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la carrière théâtrale sur les scènes de Bres-Jau, de Gratz et d’Olintitz, où il ne put cependant obtenir qu’un médiocre succès. Ce ne fut qu’à Prague qu’il réussit k poser les bases de Sa réfutation, qui fut. bientôt répandue dans toute l’Allemagne. Les mêmes applaudissements l’accueillirent successivement à Casse ! , à Dnrmstadt, à Stuttgard, à Vienne et enfin à Berlin, où il accepta, en 1838, un engagement à. vie. I ! excellait surtout dans les rôles de Louis XI, de Cromwell, de Shylock, de l’avocat Wellenberger dans les Avocats d’iffland, du Marchand de vinaigre du même auteur, de l’abbé de l’Epée et de Richard Erandon dans Eugène Aram de Rellstadt. Un genre de rôle où il se faisait tout particulièrement remarquer était celui des roués dans la comédie.

SEYDLITZ (Frédéric-Guillaume de), général prussien, né à Kalkar, près de Clèves, en 1721, mort en 1773. D’abord page du margrave de Srhwedt, il entra, en 1739, au service militaire de la Prusse, fit prisonnier à la bataille de Hohenfriedbergîe général saxon de Srhliuhting, fut promu pour cet exploit au grade de major et devint colonel en 1755. A, la bataille de Kollin (1757), il exécuta à la tête des cuirassiers de Rot-how une charge brillante, qui la fit nommer majorgénéral par Frédéric II. Le 7 septembre de la même année, il soutint, près de Pégau, un combat des plus vifs avec la cavalerie ennemie, chassa, quelques jours plus tard, le maréchal de Soubise de Gotha et, placé par le roi k la tète de toute la cavalerie, eut la plus grande part à la victoire de Rosbach, après laquelle il fut promu lieutenant général. Les batailles de Zorndorf et de Hochkireb mirent le comble à sa gloire. Blessé grièvement à Kunersdorf, il dut revenir à Berlin, et, comme ou attribuait la perte de cette bataille à l’ordre que le roi lui avait donné à contre-temps d’abandonner une position avantageuse, Frédéric II se montra très-froid envers lui et ne lui permit pas de prendre part à plusieurs des combats qui furent livrés dans la suite. Ils ne tardèrent pas cependant à se réconcilier, et, a la bataille de Freiberg en 1762, Seydlitz montra qu’il savait se servir aussi bien de l’infanterie que de la cavalerie. À la paix, le roi le nomma inspecteur de tous les régiments de cavalerie cantonnés dap.s la Silesie, l’éleva, en 1767, au grade de général de cavalerie et lui fit ériger après sa mon un monument en marbre sur la Wilhelmsplatze, à berlin. La vie de Seydlitz, qui fut le plus brillant général de cavalerie de son temps, a été écrite par Varnhngen vôn Ense (Berlin, 1834). Dans la première partie, Varnliagen raconte les faits d’armes de cet intrépide soldat ; dans la seconde, il retrace son caractère original, mélange de solides qualités, de préjuges, de caprices, de nobles vertus, de vices de position, avec une vocation intraitable pour le métier de cavalier. Cette partie est la plus curieuse pour nous. L’histoire des intermittences de jalousie mesquine et de reconnaissance que Frédéric ressentit toujours k l’égard de ce précieux serviteur est fort intéressante. Le style de cette biographie est simple, convenable", sans prétention, comme il convient à un homme de goût.

SEYEB (Samuel), érudit anglais, né à Bristol, mort en 1831. Il fit ses études à l’université d’Oxford, entra en même temps dans les ordres et dans le corps enseignant et devint successivement curé d’Horlield, recteur de Felion et président de la Société bibliographique de sa ville natale. On connaît de lui : Syntaxe du verbe latin (1798, in-8o) ; Principes du christianisme (1800, in-12) ;Latium redivivum (J808, in-fioj,

SEYETTE s. f. (sè-iè-te). Pêche. Petite seine qu’on traîne sur les grèves, pour prendre de petits poissons.

