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sent de l’égorgement, qui se baignent avec délices dans le sang répandu ; puis qui, après avoir tué tout le monde, se tuent eux-mêmes entre eux. Marat, Danton, Robespierre, Hébert et tous les « terroristes » se trouvent confondus et englobés dans le même anathème. Tous sont des scélérats ; la plupart sont des fous, etc., etc. Jamais rien de plus antiphilosophique, rien de plus faux en général ne fut écrit par un historien, et, alors même que tous les faits relatés par M. Mortimer Ternaux seraient prouvés, nous dirions encore qu’ils sont faux dans leur ensemble ; car la vérité ne consiste pas seulement à dire des choses vraies, mais à les présenter sous leur véritable jour.

Malgré son importance, sa longueur, son intérêt même en maint endroit ; malgré les recherches considérables qu’elle a nécessitées, l’Histoire de la Terreur ne vivra pas ; le parti pris de son auteur en a détruit toute la valeur.

Terreur (la), par H. Wallon (Paris, chez Hachette, 1873,2 vol.). Ce livre de l’historien de l’Esclavage dans l’antiquité, de Jeanne Darc, etc., n’est pas un travail d’ensemble, comme on pourrait le supposer d’après le titre, mais une suite de comptes rendus et d’analyses de divers travaux sur la période révolutionnaire. L’auteur a publié successivement ces morceaux, ces Variétés, dans une revue catholique, à des époques assez éloignées ; il les a ensuite réunis sous un titre commun qui semble promettre un récit suivi, une narration rigoureusement liée par l’unité de plan et d’exécution ; en réalité, ce n’est pas là un tableau, mais une succession de scènes historiques calquées sur différents modèles. Cela dispense à peu près de recourir à des originaux qui, eux-mêmes, ne sont pas de premier ordre. C’est comme une espèce de selecta et de réduction de quelques-unes de ces compilations indigestes dont la littérature antidémocratique accable le public depuis vingt ans et plus, une manière de thésaurus et d’anthologie contre-révolutionnaire.

L’analogie est d’autant plus sensible que l’ouvrage est noyé de citations jusqu’à submersion du texte, qui ne figure guère dans les intervalles qu’à l’état de liaisons ou de pâles résumés. C’est un travail tout en marqueterie, une compilation d’ouvrages qui ne sont eux-mêmes que des compilations, et dont la matière est triée de façon à ne laisser passer dans le tamis que ce qui peut être défavorable à la Révolution. Il serait d’un intérêt médiocre de donner un compte rendu d’un livre qui n’est qu’une série de comptes rendus. M. Wallon prend partout, fait flèche de tout bois, découpe aux ciseaux de tous les côtés tout ce qui peut diffamer la Révolution, hommes et choses, recoud tant bien que mal et bout à bout ces lambeaux, comble les vides comme il peut et se traîne ainsi jusqu’à la fin de ses deux volumes sans avoir fatigué son génie et son imagination. Ces réimpressions fragmentaires n’ont pas plus d’intérêt que d’utilité. Tout ce que M. Wallon compile et réédite, on le connaissait, on en était saturé. Il met d’abord à contribution l’Histoire de la Terreur, de Mortimer Ternaux, dont nous avons parlé plus haut ; puis le professeur allemand Schmidt, qui a bâclé avec la pesanteur germanique de prétendus Tableaux de la Révolution, compilés d’après des rapports de police, scènes d’histoire écrites par des mouchards, sorte de documents le plus souvent ineptes ou mensongers et dont le contrôle est impossible ; puis l’historien fantaisiste et doublement anglais Carlyle ; puis les frères de Goncourt, anecdotiers maniérés et sans autorité ; puis les compilations indigestes de Dauban, sa prétendue Étude sur Mme Roland, sa Démagogie en 1793, son Paris en 1794, ses Prisons de Paris, reproduction servile de récits connus, etc.

M. Wallon s’est donc réduit, par ce fatras presque tout en citations, au rôle modeste de sous-compilateur. Son ouvrage n’est pas une histoire de la Terreur, n’est pas à proprement parler un livre, mais un amas de reproductions mal liées entre elles, sans plan, sans méthode, sans critique et sans impartialité. Il n’a voulu que raviver Les haines contre la Révolution, il y a mis toute la passion cléricale et réactionnaire et il n’a fait que l’œuvre d’un sectaire et d’un écrivain de parti.

