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tri-se — lat. spectator : fait de spectare, regarder). Témoin oculaire d’une action, d’un événement, d’un fait : II n’a été gîte iimple SPKCTATBtm, que SPECTATEUR indifférent. Les grands vivent comme, s’ils, n’avaient pas de spectateurs. (Mass.) Bien ne coûte à l’homme pourvu qu’il ail des spectateurs. (L’abb.i Trublet.) Celui qui donne au monde toi grand spectacle est moins touché et moins enseigné que le spectateur.. (Chateaub.) Il hésite, il bégaye, et le triste orateur Demeure enfin muet aux yeux du spectateur.

Boileau. — Personne qui assiste à un exercice, à une cérémonie publique, à une représentation théâtrale : Être parmi les spkctateurs. Il y avait beaucoup de spectateurs à cette séance. Cette revue avait attiré une foule de spectateurs. Cette pièce a raui les spectateurs. (Acad.)

Jamais au spectateur n’offrez rien d’incroyable.

Poileau. Vos froids raisonnements ne feront qu’attijdir Un spectateur toujours paresseux d’applaudir.

BoiLEAU. It Personne qui assiste à des actions considérées comme Spectacle :

Pour nous, vil peuple assis aux derniers rangs, Troupe futile et des grands rebutée, Par nous d’en bas la pièce est écoutée ; Mais nous payons, utiles spectateurs, Et, quand l.v pièce est mal représentée, Pour notre argent nous sifflons les acteurs. J.-B. Rousseau. Spectateur (le), feuille périodique, dont le premier numéro parut à Londres le 1er murs 1711. L’idée d’un ouvrage de ce genre appartient à Steele. En 1709, il publia le Babillard (The Tatler), sous le nom supposé de Bicherstaff, que Swift avait déjà rendu célèbre. II n’avait point communiqué son secret à Addison, qui cependant ne tarda pas a reconnaître l’auteur. Celte découverte amena la coopération de l’élégant écrivain, qui débuta, le 21 mai 1709, par la description des infortunes des journalistes.

Quoique le Babillard eût obtenu une grande vogue, Steele crut devoir en interrompre la publication, sans en prévenir Addison, le 23 décembre 1710, sous prétexte, dit-il lui-même, que le.but qu’il s’était proposé ne pouvait plus être atteint, parce qu’on savait depuis trop longtemps qu’il en était l’auteur et le directeur. Deux mois s’étaient à peine écoulés depuis que le Babillard était suspendu, lorsque parut une nouvelle feuille périodique, qui portait le titre du Spectateur, le 1er mars 1711. fille était conçue sur un plan plus vaste et plus particulièrement consacrée à la peinture des mœurs et à l’application des principes de ta morale aux devoirs de la vie sociale. On doit1 à Addison, qui en était à la fois l’éditeur et le directeur, le numéro s tout entier, dans lequel il in traduisit cette réunion de caractères qui ont rendu le Spectateur si intéressant et si dramatique. Malgré le succès obtenu par cette publication, elle fut suspendue le 6 décembre 1712, lorsque le septième volume fut terminé, a cause de 1 eloignement de Steele, qui paraît avoir été obligé de quitter Londres pour échapper aux poursuites do ses créanciers. Le Spectateur fut repris le 18 janvier 1714 et cessa définitivement le 20 décembre suivant.

Cetouu-âge a été traduit dans toutes les langues, a obtenu partout à peu près le même succès et semble avoir contribué à la célébrité d’Addison plus qu’aucune autredeses productions. Il n avait paru eu Angleterre, comme nous l’avons dit, aucun ouvrage qui eût le même but et la même forme. Un y connaissait, depuis longtemps, des feuilles périodiques qui avaient pour objet la politique et les nouvelles ; mais le Talter et le Spectateur furent les premières où l’on se proposa de présenter un tableau des mœurs du temps, en peignant les caractères, en censurant les vices, en relevant les ridicules et les travers dominants de la société et en employant alternativement la note grave de la raison, le ton du sarcasme et de 1 ironie, et quelquefois les formes ingénieuses de l’apologue et de l’allégorie.

