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d’oviductes, La coque calcaire qui enveloppe les œufs ne se rencontre que chez les oiseaux ; les œufs des reptiles et des poissons en sont totalement dépourvus. Enfin, le sexe féminin, chez tous les animaux pourvus de matrice ou’ d’oviductes, est caractérisé par une ouverture extérieure, simple ou double, appelée vulve et destinée à recevoir les organes mâles fécondants. C’est au voisinage de la vulve que sont situées les parties les plus sensibles a la volupté.

Les sexes ne diffèrent pas seulement entre eux par les organes génitaux, mais encore par tout le physique et même par le moral. Le mâle et la femelle n’ont pas la même conformation des membres ; ils n’ont pas les mêmes mœurs, les mêmes habitudes, le même caractère, les mêmes passions ; on trouve des différences jusque dans les maladies. En général, les forces vitales sont plus développées chez les mâles que chez les femelles ; les épaules sont plus larges, plus épaisses, plus fortes ; les membres mieux musclés. La femme a des formes arrondies et gracieuses ; les dépressions laissées par les espaces intermusculaiies sont remplies de tissu cellulaire. Les hanches et le bassin sont larges, évasés, les cuisses fortes et plus écartées, les mamelles beaucoup plus développées et plus saillantes. Le système osseux de l’homme est plus développé que celui de la femme ; il en est de même du système pileux. La peau, chez le premier, est rugueuse et d’une couleur terne, tandis qu’elle est douce, lisse et blanche chez la femme. Les femelles de plusieurs espèces animales, telles que lézards, tortues, serpents, grenouilles, poissons cartilagineux et osseux, crustacés, insectes, sont d’une taille plus considérable que les mâteS ; cette différence tient en grande partie à l’ampleur de la région abdominale destinée à recevoir une plus ou moins grande quantité d’œufs. Les femelles des oiseaux de proie sont également plus fortes que les mâles. Chez les mammifères, les poils de la femelle sont plus mous, plus rares et d’une teinte plus claire que ceux des mâles. Cette distinction est surtout remarquable parmi les oiseaux, dont les femelles nont jamais que des nuances ternes et pâles, tandis que les mâles sont ornés des plus éclatantes couleurs, au cou, aux ailes et sur différents points du corps. La voix est encore un caractère distinctif entre le mâle et la femelle. Le larynx de celle-ci présente une organisation plus déliée, plus molle que celle du mâle ; aussi la voix est-elle plus aiguë et plus faible. La parole est plus forte chez l’homme, plus tendre et plus douce chez la femme. Parmi les oiseaux, cette différence est bien plus remarquable encore ; les mâles chantent seuls, les femelles n’ont que de légers cris pour exprimer leurs sensations. Quant aux sentiments du cœur, à la sensibilité tendre, à l’attachement pour la famille, à l’amitié, le sexe féminin les possède à un degré plus développé que le sexe masculin ; les sollicitudes de la maternité en sont une preuve irrécusable. Les femelles atteignent le terme de leur accroissement beaucoup plus tôt que les mâles ; leur adolescence et toutes leurs facultés intellectuelles sont plus précoces ; elles sont plus tôt capables d’engendrer ; mais cette précocité, qui paraît dépendre de la petitesse des organes et de l’activité du système nerveux, est compensée par une vieillesse plus rapide et par la suspension des fonctions génitales, qui persistent plus longtemps chez le mâle. L’époque la plus favorable à la génération est la période intermédiaire de l’âge, à ce moment où toutes les fonctions animales et végétatives ont acquis leur entier développement. Le mâle et la femelle sont portés l’un vers l’autre par une force irrésistible ; ! tout en eux respire l’amour.

SEXENNAL, ALE adj. (sè-ksènn-nal, a-le — du préf. sex, et du lat. annus, année). Qui a lieu tous les six ans.

SEXENNALITÉ s. f. {sè-ksènn-na-li-térad. sexennal). Qualité de ce qui est sexennal, de ce qui revient tous les six ans.

SEXFASCIÉ, ÉE adj. (sèk-sfa-si-é — du ’ préf. sex, et de fascié). Hist. nat. Qui est marqué de six bandes colorées.

SEXFIDE adj. (sèk-sfi-de — du préf. sex, I et du lat. findere, fendre). Hist. nat. Qui est I divisé en six parues.

SEXFLORE adj. (sèk-sflo-re — du préf. sex, et du lat. flos, fleur). Bot. Qui porte six lieurs.

SEXFORÉ, ÉE adj. (sèk-sfo-ré — du préf. sex, et de foré), Hist. nat. Qui est percé de six trous.

