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dans le Siècle en 1847 : « Le sujet de Spartacus est assurément un des plus beaux, un des plus sympathiques que l’antiquité nous ait légués ; il plaît aux cœurs indépendants. Il fut truite avec énergie, en 1760, par 8nurin ; le souffle d’une révolution prochaine s’y faisait sentir, et le grand mot d’humanité y résonnait avec éclat. L’idée, en général, chez Saurin, ad« la grandeur et le vers de la fermeté ; mais l’intrigue manquo d’animation véritable ; ce sont des entretiens philosophiques à la façon du xvme siècle. »

Nous ne pousserons pas plus loin l’analyse de cotte pièce, qui est sortie un instant du demi-jour poussiéreux où elle était reléguée, lors de l’apparition du Spartacus de M. Hippolyte Magen (v. ci-après). Il est pourtant ça. et là quelques bonnes tirades qu on voudrait sauver de l’injure du temps. Ainsi, quand le destin l’accable, Spartacus, ce lier révolté qui no dément nulle part son caractère, resie supérieur encore à ceux qui l’ont vaincu. Crus^us, avant de l’env03’er au supplice, triomphe de sa défaite :

... Votre Ame inflexible et superbe Voulait voir nos remparts ensevelis &ous l’herbe. De tous ces grands projets que reste-Hl ?

— L’honneur,

répond Spartacus. Dit sur les planches en 17GÛ, cela ne manquait pas d’audace et ferait comprendre au besoin pourquoi Voltaire trouvait les quelques vers heureux de Spartacus a frappés sur l’enclume du grand Corneille.

Spnrincn*, tragédie en cinq actes, de M. Hippolyte Miigen (théâtre de l’Odéon, 8 juin 1817). Le Spartacus de 1847, profitant des libertés que le théâtre a conquises depuis Saurin, n’est pas issu d’un roi. Enfant du peuple, il n’en tombe pas moins, ou à peu près, dans le même péché que celui de 17G0, c’est-à-dire qu’il est amoureux, ce qui, disonsle tout de suite, ne nous plaît guère ; (es quelques lignes dont nous avons fuit précéder I analyse de l’ouvrage de Saurin trouveraient également bien leur place ici. Puisque M. Magen éprouvait absolument le besoin de mettre en scène le Spartacus de l’histoire et de la légende, il devait, ajouterons-nous, essayer de le faire en devançant l’exemple de M. Ponsard, qui n’a pas craint, dans Charlotte Cordai/, d’exclure l’amour du théâtre, une fois par hasard. Il est vrai Ijue la chose est périlleuse en Fiance, où l’on n admet pas, comme chez les Grecs et les Romains, nos maîtres cependant, que l’amour fasse entièrement défaut dans une action tragique. Spartacus est, au lever du rideau, l’époux d’Idamis, sœur du consul Lucullus Varron. De cette union invraisemblable et restée secrète est née une jeune fille, nommée Junie, qui a quinze ans. L’esclave, époux et père, inédite son affranchissement, la ruine de la ville éternelle et la réhabilitation de son épouse. Un de ces rois barbares que Rome gardait comme otages, Tigrane, s’associa k ses projets. Pendant ce temps, Lucullus songe b mari«r sa sœur à un sénateur. Cette alliance rendra l’honneur à Idainis. Mais Idamis refuse et, sur les instances de Lucullus, elle avoue qu’elle est engagée dans des liens indissolubles. Lucullus ne tarde pas h découvrir que c’est avec Spartacus qu’elle est secrètement unie. Il s’apprête à se venger de l’esclave : Spartacus trouvera la mort au cirque en combattant un tigre ; mais l’attente de Lucullus est trompée ; Spartacus reste vainqueur de l’animal. Cependant, pour lutter contre le tigre, on l’a armé, lui et les autres gladiateurs ; ces unues, entre les mains des esclaves, vont devenir funestes h leur maître. Spartacus excite ses compagnons et, pendant une orgie des fils dégénérés de Romulus, la révolte éclate. Mal secondé, Spartacus échoue. Il est plongé dans le spoliuire, où Lucullus vient 2e railler. À Lucullus succède Idamis ; elle a séduit le gardien et précède les gladiateurs qui accourent le délivrer. Rendu à la liberté, Spartacus appelle à lui tous les esclaves de l’empire ; il plante ses tentes aux portes de Rome et ordonne aux Romains qu’il a vaincus de descendre au cirque à leur tour et de se déchirer entre eux comme on le forçait naguère de se déchirer avec ses amis. De plus, il veut détruire

Rome avec ses palais, où le vice, abrité, Se rit de l’innocence et de l’humanité.

