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couvert d’or et de pierreries ; tous les jours, au lever du soleil, il apparaît sur le seuil de son temple et donne le signal de la prière en élevant sa trompe, qui est pleine d’or, et son instinct est si grand qu’il ne manque jamais à cette démarche. » Les prêtres assistent aux funérailles et les corps sont brûlés sous des amas de bois. L’astrologie est la seule astronomie des Siamois. Leur médecine est empirique ; ils ignorent complètement l’anatomie. La polygamie est admise, mais n’est pratiquée que chez les grands. La première femme est la seule qui ait autorité dans la maison ; les autres ne sont que des femmes de plaisir ou de service particulier, au gré de celui qui les possède. Les femmes mènent, en général, une vie à part ; elles ne peuvent ni manger avec leurs maris, ni voyager avec eux, ni naviguer sur les mêmes embarcations.

Les Siamois possèdent un recueil de lois en plusieurs volumes. Dans la législation pénale, le principe des épreuves est admis, mais pour les cas difficiles seulement. L’eau et le feu sont, comme au moyen âge en Europe, les deux éléments qui jouent le principal rôle dans l’instruction judiciaire des grands procès criminels. Les sacrilèges ont la tête brûlée à petit feu ; on enfonce un pieu dans le corps des assassins ; les grands personnages sont quelquefois condamnés à couper de l’herbe pour les éléphants, d’autres à avoir la tête rasée ou à supporter certaines incisions.

Les Siamois s’asseyent sur une natte pour prendre leur repas. Les pauvres mangent du riz ou du balachang, affreuse substance nauséabonde, et s’abreuvent d’eau parfumée ou de suc de palmier ; les riches se font servir, dans des porcelaines de Chine ou dans des vases d’or et d’argent, des poissons, des volailles, des œufs de tortue et de fourmi, des nids d’hirondelles salanganes ; ils boivent du vin de Perse et du thé, à moins qu’ils ne préfèrent une liqueur appelée lau, que l’on fabrique avec du lait fermenté.

Le peuple est divisé en cinq catégories : les soldats, les gens de corvée, les tributaires, les clients des princes et les mandarins, enfin les esclaves, qui forment le tiers de la population. « Toute cette organisation est très-ancienne, dit M. Lavollée ; elle se rapproche à certains égards du régime des castes en vigueur dans l’Inde ; chaque famille est parquée dans sa condition et soumise à une rigoureuse discipline. Les premiers législateurs qui ont organisé les nations de l’Orient se proposaient de fonder solidement le régime despotique sur l’immobilité des classes sociales, qu’ils s’appliquaient à multiplier et à séparer les unes des autres par de fortes barrières. Dans toutes ces contrées, le despotisme est resté debout. Le peuple n’est jamais sorti de l’état de subordination et d’abaissement où l’a placé dès l’origine la constitution politique. Il ne vit qu’à la condition d’obéir ; il est éternellement voué à la servitude ; ses destinées dépendent exclusivement du souverain que le hasard lui a donné.

Langue. La langue siamoise appartient au groupe indo-chinois et fait partie de la division méridionale de la grande famille touranienne, dont elle présente les principaux caractères (v. touranien). C’est une langue agglutinante ; elle abonde en monosyllabes, plus encore que toutes les langues de la même famille. Une de ses sources principales est le pâli, qu’elle a altéré plus encore que le birman ; elle a aussi quelques mots qui se trouvent dans le chinois des mandarins et surtout dans ce que l’on appelle le dialecte de Canton. Sa construction ressemble à la construction chinoise et sa grammaire à celle de la plupart des idiomes parlés dans l’Indo-Chine. Son alphabet diffère de l’alphabet pâli, dont il provient cependant ; le plus usité a 37 consonnes et 20 voyelles.

On distingue plusieurs dialectes : 1° le siamois propre ou siouanlo, ou thaij, parlé dans le royaume de Siam ; 2° le thaij-j’haij, parlé dans la partie supérieure du bassin de Meinam et dans le district de Tai-Loong ; 3° le laos ou law, parlé dans le royaume de ce nom ; 4° le p´aij et le pa-pe, parlés dans les principautés de ce nom qui sont voisines du Laos.

La littérature siamoise, surtout celle du Siouanlo et du Laos, est une des plus riches et des plus anciennes de l’Indo-Chine. Elle consiste principalement en chansons, romances, histoires et chroniques ; elle ne produit pas de compositions littéraires régulièrement écrites. Le style des Siamois est simple ; leur littérature sacrée est en langue pâli.