Spectateur français (le), par Marivaux (1725). Le Spectateur français, rédigé par Marivaux sur le modèle de celui qu’avait publié Addison, contient d’excellentes eboses ; mais la peinture des mœurs, loin d’y être franche comme chez Addison, n’y est présentée que dans la demi-teinte ; aussi l’auteur abandonna-t-il bientôt cette feuille périodique dont le succès ne s’accentuait pas assez proraptement. « Il y peint, dit d’Alembert, sous diverses images souvent, piquantes et agréables, les manèges de l’ambition, les tourments de l’avance, la perfidie ou la lâcheté des amis, l’ingratitude des enfants et l’injustice des pères, l’insolence des riches, la tyrannie des protecteurs. Parmi ces morceaux intéressants, on doit surtout distinguer la lettre d’un père sur l’ingratitude de son fils. Cette lettre, que son étendue nous empêche à regret de transcrire, est pleine de la sensibilité la plus louchante et la plus vraie ; c’est peut-être le meilleur ouvrage de Marivaux, quoiqu’il soit un des moins connus. »

La lettre où une jeune femme, vivant dans le tourbillon des plaisirs du monda et résolue cependant de rester Adèle à son mari, con XIV.

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jure un amant, dont les discours l’ont à moitié séduite, d’épargner sa faiblesse, de se retirer, d’être plus généreux que tendre : le tableau attendrissant qui nous montre, d’un côté, une jeuue tille belle et vertueuse forcée de mendier le soir pour donner du pain à sa mère, et, de l’autre, un riche libertin fondant sur la misère de l’innocence l’espoir de la corrompre ; les trois lettres qu’adresse à son père, a son amant et au Spectateur une malheureuse jeune fille, victime d’un amour plus imprudent que coupable, sont des morceaux d’une réelle valeur.

La critique littéraire du Spectateur de Marivaux est faible ; c’est principalement dans la peinture des mœurs ut surtout des mœurs féminines qu’il réussit. C’est un observateur sûr, mais plus bonhomme que l’on ne croit ordinairement. Marivaux a son petit cercle ; il se localise et ne généralise guère. Esprit moyen, poli, aimable, il a plus de bon sens que de finesse, ou pour mieux dire sa finesse ne consiste que dans son style alambiqué. Le Spectateur dénote peu d’originalité dans le ^ens absolu du mot ; il se rapproche de quelques passages des Guêpes ou plutôt des Bourdonnements d’Alphonse Kart-. Nous citerons quelques lignes pour donner une idée du genre de Marivaux dans son recueil périodique : « Quand on demande des grâces aux puissants de ce monde et qu’on a le cœur bien placé, on a toujours l’haleine trop eoune. » —■ L’amour-propre d’un auteur ressemble à Celui d’une femme qui loue volontiers une rivale, quand elle sent sa propre supériorité, et la déchire sans pitié quand elle craint un parallèle dangereux. »

Il faut remarquer que le Spectateur se compose de lettres supposées et que Marivaux y introduit l’habitude, si bien exploitée par les feuilletonistes de nos jours, d’exciter l’intérêt en coupant chaque fois son sujet au moment le plus intéressant. Marivaux se peint tout entier dans cette invention,

SPECTRAL, ALËadj. (spè-ktral, a-Ie — rad, spectre). Qui appartient aux spectres, aux fantômes : Apparitions spectrales.

— Physiq. Qui a rapport au spectre lumineux : Couleurs spectrales. Il Analyse spectrale, Analyse des corps par l’étude des raies de leur spectre.

— Encycl. Physiq. et ehim. Analyse spectrale. L’analyse spectrale est une méthode d’analyse qualitative et, dans quelques cas rares, quantitative, qui est fondée sur l’observation des divers spectres lumineux.

On connaissait depuis longtemps la coloration que prennent les flammes quand on y introduit certains composés chimiques, tels que l’acide borique, les sels de lithine, de strontiane, de cuivre, etc. Talbot, Brewater, Miller analysèrent optiquement ces flammes colorées au moyen du prisme et reconnurent qu’elles donnent des spectres brillants formés de raies ou de bandes lumineuses d’un éclat souvent très-intense. Le chlorure de sodium surtout attira une attention spéciale par la nature de son spectre, qui se réduit k une double ligne, unique dans le jaune, et offre ainsi le curieux exemple d’une lumière presque monochromatique.

