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pension et fut, il est vrai, nommé en 1775 conseiller d’État à Oldenbourg : mais le coup qui l’avait frappé développa en lui les germes d’une maladie de langueur à laquelle il succomba quatre ans plus tard. Sturz doit être compté parmi les prosateurs les mieux inspirés et les plus purs de son époque. Dans tous ses écrits dominent le goût du beau, l’amour du bien, la sûreté du jugement, la finesse et l’élégance du style. Le meilleur, sinon le )lus complet recueil de ses Œuvres, parmi esquelles il faut citer à part ses Souvenirs de ta vie de Bernslorff (1777), a été publié à Leipzig, après sa mort (1786).

STURZ (Frédéric-Guillaume), pédagogue et philologue allemand, né à Erbisdorf, près de Freiberg, en 1762, mort en 183Î. Il fit ses études à l’université de Leipzig, devint, en 1788, professeur d’éloquence au collège de Géra, puis, en 1803, recteur de l’école provinciale de Grimma ; il conserva ces fonctions jusqu’en 1823, époque où il prit sa retraite. On a de lui des éditions de YHymnus ad Jovem de Cléanthe (Leipzig, 1785), des fragments d’Hellanicus (Leipzig, 1787), de Phérécydes (Leipzig, 1789) et d’Empédocle (Leipzig, 1805, Z parties), de YOrionis Etymotogicum (Leipzig, 1820), de Dion Cassius(Lep- zig, 1824-1825, 8 vol.), et des Nova annotations ad elymologicum magnum (Leipzig, 1828) ; il avait, en outre, terminé le Lexicon Xenophonteum, commencé par Thieme (Leipzig, 1801-1804,4 vol.), et écrit sur la langue grecque et la langue latine un grand nombre de dissertations, qui ont été réunies sous ce titre : Opusf.ula nonmtlla (Leipzig, 1828). Sa brochure intitulée : De dialecto macedonico et alexandrino (Leipzig, 1808) renferme des aperçus tout nouveaux sur la langue grecque.

STUTTER11E1M (baron de), général autrichien, né en Allemagne vers 1760, mort du choléra à Lembergen juillet 1831. Entrèfort jeune au service, il parvint au grade de général-major, pritpartàla bataille d’Austerlitz et à la campagne de 1809. et fut nommé plus tard feld-maréchal lieutenant. Il commanda un corps d’armée en Italie dans la campagne de 1831 et mourut gouverneur général de la Galicie. On a de lui : Bataille d’Austerlitz, par un militaire témoin oculaire de la journée du 2 décembre 1805 (Hambourg, 1805, in-so). Cet écrit fut réimprimé à Paris en 1806, avec des notes par un officier, témoin oculaire. Ces notes étaient rédigées par Napoléon Iet lui-même. Une troisième édition parut ta même année à Paris avec des notes par le maréchal Soult. On a encore de Stutterheim un ouvrage intitulé : Guerre de 1809 entre l’Autriche et la France (Vienne, 1811, S vol. in-8°, avec cartes et plans), qui fut supprimé par ordre de l’empereur d’Autriche,

STUTTGÀRD (plusieurs étymologistes prétendent que cette ville est ainsi nommée à. cause des haras des anciens peuples Alemani qui étaient en cet endroit, de 1 ancien allemand stat, étalon, anglo-saxon steda, anglais steed, et gard, enceinte, forteresse), capitale du royaume de ’Wurtemberg, chef-lieu du cercle du Neckar et du bailliage de son nom, dans une belle et fertile vallée, entourée de vignobles et de collines boisées, sur la Nesenbach, à 58 kilom. S.-E. de Carlsruhe, à 120 kilom. N.-E. de Strasbourg, à 580 ki. loin. E. de Paris, par 48046’ de lailt. N., et 6° 50’ de longit. E. Au commencement du xix° siècle, cette ville ne comptait que 20,000 hab.-, sa population, d’après le dernier recensement, est de SG.000 hab. Résidence du roi ; siège du gouvernement, du corps diplomatique et des administrations centrales de l’État ; cour de cassation et tribunaux divers, chambre de commerce ; consulats de Belgique, de Hollande et des États-Unis ; gymnase ; écoles polytechnique, de chirurgie, d’accouchement, vétérinaire ; école forestière ; école royale de demoiselles, fondée en 1818 parla reine Catherine ; école de commerce ; institut des sourds-muets ; sept hôpitaux ; sociétés littéraires et scientifiques ; société d’encouragement industriel, etc. ; cabinets de médailles, d’antiquités et d’histoire naturelle ; inusée des beaux-arts ; jardin botanique ; hôtel des monnaies ; observatoire astronomique.

