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qui était autrefois en usage dans la cavalerie.

SURCYANATE s. m. (sur-si-a-na-te — du prèf. sur, et de cyanale). Chim. Cyanate qui contient un excès de base.

SURDÂTRE adj. (sur-dâ-tre — du lat. surdus, sourd). Qui est légèrement sourd. D Vieux mot.

SURDÉCOMPOSÉ, ÉB adj. (sur-dé-konpo-zé — du préf. sur, et de décomposé). Bot. Se dit des feuilles, ou, en général, des organes composés, qui se subdivisent à divers degrés,

SURDEMANDE s. f. (sur-de-man-de — du préf. sur, et de demande). Ane. coût. Demande excessive, exagérée.

SUR-DEMI-ORBICULATRE adj. Anat. Se dit du muscle orbiculaire des lèvres.

SURDENT s. f. (sur-dan — du préf. sur, et de dent). Anat. Dent surnuméraire, qui croît hors des rangs, sur une autre ou entre deux autres : Arracher une surdent.

— Art vétér. lient du cheval, plus longue que les autres.

SUKDI-MUTITÉ s. f. (sur-di-mu-ti-tédu lat. surdus, sourd ; mutus, muet). Pathol. Mutité compliquée de surdité, et le plus souvent provenant d’une surdité congénitale : La surdi-mutité élève entre le sourdmuet et le monde intellectuel une double barrière. (Vaidy.)

— Encycl. V. SOURD-MUET.

SURDISTENDRE V. a. ou tr. (sur-di-standre-du préf., sur et de distendre). Distendre outre mesure. Il Peu usité.

SURDISTENSION s. f, (sur-di-stan-si-onrad. sur dis tendre). Distension excessive, il Peu usité.

SURDITÉ s. f. (sur-di-té — lat. surdilas, de surdus, sourd). Abolition, privation ou affaiblissement considérable du sens de l’ouïe : Surdité complète, Surdité partielle. La surdité congéniale coïncide toujours avec l’absence de la parole. (Bérnrd.) La principale cause de surdité chez les enfants est due à la consanguinité de leurs auteurs. (Proudh.)

— Fig. Indifférence ou préoccupation qui empêche d’ouïr ce qui se dit, d’en tenir compte : La surdité volontaire est incurable.

— Encycl. Pathol. La surdité se présente à des degrés très-divers, depuis la simple dureté d’oreille jusqu’à 1 insensibilité complète aux vibrations des corps sonores. Elle est tantôt congénitale et tantôt accidentelle. Dans ce dernier cas, l’ouïe peut se perdre tout d’un coup ou bien peu à peu. On commence alors par remarquer qu’on ne peut suivre une conversation à voix basse ; plus tard, on n’entend que les mots riches en voyelles ; on distingue bien encore la voix de la personne qui parle, mais on ne saisit pas les nuances de la prononciation. Plus tard enfin, on devient insensible aux sons pour n’apprécier que les bruits les plus forts. Dans un dernier degré, on n’entend absolument plus rien.

La surdité peut être idiopathique ou symptomatique.

La surdité idiopathique ou sans lésion appréciable de l’appareil auditif et de ses annexes est une véritable névrose, une paralysie du nerf acoustique. Elle se manifeste souvent avec des particularités bizarres. Ainsi, certains sujets n’entendent qu’à des distances très-rapprochées, et d’autres seulement quand on leur parle de loin ; l’un ne saisit que les sons éclatants et l’autre que les sons doux, etc.

La surdité peut être symptomatique d’un très-grand nombre de maladies générales-ou locales, dont les principales sont : l’otite interne ou externe, l’imperforation, le rétrécissement ou l’oblitération du conduit auditif, la rupture ou l’épaississement de la membrane du tympan, l’obstruction de la trompe d’Eustache, l’absence de l’air dans ce dernier canal et dans la caisse du tympan, les phlegmasies de l’oreille moyenne, certaines maladies de la gorge comme les ulcères vénériens et spécialement l’angine avec extension de l’inflammation à l’appareil de l’ouïe. D’autres fois, elle se lie à certaines maladies fébriles, au typhus, à la fièvre typhoïde, aux pertes séminales. Elle se montre mohientanément dans la syncope, l’épilepsie, la catalepsie et l’apoplexie ; elle peut aussi apparaître dans les cas de méningite et d’encéphalite aiguë, à la suite de l’administration du sulfate de quinine, dans le cours d’une phthisie qui s’accompagne de tubercules et de carie du rocher, etc.