Terreur blanche. On a désigné sous ce nom les excès commis par les royalistes dans le midi de la France pendant les premières années de la Restauration. Dès le 25 juin 1815, les royalistes, excités par les prédications du clergé, massacraient à Marseille les bonapartistes et les mameluks venus d’Égypte avec l’armée française. Les maisons de ces malheureux étaient mises au pillage par une bande de forcenés, que le gouvernement des Bourbons ne fit jamais poursuivre.

À Avignon, le maréchal Brune fut assassiné le 2 août et, le 17 du même mois, le général Ramel eut le même sort à Toulouse. À la même époque, les soldats du 13e de ligne furent désarmés à Nîmes, puis massacrés, ainsi qu’un grand nombre de bonapartistes et de protestants. D’autres bandes, conduites par Servan Truphémy, Trestaillons et Quatretailions, à Nîmes, à Uzès et dans les campagnes environnantes, pillaient et tuaient les protestants tous les jours de la semaine ; mais ils respectaient pieusement le repos du dimanche et s’abstenaient, ce jour-là, de tuer. Ils respectaient la vie des dames protestantes, mais ils les faisaient cruellement souffrir dans leur chair et dans leur pudeur ; ils avaient inventé pour elles un supplice odieux, qui consistait à les fouetter avec des battoirs garnis de ferrures imitant les fleurs de lis ; souvent aussi, après les avoir fouettées, ils les épilaient. La Chambre des députés, quand on lui signala ces horreurs, se contenta de dire que, si les fidèles royalistes du Midi s’étaient portés à quelques excès, il fallait les excuser en faveur de leur zèle. Aussi, le 12 novembre suivant, plusieurs cantons du Gard virent se renouveler des scènes du même genre ; et les tribunaux, lorsque quelques-uns des faits les plus odieux leur furent déférés, condamnèrent, non ceux qui les avaient commis, mais ceux qui en avaient été victimes, comme ayant provoqué les royalistes par leurs détestables opinions.

On institua, le 7 décembre, des cours prévôtales ayant droit de traduire à leur barre tous les citoyens, et dont les arrêts étaient exécutoires dans les vingt-quatre heures. Plusieurs généraux furent condamnés à mort, entre autres Labédoyère, César, Constantin Faucher, Debelle, Travot, etc. Le général Donnadieu, après avoir déjoué une tentative insensée contre Grenoble, terrorisa le pays ; un grand nombre de paysans, parmi lesquels se trouvait un enfant de seize ans, furent condamnés à mort et fusillés. Du 27 mai au 30 juillet 1816, la guillotine se promène dans la Sarthe, l’Hérault, le Gard, l’Aude ; tous ceux qui sont connus pour avoir eu des rapports avec le gouvernement de Napoléon, les protestants, ceux qui ne fréquentent pas les églises se voient menacés dans leur liberté, dans leur sûreté personnelle. Louis XVIII finit lui-même par être effrayé de tant de violences ; il résolut de dissoudre la Chambre, retira au comte d’Artois le commandement de la garde nationale et protesta de sa résolution de gouverner selon l’esprit de la charte, qui n’autorisait pas de pareilles atteintes contre la justice et le droit.

On le voit par cette courte notice, la terreur blanche fit couler autant de sang peut-être que la terreur républicaine ; elle sema autant d’inquiétude parmi les populations ; elle ne différa de cette dernière que par la couleur du drapeau sous lequel marchaient les auteurs des mesures violentes qui les souillèrent l’une et l’autre.

TERREUX, EUSE adj. (tè-reu, eu-ze — lat. terrosus ; de terra, terre). Qui a la nature de la terre : Le phosphate de chaux est la matière TERREUSE des os. (Cuv.)

— Qui contient de la terre : Un métal TERREUX. De l’argile terreuse. Du pain terreux.

— Qui est propre à la terre : Un goût terreux. Une odeur terreuse. Une consistance TERREUSE.

— Sali de terre : Des mains terreuses. Vous avez le visage terreux. Le bruant de haie a presque toujours le bec terreux. (Buff.)

Visage terreux, Visage cadavéreux, d’une pâleur jaunâtre.

