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mées romaines, qui le fondèrent en 418. Clovis accorda aux Tiffaliens des privilèges qui furent confirmés par ses successeurs. Tillauges fut brûlé par les Normands en 843, incendié denouveau au xesiècleet pillé par les Anglais pendant la guerre de Philippe-Auguste contre Jean sans Terre. La ville formait au Xive siècle la seigneurie du fameux Gilles de Retz (le Barbe-Bleue normand) dont nous décrivons le château ci-dessous. Après le supplice de Gilles de Retz, cette seigneurie passa dans la maison des vidâmes de Chartres, dont la postérité la conserva jusqu’à la Révolution. En 1793, les divisions vendéennes de Stofdet, Cathelineau, Béraud et La Roche. jaquelein se réunirent à Tiffauges au mois d’avril et y organisèrent la résistance. Kléber réussit à chasser les insurgés du canton, et le village fut livré au* flammes le 6 février 1794. Il n’a actuellement d’autre importance que celle de ces grands souvenirs.

Les ruines du château de Gilles de Retz dominent aujourd’hui la cime d’un coteau situé entre le bourg et les rives de la Sèvre-Nanmise. Elles embrassent une étendue considérable de terrain. Quelques archéologues n’hésitent pas à faire remonter la fondation de cette forteresse redoutable à l’époque gallo-romaine. Il est plus probable que le château de TiffUuges appartient à cette première époque du retour des croisades où les seigneurs rapportèrent d’Orient des modèles et des souvenirs que beaucoup d’antiquaires regardent comme l’origine de l’architecture ogivale. « La partie la plus ancienne du château, ait M. de Monlbail, ne remonte pas au delà de la seconde moitié du xme siècle, car on y trouve une infinité de moyens de défense qui n’étaient pas en usage avant cette époque, tels que les herses et les mâchicoulis. Du côté opposé au donjon, à l’extrémité de l’enceinte extérieure, il existe une tour de granit cyliutlrique d’une grande beauté ; on la dirait faite d’hier, tant elle est bien conservée ; on peut y monter par un sombre escalier dont l’entrée est une porte basse et étroite qui se trouve au pied de la tour ; une petite salle est pratiquée Jdans l’épaisseur du mur. L’escalier conduit droit à une vaste salle voûtée en granit et ornée d’écussons, et dont les larges fenêtres en croix annoncent une époque plus rapprochée de nous que les ruines du donjon. La cheminée est spacieuse. Il existe dans cette tour un large chemin de ronde qui, à mon avis, est une merveille par sa dimension et sa solidité. Les mâchicoulis allongés et élégants de cette belle tour, cet escalier tournant, aux vastes salles, tout annonce le style de la fin du xtvc siècle et fait penser que cette tour a été bâtie par Gilles de Retz. On reconnaît dans sa construction la main d’un prince superbe et puissant. » On sait que des fouilles faites à Tiffauges lors du procès de son seigneur amenèrent la découverte, dans les souierrains du château, des cadavres et ossements de plus de cent enfants, victimes des atrocités de ce monstre légendaire.

tiffin s. ni. (ti-finn). Nom donné, dans l’Inde, au léger repas que les Anglais appellent LUNCH.

— Encycl. Le tiffin se prend ordinairement à midi pour attendre le dîner, lequel n’a pas lieu avant quatre heures, du soir. Toutefois, quand on du que le Iiffin est un repas léger, il faut s’entendre. L’Anglais est grand mangeur et grand buveur, même sous ce ciel dévorant, où la chaleur tropicale rend les excès de boisson si dangereux. Le tiffin se compose le plus généralement de viandes froides, d’eeufs, de tekapati, galette indigène de farine et do beurre fondu, et d’autres pâtisseries, puis de l’indispensable thé, de bière et de soda-water ; on n’y boit pas de vin ; ordinairement le vin est réservé pour les repas plus sérieux du matin et du soir ; mais, bien que le tiffin ne soit pas considéré comme un repas sérieux, il n’est pas moins entré dans les habitudes de l’Anglo-Indou, dans quelque partie perdue de l’Inde qu’Use trouve, même s’il est en voyage. Tout ce qui est nécessaire est aussitôt tiré des bagages, le thé, le sodawater, la bière, que d’ailleurs l’Anglais trouverait difficilement dans ces régions peu fréquentées encore par les Européens. Partout le commissioner ou le simple touriste tiffiae aussi confortablement que s’il se trouvait à Calcutta ou à Bombay.

