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stance humide, ne peut, «près boire, se mouvoir et agir qu’avec peine. Seulement, il faut faire une grande différence entre boire et s’enivrer. Plutarque objecte que, si l’on ajoute foi au proverbe : La vérité dans le vin, tous les sujets peuvent se traiter k table, et il allègue l’exemple de Philippe de Macédoine, ne rendant jnmais mieux la justice qu’entre deux. viis. Pour ne pas se mettre dans le même état, les convives terminent leur souper et font trêve à leurs propos.

Les Symposiaques, comme de véritables propos de table, passent d’un sujet à un autre, souvent sans transition, mais toujours d’une manière intéressante. Ils sont écrits avec beaucoup d’esprit et de finesse, sinon avec tout l’atticisme voulu. Sous le couvert de la conversation, ils vont même souvent jusqu’à la plaisanterie triviale. Heureusement pour Plutarque, la plus grande partie de l’ouvrage n’est point écrite dans ce goût, et l’on y trouve des pages qu’on pourra toujours lire, sinon avec plaisir au moins avec intérêt.

SYMPOSIARQUE s. m.(sain-po-zi-ar-kegr. sumposiarckus ; de sumposion, compotation, et de arches, chef). Anticj. gr. Sorte de président qu’on nommait dans les festins.

SYMPOSIASTE s. ni. (sain-po-zi-a-stegr. sumposiastés ; de sumposion, compotation). Antiq. gr. Convive dans un festin.

SYMPOSIUM s. m. (sain-po-zi-omm — gr.

svmposion ; de sun, avec, et de posis, action de boire). Antiq. gr. Seconde partie du principal repas, pendant laquelle seulement il était d’usage de boire. Il On dit aussi symposie, s. f.

— Encycl. Presque toujours le déipnon était suivi d’un symposium ; mais l’un et l’autre ne se confondaient pas. Le symposium avait ses règles particulières, ses usages spéciaux, et souvent les convives du déipnon s accroissaient alors d’invités qui n’avaient pas pris part au reste du repas. C’est pendant le symposium qu’on se livrait au plaisir „de boire, et de ià en vient le nom. Les Grecs, en effet, ne buvaient pas ordinairement pendant le déipnon ; le vin ne s’apportait que lorsqu’il était terminé. Ainsi, nous voyons dans le symposium de Platon que, le déipnon étant terminé, on fit les libations, on chanta le péan et on se mit à boire.

Les Grecs et surtout les Athéniens recherchaient les réunions du symposium, et principalement pour le plaisir de la conversation. Le nombre de ceux qui y assistaient ne montait guère au delà de neuf, afin qu’on pût se trouver entre amis et causer librement sur toute matière. Un chef du symposium, ou symposiarque, était établi pour faire des règlements qui empêchassent les convives de franchir les limites de la modération et des bienséances. Plutarque, qui nous a donné ces détails dans les Symposiaques, nous apprend, en outre, que la conversation consistait en questions oli problèmes sur des sujets faciles, agréables, propres à soutenir le ton de gaieté franche inspirée par les vapeurs légères d’un vin pris modérément, mais qu’elle roulait aussi quelquefois sur des matières utiles, graves et même élevées. Le Symposium de Platon et celui de Xénophon nous montrent quelles pouvaient être, dans ces réunions, les conversations philosophiques. Au plaisir de la causerie se mêlaient les plaisirs de la musique, de la danse, des jeux et de divertissements variés. Il ne faut pas oublier toutefois que l’on buvait, et que le plaisir de boire était au inoins le prétexte du symposium, quand il n’en était pas l’objet véi iuible.

