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rarement pris d’hémorragie ; il meurt tranquille, quelquefois en se débattant.

Chez le bœuf, le principal symptôme de la splénile est l’enflure du ventre vers l’hypocondre et le flanc gauches, symptôme qui pourrait la faire confondre avec la météorisation de la panse ; mais on parvient sans peine à distinguer ces deux affections. La tuméfaction de la rate soulève les dernières fausses côtes et le flanc gauche, mais elle n’est jamais ni aussi soudaine ni aussi considérable que la météorisation. Ella donne par la percussion un son mat et plein ; le contraire a lieu pour l’expansion des gaz dans la panse, et comme, dans cette dernière circonstance, l’anus ne fuit point saillie au dehors, l’urine n’est pas exprimée continuellement et goutte à goutte ; la respiration, un peu plus fréquente que dans l’état normal, n’est ni courte ni précipitée. Enfin, dans l’engorgement de la rate, les premiers symptômes sont d’abord un peu de gêne dans la marche et l’élévation du flanc et de l’hypocondre gauches ; mais la rumination ne s’est point effectuée depuis le dernier repas quand cet engorgement commence, et, s il se prolonge, les fonctions digestives ne s’exécutent qu’imparfaitement, la rumination ne s’opère qu’à de rares intervalles, les évacuations técales se font avec irrégularité ; les excréments sont expulsés au dehors, ou durs, ou liquides et sans liaison. Ce trouble de la digestion est bientôt suivi de l’irritation de l’estomac et des intestins, et souvent la gastro-entérite vient compliquer la splénile. La terminaison a lieu comme pour le cheval.

Les bêtes il laine atteintes de splénile périssent subitement sans aucun indice de maladie, ou, si le mal s’annonce par quelques symptômes, ils sont les mêmes que dans les chevaux et les bêtes bovines ; les bêtos a laine malades deviennent maigres et ne peuvent plus se soutenir ; elles tombent à genoux, appuient le nez contre terre et meurent ainsi dans les plus fortes convulsions.

Les porcs attaqués sont faibles et inquiets ; ils restent en arrière de la bande, se retirent dans les endroits sombres, humides et solitaires, ou bien cherchent à s’enfoncer sous la paille ; ils mangent peu, boivent beaucoup de tout ce qu’ils trouvent, même les urines et l’eau de fumier ; leur respiration devient Courte ; leur groin est ridé et pâle, souvent brun ; ils font craquer leurs dents ; ils ont la gueule èeuineuse, la peau rouge, brune, quelquefois noire ; souvent ils sont constipés ; quelquefois il leur survient des bubons.

La splénile aiguë réclame l’emploi d’un traitement antiphlogistique énergique ; les émissions sanguines générales ou locales, les fomentations, les cataplasmes, les grands bains, les boissons délayantes, la diète, etc., seront la base de la médication. Si la lièvre prenait le caractère intermittent ou même rémittent, il y uurait lieu de recourir sans retard au suifate de quinine. En même temps, il faut placer les animaux dans un logement qui ne doit être ni trop chaud ni trop froid ; établir une grande propreté et une clarté suffisante ; si la tête mange et rumine encore, lui donner des aliments d’une facile digestion, comme de l’avoine écrasée et arrosée avec du bon vin ; des boissons tièdes ; si l’air est vicié, le puritier en jetant de petits morceaux de salpêtre dans un peu d’acide sulfurique et en plaçant ce mélange en divers points du logement des animaux.

Quant à la splénile chronique, elle succède à l’état aigu, ou bien elle vient compliquer l’engorgement simple de la rate. L’augmentation de volume île cet organe peut être assez considérable pour être reconnue à la seule inspection du flanc gauche ; avec la main, on peut sentir l’organe qui déborde les fausses côtes ; la percussion en indique les dimensions ; la région spléuique est douloureuse à la pression et k la percussion. Le diaphragme et le poumon sont refoulés par la tumeur ; de là un certain de^ré d’oppression. Un épanchement séreux, îju probablement à In compression de la veine porte, se fait quelquefois dans le péritoine. On peut observer aussi l’inhltration séreuse des membres. Ordinairement, on voit se déclarer des mouvements fébriles irréguliers, suivis bientôt d’une véritable fièvre hectique et de la inoit du malade.

