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pontife romain, que tous les catholiques doivent fermement professer.

§ 10. Erreurs gui se rapportent au libéralisme moderne.

LXXVII. Dans notre époque, il n’est plus expédient que la religion catholique soit considérée comme l’unique religion de l’État, à l’exclusion de tous les autres cultes.

LXXVIII, Aussi, c’est avec raison que, dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les hommes qui y émigrent y puissent jouir de l’exercice public de leurs cultes particuliers.

LXXIX. Il est faux, en effet, que la liberté civile de tous les cultes et le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions jettent plus facilement les peuples dans la corruption des mœurs et de l’esprit et propagent la peste de Vindifférentisme.

LXXX. Le pontife romain peut-et doit se réconcilier et composer avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne.

Nous n’avons pas besoin de faire ressortir tout ce que renferme de révoltant pour la conscience et la raison humaine une p.irtie des articles qui composent ce Syllabus, Tout progrès, toute civilisation y sont condamnés ; la dernière proposition, repoussée avec horreur par le pape, comme les soixante-dix-neuf autres, met hors de l’orthodoxie et même hors de la catholicité tous les chrétiens qui auraient fait jusqu’à ce jour leur unique -jouei de l’union de la société moderne et du catholicisme, non-seulement les Bûchez, les Lamennais, mais encore les Lacordaire, les Hyacinthe, les Montalembert et jusqu’aux Grairy et aux Dupanïoup, défenseurs zélés cependant du pouvoir temporel du pape. Un abîme infranchissable est désormais creusé entre la papauté et la monde moderne. Tant pis pour la papauté. Le monde ne reculera pas à sa voix. Le temps n’est plus où Josué arrêtait le soleil.

Si le Syllabus est sans ménagement pour la raison, la pensée, la démocratie, il n’en a pas davantage pour les autorités civiles, même monarchiques, même catholiques. Aussi les gouvernements s’en indignèrentils, et, à leur tête, le gouvernement impérial français. Par une circulaire du 1er janvier 1865, M. Baroche, minisire de la justice et des cultes, faisant application de la loi du 18 germinal an X, proscrivit la promulgation officielle de l’Encyclique et du Syllabus.

Aussitôt, le clergé catholique cria à la persécution. Un grand nombie d’évêques fulminèrent brochures et mandements contre le geuvernement. Tous même protestèrent contre l’ingérence du civil dans le religieux, sans cependant renoncer aux émoluments qu’ils recevaient de l’État. M. Dupanloup lui-même, qui dut, au fond, être plus peiné qui» personne d’une telle publication de la part de la cour de Roms, et qui, depuis l’ouverture du concile, fut, traité d’hérétique par la roijorité de l’épiscopat, essaya de démontrer que le Syllabus ne renfermait rien de contraire au progrès, à la tolérance religieuse ni aux droits de la société civile.

L’inanité des arguments, ouplutôt des arguties, qu’il employa pour exécuter sou tour de force a été révélée avec évidence par i’abbé Pelage dans un travail intitulé : le Concile œcuménique et la civilisation moderne, ouvrage dans lequel ce théologien philosophe adresse, non sans des regrets touchants, ses adieux au catholicisme. Ce même tour de force fut tenté, avec moins de talent, par quelques autres évêques. La presse oléiieale soutint la même thèse ou poussa l’ : iudace jusqu’à prendre la défense du Syllabi s bans en nier les conséquences antisociales. Deux condamnations comme d’abus furent prononcées par le conseil d’État contre l’archevêque de Besançon et l’évêque de Moulins, qui avaient promulgué Y Un cyclique malgré la défense du gouvernement. La Gazette du Midi, de Marseille, reçut un avertissement, et l’Union de l’Ouest, d’Angers, fut suspendue pour deux mois. L’empereur fit plus ; il appela à la vice-présidence du conseil privé le prince Napoléon, son cousin, qui, à cette occasion, s’était signalé au Sénat par de fougueuses attaques contre la papauté et le clergé ; if avait appelé le trône pontifical un vieux verre i’êlè, et ie territoire de l’Église une tache d’encre sur la carte.

