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« avait visité ses poches et fouillé jusque dans son sein. » Deux ans plus tard, en 1639, il reçut la mission do se rendre en Normandie avec les pouvoirs les plus étendus, pour y comprimer la révolte des nu-pieds ; il arriva à Rouen le 2 janvier 1640, accompagné de 7,000 hommes, sous les ordres de Jaujeon, désarma les habitants, exila le parlement, la cour des aides et le bureau des finances et y fit procéder & de nombreuses exécutions sans jugement. Le capitaine des gardes Picot, chargé d’exécuter une sentence, ayant demandé qu’on lui montrât le jugement, Séguier se borna à répondre : a La sentence est au bout de mon bâton. » Après avoir établi à Rouen une cour de justice, il parcourut la basse Normandie en continuant à procéder a des exécutions sommaires contre ceux qu’il regardait comme des voleurs et non comme des soldats. Ce mépris des formes judiciaires de la part du chef de la magistrature n’a pas été assez reproché à Séguier, qui vivait.il est vrai, dans un temps où la royauté s’arrogeait audacieusement le droit de tout faire. Comme circonstance atténuante, on doit reconnaître que le chancelier refusa d’accepter la propriété des terres values que Louis XIII lui donna avec le cordon du Saint-Esprit, et qui se trouvaient dans la province qu’il venait de pacitier. Le cardinal de Richelieu trouva en lui un instrument docile pour condamner à mort le

duc de La Valette (1639), Cinq-Mars et de Thou, et, si l’on en croit le lJère Griffet, il contribua à la mort de ce dernier en amenant par des promesses illusoires Cinq-Mars à compromettre son ami.

Après la mort de Richelieu, Séguier fut maintenu à soit poste par Mazarin, continua k rester attaché au parti de la cour et, après la mort de Louis XUI, il contribua h faire casser par le parlement le testament de ce prince et.à faire reconnaître Anne pour régente. Les frondeurs, dont il devint l’adversaire déclaré, le surnommèrent le chien au grand collier. Lors du lit de justice du 6 septembre 1645, le chancelier requit l’enregistrement d’office d’une vingtaine d’édits que le parlement repoussait avec persistance, et par cette mesure il ne rit qu’accroître son impopularité. À la suite du lit de justice du 15 janvier 1648, pendant lequel Séguier prononça une harangue des plus sévères, les compagnies souveraines, en dépit de la volonté du roi, rendirent un arrêt d’union entre elles. Au mois d’août suivant, l’arrestation de Broussel et de Blancmesnil mit au comble l’irritation des Parisiens contre la cour, et la ville se hérissa de barricades. Séguier étant allé au parlement pour le présider (27 août), fut assailli par la multitude, parvint k s’enfuir dans 1 hôtel de Luynes, où il se cacha dans une armoire, fut dégagé par le maréchal de La Meilleraye et regagna, non sans ilanger, le Palais-Royal. Le chancelier quitta Paiis avec la reine et se montra oppose, lors des conférences de Ruel, à toute concession er.vers les frondeurs. Anne d’Autriche le créa duc et pair de Villemor (janvier 1650), niais il ne prit jamais ce titre. À la suite de concessions faites par Mazarin dans le but d’amener la paix, Séguier dut déposer les sceaux et fut remplacé par Chàleauneuf (1" mars 1650). Il se relira alors à Rosny chez son gendre Sully, reprit les sceaux le 13 avril 1651, mais dut se démettre de nouveau de ses fonctions le 19 septembre suivant. En 1652, Séguier prit part aux négociations de paix et, après la mort de Mole en 1656, il repritpour la troisième fois les Sceaux, qu’il conserva jusqu’à sa mort.

La mort de Mazarin n’ébranla en rien son crédit. Depuis quelques années il vivait d’une existence fort calme, partugée entre ses devoirs politiques et ses goûta littéraires, lorsque, à l’instigation de Colbert, Loui XIV ordonna d’instruire le procès de Fouquet (1661). Séguier présida le parlement qui instruisit et jugea cette longue affaire.se montra un des adversaires déclarés du surintendant, vota pour la mort (1664) et s’attira, par sa déploruble attitude dans cette circonstance, de nouvelles inimitiés, parmi lesquelles il comptait celle d’Arnanliid’Aiidiliy, qui l’appelait un Pierrot déguisé en Tartufe. À cette époque, affaibli par l’âge, il avait perdu une grande partie de son influence dans le conseil du roi, où Colbert était tout-puissant ; cependant il prit une part importante aux célèbres ordonnancé :* de 1669 et 1670, counues sous le nom de Code Louis. Le £0 avril 1663, en présence du roi, il infligea à ses anciens collègues du parlement une suprême humiliation en arrachant de leurs registres les pages contenant les délibérations de l’époque de la Fronde. Le 19 août, il assista au fit de justice tenu pour l’enregistrement de vingt-cinq édits en souffrance depuis plusieurs mois. Il y fit encore « une harangue générale sur les biens que le roi avoit promis à son État, dit d’Ormesson, et qu’il vouioit faire encore par les édits qu’il apportoit. Il parla un peu hésitant, sa mémoire diminuoit, et comme un chancelier de quatre-vingt-un ans passés.» À partir de ce moment, il ne parut plus au parlement ; sa santé s’affaiblit de plus en plus et il s’éteignit à Saint-Germain.

