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mes les plus distingués dans les sciences et dans les arts, ne reculant enfin devant aucun sacrifice pour dresser l’inventaire de toutes les richesses philosophiques et scientifiques de l’Europe et rassembler les matériaux, nécessaires à son entreprise. Cet homme extraordinaire épuisa entièrement sa fortune dans cette expérience et se trouva ruiné avant de commencer son œuvre. À son existence brillante, riche et honorée succéda cette vie de labeurs méconnus, de solitude et de misère dont l’amertume ne fut adoucie que bien tard par les soins de quelques disciples. Le premier ouvrage qu’il publia, Lettres d’un habitant de Genève (1802), contient déjà le germe de plusieurs des idées nouvelles qu’il développa postérieurement. Puis parut l’Introduction aux travaux scientifiques du XIXe siècle (1808), où les généralités de la science sont traitées d’une manière neuve et où, dans un chapitre consacré à la morale, l’oisiveté est formellement condamnée : « L’homme doit travailler ; le moraliste doit pousser l’opinion publique à punir le propriétaire oisif en le privant de toute considération. » Ces travaux passèrent tout à fait inaperçus, et la détresse de Saint-Simon devint si grande qu’il manqua de pain et vendit ses vêtements pour subvenir aux frais de copie de ses travaux. Il n’en continua pas moins ses recherches sur la réorganisation de la société, et jeta dans divers ouvrages les fondements de cette école industrialiste qui occupe un rang si élevé parmi les créations modernes. En 1814, il publia : De la réorganisation de la société européenne ou De la nécessité et des moyens de rassembler les peuples de l’Europe en un seul corps politique, en conservant à chacun son indépendance nationale. Il fut aidé dans ce travail par notre grand historien Augustin Thierry, jeune alors, et qui prenait le titre d’élève et fils adoptif de Henri de Saint-Simon. Il développa son système dans une suite d’écrits qui ne furent pas toujours compris de ceux à qui ils étaient adressés. En résumé, la doctrine de Saint-Simon peut être ramenée aux points suivants : améliorer par la science le sort de l’humanité, et surtout de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre, sous le triple rapport moral, physique et intellectuel ; réorganiser la société en prenant le travail pour base de toute hiérarchie ; proscrire l’oisiveté et n’admettre que les producteurs dans la société nouvelle, dont les savants, les artistes et les industriels constituent la seule aristocratie ; associer tes travailleurs, afin que tous les efforts soient dirigés vers un but commun ; généraliser les ressources sociales ; organiser sur de nouvelles bases la religion, la famille et la propriété. En 1823, fatigué de lutter et de souffrir, Saint-Simon tenta de s’arracher la vie ; il se tira un coup de pistolet qui, heureusement, n’atteignit que l’os frontal. Il vit dans l’insuccès de sa tentative une preuve que son rôle n’était pas fini, que l’avenir réservait à ses idées un succès final, et il reprit ses travaux avec une nouvelle énergie, publia le Catéchisme des industriels (1824) et composa son Nouveau christianisme, complément et résumé de ses travaux antérieurs, lien religieux qui devait unir la philosophie des sciences et la philosophie de l’industrie, dont il était le créateur. Il mourut entre les bras de ses disciples en 1825. Les écrits de ce penseur n’ont jamais été réunis. En 1832, M. Olinde Rodrigues, à qui Saint-Simon avait légué ses manuscrits, entreprit cette publication, qui fut interrompue après deux livraisons. Depuis, Pierre Leroux avait annoncé également une édition des œuvres de Saint-Simon ; mais il ne l’a même pas commencée. M. Henri Fournel a donné la nomenclature méthodique et par ordre de dates de tous les écrits du maître et de ses disciples. V. saint-simonien.


SAINT-SIMON (Henri-Jean-Victor de Rouvroy, marquis, depuis duc de), général français, né près de Blanzac (Charente) en 1782, mort en 1865. En 1800, il s’engagea dans les hussards, devint, l’année suivante, sous-lieutenant de carabiniers, puis fut aide de camp de Ney et gagna en Espagne le grade de chef d’escadrons. Le roi Joseph Bonaparte le garda en Espagne en 1809 et le nomma colonel d’un régiment de la garde. Il se distingua dans divers combats eu Catalogne, notamment à celui de Vic, où il fut grièvement blessé (1813). L’année suivante, il s’empressa de faire acte d’adhésion au gouvernement des Bourbons, suivit Louis XVIII à Gand pendant les Cent-Jours et reçut dans cette ville le grade de maréchal de camp. À ce titre, il commanda ensuite divers départements et fut nommé pair de France en 1819, époque où il devint en outre grand d’Espagne et duc par suite de la mort de son grand-oncle, Claude-Anne de Saint-Simon. Quelque temps après, Louis XVIII l’envoya comme ministre plénipotentiaire en Portugal, d’où il passa en Danemark en 1820. Rappelé en France en 1831, il fut nommé, le 6 septembre 1834, gouverneur général des possessions françaises dans les Indes. À son retour, il reçut le grade de lieutenant général (1841), fut ensuite inspecteur général de cavalerie et commanda, de 1844 à 1848, la 17e division militaire. Mis à la retraite par le Gouvernement provisoire en 1848, il fut réintégré dans le cadre d’activité après le coup d’État du 2 décembre 1851, fit acte d’adhésion au nouvel état de choses, reçut un siège au Sénat le 25 janvier 1852 et fut promu grand-croix de la Légion d’honneur en 1855. Le duc de Saint-Simon, à qui Louis XVIII avait donné les manuscrits authentiques des célèbres Mémoires du duc Louis de Saint-Simon, revendiqua sur cette œuvre des droits de propriété qui lui furent reconnus par la cour d’appel de Paris. Il vendit alors ses droits à la maison Hachette, qui a donné, en 1857, une édition complète de ces Mémoires.