L’importance de la formation de ces spectres paraît avoir échappé aux physiciens. Iwan, en étudiant le spectre gazeux des carbures hydrogénés, rit le premier la judicieuse remarque que certaines lignes s’y trouvent communes, y dominent d’autant plus que la proportion de carbone est plus forte dans le carbure et y révèlent, par conséquent, la présence de ce métalloïde. C’est le nouveau champ de recherches ouvert par cette observation que Kiri.’hhotf et Bunsen ont exploité avec un succès qui en a fait une des découvertes capitales de notre époque. Ces deux savants ont constate que tous les éléments réduits à l’état de vapeur incandescente donnent des spectres dont les maxima caractérisent, par leur nombre, leur largeur et leur position, le corps simple employé. Le spectre des sels volatils portés dans une flamme très-chaude, mais à peine éclairante, est aussi formé des raies caractéristiques du métal qui fait la base du sel. Lors de la présence de plusieurs sels dans une flamme ou du mélange de plusieurs vapeurs lumineuses, le spectre produit participe de chacun d’eux et se forme par la superposition de leurs spectres individuels, chacun avec une intensité qui dépend de la quantité et de la faculté lumineuse du métal qui l’engendre. A parler exactement, toutes les substances en présence, les divers éléments de la flamme tout comme les principes constituants des sels, développent individuellement leur spectre ; seulement ceux des métaux par leur intensité effacent ceux des métalloïdes.

Cette méthode d’analyse spectroscopique est d’une telle sensibilité, qu’elle permet de reconnaître la présence de métaux en quantités impossibles à apprécier aveu les balances les plus délicates ; ainsi, l’œil perçoit très-nettement, pendant une seconde, les#raies brillantes produites par l troismillionième de milligramme de chlorure de sodium, 9 millionièmes de milligramme de carbonate de lithine et 1 millième de milligramme de chlorate de potasse.

Nous allons exposer un certain nombre de faits qui, tout en complétant les données précédentes, les modifieront dans ce qu’elles

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, ont de trop absolu. Quoique chaque métal donne son spectre propre, si l’on compare les uns aux autres les spectres des divers métaux, on verra que plusieurs de leurs raies semblent coïncider. Cela est frappant surtout pour la raie 1655,6 (échelle de Kirchhoff), qui appartient au fer et au magnésium, et pour la raie 1522,7, propre au fer et au calcium. Les observations n’ont pas encore atteint un degré d’exactitude suffisant pour permettre de décider si cette coïncidence est réelle ou simplement apparente.

Des spectres assez simples à certaines températures deviennent très-compliqués lorsqu’on porte la température à un degré beaucoup plus élevé. Miller a constaté ce fait pour le cas du thallium, et Wolf et Diacon pour celui des métaux alcalins. Phieker a obtenu, des résultats analogues avec l’azote et avec le soufre.

Contrairement à ce qui a été dit ci-dessus touchant la superposition des spectres des sels mélangés, Nicklès a annoncé que la présence du sodium en grand excès dans une flamme empêche la réaction spectroseppique du thallium de se manifester. D’après Stulba, le chlorure de sodium se comporterait de la même manière à l’égard du chlorure de cuivre. Heintz enfin a reconnu que la raie spectrale du rubidium ne se manifeste pas en présence d’un grand excès de carbonate de césium. En portant dans une flamme qui donnait le spectre du potassium un faisceau de fils de platine imprégnés d’acide chlorhydrique et de sel ammoniac, Mitscherlich a vu aussitôt disparaître le spectre du potassium. Mulder a fait une observation analogue dans laquelle il a reconnu que le spectre du phosphore, produit par la flamme d’un mélange d’hydrogène et d’hydrogène phosphore, est complètement anéanti par la flamme de l’éther.

Certaines raies d’un spectre peuvent être éteintes par suite do la présence de plusieurs Substances dans une même flamme ; ainsi, le chlorure de cuivre et d’ammonium, porté dans la flamme du chlorure de strontium, éteint la raie bleue de ce dernier.

