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ce.moyen, s’éloignent de leurs yeux et que leur physionomie prend un aspect tout à fait singulier. Elles ne sont pas aussi strictement renfermées que les musulmanes, parce que pour le mariage comme pour la religion les Sikhs diffèrent complètement des sectateurs du prophète arabe. On fiance les enfants dès la première jeunesse ; les contrats sont débattus par les pères ou les proches parents, qui le plus souvent se décident sur des considérations particulières ou des motifs honteux, bien plus qu’en vue du bonheur des enfants. Dans les familles des classes inférieures, la coutume autorise un frère à épouser la veuve de son frère. Les enfants issus de cette union sont légitimes et habiles à hériter des biens mobiliers ou immobiliers. La veuve peut opter entre le frère aîné ou le plus jeune. Les crimes contre les personnes peuvent, comme chez nous au moyen âge, s’expier à prix d’argun t. I, a peine capitale n’est presque jamais infligée. D’après la loi de Nanek, il est défendu aux femmes sikhes de se brûler «près la mort de leur mari.

Les Sikhs doivent laisser croître leur barbe et leurs cheveux ; ils portent un pantalon bleu, un manteau de diverses couleurs el un mauvais turban ; les chefs ont les poignets ornés de bracelets d’or et leurs turbans entourés de chaînes du même métal. Guerriers par profession et par goût, ils cultivent cependant la terre et entretiennent de grands troupeaux ; ils ont même des manufactures et fabriquent de bon drap et des armes à feu très-esiimées dans l’Inde. Comme guerriers, comme cavaliers surtout, ce sont les meilleure soldats de l’Inde ; accoutumés dès leur enfance à une vie laborieuse et frugale, ils font des marches et supportent des fatigues vraiment surprenantes.

La religion des Sikhs est une sorte de fusion du bruhmanLvmeetde l’islamisme. L’unité de Dieu, la pratique du bien, la paix et la to- ■ lérance envers tous les cultes, tels furent les préceptes enseignés par Nanek-Scbah, fondateur de la secte. Ces préceptes ont été recueillis dans le livre intitulé Adi-Granth. Les cérémonies des Sikhs consistent en prières très-simples adressées à leur dieu, en ablutions et en pèlerinages, dont ils vont s’acquitter avec ferveur dans la ville d’Amristar, leur cité sainte. Aniristar (bassin de l’immortalité) prend son nom d’un bassin de 149 pas carrés, au centre duquel s’élève un tempto où sont conservés les livres sacrés. La garde en est confiée aux prêtres appelés acalis (immortels). Avant de mourir, Nanek-Schah, le pontife de la foi nouvelle, choisit pour héritier de son autorité uii de ses disciples, à l’exclusion de ses propres enfants. Cette religion semblait solidement établie ; toutefois, les persécutions que les successeurs de Nanek eurent à subir de la part des musulmans amenèrent peu a peu quelques modifications dansiedogme. Gourou Ûovind-Singh, dixième chef spirituel des Sikhs vers la fin du xvue siècle, persuada à ses sectaires que les maximes pacifiques de leur premier législateur compromettaient leur existence ; ’il leur fit jurer une haine éternelle aux musulmans. Bientôt une partie du peuple tolérant des Sikhs se transforma en peuple guerrier. À cette époque, les Sikhs étaient encore organisés en fédération d’États dont les chefs restaient complètement indépendants les uns des autres ; ils ne reconnaissaient de suprématie que celle du kkalsa, ou esprit du gouvernement invisible, principe sacré du gouvernement devant lequel s’inclinait tout le peuple. Dans les circonstances graves d’où dépendait le salut de la nation, tous les chefs politiques se réunissaient à l’appel du chef des acalis, à Amristar, et y formaient le youronmata, ou congrès, dont les résolutions étaient acceptées comme lois. Cette fédération des Sikhs fut brisée par les empereurs mogols. Guurou-Govind perdit lui-même la vie dans cette guerre d’extermination. Dispersés au commencement du dernier siècle dans les montagnes, les Sikhs reparurent dans le Pendjab peu de temps après les conquêtes de Nadir-Schah et parvinrent à s’y établir et à guerroyer contre les troupes de l’empire inogol, eniièremenL déchu de son ancienne puissance.

De 1805 à 1837, la confédération des Sikhs fit place à un empire puissant, dont le fondateur et le chef fut le fameux Rundjit-Singh qui, après axjoir soumis les autres chefs sikhs, rît avec succès la guerre aux Anglais. Après la mort de cet habile monarque, l’anarchie régna dans son empire ; les Anglais, en 1849, finirent par s’en rendre maîtres. V. Lauork

et RUNDJIT-SlNGH.