Les causes de la surdité, cherchées en dehors des maladies précédentes, sont les unes prédisposantes et les autres occasionnelles. Parmi les premières nous rangerons l’hérédité, les progrès de l’âge, les transpirations abondantes de la tête, qui diminuent ordinairement aux approches de la vieillesse, et la calvitie.

Les professions qui y exposent surtout sont celles de nageur, ploageur (parce qu’elles refroidissent brusquement la tête et tendent à la congestionner) ; celles d’artilleur, de mineur, de sonneur de cloches, etc., parce qu’elles entraînent pour l’oreille une fatigue et une surexcitation nuisibles. Les causes occasionnelles les plus communes sont : les

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coups ou les chutes sur la tête, !a commotion produite par une chute sur le siège, les genoux ou les fesses, le bruit de la foudre, une décharge d’artillerie ou encore l’explosion d’une poudrière.

La surdité de naissance se lie surtout aux vices de conformation. Elle entraîne fatalement la mutité. Il en est encore de même quand elle survient dans le bas âge.

Les affections organiques de 1 oreille offrent en général plus de chances de guérison que les maladies dynamiques ; mais, dans la plupart des cas, la surdité est difficilement curable. «Celle qui est congénitale, dit M. Roche, ou qui survient dans le bas âge, se montre presque toujours invinciblement rebelle aux moyens thérapeutiques. Toute surdité qui est accompagnée des symptômes d’une maladie de l’encéphale, celle qui se déclare dans la vieillesse, sans cause appréciable et qui augmente par degrés sans présenter de temps à autre de l’amélioration, celle qui succède à l’apoplexie ou a toute autre affection cérébrale simple ou compliquée, celle qu’accompagne la sécheresse du conduit auditif, enfin celle qui est l’effet immédiat d’un coup ou d’une chute sur la tête, ou de quelque grande explosion, toutes ces surdités sont incurables, La jeunesse et la puberté n’apportent aucune amélioration à cette infirmité ; la guérison spontanée en est très-rare ; les maladies aiguës l’aggravent.»

Nous n avons pas besoin d’en dire davantage pour démontrer qu’il ne faut pas songer à combattre la surdité par un moyen unique. Le traitement doit, au contraire, varier suivant la nature de la cause qui a produit ou qui entretient le mal. C’est ainsi qu’il doit s’adresser tantôt directement à l’oreille, tantôt au cerveau, tantôt au pharynx, tantôt enfin à l’ensemble même de la constitution du malade. La surdité tient-elle à l’otite aiguë ou chronique, c’est cette affection qu’il- faut traiter ; dépend-elle d’une oblitération de la trompe d’Eustache, il faut pratiquer son’eathétérisme. Si elle se lie a une amygdalite aiguë, elle guérira presque toujours en même temps que celle-ci. Si elle est entretenue par une amygdalite chronique avec hypertrophie et induration, elle pourra nécessiter l’ablation de la glande malade. Il en est de même pour tous les autres cas ; nous n’insisterons pas davantage sur ces considérations, tant elles ont d’évidence naturelle, et nous renvoyons le lecteur à ce qui a été dit à l’occasion de chacune des lésions de l’oreille en particulier.

S’il s’agit d’une surdité nerveuse ou essentielle, la pratique médicale est encore à peu près réduite à l’empirisme, et il est permis d’essayer tous les traitements possibles, surtout les dérivatifs et les stimulants. Tels sont les sternutatoires, les purgatifs, les sialagogues, les vésicatoires ou cautères au voisinage de l’oreille, les sétons derrière la nuque, les ventouses sèches ou scarifiées dans la même région, l’injection de vapeurs d’éther, de chloroforme ou de soufre dans le conduit auditif externe et dans l’oreille moyenne par la trompe d’Eustache. On a encore tenté l’emploi du galvanisme, mais il faut avouer que tous ces moyens réussissent rarement à rendre au nerf auditif la sensibilité qu’il a perdue.

