l’un au livre de Hobbes sur la Liberté, ta nécessité et le hasard, l’autre à celui de liing sur l’Origine du mal. C’est dans cette Théodicée que se trouve exposé et développé l’Optimisme de Leibniz, si bien réfuté par Voltaire dans Candide. « La sagesse infinie du Tout-Puissant, dit Leibniz, jointe à sa bonté immense, a fait que, tout compté, rien ne pouvait être créé de meilleur que ce qui a été créé par Dieu, et, par conséquent, que toutes choses sont harmoniques en perfection et concourent ensemble avec le plus parfait accord, les causes formelles ou les âmes avec les causes matérielles ou les corps, les causes efficientes ou naturelles avec les causes finales ou morales, le règne de la grâce avec le règne de la nature. » Pour bien comprendre l’économie du plan divin, il ne faut pas s’arrêter à considérer exclusivement telle partie, tel moment, tel acte ; il faut embrasser l’ensemble dans le temps et dans l’espace, étendre ses regards au passé et à l’avenir, les. élever au-dessus de notre terre vers ces astres sans nombre que l’on peut supposer habités par des créatures heureuses. Dans cet univers, qui a mérité la préférence divine, Se trouvent comprises les douleurs et les mauvaises actions humaines ; niais elles font partie de la série la meilleure et la plus avantageuse qui soit possible. Au poiut de vue métaphysique, le mal a son fondement nécessaire dans la limitation, l’imperfection essentielle des créatures, imperfection qui doifsubsister dans le monde le pli.s parfait ; puisque la création n’est pas susceptible d’une perfection infime. Le mal physique ou la souffrance est une punition et une épreuve ; en lant que punition, c’est un bien d’un ordre supérieur, un bien moral ; en tant qu’épreuve, non-seulement il sera largement compensé, mais il doit servir à l’accroissement de notre mérite et de notre bonheur. Quant au mal moral ou au péché, rien ne nous autorise à affirmer que la perfection du monde, c’est-à-dire la manifestation des attributs de Dieu dans le monde, n’exigeait pas que Dieu permit cet effet du libre arbitre de l’homme. S’il est vrai qu’elle l’exigeait, Dieu non-seulement a pu, mais encore il a dû le permettre, puisqu’il n’aurait pu l’empêcher sans préférer par un choix indigne de sa sagesse un monde moins parfait au plus parfait des mondes.

Tel est le squelette de cette Théodicée, que Fontenelle juge ainsi : ■ Elle suffirait pour représenter Leibniz ; une lecture immense, des anecdotes curieuses sur les livres et les personnes, beaucoup d’équité et même de faveur pour les auteurs.cites, fût-ce en les combattant, des vues sublimes et lumineuses, des raisonnements au fond desquels on sent toujours l’esprit géométrique, un style où la force domine efoù cependant sont admis les agréments d’une imagination heureuse, voilà ses titres de recommandation. » À part les Nouveaux essais sur l’entendement humain, la Théodicée de Leibniz est l’ouvrage qui a le plus fait pour sa gloire. Il est vrai que l’auteur n’a point acquis, grâce à lui, la réputation d’un chrétien très-orthodoxe, mais plutôt celle d’un théiste et d’un moraliste de premier ordre. « On a vu de tout temps, dit-il dans sa préface, que le commun des hommes a mis lu dévotion dans les l’on milites ; la solide piété, c’est-à-dire la lumière et

THEO

la vertu, n’a jamais été le partage d’un grand nombre. II ne faut point s’en étonner, rien n’est si conforme à la faiblesse humaine ; nous sommes frappés par l’extérieur, et l’interne demande une discussion dont peu de gens se rendent capables. Comme la véritale piété consiste dans les sentiments et dans la pratique, les formalités de dévotion l’imitent et sont de deux sortes : les unes reviennent aux cérémonies de la pratique et les autres aux formulaires de la croyance. Les cérémonies ressemblent aux actions vertueuses, et les formulaires sont comme des ombres de la vérité et approchent plus ou moins de la pure lumière. Toutes ces formalités seraient louables si ceux qui les ont inventées les avaient rendues propres à maintenir et à exprimer ce qu’elles imitent ; si les cérémonies religieuses, la discipline ecclésiastique, les règles des communautés, les lois humaines étaient toujours comme une haie à la loi divine pour nous éloigner des approches du vice, nous accoutumer au bien et nous rendre la vertu familière. » Leibniz est loin d’estimer qu’il en soit ainsi. Il n’a pas une meilleure opinion des formules dans lesquelles les religions s’enferment, sans toutefois les mépriser entièrement : • Elles seraient passables, d’it-il, s’il-n’y avait rien qui ne. fût conformé’ à la vérité salutaire, quand même toute la vérité dont il s’agit n’y serait pas. > Malheureusement, le plus souvent, les opinions personnelles tiennent la place de la vérité ; aussi l’auteur s’est-il proposé, en écrivant sa Théodicée, de dégager Dieu et ses attributs moraux des erreurs accumulées sur cette matière difficile. Outre ce but, des motifs particuliers engagèrent aussi Leibniz à entreprendre sa Théodicée. Il avait fréquemment traité ce sujet dans ses conversations et dans ses lettres ; interrogé par beaucoup de personnes sérieuses, il’voulut répondre à toutes les questions en une fois, tout en réfutant Bayie, qu’il admirait : « Je suis d’un autre sentiment, écrivait-il, mais je suis bi-în aise qu’un si beau génie ait fourni l’occasion d’approfondir ces matières aussi importantes que difficiles. ■

