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a fournis en commandite à. la maison de banque Dumont et Ci=. De cette façon, Dumont sera ruiné, mais l’opinion publique le vengera en accablant de mépris l’ingratitude d’Alvarez, Quant k Mathilde, elle sommera son mari de lui restituer sa dot, puis elle retournera dans sa famille, après avoir écrit une lettre pour déclarer qu’elle ne se sent pas le courage de supporter la misère. Reste l’enfant, reste Jeanne, et sur le regard interrogateur de Mathilde : « Comme je suisle seul de nous trois, dit Dumont, qui soit sûr d’en faire une honnête femme, je la garde. Et comme je n’ai plus rien, je travaillerai pour l’élever maintenant et pour la marier plus tard. Dans la prospérité, le travail est encore un devoir ; dans le malheur, c’est un refuge.» Et lorsque la sentence est prononcée, les deux condamnés baissent la tète ; Alvarez sort d’un côté, Mathilde de l’autre, pendant que Jeanne, la regardant s’éloigner, demande à son père si elle ne verra jamais sa maman. ■ Peut-être ! » répond Dumont. On trouverait difficilement une sentence plus cruelle à la fois et plus juste. Il s’agissait de démontrer que, s’il est un cas où la loi sociale ne saurait offrir de réparation suffisante, !] reste a l’outragé le droit de s’ériger en juge de sa propre cause et de rendre, en son âme et conscience, le jugement le plus conforme à la justice et à la morale. Telle est la thèse que soutient le Supplice d’une femme, ’et si la cause était belle, on peut dire que jamais plaidoirie n’a été plus éloquente. « Ce draine, dit M. Paul de Saint-Victor, est émouvant et vrai jusqu’au dernier mot. Situations, caractères, pensées, expressions même, tout y est nouveau, senti, pénétrant, naturel dans je pathétique. Aucune pièce ne donne plus l’idée de la vie réelle ; sa rapidité complète l’illusion ; elle pourrait se passer en aussi peu de temps qu’elle se joue. C’est l’unité concentrée de la tragédie appliquée à l’action moderne. Les scènes s’enchaînent et se succèdent avec une sorte de verve logique. L’esprit ne fait pas une objection à ce drame, qui soulèvo tant de eus de conscience. Il a raison sur tous les points ; il resplendit d’évidence ; il juge, il résout, il prouve. Pas un artifice de métier et de convention ; l’art est ici tout entier dans le développement de l’idée ; l’effet ressort de la droiture avec laquelle elle est poussée à sa conclusion. Combinaison rare et presque unique au théâtre, ce drame si plein de larmes parle a l’intelligence aussi haut qu’au cœur. » Et voilà ce queM. de Girardin a traité de » détestable. » C’est à une action aussi rapide, aussi liévreuse, aussi haletante, c’est à des scènes d’une allure aussi vertigineuse qu’il s’obstinait a préférer les colloques interminables, les bavardages dogmatiques dont il avait hérissé la pièce primitive ; c’est, enfin, ce dénouaient d’une vérité si saisissante, d’une originalité si imprévue et surtout d’une moralité si incontestable qu’il voulait remplacer par un autre, vieux, usé, sans signification, sans portée ! Et tout cela, sous le prétexte et avec la prétention de révolutionner l’art dramatique en lui ouvrant une voie nouvelle et de donner au monde un drame parfait, ■ l’idéal du drame 1» M. de Girardin avait oublié sans doute ce passage de La Bruyère : « Il y a dans l’art un point de perfection comme de bonté ou de maturité dans la nature ; celui qui le sent et qui l’aime aie goût parfait ; celui qui ne le sent pas et qui aime en deçà ou au delà a le goût défectueux. »

Cette pièce, vieille de plus de dix ans aujourd’hui (1875), a été fréquemment reprise et toujours avec un très-vif succès. Elle fut créée par Régnier (îôle de Dumont), Lafontaine (rôle d’Alvarez) et Mme Favart. Cette dernière a été, de l’avis de tous les hommes de goût, réellement supérieure dans le rôle de la femme coupable.

SUPPLICIÉ, ÉE (su-pli-si-é) part, passé du v. Supplicier. Qui a subi le dernier supplice, la peine de mort : Être supplicié en place publique.