— Art vétér. Sans doute nos animaux, comme l’homme, sont exposés aux diverses névroses auriculaires nommées otalgies ou douleurs d’oreille, aux sifflements, aux tintements, aux bourdonnements, etc. ; mais la seule qu’il soit possible de constater chez eux est la surdité plus ou moins prononcée.

Les causes de la surdité sont toutes les maladies de l’oreille ; mais le.»urditéessentielle, sans altération matérielle appréciable des organes de l’audition, est souvent un effet de l’âge ; elle se manifeste parfois à la suite de la gourme, de la maladie des chiens, des fièvres pernicieuses, de la méningo-encéphalite.

La surdité ne survient pas toujours de la même manière, ne suit pas toujours la même marche, car si eu un. instant l’animal peut perdre un sens précieux, il faut quelquefois un très-long temps pour qu’il s’use tout à fait. L’animal commence souvent à être sourd sans qu’on s’en aperçoive ; il faut une circonstance particulière pour qu’on reconnaisse cette affection chez lui. Mais une fois qu’elle, est bien manifeste, la surdité se traduit par*"*l’inattention des animaux aux bruits qui se produisent à leur voisinage ; ils n’obéissent plus a la voix, au sifflet, au claquement du fouet, ou du moins faut-il que les bruits soient très-forts ou se produisent près de l’oreille pour être entendus. On n’a pas encore constaté s’il y a des animaux qui subissent une telle perversion du sens de l’ouïe qu’ils entendent mieux de loin que de près. Mais, quoi qu’il en soit de l’affaiblissement ou de l’abolition de l’tfuïe, il résulte que les animaux plus ou moins sourds sont comme hébétés et que l’immobilité dans laquelle restent les oreilles ne contribue pas peu à leur donner l’air stupide qui les caractérise.

La marche, le développement, la terminaison de la surdité varient selon les causes, l’âge du sujet, les complications. Ordinairement elle se développe par degrés, soit dans une seule, soit dans les deux oreilles, et ce n’est qu’à la longue qu’elle arrive à sa plus haute intensité. Quelquefois elle passe de

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l’oreille malade jusqu’à l’oreille saine, après que l’audition est entièrement abolie dans celle qui la première a été envahie. Enfin il peut arriver qu’elle offre des paroxysmes et des rémissions.

Lorsque rien d’évidemment physique dans l’appareil de l’audition n’empêche l’accomplissement de la fonction, il faut diriger les modificateurs du côté de la cause ; heureux quand on peut ta connaître. Le plus souvent on est incertain à cet égard. Les vésicatoires, les sétons, le feu, l’électricité, les injections de teinture de noix vomique dans le conduit auditif sont.les principaux agents externes auxquels il est permis d’avoir recours. La noix vomique, la strychnine ou les sels de cette base peuvent être aussi administrés à l’intérieur ; mais il n’y a guère à compter sur. le traitement de cette affection en général et notamment lorsque l’animal est vieux.

SURDIVIN, INE adj. (sur-di-vain, i-ne-du préf. sur, et de divin). Théol. Qui est au-dessus du divin.

— Encycl. Ce mot a été forgé par les théologiens et les philosophes de l’école rationaliste pour l’opposer à surnaturel et faire sentir l’absurdité de ce dernier mot. La nature étant la manifestation, l’œuvre même de Dieu, affirmer qu’il y a du surnaturel, c’est affirmer qu’il y a quelque chose de supérieur à Dieu lui-même tel qu’il se révèle dans la nature, c’est affirmer le surdivin. Ce néologisme, heureux et utile, se trouve ça et là, en italique, dans les écrits de MM.Révilie, Renan, Scherer, etc. Voici une phrase de M. Renan, qui nous dispensera d’expliquer ou de justifier plus longuement l’usage de ce mot :

■ Il n’y a pas de surnaturel. Depuis qu’il y a de l’être, tout ce qui s’est passé dans le monde des phénomènes a été le développement régulier des lois de l’être, lois qui ne constituent qu’un seul ordre de gouvernement, la nature, soit physique, soit morale. Qui dit au-dessus ou en dehors des lois de la nature dans l’ordre des faits dit une contradiction, comme qui dirait surdivin dans l’ordre des substances. »

SURDO (Jean-Pierre), fils de Guillaume, seigneur du village de Concilo, près de Casai, dans le Montferrat, jurisconsulte italien, mort vers 1598. Il fut nommé sénateur et-fut chargé, en 1598, d’une mission importante auprès du pape Clément VIII. À son retour, Surdo fut nommé président du sénat au parlement de Casai. On a de lui : De alimentis (Francofurti, 1598, et Lugduni, 1607 ; autre édition, annotée par Odienia, Venise, 1643) j Consilium LXVt in colleclione iltus Irium ac celebriorum J. CC. ac celeberrimarum per Germaniam, Itatiam, Grxciam, Hispaniam, academiarum clarissimarum (Francofurti, 1618).