SEYFFARTH (Waldemar), . voyageur et romancier allemand, né à Weissenfe.s en 1795, mort à Leipzig en 1850. Il étudia le droit k lèna, s’établit comme avocat dans sa ville natale, se fixa. nsuite à Leipzig, puis se mit à parcourir l’Europe. Il a laissé de* récits très-animés et très-p.uoresques de ses excursions sous les titres ’suivants : Journées de voyage en Angleterre, en France, en Suisse, etc. (Leip/ig, 1835, 4 vol. in-8o) ; Lettres de Londres (1838, 2 vol.) ; Lettres bigarrées (1S40,

2 vol.). On lui doit aussi quelques romans, parmi lesquels on cite : Andronico (1841,

3 vol.) et Dick Brown (2 vol.). SEYFFARTH (Gustave), orientaliste alleinnuu, parent du précédent, né à Uebigau (Saxe) en 1796. Il étudia la philosophie et la philologie k l’université de Leipzig, où il se rit recevoir agrégé en 1824. et, l’année suivante, obtint k la même université une chaire d’archeo.ogie. M. Se>ffarth fut charge, en 182C, de visiter les collections égyptiennes de Munich, de Berlin, de Rome, de Turin, de Naples, de Paris, de Londies et de La Haye. Il passa trois années dans ces savantes recherches et rapporta à Leipzig de nombreuses copies d’inscriptions égyptiennes et des matériaux qui ont servi à tous ses travaux ultérieurs. M. Seytfarth a fait quelque bruit par ses polémiques avec un autre illustre archéologue, Champoliion, et par la hardiesse de ses hypothèses qui ont été vivement critiquées. On a de ce savant : De sonis litterarum grxcarum tum geminis tum udoptivis (Leipzig, 1824) ; De pronunciatione vocalium grscorum

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(1823) ; De lingua et litte.ris veterum jÉgyptiorum (1825-1831, 2 vol.) ; Budimenla hierofjlyphices (1826) ; Systema astronomie JÉgyptiorum quadripartitum (1833) ; Notre alvluibet, image du zodiaque (18341 ; Alptiabeta yenuina JEyyptiorurn et Asianorum (1840) ; Principes de mythologie et d’ancienne histoire religieuse (1843) ; Recherches sur l’aimée de la naissance du Christ (1846K Rectifications de l’histoire de la chronologie et de lamythologie des Romains, des Persans et des Égyptiens, d’après de nouveaux documents historiques et astronomiques (1855) ; Grammalica Bgyptiaca (Gotha, 1855) ; Écrits théologiques des anciens Égyptiens (Gotha, 1855), ouvrage dans lequel M. Seyffarth a publié la traduction de l’important papyrus de Turin, etc.

SEYFFERT (Frédéric-Everard de), architecte allemand de premier ordre, né à Lauffen, sur le Neckar, en 1781, mort à Stuttgard en 1856. Nommé architecte du roi de Wurtemberg, il a dressé et décoré presque tous les parcs et jardins de Stuttgard, de Lud-Wigsbourg et de Canstadt, entre autres celui du Rosenstein, celui de la Wilhelma (avec Zanth), le saîon et le château de Monrepos, près de Ludwigsbourg, le château de l’Ours, près de Stuttgard, l’établissement des eaux minérales à Canstadt, etc. On lui doit : Divers paysages duWurtemberg, sous le rapport horticole et architectural, avec de courtes notes (1825) ; Description du Rosenstein (1831).

