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d’elle, on ne s’occupe que d’amour ; ses musiciens, ses dames chantent la tendre passion ; elle-même, dans une sorte de cour d’amour, | repose enne aunes subtilité* umoiireuses celle quesiion : Quelle est la plus grande peine en aimant ? Frédéric décide que lu v’u» annule peine est d’ ; iiuier d’un amour qu’on n’ose «vouer. I.a duchesse croit que le jeune cavalier l’a en vue en pnrhiul ainsi et demeure partagée entre sa tierié de princesse et sb passion naissante.’Or, Frédéric pense, non à la duchesse Flérida, mais à une des dnines de sa cour, la belle Lettre, qui n’est p ; is insensible à ses soupirs. Il est trahi par son valet, l-’abio, qui rapporte à la duchesse tous les secrets de son maître. Il lui apprend d’abord que Frédéric a reçu un rendez-vous d’une daine, dont il n’a pu savoir le nom, et Fléndu eu est reduiie aux conjecmres. four faire manquer le rendez-vous, elle envoie Frédéric porter le soir même une missive au duc de Mantoue ; mais connue en ce moment le duc de Mantoue se trouve à la cuur de Flérida sous un déguisement à l’aide duquel il se propose n’observer la duchesse qu’il veut épouser, Frédéric, dont il est l’ami, lui a bientôt remis son message et peut aller à son rendez-vous. D’un autre cote, !a duchesse a ordonne à Laure (l’épier Frédéric afin de connaître la daine du rendez-vous. Les deux amants se trouvent ainsi réunis pur les soins mêmes de celle qui les voulait séparer. Ils con iennent entre eux d’un ingénieux stratagème pour pouvoir se dire leurs secrets k haute voix, uiêuie en présence de la jalouse Flérida. Chaque t’ois que l’un des deux amants aura tait à l’autre un signal convenu, les premiers mots de chaque phrase qu’il prononcera seront à l’adresse de l’autre ; ils pourront s’entretenir de leur passion tout en complimentant Flérida. Le reste de la pièce n’est guère que lu mise en action de celte piquante combinaison de mots. Laure récite à la duchesse un compliment en quatrains, et le premier mut de chaque quatrain est redit à demi-voix par Frédéric, qui recompose ainsi toute une phrase de su maîtresse. Ce qui est continue, ce sont les longs détours que Laure et Frédéric sont obligés de prendre pour exécuter ce spirituel tour de torce. La jalousie de la duchesse, cependant, grandit sans cesse, et lorsqu’elle a appris que Frédéric aime Laure, qu’il en est aune, qu Ils vont s’enfuir ensemble, elle lait arrêter son chevalier. Le chevalier s’échappe ; il vient enlever sa maîtresse ; Flérida se présente devant eux, et, après un long combat entre la jalousie et la générosité, elle se résout à être généreuse et se resigne mélancoliquement a épouser le duc de Mantoue dont elle a enfin appris le déguisement. Nous avons dû supprimer, pour la clarté de l’analyse, bien des fils de cette intrigue compliquée ; mais on peut voir coimneut l’influence espagnole agit sur le génie de Corneille, auquel on a souvent reproché ses combinaisons romanesques et subtdes. Encore ses pièces les plus embrouillées sont-elles bien loin de cet imbroglio modèle.


Secret du ménage (le), comédie en trois actes et en vers, de Creuze de Lesser (Comédie-Française, 25 mai 1809). L’intrigue de cette pièce est d’une simplicité extrême. M. d’Orbeuil, devenu l’épuux d’une femme qui ne cherche qu’a lui plaire, ne larde pas à être atteint a’une singulière maladie, il est rassasié des joies pures ne l’intérieur ; il Souhaiterait un nuage dans l’azur de sa félicité conjugale. Une jeune cousine, Mme d’iCrcour, donne des leçons de coquetterie à Mme d’Orbeuil, qui éveille îa jalousie de cet époux trop heureux elle rattache à sa chaîne par la cruinte du niinoiaure. Le secret du ménage consiste doue, n’apiès l’auteur, a simuler hounèieinent les caprices des femmes légères. Melesville et Charles Duveyrier se sont souvenus un Secret du menuge un écrivant leur comédie ne la Alurqume de Séinelerre, représentée en 1837. ’iede est aussi, a part la substitution d’une amie à la cousine qui se fait professeur de coquetterie, l’intrigue du Caprice, le ravissant proverbe d’Aitred de Musset.


