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plus ancienne, éclairée par un dôme oefogniKétait murée dans l’intérieur, en briques et, à l’extérieur, en gros cubes de porphyre grùnstein bleu.-Rongées par le temps, ces pierres donnent au bâtiment un air trrsan tique. Des figures en cuivre doré, travaillées en bosse, avec des inscriptions géorgiennes, et de nombreux petits tableaux en émail, de travail b>zantin, couvrent l’iconostase. « Celte église, dit un voyageur, était le Saint-Denis des rois de Gourie. Leurs tombeaux ne sont que des caisses ou saroo Ênages en dalles rapportées. Tou3 ces tomeaux ont été ouverts et violés par les Turcs. La plus grande église, qui est la plus nouvelle, est construite en pierre de taille à l’intérieur et a l’extérieur. Le pavé, plus riche, est formé d’un assemblage grossier de inarbre blaue rubané de bleu, dans le genre de celui des anciennes églises grecques de la Crimée. Les ornements abondent sur la porte. Les peintures de l’intérieur sont grossières, »

TCHAMOULARI, montagne d’Asie, un des points culminants de l’Himalaya, sur les frontières du Boutan. Quelques géographes lui supposent une hauteur de 8,5S0 mètres. Si ce chiffre était exact, le Tchamoulari ser rait la montagne la plus élevée du globe.

TCIIÀMOUKDÂ, nom de la déesse Dourgâ, femme du dieu Siva, dans la mythologie indoue, ou plutôt une émanation de cette déesse, sortie de son front pour aller combattre les Asouras Tchanda et Mounda, envoyés pour l’arrêter par leursouverain Soumbha. Voici ce que la anthologie indoue dit de cette aventure : • Du front d’Ambikà (nom de Dourgâ), que la colère contracte et couvre de rides, s’élança rapidement iue déesse noire et d’un formidable aspect, urinée d’une lourde massue, d’un cimeterre de nœuds menaçants et purée d’une guirlande de ci ânes, couverte d’une peau d’éléphant sèche et flétrie, ia bouche béante, la langue pendante, les yeux rouges de sang et remplissant l’air de ses cris. ■ Après avoir tué les Asouras, elle porta leur tête à la déesse sa mère, qui lui dit qu’ayant donné la mort à Tchanda et à Mounda, elle serait désonnais connue sur la terre sous le nom de Tchâmoundâ. Kilo est aussi nommée Kàli, à cause de sa couleur noire, et Karàla ou Kalàrabadanâ, à cause de son apparence hideuse. On la représente avec deux têtes dans ses mains et assise sur des cadavres.

TCIIAMOl’RDGIAN ou TCHAMOURJI-OGH LOI ! (Juin), surnommé Dndvêii (honorable), écrivain et érudit arménien, né à Brousse (Turquie) vers 1797. Il était depuis longtemps professeur à Adapazar, en Arménie, lursque le patriarche l’appela, en 1830, a Constaiiiinople, et lui donna une chaire d’arménien à Kcutari. Quelque temps après, il fut attaché comme traducteur au séraskiérat, d’où il passa, en 1S37, comme professeur à la haute école arménienne de Senta ri, laquelle fut fermée en 1842. Après 1848, cette école ayant été rétablie, Tehamourdgian en reçut la direction ; mais les tendances catholiques qu’il manifesta provoquèrent des troubles à la suite desquels l’école fut encore une fois supprimée (1852). A partir de ce moment, il vécut dans la retraite. En 1846, il avait fondé, ,à Constantinople, le Haïasdan, la première revue arménienne publiée dans cette ville. Elle cessa de paraître en 1852 ; mais, deux ans plus tard, Tchamourdgian la remplaça par le Zohal, revue théologique paraissant deux fois par mois. Cet érudit jouit d’une grande réputation eu Orient. Indépendamment de traductions de la Logique de Condillac, des Pensées de Pascal, de Y Essai sur l’indifférence de Lamennais, des Principes de la politesse de Gioja, etc., on lui doit de nombreux ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Grammaire arménienne ; Abrégéd’histoire ancienne ; Jtéftiiation du protestantisme ; le Chemin du bonheur ; Histoire de l’Église, etc.

