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losophie à leur religion, qu’ils séparèrent de la juive, ils devinrent insensiblement plus considérables, mais toujours divisés en plusieurs sectes sans que jamais il y ait eu un seul temps où l’Église chrétienne ait été réunie. Elle a pris naissance au milieu des divisions des juifs, des samaritains, des pharisiens, des saducéens, des esséniens, des judaïtes, des disciples de Jean, des thérapeutes. Elle a été divisée dans son berceau, elle l’a été dans les persécutions mêmes qu’elle essuya quelquefois sous les premiers empereurs. Souvent le martyr était regardé comme un apostat par ses frères, et le chrétien carpocratien expirait sous le glaive des bourreaux romains, excommunié par le chrétien ébionite, lequel ébionite était anathématisé par le sabellien. » Malheureusement l’intolérance persista. Il serait trop long d’énumérer toutes les cruautés ordonnées au nom d’une religion qui se prétendait religion de paix et d’amour, depuis les massacres des albigeois, auxquels Simon de Montfort et le légat du pape excitaient les soldats en leur disant « Tuez toujours, Dieu reconnaîtra ses élus », jusqu’à la Saint-Barthélemy.

La tolérance n’a donc jamais été une vertu chrétienne ; la foi exclut toute idée de tolérance. Les musulmans ont agi comme les chrétiens ; les huguenots ne se sont pas montrés moins cruels. Toute religion qui a la prétention d’être seule en possession de la vérité est fatalement intolérante. La philosophie seule peut admettre la tolérance comme un principe et la faire prévaloir ; mais alors ce sera fait des religions, puisqu’elle les placera toutes ex æquo.

En matière politique, l’intolérance a des conséquences plus désastreuses encore. Tout gouvernement qui proscrit un parti, persécute une classe de citoyens, amène forcément des discordes et des troubles. L’intérêt de l’humanité exige la liberté d’opinion la plus absolue, la liberté des cultes, la liberté de conscience. Le seul moyen d’arriver à distinguer la vérité de l’erreur, et par cela même de travailler à améliorer le sort de ses semblables, n’est-il pas de comparer entre elles les diverses lois, les mœurs, les coutumes, les cultes ? La force et la crainte ne sauraient réussir là où la raison commande, et à notre époque on n’arrive plus à convaincre par la violence. On pourrait même croire que le clergé catholique a toujours été de cet avis et que l’inquisition serait un vain rêve si l’on s’en rapportait aux citations suivantes, empruntées aux Pères de l’Église, aux conciles et aux prédicateurs. Le clergé a pris à tâche, par ses actes, de démentir ces maximes, mais elles n’en prouvent pas moins que la tolérance religieuse était admise par les esprits les plus élevés.

« C’est une impiété d’ôter, en matière de religion, la liberté aux hommes, d’empêcher qu’ils ne fassent choix d’une divinité ; aucun homme, aucun dieu ne voudrait d’un service forcé. » (Tertullien, Apologétique.)

« Si on usait de violence pour la défense de la foi, les évêques s’y opposeraient. » (Saint Hilaire).

« La religion forcée n’est plus religion ; il faut persuader et non contraindre. La religion ne se commande point. » (Lactance.)

« C’est une exécrable hérésie de vouloir attirer par la force, par les coups, par les emprisonnements, ceux qu’on n’a pu convaincre par la raison. » (Saint Athanase.)

«  Rien n’est plus contraire à la religion que la contrainte. » (Saint Justin martyr.)

« Persécuterons-nous ceux que Dieu tolère ? » (Saint Augustin.)

« Qu’on ne fasse aucune violence aux juifs. » (Quatrième concile de Tolède.)

« Nous ne prétendons point détruire les erreurs par la violence. » (Discours du clergé de France à Louis XIII.)

« Nous savons que la foi se persuade et ne se commande point. » (Fléchier.)

Les philosophes sont naturellement plus explicites encore :

« L’expérience nous apprend que la violence est plus capable d’irriter que de guérir un mal qui a sa racine dans l’esprit. » (De Thou.)