Gouvernement, armée, etc. La forme du gouvernement est une monarchie absolue et despotique. Elle présente ce fait curieux que deux rois sont investis en même temps du souverain pouvoir. Comme le premier roi a le droit de choisir qui bon lui semble pour lui succéder ; il désigne ordinairement parmi ses proches parents un second roi, qui devient son héritier et qui jouit des mêmes honneurs, mais qui ne prend qu’une faible part aux affaires. Nul n’ose regarder en face le souverain, devant lequel on se livre aux plus avilissantes prosternations. Imaginer la possibilité de la mort du roi est un crime capital. Le peuple peut pénétrer, derrière quelques grands personnages, dans les premières cours du palais magnifique que les deux rois habitent à Bankok et apercevoir de loin la salle des audiences officielles. Au-dessous des rois sont les princes occupant les hautes fonctions de l’État, puis les mandarins remplissant des fonctions militaires et civiles. Les revenus de l’État s’élevaient en 1874 à environ 100 millions. Les deux sources principales de ces revenus sont la capitation et l’impôt foncier sur les terres cultivées, surtout celles qui produisent le coton, ensuite les douanes, les impôts sur la navigation et les amendes.

On tient un registre de la population mâle qui est obligée de faire pendant six mois le service militaire. Les soldats ne reçoivent aucune paye et sont obligés eux-mêmes de s’entretenir. Il n’y a pas d’armée permanente, excepté celle du roi, qui se compose de Mongols salariés et de quelques Chinois du Nord. Ces derniers sont commandés par des officiers qui prétendent descendre de sang royal. Un bataillon formé de jolies femmes compose la garde particulière du roi. Elles ont une forte solde et sont bien disciplinées. Admises à servir à l’âge de quinze ans, elles peuvent être mises à la réserve à l’âge de vingt-cinq ans. Alors elles sont admises au service des châteaux royaux. En entrant dans l’armée, elles font vœu de chasteté. Celles cependant qui sont distinguées par le souverain prennent place parmi ses femmes légitimes. Ce bataillon, sans lequel le roi ne va jamais en expédition, étonne par la richesse de son habillement, par son apparence martiale, son habileté aux exercices militaires et son excellente discipline. L’artillerie siamoise est servie par les éléphants, qui sont très-communs dans ce pays où les chevaux sont très-peu estimés. On protège leur trompe et d’autres parties de leur corps par des cuirasses. Ces animaux sont d’une grande utilité dans les combats, où ils portent le désordre et l’effroi. Quand ils sont blessés, ils entrent dans une fureur que rien ne peut maîtriser, et leurs cornacs sont obligés de les livrer à eux-mêmes. La marine militaire des Siamois se compose entièrement de jonques chinoises montées par des Chinois.

Le royaume de Siam, dont la situation géographique parait correspondre au pays de Sores dont parle Ptolémée, est divisé, au point de vue administratif, en quatre provinces : le Siam proprement dit au centre, le Laos siamois au N., le Malacca siamois au S. et le Cambodge siamois au S.-E.

Histoire. On ne sait rien de certain sur les origines de ce pays, et il est impossible de démêler la vérité historique à travers les fabuleuses légendes des traditions indigènes. Ce n’est qu’à partir du XIVe siècle de notre ère que l’on commence à posséder des notions certaines sur les dynasties qui ont occupé le trône de Siam et sur les principaux événements qui y ont eu lieu. Ces événements consistent en révolutions de palais et surtout en guerres presque incessantes avec le Cambodge, le Pégu, lAnnam et la Birmanie. Ce fut dans ce siècle, en 1350, que Phaja-Uthong, roi du Cambodge, fonda Juthia et prit le nom de Phra-Rama-Thibodi. La monarchie siamoise comprenait alors 16 États : Malaka, Xa-Va, Tanussi ou Tenesserin, Na-Khon-si-Thamarat ou Ligor, Thavai, Mo-ta-Ma ou Martaban, Mo-Lamlong ou Molmein, Song-Khlà, Chauthabun, Shitsanulok, Sukkóthac, Phixai, Savanka-Lok, Phichit, Kamphingphet et Nakhon-Savan. Deux cents ans plus tard, en 1547 (909 de lère de Siam), Juthia était devenue une ville importante ; c’est à cette date que se place la lutte sanglante du royaume de Siam avec le roi de Pégu ; Le roi de Siam était alors Phra-Chao-Xang-Phuôk (maître des sept éléphants blancs). La guerre dura vingt ans, de 1547 à 1567 ; Siam triompha, et le roi de Pégu fut tué par Phra-Naret, successeur de Phra-Chao-Xang-Phuôk. Mais la rivalité entre Juthia et Cambodge ne se termina qu’en 1583, lorsque le roi de Cambodge eut été fait prisonnier. Vers 1600, des relations avaient été établies entre le royaume de Siam et le Japon, mais elles durèrent peu de temps et les Japonais ne firent d’autre commerce que celui de l’or.

