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l’on verra combien de fuits authentiques de ce genre, dont on ne se rendait pas compte, ont eu lieu non-seulement la nuit, pendant le sommeil, mais en plein jour et à l’état de veille ie plus complet. Jadis on regardait ces fuits comme surnaturels et merveilleux, et on le3 attribuait à la magie et à la sorcellerie ; aujourd’hui les incrédules les mettent sur le compte de l’imagination ; mais depuis que la science spirite en a donné la clef, on sait comment ils se produisent et qu’ils ne sortent pas de l’ordre des phénomènes naturels...

« Les esprits se communiquent généralement avec plaisir et c’est pour eux une satisfaction de voir qu’on ne les a pas oubliés ; ils décrivent volontiers leurs impressions en quittant la terre, leur nouvelle situation, la nature de leurs joies et de leurs souffrances dans le monde où ils se trouvent : les uns sont très-heureux, d’autres malheureux, quelques-uns même endurent d’horribles tourments, selon la manière dont ils ont vécu et l’emploi bon ou mauvais, utile ou inutile qu’ils ont fait de la. vie. En les observant dans toutes les phases de leur nouvelle existence, selon la position qu’ils ont occupée sur la terre, leur genre de mort, leur caractère et leurs habitudes comme hommes, on arrive à une connaissance sinon complète, du moins assez précise du monde invisible pour se rendre compte de notre état futur et pressentir le sort heureux ou malheureux qui nous y attend...

Le spiritisme a eu son point de départ, en France, dans le phénomène vulgaire des tables tournantes ; mais comme ces faits parlent plus aux yeux qu’à l’intelligence, qu’ils éveillent plus de curiosité que de sentiment, la curiosité satisfai-te, on s’y est d’autant moins intéressé qu’on ne les comprenait pas. 11 n’en a plus été de même quand la théorie est venue en expliquer la cause ; quand surtout on a vu que de ces tables tournantes, dont on s’était un instant amusé, sortait toute une doctrine morale parlant à l’âme, dissipant les angoisses du doute, satisfaisant à toutes les aspirations laissées dans le vague par un enseignement incomplet sur l’avenir de l’humanité ; les gens sérieux ont accueilli la nouvelle doctrine comme un bienfait, et dès lors, loin de décliner, elle a grandi avec une incroyable rapidité...

■ Le spiritisme n’apprend rien de nouveau, c’est vrai ; mais n’est-ce rien que de prouver d’une manière patente, irrécusable l’existence de l’âme, sa survivance au corps, son individualité après la mort, son immortalité, les peines et les récompenses futures ? Que de gens croient à ces choses, mais y croient avec une vague arrière-pensée d’incertitude, et se disent dans leur for intérieur : « Si pourtant cela n’était pas I » Combien ont été conduits il l’incrédulité parce qu’on leur a présenté l’avenir sous un aspect que leur raison ne pouvait admettre ! N’est-ce donc rien pour le croyant chancelant de pouvoir se dire : ■ Maintenant je suis sûr I » pour l’aveugle de revoir la lumière ? Par les faits et parla logique, le spiritisme vient dioHper l’anxiété du doute et ramener à la foi celui qui s’en était écarté ; en nous révélant l’existence du monde invisible qui nous entoure et au milieu duquel nous vivons sans nous en douter, il nous fait connaître, pat l’exemple de ceux qui ont vécu, les conditions de notre bonheur ou de notre malheur avenir ; il nous explique la cause de nos souffrances ici-bas et le moyen de les adoucir. Sa propagation aura pour effet inévitable la destruction des doctrines matérialistes qui ne peuvent résister à l’évidence. L’homme, convaincu de la grandeur et de l’importance de son existence future, qui est éternelle, la compare à l’incertitude de la vie terrestre, qui est si courte, et s’élève par la pensée au-dessus des mesquines considérations humaines ; connaissant la cause et le but de ses misères, il les supporte avec patience et résignation, parce qu’il sait qu’elles sont un moyen d’arriver à un état meilleur. L’exemple de ceux qui viennent d’outre-tombe décrire leurs joies et leurs douleurs, en prouvant la réalité de la vie future, prouve en même temps que la justice de Dieu ne laisse aucun vice sans punition, ni aucune vertu s : uis récompense. Ajoutons enfin que les communications avec les êtres chéris que l’on a perdus procurent une douce consolation en prouvant non-seulement qu’ils existent, mais qu’on en est moins séparé que s’ils étaient vivants et dans un pays étranger...