SEYFRIED (Ignace-Xavier, chevalier de), compositeur allemand, né à Vienne (Autriche) en 1776, mort dans la même ville en 1841. Il était fils d’un conseiller de la cour du prince de Hohenlohe-SchiUingsfurst et montra dès son enfance de rares dispositions pour la musique. « Mozart et Kozeluch firent de lui un pianiste distingué, et l’organiste Haydn lui enseigna les règles de l’harmonie, dit M. Fètis. Destine au barreau par ses parents, Ignace de Seyfried se prépara à l’étude du droit en suivant à Prague des cours de littérature et de philosophie ; il y fit la connaissance de Dionys Weber, de Tomaschek et de Witasek, qui encouragèrent son penchant pour la musique. De retour k Vienne, il y suivit des cours de droit qui ne l’empêchèrent pas d’étudier avec zèle le contre-point sous la direction d’Albreehtsberger. Le séjour de Winter à Vienne, où il était allé écrire (es Ruines de Babylone, fournit au jeune Seyfried l’occasion de s’instruire de tout ce qui concerne la composition dramatique. Ce fut sur les avis de ce musicien célèbre que son père consentit enfin à lui laisser suivre la carrière de l’art, pour laquelle il se sentait un penchant irrésistible. Les recommandations de ce maître lui firent aussi obtenir, k l’âge de vingt et un ans, les titres de compositeur et de directeur de musique du théâtre dirigé par Schikaneder. Son premier opéra y fut représenté en 1797. Seyfried a composé la musique d’environ soixante-dix opéras-coiniques, pantomimes, pièces féeriques, ballets, parodies et farces ; des ouvertures et entr’actes pour plusieurs tragédies, telles que Jules César, la Pucelle d’Orléans, Attila, etc. En 1828, il donna sa démission de la place de directeur de musique du théâtre, et depuis ce temps il vécut dans la retraite, sans interrompre toutefois ses travaux. La musique d’église de Seyfried est fort estimée en Autriche... Dépourvu d’originalité dans les idées et dans la forme, mais infatigable dans ses travaux, Seyfried fut pendant plusieurs années le rédacteur principal de la Gazette spéciale de musique des États autrichiens ; il a fourni de bons articles k la Gazette musicale de Leipzig, au recueil intitulé Ciecilia et à d’autres journaux. Enfin, il a été l’éditeur des œuvres théoriques d’Albrechtsberger, des études de composition de Beethoven et des essais de Preiudl sur l’harmonie et le contrepoint, recueillis et mis en ordre sous le titre de Wiener tonschuie (école de musique viennoise). Seyfried était membre des académies et sociétés de musique des États autrichiens, de Stockholm, de Paris, Graetz, Leybach, Nuremberg, Presbourg et Prague. Une circonstance singulière a signalé ses derniers jours. Étant tombé malade le jeudi 26 août au soir, il pressentit sur-le-champ qu’il n’avait plus que quelques heures à vivre, et il se mit aussitôt à rédiger pour les journaux de Vienne une note annonçant qu’il était mort le lendemain vendredi et dans laquelle il n’avait laissé en blanc que l’heure de sa mort. Dans la même soirée du jeudi, il fit appeler deux de ses amis et leur remit un paquet cacheté assez volumineux, avec prière de ne l’ouvrir qu’après sa mort. Ce paquet contenait la partition manuscrite d’une messe de Requiem de Seyfried et un bulletin portant que cet ouvrage, terminé au mois de juillet 1835, était destiné à être exécuté aux obsèques de l’auteur. Nous citerons, parmi ses morceaux de musique à’église : une Messe à quatre voix, un grand Requiem pour quatre voix d’hommes et chœur, l’oratorio intitulé : les Israélites dans le désert, un Regina cœli, deux Veiii Sancte Spiritus, plusieurs hymnes en langue hébraïque, des psaumes et hymnes en latin et en allemand, etc. Il a écrit aussi des sonates, rondeaux et variations pour piano ; des quatuors pour violon ; deux symphonies et des pièces pour divers instruments. Ses principaux opéras sont : Der Lawenbrun (1797) ; Der Wundermann um Rheinfall (1799) ; les Druides (1801) ; Cyrus (1803) ;

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les Samaritaines (180C) ; Richard Cœur de Lion (1810) ; la Rose rouge et ta Rose blanche (1810) ; Zémire et Azpr(1318), le meilleur de Ses opéras. Il composa la musique de divers mélodrames célèbres traduits du français, tels que Montezuma, Saùl, la Citerne, les Macchabées, l’Orpheline de Genève {Thérèse, de Victor Ducange), etc.

SEYKUS, peuple de l’itidoustan. V. Sikhs.

SEYMERIB s. f. (sé-me-rî). Bot. V. sey-

MURIB.

SEYMOCR (Jeanne), troisième femme de Henri VIII, roi-d’Angleterre, née dans le comté de Wilts vers 1516, morte le 24 octobre 1537.

La chronique raconte que, lorsqu’on vint apprendre la mort de Catherine d Aragon à Anne de Boulen, l’orgueilleuse amante-épouse de Henri VIII se tourna vers ses femmes en leur disant : « C’est maintenant que je suis bien la reine d’Angleterre. Enfin je n’ai plus de rivale 1 « Or, k l’heure même, Henri VIII, ce libertin blasé, las déjà de celle pour qui il avait répudié Catherine et déclaré bâtarde sa tille Mûrie, laissa tomber ses regards sur Jeanne Seymour. Et comme ce maître omnipotent n’aimait pas à attendre, aux regards il tit vite succéder les présents, aux présents les démarches, les invitations à se rendre. Un jour, Anne de Boulen entre inopinément dans une salle du palais et trouve Jeanne sur les genoux du roi. Ce jour était le lendemain de celui où si hautement lu favorite s’était déclarée reine d’Angleterre et avait cru la couronne à jamais affermie sur son front. Elle pâlit affreusement et, s’étant retirée dans sa chambre, elle se fit mettre au lit. Bientôt après elle accouchait avant terme d’un fils mort.

Ce fils eût peut-être retardé la- chute, la mort tragique de la reine ; à coup sur il ne l’eût pas sauvée. Elle gênait le roi et dès lors il fallait qu’elle disparût. Atiue fut arrêtée et, le 15 mai 1536, condamnée, comme adultère et incestueuse avec son frère, à avoir la tête tranchée. Trois jours après, le 19 mai, elle subissait sa peine.

