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cesse Edith, cousine de Richard Cœur de Lion, et Malek-Adhel par sir Kenneth d’Ecosse. Les comparses sont les mêmes : Conrad de Montferrat, le grand maître des Templiers ; Richard, Saladin, Bérangère, etc., etc. Au début, Richard est malade et l’année chrétienne, désunie, est sur le point d’abandonner ses projets de conquête sur Jérusalem. Le chevalier Kenneth, qui revient d’une mission, amène avec lui un médecin maure, Hakim, qui sauve le roi. À peine en convalescence, Richard se prend follement de

querelle, au sujet d’une bannière, avec l’archiduc d’Autriche, Léopold, et plante fièrement la sienne sur une éminence dominant le camp, en défiant qu’on y porte la main, bien qu’il n’en confie la garde qu’à un seul guerrier, à sir Kenneth. Pendant la nuit, on vient chercher ce chevalier de la part d’Edith pourquelques instants ; après avoirlongtemps hésité, il laisse son fidèle lévrier pour garder la bannière et se rend aux désirs d’Edith. Hélasl on Sejouaitdeiui ; c’étaitla reine qui, s’étant aperçue de leur amour mutuel, leur jouait ce tour à tous les deux ; Edith ignorait même qu’on eût abusé de son nom pour faire manquer son chevalier à son devoir. Cette légèreté eut de tristes conséquences : tandis que Kenneth regagnait son poste, il entendit son lévrier pousser des cris de détresse ; il se mit à courir et arriva trop tard ; l’étendard de Richard avait disparu. C’en est fait : le chevalier est déshonoré. Dans su légitime colère, Cœur de Lion veut le faire périr ; les larmes de Sa femme et de sa cousine, les prièresd’un ermite sont impuissantes à fléchir son courroux. Enfin, Hakim arrache la grâce rie Kenneth au roi, qui le lui donne comme esclave. Quelques jours après, le coupable revient au camp déguisé en esclave et sauve Richard d«s coups d’un assassin, secrètement soudoyé par Montferrat et le grand maître des Templiers. 11 fait plus : il s’engage à découvrir la traître qui a volé l’étendard de Richard. En effet, son chien, guéri par Hakim, reconnaît dans Montferrat l’ennemi qui l’a blessé, et Cœur de Lion provoque le marquis. Mais le duel entre Richard et Montferrut est déclaré im Ïiossible ; c’est Kenneth qui combattra pour e roi contre celui qui lui a ravi son honneur. Le jugement de Dieu a lieu sur les domaines de Saladin, et Montferrat, vaincu, confesse son crime. À ce moment a lieu le coup de théâtre du dénoûinent. Richard proclame Kenneth vainqueur sous le nom de David, comte d’Huntingdon, prince royal d’Écosse, et met lui-même dans sa main la main d’Edith, rougissante de plaisir et de surprise.

Tel est le fond de ce roman historique plein d’intérêt et de mouvement. Ce qui lui donne lu vie, c’est la manière pittoresque et animée avec laquelle l’auteur présente les scènes dramatiques, les personnages qui y jouent un rôle, leur physionomie, leur costume et les lieux ou nous transporte sa brillante imagination. La couleur locale ne laisse pas surprendre une teinte fausse, et les caractères sont admirablement dessinés, humains, vivants, tout en restant scrupuleusement fidèles à la tradition historique. Kenneth, généreux, tendre, passionné, vaillant, invincible, forçant ses ennemis mêmes à. admirer son courage, unit au plus haut degré toutes les qualités aimables et toutes les vertus chevaleresques. Edith est digne de son amour et de la fierté de sa race, les vaillants et les hautains Piantagenet, Richard représente bien ce cœur de lion, brave, emporté, magnanime, téméraire, qui, sans sagnife, le ferait prendre pour un aventurier. Saladin est un modèle de la générosité musulmane. On n’est point étonné de le voir venir exposer ses jours pour conserver ceux de sort ennemi et de son rival de gloire. La liaison des faits se trouve on ne peut plus heureusement combinée dans ce roman ; les situations y sont bien amenées et décrites avec le plus vif intérêt. On y remarque plus de vivacité que dans les autres ouvrages de l’auteur, et on n’y rencontre pas de ces interminables descriptions qui finissent par fatiguer le lecteur. Walter Scott a serré son style ; il a regagné largement en force ce qu’il a perdu en longueur.