Au point de vue religieux, le spiritisme a pour base les vérités fondamentales de toutes les religions : Dieu, l’âme, l’immortalité, les peines et les récompenses futures ; mais il est indépendant de tout culte particulier. Son but est de prouver à ceux qui nient ou qui doutent que l’âme existe, qu’elle survit au corps, qu’elle subit après la mort les conséquences du bien ou du mal qu’elle a fait pendant la vie corporelle ; or, ceci est de toutes les religions.

Comme croyance aux esprits, il est également de toutes les religions, de même qu’il est de tous les peuples, puisque partout où il y a des hommes il y a des âmes ou esprits ; que les manifestations sont de tous les temps et que le récit s’en trouve dans toutes les religions sans exception. On peut donc être catholique grec ou romain, protestant, juif ou musulman et croire aux manifestations

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des esprits et par conséquent être spirite ; la preuve, c’est que le spiritisme a des adhérents dans toutes les sectes.

« Comme morale, il est essentiellement chrétien, parce que celle qu’il enseigne n’est que le développement et l’application de celle du Christ, la plus pure de toutes, et dont la supériorité n est contestée par personne, preuve évidente qu’elle est la loi de Dieu ; or, la morale est à l’usage d« tout le monde. >

Tel est le résumé de l’enseignement spirite. On ne peut pas dire que la doctrine soit obscure : elle est au contraire d’une entière clarté, d une clarté bien supérieure à celle de beaucoup de livres émanés de philosophes plus sérieux. Mais cette clarté plénière, cette assurance magistrale, ce toD convaincu, ces affirmations catégoriques sont justement ce qui nous instruit Te plus sur la nature du spiritisme. Ce n’est point une doctrine de recherche, de réflexion, de méditations, où l’on essa}’e de rendre compte péniblement et lentement de choses difficiles à comprendre ; c’est un système construit de toutes pièces, par inspiration, sans nulle connaissance des lois physiques, de la constitution positive des choses, ni de l’enchaînement réel des phénomènes. C’est une religion, et comme toutes les religions celle-ci prétend se fonder en dépit de la raison et de la logique ; il faut que ses adeptes disent comme saint Augustin : Credo quia absttrdum. Cela n’empêche pas ces adeptes d’être fort nombreux, et par moments, lorsqu’un procès, par exemple, permet d’en passer une revue sommaire, on est tout étonné de la quantité de gens dont le cerveau travaille à vide sur ces idées creuses. Pour satisfaire aux besoins de ce public spécial, il a été créé des journaux, parmi lesquels il faut citer : la Revue spirite, journal d’études psychologiques, fondé à Paris sous « la direction d’Allan Kardec et rédigé par lui jusqu’à sa mort, survenue en mars 1869 ; 'Avenir, moniteur du spiritisme ; la Vérité, journal du spiritisme ; la Ruche spirite bordelaise ; Revue de l’enseignement des esprits ; le Sauveur des peuples, journal du spiritisme, publié aussi à Bordeaux ; l’Echo d’outretombe, publié à Marseille ; la Revue spirite d’Anvers, etc. Les ouvrages d’Allan Kardec, le Livre des esprits (1853, in-12), qui n’a pas eu moins de treize éditions et ou nous avons pris les extraits donnés dans cet article ; le Livre des médiums, guide des médiums et des évocaleurs (1865, in-i2°) ; le Spiritisme à sa plus simple expression (1865, in-12), brochure destinée à répandre la doctrine dans les masses populaires, servent nécessairement de vade-mecuinaux auteurs de toutes ces élucubrations. Il y a eu de plus diverses sociétés, entre autres la Société parisienne des études spirites, qui fonctionnèrent de 1868 à 1870 et donnèrent des séances plus ou moins publiques. Une jeune fille de quatorze ans, dit-on, a publié ('Histoire de Jeanne Z ?«rc, dictée par la Pucelle elle-même ; d’autres ont fait parler de la même manière d’autres grands personnages, et on compte aujourd’hui une centaine d’opuscules ou de mélanges de même provenance. Il n’est pas jusqu’à un président de tribunal de commerce qui n’ait publié des fables dictées par un esprit et écrites par un guéridon.