« Si le ciel vous a assez aimés pour vous faire voir la vérité, il vous a fait une grande grâce ; mais est-ce aux enfants qui ont l’héritage de leurs pères de haïr ceux qui ne l’ont pas eu ? » (Montesquieu.)

On pourrait multiplier ces citations à l’infini ; nous nous bornerons à donner ici cette prière de Voltaire, l’une des plus belles pages qui soient sorties de sa plume : « Ce n’est plus aux hommes que je m’adresse, c’est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps ; s’il est permis à de faibles créatures, perdues dans l’immensité et imperceptibles au reste de l’univers, d’oser te demander quelque chose, à toi qui as tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités. Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr et des mains pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux et si égales devant toi ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leurs robes d’une toile blanche pour dire qu’il faut t’aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose, sous un manteau de laine noire ; qu’il soit égal de t’adorer dans un jargon formé d’une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l’habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de la boue de ce monde et qui possèdent quelques fragments arrondis d’un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu’ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie ; car tu sais qu’il n’y a dans ces vanités ni de quoi envier ni de quoi s’enorgueillir. Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l’industrie paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu’à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant. Amen. »

— Législ. Maisons de tolérance. V. PROSTITUTION.

Tolérance (TRAITÉ DE LA), par Voltaire (1763, in-8°). Ce traité fut composé à l’occasion de la mort de Jean Calas ; il en existe un grand nombre d’éditions de la même année, toutes de format in-8° et la plupart sans lieu ni date. Il débute par une histoire abrégée de la mort de J. Calas et l’examen des conséquences de son supplice. À ce propos, Voltaire jette un coup d’œil sur la Réforme et examine si la tolérance est dangereuse et parmi quels peuples elle est permise : « Quelques-uns ont dit que si l’on usait d’une indulgence paternelle envers nos frères errants qui prient Dieu en mauvais français, ce serait leur mettre les armes à la main, qu’on verrait de nouvelles batailles de Jarnac, de Mont-contour, de Coutras, de Dreux, de Saint-Denis, etc. C’est ce que j’ignore, parce que je ne suis pas prophète ; mais il me semble que ce n’est pas raisonner conséquemment que de dire :   « Ces hommes se sont soulevés quand je leur ai fait du mal, donc ils se soulèveront quand je leur ferai du bien. » J’oserai prendre la liberté d’inviter ceux qui sont à la tête du gouvernement, et ceux qui sont destinés aux grandes places, à vouloir bien examiner mûrement si l’on doit craindre, en effet que la douceur produise les mêmes révoltes que la cruauté a fait naître ; si ce qui est arrivé dans certaines circonstances doit arriver dans d’autres ; si les temps, l’opinion, les mœurs sont toujours les mêmes. » Il est constant qu’au moment des guerres du XVIe siècle, si l’on excepte un petit nombre de lettrés et de gentilshommes, le gros de la nation était hostile à la Réforme. Elle fut proscrite par l’opinion publique, imprégnée des idées catholiques du moyen âge. Ce fut l’opinion publique qui organisa la Ligue et détrôna les Valois, qui n’étaient point des réformés, mais qu’on accusait de tiédeur contre les réformés. Au XVIIe siècle, lors de la révocation de l’édit de Nantes, il n’en était déjà plus de même. L’acte de Louis XIV fut purement politique : il voulait supprimer un parti qui faisait échec à son omnipotence. Au XVIIIe siècle, il n’y avait plus de guerres religieuses possibles, et on aurait pu rendre aux protestants leurs droits civils sans froisser en aucune manière l’opinion publique. Voltaire a donc raison de dire que les temps et les mœurs ont changé.