Secret des cavaliers (le), drame en six actes, de M. Joseph Bouchardy (Ambigu-Comique, 24 décembre 1850). L’action se passe eu Irlande, sous le règne de Ouiliuuine. Le roi Jacques a été oblige de fuir proscrit, mais il a jaissé de nuiuLi.eux partisans, notamment les fameux caoutiers écossais dont l’histoire a conserve le souvenir. Ces derniers ont pour chef le jeune lord Arthur Fitz O’Nial. Au début Uu drame, lord Arthur, caché sous des habits de paysan, se réfugie sous le toit ne Davis, un ancien soldat de son père. Davis iui est tout dévoué, mais il est deioué en niéina temps à sou gênerai d’autrefo.s, le comte Robert de Kuuure, gouverneur ne l’Irlande pour le roi Guillaume et commandant en Chef des troupes royales. Pour mettre ses sympathies d’accord, n travaille à rapprocher les deux auversaiies, comptant faire cesser la guerre civile en les réconciliant. Un rendez-vous est donné par lui aux deux nobles seigneurs, et il doit avoir lieu la nuit même dans la modeste demeure de l’ancien soldat. Disons tout d’abord que le bon Davis est père d’une jolie fille, lielty. Kelly iiiuie en secret le jeune lord, quelle croit un paysan et qu’elle ne connaît que sous son nom n’einnruut de Frantz Wilson. Le

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prétendu Franlz Wilson, de son côté, n’a pu vivre sous le même toit que Ketty sans en être épris. Introduisons étfiilement en scène oit certain Tom Chance, vllugeois joufllu et amoureux sans espoir de Kelly ; puis un eerîîiin lord Jmnes, neveu du comte Robert de Kildare, lequel Jntne.s conspire avec un valet pour faire assassiner sou oncle après lui avoir sousti’Hit un testament qui le déshérite, et attendons-nous k voir les choses se compliquer à la grande satisfaction des amateurs du genre.