S1-E.1ANG, fleuve de la Chine. Il prend sa source dans la partie orientale de la province de Yun-Nan, aux monts Nan-Ling, eoule à l’E., arrose les provinces de Koeui-Tchéou, de Kouang-Si et de Kouang-Toung, dans lesquelles il prend successivement les noms de Hang-Kiang, de Tcien-Kiung et de Si-Kiang, et se jette dans le golfe de Canton, vis-à-vis de 1 île de Macao, après un cours de 900 kilom. Ses principaux affluents sont le Pe-Kuuig, le Ngo-You-Klaug et le LiéouKiang.

S1K1NO, en latin Sicinus, île de la Grèce, dans l’Archipel, faisant partie de la nomarchie des Cyeiades, par 36» 59’ de latit. N. et 22» 46’ de longit. E. Elle mesure 15 kilom. du N.-E. au S.-O. et 4 kilom. de largeur

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moyenne. Sol montagneux, produisant du blé, des figues et du coton. Au centre de l’île, on trouve un village du même nom.

SIKIOIT s. m. (si-ki-ou). Techn. Sorte de bain dans lequel ou met le coton lavé de garance, pour aviver la couleur,

SIKIOUTER v. a. ou tr. (si-ki-ou-térad. sikiou), Techn. Passer au sikiou : Sikiouter du colon.

SI Kl ST AN s. m. (si-ki-stan). Mamm. Petite espèce de rat, qui habite la Sibérie et la Turtarie.

— Encycl. Le sikislan, appelé aussi rat subtil ou vagabond, est un petit animal, dont le corps à O’",06 à 001,08 de longueur, non compris la queue, qui dépasse un peu cette dimension ; il a les oreilles assez grandes et plissées ; le pelage fauve, ou gris cendré, ou blanchâtre, en dessus, plus blanc en dessous ; sur le dos, une ligne noire s’étendant jusqu’à la queue, qui est noire et un peu velue. Ce rongeur ressemble un peu au rat fauve de Sibérie, dont il se distingue surtout par ses oreilles et sa queue plus longues ; il présente, du reste, deux ou trois variétés dans ia couleur du pelage. Il est très-commun en Sibérie et plus encore en Tartarie ; il se nourrit de grains, d’insectes et d’autres substances, grimpe aisément et avec agilité sur les arbres, et quelquefois même, dit-on, se suspend aux branches à l’aide de sa queue prenante.

SIKKAKH, petite rivière de l’Algérie, dans la province d'Oran. Elle passe a l’E. de Tlemcen et se jette dans la Tafna. Ce petit cours d’eau est célèbre par une victoire que le général Biigeaud remporta près de ses rives sur les Arabes, en 1836.

S1KKIM ou DAMOU-DZOUNG, ville de l’Indoustan anglais, dans la présidence de Calcutta, ancienne capitale d’une principauté de son nom, à l’E. du Népaul et au pied de l’Himalaya. La principauté de Sikkim, comprise, au N., entre le Thibet dont la sépare la chaîne de l’Himalaya, le Boutan à l’E., l’ancienne province de Bahar au S. et le Népaul à l’O., avait une superficie de 6,000 kilom. carrés et une population de 150,000 hnb. Vassale de l’Angleterre en 1816, elle fut annexée complètement aux possessions anglaises de l’Inde, en 1850.

S1ELOS, bourg de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, comitat de Baranya, à 3 kilom. S. de Funfkirchen ; 3,200 hab. Récolte de vins ; exploitation de carrières de marbre. Beau château, où le roi Sigismond fut détenu prisonnier en 1402.

S1KOF ou SIKOKO, la plus petite de quatre grandes îles qui forment l’empire du lapon, située dans le grand océan Pacifique, au S.-O. de Niphon, dont elle est séparée au N. par la Souvada ou mer Intérieure et à l’E. par le canal de Kino ; au N.-E. de Kiou-Siou. dont la sépare le canal de Boungo. Elle mesure 250 kilom. de l’E. À l’O. et 125 kilom. du N. au S. Superficie, 391 milles carrés ou 977 kilom. carrés. Les côtes méridionales, battues par une mer orageuse, n’offrent pas de ports, mais elles sont échancrées par un grand nombre de baies profondes et présentent plusieurs caps, dont le plus remarquable est celui de Murodona ou M’urodona-Séki. Le sol est montagneux et forme quatre provinces : A va, Sanoki, Tosa et Iyo. Les noms de ces provinces sont ceux de leurs chefs-lieux, qui sont les villes les plus importantes de l’île.