TCHAMTCHIAN (Michel), historien arménien, né à Ccnslantinople en 1738, mort en ls23. A vingt-trois ans, il entra dans les ordres, se lit admettre dans la congrégation des înéchitaristes de Venise et fut chargé de l’enseignement de l’arménien littéral. S étant séparé de sa congrégation à la suite de démêlés, il retourna à Oonstantinople (1798), où il passa le reste de sa vie. Indépendamment de divers livres et opuscules sur la théologie et autres matières ecclésiastiques, on lui doit : Grammaire arménienne (Venise, 1779, in-4o), dépourvue d’ordre et de méthode ; Histoire d’Arménie (Venise, 1784-1786, 3 vol. in-4"), écrite en arménien, dans un style simple et correct et dépourvue souvent de critique ; Commentaire sur les Psaumes (10 vol. in-8o).

TCHANAK-KALESS1, ville de la Turqub d’Asie, que les Européens appellent Dardanelles, à 35 kilom. S.-O. de Gallipoli, sur les Dardanelles ; 4.0U0 hab., dont un grand nombre de juifs. Fabriques de toiles à voiles, d’étotfes de soie et de coton, et de poterie ; commerce de laine, de coton filé, d’huile et de lin. Les minarets, les maisons rouges, jaunes, vertes et brunes, les habitations des divers consuls pavoisées de drapeaux, donnent à cette ville un aspect particulier.

TCHÂNAKYA, nom patronymique du fameux brahmane Vicimougouptu. Outragé par les princes de la dynastie nanda ou mahâi-admn, qui l’avaient chassé avec violence de

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la salle du festin, ce brahmane vindicatif conçut le projet de les renverser, et d’élever sur le trône le jeune Tchandragoupta, fils. ou petit-fils de Nourâ, épouse soûdra du roi Mahànandi. Déliant sa chevelure, il jura de ne la renouer que lorsqu’il aurait été vengé. Il alla soulever contre eux un prince voisin, en lui promettant la moitié de sa conquête, et les entoura de pièges domestiques où ils périrent. En vain son protégé Toiiandragoupta fut attaqué, toutes les tentatives furent, par la prudence de Tehânakya, ou déjouées ou tournées même en safaveur. Ainsi, une conspiration, tramée contre son pupille, le délivra du prince étranger avec lequel il aurait partagé le royaume. La destruction d’une race royale composée de neuf princes et l’établissement d’une dynastie nouvelle dans la personne de Tchandragoupta, en qui l’on croit reconnaître le Sandracottus des auteurs classiques, tel fut l’ouvrage du brahmane irrité. Cet événement avait lieu 300 ans avant notre ère. Tehânakya éprouva cependant des remords et se retira sur les bords de la mer, près de Narmada, pour s’y purifier par la pénitence. Il voulut savoir si ses péchés étaient effacés, et fit ce qu’on appelle l’épreuve du bateau. S’embarquant ^ur une petite barque aux voiles blanches, il devait voir que ses fautes étaient expiées si ces voiles devenaient noires : c’est ce qui arriva en effet. Alors, quittant la barque, il la laissa aller seule à la mer, avec ses péchés. D’autres disent qu’il se purifia par le carchdgni, qui consiste à se couvrir tout le corps de bouse de vache et à y mettre le feu.

TCHANAHGAR, ville de l’Indoustan anglais (Calcutta), au confluent du Gange et d’une petite rivière, a. 32 kilom. S. de Bénarès ; 15,000 hab. Forteresse importante.

TCHANDALA, s. m. (tehan-da-la). Nom qui s’applique spécialement, dans l’Inde, au soudra né d’un père soudra et d’une femme brahmane. En général, le mot tcliundala désigne un homme impur, un excommunié, un paria. Il est une classe de souriras, nés d’un kchatriya et d’une soudra, et qu’on nomme tmijra. Le fils d’un kchatriya et d’une ougra est assimilé aux tchandalas. Il leur est ordonné de vivre hors de la ville, de prendre leur nourriture dans des vases brisés, île porter les habits des morts, de n’avoir d’autre propriété que des ânes et des chiens. Ils sont exclus de tout rapport avec les autres classes. Ils ne peuvent être employés que comme exécuteurs publics, ou emportent les cadavres de ceux qui ineurent sans parents.

TCIIANDE1R1 ou TCHANDARI, ville de l’Indoustan (Syndhyah), dans la Malwah, à 100 kilom. N.-E. de Seroudje, sur la rive droite de la Betwa ; 70,000 hab. Nombreuses fabriques de toiles de coton.

TCIIANDERKOUNAII, ville de l’Indoustan anglais, présidence et à 110 kilom. O. de Calcutta ; 18,000 hab. Fabriques de soie et de coton.