« Qui peut l’en empêcher ? — Moi I » s’écrie Idamis, qui se souvient qu’elle est Romaine. Idamis et sa fille viennent implorer la clémence de Spartacus, qui s’arrache pourtant à leurs embrusseineuts et retourne au combat. Il en revient mortellement blessé et meurt entre les bras de sa femme et de sa fille.

Les nobles qualités que Plutarque prête au gladiateur, M. Magen les a données au héros de su tragédie, et le développement de ce caractère fuit honneur au talent du jeune écrivain, » disait Ancelot, rendant compte de Spartacus. Kt il ajoutait : t Nous ne sommes pas aussi contents de la partie romanesque de la pièce ; nous aurions de sérieuses réserves a fai’-e sur le mariage secret de Spartacus aveu la sceur du consul Vairon, cette Idamis, dont le nom, fort étrange pour une Romaine, ne nous plaît guère plus que sa position équivoque, nous allions dire impossible ; mais ne troublons point le triomphe du

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poète. Une action sagement conduire, des pensées exprimées avec énergie, un dialogue souvent concis et ferme, des détails de mœurs bien étudiés et poétiquement rendus, ont justifié les unanimes applaudissements qui ont accueilli l’ouvrage de M. Magen. »

Spartnena, statue de Foyatïer. Le modèle en plâtre de cette œuvre fut exposé au Salon de 1827 ; la statue ne fut exécutée en marbre qu’en 1830. Elle obtint un grand succès. Le roi Louis-Philippe l’acheta et la fit placer dans le jardin des Tuileries, où elle est encore aujourd’hui. Ce ne fut plus alors un succès seulement, ce fut une vogue immense. Le public y chercha ’ des allusions politiques. Il voulut voir dans l’esclave brisant ses chaînes un S3’mbole ou une prophétie de la révolution de Juillet. Spartacus, en effet, est daté du 20 juillet 1830. On ne s’aperçut que plus tard, et lorsque l’enthousiasme fut un peu refroidi, que les reins et surtout les épaules étaient empreints d’exagération, hors de toute proportion avec le reste du corps. Malgré ces défauts, Spartacus est demeuré le chef-d’ceuvre de l’auteur ; on y applaudira toujours la vigueur des membres, l’énergique simplicité du mouvement et l’expression de tière indignation qui contracte les traits du célèbre gladiateur.

Sjinrlncn» (LIÎ SERMENT DE), groupe de

marbra de M. Barriasj Salon de 1872. Le vieux père de Spartacus, enchaîné et cloué à un tronc d’arbre, vient d’expirer ; sa tète retombe lourdement ; sa poitrine, comprimée par la torture, a tini de râler ; son dos est arc-bouté à l’arbre ; ses pieds ensanglantés demeurent eramponnés au sol. On devine, aux convulsions du corps, ce qu’a dû souffrir cette victime d’un pouvoir implacable ; mais la physionomie est calme, presque sereine, comme cette d’un martyr chrétien. Le malheureux semble être entré dans la mort

comme dans un repos ardemment souhaité. Près de lui se tient Spartacus, bel adolescent d’une quinzaine d’années. Le héros futur est debout, un poignard à la main ; sa jeune tête, sur laquelle s’appuie celle du vieillard, est ornée d’une abondante chevelure ; son visage, à moitié couvert d’ombre, a une expression de douleur concentrée et de haine farouche Le sang du martyr crie... Le fils du vaincu jure de châtier les bourreaux.

« L’auteur du Serment de Spartacus, a dit M. Marius Chaumelin, n’a pas fuit seulement œuvre de penseur. Ses deux figures, savamment groupées, sont exécutées avec correction et énergie. Le Spartacus a des formes jeunes, souples et nerveuses. Le torse du vieillard rappelle, par la vérité des détails anatomiques et l’affaissement des membres, le Christ réaliste de la Pietà sculptée par Michel-Ange cour Santa-Croce, à Florence. » Avant de paraître au Salon de 187 !, où il a remporté une médaille de l’o classe, le Serment de Spartacus avait figuré parmi les envois de Rome en 1871.

Une statue de Spartacus, exécutée par le sculpteur italien Vêla, a été exposée à Londres en 1862. Un tableau du Dominiquin, représentant Spartacus qui vient de rompre ses liens et pousse le cri de la révolte, a fait partie de la galerie Aguado et a été gravé par Auguste Blanchard.

SPARTAN s. m. (spar-tan — rad. spart). Mur. Cordage de spart, il On dit aussi sparton.