— Substantif Personne qui a subi le dernier supplice, la peine de mort : Les suipliciés ont été longtemps les seuls sujets à la disposition des médecins pour la dissection de l’homme. (Mérat.) Les suppliciés ont révèle le mystère de la digestion. (Michelot.)

SUPPLICIER v. a. ou tr. (su-pli-si-é — rad. supplice. Prend deux i de suite aux deux prem. pers. pi. de l’imp. de l’ind. et du près, du subj. : i’oussuppUciion< ; quevoussuppliciiez). Livrer au supplice, faire subir la peme de mort : Supplicier un condamné. Supplicier tin innocent fuit frémir la nature. ( Beaumarch.)

SUPPLIER v. a. ou tr. (su-pli-é — lat, supplicare, "proprement plier le genou, de sub, sous et de plicare, plier. Prend deux i de suite aux deux prem. pers. pi. de l’imp. de l’ind. et du prés, du subj. : Nous suppliions ; que vous suppliiez). Prier avec instance et soumission : Supplier quelqu’un de faire une chose. Laissez-moi, je vous en supplie. Comment !

Relier là, seul, rongeant votre mélancolié. Bn-ayez-veus ! Venez...-Non, je vous en supplie !

a PoNSAUD.

— Ab’ol. : Le dévot suppliu d’une main et est toujours prêt à frapper de l’autre. (Kuspail.)

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— Ane. pratiq. Supplie humblement un tel, Formule par laquelle les requêtes commençaient ordinairement.

— Syn. Supplier, conjurer, Implorer, etc. V. CONJURER.

SUPPLIQUE s. f. (su-pli-ke — du verbe latin supplicare, qui signifie proprempnt plier le genou et qui est lui-même le type du verbe français supplier). Requête présentée dans le but de solliciter une grâce, une faveur : Présenter une suppliquk.

— Fam. Demande, prière : Ayez égard à ma supplique.

SUPPORT s. m. (su-por — du préf. sup, et de port). Ce qui soutient, ce qui supporte t Les supports d’une voûte. Mettre des supports à fin arbre fruitier.

Sur ses deux courts jarrets accroupissant son corps, La girafe en avant reçut deux longs supports.

Delille.

— Fig. Soutien, appui, protection : N’avoir d’autre support ait monde que son ami. Servir de support à quelqu’un. Celui qui a des amis n’est pas sans support. J’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie. (Mol.) Il serait difficile de vivre méprisé et vertueux- ; nous avons besoin de support. (J. Joubert.) Que craint-on d’un enfant sans support et sans père ?

Racine.

— Action de supporter, de subir : Le support des injures. Le support des défauts d’autrui,

— Fig. Ce qui donne un corps, une sorte d’existence physique : Les figures sont les supports des abstractions. (J.-J. Rouss.)

— Blas. Figure d’homme, et surtout^ Figure d’animal placée de chaque côté de l’écu ou d’un côté seulement, et qui semble le soutenir : Les fiijures d’animaux constituent les supports proprements dits ; les figures humaines se nomment ordinairement tenants.

— Artill. Support de platine. Petit épaulement ménagé près du champ de lumière, dans les anciennes bouches à feu. Il Supporttourillon, Pièce de l’affût qui porte le tourillon d’une caronade. Il Support de pointage, Pièce servant d’appui au levier avec lequel on pointe une pièce de rempart ou de côte.

Il Support de vis de pointage, Pièce dans laquelle est encastré 1 ècrou de la vis de pointage.

— Art milit. Corps de support, Appareils qui portent le tablier d’un pont militaire, il Supports tournants, Pièces qui reçoivent, dans les bateaux, les madriers sur lesquels on place les soldats à qui l’on veut faire passer l’eau.

— Chein. de fer. Pièce par l’intermédiaire de laquelle les rails reposent sur le ballast : Les supports employés aujourd’hui sur toutes les lignes importantes sont des traverses de bois ; quelquefois, cependant, on supprime entièrement ces points d’appui, mais il faut alors se servir de rails d’une forme particulière.

— Techn. Crochet auquel on accroche la poignée d’une espagnolette, pour tenir la fenêtre ou la porte fermée.

— Bot. Partie d’une plante qui en soutient une autre : Le pétiole est le support de la feuille. (Bosc.)