SIL s. m. (cil). Miner. Argile dont les anciens faisaient des poteries rouges ou jaunes. Il Variété d’ocre.

SIL, rivière d’Espagne. Elle prend sa source au versant occidental de la sierra de Distredo, ramification des monts Cantabres, dans la province de Léon, coule d’abord au S., puis se dirige à l’O., baigne Ponferrada, El-Barcos, et entre dans la province d Orense, où elle se jette dans le Miuho, à il kilom. N. d’Orense, après un cours de 160 kilom.

SILA (la), plateau boisé de l’Italie, dans la chaîne de l’Apennin méridional, sur la partie septentrionale de la province de la Calabre Citérieure, district de Cosenza, et sur la partie méridionale de la Calabre Ultérieure Ile, district de Catanzaro. Ce plateau est couvert par une des plus belles forêts de l’Italie ; on en extrait de la résine, des boisde teinture et de marine. Plusieurs rivièresy prennent naissance, les unes tributaires de la mer Tyrrhénienne, les autres de la mer Ionienne.

SILAHLIK s. m. (si-lâ-lik). Sorte de baudrier ou ceinture d’armes, qui sert aux Orientaux pour porter les nombreuses armes blanches ou à feu dont ils sont souvent chargés.

S1LAMON, sculpteur athénien, contemporain de Lysippe et d’Alexandre. Le caractère de son talent était l’énergie et la véhémence. On citait de lui la statue de l’athlète Sutyrus, celles de Démarate, de Corinne, de Thésée, d’Achille et surtout la Sapho, qui ornait le prytanée de Syracuse, chef-d’œuvre qui devint la proie de Verres. On a parle aussi d’une statue de Platon, qui, suivant Visconti, a probalement servi de modèle au buste de la galerie de Florence, le seul portrait authentique que nous ayons du philosophe grec.

SILANUS (Marcus Junius), général romain, mort en 196 av. J.-C. Il fut envoyé en Espagne l’an de Rome 543, en qualité de propréteur, et vainquit, l’an de Rome 547, Hannon, Magon et les Celtibères. L’année suivante, il aida Scipion à remporter la victoire de Bæculum sur les Carthaginois. Il fut tué en 196 av. J.-C., en combattant contre les Boïens. - Marcus Junius Silanus, arrière-petit-fils du précédent, consul en l’an de Rome 645. Il fut vaincu dans la Gaule Narbonnatse par les Cimbres. — Decimus Junius Silanus, fils du précédent, questeur, puis édile. Il fut, l’an de Rome 679, nommé préteur d’Asie et chargé de soumettre la Bitlîynie. En 691, il fut le concurrent de Catilina pour le consulat. Pendant les délibérations qui eurent lieu au sein du sénat sur le parti à prendre lors de la découverte de la conspiration de Catilina, Silanus se déclara pour l’exécution immédiate et sans jugement de tous les accusés, mais il se rétracta après le discours de César. Il alla ensuite commander en Illyrie. — Marcus Junius Silanus, frère du précédent, consul l’an de Rome 727. Il épousa Julie, petite-fille d’Auguste. — Decimus Julius Silanus, ayant séduit cette même Julie, s’attira la disgrâce d’Auguste. Il s’exila volontairement et ne revint à Kome que sous Tibère. — Marcus Junius Silanus, frère du précédent, mort l’an de Rome 778. Il fut nommé consul en 771. Sa tille, Claudia, épousa Caïus Caligula. Celui-ci, devenu empereur, foi ça son beaupère h se couper la gorge. — Appius Junius Silanus, consul l’an de Rome 779. Il était proconsul en Espagne à la fin du règne de (Jaligula. Appelé à Rome par Claude, il épousa la inere de Messaline. Messaliue, irritée du n’avoir pu faire de son beau-pèro nu amant, le rendit suspect à Claude, qui le lit poignarder.

— Lucius Junius Silanus, fils du précédent, mort l’an de Rome 799. Nommé préteur, . il fut pendant un certain temps en faveur auprès de l’empereur Claude et fut fiancé à su tille Octavie, en 792. Agrippine, voulant se débarrasser de lui pour assurer le trône à Néron, le fit accuser d’inceste avec sa sœur. Le censeur Vitellius, une des créatures de cette princesse, exclut Silanus du sénat. Silanus se tua le jour du mariage d’Agrippine.

