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de pavage ne sont autre chose que des bas-reliefs dans l’état le plus complet de dégradation. Au nord du temple et presque en ligne de sa façade est, on trouve les restes des Propylées, qui avaient environ 15 mètres de longueur sur 9 de largeur et présentaient à chaque extrémité une façade de deux colonnes doriques, entre des pilastres soutenant un fronton. Ces colonnes avaient 5m, 10 de hauteur avec le chapiteau, 0m, 80 de diamètre à la buse et 2m, 6 d’entre-colonnement. Leake remarque qu’il n’y a plus de trace d’aucun édifice particulier élevé à Neptune, qui n’était sans doute honoré à Suniura que par un autel. » Sur une des colonnes encore debout du temple de Minerve, on lit le nom de Caroline de Bourbon, reine de Naples.

SUNNA s. f. (sunn-na — mot ar. qui signif. tradition). Hist. relig. Doctrine des sunnites. || Livre contenant la doctrine des sunnites. || Cette orthographe est une autre forme de sonna

SUNNA, encore aujourd’hui en allemand Sonne, le soleil, en tant qu’élément bienfaisant que tous les peuples primitifs ont adoré. Les Germains lui vouaient un culte tout particulier. Cette divinisé, qui n’a jamais été figurée, n’a subsisté que dans les religions panthéistes et perdit son importance dès qu’un Olympe hiérarchique se forma.

SUNNITE s. m. (sunn-ni-te — rad. sunna). Hist. relig. Membre d’un des quatre rites musulmans orthodoxes, sectateur de la tradition.

— Encycl. Les sunnites forment l’une des deux grandes sectes de l’islamisme opposées aux chiites. Les sunnites se distinguent de leurs adversaires en ce qu’ils reconnaissent comme légitimes les trois successeurs immédiats de Mahomet, Abou-Bekr, Omar et Othinan, et, de plus, ils acceptent la sunna ou sonna, corps de doctrines ou de traditions, qu’ils regardent comme le complément du Coran. Ils se subdivisent en quatre rites, considérés par eux néanmoins comme tous orthodoxes. Les sunnites dominent surtout dans l’empire ottoman, en Égypte et. dans les États barbaresques.

Dans les pays musulmans, les sunnites sont les ennemis jurés des chiites, et cette haine religieuse, qui ne se fonde sur rien de sérieux, dégénère souvent en trahisons, en incendies et en massacres. C’est ce qui est arrivé à Cachemire en 1872. Les sunnites avaient mûri le projet d’exterminer les chiites : le 15, le 16, le 17 septembre, ils se sont mis à l’œuvre ; ils ont éventré les femmes, égorgé les enfants et les hommes et brûlé quatorze cents maisons. Les troupes du maharaja sont intervenues beaucoup trop tard. Si les chiites, effrayés par ces massacres, quittaient le pays, ce serait un désastre pour Cachemire, dit le correspondant de l’Homeward Mail ; car les industrieux chiites sont pour cette ville ce que les huguenots étaient pour la France avant la révocation de l’édit de Nantes.

SUNO, bourg du royaume d’Italie, province et district de Novare, mandement de Momo ; 2, 850 hab.

SUNT LACRYMÆ RERUM, ET MENTEM MORTALIA TANGUNT (Il y a des infortunes gui arrachent des larmes et touchent le cœur), Vers de Virgile (Enéide, liv. 1er, v. 462.)

Enée, fugitif, a été poussé par la tempête sur les côtes d’Afrique, aux lieux mêmes où s’élève Cartilage. Dans un temple que Didoa a consacré h la reine des dieux, un spectacle inattendu frappe les regards du héros : il voit représentés, dans l’ordre des temps, les combats d’ilion et les événements de ces guerres que la renommée a déjà publiés dans tout l’univers. Il reconnaît le fils d’Atrée, le vieux Priam et le terrible Achille. Il s’arrête et, ne pouvant retenir ses larmes : « Achate, dit-il, quel lieu n’a retenti, quelle contrée de la terre n’est pleine du bruit de nos malheurs I Jusque dans ces déserts, le courage trouve sa récompense. Il y a des infortunes qui arrachent des larmes et touchent le cœur. »

« Les annales du monde offrent-elles un pareil exemple des vicissitudes de la fortune ? Quelle transition I… Avoir été proclamé le plus (opulent souverain de l’Europe, et être réduit à. emprunter douze cents francs ; enfin, s’être levé tout-puissant dans le palais de ses ancêtres, et se cacher fugitif dans le tombeau de ses enfants I Sun ! latryms rerum, et meniem mortalia tangunt. »

Sarrans.