Jusqu’à larrivée (1569) de Constantin Falcon ou Phalk, Génois d’origine, qui devint premier ministre, l’histoire de Siam se borne à des querelles de palais. Ce fut quelques années plus tard que, à l’instigation de Falcon, le roi de Siam envoya une ambassade à Louis XIV qui, de son côté, dépêcha des ambassadeurs auprès du prince asiatique. Toutefois, les relations entre les deux pays ne furent que passagères et sans résultat. Les Hollandais, puis les Anglais, essayèrent d’établir quelques factoreries dans le royaume de Siam, surtout au XVIIIe siècle. En 1766, Juthia fut assiégée par les Birmans ; elle put résister, grâce au dévouement et à la présence d’esprit d’un gouverneur d’origine chinoise, nommé Phaja-Thak, qui, ralliant les Chinois à Chantabun, les ramena à Juthia et parvint ainsi à sauver la ville d’une ruine complète ; mais, en 1782, le roi Phra-Phuti-Chao-Luâng abandonna Juthia dont le rôle politique se trouva fini, et il transporta le siège du gouvernement à Bankok, qui n’était alors qu’une bourgade fortifiée et qui devait acquérir en peu de temps un développement considérable. Ce fut vers 1820 que les rapports entre Siam et l’Europe commencèrent à devenir plus actifs. « À cette époque, dit M. Lavollée, les Anglais d’abord, puis les Américains et les Français, reparurent dans le golfe de Siam ; ils s’y disputèrent la prépondérance politique et commerciale en même temps que la propagande religieuse. Le port de Bankok, capitale du royaume, fut visité par les pavillons européens ; les consuls, les missionnaires, les négociants y formèrent peu à peu une colonie assez nombreuse. » Sous Phra-Chao-Prosat-Tong, qui avait usurpé le pouvoir en 1825, les États-Unis conclurent avec Siam un traité d’amitié et de commerce. Toutefois, ce ne fut qu’à partir de 1851, époque ou Chao-Pha-Mongkout succéda à son frère Phra-Chao, que la politique défiante du gouvernement siamois à l’égard des étrangers fit place à une politique très-libérale. Ce prince éclairé, qui désigna pour second roi son frère, disciplina ses troupes à l’européenne, établit la liberté des cultes, une imprimerie royale, fit construire des routes et des canaux, augmenta sa marine et passa avec l’Angleterre (1855), avec la France et les États-Unis (1856) des traités de commerce qui supprimèrent les monopoles, abaissèrent les droits de douane, garantirent la liberté des transactions et firent de Bankok un des ports les plus importants de l’Orient. Ce fut également ce prince qui envoya une ambassade à Paris. Il mourut en 1868, laissant le trône à son jeune fils, Chao-Pha-Chulalonkorn, né en 1853, qui devint premier roi de Siam. Ce prince, également connu sous le nom de Somdetch-Phra-Paramendr, choisit pour second roi, le 25 novembre 1868, son cousin Krom-Mun-Pawar. Pendant la minorité et depuis la majorité de ce roi, la politique extérieure de son père a été fidèlement suivie et les relations du royaume de Siam avec les Européens n’ont pas cessé d’être excellentes. En février 1875, le ministre des finances de Siam ayant été arrêté et soumis à la question pour détournement de 20 millions, le second roi Krom, qui craignait d’être compromis, quitta son palais et alla demander asile et protection au consulat anglais de Bankok. Le premier roi, Chao-Pha-Chulalonkorn, craignant les complications qui pourraient résulter d’un conflit avec son cousin, fit paraître, le 25 février, un décret par lequel il maintint le second roi Krom dans ses honneurs et dignités, et lui accorda une garde de 200 soldats d’infanterie légère ; mais en même temps il déclara que les affaires importantes, les questions de défense et d’alimentation du pays, étant sous sa responsabilité directe, ne seraient désormais traitées que par lui.