Le chancelier Séguier, dont la conduite politique fut loin d’être à l’abri de tout reproche, mais qui, au milieu des intrigues de parti, eut du moins le mérite de rester constamment attaché à la cause qu’il avait embras SEGU

sée, était un orateur élégant, à la parole facile, claire, énergique et grave. Très-instruit, très-versé dans la connaissance des lettres, de la philosophie et de la théologie, il avait formé une précieuse bibliothèque, qu’il légua à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Séguier fut un des fondateurs de l’Académie française, dont il avait donné l’idée et le plan h Richelieu ; il hérita du protectorat de cette compagnie et rassembla ses collègues pendant trente ans dans son hôtel. En outre, il prit une part active à la fondation de l’Académie des inscriptions (1663), et à celle de l’Académie de peinture (1664). L’accusation de rapacité etd avarice portée contre lui par plusieurs de ses ennemis retombe sur sa femme et non sur lui ; car il est constant que, pendant ses quarante années de ministère, il ne s’était pas enrichi. De Madeleine Fabri, morte en 1683, il n’avait eu que deux filles ; l’une, Madklkinis, épousa le marquis de Coislin, puis le marquis de Lava ! ; l’autre, Charlotte, devint duchesse de Sully, puis duchesse de Verneuil. On consultera avec fruit sur ce personnage : les Séguier, par M. Sapey (1860), et lo Chancelier Pierre Séguier, par M. René Kervilière (1874). Le Journal de son voyage en Normandie a été publié en 1S42 (in-8«).

SÉGUIER (Jérôme), seigneur d’Estioles, magistrat et écrivain français, parent du précédent. Il vivait dans la seconde moitié du xvte siècle et au commencement du xvue. Il était fils de Nicolas Séguier, un des frères du premier Pierre Séguier, mort en 1580. Jérôme devint président au grand conseil et employa ses loisirs à cultiver les lettres. On a de lui des poésies, notamment : Daphnidium, seu Henrici 1V heroica (Paris, 1606, in-4», 3<= édit.) et une Histoire miraculeuse de la sainte hostie gardée en l’église de Saint-Jean-en-Grève, ensemble avec quelques Hymnes au saint sacrement de l’autel (Paris, 1606, in-4o).

SÉGUIER (Antoine-Louis), magistrat, né à Paris le 1er décembre 1726, mort à Tournay le 26 janvier 1792. Il descendait de Claude-Alexandre Séguier, chef de la branche des

Séguier d’Aude, et son père, Louis-Anne, était conseiller au parlement de Paris. Avocat du roi au Châtelet dès l’âge de vingt-deux uns (1748), il fut nommé en 1755 avocat général au parlement de Paris, fonctions qu’il conserva jusqu’à l’époque de la Révolulion. Son nom et le crédit de sa famille furent pour beaucoup dans cette rapide élévation que, du reste, son talent justifia. ■ Par son éloquence, par sa dignité, par toutes ces qualités émiueutesqui distinguent et l’orateur et le magistrat, disait de lui Berryer, Séguier s’est placé à côté des Talon et des d’Agnèsseau. » À ces hautes facultés, Séguier enjoignait une précieuse pour l’orateur, la mémoire. Berryer raconte à ce sujet l’anecdote suivante : ■ Après avoir entendu un discours dont Je manuscrit vint à se perdre, Séguier le rétablit tout entier dans l’espace a’une nuit. Il lit, une autre fois, un effort de ce genre aussi extraordinaire : à la fin de la première représentation ù’Hypermnestre de Lemierre, l’auteur, qui était son ami, vint le trouver pour recevoir les compliments usités en pareil cas. Séguier ne s’y refusa point, mais il glissa malignement dans l’oreille de Lemierre quelques reproches de plagiat, et, pour preuve, il lui récita sur-le-champ les plus belles tirades de sa tragédie. Le pauvre poôte était dans un embarras difficile a dépeindre, lorsqu’un éclat de rire lui découvrit tout le mystère. » Bien qu’il n’eût absolument rien écrit, il fut appelé à succéder à Fomenelle comme membre de l’Académie française en 1757. Mais, au Heu de prendre la défense des gens de lettres, il devint l’implacâble adversaire des philosophes, demanda, en février 1759, au parlement de supprimer l’Encyclopédie, dénonça à ce sujet « un complot formé par plusieurs écrivains pour renverser ia religion et l’État, • demanda en 1770, dans un fulminant réquisitoire, la condamnation de sept ouvrages, notamment du