La tolérance est d’ailleurs de droit naturel. L’auteur examine à ce sujet si les Grecs et les Roumains ont pratiqué la tolérance. Les légendes des martyrs semblent dire que non. « Il est bien difficile de savoir précisément, dit Voltaire, pour quelles raisons ces martyrs furent condamnés ; mais j’ose croire qu’aucun ne le fut sons les premiers Césars pour sa seule religion : on les tolérait toutes ; comment aurait-on pu rechercher et poursuivre des hommes obscurs qui avaient un culte particulier, dans le temps qu’on permettait tous les autres ? Les Titus, les Trajans, les Antonins n’étaient pas des barbares ; peut-on imaginer qu’ils auraient privé les seuls chrétiens d’une liberté dont jouissait toute la terre ? »

Voltaire est dans le vrai. Jamais on n’aurait songé à poursuivre les chrétiens s’ils ne se fussent eux-mêmes faits persécuteurs. C’est lorsqu’ils prétendirent à la suprématie de leur culte sur tous les autres, lorsqu’ils prêchèrent ouvertement le renversement de ce qu’ils appelaient les idoles, c’est-à-dire l’abolition du culte officiel, que l’État se crut obligé de sévir. Les empereurs manquèrent au principe de la tolérance, mais seulement contre ceux-là mêmes qui proclamaient comme un dogme fondamental le principe de l’intolérance. Ajoutons qu’il a bien raison de révoquer en doute la plupart des légendes de martyrs et de combattre les écrivains qui les ont transmises à la postérité. Quelques-unes des persécutions furent réelles ; elles étaient méritées. On agit contre les chrétiens précisément comme ils devaient agir plus tard lorsqu’ils furent les maîtres. En établissant l’inquisition, ils ont prétendu que l’intolérance était de droit divin ; alors pourquoi se plaignent-ils que les empereurs romains aient été intolérants envers eux ?

Voltaire termine par des vœux en faveur de la tolérance universelle et par une prière que nous avons transcrite dans l’encyclopédie qui précède.

Tolérance aux pieds du trône (LA), par Turgot (Londres, 1778, in-8°). C’est un mémoire en faveur des protestants. À dix ans de la Révolution française, l’opinion publique était encore obligée de se faire bien petite devant le pouvoir royal. Après avoir exposé la rigueur et l’inflexibilité des lois qui frappaient les protestants, Turgot s’attache à dégager de ces tristes mesures la responsabilité de Louis XIV et de Louis XV. Ce sont les jésuites qui ont tout fait. D’ailleurs, il n’a garde de demander pour les religionnaires l’égalité avec les autres citoyens. « Nous ne, proposons pas, dit-il, de tolérer les dogmes de la religion réformée, mais de cesser d’opprimer ceux qui la professent. Nous ne demanderons pas que les protestants aient un culte et des Ministres, nous demandons qu’ils puissent avoir des enfants : Nous ne parlons point d’introduire dans l’État deux religions, quoique la liberté des cultes publics n’ait excité aucun trouble dans les États qui l’ont établie. Mais nous dirons qu’il faut que tous les hommes qui vivent dans un État, qui payent les impôts, qui obéissent aux lois, y jouissent des droits de l’homme et du citoyen. »

Mais à quoi se réduisent ces droits ? En définitive, à peu de chose. Ne pas exclure les réformés de certaines carrières, la médecine, le barreau, par exemple, puis régulariser leurs mariages, leurs baptêmes, leurs sépultures. « La naissance et la mort d’un homme sont des faits purement physiques, qui peuvent être constatés avec des formes prescrites par la loi civile… Quant aux mariages, le prince pourrait statuer que la liaison qu’un protestant contracte avec une femme par déclaration leur donnera à tous deux les mêmes droits, les assujettira aux mêmes devoirs que s’ils avaient contracté un mariage. Une telle loi n’aurait pas plus de rapport aux lois ecclésiastiques, qu’une loi qui renouvellerait parmi nous l’adoption des anciens Romains. Cette espèce de contrat aurait tous les effets civils du mariage, sans être un sacrement, de même que les mariages de tous les peuples, ou infidèles ou idolâtres, qui ne sont pas non plus des sacrements. » Tous les vœux, toutes les réclamations de l’auteur se bornent donc à demander l’état civil. Pour en montrer l’opportunité, la nécessité, Turgot répond d’avance aux objections, montre la possibilité d’une émigration nouvelle en Amérique qui serait une ruine pour la France : « Pour l’éviter, il ne nous reste que deux partis, ou de conserver des lois sanglantes dont l’inutilité est prouvée, ou d’ôter aux protestants le désir de chercher une nouvelle patrie, en la rétablissant dans les droits que la loi ne peut ravir avec justice qu’aux hommes qui ont mérité de les perdre par un crime. »