SIAM, appelée aussi Youdra et Juthia, ville du royaume de Siam, autrefois sa capitale, dans l’Indo-Chine, sur une ile du Meinam, à 60 kilom. de Bankok, par 14° 20’ de latit. N. et 98° 50’ de longit. E. ; 40,000 hab., et environ 100,000 hab. si l’on y comprend la population des faubourgs environnants, dont quelques-uns sont, comme à Canton, formés par des bateaux fixés sur le fleuve et habités chacun par deux ou trois familles. Cette ville, très-florissante et très-peuplée lorsqu’elle fut en partie détruite par linvasion des Birmans en 1767, est située sur une ile basse d’environ 7 kilom. de circuit ; un mur en brique, de 8 mètres de hauteur, environne la cité proprement dite, qui est défendue dans sa partie inférieure par un grand bastion et par plusieurs autres plus petits construits sur les autres points. La ville est sillonnée par plusieurs canaux, qui se coupent à angle droit et que traversent de nombreux ponts en bois ou en pierre. Les rues s’étendent le long de ces canaux ; quelques-unes sont assez larges, mais la plupart sont étroites et sales. Les Chinois qui sont fixés à Siam habitent des maisons en pierre couvertes de tuiles. Les natifs ont généralement des maisons de bambou couvertes de feuilles de palmier. Au milieu du fouillis de rues et de maisons qui composent la ville, on remarque trois palais : celui du roi, bâti dans le goût chinois et remarquable par la profusion des ornements ; celui des Eléphants et le Trésor. Malgré son heureuse situation pour le commerce, au milieu d’un pays fertile et bien arrosé, cette ville est en complète décadence. Tout y indique que la cour s’est retirée de ses murs. Depuis, Bankok a remplacé Siam comme capitale du royaume.


SIAM (golfe de), vaste golfe formé par la mer de Chine, dans la péninsule de l’Indo-Chine, entre la péninsule de Malacca à l’O., le royaume de Siam au N. et l’empire d’Annam à l’E. Les caps Romania à l’O. et Cambodge à l’E., qui en marquent l’entrée, sont distants l’un de l’autre de 350 kilom. ; la plus grande largeur de ce golfe, qui s’enfonce à 700 kilom. dans les terres, est de 480 kilom. La navigation en est généralement commode et sûre. On rencontre cependant près des côtes un grand nombre d’îlots, dont les plus importants forment l’archipel de Cambodge à l’E. Le Meinam est le principal fleuve qui se jette dans le golfe de Siam.

SIAMANG s. m. (si-a-mangh). Mamm. Grande espèce de gibbon, qui habite le sud de l’Asie.

— Encycl. Le siamang existe dans les pays qui s’étendent depuis les Iles Moluques jusqu’aux provinces les plus éloignées de l’empire Birman. Tout porte à croire qu’il se rencontre également en Chine. Le siamang est le plus grand de tous les gibbons connus ; il a jusqu’à 1°>,12 de hauteur. Il n’a ni abajoues ni queue, et ses bras sont d’une Ion SIAR