SPARTE s. m. (spnr-te). Bot. Syn, de srART : Les tiges du sparte tenace sortent par touffes de gaines radicates. (T. de Berneaud.) Dans les années de sécheresse, la récolle du sparte est peu abondante. (Y. de Bomare.)

— Encycl. V. spart.

SPAHTE ou LACÉDÉM01SB, ville de la Grèce ancienne, capitale de la Laconie (v. ce mot), dans le l’éloponèse. Elle était située dans une vallée, entre les monts du Taygète à l’O. et du Parnon à l’E., sur la rive occidentale de l’Eurotas, recevant à cet endroit les eaux de la Tiasa. Au temps de sa plus grande prospérité, elle comptait environ 00,000 habitants, y compris les ilotes. Sparte, qui avait une forme ovale, se développait sur un espace ayant environ 9 kilomètres de circonférence. Ou y comptait quatre quartiers : lo Pitane, au N., comprenant l’Agora (place publique), dominée par l’Acropole, bâtie sur un rucher haut d’une centaine de mètres’, 2° les Marais, à l’E., baignés par l’Eurotas et la Tiasa, et dont une partie portait le nom de Plataniate ; le Piataniste était ainsi nommé (Pausanias, ch. xiv) parce qu’il était entouré de platanes irès-hauts et qui se touchaient ; cet endroit, destiné aux combats des adolescents, était entouré d’un euripe (canal plein d’eau) qui eu formait une Ile ; deux ponts y conduisaient ; sur l’un, on voyait la statue dUlereule, et sur l’autre, celle de Lycurgue ; 3° Cynosura, près de la Tiasa, à l’O. ; 4a enfin Messoa, au centre. Ses principaux monuments étaient : le portique les Perses, orné des statues de Mardonius et d’Artémise ; le cirque, dit Droiuos ; le théâtre en marbre blanc ; le temple de Minerve Cnalciœohos, situé sur l’Acropole ; ceux de Vénus Guerrière, de Junon Argienne, de Neptune Gseochos, des Muses ; les tombeaux des rois ; l’Hippodrome, situé hors de la ville. Aucun de ces monuments ne pouvait rivaliser avec ceux d’Athènes. Pendant fort longtemps,

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Sparte ne fut point fortifiée ; ce ne fut que I du temps du tyran Nabis, vers 250 av. J.-C, I qu’on la protégea par des murailles. De cettu, cité, qui tint une si grande place dans l’his- I toire de la Grèce ancienne, il ne reste plus que des ruines, désignées aujourd’hui par le peuple sous le nom de Palosoohori. Nous allons indiquer en peu de mots l’état de ces ruines.

Un aqueduc ruiné mène à la colline contre laquelle est appuyé le théâtre, seul monument que l’on puisse bien reconnaître. Le drome et l’hippodrome sont effacés ; les temples sont détruits ; les murs de la citadelle ont presque disparu, et la campagne est couverte au loin de monceaux de ruines. On cherche en vain, devant le théâtre, le tombeau de Léonidas : plus loin, celui de Pausanias ; de l’autre côté, le portique des Perses et la palais d’Hélène ; on ne trouve que des restes informes, auxquels de systématiques touristes ont imposé des noms. Un ruisseau

