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Jardins délicieux, que l’art et la nature
S’efforcent d’enrichir par un concours égal,
Où cent jets d’eau divers élançant leur cristal
Des couleurs de l’iris retracent la peinture ;

Cabinets toujours verts, rustique architecture
À qui jamais l’hiver ne put faire de mal,
Qui, bordant à l’envi les rives d’un canal,
Répètent dans les eaux leur charmante figure ;

Parterres enchantés, lauriers, myrtes, jasmins,
Que Flore prit plaisir à planter de ses mains
Et qui font l’ornement de la saison nouvelle ;

Dans le charmant réduit de tant d’aimables lieux,
Moins faits pour les mortels qu’ils ne sont pour les dieux,
Qu’il est doux à loisir de pousser une selle !
                         Regnard.

— Allus. littér. Un sonnet sans défaut vaut seul un long poëme. Vers de Boileau (Art poétique, chant II. V. l’article précédent). Ce vers, dans l’application, sert à caractériser une chose simple en apparence, mais en réalité difficile à exécuter, à inventer :

« Le bec du pélican est un chef-d’œuvre de structure mécanique ; mais comme la conformation de cet organe diffère dans les trois
espèces, je ferme ici l’exposition des caractères généraux de la série pour arriver à l’analyse détaillée des caractères spéciaux. Le bec du pélican vaut seul un long poëme. »
                         Toussenel.

« Sonnet…, c’est un sonnet…, disait Oronte. Un sonnet ! c’est-à-dire un petit groupe de vers savamment combinés, une pensée ingénieuse ou grande, un trait de génie, d’esprit ou de malice ; un diamant monté sur or ou ciselé sur émail. C’est la perle des petits poèmes ; c’est l’égal des grands, suivant la célèbre exagération de Boileau :
         Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème.
C’est le charme et le passe-temps des poètesaux époques de raffinement. »
                          Vapereau.

Sonnets de Michel-Ange (1544, in-4o). Les sonnets de Michel-Ange, dont le meilleur recueil se trouve dans l’édition publiée par Biagioli (Paris, 1821, 3 vol. in-8o), sont une pâle imitation de ceux de Pétrarque. On y remarque, il faut le reconnaître, des sentiments nobles et élevés ; mais ils manquent, en général, de vigueur et de coloris. Assurément, Michel-Ange ne faisait des vers que par-délassement et sans avoir la prétention de se faire une place importante parmi les postes de son temps. Une chose étonne surtout, lorsqu’on lit les sonnets de Michel-Ange, c’est que leur auteur ait été si passionné pour la poésie du Dante et se soit tant éloigné, en écrivant, du genre où excella le sublime auteur de Enfer.

Sonnet* de Shakspeare (1609). Ces sonnets étaient lus et admirés des sociétés du temps, avant qu’un éditeur mystérieux les livrât à l’impression. Malgré leur valeur littéraire, ils n’ajoutent rien à la gloire poétique de leur auteur. Ils ne disent rien de sa famille ou de son pays ; aucune mention des pièces de théâtre de Shakspeare n’y est faite, par l’excellente raison-que leur composition est antérieure à la plupart d’entre elles. On y trouve tout au plus des indices sur le caractère et sur les relations du poète, des clartés douteuses sur quelques circonstances de sa vie. C’est une curieuse, mais obscure confession. Elle se divise en deux parties : l’une renferme cent vingt-six sonnets, et l’autre vingt-huit. Ces derniers sont adressés à une femme mariée, infidèle à l’amant aussi bien qu’à l’époux ; on y voit Shakspeare amoureux d’une femme sans beauté et indigne de lui, qui donne au poète pour rival son plus chernmi. Plusieurs de ces sonnets dévoilent les infidélités et les viees de sa maîtresse. Les sonnets de la première partie sont adressés à un ami, un grand seigneur, dans lequel les érudits s’accordent à voir le jeune lord Southampton. Ici, les sentiments sont exprimés avec une vivacité singulière. L’amitié du poète est passionnée comme son amour. Cette tendresse romanesque s’explique sans interprétations malveillantes. Il faut remarquer d’abord que Shakspeare obéit à son insu à son instinct de poôte, qui exagère pour mieux frapper l’imagination. En second lieu, les sonnets de Shakspeare sont, pour le fond et pour la forme, une imitation du Canzoniere de Pétrarque ; à la suite de l’influence italienne, Veuphuisme avait mis à la mode les travestissements de personnes et d’idées, et l’on peut admettre qu’il fait parler à ses vers un langage de convention. Beaucoup de ces sonnets sont desimpies amusements d’un esprit ingénieux. Enfin, la meilleure explication se déduit des relations mêmes de Shakspeare avec lord Southampton. À une époque où le préjugé public attachait un déshonneur particulier à la profession de comédien, et où le comédien lui-même s’exagérait son abaissement par fierté d’âme, un jeune seigneur, riche, beau, élégant, lettré, se l’ait le protecteur, le conseiller du poète. —Sa familiarité supprime l’inégalité des rangs. Son estime et sa bonté généreuse encouragent et relèvent celui qui affrontait chaque soir les buées d’une fouie grossière. La noblesse de" l’un tendait