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gueur démesurée. Ses jambes, au contraire, sont courtes, arquées et toujours en partie fléchies ; ses pieds sont tournés en dedans ; sa figure, entièrement nue, est d’une laideur extraordinaire, due principalement à l’absence du front, à l’enfoncement des yeux, à l’aplatissement du nez, à la largeur des narines, ’ à la saillie des pommettes, à la grandeur de la bouche qui est ouverte presque jusqu’au fond des mâchoires. En outre, il a sous la gorge une grande poche nue en forme de goitre, qui se gonfle quand il crie. Toutes les autres parties de son corps sont revêtues d’un poil brillant, long, doux, épais et d’un noir foncé. Le caractère le plus remarquable du siamang, c’est la réunion du doigt indicateur au doigt médian au moyen d’une membrane très-étroite qui s’étend jusqu’à la base de la première phalange. Cette particularité l’a fait appeler par M. Raffler du nom de gibbon synduclyle. Les siamangs, dit M. Durancel, sont fort communs dans l’Ile de Sumatra, et j’ai pu les observer souvent en liberté comme en esclavage. On les trouve ordinairement rassemblés en troupes nombreuses, conduites, dit-on, par un chef que les Malais croient invulnérable, sans doute parce qu’il est plus fort, plus agile et plus difficile à atteindre que les autres. Ainsi réunis, ils saluent le soleil à son lever et à son coucher par des cris épouvantables qu’on entend à plusieurs milles et qui, de près, étourdissent quand ils ne causent pas de l’effroi ; c’est le réveil-matin des Malais i.ontagnards, et pour les citadins qui vont a la campagne c’est une des plus insupportables contrariétés. Par compensation, ils gardent un profond silence pendant la journée, à moins qu’on n’interrompe leur repos ou leur sommeil. Ces animaux sont lents et pesants ; ils manquent d’assurance quand ils grimpent et d’adresse quand’ ils sautent, de sorte qu’on les atteint toujours quand on peut les surprendre. Mais la nature, en les privant des moyens de se soustraire promptement aux dangers, leur a donné une vigilance qu’on met rarement en défaut, et s’ils" entendent à un mille de distance un bruit qui leur soit inconnu, ils fuient. Ils ne se défendent pas quand on les surprend à terre et se laissent arrêter. Us uvancent par saccades, à caut>e de la faiblesse et de la brièveté de leurs cuisses, et ressemblent, dit un voyageur, à des vieillards boiteux à qui la peur ferait faire un grand effort. Ils ne semblent d’ailleurs pas faits pour combattre ; ils ne savent éviter aucun coup et n’en peuvent porter non plus. Les femelles témoignent pour leurs petits une tendresse extraordinaire. Le siamang se laisse réduire en servitude, mais il ne se familiarise guère ; il semble aussi peu sensible aux bons qu’aux mauvais traitements et passe son temps dans une indolence parfaite dont la faim peut ù. peine le tirer. Sa manière de boire consiste à plonger ses doigts dans l’eau et à les sucer ensuite.

SIAMOIS, OISE s. etadj. (si-a-moi, oi-ze). Géogr. Habitant du royaume de Siam ; qui appartient à ce royaume ou à ses habitants : Un Siamois. Une jeune Siamoise. Des ambassadeurs siamois. Les coutumes siamoises.

— s. m. Langue en usage dans le royaume de Siam.

— Bot. Nom vulgaire d’une espèce de casse.

— s. f. Coram. Sorte d’étoffe en soie et coton, dont l’usage fut introduit par les Siamois qui vinrent en ambassade en France sous Louis XIV. Il Etoffe de so.e façonnée, qui était fabriquée dans les manufactures françaises au xvue et au xvnia siècle, il Etoffe en fin et coton, il Etoffe de coton pur, qui est rayée ou à carreaux et dont le fond est ordinairement blanc. Il Siamoise flambée, Nom qu’on donnait au chiné, étoffe qui imitait la siamoise.

— Moll. Nom vulgaire de la turbinelle rayée.

SIAMOIS (les frères), nom sous lequel on désigne deuxjumeaux célèbres. V. frères siamois.

SIAMOISE, ÉE adj. (si-a-moi-zé — rad.

! siamoise). Comra. Se dit d’une étoffe qui imita

la siamoise.

SI-AN, ville de Chine. V. Si-nqan.

SIANO, bourg du royaume d’Italie, province de la Principauté Citérieure, district de Salurne, mandement de Castol-San-Giorgio ; 2,843 hab.

SIAPHOS s. m. (si-a-foss), Erpét. Division du genre scinque.

SIARCZYNSKI (François), écrivain polonais, né à Chruszezowice en 1758, mort à Léopol en 1829. Il fit ses premières études à Iaroslaw (Autriche), entra en 1775 dans l’ordre des piaristes et compléta son éducation à Cracovie, à Varsovie et à Radom. Il fut pendant deux ans prédicateur du roi. En 1789, il obtint du pape l’autorisation d’abandonner son ordre. Eu 1790, il fut nommé l’hanoine de Varsovie et de Warmie. En 1827, il fut nommé directeur de la bibliothèque Ossolmska. Parmi les nombreux ouvrages de

Siarezynski, nous ne citerons que les plus importants ; ce sont les suivants (tous en polonais) : l’Art horticole appliqué aux jardins de fleurs (Cracovie, 1780 ; 3« édit., Luck, 1803 ; 5e édit., Cracovie, 1819) ; Dictionnaire géographique (Varsovie, 1782, 3 vol.) ; Courte tiatice physique et historique sur le sel (Varsovie, 17S8) ; Traités entre les puissances eu-