Tant que la maladie reste locale, il faut chercher à en obtenir la résolution pur des applications de sang&ues, de ventouses scarifiées, de cataplasmes, do vésicatoires sur lu. région spléuique ; on favorisera l’action de ces moyens par la diète, les boissons délayantes et 1 emploi des préparations alcalines. On sait qu’indépendamment de son action dynamique pour couper la lièvre, le quinquina exerce encore sur la rate une influence directe, qui se manifeste par la détumescence de l’organe ; on aurait donc encore ici recours à ce médicament contre l’engorgement de la rate, alors même que lu lièire ne reviendrait pas périodiquement.

SPLÉNIUS s. m. (splé-ni-uss — du gr. splémon, compresse). Anat. Muscle situé à la partie postérieure du cou et supérieure du dos, et ayant la forme allongée et aplatie d’une compresse.

— Adjectiv. : Muscle splénius.

— Encycl. Ce muscle a été nommé mastoïdien postérieur. Il s’étend des apophyses épineuses des quatre ou cinq premières vertetnes dorsales et des dru/, d- rnicre ;, verte . SPOD

bres cervicales jusqu’aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de l’atlas et de l’axis et jusqu’à la face externe de l’apophyse mastoïde. Il se trouve ainsi plus ou moins complètement divisé en deux portions : l’une, inférieure et externe, porte le nom de splénius du cou ou dorso-trachélien ; l’autre, supérieure, constitue le splénius de la tête. Ce muscle puissant est recouvert par le trapèze, le rhomboïde, le petit dentelé posté* rieur et supérieur et un peu par le sternocléido-mastoïdien. Il recouvre le grand et le petit complexus, ainsi que le long dorsal et le transversaire du cou. Si les deux splénius de chaque côté se contractent simultanément, ils portent la tête en arrière ; si l’un d’eux se contracte seul, il incline la tête de son côté et fait exécuter au cou un mouvement de rotation dans le même sens.

SPLÉNOCÈLE s. f- (splé-no-sè-le — du gr. splén, rate ; kêlê, tumeur). Chir. Hernie de la rate.

SPLÉNOGRAPHE s. m. (splé-no-gra-ferad. splénoùraphie). Celui qui s’occupe de splénographie.

SPLÉNOGRAPHIE 8. f. (splé-no-gra-fidu gr. sptén, rate ; grapluS, j’écris). Description de la rate.

SPLÉNOGRAPHIQUE adj. (splé-no-gra-fike — rad. splénographie). Qui appartient à la splénographie.

SPLÉNOÏDE adj. (splé-no-i-de — du gr. splén, rate ; eidos, aspect). Anat. Qui a l’apparence de la rate : Tissu splÉNOïdë.

SPLÉNOLOGIE s. f. (splé-no-lo-jî — dugr. splênf rate ; logos, discours). Traité sur la rate.

SPLÉNOLOGIQUE adj. (splé-no-lo-ji-kerad. splénologie). Qui appartient, qui a rapport à la splénologie.

SPLÉNOLOGISTE s. m. (splé-DO-lo-ji-ste — rad. splénologie). Auteur d une splénologie. Il On dit aussi splénologub.

SPLÉNONCIE s. f. (splé-non-s) — du gr. splén, rate ; oykos, tumeur). Pathol. Tuméfaction de la rate.

SPLÉNOPARECTAME S. f. (splé-tio-pa-rèkta-me — du gr. splén, rate ; pare/clama, extension excessive). Pathol. Développement excessif de la rate, il Peu usité.

SPLÉNOPATHIE S. f. (sp)é-no-pa-ll — du gr. splén, rate ; pathos, souffrance). Pathol. Maladie de la rate.

SPLÉNOPHRACTIQUE adj. (splé-no-frakti-ke — rad. splénophraxie). Pathol. Qui appartient k la splénophraxie.

SPLÉNOPHRAXIE s. f. (splé-no-fra-ksîdu gr. splén, rate ; emphrassd, j’obstrue). Pathol. Obstruction de la rate.

SPLÉNORRHAGIE s. f. (splé-nor-ra-jîdu gr. splén, rate ; rhégnumi, je fais éruption). Pathol. Hémorragie de la rate.

SPLÉNOTOMIE s. f. (splé-oo-to-mï — du gr. splén, raie ; tome, section). Anat. Dissection de la rate.

SPLÉNOTOMIQUE adj. (splé-no-to-mi-ke ■— rad. splénolonue). Anat. Qui appartient à la splenotoinie.

SPLITGERBère s. f. (spli-tjèr-bè-re — de Splitgerber, natur. allem.). Bot. Genre de plantes, de la famille des urticées.