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la main au génie de l’autre. De là, chez le comédien, une vive reconnaissance, un dévouement passionné, une tendresse expressive, qui porte néanmoins le caractère du respect. Shakspeare aime son ami pour sa beauté, sa naissance, son rang et ses grandes manières ; cette amitié, comme l’amour, a ses orages, ses inquiétudes, Ses souffrances ; elle ne veut pas de partage. C’est une jalousie tantôt résignée, tantôt poussée à des reproches respectueux. Telle est la force de ce sentiment que le poète sacrifie son amour à l’amitié. Il pardonne à l’ami son infidélité, et l’ami pardonne au poste ses reproches. Entre les deux, une comédie semble avoir été convenue. Le beau Southampton était vivement épris d’une certaine miss Vernon ; mais la reine Elisabeth, la vierge de l’Occident, avait défendu au jeune seigneur de se marier. Dans un grand nombre de sonnets, le poète, invoquant toutes les raisons possibles, conseille à son ami le mariage. Southampton épousa en effet miss "Vernon, et la reine Elisabeth punit sa désobéissance par la prison. Dans ces sonnets, Shakspeare laisse voir une âme sincère, aimante, plus disposée à la mélancolie qu’à la gaieté, s’échappant en traits de sensibilité profonde, en retours mélancoliques sur elle-même, en expressions

amères quelquefois. Le poëte souffre de l’infériorité de sa condition. Ce sentiment est souvent marqué de la manière, la plus forte. Shakspeare rougissait du métier d’acteur et des mœurs irrégulières qu’il y avait contractées. Cette honte de sa profession et de sa conduite, ce dépit contre la fortune, ce souvenir d’heures mal employées, l’angoisse d’une affection mal placée ou non payée de retour, l’expérience des pires côtés de la nature humaine, ont donné à un certain nombre de ces sonnets une allure railleuse et mtsan thropique. Shakspeare exprime rarement l’idée de l’immortalité acquise à ses vers ; il se la promet néanmoins une fois, de mauière a faire reconnaître un lecteur d’Horace. I ! respecte la morale, bien que ses mœurs ne soient pas exemplaires ; il est chrétien et même bon catholique. Un des commentateurs de Shakspeare, F.-V. Hugo, pense que le poète croyait a la métempsycose. Mais peut-être ne faut-il voir là qu’un jeu d’esprit. Shakspeare n’a pas même le mysticisme des pétrarquistes, bien qu’il imite leurs concetli, leur art savant, et qu’il aime comme eux à tirer d’une antithèse des effets inattendus, à présenter avec agilité une idée sous plusieurs faces. Le génie de Shakspeare était trop mâle pour se complaire dans les fadeurs de la religiosité amoureuse. Ses sonnets sont une œuvre de jeunesse élégante et passionnée. Its ont été traduits deux fois en français, par M. Er. Lafont (1857) et par F.-V. Hugo (1858).