— Syn. Suppura, appui, mouiieu. V. APPUI.

— Encycl. Blus. Il y a presque toujours deux animaux pour supports. Ils sont ordinairement debout ou affrontés ; quelquefois leurs tètes se trouvent contournées. Quand les supports sont dans une autre attitude, on doit ^exprimer en blasonnant.

Les supports sont toujours des animaux et quelquefois des êtres inanimés, ce qui les distingue des tenants, qui sont des hommes.

a Nous trouvons d ancien usage, dit le Père Ménestrier (Origine des ornements des armoiries, p. 93), troi* sortes de tenans ou supports des armoiries. Des arbres ou des troncs d’arbres ausquels les esous sous sont attachez avec des courroyes et des boucles. Celles de Théodore du Terrail, oncle du chevallier Bayard, sont de cette manière sur la porte d’une maison à l’entrée de l’abbaye d’Aisnay, à Lyon. J’ay vu celles de la ville de Harlem, en Hollande, attachées à un arbre en divers endroits de son hostel de ville.

Et j’en ay remarqué en plusieurs autres endroits, particulièrement dans les anciens châteaux, sur les portes et sur les ohemi La seconde manière de tenans est le chevalier luy-mesme qui a son escu attaché au col, comme on voit sur plusieurs tombeaux.

Dans l’église de l’abbaye de Maubuisson, près Pontoise, devant l’autel Saint-Michel, est le tombeau de Clarembaud de Vendel, sur lequel il est représenté vestu d’une cotte de inailles avec son écusson sur le milieu du corps, éinanché en chef de quatre pièces.

Quelques autres l’ont en bande et de travers ; quelques autres s’appuyent dessus d’une main, comme on pourra remarquer en ta plupart des anciennes abbayes. Eu plusieurs endroits, il est tellement disposé que 1 épée du chevalier paroist comme mise en bande derrière.

Les princes mesmes ont este représentez de cette sorte. Philippe de Valois est ainsi représenté dans les deniers d’or qui furent faits de ion temps, a^sL sur une chaise, to SUPP

nant son espée haute de la main droite, et de la gauche s’appuyant sur l’escu de ses armoiries, d’où ces sortes de nionnoyes commencèrent a, se nommer escus d’or à cause de cet esous son, nom qui a passé depuis aux autres nionnoyes d’or et d’argent.

Dans la plupart des anciens sceaux, les chevaliers sont représentez à cheval avec une banderole, ou l’épée à la main droite, et k la gauche l’escu de leurs armoiries.

La troisième manière est celle où les animaux, les Mores, les sauvages, les syrènes et les dieux des fables tiennent les armoiries. Et c’est des tournois qu’est venu cet usage, parce que les chevaliers y faisoient porter leurs lances et leurs escus par des pages et des valets de pied, déguisez en ours, en lions, en Mores et en sauvages, comme on peut voir dans les anciens romans et dans les mémoires d’Olivier de La Marche.

Les tenans de ces tournois estoient obligez, pour ouvrir les pas d’armes, de faire attacher des escus pendarts à des arbres ou à, des’pilliers sur les grands chemins, ou en certains lieux assignez, afin que ceux qui voudroient combattre, contre eux allassent toucher ces escus. Ils y mettoient, d’ordinaire des nains, des géants, des sauvages, des Sarazins, des monstres ou des hommes déguisez en animaux pour garder ces escus, avec un ou plusieurs hérauts d’armes pour prendre les noms de ceux qui voudroient y toucher pour le combat. C’est de là qu’on a donné le nom de tenans à ces supports.

> Dans la feuille des armoiries de la comté de Flandres, il y a quatre ours en pied qui portent d’une part les bannières de Pamèle, Cisoing, Heyne et Boelare, et, de l’autre, les casques avec les cimiers de ces quatre seigneurs, de la manière dont on les portoit dans ces tournois.

■ L’an 1316, le premier jour du mois de may, Amédée VI de Savoye fit à Chambéry un tournoi célèbre, où, ayant paru vestu de verd avec tous ceux de sa quadrille, ses pages et ses escuyers, il fut depuis nommé le comte Verd.

> Ce fut en cette occasion que ce prince, ayant fait attacher son escu à un arbre, le fit garder par deux grands lions, qui ont esté depuis les supports ou tenans des armoiries de Savoye, et il le fit apparemment parce que le Chublais et la duché d’Aouste, deux de ses principales terres, avoient des lions pour armoiries.