TOLÉRANT, ANTE adj. (to-lé-ran, an-te — rad. tolérer). Qui tolère, qui pratique la tolérance, et particulièrement la tolérance religieuse : Je suis tolérant, même envers les intolérants, afin de l’être avec tout le monde. Je ne hais que les persécuteurs. (Du Belloy.) La province est singulièrement tolérante pour toutes les difformités morales et physiques. (Ed. About.)

— Substantiv. Personne tolérante.

— s. m. Hist. relig. Protestant qui professe la tolérance pour toutes les sectes chrétiennes : Il s’agit de répondre si les tolérants sont aujourd’hui plus de mille contre un, comme ils s’en vantent. (Boss.)


TOLÉRANTISME s. m. (to-lé-ran-ti-sme — rad. tolérant). Opinion de ceux qui préconisent la tolérance en matière religieuse.

Et dans l’Europe enfin l’heureux toléraniisme
De tout esprit bien fait devient le catéchisme.

Voltaire.

— Nom donné par les intolérants au système de ceux qui demandent la tolérance de l’État pour toutes les religions : Vous flétrissez l’indulgence, la tolérance du nom de TOLÉRANT1SME. (Volt.)


TÔLE-RÂPE s. f, (tô-le-râ-pe). Long cylindre tournant, en tôle, percé d’une grande quantité de trous, faisant râpe à l’intérieur, que l’on joint à l’équipage d’un moulin à farine.

TOLERER v. a. ou tr. (to-lé-ré — latin folerare, supporter, soutenir, mot allié à tolto, anciennement tulo, tuli, lever, soulever, et qui vient comme lui de la racine sanscrite tut, lever, soulever, soutenir, peser, d’où aussi : le grec talaô, tlêmi, lever ; le gothique thulan, tolérer, souffrir ; ancien haut allemand dolem, allemand dutden, anglais lo toil ; l’ancien slave tula, lever, soutenir, et l’irlandais talaim, tulagaim, balancer, bercer. À la même racine appartient le sanscrit tuld, tauld, balance, poids, qui offre une affinité évidente avec le grec talauton et le kyinrique tolo, pesant et poids de 1 livre. Change è en è devant une syllabe muette : Je tolère ; qu’ils tolèrent ; excepté au fut. de l’ind. et au cond. prés. : Je tolérerai ; nous

TOLF

tolérerions). Supporter avec indulgence '. ihe relit/ion qui peut tolérer les autres ne songe guère à sa propagation. (Montesq.) *

— Supporter avec indulgence la présence de : Presque partout c’est beaucoup maintenant que le prêtre qui ne coûte rien réussisse à se faire tolérer. (Lamenn.)

— Permettre tacitement, laisser subsister, ne pas empêcher : Tolérer tes abus. Une des premières vertus est de TOLÉRER dans les autres ce qu’on doit s’interdire à soi-même. (Duclos.) Rien n’est plus propre à corrompre la société que d’y tolérer ta médisance. (Boitard.) Turenne était adoré de ses soldats parce qu’il tolérait le pillage. (V. Hugo.) Un homme poli accueille avec grâce les désirs légitimes, ménage les prétentions et tolère les défauts des autres. (Latena.) Le moraliste qui veut donner une leçon ne doit point tolerkr de transaction entre le vice et la vertu. (M » ’e de Réniusat.) Ou il ne faut tolérer aucun abus, où il faut tolérer tous les abus, afin qu’ils s’équilibrent et se corrigent entre eux. (K. de Gir.)

— Méd. Retenir un médicament jusqu’à ce qu’il ait produit son effet : Il est des malades qui ne peuvent tolérer le tartre stibié.

Se tolérer v, pr. Être toléré : La paresse peut se tolérer citez un enfant, elle est insupportable chez fin homme.

— Se supporter mutuellement : JVous devons mous tolérer mutuellement, parce que nous sommes tous faibles, inconséquents, sujets à la mutabilité et à l’erreur. (Volt.)