Toute la presse, sauf la partie cléricale, flétrit le Syllabus, et cependant M. Emile de Ciirardin cria à ses collègues : « Vous prétendez défendre la liberté, et ce que vous acclamez, c’est l’arbitraire et la censure. » 11 n’avait pas tort au point de vue de l’ingérence du pouvoir civil dans les affaires religieuses, mais il semblait oublier que le pape s’ingérait lui-même, tout le premier, dans les affaires civiles, et que le clergé français, avant de se plaindre, aurait dû renoncer à être salarié par l’État.

Tout le inonde civilisé s’indigna comme la France ; l’indignation en Italie, pays plus intéressé que le nôtre à ces questions, alla jusqu’à la fureur. À Naples, par exemple, la bulle et le Syllabus furent lacérés par la foule et brûlés sur la place publique. On peut voir la conduite que tinrent les autres gouvernements dans 1 ouvrage de l’abbé Pelage déjà cité : la Bulle Quauta cura et la civilisulion moderne.

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En ce qui concerne le clergé, le jour où sera faite la séparation complète de 1 Église et de l’État, et où il ne recevra plus de ce dernier des émoluments, il pourra fulminer les anuthèmes sans même éveiller l’attention ni la curiosité au sein de l’indifférence universelle.

SYLLECTE, ville de l’Afrique ancienne, sur la côte septentrionale de la Petite-Syïte. Les géographes ne sont pas d’accord sur sa position exacte.

SYLLEPSE s. f. {sil-lè-pse — grec sullépsis, proprement action de lier ensemble, du verbe sullcimbano, sullabd, je prends ensemble. V. syll/sbïï). Gramm. figure dans laquelle les mots sont régis plutôt par la pensée de celui qui parle que par les règles grammaticales : La plupart des kommes sont bien fous, est une syllepse. (Acad.) La syllepse substitue l’accord logique à l’accord grammatical. (A. Didier.) || Syllepse de nombre, Celle où les mots sont en désaccord de nombre, comme dans ces vers de Voltaire :

Tout le peuple au-devant court en foule avec joie ;

Ils bénissent le chef que Madrid leur envoie.

W.Syllepse de genre. Celle où les mots sont en désaccord de genre, comme : Les pkr- SONNES d’esprit ont en eux les semences de tous les sentiments. (La Bruy.) Il Syllepse de la personne, Celle où les mots correspondants ne sont pas à la même personne, comme dans cet exemple : Soyo>ts prudente, mon enfant.

— Rhétor. Figure par laquelle un mot est employé à la fois au propre et au figuré ; Galatée est pour Çorydon plus douce que le miel du mont Eybla. (Acad.)

— Philos, Connaissance spontanée qui précède ia connaissance réfléchie.

— Encycl. Gramm. Il est d’usage de compter la -syllepse parmi les figures de grammaire ; il serait peut-être plus exact de l’appeler une licence grammaticale, car partout où il y a syllepse ou peut dire qu’une règle de syntaxe ordinaire est violée. Quand Racine dit :

Entre le pauvre et vous, vous prendrez Dieu pour juge, Vous souvenant, mon fils, que, caché sous ce lin, Comme eux vous fûtes pau vre et comme eux orphelin, il met au pluriel le pronom eux, quoique le seul mot exprimé auquel on puisse le faire rapporter soit pauvre au singulier ; il viole une règle bien connue de concordance. Mais il est entraîné par une idée qu’il n’a pas exprimée formellement, celle du grand nombre des pauvres, et, oubliant ce qu’il a dit, il ne s’attache qu’à cette idée.Cette violation d’une règle en quelque sorte matérielle et prosaïque, loin de paraître choquante, rend plu3 sensible la beauté des sentiments exprimés, parce que ces sentiments nous apparaissent comme élevant l’âme du poète au-dessus des petites considérations de détail qui préoccupent l’écrivain dans les circonstances ordinaires. L’emploi du pluriel eux après le singulier pauvre n’est pas une licence poétique, quoiqu’elle se rencontre ici dans un vers ; car il est aisé de comprendre qu’un orateur, entraîné par la force du sentiment qui ie domine, peut comme le poëte violer la même règle de concordance sans que ses auditeurs se sentent choqués. Mais si le grammairien est obligé de reconnaître que certaines violations de règles sont autorisées par la syllepse, il doit en même temps insister sur le caractère très-exceptionnel de cette licence, qui n’est permise qu’au génie, pour ainsi dire, et que les élèves doivent toujours s’interdire, excepté dans certains cas qui sont l’objet de règles particulières. Ainsi quand, après un collectif partitif, le verbe et les qualificatifs suivants s’accordent, non avec ce collectif, mais avec le complément pluriel dont il est suivi, cet accord peut être considéré comme une véritable syllepse ; mais c’est une syllepse obligée, ce n’est plus une licence, parce qu’elle est commandée par la règle spéciale sur les collectifs. Au lieu de dire la plupart des kommes manque de lumières, il faut dire manquent au pluriel, quoique le sujet la plupart soit au singulier, et cet écart de la règle ordinaire est commandé ici par une règle spéciale.