L’industrie compte à Stuttgard 150 fabriques occupant 2,210 ouvriers et comprenant des ateliers de construction de marine, des fabriques de produits chimiques, de papiers peints} orfèvrerie, bijouterie, ganterie, lainages, soieries, tapis, armes à feu, teintureries, pianos, instruments de musique et de chirurgie. On y compte aussi 40 librairies, 30 imprimeries occupant 150 presses, 5 fonderies de caractères, 22 lithographies et 4 stéréotypées. Cette ville est le siège de l’Association des libraires de l’Allemagne du Sud ; il s’y tient en juin une foire importante dito foire des libraires du Sud. Le commerce de Stuttgard est assez actif, principalement par l’exportation des produits de son industrie et de ceux du sol environnant, qui sont très-importants ; les vins mousseux de la vallée du Neckar sont très-recherchés. Ce mouvement commercial est favorisé par la banque royale de Wurtemberg, qui a son siège à Stuttgard, par d’autres e lablissements de crédit et par les chemins de fer qui mettent la capitale du Wurtemberg en communication directe avec les grands centres et placesde commerce de l’empire d’Allemagne et de l’Autriche. Stuttgard est composée de

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deux parties : la ville ancienne, qui s’étend dans la plaine, et la ville nouvelle, qui s’élève sur des collines voisines, près desquelles sont aussi trois faubourgs. La vue Royale, une des plus belles et des plus animées, sépare les deux parties de la ville. On remarque encore les rues du Neckar, de la Couronne et la rue Frédéric. Parmi ses places publiques, une des plus belles est l’ancienne place du Château, ornée de la statue en bronze de Schiller, par Thorwalrlsen ; citons encore la nouvelle place du Château, sur laquelle s’élève une colonne érigée en l’honneur du roi Guillaume Ier, Parmi les édifices qui décorent la capitale du Wurtemberg, nous

mentionnerons : le vieux château, construction du xvie siècle ; le nouveau château, résidence du roi, avec parc anglais très-vaste ; la cathédrale, construction du xve siècle, surmontée de deux tours et renfermant les caveaux royaux ; l’hôtel de ville, le palais des Princes, le palais des États ; le théâtre ; la bibliothèque royale (200,000 vol.) ; les casernes et la gare du chemin de fer. Stuttgard, dont le nom n’est pas mentionné dans l’histoire avant le xnio siècle, était déjà, à cette époque une place forte assez importante. En 1320, le comte Eberhard, abandonnant la résidence du château de Wurtemberg, en fit la capitale de ses États, titre que cette ville a conservé sous les ducs, puis sous les rois j de Wurtemberg. Jusqu’à la fin du siècle der : nier, son accroissement avait été peu consi■ dérable ; mais depuis les deux derniers rois, | son étendue et sa population ont doublé et au delà. Stuttgard a donné naissance a plusieurs hommes célèbres, parmi lesquels nous citerons : le philosophe Hegel, l’orientaliste Jules Mohl et le sculpteur Danneker.

STOTZ s. m. (stutzz). Métrol. Mesure de capacité usitée à Soleure, pour les liquides, et valant 7’i',97.

STCTZAÏTZA ou KARATOVA, ville de la Turquie d’Europe, dans la Roumélie, sangiac et à 66 kilom. S.-O. de Ghiustendil, entre deux hautes montagnes ; 4,110hab. Fonderie de cuivre, dont le minerai est extrait des montagnes voisines ; ateliers d’ouvrages en cuivre ; mosquées ; églises grecques.