Le vin fait avec le jus de raisin était, si l’ou en excepte l’eau, la seule boisson des Grecs. Leurs relations avec les peuples étrangers les avaient mis k même de connaître le vin de palmier et la bière ; mais ils ne les avaient pas introduits dans leurs propres usages. D’ailleurs, pour ne parler que des Athéniens, la vigne était si abondante en Attique qu’il était possible, même aux citoyens ne possédant qu’une fortune modeste, d’inviter leurs amis k un symposium. Le goût du vin remontait en Grèce kune haute antiquité, et de très-anciens poètes avaient représente les justes passant leur temps aux Enfers dans une perpétuelle ivresse, en récompense de leurs vertus. Souvent, k ce qu’il parait, les Athéniens se trouvaient en état d’ivresse k la fin d’un symposium, et c’est le motif qui fit défendre ces sortes de réunions à Sparte et en Crète. Cependant le vin était presque toujours mêlé d’eau ; le boire pur était regardé comme digne d’un barbare. Les Grecs en général, regardaient le vin pur comme excessivement préjudiciable k la santé physique et à la santé morale. Quand ils disent vin (oinosj, il faut toujours entendre vin mêlé avec de 1 eau ; toutes les fois qu’ils veulent parler de vin pur, ils ajoutent l’épithète akraios (sans mélange). La proportion dans laquelle se trouvaient mêlés le vin et l’eau différait suivant les occasions. Moitié vin et niuitië eau paraissait encore trop capiteux et par conséquent, barbare. La quantité du vin était presque toujours inférieure à celle de l’eau. Hérodote recommande trois parties d’eau contre une de vin. Plutarque et Athénée disent que les’plus ordinaires mélanges su composaient d’une partie de vin contre deux parties d’eau ou deux parties de vin

XIV.

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contre (rois d’eau. Le mélange se faisait quelquefois avec de l’eau chaude, presque toujours avec de l’eau froide. Dans ce dernier cas, on cherchait les moyens d’avoir l’eau la plus fraîche possible, et dans ce but on employait fréquemment la neige et la glace. Quelquefois on ajoutait au vin du miel ou des épices. Le mélange s’opérait dans un grand vase, appelé cratère ; de là on le versait dans les coupes des buveurs, qui étaient la cylix ou calice, la phiale, la canthare, le rhyton.

Les convives, au symposium, reposaient sur des lif.s et étaient couronnés de fleurs. Comme il a été dit plus haut, ils choisissaient un symposiarque, dont ils suivaient les ordres et qui réglait non-seulement la suite des divertissements, mais aussi la proportion dans laquelle devait se faire le mélange du vin et de l’eau et le nombre de coups que chacun pourrait boire. On n’avait pas la permission de prendre la coupe en main avant qu’il en donnât le signal, et l’on ne pouvait boire au delà de ce qu’il prescrivait chaque fois, ce qui devait-être bien gênant pour les convives qui- avaient soif. D’ordinaire, on commençait par boire de petites coupes, puis on passait à des coupes plus grandes. C’était de droite à gauche que l’on se faisait passer les coupes ; le même ordre étajt observé pour la conversation et pour les divers amusements. Les convives buvaient souvent à la santé les uns des autres, et chacun d’eux portait plus spécialement la santé de celui à qui il passait la coupe. Voilà probablement ce que Cicéron a appelé « boire a la manière des Grecs, yrxco more bibere. • On trouve très-fréquemment le symposium représenté sur des vases antiques, avec des danseuses et des joueuses de flûte ou de cithare. Platon est entièrement opposé à l’introduction de la danse et de la musique dans ces sortes de réunions ; il dit que ceux-là seuls qui ne peuvent se récréer eux-mêmes par une conversation raisonnable ont recours a de tels divertissements. Mais ces paroles sont loin de dire que ce ne fût pas là une pratique presque générale. D’ailleurs Xénophon représente Socrate prenant plaisir aux danses mimiques et aux autres amusements du symposium. Les danses grecques nous àont trop vaguement connues pour qu’il soit possible de préciser celles qui étaient exécutées durant le symposium. Nous savons cependant qu’on y voyait souvent des danses militaires, avec la lance et l’épée, comme la pyrrhique ; souvent aussi c’était la cybistique, dans laquelle le danseur se laissait de temps en temps tomber sur ses mains pour rebondir ensuite sur ses pieds ; quelquefois, c’était au milieu de couteaux et de poignards fixés sur le sol et ayant la pointe en l’air qu’ils accomplissaient leurs sauts et leurs bonds. Les auteurs nous apprennent aussi qu’en Grèce, comme dans la suite h Rome, les danses, pendant cette partie du repas, étaient fréquemment lascives et obscènes, exécutées par des courtisanes, dont l’office ne se bornait pas à la danse, quand e.les étaient appelées à un banquet de jeunes gens ; plusieurs vases du musée de Naples offrent la représentation des scènes de débauche auxquelles se livraient alors les convives avec les courtisanes, danseuses ou joueuses de flûte.