TIFLIS ou TEFL1S, en géorgien ThilisKalakhi, c’est-à-dire ville attx eaux chaudes, Tille forte de la Russie d’Asie, sur les deux rives de la Koura, jointes par un pont de pierre, à 1,928 kilom. de Moscou et à 2,602 kilom. S.-E. de Saint-Pétersbourg, à 272 kilom, S.-E. de la mer Noire, par 41° 42’ de latit. N. et 42» 30’10" de longit. E. ; 49,000 hab., y compris 10,000 hommes de garnison. Cheflieu de la lieutenance de la Caucasie et du gouvernement civil de Tiilis ou de Géorgie. Résidence du gouverneurgénéraldelaTrans-Caucasie, archevêchés grec et arménien,

exarchat ecclésiastique. Tribunal ; gymnase noble, quatre autres collèges, un séminaire et ciuq écoles. Il y a à Tiuis treize églises pour le rit grégorien, une église catholique et deux mosquées, l’une pour les Perses de la secte d’Ali, l’autre pour les Tartares sunniies ; une école arménienne, une assez riche bibliothèque, un cabinet d’histoire naturelle, un jardin botanique, un arsenal, deux théà-Li-es, un hôtel des monnaies, un grand bazar

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et sept caravansérails. Tiflis présente le magnifique panorama d’une cité asiatique. On y entre par une longue et superbe rue, la perspective de Golowinn. Les maisons, avec terrasse au lieu de toiture, se collent aux rochers escarpés sur lesquels la ville est posée. De toutes parts s’élancent les coupoles coniques des églises, des bains, des minarets. Des treilles verdoyantes se découpent sur la blancheur des murs. Tiflis longe la gorge qui suit les sinuosités de la Roura. Cette situation empêche d’embrasser la perspective d’un seul coup d’œil. Le voyageur admire successivement les ruines du vieux château fort, le jardin botanique, le pittoresque défilé de Salalak, le théâtre avec ses trois étages de galeries superposées, l’hôtel du gouverneur, celui de l’état-major avec son horloge, l’édifice du premier gymnase, le couvent de Saint-David, ’ situé sur la montagne de Tsmimlo, dite Montagne sainte, sur laquelle on montre la tombe du célèbre Griboïyedov, et enfui le bazar, où se coudoient pêle-mêle Européens, Tartares, Lesghiens, Kourdes et Géorgiens. A côté de ce tohu-bohu d’une ville asiatique, on est tout surpris de trouver le confort d’une ville française : des fiacres, des hôtels parfaitement tenus, de magnifiques maisons à. trois et quatre étages, propres et bien meublées, des rues larges, un bon pavé, un éclairage au gaz, des milliers de boutiques, d’élégants magasins, un théâtre russe, un opéra indien, des bals chez le lieutenant du Trans-Caucase, où se réunit une société de choix et dans les salons duquel on rencontre jusqu’à six cents invités ; enfin des soirées charmantes, où les radieuses Géorgiennes rivalisent de grâce et d’amabilité avec lesdames russes.-Avec la perspective de Golowinn et la rue de l’Hetman, il faut citer, au nombre des lieux les plus accentués et les plus pittoresques, le bazar arménien, la place de la cathédrale de Sion et, par-dessus tout, la célèbre place du Maîydann, où se concentre la vie commerciale, financière et industrielle de toute la contrée. C’est la Bourse de Tiflis, le point où viennent aboutir les nouvelles des cinq parties du monde. C’est là que se pavane l’Asiatique aux mœurs efféminées, depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher ; c’est là qu’il achète, vend, troque, change, fume, étale son luxe et, dans son langage diffus et imagé, prononce en dernier ressort son jugement sur tout le monde et sur tou’.e chose. Les quartiers de Navtlongh, d’Avlabara, do la Porte des bains, de la vieille ville et de Garétouban aboutissent par diverses rues à ce marché curieux. La place est toujours pleine de monde à pied ou à cheval, ceux-ci en" charrette ou à dos de chameau, ceux-là en brougham ou à âne, les uns en drojki, les autres en Victoria, C’est un tapage, une cacophonie de langues, d’idiomes et de dialectes à en perdre la tête. Au fond de la place 3’élève la prison Metch, sur un roc qui surplombe le cours rapide de la Koura. En face de la rue qui mène au vieux pont se trouve le grand caravansérail, édifice à trois étages, dont tout le rez-de-çhausséeest garni de boutiques. À Tiilis, les caravansérails sont quelque chose dans le genre de l’hôtel du Louvre et du Grand-Hôtel, à Paris. On trouve dans les boutiques absolument tout ce qu’on peut désirer en ce monde, depuis les comestibles de tout genre jusqu’aux vêtements de toute espèce, depuis les jouets d’enfants jusqu’aux objets de luxe, tes plus recherchés.