> Après la conqueste du Milanois par le roy Louis XII, les troupes françoises estant demeurées en garnison en Lombardie, le chevalier Bayard alla visiter à Carignan Madame Blanche de Savoye, dans la cour de laquelle il avoit esté eslevé avec une jeune demoiselle qu’il avoit beaucoup aimée et qui depuis avoit esté mariée au seigneur de Fruzasque, l’un des seigneurs de la cour de Madame Blanche. Cette dame de Fruzasque le pria de faire un tournoi pour le divertissement des dames, ce qu’il accepta. Le chevalier Bayard, en cette circonstance, et en l’honneur de Madame Blanche et de la dame de Fruzasque, prit pour tenans de ses armoiries et pour la garde du pas deux licornes, qui sont les symboles de la pureté.

11 y a deux autres sortes de supports ou tenans des armoiries qui sont les plus ordinaires et les plus communs. Ce sont les corps des devises et les animaux du blason. Pour les premiers, nous avons les exemples de nos rois Charles VI, Louis XII et François Ier, qui, ayant pour devises l’un un cerf aislé, l’autre un porc-épy et le dernier une salamandre, firent les supports de leurs armoiries de deux semblables animaux.

■ Les supports tes plus ordinaires sont ceux qui se prennent des animaux mesmes des armoiries, comme ceux des rois d’Espagne sont des lions à cause des armoiries du royaume de Léon. Le palatin de Bavière a aussi deux lions pour la mesme raison, parce que les armoiries du Palatinat sont un lion, Les Al- ! bert. ducs de Chaulnes, de l.uines et de Che-I vreuse, les ducs de Luxembourg et un nombre presqu’inrinv d’autres maisons qui ont ’ des lions en leurs armes en ont aussi pour supports...

Ceux qui ont des aigles en armoiries les ont prises aussi pour supports, comme Coli : "ny, Salvaing, La Tiimoille, etc. On a fait de mesme pour les chiens, lévriers, griffons, < ours, cerfs, chèvres, boucs, belliers, etc. I à Les supports sont autant rares en Alle| magne, Italie et Espagne qu’ils sont fréquents | en France, y ayant peu de familles aujour■ d’huy qui n’ayent les leurs en ce royaume. « L’archiduc Albert, faisant des règlements pour la noblesse aux Pays-Bas, deffendit expressément de mettre des supports aux armoiries à ceux qui ne seroient pas en possession d’un ancien usage ou qui n’auroient pas obtenu permission d’en porter.

> C’est sans fondement que Philippe Moreau a écrit en son Tableau des urmoiries de France qu’il n’y a que nos roys et les princes de la maison royale qui puissent avoir des anges pour supports de leurs armoiries, ou ceux à qui ils le permettent par une concession particulière, puisqu’on en voit une infinité d’exemples très-anciennes, particulièrement dans les églises où la piété des fidèles a fait scrupule assez longtemps d’y mettre des animaux, des sauvages et des fi’i : res fabuleuses ou monstrueuses. Ainsi,

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on verra souvent qu’une mesme maison qui a des lions, des aigles, des dragons ou des sauvages pour supports a des ang.es dans les églises. Il y a mesme plusieurs maisons qui ont constamment des anges pour supports, comme Montmorency, les Chevriers, en Masconnois, dont la devise est t Angelis suismandavit de te. Ainsi, il est vray de dire qu’il n’y a jamais eu de règle pour cela, comme il est vray qu’il n’y a jamais rien eu de fixe et de déterminé pour les supports, que l’on a changez autant de fois qu’on a voulu, comme on peut remarquer en divers endroits, particulièrement pour l’admirai de Graville, dont on voit les armoiries à Marcousssy, à Dourdan, à Milly, en Gastinois, à Malesherbes, en Beausse, à Chastres, et en beaucoup d’autres endroits, soutenues tantost par des lions, tantôt par deux griffons, tantost par deux dragons, tantost par deux aigles, tantost par deux cygnes, tautost par deux anges et tantost par un seul.