Les autres divertissements qui pouvaient accompagner le symposium étaient très-variés. L’un des plus fréquents était le jeu de l’énigme, consistant, comme chez nous, à faire deviner un mot caché sous des expressions ambiguës. Celui qui trouvait l’énigme recevait un prix, le plus souvent quelque gâteau ; celui qui ne réussissait pas à la deviner était condamné assez ordinairement à boire une certaine quantité de vin mêlé d’eau salée. Le cottabos était aussi un jeu fort usité. Il consistait à placer des vases vides sur un bassin plein d’eau et à y lancer ce qui restait de vin dans la coupe où l’on avait bu ; le vainqueur était celui qui, par ce moyen, faisait tomber les vases vides au fond de l’eau. Une autre manière de jouer le même jeu consistait à jeter le reste de sa coupe dans le plateau d’une balance suspendue-au-dessus de petites pyramides en bronze ; il fallait, pour gagner, que le plateau rendît un son en allant toucher ces pyramides. Les vainqueurs dans ces jeux improvisés recevaient aussi des gâteaux. Il y avait, en outre, une sorte de jeu de dames, plusieurs sortes de jeux de dés, etc.

Chez les Romains, la partie du repas qui correspondait au symposium des Grecs était celle qu’ils appelaient comissatio, mot que l’on traduit d’ordinaire par orgie ; presque toujours, en effet, la comissatio avait ce caractère. Du reste, les Romains, à la différence des Grecs, buvaient pendant tout le repas, c’est-à-dire pendant la ccena. Chez l’un ni l’autre peuple les femmes honnêtes n’assistaient soit au symposium soit à la comissatio ; quand il s’y trouvait des femmes, c’étaient des courtisanes. Cependant, au symposium grec, on voyait quelquefois des hétaïres, qu’il ne faut pas confondre avec les courtisanes.

SYMPOSIUS (Ccelius Firmanus), poète latin, qui écrivuit dans la seconde moitié du ive siècle. On ne sait absolument rien de sa vie. Symposius ne nous est connu que par un recueil de cent énigmes environ, publié à

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Paris en 1537 et reproduit dans le tome VII des Poets minores de Lemaire.

SYMPOTIQUE s. f. (sain-po-ti-ke — grec snmpotikê ;de sun, avec, et de posis, action de boire). Antiq. gr. Chanson que l’on chantait après le repas.

— Adjectiv. : Chants sympotiques.

— Encycl. Quand le banquet (sumposion) se terminait, les Grecs aimaient à dire, à chanter des vers, la coupe ce main ; alors se faisaient entendre des poésies en accord avec les sentiments des convives, de ceux qui buvaient ensemble les présents de fiacchus.

C’est principalement chez les Ioniens que l’élégie reçut cette direction ; c’est là qu’elle exprima surtout l’influence du vin sur le3 sentiments de joie et de douleur qui agitent le cœur de l’homme. Nous avons des fragments d’Archiloque où ce poète cherche à chasser de son esprit le souvenir de ses malheurs. Le remède qu’il vante surtout comme le meilleur moyen de dissiper les soucis, c’est le vin, le don de Bacchus. Les Ioniens n’oubliaient pas, dans leurs élégies symboliques, les hétaïres qui faisaient l’ornement de leurs banquets, et dont les grâces s’unissaient aux fumées du vin pour charmer ces moments de plaisir. On sait effectivement que la participation des hétaires aux repas des hommes était une des choses qui extérieurement les distinguaient le plus- des autres personnes de leur sexe. Arehiloque, dans un distique d’uno élégie sympotique, parle en plaisantant de ■ l’aimable Pasiphile, qui reçoit avec bienveillance tous les étrangers, > et la compare k un • figuier sauvage qui nourrit bien des corneilles. • Les auteurs de ces poésies de table avaient, en général, le privilège de pouvoir évoquer toutes les images propres a répandre dans les cœurs une franche gaieté. On peut ranger dans ce genre de poèmes les beaux vers qui nous restent d’Asios de Samos. Il y décrit, avec une gravité tout homérique et un pathétique espiègle, un parasite qui s’introduit dans une fête nuptiale, On te voit y arriver à l’improviste et sans qu’il y soit engagé ; il est vieux, boiteux, marqué de cicatrices peu glorieuses, et semblable à un mendiant ; flairant un peu de sauce, il est sorti de son bouge et vient, comme un héros, se placer au milieu des convives.