Mais, dira-t-on, nous ne voyons pas quel rapport il existe entre ce récit et le titre, le Talisman. Ce talisman est un sachet doué de propriétés sanitaires avec lequel Hakim, ou plutôt Saladin, guérit ses malades, et composé tout bonnement de pierres constellées.

TniUinan (le), opéra-comique en un acte, paroles de Varin et Ad. Choquart, musique de JosSe, représenté à l’Opéra-Comique le 1er juillet 1850. Le canevas de cette pièce est léger et même un peu trivial. Le trompette Jéricho, revenant de la Kabylie, s’arrête dans une ferme, et là devient amoureux de la veuve Marcel, qui en est propriétaire, tandis qu’un autre soldat fait sa cour à Francine, sœur de la fermière. Le trompette voit d’abord ses vœux repoussés ; mais il se trouve, à son insu, possesseur d’un talisman. Ce talisman est la pipe du bonhomme Marcel, vieux militaire qui a ordonné, dans une lettre renfermant ses volontés suprêmes, que l’une de ses filles épouseiait le porteur de sa pipe chérie. Le trompette Jéricho est donc accueilli par la fermière obéissante. La musique vaut mieux que le livret ; elle est gra TALL

cieuse et mélodique. On a remarqué Vadagio de l’ouverture, les couplets de la fermière, le rondo de la pipe en mouvement de valse, et un agréable quatuor. Ce petit ouvrage a été chanté par Ponchard, Carvalho, MU’» Leraercier et Decroix.

TALISMAMQUE adj. (ta-li-sma-ni-kerad. talisman). Qui appartient, qui a rapport aux talismans ; qui est comparable à un talisman, à la vertu d’un talisman : Vertus, formules taLisManiqueS. Il était revêtu d’une robe courte de satin blanc, ceinte par le milieu d’une large bande de parchemin vierge, toute marquée de caractères talismaniquks. (Le Sage.) Les noms des lieux où l’on a aimé ont les vertus talismaniQueS des paroles constellées en usage dans les évocations. (Balz.) La république a été, pour la génération dont je suis, un mot talismanique d’une incroyablepuissance. {Ch. Nod.)

TALIS PATER, TALIS FILIUS (Tel père, tel pis). Sorte d’adage latin familier, d’une vérité fort contestable, témoin cet autre proverbe français : A père avare, fils prodigue.

TALITRE s. m. (ta-li-tre — du lat. talitrum, chiquenaude ; par allusion à la manière de sauter de l’animal).Crust. Genre de crustacés amphipodes, de la famille des crevettines, formé aux dépens des crevettes, et comprenant cinq ou six espèces, qui presque toutes vivent sur les plages maritimes de l’Europe : LeiAUTRR sauteur est très-commun sur nos côtes du nord et de l’ouest. (H. Lucas).

— Encycl. Les talilres sont caractérisés par une tête nue, prolongée en forme de bec ; quatre antennes simples, sétaeées, articulées ; les intermédiaires supérieures plus courtes que le pédoncule des inférieures ; deux yeux sessiles ; le corps allongé, couvert de pièces crustacées, trunsverses, presque égales et appendiculées sur les côtés, termine par des appendices bifides ; la queue composée de cinq articles, dont le dernier est le plus petit ; quatorze pattes, les antérieures terminées par des mains à griffes mobiles, et propres à fouir. Ces crustacés ont beaucoup d’analogie avec les crevettes, auxquelles ils ressemblent surtout parla conformation de leur bouche ; mais ils s’en distinguent par leur corps généralement plus épais et plus court, par les appendices bifides de la queue en nombre moindre ; les cuisses en général plus larges, et surtout par la proportion relative de leurs antennes.

Les talilres sont peu nombreux en espèces, et la plupart habitent les mers d’Europe ; leurs mœurs se rapprochent beaucoup de celles des crevettes ; mais s’ils vivent, comme celies-ci, sur les côtes, ils.sont plus souvent hors de l’eau que dedans, du moins pendant l’été, ils sautent avec une agilité qui leur a fait donner le nom de puces de mer ; pour cela, ils replient sous leur corps les appendices de leur queue, et les débandent ensuite, comme les podures ; ils donnent, pour uinsi dire, de continuelles chiquenaudes au sol sur lequel ils se trouvent ; de là le nom de talilres. Ils nagent do côté et so traînent sur le Sabb’ ; réunis en troupes nombreuses, ils se nourrissent avidement de petits animaux ou des cadavres rejetés par les flots. Ils aiment la fraîcheur et l’humidité, et se cachent sous les pierres, ou sous les amas de plantes marines. Lorsqu’on soulève ces divers objets, les talilres qui s’y trouvaient abrités se sauvent par des sauts répétés ; et, pour se soustraire a l’ardeur du soleil, ils s’enfoncent dans le sol, qu’ils creusent avec leurs pattes antérieures, en même temps qu’ils rejettent derrière eux, avec les postérieures, le sable qu’ils ont détaché. Néanmoins, ils deviennent souvent la proie de nombreuses espèces de poissons et d’oiseaux.