« N’avez — vous jamais rencontré de ces femmes décrépites, belles dames du temps jadis, couronnées en leur printemps par la poésie, par l’amour, et dont la dégradation afflige le cœur et l’appesantit sur la pensée des fins dernières ? Hélas 1 les choses les plus nobles et les plus sublimes, la jeunesse, la beauté… Sunt laerymse rerum ! »

FlïAKClS WeY.

« De toute cette grandeur catholique, que restait-il ? Un moine obscur, n’ayant pour confident de ses peines qu’un inconnu et un étranger. Au milieu de cette froide solitude, parmi ! e silence qui nous environnait, je ne

suov

pouvais me défendre de ce regret qui, dans la fuite éternelle des choses d’ici-bas, nous attache aux monuments aussi bien qu’aux hommes d’autrefois :

Sunt lacrymas rerum, el meniem mortalia tangunt. • E. Laboulaye.

SUN-TSEU, général et tacticien chinois, né plusieurs siècles avant l’ère chrétienne dans le royaume de Tsi, qui fait aujourd’hui partie du Chan-Toung. La tradition rapporte qu’il fut chargé par le roi d’Où d’imposer à ses femmes la discipline militaire ; mais, quand il fallut faire l’exercice, elles éclatèrent de rire. Pour se faire obéir, Sun-tseu dut trancher la tête de deux de ses lieutenantes. À la suite de cet acte de sévérité, il fut renvoyé ; mais il fut rappelé bientôt et aida le roi à triompher de ses voisins. On doit k Sun-tseu les Règles de fart militaire. Cet ouvrage a été traduit en mandchou par ordre de l’empereur Khang-hi en 1710, et en français par le Père Amiot. Cette traduction fait partie des Mémoires sur les Chinois (t. VU, p. 57-150).

SUNT VERBA ET VOCES PRÆTEREAQUE NIHIL. (Des mots et des paroles, et rien de plus), Vers d’Ovide, qui peut s’appliquer à un grand nombre de discours.

Les événements de l’Irlande ont provoqué dans le parti tory d’assez profonds dissentiments, M. Peel est persuadé qu’abandonnée à elle-même, toute cette agitation finira par tomber. Il semble dire, en regardant l’Irlande : Sunt verba et voces prstereaque nihil. »

(Revue de Paris.)

« Il s’agit aujourd’hui, entre les peuples, de tout autre intérêt que de la modeste gloriole de quelques doctes et patients enregistreurs de mots, condamnés à se copiera tour de rôle depuis le commencement d’une langue jusqu’à sa fin, et la polémique des dictionnaires ne fera plus le même bruit qu’au temps de Ménage et de Euretière. C’est le cas de dire plus que jamais et dans une acception plus littéraire : Sunt verba et voces pr&tereaque nikil.

Ch. Nodier.

« On peut dire de Bernis ce que disait Ovide : Sunt voces prmtereaque nihil. C’est un léger ramage qui passe dans le bruit du vent, une ombre gracieuse qui fuit à la lumière, des fanfreluches de poésie, les échos d’une chanson, des fleurettes qui n’ont pas même brillé l’espace d’un matin. »

Arsène Houssaye.

SUNYASEE s. m. (seu-ni-a-zî). Nom donné h. des Indous fanatiques.