Les Eoliens eurent aussi des chants sympotiques. On peut le voir dans les poésies d’Alcée consacrées au vin, non moins que dans celles qui ont l’amour pour objet. Dans ses vers se trahit le fidèle serviteur do Bacchns, ingénieux à inventer des motifs pour eDgager à boire. Tantôt ce sont les froides tempêtes d’hiver qui invitent à vider la coupe près de la flamme pétillante du foyer, comme dans l’ode admirable imitée par Horace ; tantôt ce sont les. feux de l’été qui dessèchent la nature entière et provoquent la soif des buveurs ; ici, les chagrins et les tourments de la vie demandent le vin pour se faire oublier ; ailleurs, la joie qu’inspire la mort du tyran veut être ■célébrée dans un banquet. Alcée, toutefois, ne chante pas seulement dans le vin une jouissance sensuelle, il n’en voit pas que le côté vulgaire ; il en aime les effets nobles et pour ainsi dire moraux. Le vin, pour lui, est bien le chasse-souci ; mais ii est aussi, en ouvrant les coeurs, un miroir des hommes ; il porte la vérité.

Chez les Doriens, dont le caractère fut plus âpre et moins enclin à la gaieté que celui des autres Grecs, il exista cependant des élégies et des chansons sympotiques. À Sparte même, mais il est vrai k une époque avancée, après les guerres des Perses, on chantait des élégies sympotiques par lesquelles on s’excitait mutuellement à rire et à boire, à danser et à chanter. Un trait particulier, et bien conforme aux mœurs des Spartiates, les terminait souvent : il consistait k féliciter ceux qu’une belle épouse attendait dans leur mai—.on.

SYMPTÉRYGIEN, 1ENNE adj. (sain-ptéri-ji-ain, i-è-ue — du préf. sym, et du grec pterugion, nageoire). Ichthyol. Syu. de sy MOPTERK.

SYMPRYTANE s. m. (sain-pri-ta-ne — gr. sumprulanis ; de su>i, avec, etàeprutanis, prytane). Hist. Chacun des assesseurs du prytane ou premier magistrat, dans certaines républiques grecques.

SYMPTOMATIQUE adj. (sain-pto-ma-ti-ke

— rad. symptôme). Pathol. Qui est l’effet, le Symptôme de quelque affection : Maladie

SYMPTOMATIQUE. Fièvre SYMPTOMATIQUE.

Médecine symptomatique, Système qui consiste à combattre les symptômes des maladies, au lieu de s’attaquer aux maladies elles-mêmes.

SYMPTOMATISMB s. m. (sain-pto-ma-tisme

— rad. symptôme). Médecine symptomatique, système médical qui se borue à combattre les symptômes.

SYMPTOMATISTEs. m. (sain-pto-ma-ti-ste

— rad. symptomatisme). l’artisan du symptomatisme, de la médecine symptomatique.

SYMPTOMATOLOGIE s. f. (sain-pto-mato-lo-ji

— du gr. sumptâma, symptôme ; logos, discours). Pathol. Partie de la pathologie qui a pour objet l’étude des symptômes.

SYMPTOMATOLOGIQUE adj. (sain-pto SYMP

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ma-to-lo-ji-ke — rad. symptomatologie). Qui a rapport à la symptomatologie.

SYMPTOMATOLOGISTE s. m. (sain-ptoraa-to-lo-ji-ste

— rad. symptomatologie). Auteur d’une symptomatologie. il Médecin qui s’occupe spécialement de l’étude des symptômes, il On dit aussi symptomatoi.ogue.

SYMPTÔME s. m. (sain-ptô-me — grec sumptâma, qui signifie proprement coïncidence ; du verbe sumpipiein, coïncider ; de suit, avec, et dspiptein, tomber). Phénomène biologique accidentel, propre à révéler l’existence, le siège et la nature d’une affection morbide : Les symptômes de la scarlatine, de la peste, dit choléra. Souffrir et se plaindre, voilà les symptômes primordiaux de l’aliénation mentale. (Guislain.) Les modernes ont poussé la science des symptômes fort loin, par les moyens d’investigation qu’ils ont inventés ou, perfectionnés. [F. Rattier.) La médecine ne doit pas se bornera combattre le symptôme où il se montre, mais aller chercher la cause du mal et l’attaquer au point où elle siège réellement. (F. Rallier.) Les symptômes sont les cris.de douleur des organes souffrants. (Broussais.)