Les taliires changent de peau en été ; cette opération se fait très-rapidement. Les femelles pondent plusieurs fois dans l’année, et portent leurs œufs sous les écailles latérales de la poitrine ; les petits restent quelque temps sous l’abdomen de leur mère, attachés aux fausses pattes dont cette partie est pourvue. Ce fardeau n’empêcha point les femelles de sauter ; seulement il s’oppose à ce qu’elles sautent aussi loin. On emploie avantageusement ces crustacés comme appât pour la pêche. L’espèce type est le iatitre sauteur, commun sur nos côtes sablonneuses.

TAL1XTACA, petite ville du Mexique, province d’Oaxaca, dans une charmante vallée, au milieu de jardins et de plantations magnifiques. Commerce de fruits.

TALLA, petite île d’Écosse, dans le lac Monteith ; elle conserve les débris du château des Graham, comtes de Monteith.

TALLADÉGÀ, ville des États-Unis (Alabama), chef-lieu du comté du mémo nom, à environ 98 milles N. de Montgomery, sur le chemin de fer d’Alabama à Tennessee, Le comté de Tailadéga, dans l’État de l’Alabama, a unesuperficie de 1,260 milles carrés. 11 est coupé de montagnes et de vallées, et son sol fertile produit d’excellent coton.

TALLAGE s. m. (ta-la-je — rad, talle). Agric. Action de taller ; ensemble des pousses d’une plante qui talle.

— Prov. Il n’est bon blé que de tallage, Le blé n’est productif que lorsqu’il tallô bien.

TALL

TALLAHASSEB, ville des États-Unis, capitale de la Floride, dans un pays marécageux, à la source de la Tagabona ou Wacktulla, petite rivière qui se jette dans la baie d’Appalachicola, à 1,660 kilom. S.-S.-O. de Washington ; par 30O 28’ latit. N. et 86» 56’ longit. O. 21,023 hab.

TALLAHATCIUE, rivière des États-Unis (Mississipi). Elle prend sa source dans le comté de Tippoli, se dirige au S.-O., puis au S., et se jette àr Leflor, dans la rivière Valabusha. Elle est navigable sur une longueur d’environ 100 milles, et la longueur de la côte est de 250 milles. Cette rivière a donné son nom au comré de Tallahatehie (Mississipi), dont la superficie est de 033 milles carrés. Son sol fertile produit du coton, du mats, de l’avoine, des patates. Le cheflieu est Cillatoba.

TALLAND1ÉRA (Marie Dubrëuil, dite), actrice française, néovvers 1849 à Blois, ou son père était appareilleur, c’est-à-dire chef d’atelier des tailleurs de pierre ; il avait épousé une demoiselle Taillandier, ouvrière de la même ville, de là ce nom de Tallandiéra. Venue de bonne heure à Paris avec ses parents, elle travailla d’abord avec sa sœur, Mm» Lu.inier, qui tenait un magasin de vêtements d’enfants, puis alla habiter le quartier latin. Régnier, à qui elle s’adressa pour qu’il lui inculquât les premières notions de son art, l’envoya à Dumas. L’auteur du Demi-monde, qui venait d’assister aux derniers moments d’Aimée Desclée, la crut digne de recueillir en partie ta succession de la comédienne tant regrettée. 11 la recommanda à M. Montigny et lui confia, en 1874, Je rôle de Séverine de Birac dans la Princesse Georges. Son premier début au Gymnase fit sensation. On ne pouvait la comparer en aucune façon à M’ie Desclée ; mais elle avait un jeu étrange, personne] et exubérant. On la discuta vivement dans la presse. Elle créa ensuite, au mois de janvier 1875, avec les mêmes qualités et les mêmes défauts, C’Jotilde de Mademoiselle Duparc, de L. Denuyrouse ; Stéphane daComte Kostia, de Victor Cherbuliez et Raymond Deslandes (15 avril) ; Téa, dans le draine de ce nom de Dion Boucicaut et Emile de Najac (16 juillet) ; enfin elle réussit davantage dans Marguerite Gautier de la Dame aux camélias (20 septembre). Elle eut à lutter contre le souvenir de Mmes Doche, Rose Chéri et Blanche Pierson. Elle ne les a point surpassées assurément ; peut-être n’a-t-ello pas au même degré que ses devancières le don des larmes ; mais elle a prêté à lu maîtresse d’Armand Duval une physionomie plus vraie en n’en faisant jamais une grande dame.