Le lendemain 20 mai 1536, Henri VIII épousait solennellement Jeanne Seyinour. Elle avait vingt ansenviron, étantnée, avons-nous dit, vers 1516. Son père était un chevalier du comté de Wilts, possesseur d’une grande fortune et fort considéré à cause de cette fortune, dont il usait du reste magnifiquement dans la résidence seigneuriale qu’il s’était fait bâtir aux environs deSalisbury. Jeanne, toute jeune encore et joignant aux charmes de la jeunesse les grâces de l’esprit, fut placée comme fille d’honneur auprès d’Anne de Boulen, lorsque celle-ci pritla place de Catherine d’Aragon exilée, et c’est.chez elle que le roi Henri VIII la rencontra et qu’elle eut le dangereux honneur de plaire k ce monarque.

Voici le portrait de Jeanne d’après M. Dargaud. Il vient de montrer Henri VIII tout habillé de blanc, au lendemain delà mort d’Anne de Boulen, et se rendant avec Jeanne au lieu où doivent être célébrées les fêtes de son mariage, la cérémonie des fiançailles. « Il (le roi) profanait d’un regard hardi et curieux les teintes de pêche du visage de Jeanne et les ondes dorées de ses cheveux. Sous ce regard impatient, la belle fiancée baissait modestement ses yeux bleus voilés par de longs

cils

« La figure de Jeanne est d’un ovale exquis, la peau d’une délicatesse diaphane. Les joues sont fraîches et vermeilles, d’un velouté éclatant. Le nez est aquilin. X^es sourcils sont d’un dessin léger. Les prunelles, vives, pures, suaves, brillent dans leurs orbites de saphir d’une lueur vacillante et sont tin.ides comme les pupilles du faon. La bouche virginale voudrait parler, mais elle n’ose. Un effroi secret erre sur ses lèvres éoarlates. Jeanne voit-elle la hache entre elle et le toi ? Craint-elle d’interroger celui qui promet le trône et qui donne la mort ? Jeanne se laissait conduire de résidence en résidence. Elle tenait successivement sa cour dans tous ces palais où elle avait obéi. Le roi la promenait à. cheval dans ses forêts féodales. Dansses douleurs et dans ses ennuis, Henri redoublait de passion pour Jeanne. Il était de complexion amoureuse, et malgré l’embonpoint, malgré un ulcère dont il était affligé, malgré les soins du règne et de l’Église, il se livrait en jeune homme au plaisir en y mêlant étrangement les élans d’une sensibilité hypocrite et les arguties d’une casuistique barbare. »

Henri VIII fit davantage encore, tant sa passion était ardente, et, par un acte du Parlement, la couronne fut assurée aux enfants de Jeanne Seymour au détriment de Marie Tudor et d’Elisabeth, toutes deux déclarées bâtardes. Marie Tudor, qui sous couleur d’orthodoxie inondera de sang l’Angleterre, ne fit aucune opposition k l’acte du Parlement ; elle y adhéra des deux mains, au contraire. Au prix de cette lâche impiété, elle put revenir à la cour présenter ses devoirs à la reine. Mais Jeanne, tout en l’accueillant, ne put retenir un sentiment de dégoût ; jamais elle ne put, touten ta. traitant en tille bâtarde de Henri VIII, la considérer, l’aimer. Autre elle fut avec Elisabeth, la fille, tout enfant encore, d’Anne de Boulen, la pauvre orphefine ; elle l’aima de tout son bon cœur et fut pour elle bonne et douce.

Ainsi vivait Jeanne Seymour à- la cour d’An SEYM

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gleterre, endormant de sa voix caressante les douleurs, les ennuis k la fois et les ] ensées sanguinaires du roi d’Angleterre et semant autour d’elle autant de bien et de joie qu’il était permis d’en semer, lorsque -advint un événement qui sembla devoir affermir pour elle l’amour de Henri VIIi : le 12 octobre 1537, elle accoucha d’un fils, auquel fut donné lo nom d’Édouard, o Le roi, dit l’auteur que nous citions tout k l’heure, était transporté d’aise. Il ne se possédait pas. Il répandait à poignées les grâces autour de lui. Il créa comte d’Hertford sir Édouard Seymour, le fr-re aîné de la reine, qu’il avait déjà fait lord Beaucharnp. Sir John Russel devint lord Russel, sir William Fitz- Williams, comte de Southampton, et sir William Paulet, lord Saint-John.