— Fam. Avoir le cul terreux, Être riche en fonds de terre, mais être de basse extraction, d’une famille tout à fait roturière ; Les nobles ruinés ne dédaignent plus les filles qui ont le cul terreux.

— Peint. Couleur terreuse, Couleur terne, opaque.

— Minér. Qui ressemble à de la terre dure.

— Techn. Couleur de terre : Des pierres TERREUSES.

TERREVERMEILLE (Jean de), jurisconsulte français, né à Nîmes vers la fin du xive siècle, mort dans la même ville en 1430. Il se fit recevoir docteur en droit, devint avocat, k la sénéchaussée de Beaucaire et défendit avec courage la cause du dauphin pendant la démence de Charles VI. Sa ville natale s’étant prononcée, en 1420, en faveur des Bourguignons, Terre vermeille écrivit, pour défendre la cause royale, un ouvrage qui parut d’abord sous le titre de Joannes de Terra rubea coulra rebelles suorum regum (1420) et fut réédité sous celui de Aureum singulareque opus Joannis de Terra rubea, etc., cum postillis (Lyon, 1526, in-4 » ).

TERRIBILITÉ s. f. (tè-ri-bi-li-té — de lerribilis, terrible). Caractère de ce qui est terrible, il Peu usité.

TERRIBLE adj. (tè-ri-ble —lat. terribilis ; de terrere, épouvanter). Capable d’inspirer la terreur ; redoutable : Un cri terrible. Un regard terrible. Un Iwmme terrible. Un moment terrible. Il est terrible à ses ennemis. Alexandre était terrible dans sa colère. (Montesq.) On peut rêver quelque chose déplus terrible qu’un enfer où l’on souffre, c’est un enfer où l’on s’ennuierait, (V. Hugo.) La misère et l’ignorance sont les plus terribles adversaires de la liberté. (L. Plée.) La misère n’est pas un fléau moins Terrible que la guerre. (É. de Gir.) Les malheurs incompris sont les plus terribles. (Mae E. de Gir.) Les premiers moments de la colère du peuple sont terribles. (Bignon.) Ne me regardez pas avec cet œil terrible.

G. Delavignk.

— Violent : Un coup terrible. Un vent ter-

TERR

rible. Il fait une chaleur terrible. Notre révolution a été la lutte terrible d’intérêts ennemis. (Guizot.)

— Etrange, surprenant, extraordinaire, en bonne et en mauvaise part : Voilà un terrible discoureur. Il est d’une terrible érudition.

Faut-il que l’amour-propre aveugle les esprits D’une si terrible manière !

La Fostaihb.

Enfant terrible, Enfant, et par extension Personne quelconque qui dit, par naïveté, des vérités cruelles : C’est une réponse cJ’enfant terrible. Le gouvernement a toujours dans son parti quelque enfant terrible qui le fait rougir.

— Fr.-maçonn. Frère terrible, Frère qui préside aux épreuves du récipiendaire,

— s. m. Ce qui est terrible ; genre terrible : Voici ie terrible de l’histoire. Il ne faut pas, dans les arts et la littérature, confondre le terrible avec l’horrible,

TERRIBLE (mont), ou mieux TERRI, montagne de Suisse (Berne), au S.-E. de Porentniy. Elle dépend de la chaîne du Jura et a 747 mètres de hauteur. Jules César, lorsqu’il vainquit Arioviste, roi des Germains, établit sur le sommet de cette montague un camp, dont on voit encore quelques faibles vestiges. Elle avait donné autrefois son nom à un département français, formé des principautés de Montbéliard et de Porentruy, et qui fut depuis réuni à celui du Haut-Rhin ; mais en 1814 on le disjoignit de ce dernier pour en annexer la majeure partie au canton suisse de Berne ; le reste passa au département du Doubs et a fait une portion de l’arrondissement de Montbéliard.

TERRIBLE, montagne de l’île d’Haïti (Antilles), près de la baie de Port-au-Prince, par 180 51’(]e huit. N. et car 74" 48’de longit. E. Elle se relie, du côté du S.-E., au mont Pensez-y-bien,

TERRIBLEMENT adv. (tè-ri-ble-manrad. terrible). D’une manière terrible : Il tonnait terriblement. Ce frénétique se démène terriblement. Alors la licence excessive ou la patience poussée à l’extrémité menacent terriblement les maisons régnantes. (Boss.)