Enycl. Les sunyasées sont des Indous fanatiques qui s’infligent volontairement les plus grands tourments aux principales fêtes île la religion indoue, notamment à la fête du Churruck Poajah. Une de leurs principales pratiques consiste à se faire attacher, par des crampons en fer qui leur traversent les chairs du dos, k une poutre mobile placée en travers sur un poteau et qui tourne lentement. Le patient, suspendu dans l’espace, prononce incessamment à haute voix le nom des dieux de sa secte et jette des fleurs aux curieux accourus pour jouir de ce spectacle peu séduisant. Ces sunyasées ne se soumettent pas, du reste, à ces toitures pour le simple plaisir d’honorer leurs dieux. Ils exploitent par ce procédé la charité publique et surtout la foi de quelque riches dévots qui leur achètent à beaux deniers comptants la protection de la divinité. Ces misérables fanatiques ont, en général, une figure hideuse et repoussante ; presque nus, couverts de bouse de vache ou de peinture blanche, ou le corps peinturluré en bandes tour à tour blanches et noires, ils n’en sont pas moins fort respectés des Indous de toute caste, qui se font un devoir de leur fournir d’abondantes ressources. Ce sont ces mêmes fanatiques qui s’imposent ces cruelle3 et absurdes tortures que l’on sait, les uns tenant un bras continuellement levé sans pouvoir jamais l’abaisser ; pour arriver à cela, ils ont souffert atrocement des mois entiers en tenant le bras fixé contre un bâton afin d’obtenir la paralysie des articulations ; d’autres tiennent toujours le poing fermé, etc.

SUOMI s. m. (suo-mi). Linguist, Syn. de finnois.

SUOVÉTAURILIES s. f. pl. pi. (su-o-vé-tôri-li — du lut. sus, truie ; ovis, brebis ; taurus, taureau). Antiq. rom. Sacrifice d’une truie, d’une brebis et d’un taureau, que l’on faisait dans le champ de Mars à la fin de chaque lustre.

Encycl. Ces sortes de sacrifices avaient lieu dans toutes les cérémonies purificatoires ; il y avait donc des suovëtaurilies aux ambarvales, fête champêtre qui se célébrait chaque année, au printemps, en l’honneur de Mars et de Cérès, et consistait, outre le sacrifice, en une procession faite autour des terres cultivées, dans le but de les purifier ; aux palilies, fête en l’honneur de Paies, qui avait lieu chaque unnée le 21 avril et avait


pour but la purification des troupeaux ainsi que de leurs bergers ; aux amburbalies, fête célébrée pour purifier une ville où s’était manifesté un prodige menaçant, et qui consistait en une procession —autour des murs, suivie du sacrifice ; aux armilustres, dont la célébration avait lieu chaque.année, le 19 octobre, sur le mont Aventin, et où l’on purifiait les armes. Il y avait^ aussi des surfvétaurilies à la clôture des lustres, c’est-à-dire tous les cinq ans, lorsqu’on faisait le recensement des citoyens romains ; cette opération était terminée par une purification de tout la peuple. Aux jeux séculaires, qui furent institués pour purifier la ville de Rome à la suite de prodiges redoutables et qui revinrent ensuite tous les cent ans, il y eut de même le sacrifice des trois victimes ; on le divisa en trois jours : le premier, on immolait des agneaux en l’honneur des Parques sur le bord du Tibre ; le second, des taureaux blancs devant le temple d’Apollon ; le troisième, on sacrifiait, au lieu dit Térente, une truie et un porc à la Terre. Enfin, il y avait des suovétaurilies toutes les fois qu’on purifiait soit les villes, soit les champs, soit les personnes, soit les troupeaux.

Les Grecs offraient des sacrifices du même genre, qu’ils appelaient iritlua, c’est-à-dire composés de trois sortes de victimes. La célébration de ces trittua avait lieu dans des circonstances analogues à celles qui amenaient à Rome la célébration des suovétaurilies.

On peut voir au musée du Louvre, dans la galerie de Diane, un bas-relief qui représente la cérémonie des suovétaurilies. Ce bas-relief, tiré de la bibliothèque de Saint-Marc, à Venise, a été publié en 1553 par Antoine Lafreri, et il parait qu’à cette époque il était à Rome dans le palais de Paul II. Un autre bas-relief en marbre, représentant la même cérémonie, a été placé dans la cour du musée, sur la muraille qui regarde le midi. Inférieur au premier sous le rapport de la beauté du travail, de la grandeur du style et sous celui de l’ensemble, il est peut-être plus complet au point de vue de l’archéologie. Ce bas-relief faisait partie jadis de la collection du palats Mattei, à Rome ; il a été acquis par le musée fi la vente du cardinal Fesch. Il ne comprend pas moins de vingt et un personnages, sans compter les trois animaux que l’on conduit k l’autel. La sculpture de ce basrelief est d’ailleurs d’une exécution assez médiocre. Le principal mérite de ce basrelief est de fournir des détails curieux pour la science.