Le roi proclama son fils Édouard prince de Galles. Tout à coup, cette perspective éclatante s’assombrit ; douze jours après avoir donné à l’Angleterre un héritier qui, par les grâces qu’il tiendra de sa mère, fera un instant oublier Henri VIII, le 24 octobre 1537 la reine Jeanne expirait.

Le roi fut vivement affecté. On le croirait du moins d’après le billet qu’il écrivait à son frère en lubricité, au faune de la forêt de Fontainebleau, k François Ier le complimentant sur la naissance de son fils. « La Providence, lui répondait-il, a meslé cette grande joye avec l’amaritude du trépas de celle à qui je devois ce bonheur. » Mais c’était la un de ces accès d’hypocrite sensiblerie auxquels était sujet Henri VIII. Après quelques jours de veuvage, au mois de novembre, Henri VIII demanda la main de la duchesse douairière de Longueville, Marie de Lorraine, qui eut l’impertinence, au grand étonnement du roi, de ilécliner l’honneur qu’on voulait bien lui faire.

SEYMOUR (Edward), duc DE SOMERSET, homme d’État anglais, frère de la précédente, mort à Londres en 1552. Après avoir terminé ses études k Oxford, il fit son entrée k la cour de Henri VIII et, lors du mariage de sa sœur, reçut les titres de vicomte Beaucharnp et de comte de Hertford. Désigné dans le testament de Henri VIII comme un des seize gouverneurs chargés de veiller sur les intérêts du roi mineur, il se fit nommer protecteur du royaume, puis duc de Somerset et prit sur lui de déclarer Sa guerre à l’Écosse. Ses velléités d’absolutisme soulevèrent l’Angleterre entière contre lui ; effrayé alors de l’orage qui s’amoncelait sur sa tête, il renonça au protectorat et fit sa soumission au conseil, il fut aussitôt conduit k la Tour de Londres, dépouillé de ses emplois et condamné à une amende de 2,000 livres sterling par an. Rentré en grâce auprès d’Edouaru VI, il se vit accuser une seconde fois d’avoir tenté de pousser le peuple k la révolts, fut déclaré cou, able de félonie, condamné k mort et décapité. On a de lui : Epistola exhortaloria missa ad populum ScoiilB (Londres, 1548, in-4o).

SEYMOUR (Anne, Marguerite et Jeanne), filles du précédent et nièces de l’épouse de Henri VHI.

Anne, Marguerite, Jeanne n’aimèrent, en ce temps d’hypocrisie et de dévergondage, que les choses de l’esprit, que l’étude des lettres. Elles cultivèrent surtout la poésie et laissèrent cent distiques composés sur le même sujet, la mort Ue Marguerite de Valois, et écrits en langue latine.

Ces distiques furent traduits en français, en grec, en italien, et imprimés k Paris, en 1551, in-8<>, sous ce titre : le 2’ombeau, de Marguerite de Valois, reine de Navarre faicl premièrement... etc.... depuis traduit en grec, italien et français par plusieurs des excellents poètes de la France... etc. (Cet ouvrage est catalogué à la Bibliothèque nationale sous la marque Y, 1526.)

Anne, l’aînée, épousa en premières noces le comte de Warwiek, fils du duc de Northumberland, et ensuite sir Charles Hunton ; les deux autres moururent dans le célibat.

SEYMOIJR (Thomas), baron de Sudulëy, frère d’Edward Seymour, exécuté à Londres en 1549. Grand amiral d’Angleterre sous Henri VIII, il fut nommé par ce prince membre du conseil de régence pendant la minorité d’Édouard VI et il épousa la veuve de Henri VIII, Catherine Parr (1547), Ambitieux et dépourvu de tout scrupule, il essaya de séduire la jeune princesse Elisabeth, qui devait plus tard monter sur le trône, dans la pensée, dil-on, de l’obliger à l’épouser pour cacher sa faute. Il venait de perdre sa femme (154S), lorsque ses tènèbreustis menées furent counues. Comme par sou incapacité et ses perfidies il avait mis plusieurs fois la sûreté de l’État en danger, Édouard VI le fit emprisonner à la Tour (16 janvier 1549). Traduit devant le Parlement pour y être jugé, il fut condamné à mort le 5 mars et exécute cinq jours plus tard.

SEYMOCR (Arabelle), fille de Charles Stuart, comte de Lennax, frère cudet de Henri Stuart Darnley, époux de Marie, reino d’Écosse. Elle descendait aussi par sa mère des Cavendisû de Chatsworth, famille illustre et ancienne du comté de Derby.

Cette double origine causa tous les malheurs de miss Arabelle. Son nom devint, à plusieurs reprises, un sigue de ralliement, un drapeau pour les adversaires d’Klisabeth et de Jacques Ier. Compromise dans une de ces