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gonale à deux étages, terminée par une flèche élégante, et elle présente un ensemble harmonieux. Il faut encore mentionner l’hôtel de ville, plusieurs maisons du xvie siècle avec escalier en spirale renfermé dans une tourelle, enfin des restes de tours et de murailles provenant des anciennes fortifications. Des fouilles récentes ont, en outre, fait découvrir au sud de la ville des fragments de poteries, de tombes, de mosaïques et le torse d’un aigle en marbre blanc d’origine romaine.

SOULTZ-LES-BAINS, en allemand Sultz- Aad, -ancien village et commune de France (Bas-Rhin), canton de Molsheim, arrond. et à 22 kilom. O. de Strasbourg, sur la Mossig. Il a été cédé a la Prusse par le traité de Francfort (10 mai 1S71) et depuis lors il est compris dans l’Alsace-Lorraine ; 826 hab. Fabrication de bonneterieethuile degrain ; récolte de vins estimés. Sources minérales et établissement de bains très-fréquenté. Les eaux de Soultz, froides, chlorurées, bromo-iodurées et sodiques, se prennent en boissons, bains et douches.

SOULTZ SOUS FORETS, ancien bourg de France (Bas-Rhin), ch.-i. de canton, arrond. et a. 25 kilom. S. de "Wissembourg, sur la Seltzbach, cédé à la Prusse par le traité de Francfort (10 mai 1871) et compris depuis dans l’Alsace-Lorraine ; 1,600 hab. Source sa—" fine abandonnée ; exploitation de minerai de fer, teinturerie ; fabrication de peignes. L’église paroissiale est surmontée d un beau clocher.

SOULTZBACH, ancien village et commune de France (Haut-Rhin), canton de Munster, arrond. et k 14 kilom. S.-O. de Colmar, à l’entrée de la belle vallée de Munster. Par suite du traité de Francfort (10 mai 1871), il a été cédé à la Prusse et il fait partie depuis lors de l’Alsaee-Lorraine ; 956 hab. Sources d’eaux minérales froides.

Soultzbach, qui s’élève sur un petit affluent de la Fetch-Soultzbach, relevait autrefois des ducs de Lorraine et était entouré d’une enceinte défensive construite en 1225. L’euceinte est aujourd’hui abattue et la ville du moyen âge n’est plus qu’un bourg ; mais Soultzbach doit à ses eaux minérales un regain de prospérité qui n’est pas près de se ralentir.

L’établissement des bains est situé h 500 mètres sud de la ville, au pied d’une montagne argileuse nommée Oberfeldwald. Réorganisé il y a quelques années, il renferme de nombreuses salles et présente aux baigneurs

toutes les garanties de confortable. Une galerie couverte, formée par une colonnade en pi.jrre de taille, donne sur l’avenue et sur le jardin. Les sources sont au nombre de trois et sourdent de la montagne. La découverte delà principale remonte k 1603 et est due, si l’on en croit la tradition locale, k un pâtre qui, y menant boire ses vaches, eut un jour fantaisie d’y goûter lui-même et fit part de la saveur singulièrement acide de l’eau qu’il venait d’absorber, à Les eaux de Soultzbach, gazeuses, très-analogues aux eaux de Bussang et de Seltz, dit M. Joanne, ont une saveur acidulée, fraîche, piquante, très-légèrement ferrugineuse. Elles sont parfaitement limpides et très-agréables k boire. Leur température constante est de 10° à 11° centigrades. Ces eaux, excitantes, toniques, apéïitives et reconstituantes, sont recommandées contre les dyspepsies, les embarras gastriques, l’anémie, la chlorose, -etc. Elles s’emploient en boissons et en bains, mais surtout eu boissons. Elles s’exportent sans perdre de leurs qualités par le transport. Le sédiment ferrugineux des sources, recueilli pour le pansement des plaies et des ulcères rebelles, k l’exemple de ce qui se pratique à Louiche, produit d’excellents résultats. Soultzbach est environné de montagnes couvertes de sapins, qui en. rendent la température des plus saines. On remarque k peu de distance les ruines des châteaux de flohhattstatt, de Schrankenfels et de Haneck ou de Landeck.