On possède aussi au musée de Lyon un très-beau bas-relief antique représentant le même sujet. Cette œuvre est si remarquable que l’on appelle communément la salle du musée où il est placé la salle du Suovétaurifia. Ce bas-relief, de marbre blanc, était autrefois à— la porte de Beaujeu. Le prêtre, revêtu des habits pontificaux, y est représenté assis et tenant sur l’autel une coupe où sont les entrailles des victimes.

Quelques archéologues ont confondu les suovétaurilies avec les solitaurilies ; nous pensons que l’étymologie s’oppose d’une manière absolue à cette interprétation.

SUP, préfixe. V. sk.

SUPÉ, ÉE (su-pé) part, passé du v. Super. Engagé et comme moulé dans la vase : Navire supé. Il Cordage supé, Cordage engagé entre le réa et la chape de la poulie.

SUPER, préfixe latin qui signifie Sur, et qu’on retrouve dans le grec uper, l’allemand iiier, l’anglais over.

SUPER v. a. ou tr. (su-pé — du germanique : allemand saupen, bas allemand supeu, hollandais zuipen, anglais to soop, to sup, humer, boire, d’où aussi le vieux français houper, humer. Les formes germaniques pro| viennent de la racine sanscrite su, zend Au, qui s’applique, dans les Védas et l’Avesta, à l’action d’extraire par la pression le suc de l’asclépiade, pour en composer le soma). Mar. Aspirer, pomper : La pompe supe iétouper la cale est à sec.

— v. n. ou in(r. Mar, Se boucher, s’obstruer : La voie d’eau a supé. h S’engager entre le réa et la chape de la poulie : La manœuvre a supé.

SUPÉRATION s. f. (su-pé-ra-si-on — lat. superatio ; de superare, vaincre, surmonter). Ane. astr. Quantité dont une planète s’est déplacée on a devancé une autre planète, dans le sens du mouvement direct.

SUPERAXILLAIRE adj. (su — pèr-a —ksillè-re — du préf. super, et de axillaire). Bot. Qui est placé au-dessus de l’aisselle.

SUPERBE adj. (su-pèr-be — latin superbus, proprement plus fort ; de super, au delà, et d’un primitif bus, qui appartient à la même famille que le latin vis, force, vigueur, grec is-pouvFis, force, nerf, bia, force, biaios, violent, biaâ, oiasomai, violenter. Le latin superbus représente exactement le grec uperbios, violent, qui abuse de la force). Orgueilleux, arrogant : Somme superbe. Vainqueur su-PEiîBi : , On est envieux dès qu’on est superbe. (Boss.) lly a des hommes superbes que L’élévation de leurs rivaux humilie et apprivoise. (La Bruy.)

Je plains le cœur jttperfte au sein de la grandeur ;

Il n’aura pas d’amis dans les jours de malheur.

M.-J. Chénier


|| Qui marque, qui indique, qui sent l’orgueil, l’arrogance : Affecter des airs superbes, un ton superbe. De quelque superbes distinctions que se flattent les hommes, ils ont tous une même origine. (Boss.)

— Somptueux, magnifique : Ornement superbe. Festin superbe. Habit, vêtement superbe. La cour des empereurs romains était superbe et fastueuse. (Boss.) Il Splendide, très-beau, très-bien fait : Architecture superbe. Il fait un temps superbe. Quand le Dominiguin fut enfermé dans un couvent, il peignit des tableaux superbes sur les murs de sa prison. (Mme de Staël.)

Dans quel palais superbe et plein de ma grandeur Puia-je jamais paraître avec plus de splendeur ?

Racins.

|| Élevé, sublime, noble, imposant : Discours superbe. Poème superbe. Tragédie superbe. Vie superbe. Il Qui se fait remarquer par sa prestance, ses belles manières : Homme superbe. Femme superbe. Animai superbe. Des arbres superbes. Elle avait les bras un peu forts, mais les mains superbes, des mains à peindre ou à modeler. (Dider.)