Système de la nature de d’Holbach, et souleva à tel point contre lui l’indignation des philosophes, que Thomas, chargé de prononcer à l’Académie l’Éloge de Marc-Aurète (26 août 1770), profita de l’occasion pour flétrir ■ ces hommes en place qui, par amour-propre ayant désiré d’être admis dans le sein de l’Académie, la trahissent ensuite en calomniant les lettres et leurs sectateurs. » Séguier fut vivement piqué de cette allusion qui le frappait en plein visage. Le chancelier, sur sa demande, ayant interdit l’impression d’un nouveau discours, prononcé par Thomas, le 6 septembre suivant, et dans lequel se trouvaient de nouveaux traits à l’adresse de l’avocat géuéral, l’Académie décida que ce n’était que par respect pour le nom de Séguier qu’on ne prendrait contre lui aucune délibération, mais qu’on ne communiquerait plus avec lui. Ce fut à cette époque qu’on lit courir le quatrain suivant :

Entre Séguier et Fréron

Jésus disait a sa mère :

Enseignez-moi donc, ma chère,

Lequel est le boa larron 1

À cette époque, Séguier alla à Ferney faire une visite à Voltaire. Il lui annonça qu’on le pressait de poursuivre Y Histoire du parlement et lui déclara que l’affaire pourrait aller loin. Mais la dissolution des parlements, en 1771, empêcha cotte menace d aboutir.

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Dans la lutte engagée par Maupeoa contre les parlements, Séguier se montra le défenseur des privilèges et des droits de ce grand corps et sacrifia sa position plutôt que de contribuer à son humiliation. Le 19 janvier 1771, les conseillers reçurent l’ordre de quitter Paris. C’était le chancelier Maupeou qui pressait le dénoûment de la lutte avec le parlement. Réorganisé le 13 avril, le parlement fut installé à Versailles en séance solennelle, la roi tenant son lit de justice. Dans cette mémorable séance, Séguier dut, comme avocat général, conclure à l’enregistrement des édits ; mais il refusa de paraître le soir à la fête que donna le chancelier et envoya sa démission. (Jette conduite lui concilia les sympathies des parlementaires, et il fut un des premiers réintégré dans sa charge quand, en 1774, Louis XVI rappela les parlements. Au reste, ce n’est pas le seul point de ressemblance que Séguier ait eu avec nos plus illustres parlementaires. l’artisan de l’Église gallicane, il s’opposa avec une grande énergie aux progrès de l’ultramontanisme. «En cette résistance, dit Portails, Séguier se montra digne de ses ancêtres et de tous les hommes illustres qui l’avaient précédé dans l’important ministère qu’il remplissait. Si la France n’a jamais subi le joug uliramontain, si elle a su échapper aux dangers et aux fureurs de 1’inquisiiion ; si, dans les temps les plus difficiles, elle est parvenue a faire reconnaître son indépendance par les papes eux-mêmes, elle en est redevable a ces grands corps de magistrature qui ont défendu en tout temps, avec autant de fidélité et do courage que de lumière, le dépôt sacré de nos franchises et de nos libertés, ■ Il dénonça notamment, en

1762, l’Histoire impartiale des jésuites, qui réhabilitait cet ordre, dont l’expulsion venait d’être prononcée, et attaqua vivement cette société de Jésus, «dont la passion jalouse était de dominer l’Église et l’État, > dit-il. Il soutint également avec ardeur l’indépendance du pouvoir temporel contre la paj uulé, k l’occasion du bref de Clément XIII en 1768.