Ketty n’est pas sans inquiétude en apprenant que son père se trouve mêlé k des conspirations ; elle observe tous ses mouvements ; sur le point d’être surprise, elle se laisse glisser au fond d’un puits inachevé qui se trouve dans la cour où doit avoir lieu l’entrevue de lord Arthur et du comte Robert de KiMare. Elle surprend ainsi sans le vouloir le secret de la correspondance des cavaliers, confié par lord Arthur à Davis. Ce secret consiste à écrire des mots latins sans suite et sans signification aucune, dont les premières lettres réunies par ordre prennent un sens toujours compris par les chefs des cavaliers. Exemple, ou veut répondre Non, ou écrira : Ni' hit omnes nobis, ou trois autres mots latins commençant par les mêmes lettres, et on aura donné ta réponse demandée. Ketty, effrayée par James, qui fait passer devant ses yeux tous les dangers auxquels s’expose son père, consent k s employer pour empêcher le jeune chef des cavaliers de sa trouver au rendez-vous, et pour cela elle écrit cinq mots latins pris au hasard formant le mot trahi ! sur un papier que trouve lord Arthur k son arrivée. Lord Arthur, pensant que c’est là un avis qui lui est donné par ses amis, s’éloigne. Le comte Robert arrive cependant ; il s’étonne d’être seul, lorsqu’un coup de pistolet est tiré sur lui par une fenêtre. Une bulle siffle à son oreille. Le papier qui a servi de bourre au pistolet tombe à ses pieds, il le ruinasse ; c’est un fragment d’une lettre écrite par son neveu James au valet son complice. 11 ne lui en faut pus davantage pour connaître le mobile et le nom de 1 auteur de l’attentat auquel il vient d’échapper. S’attendant à être assailli au dehors par des assassins, il veut du moins assurer leur punition et écrit à la hâte quelques ligues par lesquelles il déshérite de nouveau son neveu, signalant celui-ci à la justice comme auteur un guetapens. Mais où mettre le papier qui contient ses dernières volontés ? Le puits que Davis a commencé de creuser dans sa cour et auquel il travaille tous les jours est là ; le comte insère l’écrit qu’il vient de tracer dans ses tablettes, qu’il confie au puits, et sort ; on entend un coup de feu, il est atteint mortellement cette fois. Tom Chance, pour faire sa cour à Ketty, aide le père Davis à creuser son puits ; c’est lui qui trouve les tablettes du comte Robert de Kildare ; ces tablettes sont dorées, riches ; il croit posséder un trésor, mais il ne sait pas lire... À qui se confier ? ... Il apprendra à lire, et en attendant il cache sa trouvaille dans le fond de son bonnet. Le comte de Kildare est bien mort ; James a hérité de tous ses biens, de toutes ses dignités et de tous ses emplois ; le manteau et Cépée de lord Arthur, qui a repris son costume de paysan pour fuir, ramasses dans la forêt où le comte rtoberlaëlé trouvé assassiné, désignent le chef des cavaliers comme auteur du meurtre ; il est condamné h mort par contumace, et l’on promet la grâce d’un autre condamné à quiconque indiquera su trace. C : iehé de nouveau sous le nom et les habits de Franlz WiUun, lord Arthur est revenu habiter la. chaumière de Davis ; il est question do mariage entre lui et Ketiy ; mais il avoue à celle ci qu’il est proscrit, condamné ! Kelly, qui continue son petit espiuiitiiige, intercepte une missive adressée par les cavaliers à lord Arthur et lui indiquant que la nuit même il trouvera au val Saint-Jean un cheval tout selle pour assurer sa fuite. Ketty hait lord Arthur, qu’elle considère comme un assassin ; elle aime FrantZ WiiSon ; elle va trouver lord James et lui fournit les moyens de s’emparer de Inrd Arthur en échange de la grâce de Franiz Wilson, ne se doutant point que ces deux noms cachent le même individu. Fendant ce temps, Franiz Wilson a quitté la chaumière | our aller au rendez-vous ; mais eu quittant l’asile hospitalier où il a vécu quelque temps, il laisse une lettre qui révèle à Ketty toute la vérité sur sa personne et décline que le lord couserVe pour la tiile de Davis l’amour qu’elle avait inspire au paysan. Ketiy revient joyeuse chez sou père, la grâce de Frantz Wilson à la innin ; el.e raconte à Davis ce qu’elle a fait pour l’obtenir. Davis lui remet aussitôt la lettre de lord Arthur ! Vite elle se dirige vers le val Saint-Jean, lieu du rend z-vous indiqué au chef des cavaliers ; elle vient dire à lord James qu’elle l’a trompé ; le lord furieux la menace de sa vengeance, lorsque tout k coup un feu s’allume au lom ; il se précipite suivi de ses soldats dans la direction de ce signal. La pauvre tille, restée seule, s’évanouit juste k point pour ne pas voir passer lord Arthur qui se jette k la nage afin d’aller rejoindre plus vite ses frères d’armes ; revenue k la vie, elle l’aperçoit dans le fleuve et s’y précipite au risque de se noyer. Tom Chance survient, voit Ketty en danger de péiir, plonge k son tour pour la sauver, et île trois I Davis plus prudent s’arrête sur le