On appelle encore syllepse une figure qui consiste à prendre un mot tout à la fois dans le sens propre et dans le sens figuré, comme dans la phrase citée plus haut : Galatée est pour Corydon plus douce que le miel du, mont Eybla. La douceur de Galatée est toute morale, toute de sentiment ; celle du miel, au contraire, est physique et en quelque sorte matérielle. L’emploi de cette figure deviendrait choquant s’il était trop fréquent ; renfermé dans certaines limites et réglé par le bon goût, il produit quelquefois un effet agréable.

— Philos. Il faut, pour qu’il y ait connaissance, la présence de l’objet et l’action du moi qui s’en empare. Cet action est l’attention. L’objet a beau être présent et visible ; si notre attention, prise par quelque autre spectacle, en est distraite, nous ne le voyons pas. Si notre attention est libre, elle se pose d’elle-même sur l’objet qui la sollicite ; nous le voyons d’une seule vue ; nous voyons ainsi tout ce qui est présentement dans le rayon de notre vue, un ensemble confus, vague, mais complet ; telle est ia connaissance spontanée, qui, sans distinguer rien, embrasse tout (<r’j"AXaiieiv«v, prendre ensemble, uiiJAriiViç, syllepse). &, au contraire, on s’arrête expressé SYLL

ment sur un point, on se détourne par là même des autres points, et, tandis qu’on regarde l’un, on cesse de voir les autres ; force est donc de les regarder tour à tour et de décomposer l’objet pour le recomposer à mesure. Telle est la connaissance réfléchie, qui distingue, mais par une attention successive. Elle traverse les détails, pour parvenir, par un lent effort, à l’ensemble de l’objet ; elle arrive enfin a, une synthèse qui implique une analyse, comme 1 analyse implique la synthèse primitivement donnée et qui n’est pas à construire, mais à reconstruire. Il y a donc une synthèse première, qui précède l’analyse et lui donne son objet, et une synthèse dernière ou définitive, qui est la môme, mais après l’analyse. Cette synthèse définitive est la synthèse ; la synthèse première est la syllepse. Ce mot est, d’ailleurs, peu usité.

SYLLEPTIQUE adj. (sil-lè-pti-ke — rad. syllepse). Grainm. Qui a rapport, qui appartient à la syllepse : Forme sylleptiquk.

SYLLEXIE s. f. (sil-lè-ksl — du gr. syllêxis, réunion, recueil). Gramm. Collection, famille da mots qui se rapportent à la même idée, ou à la même racine.

SYLHEN, IENNE adj. (sil-li-ain, i-è-nerad. syllis). Annél. Qui ressemble à une syllis.

— s. f. pi. Section de la famille des néréides ayant pour type le genre syllis.

SYLLIS s. f. (sil-liss). Annél. Genre d’annélides, de la famille des néréides, comprenant deux espèces, qui habitent les mers d’Europe et la mer Rouge : Les syllis se distinguent par leurs longues antennes. (E. Baudement.) Les syllis sont des annélides trèsagiles, qui se déplacent en serpentant. (H. Lucas.)