— Violemment, excessivement : Il vente terriblement. Vous jasez terriblement. Il mangea terriblement. Il s’effraya terriblement. Ses remontrances perpétuelles me chagrinent terriblement. (IJancourt.) Les vierges de Raphaël gâtent terriblement celles des autres peintres. (Grimin.)

TERRICOLE adj. (tèr-ri-ko-le — du lat. terra, terre ; coto, j’habite). Hist. nat. Qui vit sur ou dans la terre.

— s. f. pi. Annél. Ordre d’annélides, comprenant les espèces qui vivent, soit dans des tubes solides, soit dans la vase ou enfouies dans la terre.

TERRIEN, IENNE adj. (tè-ri-ain, i-è-ne — rad. terre). Qui habite la terre, le globe terrestre.

— Qui possède la terre, le sol, la propriété rurale : Un seigneur terrien. Le propriétaire terrien à qui te chemin de fer enlève son instrument de travail a droit d’être indemnisé. (Proudh.) Le monopole terrien est perpétuel. (Proudh.)

— Théol. Œuvres terriennes, S’est dit pour

ŒUVRES SERV1LES.

— Substantiv. Propriétaire terrien : Ce prince est le plus grand terrien de l’univers. (Acad.)

TERRIER adj. m. (tè-iié — rad. terre)’ Féod. Qui contient le dénombrement et le détail des droits seigneuriaux : Dresser, faire un papier terrier. Il y avait, dans quelques communes, d’anciens livres terriers et un état général des propriétés. (Thiers.)

— s. m. Féod. Livre terrier : Le terrier d’un duché. Il n’y a pas longtemps que messieurs du conseil me présentèrent leur terrier, par lequel ils me demandent un hommage lige pour un pré. (Volt.) il Lettres de terrier, Lettres du petit sceau qu’on délivrait aux seigneurs terriens, et qui leur étaient nécessaires pour mander par-devant notaire ceux de leurs vassaux dont ils voulaient exiger les redevances.

— Hist. relig. Religieux chargé du recou* vrement des droits de son couvent.

Plan terrier. On désigne quelquefois sous le nom de plan terrier le plan sur lequel se trouvent indiqués les terrains qui doivent être occupés pour l’exécution de travaux publics, comme pour l’établissement d’une place, la construction d’une route, d’un chemin vicinal, l’ouverture d’une rue, la construction d’un édifice reconnu d’utilité publique. Mais on emploie plus souvent le nom de plan parcellaire.

TERRIER s. m. (tè-rié — rad. terre).Trou fait dans la terre, et qui sert d’habitation à certains animaux : Un terrier de lapin, de taupe, de renard, de blaireau. Le renard sait creuser un terrier avec deux issues. (Fén.) A.U sortir d’un terrier, deux chiens aux pieds agiles L’étranglèrent du premier bond.

La Fontaine. Le terrier du lapin était sur la lisière D’un parc bordé d’une rivière.

Floriah.

TERR

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— Fig. Retraite solitaire : Je me suis creusé un terrier je veux aller vivre seul. Il Pays natal : J’ai quitté mon terrier, mais je prétends y mourir.

— Loc. fam. Toux de renard, qui mène au' terrier, Toux grave, symptôme d’une maladie inévitablement mortelle.

— Mamm. Basset, chien propre à chasser les animaux qui habitent des terriers : Un bon terrier. Il Adjectiv. : Un chien terrier.

— Ornith. Nom vulgaire du grimpereau. Il Adj. Merles terriers, Merles qui font leurs nids à terre.

— Encycl. Mamm. Les terriers sont des chiens de petite taille, mais très-musculeux ; ils ont le museau court. Leur nom vient de ce qu’on les emploie k aller attaquer les animaux sauvages dans leurs retraites souterraines ; ils ont presque partout remplacé les bassets pour cet usage. Mais ce n’est pas le seul emploi auquel ils soient propres, car ils sont bien constitués, vifs, intelligents, soumis et vigilants. Comme le fait observer M. L. Leblanc, on les propage beaucoup et avec juste raison ; on les voit surtout chez les gens d’écurie ; ils deviennent autant les amis des chevaux, avec lesquels ils cohabitent souvent, que de leurs maîtres. Leurs variétés sont nombreuses ; mais on peut, dés l’abord, les diviser en deux sections, les terriers à poil ras et les terriers à long poil ou griffons.