TALLAPOOSA "ou OAKFUSK1, rivière des États- Unis (Alabama). Elle se joint à laBoosa, pour former l’Alabama, à 1 kilom. du fort Jackson, après un cours de 260 kilom. Elle est sujette à une crue et il un abaissement périodique.

TALLAPOOSA (comté de), dans l’Alabama. Il tire son nom de la rivière du même nom et a 700 milles carrés de superficie ; le cheflieu est Dudeville. Ou y récolte du coton, du maïs, des patates, de 1 avoine, et on y trouve des manufactures de coton et de lame importantes.

TALL A. R s. m. (ta-lar). Métrol. Monnaie d’argent égyptienne.

TALLARU, ch.-l. de cant, des Hautes-Alpes, urrond. et à 15 kilom. de Gap, sur la rive droite de la Durance, à 25 mètres environ au-dessus des eaux de la rivière ; pop. aggl., 854 hab. — pop. tôt. 1,036 hab, C’est l’ancienne Alaranta. Ce bourg possède les ruines d’un vieux château fort, entourées par les arbres d’une belle forêt. Ce manoir, qui s’élève sur une colline, à peu de distance de Tallard, fut jadis le boulevard de la contrée. Lesdiguières le força après un siège de plusieurs mois. La chapelle du château de Tal-Kird a été classée parmi les monuments historiques. Les environs du bourg, notamment les vallées du Baudon et de la Durance, offrent des sites pittoresques.

TALLARET s. m. (ta-la-rè). Ornith. Nom vulgaire de la petite mouette cendrée.

TALLART (Camille d’Hostun, duc de), maréchal de France, né en 1652, d’une ancienno famille du Dauphiné, mort en 1728- Il fit ses premières armes sous le grand Condé, en Hollande (1672-1078), etsous Turenne on Alsace, devint brigadier de cavalerie en 1678, maréchal de camp en 1688, so signala par sa bravoure et par son habileté dans les nombreuses affaires auxquelles il prit part, franchit lo Rhin sur la glaco en 1690, pour mettre à contribution le Rhingau, fut blessé à Edersburg (1G91), assista à la prise de Heidelberg (1693) et fut promu cette même année lieutenant général. Comme il avait un esprit plein de finesse et qu’il était « fort du grand monde, » selon l’expression de Saint-Simon, il fut envoyé en Angleterre, en qualité d’ambassadeur extraordinaire, et conclut le traité de partage du 11 octobre 1698, par lequel l’Angleterre et la Hollande assuraient au dauphin les Deux-Siciles, la Toscane, le Guipusooa, pendant que le prince de Bavière prenait le surplus de la monarchie espagnole ; et le traité du 25 mars 1700, par lequel la Lorraine était donnée à la France, pendant que l’archiduc