SEXIES adv. (sè-ksi-èss — mot lat. dérivé de sex, six). Six fois ; s’emploie quand on compte par les adverbes latins semet, bis..,

SEXIFÈRE adj. (sè-ksi-fè-re — du lat. sexus, sexe ; fero, je porte). Hist. nat. Qui est muni d’organes sexuels : Animal siixil-’GRE, Plante SEXIFÈRE.

SEXJUGtJÉ, ÉE adj. (sèk-sju-ghé — du préf. sex, et du lat. jugum, paire). Bot. Qui a des feuilles composées de six paires de folioles.

SEXLOCULAIRE adj. (sèk-slo-ku-lè-redu préf. sex, et de loculaire). Bot. Qui est partagé en six loges.

SEXMACULÉ, ÉE adj. (sèk-sma-ku-lédu pref. sex, et de maculé). Hist. nat. Qui porte six taches colorées.

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SEXOCTODÉCIMAL, ALE adj. (sè-gzokto-dé-si-inal, a-le — du lat. sex, six ; octo, huit, et de décimal). Miner. Se dit d’un cristal qui a la forme d’un prisme à six pans, avec des sommets à neuf faces.

SEXOMjE, nom latin de SoisSONS.

SEXPONCTUÉ, ÉE adj. (sèk-spon-ktu-é — du préf. sex, et de ponctué). Hist. nat. Qui est marqué de six points colorés.

SEXPOSTULÉ, EE adj. (sèk-spu-stu-lèdu pref. sex, et de pustule). Hist. nat. Qui porte six taches semblables à des pustules.

SEXRAYONNÉ, ÉE adj. (sèk-srè-io-nédu préf. sex, et de rayonné). Hist. nat. Qui est marqué de six lignes rayonnées.

SEXSÉTACÉ adj. (sèkss-sé-ta-sé — du préf. sex, et de sétacé). Hist, nat. Qui porte six soies, six longs poils roides.

SEXTAN, ANE adj. (sèk-stan, sta-ne — du lat. sextus, sixième). Pathol. Se dit d’une fièvre qui revient tous les six jours : Accès sex- tan. Fièvre sextank.

SEXTANT s. m. (sèk-stan — du lat. sextaus, sixième partie). Mathém. Sixième partie du cercle. Il Instrument à réflexion, portant un limbe égal à la sixième partie du cercle.

— Astron. Sexlaiit d’Ûrauie, Constellation de l’hémisphère méridional.

— Antiq. rom. La sixième partie de l’as.

— Encycl. Astron. Le sextant dont se servent les marins pour mesurer les angles est un des instruments à réflexion qui offrent ce précieux avantage de pouvoir être employés par un observateur en marche ou participant à un mouvement irrégulier, sans autre support qu’une main un peu assurée. Il se compose essentiellement d’un aie divisé ou limbe de 60° environ, c’est-à-dire d’un sixième de la circonférence (d’où lui vient son nom de sextant ; l’instrument prend le nom d’octant lorsque l’arc n’est que de 45") ; d’une lunette fixée parallèlement au plan du limbe a l’un des bras qui relient les extrémités de ce limbe au centre ; d’une petite glace rectangufaire mm fixée sur l’autre bras perpendiculairement au plan du limbe, de manière que son centre se trouve dans l’axe optique de la lunette, et étamée seulement dans la partie située au-dessous du plan parallèle à celui du limbe passant par la ligne de visée ; enfin

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d’un miroir un mobile autour de la perpendiculaire au plan du limbe menée par son centre et fixé à une alidade terminée par un vernier dont le zéro, situé dans le prolongement du plan du miroir mobile, parcourt les divisions du limbe. L’appareil est établi de manière que la ligne 00’ des centres des deux miroirs et la ligne de visée de la lunette fassent des angles égaux avec la normale au miroir mm. Pour se servir de l’instrument, on le tient de la main droite par une poignée, la main gauche prête à saisir l’extrémité de l’alidade pour la faire glisser rapidement sur le limbe, ou à mettre en mouvement les vis de rappel destinées à produire avec précaution les déplacements plus, lents ; on dirige le plan du