Sonnets cuiraases (les), du poste allemand Rùckert (1814, in-18). Ils parurent sous le pseudonyme de Frehnund Reimar et furent accueillis avec la plus grande faveur. Les événements de 1812 et de 1813 avaient retenti au fond du cœur du poète, et en bon patriote il se réunit à ce groupe de Tyrtées germaniques dont faisaient déjà partie Arndt, Forster, Théodore Koerner, Max de Schenkendorf. L’oppression, française, la tyrannie de Napoléon pesaient lourdement k ces intelligences généreuses, avides de liberté et d’indépendance. Les chants de guerre éclatèrent de tous.les côtés, et Rûckerty contribua par ses Sonnets cuirassés. Leur ironie était mordante ; mais leur ton dithyrambique, trop élevé pour être goûté par la foule, les empêcha d’avoir une grande popularité. Ils n’ont pas remué les cœurs comme les chants de Kcerner, et à cela il y a peut-être deux motifs: le rhythme d’abord, qui par son uniformité ne prêtait pas à la mélodie ; il est vrai que personne ne savait aussi bien que Rùckert manier cette forme difficile du double quatrain et des deux tercets, mais il faut avouer aussi que cette disposition des vers est trop littéraire pour plaire au gros du public et pour pénétrer dans les masses; puis Rùckert ne possède point les moyens qui impressionnent la foule, n’a pas l’élan spontané qui enfante les chants populaires. Néanmoins, selon la poétique expression de M. H. Blaze de Bury, tels de ses sonnets méritent qu’on les compare à des escadrons secouant dans la fumée d’une charge tumultueuse les banderoles de leurs lances. Il faut citer, parmi les mieux réussis, ceux qui sont intitulés : l’Allemagnegéante, le Manteau de fêle de l’Allemagne et le Chant du Cosaque en hiver. Nous citerons un de ces sonnets, remarquable par son énergie : « Que forges-tu, forgeron ? — Nous forgeons des fers, des fers. — Ah ! vous en traînez vous-mêmes. Pourquoi laboures-tu, paysan ? - 11 faut que ma terre rapporte. — Oui, des moissons pour l’ennemi, pour toi des ronces. Que vises-tu, chasseur ? — Je veux tuer ce cerf gras. — C’est vous qu’on chassera comme des cerfs et des chevreuils. Que tresses-tu, pêcheur ? — Je tresse un filet pour les poissons timides. — Mais vous, quel homme peut vous dégager des rets mortels ? Qui donc berces-tu, mère inquiète ? — Je berce mon enfant. — C’est bien, élevez-les, vos enfants ; lorsqu’ils seront assez forts, iis se mettront au service des étrangers et couvriront leur patrie de blessures. Et toi, poëte, quel ouvrage écris-tu ? — J’écris ma honte et celle de la nation, afin qu’elle s’y habitue et ne songe même pas à recouvrer l’indépendance. *

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Sonnet* humorUtltjue », par M. Joséphiu Soulary (1859, in-16). Le poète est un Lyonnais qui, par patriotisme et haine de la centralisation, a voulu se faire imprimer et éditer dans son pays et n’a pas eu a s’en repentir, car, pour le choix des caractères, la nature du papier, l’ensemble et les détails de l’exécution% son livre peut rivaliseravec les chefsd’œuvre de l’imprimerie parisienne. Le succès a été le chercher dans sa province, et M. Jules Janin, dans une épître en vers qui a servi de préface à la seconde édition, réduisant en deux strophes l’un des sonnets de l’auteur, caractérise ainsi l’œuvre complète :

Sa muse est jeune ; elle est robuste, Et la folle essaye, en riant,

Une robe étroite et trop juste

Pour son beau sein luxuriant.

« Je n’y saurais entrer, • fait-elle ; Et cependant de ses beaux plisElle a bientôt paré, la belle, Son buste et ses contours polis.

Le sonnet est difficiléà manier ; l’auteur a surmonté tous les obstacles et semble se jouer au milieu d’eux. Son recueil compte environ cent quatre-vingts pièces, dont à peine une douzaine ne sont pas des sonnets, classées ingénieusement sous des titres généraux qui en indiquent sommairement le caractère. Les premiers appartiennent au genre gracieux et la note amoureuse y résonne harmonieusement ; ils sont intitulés Pastels et mignardises. D’autres représentent en raccourci des scènes de la nature ; l’auteur les appelle Paysages. Un certain nombre traitent de sujets de circonstance ; ce sont les Ephémères. Trois groupes ont pour titre : les Métaux, En train express, Y Hydre aux sept têtes ; enfin, sous la rubrique Papillons noirs, se réunissent toutes les pensées sérieuses, mélancoliques et sombres. Partout le poète prend bien le ton du sujet ; il attaque 1 idée avec bonheur dans le premier quatrain, la développe sans faiblir dans le second, prépare habilement le trait final dans les tercets et dans le dernier vers le lance avec grâce ou avec vigueur. Deux sonnets feront suffisamment apprécier la grâce et la perfection de ces petits poèmes.

RÊVES AMB1TIECX.