Une série de recherches sur les composés haloïdes du baryum, du strontium, du calcium, du cuivre, etc., a montré à Mitscherlich que chaque composé binaire qui n’est pas détruit par la flamme et qui est chauffé à une température suffisante pour devenir lumineux a un spectre propre et indépendant d’autres circonstances. Diacon est arrivé de son côté à des résultats qui confirment ceux de Mitscherlich.

On a tenté d’établir quelques relations antre les distances des raies d’un spectre et le poids atomique, par exemple, du corps qui le fournit ; mais l’on n’est arrivé à rien de précis et de positif (Mitscherlich, Ileiniichs).

Les spectres des métaux, avons-nous dit plus haut, sont engendrés par les vapeurs métallifères lumineuses ; toutefois, Bunsen et Bohr ont trouvé à cette condition deux exceptions curieuses, fournies l’une par l’oxyde de didyme et l’autre par la terbine. En fondant une petite quantité d’oxyde de didyme avec du sel de phosphore, de manière à obtenir une perle transparente, améthyste, exempte de tmllè, et en chauffant cette perle avec précaution jusqu’à l’incandescence par le moyen d’une flamme obscure placée au-dessous, on verra se manifester au spectroscope les principales bandes brillantes du didyme (Bunsen). Si l’on plonge un mince fll de platine dans une dissolution sirupeuse d’azotate de terbine et qu’on le porte dans la flamme d’un bec de Bunsen, il se forme une masse spongieuse de terre qui brille avec une lumière verte d’un grand éclat ; cette lumière, examinée au spectroscope, montre un spectre continu sur lequel se détachent les raies brillantes du terbium (Bohr). Delafontaine a eu l’occasion de constater l’exactitude de ces faits. Ajoutons que le pouvoir émisstf de la terbine est considérablement renforcé qua.nd on arrose et calcine avec une quantité suffisante d’acide phosphotique la petite masse spongieuse attachée au fll de platine. Bunsen considère les spectres lumineux que nous venons de décrire comme étant propres aux oxydes et non aux métaux eux-mêmes.

Spectres d’absorption. L’interposition, sur le chemin d’un rayon iunlineux à spectre continu et complet, soit avant, soit après le prisme, d’un milieu coloré, solide, liquide ou gazeux, amène un changement dans la composition delà lumière, c’est-à-dire l’affaiblissement ou l’extinction de certaines parties du spectre ; ce sujet a fait l’objet des recherches de Hersehel, de Brewster, de Gladstone, etc., et, plus récemment, de Stoke.s. Les diverses substances colorées se distinguent par les parties du spectre qui sont absorbées par le nombre des maxima et des minimn de lumière et par la dernière couleur persistante. L’acide hypoazotique (hypoazotide, vapeurs rutilantes) donne un spectre d’absorption remarquable, formé de bandes ou de ligues noires plus ou moins nombreuses, presque équidistantes, qui couvrent les différentes régions du spectre. L’acide hypochlorique (peroxyde de chlore), la vapeur d’iode (Miller), la solution rie permanganate potassique, celles de didyme (Gladstone) et de terbium (Bohr) produisent des effets semblables. Au point de vue de la purification de l’yttria, de l’oxyde de lanthane et de l’or SPEC

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"btne, la connaissance de ces deux derniers 1 spectres d’absorption est d’une grande importance ; ils offrent, en outre, la particularité de coïncider exactement avec les spectres lumineux produits par les oxydes (v. plus haut), à cela près que, si l’on compare les maxima lumineux des bandes claires aves les minima lumineux des bandes obscures, on trouve qu’ils correspondent exactement. On s’est servi de ces spectres d’absorption pour déterminer quantitativement le didyme et le terbium.

Renversement des spectres. Si Von fait traverser une flamme qui donne un spectre métallique (celui du sodium ou du lithium, par exemple) par la lumière très-vive émanant d’un corps solide porté à un haut degré d’incandescence, on verra le spectre de la flamme devenir obscur et ses raies se détacher comme autant de traits noirs sur le fond brillant du spectre continu fourni par la source de. lumière. C’est là ce qu’on appelle le renversement du spectre, fait observé en premier lieu par Foucault et qui sert de base à l’explication des raies de Fraunhofer, ainsi qu’il la théorie de Kirenhoff sur la constitution du soleil.