SOULTZMATT, ancien bourg et commune de France (Haut-Rhin), canton de Rouffach, arrond. et à 23 kilom. S.-O. de Colmar, cédé k la Prusse par le traité de Francfort (10 mai 1871) et compris depuis dans l’Alsace-Lorraine ; 2,606 hab. Filature de bourre de soie et de coton, tuilerie, scierie mécanique. Eaux minérales. Soultzmatt est agréablement situé dans un étroit vallon aboutissant à un vaste cirque. Il est entouré à peu près de tous les côtés par des collines hautes de 350 à 400 mètres, plantées en vignes sur leurs versants et offrant à leur sommet, quelques-unes des bois de hêtres et de chênes, et le plus grand nombre des pâturages semés de rochers. Soultzmatt possède une église peu intéressante comme architecture, mais renfermant un grand nombre de monuments funéraires. L’un des plus intéressants, portant la date de 1495, se compose d’un bas-relief fixé dans le mur, au pied de l’autel de la ’Vierge. Une inscription allemande gravée dans la pierre rappelle le nom des Capler, ancienne fumille noble, aujourd’hui éteinte, de la haute Alsace. Autour du village s’élèvent, en outre, un certain nombre de chapelles covnmémoratives. L’une d’elles, celle de Schœfferthall, est notamment l’objet d’un pèlerinage spécial. À peu de distance de Soultzmatt se

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trouvent les restes bien conservés du château des seigneurs de Laudenberg.

L’établissementdes eauxetbainsde Soultzmatt, construit au fond du vallon, à 500 mètres k peine du village, dont il est séparé par une avenue de tilleuls, se compose tout d’abord de plusieurs bâtiments (l’habitation et d’exploitation contenant seize cabinets environ. Quant aux sources, qui jaillissent au pied du Heidenberg, leur découverte remonte au xve siècle ; mais leur analyse et leur emploi régulier ne sont pas antérieurs au xvnie. Elles sont au nombre dé onze. Une seule, la plus importante (source acidulée), s’emploie en boissons. Les autres desservent les bains. Les eaux de Soultzmatt présentent beaucoup de rapport avec celles de Soultzbach, sauf

?ue ces dernières renferment.en plus une

aible proportion de bicarbonate ferreux. Comme les eaux de Seltz, elles sont limpides, incolores et dégagent dans le verre de nombreuses bulles de gaz. Leur saveur rappelle l’acide carbonique ; leur goût est frais, piquant, acidulé, un peu alcalescent, en résumé très-agréable. Les derniers travaux d’analyse exécutés en 1851 par M. Béchamp, et qui résument les travaux antérieurs, nous apprennent que les éléments principaux des eaux de Soultzmatt sont les suivants : l’acide carbonique libre, qui en constitue la nature dominante ; puis, dans une proportion plus ou moins étendue, des bicarbonates de soude, de chaux et de magnésie. La température des eaux de Soultzmatt est de 10° à 120. Ces eaux, au goût agréable, ont beaucoup d’analogie avec celles de Contrexeville, de Vichy, d’Ems, dont elles ne diffèrent réellement que par les proportions des principes basiques. On les emploie avec succès dans le traitement des maladies de femme, des maladies des voies urinaires, des affections rhumatismales et des affections de la peau et du système nerveux. Les eaux agissent surtout par l’acide carbonique qu’elles renferment, et l’absence de fer les rend précieuses dans les cas où les martiaux sont contre-indiqués. Le climat, grâce aux montagnes qui encaissent Soultzmatt, est généralement plus doux que sur les plateaux voisins. La saison des bains s’ouvre le 15 mai et se termine dans les derniers jours de septembre.

Le Heidenberg, couvert de beaux arbres et aménagé en jardin anglais, constitue un véritable parc à côté des bains. En outre, les montagnes voisines offrent des promenades agréables, d’où l’on jouit de panoramas admirables et variés sur la plaine de l’Alsace et sur Ta forêt Noire.

SOCMAGNE, " bourg de Belgique, province de Liège, arrond. et à 15 kilom. E. de Liège ; 2,500 hab. Nombreuses clouteries ; exploitation de deux houillères.

SOUMAROKOF (Alexandre-Petrovitch), poëte russe. V. Soumokokov.

SOCMBAVA, île de la Malaisie. V. Scmbava.