3ui se jette dans l’Eurotas est le seul indice e l’emplacement du Piataniste, dépouillé des arbres qui en faisaient l’ornement. Un pont traverse le Ileuv6 sur les restes du pont Babix. De notre temps, le roi Othon a ordonné de rebâtir Sparte près du confluent de l’iri (ancien Eurotas) et de la Magoula (ancienne Tiasa), et il en a fait le chef-lieu du nome de Laconie ; mais la nouvelle ville ne s’est bâtie que très-lentement, et elle ne compte guère aujourd’hui plus de 2,000 hab. Comme nous avons parlé ailleurs (v. RÉ-PUBLIQUE, t. Xllf, p. 1013) du gouvernement sous lequel Sparte joua un si grand rôle dans l’ancienne Grèce, nou3 allons nous borner ici à esquisser rapidement son histoire. Mais auparavant disons quelques mots du caractère de ses habitants. Les Spartiates ou Laoédémoniens formaient un peuple essentiellement guerrier. La Laconie, qu’ils habitaient, était, selon l’expression d’Euripide, • un pays riche en productions, mais difficile à labourer, enfermé de tous côtés par une barrière d’âpres montagnes, presque inaccessibles h l’ennemi, » Cette contrée, par sa nature et son climat, devait rendre les hommes énergiques et durs. ■ Le pays, dit M. Duruy, était admirablement disposé pour porter la guerre chez les autres sans la recevoir chez soi, véritable forteresse où l’on ne pouvait entrer qu’au nord-ouest par la vallée supérieure de l’Eurotas, très-facile à défendre, et au nord-est par celle de Sellasie, presque impraticâble à son extrémité supérieure. Du côté de la Messénie, il n’existait qu’un sentier étroit et dangereux a travers le Taygète. Toutes ces routes aboutissaient à un même point, Sparte. • Les habitants, habitués de bonne heure aux privations et à la fatigue, ne se livrant ni à l’industrie ni au commerce, étaient sobres, vigoureux, opiniâtres et braves. Leurs mœurs, que n’avait point corrompues une civilisation avancée, étaient pures et leur patriotisme ardent. Leur éducation, donnée en commun, avait surtout pour objet de développer leur vigueur musculaire, de les rendre habiles dans les exercices du corps ; elle laissait presque de côté la culture do l’esprit, qui tenait tant de place à Athènes. Si l’on en excepte leur législateur Lycurgue, presque tous leurs grands hommes, Léonidas, Pausanias, Lysandre, Agis, Cléombrote, Cléomène, etc., sont des hommes de guerre. Ils étaient pour la plupart ignorants et portaient dans leur langage une concision, une brièveté qui est devenue proverbiale sous le nom de laconisme. Toutefois, ils n’avaient pas pour les lettres et pour les arls le dédain qu’on leur a attribué. « Au vie siècle, dit un écrivain, on voit Sparte accueillir les artistes étrangers, Théodore de Samos, Bathyclès de Magnésie, etc. ; les sculpteurs Chartas et Syadras sont Spartiates de naissance et forment le Corinthien Euchir, dont le disciple, Cléarque de Rhégium, fait pour Sparte un colosse de Jupiter eu or battu. Sont aussi Spartiates les sculpteurs Dùryclidas, Doutas, Théoclès et le plus grand de tous, Giliadas, architecte, sculpteur et poëte, qui construisit un temple d’airain pour Minerve, fondit la statue de la déesse, composa un hymne en son honneur et entoura tout l’édifice de bas-reliefs en airain, dont Pausanias vanie l’admirable composition. Au travail de l’airain et du. marbre se joignait celui de la toreutique, c’est-à-dire l’emploi de l’or, du bois et de l’ivoire habilement mélangés. Lu musique et la poésie, considérées comme moyen d’éducation, étaient également en honneur. Les lois de Lycurgue étaient en vers. Enfin, le poète Alcman obtint par son génie le rang le plus rapproché de celui de citoyen Spartiate. » Quoi qu’il en soit, les Spartiates, en somme, n’ont produit qu’un très-petit nombre d’individus notable ;, dans les lettres et dans les arts, et aqcun d’eux n’a laissé ni un de ces noms ni une de ces œuvres qui restent graves dans la mémoire des hommes. Quant aux femmes Spartiates, dont la beauté était célèbre en Grèce, elles recevaient une éducation toute virile et qui, comme celle des hommes, servait surtout à fortifier Je corps. Les historiens désignent les habitants de la Laconie ou Laconiens soit sous le nom de Spartiates, soit sous celui de Lacédémouiens. Toutefois, ou appelle plus particulièrement Spartiates les habitants mêmes de Sparte, et Lacédèmoniens les habitants du territoire de cette ville, c’est-à-dire de la Laconie,