— Poétiq. Qui a un air de grandeur orgueilleux : Les plus superbes tours finissent par s’écrouler.

— Fam. Qui est d’un aplomb étrange, étonnant ; Vraiment, vous avez fait celai Je vous trouve superbe, en vérité.

— Anat. Se dit du muscle releveur de l’œil, parce qu’il agit lorsque la face prend une expression d’orgueil.

— s. m. Homme superbe, orgueilleux, arrogant : Le Christ vint pour relever les humbles et abaisser les superbes. (Mich. Chev.)

Pouvez-voua d’un superbe oublier les mépris ?

Racine.

— Ornith. Nom vulgaire d’une espèce de paradisier, qui habite la Nouvelle-Guinée.

— Erpét. Nom vulgaire d’une espèce de couleuvre.

— s. f. Bot. Nom vulgaire de la méthonique du Malabar.

— Syn. Superbe, avantageux, glorieux, etc. V. AVANTAGEUX.

SUPERBE s. f. (su-pèr-be — lat. superbia, même sens. V. le mot précédent). Orgueil, arrogance : Esprit de superbe. La superbe précipita le démon dans les enfers. (Acad.) La superbe est le premier des sept péchés capitaux. (Acad.) La superbe et l’audace des templiers avaient passé en proverbe. (Aug, Thierry.)

Hé ! mes amis, un peu moins de superbe. J.-B. Rousseau. Il Mot vieilli, mais non complètement abandonné.

— Syn. Superbe, amour-propre, morgue, etC V. AMOUR-PROPRE.

SUPERBEMENT adv. (su-pèr-be-manrad. superbe). D’une manière superbe, orgueilleuse, arrogante : Plus on lui parle avec soumission, plus il répond superbement. (Acad.) L’homme, de sa nature, pense hautement et superbement de lui-même. (La Bruy.)

— Avec magnificence : Être vêtu superbement. Être superbement meublé.

SUPERCARGUE s. m. (su-pèr-kar-ghe). Mar. Syn. de SubRÉcarGue.

SUPERCÉLESTE adj. (au-pèr-sé-lè-stedu préf. super, et de céleste). Qui s’élève au-dessus du ciel, qui atteint une grande sublimité : Ce sont choses que j’ai toujours vues de singulier accord, les opinions SUPERCÉlestes et les mœurs souterraines. (Montaigne.) il Vieux mot.

SUPERCESSION s. f. (su-pèr-sè-si-ondu préf. super, et de cession). Ane. législ. Arrêt par lequel le conseil d’État déchargeait les comptables.

SUPERCHERIE s. f. (su-pèr-che-rl — italien soperchteria, soverchieria, outrage, tromperie ; de l’adjectif soperchio, qui excède, qui dépasse la mesure, employé aussi comme substantif pour superfluité, puis pour outrage et supercherie. Au fond du mot, il y a l’adverbe latin super, par-dessus. Comparez outrage, de ulter ou ultra, au delk, Ménage, malgré sa grande connaissance de l’italien, a eu la naïveté d’imaginer une contraction de supertricherie). Fraude, tromperie calculée : Faire une supercherie. User de supercherié. N’avoir une chose que par supercherie. Faire l’aumône par supercherie à quelqu’un, malgré lui, ce n’est pas le servir, c’est l’avilir. (J.-J. Rouss.) Quand les peuples son{ malheureux, tes mots honneur, patrie, leur paraissent vides de sens et la dernière supercherie de leurs tyrans. (De Guibert.)

M’aurait-on joué pièce et fait supercherie ?

Molière.

— Encycl. Hist. littér. Les supercheries littéraires sont de deux sortes : ou bien l’auteur qui commet une fraude de ce genre donne comme sienne l’œuvre d’un autre ; ou bien, au contraire, il place ses propres élueubrations, pour une raison quelconque,.sous le nom d’un auteur ou plus ancien ou plus connu. Nous ne nous occuperons que de cette seconde espèce de supercherie ; nous avons traité de la première au mot plagiat.

Les supercheries de ce genre sont nombreuses dans l’histoire des lettres. Toutefois,