Si j’avais un arpent de sol, mont, val ou plaine, Avec un ûlet d’eau, torrent, source ou ruisseau, J’y planterais un arbre^>livier, saule ou frêne. J’y bâtirais un toit, chaume, tuile ou roseau.

Sur mon arbre un doux nid, gramen, duvet ou laine. Retiendrait un chanteur, pinson, merle ou moineau ; Sous mon toit un doux lit, hamac, natte ou berceau, Retiendrait une enfant, blonde, brune ou châtaine.

Je ne veux qu’un arpent ; pour le mesurer mieux Je dirais a l’enfant la-plus belle ù mes yeux : « Tiens-toi debout devant le soleil qui se lève ;

Aussi loin que ton ombre ira sur le gason, Aussi loin je m’en vais tracer mon horizon : Tout bonheur que la main n’atteint pas n’est qu’un rêve ! « 

LES DEUX CORTÈGES.

Deux cortèges se sont rencontrés À l’église. L’un est morne : il conduit la bière d’un enfant. Une femme le suit presque folle, étouffant Dans sa poitrine en feu le sanglot qui la brise.

L’autre, c’est un baptême. Au bras qui le défend Un nourrisson bégaye une note indécise ; Sa mère, lui tendant le doux sein qu’il épuise, L’embrasse tout entier d’un regard triomphant.

On baptise, on absout, et le temple se vide. Les deux femmes alors, se croisant sous l’abside, Echangent un coup d’œil aussitôt détourné. Et, merveilleux retour qu’inspire la prière, La jeune mère pleure en regardant la bière, La femme qui pleurait sourit au nouveau-né.

L’auteur a réussi à exposer tout un drame en quatorze vers. Il y a là de la grâce, de la sensibilité, une grande pureté de langage, une originalité de bon aloi, mais rien de cette ironie excentrique qui inèle l’idéal au réel, le sublime un grotesque, le rire aux larmes, et dont les caprices inattendus constituent ce qu’on appelle l’humour. Le titre, Sonnets humoristiques, est bien justifié dans la plupart des pièces et l’on y trouve une raillerie mordante, contenue, à froid, et souvent un peu amère. Il faudrait citer pour leur originalité la moitié des sonnets de ce volume.

Sonnets, de Pétrarque. V. Rimes.


SONNET (François-Charles), jurisconsulte français, né à Vesoul dans le xvie siècle, mort vers 1630. Il a publié : Primum concitium analyticum très complectens quais lianes (Paris, 1576, in-4o) ; Conseil sur tes donations réciproques des pupilles et mineurs, etc. (Besançon, 1602, in-4 « ). — Son neveu, Claudb- FRANçoiS, inoit à Besançon en 1630, fut théologal du chapitre de cette ville, — T. SONNiiT de Courvai, a publié des Œuvres satiriques (Paris, 2U édit., 1622, in-8"), dans lesquelles il attaque surtout les femmes et les charlatans.

SOISNBT (Miehe]-Lonis-Joseph-Hîppt>]yte), mathématicien français né à Niiney en 1803. Sorti de l’École normale en 1822, il professa diins divers collèges, puis devint répétiteur à l’École centrale des arts et manufactures et inspecteur de l’Académie de Paris. Ses principaux ouvrages sont:Polymnie (1839, in-4o) ; Nouvelle géométrie (1839, in-18) ; Notions de physique et de chimie (1846, in-8o} ; Algèbre

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élémentaire (184S, in-8 « ); Problèmes et exercices d’arithmétique et d’algèbre (1858, 2 vol. in-8o).

SONNETTE s. f. (so-nè-te — dimin. de son). Clochette, ordinairement fort petite, dont on se sert pour appeler ou pour avertir:Sonnette d’argent. Sonnette de cuivre. Sonnette de fonte. Faire poser des sonnettes. Le cordon de sonnette. Tires la sonnette, afin qu’on vienne ouvrir la porte. Avoir une sonnette sur sa table pour appeler ses gens. Agiter la sonnette. Je voulais appeter; pas de sonnette. (Laboulaye.) Ce ne fut qu’au tintement de la sonnette qu’Alfred s’aperçut qu’il avait sonné sans le vouloir et sans y songer. (Ad. Paul.) Il Bruit d’une sonnette:On n’entend pas la sonnette çttand les portes sont fermées.