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Tout ce an on a dit sur les origines da Sparte est absolument dépourvu do certitude et appartient beaucoup plus a la légende qu’à, l’histoire. Des historiens ont attribué la fondation de Sparte à Spartoti, qui v.vait, dit-on, vers 1880 avant notre ère. D’après d’autres, le premier roi de Laconie fut Lelex, prince autochthone, qui vivait vers 1743 et d’où les habitants de la Laconie prirent le nom de Lêléges, Son petit-fils Eurotas (vers 1631) fit creuser une sorte de canal pour conduire à la mer l’eau stagnante qui rendait la plaine insalubre. Commeil n’avait pasd’enfantmàle, il donna sa tille Sparta et son royaume au. chef achéen Lucédéinon, fils de Jupiter et de Taygète. D’après une tradition qui contredit ce que nous avons dit plus haut au sujet de Spatton, la principale ville de la Laconie dut le nom de Sparte ù la fille d’Eurotas. Lacédémon fit agrandir la ville, où plutôt il construisit auprès une ville nouvelle à laquelle il donna son propre nom, Car Homère considère comme deux villes distinctes Sparte et Lacédéinone. Les successeurs de ce dernier prince, a ; partenant comme lui à la tribu grecque des Achéens, qui, selon toute vraisemblance, avait envahi la Laconie, continuèrent à régner sur cette contrée jusqu’il l’époque de la guerre de Troie. Un des successeurs de Lucédéinon fut Tyndare (vers 1328), à qui Hippocoon, son frère, ravit le trône. Hercule le lut rendit en lui faisant promettre qu’en mourant il lo transférerait aux Iléraclides. Tyndare ne tarda pas à oublier sa promesse. Il donna son royuume et sa fille, la belle Hélène, à l’Atride Ménélas ; puis Hermione, fille de Ménélas, épousa le roi d’Argos, Ores : e, qui devint à non tour roi de Sparte. Ce fut sous le règne du fils de ce dernier, Tisamène, que les Iléraclides, à. la tête des Dorions, envahirent lu Luconie, eu réclamant le trône promis aux descendants d Hercule, et s’emparèrent du trône de Sparte. Aristodème, le piemier roi de cette dynusiio vers 1190, laissa ses États à ses deux fils, Eurysthene et Proclës. • Comme ils étaient jumeaux, dit’M. Duruy, on décida qu’ils seraient tous deux rois. La pythie l’avait ainsi ordonné. Ils fondèrent les deux maisons royales des Agides et des Eurypontides, qui régnèrent siinuluitiément à S parte pendant plus de neuf cents uns. La branche aînée prit lo nom du fils d’Eurysthène, Agis ; la branche cadette, celui du petit-fils de Proelès, Eurypon. Les nouveaux maîtres de la Laconie, au lieu de se disperser dans la campagne, se concentrèrent it Sparte afin de se tenir en garde contre toute surprise. Ils avaient d’abord laissé leurs lois aux anciens habitants ; mais Agis retira cette concession. Les Doriens ou Spartiates eurent seuls des droits politiques. Les Laconiens, devenus leurs sujets, n’eurent que des droits civils. La plupart acceptèrent ce changement de condition. Les habitants d’Hélos, ou Ilotes (v. ce mot), qui le repoussèrent, furent lainou-f et réduits en servitude. Tous ceux qui lus imitèrent eurent un pareil sort. » Les Doriens, qui furent alors les Spartiutes proprement dits, en devenant maîtres absolus, un gardant pour eux seuls le droit de guuverner, (le faire des lois, de tenir des assemblées, durent être constamment armés pour empocher do se révolter la double classe de vaincus, Jes Lneedeinouieiis ou Laconiens et les ilote.s ou esclaves un nombre do 340,000. A cette cause permanente de trouble intérieur s’en joignit une autre provenant de la mésintelligence et des rivalités qui Se produisirent presque constamment entre les deux rois. À l’exemple des deux familles royales, les l’uinilles des conquérants doriens su divisèrent, et bientôt, parmi les maîtres do la Laconie, il y eut des oppresseurs et dos opprimés, des riches et des pauvres. De là, eiit l’historien précité, des secousses qui ébranlèrent l’État et chassèrent du pays quelques-uns des conquérants ; ce fut ainsi que Theras conduisit une colonie dans 1 lie qui prit son nom et que d’autres allèrent se fixer dans la Tiiphylic, à l’ouest du Pelopouese. Cependant, malgré ses discordes, Sparte trouva lo moyen de faire des conquêtes. Elle attaqua et chassa de leur territoire les Cyuuriens, qui faisaient d’incessantes incursions dans l’Argolide et la Laconie, puis vainquit les Argieus, qui voulaient s’emparer de ce petit territoire. Vers 884, Lycurgue entreprit de réformer l’Etut ne Sparte et de mettre un terme aux troubles intérieurs en établissant l’égalité des fortunes et en partageant les terres entre les Spurliateî, qui nabitaient la ville, et les Laconidusou provinciaux, qui habitaient les campagnes. Quant aux ilotes, ils continuèrent à être maintenus en esclavage et à être charges de travailler pour les Spartiates et de les nourrir. Doté des institutions nouvelles dont nous avons parlé aux articles LïCDHGUB et hkpubliqub, l’État de Sparte ne tarda pas a acquérir une influence prépondérante sur les autres États doriens. Grâce ù leur éducation, qui u-udait à faire d’eux des hommes de guerre toujours prêts ù servir la patrie et à mourir pour elle, grâco à leur discipline rigoureuse, a leur puissante oiganisauon militaire, qui faisait dire u Xénophon : « Vous croiriez que la seule republi jiie de Sparte a produit ues guerriers, tandis que l’art militaire est resté dans l’enfance chez la plupart des liutiohs, « les Spartiates devinrent un peuple redoutable. Après avoir réduit eu esclavage les habitants d’Egjs, de