Est-il besoin de dire que, si le spiritisme a ses croyants intrépides, ces crédules adeptes sont dupés comme des Cassandres de comédie par d’effrontés charlatans ? C’est ce qui est apparu clairement pour tout le monde, Sauf pour les dupes, dans divers procès en police correctionnelle, mais jamais avec une évidence plus manifeste que dans le procès dit des photographies spirites (7° chambre ; 16 et 17 juin 1875). On vit là tout un personnel impayable de dupes et de fripons. Un sieur Leymarie, qui, après la mort d’Allan Kardec, avait pris la direction de la Revue spirite, avait joint à ce petit commerce de librairie une industrie plus productive. Associé à un photographe nommé Buguet et à un médium américain du nom de Firmann, il se faisait fort d’évoquer les ombres des personnes décédées et d’en livrer, au prix de 20 francs, la photographie. Le client entrait dans la boutique : on le priait de penser fortement a la personne dont il voulait posséder l’image ; Firmann opérait des passes magnétiques sur la tête de Buguet ; Buguet hérissait sa chevelure d’un air inspiré, faisait poser le client devant l’appareil, et quelques minutes après on montrait à lu dupe émerveillée su propre image, derrière laquelle apparaissait celle d’une forme vague et indécise, ayant l’apparence d’un spectre enveloppé d’un suaire, dont la tête seule se dégageait plus ou inoins confusément. Ce qu’il y a de plus merveilleux, c’est que les clients, pour la plupart, reconnaissaient parfaitement, dans ce spectre, qui un frère, qui un oncle, qui une tante, et se retiraient aveu la précieuse image, parfaitement convaincus de la puissance évocatrice du photographe. Quelques-uns, dont les indications sans doute avaient manqué de précision, furent tout étonnés, ayant voulu évoquer l’ombre d’une tante, de voir derrière leur image celle du sapeur de Thérésa et, moins crédules que les autres, flairèrent une escroquerie. La justice eut à intervenir. Buguet fit des aveux et dévoila tout le mystère. L’évocation des spectres se faisait à l’aide de poupées sans tête, drapées à l’avance d’un morceau de mousseline en guise de suaire et

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renfermées dans un coffre ; dos têtes de toutes sortes, découpées dans de vieilles photographies, têtes d’enfants, de jeunes filles, de vieilles femmes, d’hommes à barbe, étaient rangées par catégories dans divers compartiments du coffre. Quand un client se présentait, la caissière le faisait préalablement causer un peu dans l’antichambre et en tirait, sans avoir l’air, des indications suffisantes sur l’ombre a évoquer. D’après ces indications, ia photographie du client étant obtenue, on transportait le cliché dans une chambre voisine, comme pour le soumettre aux manipulations ordinaires, et en réalité pour y ajouter l’image spectrale, obtenue a l’aide d une des poupées à laquelle on ajoutait une tête prise au hasard dans le tas des têtes de femmes, d’enfants ou de vieillards. Il fut de plus prouvé que, dans diverses séances de spiritisme données par Leymarie et Firmann, où l’on avait entendu des musiques mystérieuses, senti des mains surnaturelles voltiger sur les têtes, évoqué les ombres d’un jeune inca et de l’empereur Maximilien, c’était Firmann en personne, diversement costumé, qui avait joué tous ces rôles de spectre. Ce n’était pas bien difficile ; par exemple, pour représenter un inca, il se mettait à genoux, couvert d’un voile noir, et croquait des noix sans rien dire, en roulant des yeux effrayés ; les adeptes se retiraient convaincus qu’ils avaient vu l’ombre d’un inca. Appelés comme témoins, ils montrèrent la même conviction inébranlable, même après qu’on leur eut dévoilé la supercherie de Buguet et de ses confrères-, fait voir la boite aux esprits, expliqué tout le mécanisme de la photographie spectrale. Quelques passages des dépositions méritent d’être conservés à titre de curiosité :

M. le comte de Bullet (quarante-six ans). Je suis allé chez Buguet et dans l’image qu’il m’a livrée j’ai très-positivement reconnu le portrait de ma sœur ; je suis parfaitement convaincu que c’est son image.

M. le substitut. Mais on vous a montré la tête découpée à l’aide de laquelle on a obtenu cette image.

Le témoin. Pour moi, cela n’est rien. La ressemblance est incontestable ; je suis convaincu de la réalité du portrait.