Résultais obtenus. Indépendamment des questions de physique du plus haut intérêt qu’elle a soulevées ou résolues, et abstraction faite.ie la facilité avec laquelle elle permet de constater la présence de tel ou tel métal déjà connu dans un composé donné, la méthode de MM. Kirchhoff et Bunsen a conduit à la découverte de quatre métaux nouveaux et intéressants dont l’existence avait échappé jusque là à tous les chimistes ; ce sont, d’après l’ordre de leurs découvertes, le césium et le rubidium (Kirchhoff et Bunsen, 1859-1860), le thallium (Crookes, I.amy, ls6ù) et l’ir.dium (Reieh et Richter, 1363). Les deux premiers sont extrêmement voisins du potassium ; le troisième appartient aussi au groupe des métaux alcalins, mais il fuit en outre la transition entre ces métaux et le plomb, et son histoire présente, tout comme celle de l’uranium, quoique sur d’autres points, certaines particularités qui lui sont tout à fait spéciales (v. thallium). Quant à l’indiuni, il se rapproche du cadmium.

L’analyse spectrale a également permis de reconnaître l’excessive dissémination dans la. nature de plusieurs éléments considérés jusqu’à ces derniers temps comme très-rares (le lithium, par exemple). Plusieurs chimistes avaient pensé pouvoir déduire de leurs expériences que la terbine, découverte par Morander en 1843, est seulement un mélange d’yttria et d’erhiue ou da didyme. La propriété de donner un spectre spécial d’absorption, qui a été reconnue a, ses sels dissous, a confirmé l’exactitude des données de Morander.

Appareils et mode opératoire. Nous allons donner ici une idée générale de l’appareil employé dans l’analyse spectrale et de la marche de l’opération.

Une plate-forme circulaire en fer est supportée par une colonne de fonte à trois pieds et peut tourner horizontalement autour d’elle. Au centre de cette plate-forme est placé un prisme vertical en flint-glass, placé une fois pour toutes au minimum de déviation ; a la circonférence se trouventtrois lunettes. L’une est une lunette d’observation qui grossit cinq à six fois ; la seconde est une lunette dont l’oculaire a été remplacé par une plaque do métal percée d’une fente verticale, susceptible de s’élargir ou de se rétrécir à volonté au moyeu d’une vis. La moitié de cette fente est recouverte par un petit prisme à réflexion totale, ce qui permet de faire entrer dans la lunette des rayons émanant de deux sources lumineuses différentes. La troisième lunette est un simple tube portant un objectif à son extrémité la plus éloignée du prisme de flint et, à l’autre, une lame de verre sur laquelle est photographiée une graduation microscopique horizontale. Les axes de ces trois lunettes convergent vers le centre du prisme, de telle manière qu’en mettant l’œil à l’ocufaire de la première on puisse voir simultanément en un même champ l’image de l’échelle graduée portée par la troisième et lo spectre engendré par un rayon de lumière qui aurait traversé la fente de la plaque qui remplace l’oculaire de la seconde.

Pour se garantir, dans les observations, do toute lumière étrangère, on se place dans une chambre noire et l’on recouvre le tube et le prisme d’une calotte noire en drap, en toile cirée ou en peau, dans laquelle sont pratiquées trois ouvertures pour laisser passer les trois tubes.

Quand on veut faire une observation, on éclaire l’échelle graduée de la troisième lunette avec une bougie ou un bec de gaz a. flamme brillante, et, k quelques centimètres en avant de la fente de la deuxième lunette, on place une lampe de Bunsen à flamme obscure, qui doit être munie d’une cheminée en forme de cône tronqué pour empêcher le vacillement de la flamme. Cette lampe sert u chauffer et à. volatiliser la substance salino à examiner. Quand le gaz est allumé, on y introduit cette dernière sous la forme d’uno perle ou d’un menu fragment fixé à un mémo fil de platine emmanche lui-même à un pelit tube de verre. Pour se réserver la liberté do ses mouvements et obtenir une position plus stable du fll de platine, l’opérateur engage le

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