— Marcus Junius Silanus, frère du précédent, consul l’an de Rome 797. Agrippine, le considérant comme un obstacle à l’avénement de Néron au trône, le fit empoisonner en 805, — Lucius Silanus, frère des deux précédents. Placé par sa naissance comme eux sur les marches du trône, il porta ombrage à Néron, qui le fit empoisonner l’an de Rome 816 (63 après J.-C). Trajan fit élever une statue à Lucius.

SILAIt US, rivière de l’Italie ancienne, dans la Lucarne. Elle descend de l’Apennin et se jette dans la mer Tyrrhénienne au golfe de Pœstum. Les eaux de cette petite rivière, appelée Sété de nos jours, avaient, selon la croyance des anciens, la propriété de pétrifier les feuilles. C’est sur ses bords qu’en 71 av. J.-C Crassus défit Sparlaeus, le chef des esclaves révoltés.

Silaa Marner, roman anglais de miss Evans, sous le pseudonyme de George Eliot (1861, 3 vol. in-8°). L’auteur a déclaré dans Adani Bide, sou premier roman, qu’il réserve toutes ses sympathies pour les déshérités de ce monde, et il demeure fidèle à cette maxime. Stlas Marner est un pauvre ouvrier tisserand, d’un esprit borné et d’un cœur confiant, fervent adepte d’une de ces petites sectes qui fourmillent en Angleterre. Ses coreligionnaires l’ont en estime à cause de sa pieté et de sa conduite exemplaire ; seulement ils ne s’expliquent point des accès de catalepsie, de longues absences auxquelles il est sujet, que les uns prennent pour une marque de la faveur divine et les autres pour le résultat d’un commerce avec les démons. Silas est pris d’un de ces accès pendant qu’il veille auprès du lit où vient d’expirer un des dignitaires de la secte. Son meilleur ami en profite pour voler la caisse de la communauté et pour tout disposer do telle sorte que les soupçons ne puissent tomber que sur le pauvre tisserand. Quoique tout accuse celui-ci et que les preuves abondent, la secte invoque le Seigneur et lui demande de faire connaître le coupable. Un tire au sort et le destin aveugle désigne Silas Marner. Les principes de ta secte lui interdisent de livrer le tisserand à la justice, mais elle le bannit de son sein. Sa fiancée rompt ses engagements avec lui pour épouser l’ami parjure qui l’a calomnié. Désespéré, Silas fuit loin de son pays ; il vient s’établir à Baveloc, dans une maison isolée, située en dehors du village, à deux pas d’une carrière abandonnée. Trahi par l’amitié, trahi par l’amour, trahi même par le hasard, qui semble avoir porté contre lui un faux témoignage, ce malheureux, h qui tout manque à la fois, s’absorbe désormais dans le travail manuel qui le fait vivre. Il se refuse à tout commerce avec les hommes, s’efforce d’étouffer un lui la vie intellectuelle et morale. La solitude, les privations achèvent d’affaiblir cette intelligence dépourvue de ressort ; l’existence de Silas devient purement aminate. Il ne tient plus à l’humanité que par une passion unique, l’avarice. Quand Silas Marner est arrivé à l’abrutissement, l’auteur rallume chez lui la foi, l’intelligence, l’amour de ses semblables et le ramène insensiblement à son point de départ. L’instrument de cette rénovation est un petit enfant abandonné que