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Charles était substitué au prince de Bavière, décédé, comme héritier de la monarchie espagnole. Mais, au grand déplaisir de l’habile négociateur, le testament de Charles II, roi d’Espagne, vint mettre à néant le résultat de ses efforts et il fut rappelé en France. Les hostilités ayant commencé en 1701, Tallart reçut le commandement d’un corps d’année sur le Rhin, fit une campagne brillante, secourut Kayserwert, chassa les Hollandais de Mulheim, prit Traerbacb, rançonna Mayence et le Pulatinat et fut promu maréchal de France en 1703. Mis alors à la tête de l’armée de la basse Alsace, Tallart seconda Villars dans ses opérations, puis il prit Vieux-Brisach, assiégea Landau, livra bataille prés de Spire aux impériaux, sous les ordres du prince de Hesse-Cassel, et les battit complètement. La reddition de Landau et la possession de l’Alsace furent le fruit de cette victoire, au sujet de laquelle Tallart écrivait à Louis XIV : • Sire, votre armée a pris plus d’étendards et de drapeaux qu’elle n’a perdu de soldats.» Après ce brillant succès, Tallart reçut le commandement de l’armée d’Allemagne, avec ordre d’opérer sa jonction avec les troupes de l’électeur de Bavière et celles de Marsin. Attaqué avec ces derniers à Hochstœrit par Marlborough et le prince Eugène, Tallart fut complètement battu par suite de ses mauvaises combinaisons et tomba entre les mains de l’ennemi le 13 août 1704. 18,000 prisonniers, 12,000 morts et lo perte de toute l’Allemagne, y compris Landau, tels furent les résultats de cette défaite véritablement désastreuse. Conduit prisonnier en Angleterre, il résida à Londres, puis à Nottingham, vit sa captivité adoucie par les bontés de la reine Anne, parvint, dit-on, grâce à son habileté diplomatique, à faire rappeler Marlborough de l’armée d’Allemagne et à amener la chute du ministère wbig (1711) et fut alors renvoyé eu France sans rançon. Loin de lui tenir rigueur de la défaite de Hochsiaedt, Louis XIV l’avait nommé, pendant sa captivité, gouverneur de Franche-Comté et le créa à son retour duc d’Hostun (1712), puis l’institua par son testament membre du conseil de régence. Ecarté d’abord de ce conseil par le régent (1715), le maréchal de Tallart en fit ensuite partie (1717) et devint ministre d’État lorsque Fleury prit la direction des affaires en 1726. « C’était, dit Saint-Simon, un homme de médiocre taille, avec des yeux un peu jaloux, pleins de feu et d’esprit, mais qui ne voyaient goutte ; maigre, hâve, qui représentait l’ambition, l’envie et l’avarice ; beaucoup d’esprit et de grâce dans l’esprit, mais sans cesse battu du diable par sou ambition, ses vues, ses menées, ses détours, et qui ne pensait et ne respirait autre chose. Qui que ce soit ne se fiait en lui et tout le monde se plaisait en sa compagnie. » On trouve aux archives du dépôt de la guerre des dépêches et des rapports militaires de Tallart. Dumoulin a publie les Campagnes du maréchal de Tallart en Allemagne (Amsterdam, 1762, 2 vol. in-12).

TALLE s. f. (ta-le — latin thallus, grec thallos, mot qui, selon Eichhoff, représente exactement le sanscrit dalas, rameau, de la racine dar, dal, couper, fendre). Agric. Ensemble des pousses qui, après le développement de la tige principale, sortent du collet des racines d’une plante. Il Chacune de ces pousses : Chaque talle est une plante complète, pourvue de ses feuilles et de ses racines. (M. de Dombasle.) Il Chacun des rameaux d’un pied de vigne qui pour, sent au-dessus de l’échalas, et que 1 on retranche généralement.

— Bot. Nom du châtaignier, dans le Poitou,

— Encycl. On applique ce nom, en agriculture, à l’ensemble des pousses qui sortent du collet des racines d’une plante, après le développement de la tige principale. On dit que le blé a tulle quand il porte beaucoup d’épis. Le mot talle est.souvent employé comme synonyme de touffe, cépée ou trochée. Tous les végétaux ne sont pas également disposés à taller. Tous cependant, à l’exception des arbres résineux, tallent plus ou moins quand on a supprimé la tige principale. Certaines opérations agricoles ont pour effet de produire ce résultat ; le recepage des arbres et arbrisseaux, le roulage des blés au printemps, le fauchage des plantes vivaces, etc., provoquent le tallage. Cet effet peut aussi se produire naturellement par les gelées de l’hiver, les sécheresses du printemps, le pâturage, le piétinement des hommes ou des animaux, etc.


TALLEMANT (François), littérateur français, né à La Rochelle vers 1620, mort à Paris en 1693. Il entra dans les ordres, obtint de riches bénéfices, remplit pendant vingt-quatre ans les fonctions d aumônier de Louis XIV et fut nommé, en 1651, membre de l’Académie française. Outre des lettres, des préfaces et quelques poésies insérées dans divers recueils, on lui doit : une traduction en prose des Vies de Plutarque (Paris, 1663-1868, 8 vol. in-12), qui fut peu goûtée et qui la fit traiter par Boileau de ■ sec traducteur du français d’Amyot, » et la traduction de l’Histoire de la république de Venise de Nani (Paris, 1679-1680, 4 vol. in-12). C’était un homme d’un caractère inquiet et de mœurs peu régulières. Il était frère de Tallemant des Réaux.


TALLEMANT (Paul), littérateur français,