— Fig. Indice, présage : Symptômes de décadence. Symptômes d’amour, d’ambition. (Acad.) Une joie excessive a les mêmes symptômes qu’une excessive douleur. (Prévôt.) L’adoucissement des peines est un symptôme certain du développement de la liberté ches les peuples. (Moutesq.) Les pleurs sont le sympeômb de la douleur. (Volt.) Parfois, nous prenons un symptôme pnur un pressentiment. (M’ai : C. Angebert.) Le mensonge est nu .symptôme de désordre moral. (Latena.) Tout symptôme indique une cause, [B. Const.) Les malheurs ont leurs symptômes comme les maladies. (A. de Musset.) Le premier symptôme de l’umour vrai chez un jeune homme, c’est la timidité. (V. Hugo.) Le plus souverain symptôme de i’amour, c’est un attendrissement presque insupportable. (V. Hugo.)

— Encycl. Méd. Les symptômes sont les signes de la maladie, connue les fonctions physiologiques sont les indices de l’exercice normal des propriétés vitales. On les dit locaux quand ils ont leur siège dans l’organe lésé ; ils sont généraux quand ils troublent une ou plusieurs fonctions importantes comme la circulation et 1 innervation. On leur donne aussi le nom de symptômes sympathiques lorsqu’ils se développent plus ou moins loin du siège du mal. Les symptômes ne dépendent pas seulement de la maladie, mais encore du sexe, de 1 âge, du tempérament, de la constitution et de l’idiosyncrasie du malade. Les uns sont de l’ordre physique, les autres de l’ordre chimique et dynamique. L’imperfection de nos sens et de nos connaissances scientifiques nous oblige quelquefois à les considérer comme la maladie même (névrose, névralgie) ; mais le médecin doit les considérer dans la grande majorité des cas comme de simples signes de lésions de structure. C’est par l’ensemble et la succession des symptômes qu’il reconnaît la maladie. D’après Littré et Robin, on désigne sous le nonî de symptômesde symptômes les effets qui résultent des symptômes d’une maladie, mais qui ne sont point essentiellement liés à lu maladie elle-même. C’est ainsi que la débilité qui résulte de la fréquence des évacuations alvirtes, dacs la dysseuterie, est un symptôme de symptômes. V. diagnostic et prodrome.

— Art vétér. Chez les animaux, comme chez l’homme, les symptômes ont été distingués en généraux, en locaux et en sympathiques pathognomoniques. Parmi les symptômes généraux encore appelés prodromes, préludes, signes précurseurs, avant-coureurs, on en distingue de généraux et de pm-ticuliera. Les prodromes généraux sont ceux qui appartiennent k toutes les maladies. La tristesse, l’inappétence, la faiblesse, la couleur des poils, la sécheresse de la peau, la diminution de la sécrétion laiteuse, la pâleur ou la coloration des muqueuses, la sécheresse et la chaleur de la bouche, 1 accélération du pouls, de la respiration, sont les principaux prodromes généraux qui précèdent toutes les maladies de quelque gravité. Us annoncent des troubles plus ou moins marqués de toutes les fonctions et n’ont aucune valeur pour faire préciser la nature et le siège de la înuladie. Ils dénotent seulement un état morbide de l’organisme. Les prodromes particuliers appartiennent à une seule maladie. Ils se décèlent parfois au milieu des troubles généraux ; d’autres fois, ils se dessinent en relief et forment la partie principale de la scène morbide qui va bientôt s’accomplir. Ils sont pour le praticien un jet de lumière qui l’éclairé sur la nature et le siège de la maladie, qui va grandir en mettant k découvert toute sa gravité, et lui indiquant les moyens qu’il faut employer, soit pour en affaiblir la malignité, soit pour l’attaquer et la vaincre aussitôt. Dans le cheval, par exemple, les bâillements répétés, une légère dilatation de la pupille, la couleur jaune safrané de la conjonctive, la marche vacillante, l’action de manger la paille et la litière et de refuser l’avoine, sont les prodromes du vertige. L’engorgement indolent des testicules, tes huiteries intermittentes, sans siège déterminé, ta tuméfaction périodique des ganglions lymphatiques de l’auge, un léger jetage visqueux par une seule ou par les deux narines ;

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