— Encycl, Les syllis ont un corps linéaire, à segments très-nombreux ; la tête arrondie, saillante et libre en avant ; le front échancré ; les antennes extérieures et impaires moniliformes ; les yeux apparents et disposés

sur une ligne courbe ; la trompe de moyenne longueur ; le pieds dissemblables, les deux premiers convertis en cirres tentaculaires ; point de branchies. Ce sont des annélides très-agiles, qui se déplacent en serpentant. On rencontre souvent dans ce genre deux individus agrégés, formés aux dépens d’un seul, dont le corps se divise au milieu par un étranglement. Le postérieur se sépare après qu’une tête s’est formée chez lui ; il parait ne se nourrir que des matières préexistantes dans son corps et servir uniquement à la propagation de l’espèce, car il renferme tous les organes générateurs. Le premier continue à vivre et se bouture de nouveau.

SYLLISIE s. f. (sil-li-zl). Bot. Genre d’arbustes, de la famille des myrtacées, tribu des myrtées, dont l’espèce type croît en Chine.

SYLLOCHISME s. m. (sil-lo-ki-sme — du gr. syllochismos, réunion en cohorte). Antiq. milit. Manœuvre de la phalange macédonienne, dans laquelle on réunissait rapidement et successivement deux des fractions de la phalange en un seul corps, de façon à produire en peu de temps la concentration de toute la phalange.

— Encyd. Parmi les manœuvres qu’exécutait la phalange grecque, l’une des plus importantes était celle qu’on désignait sous le nom de syllochisme. Elle consistait à réunir rapidement deux loohos en une dilochie, quatre lochos en une triérarchie, huit lochos en une taxis, ou seize loohos en une syntagme, c’est-a-dire a faire, suivantles besoins, une réunion de trente-deux hommes, ou de soixante-quatre, ou de cent vingt-huit, ou de deux cent cinquante-six. Le syllochisme opéré de manière à avoir uno syntagme, on obtenait facilement le corps de la phalange par la réunion de seize syutagities. La manœuvre du syllochisme était donc la base de la concentration en phalange.

SYLLOGE s. ni. (sil-lo-je — gr. sullogeus ; de sullegd, je rassemble). Antiq. gr. Magistrat athénien dont les attributions sont mal connues.

— Encycl. Il paraît résulter de divers documents que les sylloges étaient des commissaires spécialement chargés de dresser l’état des propriétés appartenant aux oligarques, avant leur confiscation. L’époque où ils existèrent ne fut probablement pas antérieure è. la domination des trente tyrans. Quelques érudits croient, d’après une inscription, qu’ils avaient ù accomplir certains rites dans le culte d’Athéné et dans celui de Zeus Olympien. La même inscription a porté d’autres érudits à conjecturer que les sylloges réunissaient les citoyens pour les conduire aux autels où l’on accomplissait certains rites religieux, et qu’ils devaient leur nom à cette circonstance. Dans cette hypothèse, les propriétés des oligarques, dont ils avaient dressé l’état en vue de la confiscation, servaient à payer en ces jours de fête des banquets publics.

SYLLOG1SER v. n. ou intr. (sil-lo-ji-zérad. syllogisme). Argumenter ; compter, faire un calcul ; Le fermier syllogisait sur ses doigts : il y a pour gagner tant pour cent. (Contes dEutrapel.) Il Employer le syllogisme : Vous vous montrez bon logicien, parce que vous ne sylvogisez plus. (Proudh.) il Vieux mot.

SYLLOGISME s. m. (sil-lo-ji-sme — du gr. sun, avec ; logizomai, je raisonne). Logiq.

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Argument composé de trois propositions, dont la troisième est déduite de la première par l’intermédiaire de la seconde : La conséquence du syllogisme doit être renfermée dans les prémisses. (Acad.) Le syllogisme simple, auquel se résout presque tout l’art du dialecticien, n’est composé que de trois termes et de trois propositions. (Marmontel.) La logique fournit des syllogismes insolubles pour et contre toutes les propositions. (B. Const.) Le syllogisme se compose de trois propositions dont la troisième est une déduction des deux premières. (A. Didier.) Leibniz s’était fatigué à réduire en SYLLOGISMES achevés les vérités de conscience et de réflexion découvertes par Descartes. (V. Cousin.) Le vice radical de tout SYLLOftiSMR est que la majeure est une hypothèse qui, loin de donner la certitude à la conséquence, la reçoit d elle au contraire. (Proudh.) L’induction est l’inverse ou la négation du. syllogisme. (Proudh.) Syllogisme, réunion de jugements, assemblage et enchaînement de propositions. (B. Saint-Hilaire.) Lorsque les propositions dont un raisonnement se compose sont exprimées à la suite l’une de l’autre, elles forment un syllogisme. (J. Simon.) Le syllogisme est un instrument inutile pour trouver le vrai dans les sciences morales. (Renan.)