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bord ; il est à supposer qu’il ne sait pas nager. Qui sauve Ketty ? lord Arthur sous les habits qu’il a conservés de Fruinz Wilson, Cela est bien ; mais ce qui est encore mieux, il a manqué son rendez-vous du vnl Saint-Jean et a échappé de la sorte aux soldats ni mis tés par lord James. Ketty, arrêtée et jetée en prison, devient folle, et lord Juines, qui poursuit toujours son rôle de t aine et qui espère encore obtenir de la jeune tille la trace de lord Arthur, fait venir près d’elle, par ordonnance du médecin, le père Davis, Tom Chance et Frmiiz Wilson. Tom Chance, une fois seul avec Ketty, juge en son gros bon sens qu’une folle ne conservant pas la mémoire il peut très-bien en appeler à ses lumières pour apprendre ce que contiennent les fameuses tablettes qu’il a trouvées dans le puits ; il les lui fait lire. Ketty, dont lu folie n’est que simulée, maîtrise son émotion en découvrant la preuve de l’innocence de lord Arthur ; elle rend k Tom Chance les tablettes, et ce dernier les dissimule de nouveau très-prudemineui sous la cuitfe de son bonnet. Paraissent ensuite Frantz Wilson et lord James, et dans une scène de démence parfaitement rendue, Ketty, se servant du secret des cavaliers, apprend k Franiz ou plutôt à lord Arthur que Tom Chance possède sur lui les preuves de son innocence. Cela est dit à la barbe même* de lord James, qui ne comprend goutte aux mots latins qu’elle prononce dans son langage plein d’incohérence. Tom, Frantz et Davis.s’éloignent, et Ketty, demeurée avec lord James, cesse de jouer la folie et accuse hautement le puissaut seigneur, en présence du lord juge, de l’assassinat de Robert de Kildare. Lord lames rejette cette accusation sut- le compte da la folie de Ketty ; il fait dresser l’echafaud pour elle. Arthur reparaît alors dans son costume de lord ; il s’est livré en échange de la grâce de Ketty, c’est lui qui doit mourir. Le Bourreau aiguise déjà sa hache et le crime triompherait si la Providence de carton qui présideaux déiioûiuents des mélodrames n’apparaissait enfin au ciel de toile peinte où elle cuisine avec une inaltérable iniliurlialité ses foudres vengeresses. Cette fois, elle a pris l’encolure un peu lourde de Tom Chance. Tom Chance, qui a chaussé ses bottes de sept lieues, est parti en toute haie pour Dublin d’après le conseil de lord Arthur pour remettre au roi Guillaume, accessible apparemment comme un buu monarque des contes de la mère l’Uie, les tablettes trouvées dans le puiis ; il en revient tout huletunt avec la grâce de lord Arthur Fitz O’Nial et l’ordre de faire exécuter k sa place lord lames, assassin de son oncle le comte Robert de Kildare. James fait une grimace qui se passe de commentaire, et cela à la grande jubilation des spectateurs vertueux. Ainsi se termine ce drame qui n’est ni meilleur ni plus mauvais que beaucoup d’uutres, et dont la charpente un peu vermoulue rappelle l’habileté particulière k M. Bouchardy. On peut reprocher toutefois à cet auteur l’abus ae certaines fici’lles par trop connues ; les tablettes cachées dans le puits, la lettre servant de bourre de pistolet, etc. Le rôle du comique, Tom Chance, est ires-joyeusement esquissé et comporte un certain nombre de Scènes k effet ; nous en citerons une, entre autres. Ruuert de Kildare oemaude k Tum Chance pourquoi il ne prend pas parti soit pour le roi Jacques, soit pour le roi Guillaume. Toin Chance lui répond : « Voyezvous, monseigneur, les pauvres diables comme moi qui conspirent sont comme les chiens qu’on iiieue à la chasse ; on leur uit : Cherche 1 ils cherchent. Lorsqu’ils ont trouve, on leur dit : Apporte 1 ils apportent. Et puis on leur dit ensuite : Allez vous coucher !... > Le cinquième acte surtout est fort bien fait. Par là, nous ne voulons pas dire b en écrit ; car s’il fallait, on le sait, compter avec la prose surannée de l’auteur de Luxure le pâtre eide quelques autres mélodrames fameux, la besogne deviendrait lourde. Disons seulement à la dét hurge de M. Buuihardy qu’il rencontre parfois n’assez jolies pensées et de temps k autre des expressions heureuses.


Secret de miss Aurore (LE), drame en cinq actes et huit tableaux, pur MM. Lambert Thiboust et Bernard Derosne ; représenté uu théâtre du Cbàtelet eu juillet 1863. Le sujet de ce draine, lire d’un roman anglais, est le même que ceiui du mélodrame intitulé la Femme aux deux ?naris. A quinze ans, miss Aurore s’est laissé séduire par un jockey de sou père, James Conyers, qui l’a enlevée et épousée ; mais dégoûtée bientôt par la brutalité de son lovelace d’écurie, elle rompt avec lui et s’enferme dans un château pendant que sou mari court le monde. Un beau jour, elle apprend que Couyers s’eol casse le cou dans unécourse. Devenue veuve, elle n hésite plus k donner sa main à un gentilhomme, John Mellish, qui avait conçu pour elle une vive passion, et, débarrassée des pénibles souveuirs du passé, elle croit eufln avoir trouvé le calme et bonheur. «Mais un soir, dit M. Paul de Saïijt-Victor, arrive au château un entraîneur, engagé par John Mellish pour tes prochaines courses. U entre d’un pas de maître, commande aux valetsrudoie les servantes... C’est James Conyers, le premier mari. La lutte s’engage, violente et féroce comme une attaque de br.guuds. James demande il iniss Aurore la bourse ou