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limbe de manière qu’il contienne les deux objets dont on veut déterminer la distance apparente et on dirige la lunette vers l’un d’eux de manière à le voir directement à travers la partie non étamée de la glace mm ; en même temps, on fait marcher l’alidade de façon que l’image du second objet doublement réfléchie sur le miroir nn d’abord, sur la partie étumée de la glace mm ensuite, parvienne dans le champ de la lunette ; alors on se Sert de la vis de rappel pour amener l’alidade et, par suite, le miroir mi dans une position telle que l’image du second objet coïncide aussi exactement que possible avec la perspective du premier. Quand on est arrivé à ce point, la lecture de la division du limbe à laquelle est arrêté le zéro du vernier donne l’angle cherché des rayons visuels menés aux deux objets. Voici comment : le premier objet A est placé dans la direction de la ligne de visée LL ; quant au second B, si l’on veut avoir la ligne au bout de laquelle il se trouve, il suffit de mener OB faisant avec la normale ON au miroir nn un angle égal à NÛO ; l’angle cherché est celui de BO avec AO’. Or, cet angle est la différence de BOO’ et de OO’L ou le double de la différence entre NOO-’ et N’O’O, c’est-à-dire le double de l’angle des normales NO, N’O’, ou, ce qui revient au même, des plans des deux miroirs. Cet angle des plans des deux miroirs sera donné par la lecture de la division du limbe à laquelle correspond le zéro du vernier, si le zéro du limbe correspond au point où touche celui du vernier lorsque les miroirs sont parallèles. C’est précisément ce que l’on a soin de faire dans la construction de l’instrument.

Quelque bien construit que soit le sextant, on peut toujours craindre que le zéro du limbe ne corresponde pas exactement au point où tombe le zéro du vernier lorsque les deux miroirs sont parallèles. Il est doue bon d’en faire la vérification qui, si elle ne réussît pas complètement, donnera lieu à une correction constante à faire à lous les résultats des observations. Il ne s’agit que d’amener les deux miroirs à un parallélisme rigoureux. Or, pour cela il suffit de disposer l’alidade dans une position telle que l’on voie confondues la perspective et l’image d’un même objet ; car l’angle des plans des miroirs étant, d’après les explications précédentes, la moitié de la distance angulaire de deux objets A et B, tels que l’image de l’un se confonde avec la perspective de l’autre, si B coïncide effectivement avec A, la distance angulaire étant nulle, l’angle des plans des miroirs est nul aussi. En général, la vérification indique une petite erreur dans la position du zéro du. limbe ; la petite fraction d’une des divisions qui exprime cette erreur doit être ajoutée ou retranchée de tous les résultats des observations, suivant que le zéro est trop éloigné ou trop rapproché de l’extrémité la plus voisine du limbe.

La condition que les plans des deux miroirs soient exactement perpendiculaires à celui du limbe n’était pas toujours parfaitement

remplie, même dans les instruments les plus soignés j aussi a-t-on préféré laisser à ces deux miroirs une certaine mobilité autour d’axes parallèles au plan du limbe. On les amène dans la position’ perpendiculaire au moyen de mouvements obtenus avec des vis micrométriques. Pour s’assurer que le miroir nn est bien perpendiculaire a, u plan du limbe, il suffit d observer directement une portion de l’arête du cercle divisé et en même temps son image dans le miroir ; si l’image parait former le prolongement de l’arc lui-même, sans aucun coude, la perpendicularité est assurée.

Le miroir un étant bien exactement perpendiculaire au plan du limbe, il est impossible qu’il n’en soit pas de même de l’autre mm, si l’image d’un objet peut être amenée en coïncidence exacte avec sa perspective.

Enfin, comme l’axe optique de la lunette pourrait ne pas être parallèle au plan du limbe, on le rend mobile pour pouvoir le diriger convenablement au moyen d’un mouvement lent. Pour cela, on place l’instrument sur une table et on prolonge par la vue le plan du limbe de manière à déterminer sur un mur placé à 15 ou 20 mètres une ligne à peu près horizontale ; mais sa direction importe peu. On relève cette ligne d’une hauteur égale k la distance de l’axe optique au plan du limbe et on vise avec la lunette la seconde ligne tracée sur le mur. Si la ligne de visée est parallèle au plan du limbe, l’axe optique prolongé doit rencontrer cette ligne.

Habituellement, la lunette est mobile dans le sens perperpendiculaire au plan du limbe. Cette disposition permet d’amener l’axe optique soit dans le plan parallèle au limbe passant parla ligne de séparation de la glace mm, soit au-dessous, soit au-dessus, de façon à augmenter un peu et à volonté soit l’éclat de l’image, soit celui de l’objet vu directement, selon les besoins de la vue distincte. Quand on relève la lunette, on voit mieux l’objet visé directement et moins bien celui dont on ne perçoit que l’image réfléchie ; le mouvement contraire produit les résultats contraires.

Les mouvements involontaires de l’observateur ne permettant pas d amener avec certitude la coïncidence des deux images au centre optique même de la lunette, on se sert, au lieu d’une simple croisée de fils, d’un réticule composé de quatre fils formant un carré à l’intérieur duquel seulement on s’efforce de maintenir les images.

On évite ordinairement à l’opérateur l’obligation de multiplier par 2 l’angle observé sur le limbe, en doublant d’avance les nombres qui y sont inscrits.

On estime qu’un bon sextant habilement employé peut donner les angles à une minute près.