En politique, Séguier se montra un réactionnaire acharné, un ennemi des réformes les plus utiles. C’est ainsi qu’il s’opposa à l’enregistrement des édits sur l’abolition des corvées, sur la liberté du commerce des grains, sur la suppression des maîtrises et des jurandes. Ce défenseur du trône et des privilèges ne pouvait voir sans en être révolté la grande œuvre réformatrice de la Révolution. Un des premiers il quitta la France et se retira à Tournay, où il mourut. Parmi les harangues et mercuriales qu’il prononça, on cite les suivantes : l’Amour des lettres (1770) ; l’Amour de ta gloire (1774) ; l’Esprit du siècle ; ia Stabilité de ta magistrature, etc.

SÉGUIER (Antoine-Jeaii-Matthieu, baron), magistrat, fils du précédent, né à Paris en

1763, mort dans la même ville en 1848. A l’âge de vingt et un ans, il fut reçu avocat et devint presque aussitôt substitut du procureur général. Peu après, le 6 septembre 1790, la Révolution ayant supprimé les parlements, Antoine Séguier, privé tisses fonctions, quitta la France avec sou père et revint dans son pays sous le Consulat. Grâce à Cambacéres, il rentra dans la magistrature en 1800, en qualité de commissaire près le tribunal de la Seine, fut nommé, des 1802, président de la cour d’appel, devint commandeur de la Légion d’honneur en 1804, baron en 1808 et premier président de la cour impériale en 1810. Séguier se montra un des plus plats adulateurs de Bonaparte dans des harangues qu’il prononça en maintes circonstances connue interprète des sentiments de la cour d’appel. C’est ainsi que, le £8 juillet 1807, après 1 entrevue de Tilsitt, il s’écriait : « Napoléon est au delà de l’histoire humaine, il appartient aux temps héroïques : il est au-dessus de L’admiration ; il n’y a que l’amour qui puisse s’élever jusqu’à lui. ■ Lors du retour de la campagne de Russie, le s6 décembre 1812, il disait à Bonaparte : «Nous sommes prêts à tout sacrifier pour votre personne sacrée, pour la perpétuité de votre race, w Mais, un peu plus d un an après, Séguier changeait singulièrement de langage. Ce fut sur sa proposition que la cour d’appel déclara, le 6 avril 1814, que, « sentant tout le prix des efforts qui ont enfin délivré la France d’un joug tyraniîique, « elle adhérait à la déchéance de Napoléon. Séguier retrouva toutes ses hyperboles adulatrices en face du comte d’Artois et de Louis XV111, qui le maintint à son poste et le nomma conseiller d’État. Pendant les Uent-Jours, Bonaparte lu destitua et l’exila. Reintégré dans ses fonctions en 1815, il entra la même année à la Chambre des pairs, fut chargé d’instruire le procès du maréchal Ney et prononça, à la rentrée de la cour royale en 1816, un discours empreint du plus fougueux royalisme, qui a inspiré à Berauger une de ses chansons les plus piquantes. A l’occasion de l’assassinat du duc de Berry, il n’hésita point à conseiller au roi de prendre des mesures d’exception, analogues à celles qui avaient frappé les adversaires de la royauté sous la l’erreur blanche. Toutefois, dans les derniers temps de la Restauruiion, le fougueux magistrat parut revenir à des idées plus saines et plus dignes de la justice, montra une certaine mesure dans plusieurs procès faits à des journaux de l’opposition et manifesta des sentiments gallicans qui indisposèrent contre lui le parti

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de la cour dirigé par les jésuites. Après la révolution de Juillet, il s’empressa de faire acte d’adhésion k Louis-Philippe et continua à remplir ses fonctions de président jusqu’à sa mort. C’était un homme très-versé dans les affaires, à l’esprit vif et prompt.

SEGUIER (Armand-Louis-Maurice, baron), diplomate et littérateur, frère du précédent, né à Paris en 1770, mort dans la même ville en 1831. Admis dans les pages de la grande écurie du roi en 1783, il entra comme souslieutenant, en 1788, dans le régiment de dragons de Lorraine. À l’époque de l’émigration, Séguier sortit de France et alla s enrôler dans l’armée de Condé. À sa rentrée sous le Consulat, il fut nommé consul à Patna, puis à Pondichéry, tomba entre les mains des Anglais (1805) et ne recouvra la liberté qu’au bout de quatre ans. Il devint ensuite consul à Trieste (1806), aux lies Ioniennes (1814) et enfin consul général à Londres en 1816. Créé par Louis XVIII baron (1821), chevalier do Saint-Louis et de la Légion d’honneur, il voulut reconnaître k force de zèle la faveur royale et s’imposa des travaux excessifs qui ruinèrent sa santé. Ramené à Paris par son neveu, Armand Séguier, de l’Académie des sciences, il succomba à la maladie de langueur qu’il avait contractée.