M. le substitut. Mais, dans l’enquête, on a fait l’opération devant vous, on a manœuvré la poupée en votre présence. Le témoin. Ce n’est pas le même cliché. Le président. Que dire pour combattre votre crédulité ? La preuve est acquise que les procédés n’ont rien de surnaturel, que les moyens sont frauduleux, que vous êtes dupe de vos illusions. Voici la tête à l’aide de laquelle on a obtenu le portrait de votre sœur.

Lk témoin. Non ; cela ne ressemble pas à ma sœur.

Le président. Ne vous a-t-on pas fait apparaître un prince indien ? ’ Le témoin. Non ; un inca. Le président. Et l’empereur Maximilien ?., . Cela vous a coûté 4,000 ou 5,000 francs.

M’e Marie de Veh (dix-neuf ans). Je suis allée chez Buguet pur curiosité ; j’ai demandé une apparition ; il est venu deux esprits, un ami et un oncle. Le président. Que vous avez reconnus ? Le témoin. Parfaitement. Le président. Et cependant Buguet avoue qu’il n’est pas un médium, qu’il n’est que photographe. N’y a-t-il pas eu d’illusion de votre part ?

Le témoin. Non, monsieur ; je les ai parfaitement reconnus.

Le président. Vous avez devant vous la boîte aux esprits. On les tire de là, voyezvous ? Est-ce que vous persistez à y croire ? Le témoin. Oui, monsieur. M. de Veh, père du précédent témoin, explique qu’il a conduit sa fille chez Buguet sur la recommandation du prince de Wittgenstein, « un spirite convaincu comme nous tous, » dit-il. Nous avons tous reconnu le portrait, ajoute le témoin ; tout le monde s’est écrié : à C’est notre Charles ! ••

Le président. Eh bien, vous avez devant vous la boite de laquelle on tire les esprits. Le témoin. M’a-t-on fait venir ici pour me dire que j’étais un imbécile ?

Le président. Non ; mais pour vous dire qu’on en voulait à votre bourse.

Lis témoin. Jamais on ne m’a demandé d’argent.

Le président. C’est que l’on comptait sur votre générosité, et elle a été grande.

M. Jacques Dessenon, marchand de tableaux (cinquante-quatre ans). Je ne voulais pas croire aux photographies spirites ; pour eu avoir le dernier mot, j’allai chez M. Buguet, et à d.eux reprises il me donna des épreuves très-mauvaises. Je manifestai mon mécontentement à un certain M. Scipion qui se trouvait là et qui me dit être un très-fort médium. Eh bien, lui dis-je, demandez à M. Buguet de me faire poser une troisième fois et ajoutez vos forces magnétiques aux nôtres pour l’évocation. Il y consentit. L’épreuve fut des plus extraordinaires. L’image était double et les deux n’étaient pas semblables ; dans l’une, j’avais une tête de mort sur les genoux. La ressemblance de ma femme était telle que ma cousine, qui était à son lit de mort, jeta un cri de surprise et d’admiration en voyant l’image. Mes enfants s’écrièrent : « C’est mnman I »

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Le président. Buguet, est-ce que vous n’avez pas employé vos procédés ordinaires ?

Buguet (suuriant). Si cette ressemblance existait, c’est l’effet du hasard. Quant à la tête de mort que monsieur a vue, c’est le nli du voile qui a produit confusément cet effet.

Les nombreux adeptes présents à l’audience levaient les épaules de pitié en voyant la boîte aux esprits, et leurs regards semblaient reprocher à Buguet de renier sa puissance de médium. Ils voyaient dans les accusés des hommes surhumains, qu’on allait envoyer au martyre ; on se contenta de les envoyer en prison.