Avant d’entamer la discussion sur Dieu et ses attributs, Leibniz donne un Discours sur la conformité de. la foi avec la raison. Il conseille l’emploi delà philosophie dans la théologie. L’objet de la foi, comme.celui de la raison, est la recherche de la vérité. Quoique les vérités qu’elles recherchent ne soient pas du même ordre, elles se touchent par une foule de points notables. >

Le titre complet de l’ouvrage : Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l’homme et l’origine du mal, en indique suffisamment la distribution. Il se divise en trois parties et se termine par un Abrégé de la controverse réduite à des arguments en forme. Il s’agit de la controverse engagée par Bayle dans son Dictionnaire, et qui avait eu un immense retentissement en i’Yanee, en Allemagne et en Angleterre. On trouve ordinairement, à la suite de la Théodicée, quelques opuscules se rattachant au même sujet ou à des opinions contradictoires ; ce sont : 1° Réflexions sur l’ouvrage que M. Hobbes a publié en anglais, De la liberté, de la nécessité et du hasard ; 2° Bemarques sur le Hure Sur l’origine du mal, publié depuis peu en Angleterre ; 3°. Causa Dei asserta per justifiam ejus cum exteris perfectiouibus cunctisque actionibus conciliation. Ce dernier opuscule, écrit en latin et que l’on regarde d’ordinaire comme faisant partie intégrante de la Théodicée de Leibniz, en est peut-être le morceau le plus considérable par la valeur, sinon par l’étendue.

La méthode syllogistique, en dépit du dédain de Descartes et de toute l’école cartésienne, était restée en usage parmi les plus grands écrivains du siècle, comme dans les collèges. Leibniz écrivit donc sa Théodicée d’après les règles de cette méthode, ce qui nuit beaucoup à sa valeur littéraire, et partant à son intérêt.

L’auteur de la Théodicée l’a surtout écrite pour s’opposer à l’envahissement des esprits par la doctrine de la nécessité, mise en crédit par Hobbes et Spinoza. C’était, aux yeux de Leibniz, la grande hérésie du xvn<-’ siècle, L’idée mal entendue de la nécessité étant employée dans la pratique, écrit-il, a fait naître ce que j’appelle Fatum mahometanum, le Destin a la turque, parce qu’on impute aux Turcs de ne pas éviter les dangers et de ne pas même quitter les lieux infectés par la peste sur des raisonnements qu’on peut réduire à ces maximes : Tout est écrit ; Ce qui est écrit est écrit, etc. Ce qu’on appelle Fatum stoicum n’était pas si noir qu’on le fait ; il ne détournait pas les hommes du soin de leurs affaires, mais il tendait à leur donner la tranquillité à l’égard des événements, par la considération de la nécessité, qui rend nos soucis et nos chagrins inutiles. •

Quoi qu’il en soit, Leibniz n’a réellement combattu le fatalisme qu’en lui opposant l’optimisme, et à la place de la formule de Mahomet : « C’était écrit, » il a voulu mettre celle du docteur Pangloss : < Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ! •

La première édition de la Théodicée parut à Amsterdam eu 1710 (1 vol. in-8°) ; une seconde a paru dans le même format en 1713, encore à Amsterdam. La meilleure est la

THEO

troisième, faussement indiquée comme la seconde par Errimann, le savant éditeur de Leibniz, et qui fui publiée à Amsterdam (l vol. in-8°) en 1747, par les soins du chevalier de Jaucourt, augmentée d’une histoire de la vie et des œuvres de Leibniz.