SURDON s. m. (sur-don — du préf. sur, et de don). Comm. Droit laissé à l’acheteur de déclarer forfait, dans certains cas d’avarie.

SURDORER v. a. ou tr. (sur-do-ré — du préf. sur, et de dorer). Techn. Dorer doublement ; dorer à fond, solidement : Surdorkr un lingot d’argent qui doit être mis à la filière, (Acad.)

— Fig. Accroître l’état de : Cette auenture d’Égypte change à la fois la fortune et le génie de Napoléon, en surdorant ce génie déjà trop éclatant. (Chateaub.)

SURDORURE s. f. (sur-do-ru-re — du préf. sur, et de ■ dorure). Double dorure, dorure très-solide. Il Action de surdorer.

SURDOS s. m, (sur-do — du préf. sur, et de dos). Manège. Bande de cuir que porte sur le dos un cheval de carrosse, et qui sert à- retenir les traits et le reculement.

SDRÉ, en allemand Sauer, rivière de Belgique. Elle prend sa source dans le Luxembourg belge, où elle se forme par la réunion de plusieurs ruisseaux qui descendent des Ard.ennes, coule k l’E., entre dans le grandduché de Luxembourg, reçoit l’Alzette, l’Our et le Prourn, sépare le grand-daché de Luxembourg de la Prusse rhénane, passe à Echternach et se jette dans la Moselle, après un cours de 185 kilom.

SUREAU s. m. (su-rô — anciennement surel. D’après Diez, c’est le vieux français séu, augmenté du diminutif arellus. Cependant, le philologue allemand se demande comment il faut accorder avec cette explication la forme vieux français seur, et si l’on peut, dans celle-ci, voir la forme séureau dépouillée de la terminaison eau. D’après Scheler, le type est le latin sabucus, sureau, d’où le provençal sauc, espagnolsauco, vieux français picard séu, -wallon saou, languedocien sahuc. D’un type diminutif, sabucellus, viendrait séusel et, par la substitution régulière de r à s, seurel, surel, sureau. Le type sabucarius aurait donné la forme suyer, consignée par Nicot. Les noms de cet arbuste diffèrent beaucoup, et le seul qui paraisse se rattacher k la source orientale est le latin sambucus ou sabucus. Le lithuanien bu/cas, en effet, qui a le même sens, indique clairement un composé avec le préfixe sanscrit sam, sa, avec, et, comme en sanscrit bhûka signifie un trou, sambhûka ou sabhûka exprimerait parfaitement le caractère du sureau, qui se distingue par ses tiges creuses. Le latin nous aurait ainsi conservé un composé purement sanscrit ou, pour mieux dire,

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arien primitif. Ce fait curieux serait mis hors de doute par le persan schubûqah, sureau, si l’on était certain que ce mot n’est pas une importation étrangère, ce que peut faire soupçonner le qaf ou q qui ne figure guère que dans les termes empruntés à l’arabe. Celui-ci pourrait l’avoir reçu de l’Occident comme un mot employé dans la matière médicale). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des caprifoliacées, type de la tribu des sambucées, comprenant plusieurs ^espèces, qui croissent dans les régions chaudes et tempérées du globe : Le sureau est communément cultivé comme espèce d’ornement. (P. Duchartre.) Le sureau noir ou commun habile les bois, les haies et les buissons de la France. (Th, de Berneaud.) L’utilité du sureau est très-étendue. (Bosc.) Le sureau, dont la croissance est très-prompte, peut former de fort bonnes haies. (M. de Dombasle.) Les feuilles du sureau exhalent une odeur un peu vireuse. (Richard.) il Sureau aquatique, Nom vulgaire de la viorne obier.