Quoiquo le spiritisme semble maintenant décliner, cette dernière affaire a montré suffisamment qu’il est encore bien répandu et qu’il a des adeptes fervents dans toutes les classes de la société. En laissant de côté les charlatans plus ou moins adroits qui spéculent sur la crédulité des dupes, pour ne nous occuper que des croyants fidèles, des adeptes convaincus, il y a lieu, non point d’apprécier le spiritisme, on ne juge point en elles-mêmes d’aussi tristes folies, mais de l’expliquer et de lui assigner une place dans le cadre des maladies mentales. Il n’y a, en effet, pas d’autre terme que celui de folie pour caractériser ces aberrations incroyables qui ne le cèdent à aucune de celles de lu sorcellerie ou de la magie. Les spirites sont des hallucinés qui donnent une existence réelle et objective aux conceptions imaginaires et subjectives de leur esprit. Chez eux, l’image formée spontanément dans le cerveau a plus d’intensité que l’image qu’y forment les corps extérieurs, et alors leurs visions deviennent pour eux plus réelles que les réalités extérieures. Tout ici est affaire de cerveau sain ou de cerveau malade. Un cerveau sain agit d’après la réalité extérieure ; un cerveau malade ne voit pas celle-ci et n’écoute que les suggestions de l’imagination, plusactive que les impressions venues de l’extérieur. Les spirites voient au dehors et extérieurement les images de leur esprit, absolument comme on les voit dans le rêve. Ce sont des hallucinés, et l’hallucination permanente est de la folie. La plupart du temps, ce sont des gens très-sincères et qui ont réellement cru voir ce qu’ils disent avoir vu. Leur bonne foi ne saurait être mise en doute, pas plus que celle des fous qui racontent les histoires les plus extraordinaires, pas plus que celle des gens crédules qui pensent avoir été témoins de faits miraculeux.

SP1RITISTE adj. (spi-ri-ti-ste — rad. spirite). Qui a rapport au spiritisme : Hallucinations, jongleries spiritisTES.

SP1RITO (Lorenzo Gualtieri, dit), poUte italien, né à Pérouse vers U30, mort vers la fin du xvo siècle. Il était secrétaire du condottiere Niccolo Piccinino, et les satires nu style vigoureux et mordant qu’il dirigea contre le clergé eurent un grand retentissement. L’une d’elles lui valut, en 1457, une condamnation à un an de prison et à l’amende. Ses principaux écrits sont : Sorti (Vicence, 1473, in-fol. ; trad. en français, 1528, in-4u) ; Allro Marte (Vicence, 1489, iii-fo !,), poëinc épique, dont Piccinino est le héros ; lie spirititalibus ascensionibus (Montserrat, 1499). Ou lui doit encore une traduction des Métamorphoses d’Ovide (1519, in-go) ; des sonnets, des poésies, etc.

SPIRITOSO adv. (spi-ri-to-zo — mot ital. formé de spirito, esprit). Mus. Avec entrain et expression.

SPIRITUAL1SATION s. f. (spi-ri-tu-a-li-zasi-on — rad. spirilualiser). Action de spiritualiser ; interprétation au sens spirituel et non au sens physique.

— Chim„ Action d’extraire des liqueurs spiritueuses des corps solides ou liquides.

SPIRITUALISER v. a. ou tr. (spi-ri-tu-ali-zâ — du lut. spiritualis, spirituel). Donner un esprit, une âme a : Les philosophes qui spiritualisent ta matière relèvent l’homme. (Boss.)

— Donner un caractère spirituel à : Par le travail, nous spïritualiso.ns déplus en plus notre existence. (Proiidh.) La tendance directe du progrès est de spiritualiser de plus en plus l’homme. (Lamenn.) n Dégager de toute affection sensuelle : Il ne faut pus tant spiritualiser l’amour. (St-Evrem.)

— Donner de l’esprit à : Fonlenelle, à force de spiritualiser la poésie, en a fait une algèbre de la pensée. (Rigault.)

— Interpréter au sens spirituel, et non au sens physique : Spiritualiser tin texte de l’Écriture.

— Ane. chim. Extraire les esprits de.

Se spiritualiser v. pr. Être spiritualisé, devenir spiritualiste : À mesure que les religions se spiritualisent, les temples s’en vont. (Lamenn.)

SPIRITUALISME s. m. (spi-ri-tu-a-li-smo — rad. spiritualiser). Abus de spiritualité, mysticité : Ses ouvrages sont remplis d’unspi- ritualismk obscur. (Acad.)

— fhilos. Doctrine spiritualiste ; système qui admet un Dieu distinct du monde, une âme distincte du corps : Le spiritualisme coip duit à l’idéalisme. (Géruzez.) Le christianisme est un spiritualisme passionné. (E. Scherer.)

Il Doctrine de ceux qui admettent l’existenco de l’esprit, d’une substance immatérielle.