TCIIANDERLI ou SANDARLI, anciennement Pytane, bourg de la Turquie d’Asie (eyalet d’Aïdin), sur le golfe de son nom (ancien golfe de Smyrne), à 65 kilom. N.-O.

de Smyrne.

TCHANDERi’AGORE, villedel’Inde. V.CHAN DliRNÀOOR.

TCHANDRAGO.UPTA, en latin SundrncoM.i»,

roi indien, qui vivait à la fin du ive siècle avant notre ère. D’après les traditions indoues, il était fils de Nanda, roi puissant, mais avare et cruel. Ce prince s’étant attiré la haine des brahmanes, ceux-ci excitèrent Tchandragoupta à se révolter contre son père. Il s’ensuivit une guerre où périrent Nanda et huit fils qu’il avait eus d’une première femme. Dans cette guerre, Tchandragoupta avait eu pour allié un prince à qui il avait promis de lui céder des provinces pour agrandir ses États. Mais, après avoir triomphé de son père, il refusa de tenir ses promesses et fit mettre à mort son ancien allié. Le fils de ce dernier, Malayecaton, rér solut de venger sa mort et envahit, avec un corps de troupes grecques pour auxiliaires, le royaume de Tchandragoupta, mais il fut complètement battu. Tchandragoupta mourut uprès vingt-quatre ans de vegne et laissa le trône à son fils Varisara. Wilson a publié dans les Select spécimens la traduction d’un dratne indou intitulé : Mudra Makshasa, dont le sujet est tiré de l’histoire de Tchandragoupta. Ce roi est évidemment le même que Sandracottus ou Sandracouptos, dont il est question dans les écrivains grecs et, qui régnait, de 312 à 288 av. J.-C, au bord du Gange. Il était fils ou, selon d’autres, officier de Xandrames, qui régnait sur les Gangarides du temps d’Alexandre. Sandracottus fut envoyé en ambassade près du conquérant macédonien, qui était arrivé jusqu’à l’Hyphase ; mais il l’offensa par la hardiesse de son langage, et dut chercher son salut dans la fuite, feu après, il détrôna Xandraines et profita de la mort d’Alexandre pour enlever aux Grecs une partie du nord de l’Inde. Seleueus Nicutor essaya vainement de le renverser, et finit par le reconnaître roi des contrées situées entre le Paropaniisus et la rive droite de l’Indus, en échange de 500 éléphants. Sandracottus avait établi sa cour à Palibothra, où l’historien grec Mégasthèue passa plusieurs années.

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TCITANG, lac de Sibérie, dans le gotivernmnent de T.unsk, ptvs et au S. du lac Soumy, avec lequel il communique. Sa plus grande longueur, du N.-E. au S.-O., est de 130 kilom. Ce lac nourrit une grande variété de poissons.

TCHANG-KIA-KEOU ou KALGAN, ville de Chine, un des postes fortifiés de la grande muraille. On estime le chiffre de sa population a 200,000 âmes environ, sans compter les nombreux étrangers que le commerce y attire. Située au fond d’une vallée qui va rejoindre celle de> Suan-hoa-fou, au pied des montagnes qui l’entourent de tous côtés, cette ville est arrosée par une petite rivière, affluent du Wen-ho, et ceinte d’une grande muraille crénelée assez bien entretenue. Elle est entourée de faubourgs populeux et bâtie d’une façon très-irrégulière.- à C’est, dit Mme de Bourboulon, dans un ouvrage édité par M. Poussielgue, une agglomération de maisons laides et mal distribuées ; on y remarque peu de monuments et un très-petit nombre de jardins et de grands arbres-, mais c’est le centre d’un grand commerce, parce qu’elle est a-isise à l’embranchement des routes de Sibérie, du Kan-sou et du Thian-Chaii-Nnn-Lou.

Les Mongols et les Mandchous, qui alimentent l’importation et l’exportation, y apportent des pelleteries, des champignons, du sel, du ginseng, des draps et autres marchandises russes ; ils y amènent aussi d’immenses trpupeaux de bœufs et de moutons. Ils emportent, en échange, du thé en briques, du tabac, des cotonnades, des selles et des harnais, des farines d’orge et de millet et des ustensiles de cuisine. Les marchands chinois, qui connaissent la passion des nomades pour tout ce qui est supposé venir de Pékin, ont bien soin de faire peindre en grusses lettres sur leurs ballots : Marchandises de Pékin. Il en est de cela comme des modes de Paris ; les dames mongoles ne seraient pas satisfaites des cadeaux que leurs maris leurs rapportent de leurs longs voyages, si elles ne les croyaient pas fabriqués dans la capitale de l’empire.