— Encycl. Ce genre offre comme caractères généraux : un calice à cinq divisions, une corolle supère rotacée à cinq divisions ; cinq étamines égales ; un ovaire infère à trois loges ; trois stigmates sessiles -, une baie globuleuse et pulpeuse. Les deux plantes les plus remarquables de ce genre sont : le sureau commun et le sureau hièble.

Le sureau commun ou sureau noir (sambucus nigra, L.) est un arbuste dont le bois très-léger renferme un large canal médullaire, surtout dans les jeunes branches. Son feuillage est d’un vert foncé et répand une odeur désagréable. Ses fleurs sont blanches, très-petites, mais très-nombreuses, et sont disposées en cymes touffues d’un bel effet. Elles sont douées d’une odeur suave lorsqu’elle est affaiblie, mais trop forte et désagréable de près. Sécbées, elles conservent une odeur forte, mais agréable. Les baies de sureau sont grosses comme de petits pois, d’un brun noir, luisantes, et sont remplies d’un suc rouge brun qui passe au violet par les alcalis et au rouge vif par les acides.

Toutes les parties de cette plante sont employées en médecine. Ses (leurs passent comme sudorifiques et sont administrées comme telles en infusion à la dose de 4 grammes par litre d’eau bouillante. Avec les baies, on prépare un extrait appelé rob de sureau, employé comme purgatif à la close de 12 à 15 grammes. L’écorce de la racine jouit de propriétés purgatives très-prononcées ; elle a été employée avec succès dans l’hydropisie.

Le sureau hièble ou yèble (sambucus ebulus, h.) croît abondamment en Europe, sur le bord des chemins, dans les lieux humides. Sa racine, qui est blanchâtre, charnue-et vivaca, pousse des tiges herbacées et annuelles, hautes de 1 mètre à 101,30. Ses feuilles sont pinnées avec impaire comme celles du sureau noir. La cyme des fleurs n’a que trois branches ; les baies sont semblables et sont employées concurremment avec celles du sureau.

On distingue encore :

Le sureau du Canada, qui se rapproche beaucoup du sureau noir et qui se cultive dans les jardins paysagers, de préférence au sureau du pays, parce que ses fleurs sont beaucoup plus larges.

Le sureau à grappes, arbrisseau de 8 à

10 pieds de hauteur, dont les fleurs blanchâtres sont disposées en grappes ordinairement pendantes à l’extrémité des tiges et des rameaux. C’est une plante naturelle aux hautes montagnes de l’Europe et qui ne se cultive guère que dans les jardins paysagers, où la couleur éclatante de ses baies rouges produit le meilleur effet. Dès qu’il est planté, on le conduit de manière à le faire monter, ce qui est très-facile en taillant ses branches latérales en crochets et en supprimant rigoureusement ses gourmands à mesure qu’ils se montrent. On lui conserve la tête aussi grosse que possible, et en été ainsi qu’en automne, cette tête, couverte de fruits ou baies rouges et éclatantes, présente l’aspect le plus beau, surtout lorsqu’elle est vue de loin.

SUREAU (Hugues), dit Du Rosier, en latin Hugo Surieu* Roaarlu», fameux ministre protestant, né à Rozoy-en-Thiérache, mort à Francfort vers 1575. D’abord correcteur dans une imprimerie, il se fit recevoir ministre et fut placé comme pasteur à Orléans, où il soutint une controverse acharnée contre Gentien Hervet, docteur catholique. Venu dans les environs de Paris vers 1566, il fut arrêté et jeté à la Bastille, comme auteur supposé d’un pamphlet antimonarchique, auquel il était d’ailleurs entièrement étranger. Théodore de Bèze affirme qu’à l’époque où cet écrit parut, Du Rosier était à Orléans, « ne sachant plus ce qui se faisait lors à Lyon que le gouvernement des Indes. » Pendant les massacres de la Saint-Barthélémy, Du Rosier, ayant pris la fuite, fut arrêté et de nouveau jeté en prison. La crainte de la mort le poussa à embrasser le catholicisme.

11 fut alors envoyé à Paris, sur l’ordre de Charles IX, en présence duquel il abjura solennellement le protestantisme. Charles IX, charmé du zèle de ce nouveau prosélyte, l’employa comme convertisseur et le chargea do ramener au catholicisme Henri de Bourbon, Henri de Condé et Françoise d’Orléans. Condé seul resta inébranlable, et peut-être