On dirait, quand il veut pousser un syllogisme. Qu’il appelle en duel tout le christianisme.

■Voltaire.

— Encycl. Ce qui rend le raisonnement nécessaire, c’est que bien souvent l’intelligence ne saisit pas directement le rapport des deux termes qu’elle voudrait comparer. Le raisonnement consiste essentiellement dans l’introduction d’idées moyennes qui permettent de comparer indirectement ces deux termes, comme à l’aide d’une unité commune on apprécie la relation de deux longueurs qu’on ne peut comparer directement. Il y a donc syllogisme complet et parfait dès qu’on a, avec deux idéesa comparer, une idée moyenne contenant l’une des deux premières et contenue dans l’autre, de sorte qu’il soit évident, en vertu du principe de contradiction, que le secondextrême contenu dans le moyeu est par cela même contenu dans le premier extrême. Tel est le syllogisme de l’affirmation universelle, le syllogisme par excellence, celui dont on a fait à peu près exclusivement usage dans les sciences, où l’on a presque toujours en vue la démonstration de quelque vérité générale. Voici sa formule abstraite : Tout B est C ; tout A est B ; donc tout A est C. A, B, C sont dits les termes du syllogisme, qui comparés deux h deux forment trois propositions.

Ces trois propositions s’appellent :

La première, majeure (a majore termino), parce qu’elle contient le grand terme, ou attribut de la conséquence ;

Le seconde, mineure (a minore termino), parce qu’elle contient le petit terme, ou sujet de la conséquence ;

Et la troisième conséquence, si on la considère dans son rapport avec les précédentes, et conséquent si on la prend isolément.

On donne le nom générique de prémisses à la majeure et à la mineure. L’ordre des prémisses peut être interverti, ce qui donne lieu à cette règle, qui peut servir aussi dans la définition du syllogisme : à La conclusion doit être contenue dans l’une des prémisses et l’autre doit énoncer qu’il en est ainsi. »

Le moyen terme est une idée intermédiaire entré le grand et le petit terme et qui sert à découvrir le rapport de l’un à l’autre.

Pour savoir si l’ambit.eux est misérable et éclairer le rapport des deux termes ambitieux et misérable, je prends pour intermédiaire l’idée d’insatiable, dout le rapport avec le malheur est manifeste ; puis, rapprochant ces deux idées ambitieux et insatiable, je trouve que la première est comprise dans la seconde ; or, si d’une part tout homme insatiable est misérable, et, de l’autrfl, si l’ambitieux est insatiable, le rapport de l’ambition avec le. malheur cesse d’être obscur et permet de dire : donc l’ambitieux est misérable. Voici le syiiogisme en forme avec ses trois termes et ses trois propositions : L’homme insatiable est misérable ; or, l’ambitieux e=t insatiable ; doue l’ambitieux est misérable.

Autre exemple. Je suppose qu’on ne voie pas directement que l’homme est perfectible ; pour éclairer le rapport de ces deux termes, nomme et perfectible, je prends pour intermédiaire l’idée d’intelligence dont le rapport avec la perfectibilité est manifeste ; puis, rapprochant ces deux idées, homme et intelligence, je trouve que la première est comprise dans la seconde, de sorte que voyant clairement, d’une part, que toute intelligence est perfectible, et, de l’autre, que l’homme est une intelligence, je saisis nettement le rapport entre l’homme et la perfectibilité. Pour établir ce lien, il faut que l’idée moyenne contienne l’un des deux termes dans sou étendue, et l’autre dans sa compréhension. Dans l’exemple ci-dessus, homme fait partie de l’étendue d’intelligence, et. perfectible de sa compréhension : Toute intelligence est perfectible ; or, l’homme est une intelligence ; donc l’homme est perfectible.

Les propositions du syllogisme peuvent être de quatre sortes : universelles affirmatives, universelles négatives, particulières affirmatives, particulières négatives.

On distingue deux espèces de syllogisme :

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