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l’honneur. Deux mille livres sterling, ou le scandale de ses deux mariages éclatera démuni ! Lu jeune femme consent k payer cette luurde rançon ; elie-méiue va la porter au bandit, qu’il attend cache dans un bois. James, resté seul, compte et recompte sesuank-iioles. Mais voilà qu’un eue hideux, k face diabolique, rampe le pistolet au poing vers le banc où il s’est couché. U vise, il ajuste, Irf coup

Iiart et, pour cette fois, James Conyers est lieu mort.» L’itssnssin est un valet d’écurie du château, Siephen Harf ; rave, moitié monstre, inoiiiè crétin, que jndis miss Aurore, irritée de son insolence, a frappé d’un coup de cravache. Hargrave s’était promis de se venger cruellement de la jeune femme. En tuant Conyers, il s’est proposé un double but, le voler et perdre sa miiîtresse. En prenant l’argent du mort, il lui a enlevé l’acte qui atteste son mariage avec miss Aurore. Il envoie cet acte» John Mellish et accuse la jeune femme d’avoir tué son premier mari. «L’innocence de miss Aurore est reconnue par le coroner, dit l’écrivain précité.Mephen Hargrave, menacé par la justice, se cache dans ’ une des cours du château. Ici, le drame cesse et la fantasmagorie commence ; la scène se change en chambre noire. James Conyers apparaît à son meurtrier couché sur son banc. Siephen se précipite vers lui comme pour l’achever ; mais le spectre fond sous sa main. Puis ce sont des fantômes, drapés de longs suaires, qui surgissent en gesticulant et qui s’effacent dès qu’on les touche, comme des ombres passant sur un mur. > Bien que l’intrigue de ce drame soit faible, il attache et amuse et quelques-uns des personnages de la pièce ont du relief et de l’originalité. Tels sont particulièrement le terrible garçon d’écurie Stephen Hargruve et le marchand de chiens Duui-d Pikouit.


Secret (le), opéra-comique en un acte, paroles d’Hoffmann, musique de Solié ; représenté au Théâtre-Italien le 1er floréal an IV (20 avril 1796J.

La pièce est amusante, le dialogue spirituel. Valère s’est battu en duel et passe pour avoir tué son adversaire. U est contraint de se cacher chez un ami qui, k cet etfel, u disposé dans une chambre un panneau k coulisses qui s’ouvre et se referme souvent dans le cours de l’acte. Cet ami dévoué s’appelle Dupuis. Cécile, sa femme, ignore le secret de cette cachette. La conduite mystérieuse de son mari lui donne des accès de jalousie. Les circonstances amènent dans cette chambre Angélique, la jeune personne qui a été la cause du duel. Les deux amants reconnaissent leur voix k travers la porte de la cachette. Cette porte s’ouvre pour donner passage k la belle Angélique, qui eu sort presque aussitôt avec Valere, aux yeux étonnés de Cécile. Hoffmann a semé de détails divertissants ce canevas un peu léger. La jalousie de Cécile et la niaiserie du valet Thomas donnent lieu k des scènes comiques. La musique est des plus plates. Cependant elle a plu beaucoup k I époque de sa nouveauté. N&tis ne citerons que la romance de Cécile : Qu’on soit jaloux dans sa jeunesse ; celle de Valère : Je te perds, fugitioe espérance ; et celle de Dupuis, qui est deveuue populaire : Femmes, voulez-vous éprouoer si vous étet encor sensibles.

Ce qui a valu k ce petit opéra un succès prolongé, c’est d’abord le livret, qui est écrit avec talent, et ensuite l’interprétation de la musiquette de Solié par Martin, DuZainville et Mme Dugazun. Nous allons donner les deux morceaux qui eurent le plus de vogue.

l«r Couplet. Andante,

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