SOUMET (Alexandre), poëte français, né à Castelnaudary en 1788, mort à Paris en 1845. Fils d’un ancien directeur du canal du Midi, il fit ses études à Toulouse, et, comme on le destinait à la carrière du génie militaire, il subit à Toulouse, en 1803, un examen pour l’École polytechnique ; il échoua au concours et s’adonna alors a la poésie. Ses premiers essais furent couronnés par l’Académie des Jeux floraux. ■ Sa vocation pour la poésie, dit M. Vitet, fut aussi précoce qu’irrésistible ; dès l’enfance il parlait, il écrivait en vers... » Rêveur et mélancolique par nature, porté vers les sujets religieux, il se complaisait dans la lecture du Psalmiste et avait beaucoup de goût pour Klopstock, l’auteur de la Messiade. En 1808, il vint à Paris, où, deux ans après, on le plaça, bien malgré lui, au conseil d’État avec le titre d’auditeur. Il était bien difficile, pour ne pas dire impossible, qu’un rimeur de cette époque ne célébrât point en vers le génie et la gloire de Napoléon. Soumet chanta donc sur le ton dithyrambique Napoléon, Marie-Louise et le roi de Rome ; il célébra aussi la renaissance du catholicisme dans Son poème de l’Incrédulité. La chute de l’Empire fut pour lui un sujet d’affliction. Il repoussa les avances de Louis XVIII, se démit de son emploi d’auditeur et se retira à Toulouse, chez son père. Là, durant cinq années, il vécut dans la retraite, exclusivement occupé de poésie. On était à l’aurore de la grande querelle des classiques et des romantiques. Professant en littérature les opinions les plus libérales, ainsi qu’il l’avait prouvé en 1814, en reprenant Mme de Staël de sa trop grande timidité, Soumet était acquis en principe aux idées de réforme ; toutefois, ramené par les habitudes de son talent aux traditions d’ordre et de régularité, il ne prit pas une part active aux controverses théoriques et se contenta de fournir des vers au Conservateur et à la Muse française, avec Victor Hugo et E. Deschamps. À la même époque, s’essayant dans l’art dramatique, il obtint coup sur coup deux triomphes : à deux jours d’intervalle, il fit représenter au Théâtre-Français et k l’Odéon Clytemnestre (7 novembre) et Sait (9 novembre 1822). Ces ouvrages lui ouvrirent les portes de l’Académie, où il succéda à Aigna», le 29 juillet de la même année. Encouragé par le succès, Alexandre Soumet continua d’exploiter le filon lucratif du théâtre et donna successivement quatre tragédies : Cléopâtre (1824), les

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Macchabées (1827), Jeanne Darc (%%t), Jeanne de France (1828), et un drame, Èmitia (1829), emprunté au roman du Château du Kenitworlh de Walter Scott. Une fêle de Néron, drame ou tragédie semi-romantique, faite en collaboration avec M. Louis Belmontet, obtint

de vifs applaudissements à l’Odéon (1830). Vinrent ensuite Norrna (1831), le Gladiateur (1841), en collaboration avec sa fille, M "e Soumet, et le Chêne du roi, comédie donnée au Théâtre - Français. Rappelons que Soumet avait, dans cette période, travaillé au texte de l’opéra du Siège de Corinthe, musique de Rossini.

Dans l’intervalle de dix ans, écoulé entre Norma et le Gladiateur, Soumet avait composé un grand poëme, la Divine épopée, œuvre longtemps prônée d’avance, » que le public, dit M. Vitet, reçut avec une sorte d’étonnement respectueux. » C’est l’œuvre capitale du poète, celle dans laquelle il a donné sa mesure entière (v. Divine épopée). M. Soumet avait été nommé successivement bibliothécaire des palais de Saint-Cloud, de Rambouillet et de Compiègue. Louis XVIII lui

avait accordé la croix de la Légion d’honneur en 1823, et Charles X une pension en 1826. Aux ouvrages que nous avons indiqués dans le cours de cette notice, il faut ajouter les suivants : Mme de La Vallière ; Hymne à la Vierge, pièce de poésie qui remporta le prix à l’Académie des Jeux floraux (Paris, 1811, in-8o) ; les Embellissements de Paris (Paris, 1812, in-8o) ; la Pauvre fille, élégie (1814, in-8o) ; la Découverte de la vaccine, poëme couronné par la 2e classe de l’Institut (1815) ; les Derniers moments de Bayard, poëme également couronné par l’Institut ; la Guerre oVEspagnè, ode à S. A. R. Mgr le duc d’Angoulême (Paris, 1824, in-4o) ; Pharamond, opéra, en société avec Ancelot et Guiraud (1825, in-8o) ; Ode à Pierre-Paul Riquet. baron de Bon-Repos, auteur du canal du Lan* guedoc, à l’occasion de l’obélisque qui lui avait été élevé par ses descendants (Paris, 1825, in-8o) ; les Scrupules littéraires de M, ae' de Staël ou Réflexions sur le livre De l’Allemagne (Paris, 1814, in-8o) ; Oraison funèbre de Louis XVI (Toulouse, 1817, in-8o) ; Jane Grey, tragédie jouée en 1844 (avec Gabrielle Soumet, sa fille) ; David, opéra en trois actes, joué en 1346 (avec Mallefille) ; Monseigneur se marié, comédio non représentée ; divers articles dans le Livre des cent et un et" dans le Journal des jeunes personnes.