ST(]VE (Johann-Karl-Bertram), homme politique allemand, né à Oaoabriiok en 1798, mort en 1872. Après avoir terminé ses études de droit aux universités de Berlin et de Gœttingue, il se lit inscrire, en 1820, au barreau de sa ville natale. Dès cette époque, il se livra à différentes recherches sur 1 histoire de cette localité et publia Y Histoire d’Osnubrùck (1824), puis une suite de VBistoire d’Osnabruck, d’après des documents officiels (182G). En même temps, il écrivait des articles politiques dans divers journaux. En 1830, Slùve débuta dans la carrière politique proprement dite, par la publication d’une brochure intitulée : Sur la réduction de l’impôt foncier dans le royaume de Hanovre. Elu, l’année suivante, membre des états du Hanovre, il réclama dès le début une constitution, fit partie, comme rapporteur, de plusieurs commissions, développa aux Chambres ses idées économiques sur le commerce et les finances et publia une brochure animée d’un esprit très-libéral, intitulée : État actuel du royaume de Hanovre (1832). Lors de l’avènement au trône d’Ernest-Auguste (1838), il réclama, comme député d’Osnabriick à la seconde Chambre, l’adhésion’du nouveau roi à la constitution de 1833, et fit paraître un écrit très-énergique intitulé : Défense de la constitution de l’État. En même temps, il se joignait aux magistrats dOsnabrùek pour réclamer le maintien des anciennes franchises des états et exiger qu’on rapportât les nouvelles ordonnances. En 1838, il fit de nouveau partie des états, malgré l’opposition simultanée du gouvernement et des adversaires qu’il s’était faits dans le parti libérai. Défenseur constant de toutes les libertés, il fut souvent traduit devant les tribunaux et toujours acquitté par le jury. Chargé, lors des événements de 1848, de former un ministère sous sa présidence, il prit ses collègues dans les rangs des radicaux et commença, de concert avec MAI. Beunigsen, Braun et Diiriiig, son œuvre de rél’ormation politique. D’accord avec le parti progressiste sur les questions de la liberie de la presse, l’abolition du serment et des privilèges, M. Stûve se séparait du parti libéral par ses idées fédéralistes. Opposé à la constitution allemande, encore plus opposé à la suprématie de la Prusse, réclamant sans relâche l’indépendance réciproque des États allemands, ce fut tout k lait contre son gré qu’il signa, en mai 1849, un traité d’alliance avec les États prussiens. La réaction de 1850 amena su. chute ; cependant il l’ut réélu à l’Assemblée des états, et il n’a cessé depuis de poursuivre son intelligente et libérale publique, en dépit de l’opposition constante qui lui a été faite, même au sein de son parti, et des dangers personnels qu’il a courus.

STUVBN (Ernest van), peintre allemand, né à Hambourg en 1657, mort en 1712. Il se rendit en 1075 à Amsterdam et y étudia sous Jean Voorhout, sous Guillaumévan Etet et sous Abraham Mignan. Il cultiva d’abord la peinture de portrait et l’abandonna ensuite pour peindre des tableaux de fleurs et de fruits, et devint célèbre dans ce dernier genre. Mais sa mauvaise conduite le lit emprisonner deux fois et enfiu bannir do sa pa STYL

tria. Il se retira h Harlem, puis à Rotterdam. Il a fait preuve d’un.grand talent dans la représentation des fleurs et surtout des bouquets.

STYGIAISE adj. (sti-ji-è-re — rad. stygie), Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte à la stygie.

— s. f. pi. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, comprenant les genres stygie et chimère.

STYGIAL, ALE adj. (sti-ji-al, a-le). Syn.

de STYGIEN, 1ENNB.

STYGIARIDE adj. (sti-ji-a-ri-de). Entom. Syn. de stygiajre.

STYGIARIÉ, ÊE adj. (sti-ji-a-ri-é). Entom.

Syn. de STYGIAIRB.

STYG1DE s. m. (sti-ji-de). Entom. Syn. de

stïgie ou lomatie, genre d’insectes diptères.

STYGIDIE s. f. (sti-ji-dl — de stygie, et du

fr. eidos, aspect). Entom. Genre non adoptéinsectes diptères, de la famille des tanystomes, tribu des anthraciens,

STYGIE s. f. (sti-jl — du gr. stugios, stygiec). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des bépiahdes, dont l’espèce type habite le midi de la France, y Genre d’insectes diptères, de la famille des tanystomes, tribu des anthraciens, comprenant quatre espèces, qui habitent l’Europe.

STYG1EN, ÎENNE adj. (sti-ji-ain, i-è-nerad. Slyx). Mythol. gr. Qui appartient, qui convient au Styx :

O nuit ! ô jour ! o mânes stygiennes !

J.-B. Rousseau.

I On dit aussi stygial, ale.

~- Ane. chim. Eau stygienne, Nom donné a tous les liquides qui attaquent les métaux.

— Bot. Epithète donnée à quelques plantes qui croissent dans les eaux noires et croupissantes.

STYGNE s. m. (sti-ghné — du gr. stugnos, odieux). Arachn. Genre d’arachnides, de l’ordre des phalangides, comprenant plusieurs espèces, qui habitent l’Amérique du Sud.