»Tchang-kia-keou n’est pas aussi bien bâtie que les villes impériales : c’est un vrai centre de commerce où abondent les bazars et les étalages en plein vent ; les rues y sont étroites, sales, boueuses et très-puantes ; l’encombrement causé par la foule y est extrême. Pendant que les piétons marchent le long des maisons et à la file les mis des autres sur quelques dalles de pierre exhaussées, les chaussées sont encombrées de chariots, de chameaux.de mulets et de chevaux ; quelquefois une voiture verse, et il en résulte un désordre excessif : les animaux se débattent dans la boue au milieu des ballots renversés, et les filous accourent en foule pour augmenter la confusion dont ils profilent. J’y ai été frappé de l’extrême variété de cosKumes et de types, résultant de la présence des nombreux marchands étrangers, qui s’y donnent rendez-vous, et qui appartiennent aux diverses races de l’extrême Orient. On y voit, comme dans toutes les villes chinoises, des industries et des industriels de toutes sortes : des porte faix chargés de thé en briques, enveloppé dans des nattes et retenu sur leur dos par des lanières en cuir, défilent à la suite les uns des autres en B’appuyant sur de gros bâtons ferrés ; des restaurateurs ambulants, avec leurs fourneaux toujours allumés, y campent sous leurs auvents formés de deux perches recouvertes d’un tapis de feutre ; des bonzes mendiants sont assis derrière une table, sur laquelle est un petit Bouddha en cuivre et une sébille, et frappent sur un tam-tam pour implorer la charité ; devant tes étalages des boutiques se tiennent les revendeurs chinois, prônunt à haute voix leurs marchandises et attendant la pratique, qu’ils attirent par de belles paroles et qu’ils dépouilleront s’ils le peuvent ; des Tartares aux jambes nues, aux costumes déguenillés, y poussent devant eux, sans s’occuper des passants, des troupeaux de bœufs, de chevaux et de moutons ; des Thibétains s’y font reconnaître à leurs habits somptueux, à leurs longs cheveux flottant sur leurs épaules, dans lesquels sont fixés des joyaux en or et en corail ; des chameliers Uu Turkestan, coiffés du turban, au nez aquilin et à la longue barbe noire, conduisent, avec des cris étranges, leurs chameaux chargés de sel ; enfin, les lamas mongols, aux habits jaunes et rouges, avec la tête complètement rasée, passent au grand galop dans les ruelles étroites, cherchant à fuire admirer leur adresse à diriger leurs chevaux indomptés.

De temps en temps j’aperçois un marchand sibérien, avec sa polonaise doublée en fourrures sur une redingote de drap noir, ses grandes bottes à l’écuyère et le lar.^e chapeau de feutre. On voit beaucoup de Mongols à Tchang-kia-keou ;. cas enfants du désert, totalement étrangers aux mœurs et aux habitudes de la Chine, y campent dans les auberges, comme s’ils étaient dans les steppes ; au lieu de placer leurs animaux dans les écuries et d’accepter les chambres qu’on leur offre, ils dressent leurs tentes au milieu de la cour et attachent leurs chevaux à des pieux qu’ils enfoncent autour de leur domicile improvisé ; ils y font la cuisine avec les bouses séchées qu’ils ont apportées du désert dans de grands sacs, se couchent sur leurs

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convertîmes de feutre, et rien ne pourrait les décider ni à prendre place sur les kangs, ni înèine à se servir du feu des cuisines pour faire bouillir leurs aliments. Les aubergistes ne leur en font pas moins payer cette hospitalité forcée, tout en les traitant de Monkouti-gen, gens de Mongolie.