SPLDGEN, village de Suisse, dans le canton des Grisons, à 36 kilom. S.-O. de Coire, au pied de la montagne de son nom, dans le Bheinwald, sur la rive gauche du Rhin postérieur ; 494 hab. La position de ce village, à la jonction des deux routes du Bernardino et du Splugen, lui donne une certaine activité commerciale. Près de l’église paroissiale, on remarque les ruines du vieux château nommé Zur-Burg.

SPLUGEN, montagne de la chaîne des Alpes méridionales, située entre la vallée suisse du Rheinwald et la vallée italienne de San-Giacomo, à l’E. du col du Bernardino, traversée par une route dont le point culminant est élevé de 2,150 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce passage, un des plus anciennement connus de la chaîne des Alpes, rendu praticable au xve siècle pour les bètes de somme, fut pendant le moyen âge une des routes les plus fréquentées entre la Suisse et l’Italie. Eu 1800, une armée française, sous la conduite de Macdonald, traversa, le Splugen et eut beaucoup u souffrir des avalanches et du mauvais état de la route. De 1818 à 1823, le gouvernement autrichien (alurs maître de la Lombardie) et celui des Grisons ont transformé ce chemin de mulets en une magnifique route pour les voitures, qui rivalise avec celle du Simplon, du Bernardino et du Saint-Gothard.

SPODE s. f. (spo-de — du gr. spodos, cendre). Ane. chim. Nom donné autrefois à l’oxyde de zinc obtenu par sublimation, eu calciuaut la tutliie. Il Ivoire calciné à blanc.

SPODIOPOGÛN s. ni. (spo-di-o-po-gondu gr. spodios, cendré ; pôgôn, barbe). Bol. Syn. d’tscuÈMoN, genre Ue graminées.

SPODITE s. f. (spo-di-te — du gr. spodos, cendre). Miner. Cendre volcanique ;.

SPODOCÉPHALE adj. (spo-do-sé-fa-ledu gr. spodos, cendre ; kepkulê, tête). Zoul. Qui a la tête d’un gris cendré.

SPODOMANCIE s. f. (spo-do- ; r.an-sî — du

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gr. spodos, cendre ; manteia, divination). Divination qu’on pratiquait au moyen de la cendre.

SPODOMANCIEN, IENNE s. (spo-do-mansi-ain, i-è-ne — rad. spodomancie). Personne qui pratiquait la spodomancie,

— Adjectiv. Qui a rapport à la spodomancie : Pratiques spodomanciennes.

spodumène s. m. (spo-du-mè-ne — du gr. spodoumenos, couvert da cendre). Miner. Silicate d’alumine et de soude.

— Encycl. Le spodumène est un silicate double d’alumine et de soude, dans la proportion de 3 équivalents du premier et l du second ; il renferme, en outre, de faibles quantités ou de simples traces de potasse, de chaux, de magnésie et d’oxyde de fer. Sa composition chimique le rangerait près do l’oligoclase, tandis que, par ses caractères extérieurs, il se rapproche plutôt du triphane, dans lequel la Soude est remplacée par la lithine. C est une substance d’un gris verdâtre, à éclat gras et nacré, ne cristallisant pas, mais susceptible de se cliver parallèlement aux pans a’un prisme rhomboïdal ; elle est rayée par une pointe d’acier ; sous le chalumeau, elle se boursoufle et fond en un verre incolore. On rencontre le spodumène à Danvills-Zoll, près de Stockholm.

SPOEKKEN, général tchèque. V. SpoRK.

SPOFFORTE (Reginald), musicien anglais, né à Southeweli, près de Nottiiigham, en 1768, mort en 1826. Il doDiia des leçons de piano à Londres, composa divers morceaux igtees) qui eurent du succès et obtint, en 1793, lu médaille d’or au concours ouvert pur une société philharmonique, le Catch-Club.

SPOGGODIE s. f. (spo-go-dl — du gr. spoggion, éponge). Zooph. Genre dé polypiers alcyoniens, réuni par plusieurs auteurs aux nephthées.

SPOGGOSTYLE s. Va, (spo-gO-Sti-le — du gr. spoggos, éponge, et de style). Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des tanystomes, tribu des bombyliers.

SPOHN (Théophile - Leberecht), orientaliste allemand, né à Eisleben en 1756, mort à Wittemberg en 1794. Il fut successivement prédicateur» Leipzig, prorecteur du gymnase de Dorlmund, puis professeur de théologie à Wittemberg. On posséda de lui : Wte dit ; seele nach dem tode wirke {Comment l’âme agit après sa mort) [Dortmuud, 1791, in-4oj ; Jeremias vates (Leipzig, 1794, in-8uJ.