STYL s. m. (stil). Ane. pratiq. V. style.

STYLAIRE adj. (sti-lô-re — rad. style). Bot. Qui a rapport au style.

STYLAIRE s, f. (sti-lè-re — du lat. stylus, stylet). Auuél. Genre d’anuélides, de la famille des naïdes, dont l’espèce type habite nos eaux douces.

STYLANDRE s. ra. (sti-lan-dre — de style, et du gr. anêr, mâle). Bot. Syn. de ponostigma, genre d’asclépiadées,

STYLE s. ra. (sti-le — latin stylus, stilus, pour stigtus, d’une racine slig, piquer, qui est dans stimulus, pour sligmutus, aiguillon, et dans instigare, pousser, exciter, stimuler, proprement aiguillonner, de même que dans le grec stizâ, esdgmai, je pique, le gothique stikan, piquer, l’allemand stechen, l’anglais to stick et le russe stegaiu, même sens), Sorte de poinçon ou de grosse aiguille, avec la pointe de laquelle les anciens écrivaient sur des tablettes enduites de cire,

— Littér. Diction, façon particulière dont un écrivain, un orateur exprime sa pensée : Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s’attendait de voir un auteur et on trouve un homme. (Pasc.) Un style grave, sérieux, scrupuleux va fort loin. (La Bruy.) Chacun a son style. (Mme de Sev.) Le style a un sexe, et l’on reconnaîtrait les femmes à une phrase. (Mariv.) Si on enchaîne étroitement ses pensées, si on les serre le style devient ferme, nerveux et concis’. (Buff.) Bien ne s’oppose plus à la chaleur du style que le déiir de mettre partout des traits saillants. (BuS.yLe style, ce n’est rien ou c’est peu de choi.e. (Seduine.) La première loi est de conformer son style o son sujet. (Volt.) Le bon style est dans le cœur. (Dider.) Les anciens ont distingué irois styles : le simple, le sublime et le tempéré. (D’Alemb.) Le style change presque entièrement de nature selon l’éeriuaiu. (M«’e de Staël.) Le style est un accent. (J. de Maistre.) Le stylb n’est pas, comme ta pensée, cosmopolite ; il a une terre natale, un ciel, un soleil à lui. (Chateaub.) Le bon style satisfait à ta fois l’esprit, l’oreille et la raison. (Lévis.) Le style1 est un miroir où se reflètent fidèlement la pensée et le cœur. (A. A-beii.i il n’y a qu’une grande âme qui ose avoir un STYLE simple. (H. Beyle.) Le véritable style épistolaire consiste à écrire absolument comme si l’on parlait. (Boitard.) Le style rose et frais n’est que de l’enluminure. (Cormen.) Les passions sont tout l’homme, bien plus que son style, qui sert presque toujours à le déguiser. (Lamenn.) C’est au style qu’on juge un esprit ; c’est le style qui dévoile sa qualité dominante. (H. Taiue.) Négliger le style, c’est ne pas aimer assez tes idées qu’on veut fnire adopter aux autres. (Déranger.) De toutes les facultés de l’esprit, la plus indéfinissable, selon nous, c’est le style. (Lamart.) Par stylb, j’entends la passion, le naturel, l’âme mise en dehors par la pensée. (Villemain.) Le style est la forme du beau. (V, Hugo.) Quand le style uous démange, plus de laisser aller, ptus.de joie ; il vous faut rentrer dans voire bouge, polir votre mot, trouver voire rime, vous taper le front et vous ronger les ongles. (Ste-Bsuve.) On ne peut nier que le soin du style n’entraîne certains sacrifices de la pensée. (Keuan. J

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Ce style fig.rd dont on fait vanit* Sort du bon caractère et de la vérité.

MOLIÈRE.

Un style trop égal et toujours uniforme En vain brille & nos yeux, il faut qu’il nmiB endorme.

Boileau.

C’est un style éloquent qu’un billet au porteur, Qui vaut mieux qu’un discours rempli de fariboles.

Reunabd.

Sacrifiez à. la simplicité

Le faux éclat d’un style brillante,

Rayon subit, étincelle imprévue,

Qui toujours frappe et jamais ne remue.

Hef.nis.