La ville jouit d’un climat comparativement salubre, grâce à l’élévation de sou plateau, Sa ceinture de jardins et de vignobles lui donne une physionomie pittoresque et riante ; ces vergers sont d’un grand rapport et produisent des quantités considérables de fruits de toute nature, raisins, pèches, abricots, grenades, coings, poires, prunes, pastèques, melons, etc., dont l’usage immodéré ne contribue pas peu à déterminer chez les étrangers des maladies graves. Le séjour de Tiflis est fort agréable ; la vie y est à très-bon marché ; les habitants sont renommés pour leur caractère doux, enjoué et hospitalier. Des routes unissent Tiflis à toutes les villes de la TransCaucasie ; mais un terrain montagneux et accidenté et le mauvais état de ses chemins rendent les transports fort pénibles. Dans beaucoup de localités, les marchandises sont transportées à dos de bêtes de somme. Néanmoins, malgré le manque de voies de communication et le mauvais état des chemins qui existent, la ville de Tiflis est le véritable centre du commerce de toute laTranscaucasie et sert d’entrepôt aux produits du pays aussi bien qu’à ceux de la Russie et de l’étranger. Elle communique avec l’intérieur de l’empire par Astrakhan, Nijni-Novgorod et Moscou, avec la Perse par Bakou, sur la mer Caspienne, et par Nakliit-Cheven, sur la frontière terrestre ; avec l’Europe par Redout-Iialé. Le commerce extérieur ûe Tiflis

et de la Trunscaucasie, en général, se trouve entre les mains des marchands arméniens, établis à Tiilis même. Elle tire de l’intérieur de la Russie les draps, les cotonnades, les tissus de fin et de chanvre, les soieries, la papeterie, des articles en étain, de la verrerie, île la faïence et de la porcelaine, de la mercerie fine, des boissons et autres marchandises. Le sucre en pain constitue le principal article de l’importation. À Tiflis se trouve une douane d’entrepôt qui admet toutes sortes de marchandises européennes, coloniales et asiatiques, tant à l’acquittement que pour

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être réexpédiées en transit dans le courant d’une année, à compter du jour de l’entrée dans un des ports ou postes-frontière du Caucase. Cette ville fut autrefois la capitale du royaume de Géorgie. On fait remonter sa fondation à l’année 496, et on l’attribue au célèbre Nakhtang, qui soumit à cette époque tous 1-es pays situés entre la mer Noire et la mer Caspienne. « Quoi qu’il en soit, dit le Dictionnaire géographique wiioersel, Tiflis était déjà au ixe siècle une des places les plus belles et les plus importantes de cette partie de l’Asie, et le czar David, qui y régna de 1089 à 1130, y fit fleurir les sciences, que la czarine Tamara protégea ensuite de tout son pouvoir et répandit dans ses États. Mais, bientôt après sa mort, cette ville fut ravagée par Gengis-Iihan, et le royaume retombadans une barbarie peut-être plus profonde que celle dont l’avait tiré le czar David, qui avait reçu le surnom de Restaurateur. En 1576, Mustapha-Pacha, général du sultan turc Soliman, prit Tiflis et y érigea la citadelle qui existe encore. Après la soumission de cette ville à la Perse, cette cité s’adonna de nouveau aux lettres ; elles furent surtout encouragées par le roi Héraclius, qui y établit une imprimerie en caractères géorgiens. En 1795, ce malheureux prince, âgé de quatre-vingt-dix ans, parvint à se soustraire avec sa famille à Aga-Méhéinet-Kan, qui, à la tête d’une armée nombreuse, envahit la Géorgie, s’empara de la capitale et la détruisit presque entièrement. Après la mort d’IIéraclius, eu 1798, la discorde s’éleva dans le royaume à cause de la succession au trône, et Omar, kan des Avares, se disposait k profiter des dissensions intestines pour se rendre maître du pays, lorsqu’une année russe y pénétra et fit reconnaître comme souverain George, fils aîné d’Héraclius, qui, quelque temps avant sa mort, céda à la Russie ses États, dont Paul Ier fit prendre possession en 1801. •

TIGA s. m. (ti-ga). Ornith, Genre d’oiseaux grimpeurs, formé aux dépens des pics, et ayant pour type le pic tridactyle.