— Syn. Tolérer, permettre, souffrir, V,

PERMETTRE.

TÔLERIE s. f. (tô-le-rl— rad. tôle). Art du

tôlier.

— Fabrique de tôle.

— Objets en tôle : Tôlerie notre. Tôlerie galvanisée. Vendre de la tôlerie.

TOLET s. in, (to-lè). Mar. Cheville de bois ou de ter, qu’on enfonce au-dessus du platbord d’une embarcation, pour recevoir l’estrope d’un aviron ou pour s’appuyer pendtwt qu’on le manœuvre.

— Mécan. Pièce semblable à un tolet d’embarcation, sur laquelle pivote une autre pièce ayant un mouvement oscillatoire horizontal ou oblique.

TOLET (Pierre), médecin français, né » rs 1502, mon vers 1588. Après avoir fait a^s études médicales à Montpellier, où il se lia avec Rabelais, il alla pratiquer son art avec, un grand succès à Lyon et devint médecin de l’Hôlel-Dieu, 11 se signala pendant des maladies épidémique.squi ravagèrent cette ville de 1564 à 1577, et reçut successivement le titre de médecin de Charles IX, de Henri III et de Catherine de Mèdicis. Tolet était l’ami intime du malheureux Dolet, et ils s’adressèrent réciproquement des vers latins. Nous citerons, parmi ses écrits : Appendices ad opusculum P. Bagellardi De morbis puerorum (Lyon, 1538, in-8<>) ; la Chirurgie de Pautus JEyineta (Lyon, 1540, in-8 » ) ; 1 Expédition et voyage de l’empereur Charles-Quint en Afrique, traduite du latin (Paris, in-4<>) ; Paradoxe de la faculté du vinaigre contre les escriis des modernes, oà plusieurs choses sont démontrées non esloignées déla vérité (Paris, 1549, in-8").

TOLET ou TOLEDO (François), cardinal, négociateur, théologien, né à Cordoue en 1532, mort à Rome en 1596. Il entra dans la compagnie de Jésus, en 1558 fut envoyé à Rome, où il professa avec éclat la philosophie et la théologie, fut nommé prédicateur de Pie V (1569) et exerça les mêmes fonctions sous Grégoire XUI, Sixte V et Urbain VIL Grégoire XIV, Innocent IX et Clément VIII le nommèrent leur théologien et lui confièrent des missions importantes qui mirent en évidence se3 talents comme négociateur. Kn 1593, il fut élevé au cardinalat (c’est le premier jésuite qui ait été décoré de la pourpre) et contribua puissamment à l’absoluiiou de Henri IV, en levant toutes les difficultés que les intrigues de l’Espagne faisaient naître dans l’esprit du souverain pontife. On soupçonna même la faction espagnole d’avoir abrégé ses jours par le poison. Il a laissé de savants ouvrages de théologie, entre autres des Commentaires sur l’Écriture sainte et Summa conscienliae (161$), traduit en français fous le titre d’Instruction des prêtres, souvent réimprimé.

TOLET (François), médecin lithotomiste français, né en 1647, mort en 1724. Il fut attaché comme médecin à l’hôpital de la Charité, à Paris. Tolet est l’auteur d’un ouvrage sur la taille, qui, pour la richesse des faits, le choix judicieux des méthodes appropriées aux divers cas, la clarté de l’exposition, ne le, cédait à aucun de ceux qui avaient paru jusqu’alors sur le même sujet. Aussi cet ouvrage eut-il un très-grand succès. Il a pour titre:Traité de la lithotomie ou De l’extrac~ lion de la pierre hors de ta vessie (Paris, 1681, in-12).

TOLÉT1ÈRE s. f. (to-lé-tiè-re — rad. tolet). Mar. Renfort cloué sur le plat-bord, pour servir d’appui aux avirons et recevoir

le toii^l.

TOLFA, bourg des États de l’Église, à 16 kilom. E. de Civita-Vecchia; 2, 000 hab. Mine d’alun aux environs« « Texte » », la plus riche de l’Italie.