Il Talent d’écrivain, art d’exprimer sa pensée : N’avoir point de style. Si Aichardson n’a pas de style, il ne vivra pas, parce qu’on ne vit que par le style. (Chateaub.) tl Formes de langage usitées dans certains cas particuliers : Style du palais. Style de chancellerie. Style de notaire, il Style réfugié. Style rude et archaïque, qui devint commun à tous les protestants français réfugiés en Hollande et en Suisse. I) Style lapidaire, Style concis, employé dans les inscriptions : Les verbes auxiliaires, oui allongent et qui énervent tes phrases, rendent ta tangue française peu propre pour le style lapidaire. (Volt.)

— Ane. prat. Manière de procéder en justice ; Le style du Châtelet. Le stylb du parlement. Le style du conseil. Le style de ta chancellerie. Le stylb de* finances. Style de ta cour de Home. (Acad.) Il On écrivait aussi styl,

— Chronol. Vieux style, Manière dont on comptait dans le calendrier, avant la réforme grégorienne, et qui est encore suivie en Grèce et en Russie : On écrit de Moscou, le avril, vîeux style, que.., . Il Nouveau style, Manière dont on compte depuis la réforme grégorienne.

•— B.-arts. Manière particulière à un artiste, à un genre, à une époque : Ce tableau est dans le style de tel maître. Un opéra d’un grand style. On peut considérer l’architecture hellénique comme le prototype de tous les styles d’architecture moderne. (Batissier.) Les ruines ont des harmonies particulières avec leurs déserts, selon le style de leur architecture et tes lieux où elles sont placées*

(Boutard.) Le style roman est plus riche en chapiteaux que le style gothique. (V. Hugo.) La galerie Éorghèse est un des lieux du monde où l’on peut étudier avec le plus de sécurité le style d’un maître. (H. Beyle.) Les apparte~ menis du sultan sont dans un style Louis XIV orientalisé. (Th. Gaut.) Les profils seuls donnent à un monument son style, son individualité, sa date, (Vitet.)

— Fam. Façon d’agir : Il peut bien avoir parlé de la sorte, avoir fait telle chose ; c’est bien là son style. VotVd bien son style. Nous connaissons son style. Nous avons vu son style. Il faudra bien qu’il change de style. (Acad.) Vieux en ce sens, n Mode, manière, genre spécial ; Oh/ oht il parait que ceci est du grand numéro/ une livrée magnifique/ stylb d’hôtel. (Scribe.)

— Gnomoniq. Tige dont l’ombre marque l’heure sur un cadran solaire : Poser un style. Ce style est mal posé. (Acad.) La longueur de l’ombre d’un style, même sur un cadran grossier, indique le moment où le jour finit. (Fr. Arago.)

— Entom. Filet du balancier des diptères.

— Bot. Portion moyenne du pistil, présentant ordinairement la forme d’une colonne.Dans le plus grand nombre des cas, le stylb prolonge l’axe de l’ovaire. (P. Duchartre.) D’ordinaire le style disparait après l’acte de ta fécondation, (Th. de Berneaud.)

— Syn. Style, diction, docution. V. D1C-’ TION.

— Encycl, Littér. Le style, étant la forme, parlée ou écrite, que revêt la pensée, comprend a la fois la diction et 1 èlocution, c’est-à-dire le choix des mots et l’arrangement des phrases ; c’est lui qui donne à l’élocution et à la diction une physionomie propre et qui fait que chaque orateur ou chaque écrivain, tout en exprimant des idées qui peuvent appartenir à tout le monde, à l’aide de mots tirés d’un vocabulaire commun et de tournures de phrases dont le mécanisme est conn.u de tous, imprime cependant à sa pensée un cachet particulier, individuel, qui fait reconnaître son style, bon ou mauvais, parmi cent autres. Tout écrivain a donc un style, son style ù lui, qu’il tient peut-être plus encore de la nature que de l’étude, qui dépend de ses facultés, de sa manière de voir ; l’étude, qui peut perfectionner l’élocution, est impuissante à changer complètement le style. La rhétorique, dont la mission est, en dernier lieu, d’enseigner le style, indiquera bien quelles en sont les qualités générales et particulières ; elle les classera sous différentes rubriques, fera apercevoir la convenance de tel style par rapport à tel ou tel genre littéraire ; mais elle ne peut pas plus donner le style qu’elle ne donne des idées, quoiqu’elle s’oucupe aussi de cellas-ci sous la rubrique invention.

Le style résulte de l’ordre et du mouvement des idées, du choix des expressions, de la tournure plus ou moins rhythinique des phrases ; le style vraiment digne de ce nom n’ea-