— Grelot; boulette de cuivre ou d’argent, creuse et fendue, dans laquelle il y a un petit morceau de métal qui sonne et fait du bruit quand on l’agite : Collier à sonnettes. Attacher des sonnettes aux oreilles, au cou d’un chien. On met des sonnettes aux pieds des oiseaux de proie avec lesquels on chasse. Sonnette de mulet. (Acad.) Les femmes ont porté pendant quelque temps des ceintures et des robes à la lévite ; aucune ne s’est avisée de porter des robes à sonnettes, et pour cause.

11 marchait d’un pas relevé

En faisant sonner sa sonnette.

La Fontaine.

Être assujetti à la sonnette, Être à la sonnette, Être obligé de quitter ses occupations, son sommeil, etc., au bruit d’une sonnette, comme l’est un domestique.

A— la sonnette de bois. Furtivement, sans bruit : Déménager À la sonnette de bois.

— Mécan. Machine dont on se sert pour soulever le mouton avec lequel on enfonce des pilotis et des pieux : La sonnette porte le mouton et sert à l’élever et à le laisser retomber, il Sonnette à tiraude, Celle dans laquelle le mouton est soulevé par des ouvriers tirant sur un cordage, qu’ils lâchent ensuite pour laisser retomber le mouton. Il Sonnette à déclic, Celle dans laquelle la chute du mouton, soulevé à l’aide d un treuil, est déterminée par un mécanisme automoteur.

Erpét. Serpent à sonnettes, Nom vulgaire du crotale.

— Moll. Nom vulgaire de la calyptrée équestre.

— Fauconn. Piquer après la sonnette, Suivre un faucon. Il Dérober les sonnettes, Se dit de l’oiseau qui s’en va sans être congédié.

— Techn. Marteau servant à prendre au poinçon l’empreinte en creux sur la matrice.

— Encycl. Mécan. Une sonnette se compose essentiellement de deux montants ou pièces jumelles formant coulisse. C’est entre elles que glisse le mouton, maintenu par des joues ou inentonnets, ou par des rouleaux qui s’engagent dans les coulisses. Des contre-fiches, des jambes de force et des tirants en fer assurent les montants contre les mouvements de déversement. Le mouton est

élevé entre les montants à l’aide d’une corde qui va passer, à la partie supérieure de la sonnette, sur la gorge d’une poulie. C’est à l’autre extrémité de cette corde que s’applique la force nécessaire à l’ascension du mouton. On distingue : la sonnette à tiraude, la sonnette à déclic et la sonnette à vapeur. La sonnette à tiraude est la plus simple desMHnettes ; avec cette machine, chaque homme agit sur une cordelle nouée au câble principal ; son effort est a peu près de 12 à 14 kilogrammes. Quoique le mouvement des bras

ne soit que de om, 90 environ, le mouton, en raison de l’élasticité des cordes et de la vitesse acquise, peut s’élever jusqu’à 101, 30. Lorsque le nombre des hommes dépasse dix-huit ou vingt, l’obliquité des brins sur la Corde affaiblit la puissance d’action de chaque ouvrier ; on y remédie en rattachant à la corde principale un grand cercle auquel sont fixées les cordelles. Dans les chantiers de construction, la durée du travail journalier est de neuf à dix heures ; mais comme le tiers a peu près de ce temps est employé a disposer les appareils, on peut considérer six heures comme étant la durée du travail effectif par jour. La manœuvre de la sonnette à tiraude étant très-fatigante, on ne bat de suite que vingt’& vingt-cinq coups de mouton ; comme il faut 1’20" pour opérer ce travail, qu’ensuite on se repose pendant le même temps et que le temps perdu est de 20" environ, chaque volée exige trois minutes. A la construction du pont d’iéna, on travaillait dix heures par jour, la levée du mouton était de lm, 45, on donnait moyennement douze volées de chacune trente coups à l’heure, le mouton pesait 587 kilogrammes et il était manœuvré par trente-huit hommes. De ces données il résulte que l’effort produit par chaque homme était seulement de lskilogr^Sj avec une vitesse moyenne de om, 145 par seconde ; cela en négligeant les frottements de l’axe de la poulie, la roideur de la corde et l’effet de l’obliquité des divers cordons tirés par un aussi grand nombre d’hommes ; de plus, la levée im, 45 étant un peu forte, l’effet produit par les ouvriers devait être diminué.

Sonnette à déclic. Lorsqu’il est nécessaire d’élever le mouton à une hauteur plus grande que l">, 30, on a recours aux sonnettes