— Tujodicée chrjiieane, par l’abbé Muret. La méthode de ce théologien consisté simplement à exposer successivement l’histoire et la philosophie du dogme. Suivant le dogme à travers les siècles, il cherche à établir qu’il n’est pas un emprunt fait aux traditions antiques ou à la spéculation philosophique, ni un assemblage d’éléments hétérogènes, mais que toujours un, immuable, constant avec lui-même, il se montre-infiniment supérieur aux systèmes hérétiques ou philosophiques qui ont voulu le combattre ou l’abolir. Appuyée sur cette base historique, la philosophie du dogme a pour but de lever les difficultés de la raison et de présenter le dogme comme la véritable explication de Dieu, de l’homme et du monde.

Le but évident de l’ouvrage est de combattre le rationalisme sur son propre terrain, et il s’attaque courageusement à forfe partie, à Hegel, Schelling, Lamennais, V. Cousin, Pierre Leroux. Il n’entend pas, par rationalisme, la saine philosophie, qui eherche à reculer sans cesse les limites de la science ; loin de là, il fait une large part à la raison. Riais il prétend prouver que la raison ne suffit pas et qu’elle ne peut se passer de la révélation et de l’histoire.

Quant à la partie didactique de cette théodicée, elle peut se résumer ainsi : ie monde a une cause, et cette cause est Dieu. La création est la manifestation ex-térieure de Dieu. Cet acte d’absolue liberté est essentiellement la production de substances qui n’existaient pas auparavant. La bonté, l’amour, parfaitement désintéressés et par conséquent toujours libres, sont le motif de la création.

Inépuisable dans son principe, aussi indéfinie qu’on la suppose, et dans sa durée, et dans son étendue, et dans la. multitude des êtres qu’elle renferme, cette création est toujours nécessairement finie ; car sa loi essentielle est le temps, l’espace et le nombre, qui impliquent toujours des bornes. Mais quoique essentiellement finie, elle est digne de Dieu, puisqu’elle est faite à son image. Reproduisant les lois internes de l’être divin par un progrès incessant et continu, elle s’élève sans cesse vers Dieu, et, dans ses êtres les plus nobles, elle tend à s unir à lui de la manière la’plus parfaite, sans jamais se confondre avec lui.

Tel est le résumé de toute la partie positive de l’enseignement de l’abbé Maret ; nous disons enseignement, car sa théodicée n’est que la reproduction de leçons faites à la Faculté de théologie de Paris en l’année scofaire 1842-1813.

La Théodicée chrétienne et l’Essai sur le panthéisme de l’abbé Maret s’appuient et se complètent l’un par l’autre. On dirait deux prédications d’une croisade contre le rationalisme et la philosophie universitaire. Mais l’abbé Maret, nous nous plaisons à le constater, tout en rompant vigoureusement des lances contre les rationalistes, joute toujours avec courtoisie.

Théodicée, Études sur Dieu, la création et la Providence, par A. de Margerie (1865, S vol. in-8<>). Ce livre est un résumé des diverses doctrines philosophiques, des diverses opinions émises par les plus grands esprits. L’auteur, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Nancy, s’élève surtout contre le panthéisme et rejette toutes les idées émises en dehors d’une intelligence première. Cette étude, qui semble inspirée par les travaux de M. Cousin, est peut-être • trop timide dans la forme et dans la pensée. Elle admet la liberté dans une certaine mesure ; elle n’aborde qu’en tremblant la question du droit à l’erreur et s’empresse d’en montrer le sophisme et le danger. Fénelon et Bossuet semblent les maîtres de M. de Margerie. Avec eux, il attaque vivement l’athéisme ; c’est là sa préoccupation dominante. Il n’a pas assez de foudres pour le matérialisme, ce mot mal défini et mal compris, et se hâte de faire une profession de foi spiritualiste. Malgré ces timidités et ces faiblesses inhérentes à l’école officielle, ce livre est un résumé précieux ; il nous montre les travaux des anciens philosophes, de Descartes, de Bossuet, de Leibniz, de Éénelon, de Hegel. Toute la partie relative aux sciences expérimentales a’ une importance réelle. L’ouvrage a été couronné par l’Académie.

THÉ0D1SÈLB, roi des "Wisigoths. V. ThbU-

DISKLK.

THÉODOLITE s. m. (té-o-do-li-te — du gr. tlietiomai, je vois ; dolichos, long. Il est déjà difficile d’appliquer cette étyinologie à l’instrument primitif, qui était un instrument d’arpenteur, sans lunette. Pour le théodolite actuel, qui n’a aucun rapport avec celui-là, on a cherché une autre etymologie : thed, je vois, et ados, route. Elle n’est pas acceptable. Il faut donc reconnaître que théodolite est un mot mal fait). Géod. et astron. Instrument dout on se sert pour mesurer les angles réduits à l’horizon et les distances zénithales. Il Théodolite autographe^ Instrument photographique au moyen duquel on peut lever d-s Wans.