SOUMET (Mme Beuvain d’Altenheym, née Gabrielle), femme auteur, née à Paris le 17 mars 1814. Fille du précédent, elle apprit de lui à aimer la poésie. À vingt-deux ans, elle publia les Filiales, recueil de vers (1836, in-8o), puis un recueil de petits romans, Nouvelles Filiales(1838, in-12), qui est son œuvre la plus achevée ; l’auteur y a placé cette épigraphe : « Habituez de bonne heure la jeune fille aux travaux domestiques ; mais que la religion et la poésie entr’ouvrent son âme au ciel ; amassez de la terre autour de la racine qui nourrit cette plante délicate, mais n’en laissez point tomber dans son calice. »

« Cette pensée de Jean-Paul devait être la seule préface de mon livre, dit Mlle Soumet, mais j ai voulu la faire précéder d’une élégie devenue populaire par sa touchante simplicité, et je place sous la douce protection de la Pauvre fille les inspirations de tendresse filiale que j’ai reçues d’elle. » Le volume s’ouvre donc par cette élégie, qui est restée un des chefs-d’œuvre du genre. Les trois Nouvelles que renferme ce volume et qui sont liées par un même sentiment, comme l’indique le titre général du livre, sont pleines d’intérêt et montrent que Mlle Soumet était la digne fille de son père. Voici ce que dit d’elle M. Emile Deschamps dans l’étude biographique qu’il lui a consacrée : « Personne plus que moi, dit-il, ne pouvait être son biographe… Je sais jour par jour la vie de la charmante Gabrielle. Mais qu’aurai-je a dire d’une vie si jeune et si peu remplie d’événements, quoique si bien employée ? L’histoire des plus douces vertus et des plus ardents sentiments de famille et de piété, voilà toute la biographie de Mlle Soumet, puis, mariée vers la fin de 1834 à un homme digne d’elle par l’élévation de l’âme et l’étendue de l’esprit et des connaissances, toute la biographie de Mme d’Altenheym sera l’histoire de son pieux bonheur d’épouse et de mère. Mais la physiologie et la psychologie auraient de curieuses études et d’intéressantes observations à faire sur le développement simultané de son génie mystique et de ses traits, dont les lignes tiennent de l’ange. La figure est l’image visible de l’âme. C’est encore à soi-même qu’on ressemble davantage. Les premières pensées de Mlle Gabrielle Soumet furent très-hautes et ses premières pages furent empreintes d’harmonie et de pureté. Ce fut pour elle comme une double révélation innée que l’idéal des sentiments et la beauté de la forme. J’ai conservé un chant de poëme biblique en prose qu’elle avait composé a l’âge de neuf ans et donné à mon père, qui écrivit sur le manuscrit : « Gabrielle ira bien loin et peut-être aussi loin qu’Alexandre Soumet. » À propos de la « figure d’ange » dont parle E. Deschamps, disons qu’Alexandre Soumet aimait à appeler sa fille Raphaël-Gabrielle ; il lui a même dédié sous ce nom un de ses sonnets. Un portrait d’elle, dessiné par Boilly, donne, en effet, à son profil une grande ressemblance avec celui du peintre d’Urbin.

On doit encore à Mlle Soumet : Récits de l’histoire d’Angleterre (1840) ; Berthe Bertha, poëme (1843) ; les Anges d’Israël (1856) ; les Deux frères (1858, in-18) ; la Croix et la lyre, recueil de poésies (1858, in-18) ; les Marguerites de France (1858, in-12) ; les Fauteuils illustres ou Quarante études littéraires (1860, in-12) ; les Quatre siècles littéraires (1860, in-12) ; les Fleurs de mai, recueil de contes (1862, in-12) : Récits de l’histoire d’Espagne (1865, in-12) ; Récits de l’histoire de Rome chrétienne (1862, in-12).