Les terriers à poil ras sont hauts sur pattes ; ils ont la queue fine, le museau pointu, les oreilles droites et cassées à l’extrémité. Il y en a de tous pelages. Les variétés les plus remarquables sont les terriers à renard anglais, aujourd’hui généralement blancs et fauves, qui accompagnent les meutes dans les comtés où l’on ne bouche pas les terriers les jours de chasse, —puis les terriers noir et feu, espèce commune en Angleterre, et qui fournit d’excellents destructeurs de rats. On a l’habitude de leur couper les oreilles en pointe, afin que leurs adversaires aient moins de prise sur eux dans le combat ; mais, depuis quelques années, les Anglais ne coupent plus les oreilles de ceux qu’ils emploient pour aller sous terre, car ils regardent avec raison cet appendice comme un couvercle pro I lecteur de l’intérieur de l’oreille. Au xve siècle, les ducs de Bourgogne avaient dans

[ leurs équipages de chasse de petits chiens anglais, qui étaient probablement des terriers. Il y a dans ce groupe des individus dont le poids n’atteint pas 4 kilogrammes. On trouve aussi des terriers à double nez, c’est-à-dire à narines séparées par un profond sillon longitudinal ; mais cette difformité, bien qu’héréditaire, ne constitue pas une race spéciale ; elle ne fait d’ailleurs que donner k l’animal un aspect disgracieux, sans ajouter rien à ses qualités. ■ Les terriers à long poil ressemblent assez aux précédents pour les formes, les mœurs et les aptitudes ; ils présentent des variétés plus nombreuses. Les petits terriers griffons à double nez sont généralement blancs, avec les yeux bleus. Les terriers d’Écosse offrent deux variétés : l’une à poil dur, généralement gris ou rouge, qui tournit le plus souvent de petits chiens de luxe ; l’autre basse sur pattes, longue de corps et revêtue d’un pelage long et épais. Les terriers de l’île de Skye se rapprochent de cette dernière ; ils sont toutefois beaucoup plus longs de corps ; ce sont de véritables bassets à long poil, mais leurs oreilles sont grandes et droites. Ces chiens s’emploient plus spécialement en Angleterre pour la chasse du lapin, et sont aussi, le terrier d’Écosse surtout, d’excellents destructeurs d’animaux nuisibles. Les terriers griffons commencent à se répandre en France et y sont très-appréciés en raison de leurs qualités ; leurs yeux, d’une vivacité extraordinaire, indiquent leur ardeur pour les services qu on leur demande ; néanmoins, ces chiens ont moins de vigueur, d’entrain et d’animation, et offrent moins de ressources que les terriers à poil ras. Les dandydinmont forment une race particulière à l’Ecosse et devenue aujourd’hui très-rare ; ils sont très-bas sur pattes ; leur poil est long et dur et leur couleur grise, poivre et sel ou fauve. On appelle bull-terrier un croisement du bouledogue et du terrier à poil ras, plus connu aujourd’hui sous le nom de ratier.

TERRIER DE CLÉRON (Claude-Joseph), magistrat français, né à Besançon en 1697, mort en 1765. Après avoir été pendant quelque temps avocat, il acheta une charge de président à la cour des comptes de Dôle (1729), se signala par son zèle à réprimer les abus et contribua à faire refleurir l’agriculture et le commerce dans la Franche-Comté. Son opposition vigoureuse aux mesures du ministère, ses fréquentes remontrances au roi, ses attaques contre les membres de la magistrature, serviles exécuteurs des ordres du gouvernement, le firent exiler d’abord à Limoges (1757), puis enfermer pendant quelque temps à la Bastille (1761), Il mourut du chagrin que lui causa la mort de son fils. On lui doit : Histoire allégorique de ce qui s’est passé de plus remarquable à Besançon depuis 1756 (in-8°) ; Discours sur la dignité et les devoirs de la magistrature et sur la nécessité et l’emploi du tribut (1757, in-8°) ; Observations sur ta vérification des lois bursales (1757 in-8°) ; Mémoires présentés au roi et à la. reine