SPOHN (Frédéric-Auguste-Guillaume), philologue allemand, fils du précédent, né à Dortmund en 1792, mort à Leipzig en 1824. Après avoir étudié la philologie à Wittemberg, il fit, à partir de 1815, des cours à Leipzig, où il devint, en 1819, professeur de littérature ancienne. Spohn s’adonna avec passion à l’étude de la géographie et de l’histoire littéraire des anciens et commença à se faire connaître par des dissertations qui attestent une remarquable érudition et une rare sagacité. Il fit paraître notamment : De agro Trajano in carminibus homericis descripto (Leipzig, 1814, in-8o), dissertation sur le territoire troyen tel qu’il est décrit dans les poèmes d’Homère ; De extrema Odysseæ parte (1819-1821, 3 part. in-8o); Lectiones Theocritæ (1824, in-4o), et se livra à d’ingénieuses recherches pour déterminer l’ordre chronologique des élégies de Tibulle. Spohn avait publié, en outre, quelques savantes éditions, lorsqu’il fut amené à s’adonner au déchiffrement des hiéroglyphes, et à chercher à expliquer la fameuse inscription de Rosette. Considérant comme erronée la marche suivie par ses devanciers, il en adopta une toute nouvelle et prétendit avoir lu en entier l’inscription ; mais la version, ainsi que la méthode qu’il proposa, n’a point été admise par les égyptologues. Épuisé par l’excès de travail, Spohn mourut au moment où il achevait un ouvrage qui a été publié après sa mort par un de ses élevés, M. Seyffælt, sous le titre de : De lingua et litteris veterurn Egyptiorum specimen (Leipzig, 1825, in-4o).

SPOlin (Louis), compositeur et virtuose allemand, né à Brunswick le 5 avril 1784, mort à Cassel le 22 octobre 1859. Il montra dés sa plus tendre jeunesse de rares dispositions pour la musique. Les leçons des professeurs Maucourt et François Eck tirent de lui Un habile violoniste. II accompagna ce dernier eu Russie, visita seul, en 1804, la France, l’Allemagne du Sud et l’Italie, et s’acquit, à Vienne surtout, lu réputation d’un violoniste de premier ordre et d’un compositeur distingué. Tour à tour maître de chapelle du duc de Brunswick, du duc de Saxe-Gotha, chef d’orchestre du théâtre Ander- Wienn, à Vienne, où il a composé son opéra de Faust, qui a longtemps occupé la scène allemande, ISpobr fut appelé à diriger la musique du théâtre de Francfort-sur-le-Mein et se fixa enfin, en 1822, en qualité de maître de chapelle, à la cour électorale de Hesse-Cassol, où il est resté jusqu’à su mort. Cet urtiste, qui, dans un voyage à Paris eu 1822, s’était fait entendre en public et dans plusieurs séances de quatuor sans y produire, comme violoniste, une bien grande sensation, avait été plus heureux à Londres, où il avait séjourné pendant quelque temps avant de s’établir à Cassel. L’accueil brillant qu’il avait reçu le ramena plusieurs fois en Angleterre ;

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il y trouva toujours auprès de !« haute société une faveur toute particulière dont les journaux se sont faits 1 écho. Il fut élu, en 1849, correspondant de l’Institut de France. Spohr, qui, si Weber n’était pas venu, aurait occupé le premier rang peut-être sur la scène lyrique de son pays, s est fait, comme violoniste et compositeur, une célébrité au-dessus des caprices de la mode. Chef d’une école do violon qui a produit d’excellents artistes et dont il a exposé les principes dans un ouvrage spécial, Principes d’une école de violon (Vienne, 1831), il avait une manière large et vigoureuse qui a été adoptée par un grand nombre d’élèves distingués. Il a écrit beaucoup de musique instrumentale, de musique religieuse et des opéras, dont le plus célèbre, regardé comme son chef-d’œuvre, est Jessonda (1828). Compositeur essentiellement allemand par le caractère de ses idées mélodiques, l’originalité de sa forme, le coloris de son instrumentation et par son harmonie travaillée, il se rattache au grand mouvementqui a produit Beethoven, Weber, Wendelssohn et, en dernier lieu, Robert Schumann. Outre Faust et Jessonda, on a de lui, entre antres opéras : Alrwia, le Duel des amants, Zémire et Azor (1818) ; l’Esprit des montagnes (1825) ; Pietro von Albano, l’Alchimiste, les Croisés, regardés comme des œuvres hors ligne ; des oratorios : le Dernier jugement ; les Dernières choses ; la Dernière heure du Sauveur ; la Chute de Babylone, particulièrement goûtée en Angleterre ; la cantate Y Allemagne délivrée ; plusieurs Grandes symphonies, dont une pour deux orchestres ; un Oltetlo et un Nonetlo, souvent cités ; des Doubles quatuors pour quatre violons, deux altos et deux violoncelles ; deux Symphonie» pour deux violons ; une assez grande quantité do Concertos pour violon ; des Quintetti, des Quatuors, des Duos, des Pots-pourris pour violon, avec accompagnement d’orchestre ou de quatuors ; des Sonates pour harpe et violon ; des Hondas, des Fantaisies pour la harpe, des Variutions, etc.