SOUMETTRE v. a. ou tr. (sou-mè-tredu lat. submitlere ; de sub, sous, et de mettre. Se conjugue comme ce dernier verbe). Réduire à l’obéissance, & la dépendance : Soumettre des rebelles. Soumettre un pays, une province. Il y aura toujours une grande différence entre soumettre une multitude et régir une société. (3.-3. Rouss.) Bonaparte ne se faisait obéir qu’en avilissant ceux qu’il soumettait. (Mme de Staël.) Il est, pour les peuples comme pour les individus, un état d’enfance où. la raison des hommes, loin d’être en état de les conduire, peut à peine suffire à les soumettre. (Guizot.)

— Dompter, réduire, devenir maître de : Soumettre son orgueil. Soumettre ses passions. L’éducation peut seule corriger le naturel, et l’habitude le soumettre. (Grimm.) il Subordonner, laisser diriger, régenter ; faire régler, régir : Soumettre sa raison à la foi, c’est renoncer d la raison. Ce n’est pas attenter à la propriété que d’eu soumettre l’emploi et l’exercice à l’intérêt, à la volonté générale. (Garât.) Equilibrer deux forces, cesl les SOumSTTre d une loi qui, les tenant en respect l’une par l’autre, les netle d’accord. (Proudh.) On aime, on estime la jeune fille gui soumet facilement sa volonté à la raison. (Théry.)

— Monter, couvrir, en parlant d’une femelle : Dans certaines espèces, ce n’est pas sans.peine que le mâle soumet la femelle.

~ Présenter pour être jugé, décidé : Soumettre un projet à quelqu’un, à l’attention, à l’examen de quelqu un. Je vous soumets le fait. Permettez-moi de vous soumettre une observation. (Acad.)

— Astreindre, obliger, réduire : Soumettre les- postulants à des formairies rebutantes.

Soumettre à, Faire subir à : Soumettre une question  un examen sérieux. Soumettre un problème À l’analyse. Soumettre «h maladek un traitement rationnel. Jai remarqué que les chiens qu’on ava.it soumis a cette mutilation étaient moins attachés à leur maître. (B. de St-P.)

Se soumettre v. pr. Être, devenir soumis : Il est des animaux qui ne peuvent su soumettre, quelque effort qu’on fasse pour les dompter.

— Soumettre sa volonté, accorder obéissance, renoncer à résister : Se soumettre au vainqueur. Il ne suffit pas, en bonne morale, de se soumettre à la justice, il faut encore s’y soumettre librement. (T. Delord.)

— Donner son acquiescement : Se soumettre à une décision. On doit, pour bien servir sa patrie, SB soumettre aux évolutions que les siècles amènent. (Chateaub.) Il Faire adhésion : Se soumettre à la foi. Se soumettre aux ordres de quelqu’un. Le plus grand effort de la raison qui juge est de se soumettre à l’autorité qui se trompe. (Laharpe.) II Consentir, s’engager : Se soumettre à faire des excuses. Se soumettre à payer.

— Syn. SoumeUre, aaservir, *a*fiuietilr, etc. V. ASSERVIR.

SOUMILLE (Bernard-Laurent), mécanicien et mathématicien français, né à Carpentras vers la fin du xvne siècle, mort à Villeneuveiez-Avignon en 1774. U inventa un procédé

pour remonter les bateaux sur les rivières navigables, procédé qui eut peu de succès ; un semoir à bras, dont il publia la description (1763, in-16) et qui fut accueilli favorablement par les agronomes, et un thermomètre qui valut à son inventeur les éloges de l’Académie (v. Mém. de VAcadémie, 1770). On a de Soumiile : le Grdnd trictrac ou Méthode pour apprendre les finesses de ce jeu (1738, 1756, etc., in-8») et la Loterie insidieuse ou Tableau général de tous les points, tant en perte qu’en profit, qu’on peut faire avec sept dés (Avignon, 1775, iti-12).

SOUMIS, 1SE (sou-mi, i-ze) part, passé du v. Soumettre. Mis sous l’autorité, rendu dépendant : Peuple soumis par les Romains. Pourquoi mon âme est-elle soumise à mes sens et à ce corps qui l’asservit et la gêne ? (J.-J. Rouss.) Tout homme chargé de commander aux autres, s’il n’est pas soumis à la loi, n’obéit qu’à ses passions. (Mmo de Staël.) Les idées de souillure occupent une place importante dans les religions soumises aux prêtres. (B. Const.) Le devoir oblige la volonté et n’est pas soumis à la volonté. (Lamenn.) L’intelligence est esclave toutes les fois qu’elle est soumise à des autorités individuelles. (Lacordaire.) À Alger, les amins sont des syndics soumis <i l’autorité du chef de la ville. (Feydeau.)

On dirait que le ciel est soumis à sa loi.

Boileao.