SEXTARIUS s. m. (sèk-sta-ri-us — mot lat. dérivé de sextus, sixième). Métro !, anc. Mesure de capacité usitée chez les Romains, pour les liquides et les matières sèches, et valant O’i’,55.

SEXTE s. f. (sèk-ste — du lat. sextus, sixième). Chronol. Troisième des quatre parties du jour, chez les Romains, commençant à midi.

— Liturg. Une des heures canoniales, qui se récitait autrefois à la sixième heure, c’est-à-dire vers midi : Chauler sextb. L’hymne, les psaumes de sexte,

— s. m. Sixième livre des Décrétâtes, rédigé par ordre de Boniface VIII.

— Adjectiv. Anc. coût. Registre sexle, Cadastre.

SEXTÊ s. m. (sèk-sté — du lat. sextus, sixième). Livre où les receveurs des gabelles inscrivaient le nom de ceux qui devaient prendre du sel à leur grenier.

SEXTE LL AGE s. m. (sèk-stèl-la-je — du lat. sextus, sixième). Féod. Droit qui se payait au seigneur par chaque setier de blé vendu sous les halles aux foires et marchés de la seigneurie, il On trouve aussi sextérage.

SEXTÉRAGE s. m. (sèk-sté-ra-je — du lat, sextaiius, setier). Anc. cout. V. sextellage.

SEXTIDI s. m. (sèk-sti-di — du lat. sextus, sixième ; dies, jour). Chronol. Sixième jour de la décade, dans le calendrier républicain.

SEXTIFORME adj. (sèk-sti-for-me — du lat. sextus, sixième, et de forme). Miner. Qui se présente en cristaux offrant la réunion de six formes différentes.

SEXTIL, ILE adj. (sèk-stil, i-le — lat. sextilis ; de sextus, sixième). Astron. Se dit de la position de deux planètes éloignées l’une de l’autre de 60» : Aspect sextile.

— Chronol. Année sextile, Dans le calendrier de la république française, Année qui avait un sixième jour complémentaire, il Jour sextil, Sixième jour complémentaire.

— s. m. Chronol. Chez les Romains, Nom du mois d’août, sixième mois de l’année, qui fut ensuite appelé du nom de l’empereur Auguste.

SEXTILLION s. m. (sèk-sti-li-on — du lat. sextus, sixième). Arith. Nombre de mille quintillions,

SEXTINE s. f. (sèk-sti-ne — du lat. sextus, sixième). Anc. littér. Pièce composée de stances de six vers, tous terminés par les mêmes mots, mais dans un ordre différent, de façon que le premier, le second, le troisième, le quatrième, le cinquième, le sixième, dans une stance, deviennent sixième, premier, cinquième, deuxième, quatrième et troisième dans la stance suivante.

SEXTIUS LATERANUS (Lucius), consul romain. V. Laterakus.

SEXTIUS CALV11SUS (Caïus), consul romain l’an 124 av. J.-C. Il fut envoyé dans la Gaule Transalpine, vainquit les tribus des Salyes, eu Provence, et fonda, sur un emplacement fécond en sources thermales, une ville qui prit de lui le nom d’Aquœ Sexlite. Aujourd hui Aix.

SEXTIUS (Publius), consul romain. Il vivait au Ier siècle avant notre ère. Questeur de C. Antonius, collègue de Cicéron dans le consulat (63 ans av. J.-C.) et qui favorisa secrètement la conjuration de Catilina, Sextius, après avoir fait passer à Cicéron des avis secrets, où sans doute la connivence de son chef était dévoilée, prit part à la victoire de Pistoie et suivit Antonius en Macédoine. Défendu et sauvé par Cicéron dans une accusation de concussion, il manifesta sa reconnaissance envers l’orateur en obtenant plus tard, après de courageux efforts, son rappel de l'exil. Accusé de crime contre l’État, il fut encore défendu par Cicéron, dont le plaidoyer nous a été conservé (Pro Sextio). Enfin, l’an 53, après avoir été nommé préteur, il fut pour la troisième fois mis en accusation comme coupable de brigues et fut condamné à l’exil.

SEXTIUS (Quintius), philosophe romain. Il vivait au i" siècle avant notre ère, du temps de Jules César, appartenait à une riche famille patricienne et avait acquis un vaste savoir. César l’engagea à entrer dans les hautes charges de la république ; mais Sextius, entrevoyant la dévorante ambition de cet homme et craignant de n’être qu’un instrument entre ses mains, refusa. Profondément iiffeeté de l’état d’avilissement dans lequel était tombée la république, il eut un instant, au rapport de Plutarque, l’idée de mettre fin à ses jours. Toutefois, il renonça à ce projet, partit pour Athènes, où les sciences llonssaient encore, et se livra avec passion