o Me voici arrivée à la rue des marchands d’habits : c’est à eux que j’ai affaire. Il y a beaucoup plus de fripiers que de magasins de eostumes neufs. Ici on n’a pas la moindre répugnance à s’habiller avec la dépouille d’utitrui, à laquelle le revendeur ne songe même pas à redonner un peu de lustre, bien heureux même s’il daigne la faire nettoyer. Tous ces amas de vêtements proviennent des monts-de-piété, qui les ont revendus une fois que le délai fixé pour le remboursement a été dépassé ; il y a beaucoup de robes et de bonnets de pauvres Mongols, dépouillés sans doute par le fisc chinois. Enfin voilà un magasin fashionable. Le maître est un petit vieillard propret, le nez armé de lunettes formidables, qui ne cachent pas tout à fait ses yeux malins ; trois jeunes commis se succèdent devant la boutique, apportant l’un après l’autre, tantôt des vestes ouatées, des pelisses en soie doublées en peaux de mouton et même des robes d’apparat ; ils les drapent autour d’eux, et les font admirer aux passants en criant d’une voix de fausset leurs qualités et leurs prix. Tout le fond du magasin y passera successivement, c’est l’usage, et cela est encore plus ingénieux et plus de nature à capter les chalands que les vitrines artistement arrangées de nos expositions européennes.»

TCHANG-KIA-OUAN, bourg de Chine, aux environs de Pékin". Le 18 septembre 1860, l’armée chinoise y fut en partie détruite par les troupes anglo-françaises qui s’avancèrent sur la capitale de la Chine.

TCHANG-KOUE-PIN, femme poète chinoise, qui vivait, à ce qu’on croit, vers la fin du xno siècle de notre ère. Elle s’est placée au premier rang des poètes dramatiques de sa nation, en composant trois drames dont l’un, Ho-han-chan a été traduit par Bazin aîné, sous le titre de la Tunique confrontée (1838, in-8o). Cette pièce offre la peinture des désordres que peut amener dans une famille un étranger imprudemment admis. Dans ce drame intime, on trouve un ministre comme on en voit peu ; deux vieillards mourants de faim viennent demander des aliments à l’économe de l’homme d’État ; la distribution des aliments est faite ; il ne reste plus que la portion du ministre, et le ministre la fait donner aux pauvres gens. On cite souvent de la Tunique confrontée, ce proverbe : « Comme on a ensemencé son champ, il faut s’attendre à la récolte. ■

TCHANG P1NG-TCHEOU, ville de Chine, à 33 kilom. N.-N.-O. de f’ékin, au milieu d’un pays excessivement plat, non loin des rives d’un affluent du Pei-ho, sur lequel est jeté un beau pont en pierre ; 40,000 hab. La grande place, où viennent aboutir les quatre principales rues, est ornée d’un très-bel arc de triomphe en pierre, couvert de sculptures étranges, qui a été élevé par un empereur de la dynastie mandchoue à la mémoire d’un grand mandarin né à Tchang-pingtcheou. En Europe, on dresse des statues aux grands hommes ; en Chine, on leur élève des arcs de triomphe.

Aux environs de Tchang-ping-tcheou se trouve la célèbre sépulture des Mings, une des merveilles de la Chine. La description suivante, due a la plume de Mme de Bourboulon, qui visita la sépulture des Mings en 1861, est extraiied’un excellent livre, publié en 1866 par M. Poussielgue à la librairie Hachette.

« Sur une hauteur, devant nous, nous apercevons une réunion de constructions gigantesques, en pierre de taille et d’une architecture bizarre. Six pierres brutes d’un seul morceau en forment les colonnes ; elles sont supportées par des piédestaux cariés, couverts de sculptures mythologiques et décorés de figures de lions de grandeur naturelle. Ces six colonnes sont couronnées de douze pierres de la même dimension, posées d’aplomb et cimentées, ou supportées par des socles en pierre, de manière a former cinq ouvertures carrées, dont les plus basses sont celles des deux extrémités, et la plus haute celle du milieu. Au-dessus de chaque ouverture sont cinq toits à la chinoise, recouverts de tuiles vernissées et dorées, et autres petits toits en miniature, construits sur le même modèle. Ce monument a peu d’épaisseur ; les pierres en sont immenses, mais plates ; cela fait l’impression d’un décor en bois, comme ceux de nos fêtes publiques.

C’est l’entrée de la sépulture des Mings et le point de départ d’une large chaussas pierrée, qui s’étend à perte de vue au milieu d’une plaine nue et aride. Cependant, dès que nous avons gravi l’escarpement, on voit se dessiner, noyé dans une brume lointaine, un grand amphithéâtre de collines boisées. Les Chinois sont de grands maîtres en décors ; ils ont établi ces simples monolithes pour attirer l’attention, et non pour faire deviner les magnificences qui attendent les visiteurs ; ils ont su graduer l’admiration dans tout cet admirable ensemble de constructions, La colline s’abaisse & dater du monument que nous venons de voir, et la chaussée s’ô»