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Silas recueille et dont l’affection le transforme peu à peu. L’auteur a passé peut-être trop rapidement sur cette partie du roman qui aurait pu offrir d’intéressantes analyses psychologiques. Le dévouement de Marner qui, maigre sa pauvreté, adopte la petite Eppie ; son avarice qui décroît à mesure que croît son affection pour sa fille adoptive, sa régénération successive par cette sainte et pure tendresse devraient être exposés dans une série de scènes où se déploieraient a leur aise la finesse d’observation et le talent de l’auteur. Dans le livre, entre l’adoption d’Eppie et son mariage, à dix-huit ans, il n y a que l’espace d’une page. La jeune fille est recherchée en mariage par un bon ouvrier ; mais survient un événement inattendu. Eppie est la fille d’un riche propriétaire, Godfrey, qui, après avoir caché sa naissance, de peur de manquer un beau mariage, n’ayant pas d’enfants de sa première femme, désire l’adopter. Elle va donc se trouver entre deux pères, dont l’un la revendique au nom de la nature et l’autre au nom des services rendus ; mais il n’y aura aucune lutte dans l’esprit de la jeune tille, ni aucune héMtation de sa part. Si, dès le premier instant, Marner est bien décidé à ne pas se sépurer d’Eppie, celle-ci n’est pas moins ferme dans Sa résolution de ne pas abandonner son père nourricier, et, lorsque Silas la laissé libre de choisir, elle refuse net les offres brillantes qui lui sont faites. «Je n’ai pu me persuader que j’ai eu un autre père que lui, s’écria impétueusement Eppie, tandis que les larmes s’amassaient dans ses yeux. J’ai toujours rêvé une petite maison où il occuperait son coin, où je ferais le ménage, où j’aurais soin de lui ; je ne puis me faire à l’idée d’un autre intérieur. Je n’ai pas été élevée pour faire une belle dame, et cette pensée ne peut m’eutrer dans la tête. J’aimo les ouvriers, et leurs maisons, et leurs façons de vivre. Et, ajouta-t-elle en fondant en larmes, j’ai promis d épouser un ouvrier qui vivra avec le père et qui m’aidera à prendre soin de lui. » Godfrey, puni par où il a péché, se console en payant les frais de la noce d’Eppie et en se promettant de ne pas l’oublier dans son testament. Silas Marner termine heureusement ses jours près d’elle.

SILAUS s. in. (si-la-uss — nom lat. de diverses ombellifères). Bot. Genre de plantes, de la famille des ombellifères, tribu des sésélinées, formé aux dépens des peucédans, et comprenant plusieurs espèces qui croissent en Europe.

SILBERBERG, ville forte de Prusse, dans la Silésie, régence et à 77 kilom. S.-O. de Breslau, sur le versant septentrional de l’Eulengebirge, près du Paiisebach ; 2,000 hab. Audessus de la ville s’élève, sur un roc escarpé, la forteresse de Silberberg, construite par Frédéric II de 1765 à 1777 et surnommée le Gibraltar de lu Silésie. La plupart des ouvrages qui composent cette citadelle et les fosses sont taillés dans le roc. Elle a été plusieurs fois inutilement assiégée, notamment en 1807 par les Franco-Bavarois, qui avaient pris la ville d’assaut. Le nom de Silberberg signifie montagae d’argent et provient des mines de plomb argentifère qu’on exploite dans les flancs de la montagne qui porte la ville.

SILBERGROS s. ra. (sil-bèr-gross — mot angl. qui signif. gros d’argent). Métrol. Monnaie qui vaut un trentième du tbaler, ou 0 fr. 122.

SILBURMANN (Henri-Rodolphe-Gustave), imprimeur et savant français, né il Strasbourg en 1801. Lorsqu’il eut terminé ses études au gymnase protestant et à l’Académie de sa ville natale, il suivit des cours de droit et fut reçu licencié. Après la mort de son père, qui dirigeait à Strasbourg une importante imprimerie, il prit la direction de sa maison ; puis, voulant en faire un établissement modèle, il se rendit à Paris, où il resta longtemps dans la maison Didot, et visita ensuite l’Angleterre et la Hollande. De retour à Strasbourg, M. Silberinann introduisit de grands perfectionnements dans ses ateliers, particulièrement au point de vue de l’impression en couleur. Les produits chromotypographiques qui sortirent de sa maison,

et qui consistent soit en ouvrages de luxe, soit en illustrations populaires, eu soldats coloiiés, etc., lui ont valu, outre la croix de la Légion d’honneur (1815), un grand nombre de médailles aux Expositions de 1844, de 1849, de 1851, de 1855, eLc. Parmi lus ouvrages sortis de ses presses, nous citerons : l’Album typographique (1840), présentant toute une série de caractères depuis l’origine de l’imprimerie jusqu’à nos jours ; le Code historique de la ville de Strasbourg (1840), présentant cette particularité qu’on n’y rencontre pas un seul mot coupé au bout des lignes ; la Zoologie du jeune âge (1842-1860, 34 pi. in-4») ; les Vitraux Je la cathédrale de Strasbourg (1851-1855, in-fol.), ayant jusqu’à dix-huit couleurs ; l’Ancienne bannière de Strasbourg (1855), en trente-six nuances, etc. Cet imprimeur artiste, qui a publié, à partir de 1840,1e Courrier du lias-Rhin, dont il devint alors propriétaire, est eu même temps un naturaliste distingué et un savant entomologiste. On lui doit : De l’instinct des insectes (1S35, in-8»), trad. de Kirby et Spence ; les Entomologistes vioants (1835, in-S"), et une Reoue entomologique qu’il a. fuit

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