En dépit de ses graves et incessantes occupations, Maurice Sfguier a composé, soit seul, soit en collaboration, plusieurs pièces de théâtre dont les titres suivent : le Maréchal ferrant de la ville d’Anvers (Paris, au VII, iii-8°) ; la Girouette de Saint- Cloud, pièce en prose avec Barré, Ratlet, Desfontaines, Bourgueil et Dupaty (Paris, an VIII, in-s») ; VEntrevue et te rendez-vous (Paris, an VIII) ; les Hasards de la guerre, comédie en un acte (Paris’, 1802, in-8<>) ; l’Un pour l’autre, comédie en un acte, avec Thésigny (Paris, 1802) ; la Parisienne à Madrid, un acte (Paris, 1805, in-8«) ; le Lendemain de la pièce tombée, un acte, avec Dupaty et Dubois (faris, 1805) ; Isavre ou 17aconstance dans l’embarras, un acte (Paris, 1806, in-so) ; Lavater, un acte (Paris, 1800, in-8o). Il a donné, en outre, avec Duputy : les Otages, le Procès de Scudery et le Sauvage de l’A veyron. L’œuvre littéraire de Maurice Séguier destinée à lui survivre est lu poème intitulé la Naissance de la Mode (Paris, 1819, in-8o), petit poSine écrit en vers de dix syllabes, dont la versification est brillante et facile.

SÉGUIER (Armand-Pierre, chevalier, puis baron), magistrat et savant français, fils d’Antoine-Jean-Matthieu, né à Montpellier en 1803. Avocat en 1824, conseiller auditeur à lu cour royale en 1826 et conseiller après la révolution de Juillet, il se démit de ses fonctions en 1848 et s’adonna à la mécanique, pour laquelle il a fait preuve de rares aptitudes. En 1833, le baron Séguier a remplacé Rosily-Mesroes en qualité de membre libre de l’Académie des sciences et il a été nommé, en 1851, officier de la Légion d’honneur. En octobre 1872, plusieurs journaux ont annoncé qu’il venait d’être atteint d’aliénation mentale. On doit à ce savant, très-versé dans la connaissance des machines et des procédés industriels, outre de nombreux mémoires et rapports relatifs à des perfectionnements industriels et scientifiques, divers écrits, notamment : Sur les appareils producteurs de la vapeur (1832, in-8o) ; Perfectionnements dans la marine d vapeur (1848, in-BO), etc.

SÉGUIER (Sidoine-Charles-François), marquis de tsAiNT-BwssoN, littérateur français, né en 1738, mort en 1773. Il descendait de Nicolas Séguier, frère du président Pierre Séguier, né ou 1504. Le marquis de Saint-Brisson était depuis 1764 capitaine au régiment de Limousin quand, pris d’un bel enthousiasme pour les doctrines que Jean-Jacques expose dans son limite, il apprit l’état de menuisier et fit part de sa résolution à Rousseau, qui s’empressa de calmer ces velléités de démocratie romanesque (1766). Séguier se jeta dans ia littérature et publia, sous le voile de l’anonyme : Arisle ou les Charmes de l’honnêteté (Paris ; 1764, in-12) ; Lettres à Philopénès ou liéflexions sur le régime des pauvres (Paris, 1764, in-12) ; Truite des droits du génie « Jarslruhe, 1769, in-8<>), écrits qui valent mieux par la générosité des sentiments que par le Style.

SÉGUIER (Nicolas - Maximilion - Sidoine), marquis de Saint-Brissom, administrateur et érudit français, liis du précèdent, né à Beauvais en 1773, mort à"Paris en 1854. Emigré à l’âge de dix-sept ans, il servit dans l’armée de Condô jusqu’à son licenciement, acheva ses études àLeyde, revint en France et entra dans le corps du génie, qu’il ne tarda pas à quitter pour voyager à l’étranger. Sous la Restauration, il administra successivement comme préfet le département du Calvados (1814), de la Somme (1815), de la Meurtlie (1816), de la Côte-d’Or (1821), de l’Orne (1S23) de la Nièvre (1830) et donna sa démission après lu révolution de J uillet. Nicolas Séguier était membre libre de l’Académie des inscriptions et de plusieurs autres sociétés savantes, Outre des articles publiés dans le Journal asiatique, le Journal des savants, les Annales de la philosophie chrétienne, on doit k cet érudit, qui s’était particulièrement occupé de philologie et d’archéologie, les écrits suivants : De l’emploi des conjonctions dans lu