TIGARÉE s. f. (ti-ga-ré). Bot. Genre voisin des tétiacères. || Syn. de purshia, genre de plantes de l’Amérique du Nord.

— Encycl. Les tigarées ont beaucoup d’analogie avec les ttétracères, auxquels la plupart des auteurs les réunissent. Ce sont des arbustes grimpants, à feuilles arrondies, rudes sur leurs deux faces, ainsi que les rameaux ; les fleurs, groupées en panicules peu fournies, ont un calice persistant, à sépales externes un peu réfléchis, tandis que les intérieurs sont connivents ; le fruit est une capsule sèche, rude au toucher, rousse, entourée par le calice et s’ouvrant en deux valves qui ne contiennent qu’une seule graine. Ces végétaux croissent dans les contrées les plus chaudes de l’Amérique du Sud. La tigarée commune, espèce type, est un arbuste sarmenteux qui s’élève jusqu’à la cime des plus grands arbres et Laisse tomber ses rameaux jusqu’à terre ; ses fleurs, blauehes, dioïques, sont groupées en panicules à l’aisselle des feuilles. Cet arbrisseau croit à la Guyane ; il est si multiplié dans les bois que les voyageurs sont souvent arrêtés dans leur marche pur l’inextricable fouillis de son feuillage et de ses rameaux, couverts de poils rudes qui leur déchirent les mains et le visage. Il fleurit en janvier. Toutes les parties de ce végétal, mais surtout ses feuilles, renferment un principe amer, soluble dans l’eau et dans l’alcool. On les emploie, dans l’Amérique centrale, comme cordiales et sudonfiques ; on en a obtenu de bons effets dans le traitement de la péripneumonie, de l’ascite, des fièvres quartes, de la chlorose et du scorbut ; on a surtout préconisé la tigarée contre la syphilis ; on en prépare une infusion, dont la couleur rougeâtre a fait donner à la plante le nom de liane rouge. La tigarée velue possède les mêmes propriétés. Ces médicaments sont tout à faits inusités en Europe, et la plante elle-même ne s’y rencontre que dans les jardins botaniques.

T1GBAVAN, ville do l’Ile de Panay, dans l’archipel des Philippines, par 10» 44’ de latit. N. et 120"> 41’ de longit. E. ; 12,000 hab. environ. Fabriques de tissus de coton et de soie.

TIGE s. f. (ti-je. — Chevallet tire ce mot du germanique : anglo-saxon twig, jeune pousse, ancien allemand swik, allemand zweig, anglais twig, hollandais ttoijg, toutes formes qui pourraient bien être dérivées de la racine sanscrite lu, croître. En réalité, tige est régulièrement tiré du latin tibia, qui désigne l’os principal de la jambe, et que les Latins employaient aussi dans le sens de flûte, parce que, dit-on, les anciens se servaient de tibias u’animaux pour faire des flûtes). Bot. Partie supérieure, ordinairement ascendante et aérienne, de l’axe du végétal qui porte les feuilles et les fleurs : Tige ligneuse. Tige herbacée. La tige préexiste à toutes les autres parties des plaines. (P. Duchartre.) Les divisions primaires des TiGBS sont les branches (P. Duchartre.) Les tiges sont naturellement perpendiculaires à l’horizon. (Bonnet.) ûe jeunes tiues inclinées vers la terre se redressent peu à peu. (V. de Bomare.) On a recherché quelle était la cause gui faisait que les tigiss montaient vers le ciel. (Bosc.)

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— Objet mince et allongé : Une tige de fer. La tigk d’une plume.

— Fig. Objet qui donne naissance à des objets semblables, comme les branches naissent de la tige : Israël a été la tige sur laquelle s’est greffée la foi du genre humain. (Renan.) il Premier père duquel sont sorties toutes les branches d’une famille : Une tigk illustre. Sortir de la même tige. Abraham fut choisi pour être la tige de tous les croyants. (Boss.)

Faire tige, Avoir une lignée, -des descendants. Il On dit plus ordinairement i-’airu souche.

— Arboric. Arbre d’un seul jet. Il Demi-lige, Arbre qu’on ne laisse croître qu’à 1 mètre ou lm,50 de hauteur. 11 Arbres à haute lige ou Hatttes tiges. Arbres fruitiers dont on laisse la tige s’élever, li Arbres à basse tige ou Basses tiges, Arbres dont on empêche la tige de s’élever.