SPOLÈTE, la Spoletum des Romains, nommée Spoleto par les Italiens, ville du royaume d’Italie, dans la province de l’Ombrie, ch.-l. du district de son nom, à 1G5 kilom. S.-E. do Naples, à 124 kilom. N. de Rome, au pied d’une montagne des Apennins ; 19,936 hab. Archevêché ; Collège. Fabrique de chapeaux, draps et cuirs. Commerce de blé, vins, raisins secs, cuirs, chevaux et truffes récoltées dans les environs. Spolèie est bâtie sur un sol inégal, où l’on a cru reconnaître le cratère d’un volcan éteint ; les rues sont généralement fort étroites et irrégulières. On y remarque une belle cathédrale des premiers temps de la Renaissance, et dont le chœur est orné du fresques remarquables, exécutées par Filippo Lippi. Mais les curiosités les plus intéressantes de cette ville sont les restes de ses anciens monuments ; ces ruines vénérables sont celles d’un théâtre antique, d’un palais construit par Theodoric et restauré par Narsès ; les soubassements d’un temple de la Concorde, sur lesquels s’élève l’église du Crucifix ; enfin les restes d’un magnifique pont qui était soutenu par 24 piliers et qui avait 195 mètres de longueur sur 130 de hauteur ; il traversait la Maggiora, torrent impétueux qui coule entre la ville et la montagne. Ce qui en subsiste encore sert aujourd’hui d’aqueduc.

Spolète, ancienne capitale de Villumbres, était à l’époque romaine plus florissante et plus importante que de nos jours. Après la bataille de Trasimène, Annibal fut contraint de se retirer devant la courageuse résistance des habitants de Spolète ; mais* cette ville tomba au pouvoir des Goths en 572 et devint alors le chef-lieu d’un duché lombard qui fut, à partir du Xie siècle, tributaire des empereurs. Saccagée par Frédéric Barberousse, elle fut détruite de nouveau par les Pérugins en 1324. Elle eut, en outre, beaucoup à souffrir de plusieurs tremblements de terre, surtout de celui de 1767. Sous Napoléon 1er, elj8 fut le chef-lieu du département du Trasimèiie.

SPOLETI (Pierre-Laurent), peintre italien, né à Finale, près de Gênes, eu 1080, mort en 1726. Il était élevé de Dominique Piola et lit à Madrid d’excellentes copies de tubleaux de Murillo, de Titien et d’autres maîtres. Dans l’église de Saiut-Blaise, dans sa ville natale, on trouve de lui d’excellentes copies de la Transfiguration de Raphaël et de l Ascension de ta sainte Vierge de Rubens. Spoleti a peint aussi des portraits.

SPOL1ARIUM s. m. (spo-li-a-ri-ommmot lat. dérivé de spoliare, dépouiller). Antiq. rom. Chambre des thermes ou les baigneurs se dépouillaient de leurs vêtements. Il Lieu situé dans le vois’nage d’un amphithéâtre, où l’on dépouillait les cadavres des gladiateurs et où l’on achevait les combattants qui avaient été blesses mortellement.

SPOLIATEUR, TRICE s. (spo-li-a-teur, tri-se — lat. spoliator ; de spoliare, dépouiller). Personne qui spolie, qui dépouille par violence ou par ruse : Nos avocats célèbres empruntèrent à la littérature cet art qui fit de l’éloquence l’effroi du spoliateur et le bouclier du faible. (Lemercier.)

— Adjectiv. Qui dépouille, qui produit la spoliation : Un acte sfoliatbur. Une mesure 6POUAT&ICE. Un gouvernement spquatëvb.