Quelques familles ont pris, des supports équivoques à leurs noms, n’ayant pas d’ailleurs des armoiries équivoques. Ainsi, les Grimaldi, princes de Monaco, ont pour supports de leurs armoiries deux moines augustins. Marmont, en Bresse, dont l’ancien nom estoit Sauvage, deux sauvages ; la maison des Ursins, deux ours.

Il y a des supports affectez à certaines dignitez ou conditions, comme à Lion, tous les comtes de l’église cathédrale ont pour ■ supports un lion et un griffon, qui sont les figures des armoiries du chapitre.

d Quelquefois, il n’y a qu’un seul support ; l’aigle, à une et deux testes, est particulièrement de cette manière, et on luy fait tenir l’esous son entre ses serres.

■ Il y a d’autres animaux que l’on met seuls, comme le lion, le dragon, le léopard, etc. Il y a plusieurs armoiries dont les deux supports sont de deux choses différentes, comme ceux des rois d’Angleterre sont, à droite, un léopard «ouronné et lampassé d’azur, et, à gauche, une licorne d’argent accolée d’une couronne et attachée à une chaisne d’or, laquelle passant entre les deux pattes. de devant retourne sur le dos. La maison d’Orgemont a un lion et un grillon ; Brézé-Maitlé, un lion et un lévrier, parce qu’ils estoient comtes de Maulévrier ; Bourbonne, un homme et une femme sauvages au naturel. »

SUPPORTABLE adj. (su-por-ta-ble — rad. supporter). Qu’on peut supporter, souffrir : Douleur supportable. Froid supportable. Chaleur supportable. Travaillons sans raisonner, c’est te seul moyen de rendre la vie supportable. (Volt.) On s’accoutume à ta laideur ; l’esprit nous la rend supportable. (De Bernis.) C’est le superflu qui rend la vie supportable. (J. Casanova.) La douleur n’est supportable que lorsqu’elle jette dans l’abattement. (M""* de StaSl.) Une résolution forte chauffe sur-le-champ le plus extrême malheur en un état supportable :. (11. Beyle.) L’ennui de la solitude est plus supportabliî que celui de la société des sots. (Boiste.) La vie est une mort incessante, et c’est là ce gui la rend supportable. (Mme c. Bachi.) L’isolement n’est supportable qu’à la condition du travail ; l’homme ne peut rester oisif et seul. (Guizot.) Sans un peu de bienveillance mutuelle, la société ne serait pas supportable. (Vinet.)

— Qu’on peut tolérer, excuser : Cela n’est pas supportable dans un homme de son âge. Expression supportarlb. L’impolitesse est plus supportable qu’une politesse exagérée. (Mme Monmarson.)

— Passable, acceptable, pas trop mauvais : La pièce n’est pas bonne, elle est seulement supportable. C’est un musicien supportable, ce n’est pas un artiste.

SUPPORTABLEMENT adv. (su-por-ta-bleman — rad. supportable). D’une manière supportable : Ouvrage écrit suppoktablisment.

SUPPORTAGE s. m. (su-por-ta-je — rad. supporter). Techn. Ensemble des supports employés dans l’eucastage des poteries.

SUPPORTANT, ANTE adj. (su-por-tan, an.te rad. support). Blas. Se dit de tout meuble de l’écu au-dessus duquel se trouve une pièce qu’il semble supporter, bien que cette pièce soit en réalité sur le fond.

SUPPORTÉ, ÉE (su-por-té) part, passé du’ v. Supporter. Porté, soutenu : Une belle cuve de marbre blanc, supporter par des griffes dorées, occupe le fond de ta salle. (Th. Gain.)

— Fig. Souffert, enduré : Le joug étranger est toujours difficilement supporté. (E. Littré.)

Un malheur, pour l’Etal noblement supporté, Est un titre de gloire et d’immortalité".

ASNAULT.

— Blas. Se dit des plus hauts quartiers d’un écu qui semblent être supportés et soutenus par ceux d’en bas. Il Chef supporté ou soutenu, Chef de deux émaux, dont l’un, l’émail de la partie supérieure, occupe les deux tiers du chef.

SUPPORTER v. a. ou tr. (su-por-té — du préf. sup, et de porter). Porter, soutenir par-dessous : Piliers, colonnes gui supportent une voûte. Des planches noircies et enguirlandées de toiles d’araignée supportaient des livres. (H. Beithoud. J