— Aichit. Fût d’une colonne, il Sorte de branche qui part d’un fleuron et qui porte le fuuillage d’un rinceau d’ornement. Il Pied qui supporte la vasque, la coupe d’où jaillit l’eau d’une fontaine.

— Techn. Partie longue et cylindrique qui est entre l’anneau et le panneton d’une clef.

Il Corps d’un clou, partie comprise entre la tête et la pointe. Il Verge à laquelle est fixé le piston d’une pompe. Il Arbre très-mince d’une roue de montre. Il Partie carrée située en dehors du tourillon d’un cylindre de laminoir, et sur laquelle sont fixés les organes intermédiaires du mouvement. Il Partie d’un flambeau qui va du pied jusqu’à la bobèche. 11 Partie d une botte qui enveloppe la jambe. Il Partie d’un bas comprise entre le pied et le genou. Il Carabine à tige, Carabine dont la culasse est munie d’une petite verge entre laquelle se tasse la poudre et sur laquelle pose la balle,

— Encycl. Bot. La tige constitue le système ascendant, ordinairement aérien, de l’axe du végétal ; croissant en sens inverse de la racine, elle semble se diriger vers l’air et la lumière et sert de support aux feuilles, aux fleurs et aux fruits, dans les plantes qui sont pourvues de ces organes. Presque tous les végétaux, si l’on en excepte les cryptogames inférieurs, ont une tige ; mais souvent elle est si peu développée et tellement courte qu’elle semble ne pas exister ; les espèces qui présentent cette disposition sont dites acaules. Certaines tiges, à cause de leur organisation spéciale et de leurs caractères extérieurs, ont reçu des noms particuliers ; tels sont le chaume, le rhizome ou la souche, le stipe, le tronc, etc.

Sous le rapport de la consistance et de la durée, on distingue la tige herbacée, sonsligneuse ou ligneuse, d’où la division des végétaux en herbes, sous-arbrisseaux, arbustes, arbrisseaux et arbres. L>a.tige peut encore être solide ou pleine, flstuleuse, spongieuse, molle, ferme ou rigide, flexible, cassante, charnue, laiteuse, etc. Sous le rapport de la forme, on distingue la tige cylindrique, effilée, cannelée, comprimée, triangulaire ou trigone, quadrangulaire ou tétragone, pentagone, hexagone, anguleuse, noueuse, articulée, grêle, filiforme, etc. Enfin, la tige peut être simple ou rameuse, dichotome, trichotome ; fouillée ou aphylla, écailleuse, ailée ; unie, glabre, lisse, pulvérulente ; glauque, maculée, ponctuée ; rude, verruqueuse, subéreuse, striée, sillonnée, crevassée ou fendillée ; rubescente, velue, laineuse, cotonneuse, soyeuse, ciliée, hispide, épineuse ; droite, couchée, ascendante, volubile, etc.

La structure de la tige présente de très-grandes différences, suivant que celle-ci est herbacée ou ligneuse, et surtout suivantqu’on l’observe dans les dicotylédones ou dans les monocotylédones. Dans le premier de ces groupes, elle offre, de dedans en dehors, la moelle, le bois proprement dit, l’aubier, le liber, l’écorce, l’épidémie, les lenticelles, etc. Certaines fa roi lies ou certains groupes, comme les conifères, les lianes, etc., offrent même sous ce rapport des particularités remarquables. On trouve une tout autre structure dans les monocotylédones ou endogènes et les acotylédones ou cryptogames. Dans les premiers temps de son développement, la tige prend toujours une direction opposée à celle de la racine, c’est-à-dire verticale ou dressée ; mais souvent, elle est ensuite trop faible pour se soutenir ainsi par elle-même, et elle devient couchée, ascendante, traçante, grimpante ou volubile.

Les fonctions de la tige sont presque uniquement passives et se réduisent à peu près à celles qui intéressent la circulation ou les mouvemeuts de la sève. On en a tiré parti, dans la science, pour mieux approfondir certains points de physiologie végétale et, dans l’industrie, pour faire pénétrer dans le bois des substances salines qui modifient sa couleur, augmentent sa consistance et ses conditions de durée et le rendent propre à des usages plus variés. Nous devons ajouter toutefois que les jeunes écorces peuvent, jusqu’à un certain point, jouer le rôle d’organes d’absorption, de respiration ou de transpiration. Dans l’exposé qui précède, nous

avons dû nous borner à un simple résume, tous les détails ayant été suffisamment développés dans des articles spéciaux, auxquels nous renvoyons.