SAINT-SIMONIEN, IENNE adj. (sain-si-mo-ni-ain, i-è-ne — de Saint-Simon, nom propre). Philos. soc. Qui a rapport à Saint-Simon ou à sa doctrine : Doctrine saint-simonienne.

— Substantiv. l’artisan de la doctrine de Saint-Simon : Les saint-simoniens ont toujours été des hommes très-accommodants en fait de convictions politiques. (L. Reybaud.) Les saint-simoniennes croyaient avoir droit à la même liberté de mœurs que les hommes. (Mme Romieu.) On trouve des saint simoniens dans tous les partis. (T. Delord.)

— Encycl. Les saint-simoniens se constituèrent en école philosophique immédiatement après la mort de leur maître (1825) et fondèrent un journal hebdomadaire, le Producteur, pour la propagation de leur doctrine. Les principaux saint-simoniens étaient, à cette époque, MM. Enfantin, Bazard, Olinde Rodrigues, Auguste Comte, Armand Carrel, A. Blanqui, Pierre Leroux, Jean Reynaud, Buchez, Decaën, Ad. Garnier, etc. En même temps, ils ouvrirent des conférences qui attirèrent un certain nombre d’hommes sérieux et d’une intelligence élevée. Ils avaient pris pour devise cette belle parole de Condorcet : « Toutes les institutions sociales dot vent avoir pour but l’amélioration morale, intellectuelle et physique de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre. » Pendant sa première période, l’école se voua au développement de la partie scientifique et industrielle de la doctrine, puis elle essaya de revêtir un caractère religieux et de se transformer en Église. Une hiérarchie fut créée, à la tête de laquelle furent placés MM. Enfantin et Bazard. Le premier, doué d’une remarquable intelligence, était tout à la fois métaphysicien et économiste, et cette double qualité l’entraînait progressivement dans un mysticisme sensualiste qui, plus tard, ne recula devant aucune extravagance. Bazard, l’un des fondateurs de la charbonnerie, âme vigoureuse, cœur droit, intelligence élevée, se présentait surtout comme politique et organisateur, pendant que son collègue aspirait au rôle de pontife et de révélateur. Diverses publications accrurent le nombre des adeptes, et l’élaboration des idées se continuait d’une manière paisible, lorsque la révolution de Juillet vint favoriser le développement de l’école et hâter sa destinée en l’amenant prématurément sur le terrain où elle devait fatalement se perdre et se briser. Ce fut alors qu’on vit commencer, à la salle Taitbout, ces prédications hebdomadaires qui attirèrent un si grand concours d’auditeurs et jetèrent tant d’éclat sur la secte. Le Globe, l’Organisateur et d’autres organes périodiques de publicité étaient sous sa direction ; par une vaste correspondance et par des milliers d’écrits répandus à profusion, elle étendait ses ramifications dans toute la France. Ce fut l’époque la plus brillante de l’association. L’attention publique était éveillée, la popularité venait aux nouveaux réformateurs ; les intelligences les plus élevées de l’époque se ralliaient à eux : aux noms déjà cités il suffira de joindre MM. Michel Chevalier, Lerminier, Carnot, Émile Barrault, Charton, Félicien David, Duveyrier, Jules Lechevalier, Émile Péreire, etc., enfin une grande partie des hommes qui, depuis, se sont fait un nom dans les sciences, les arts, la politique et l’industrie. À ce moment, une scission éclata dans le sein de la société. Tous les membres du collège étaient à peu près d’accord, quant au fond, sur les réformes à opérer : abolition de tous les privilèges de naissance, transformation de la propriété, éducation sociale et professionnelle, égalité de l’homme et de la femme ; tous acceptaient la devise : « À chacun suivant sa capacité ; à chaque capacité suivant ses œuvres ; » mais quand il s’agit de fixer les règles pratiques de la doctrine, un choc eut lieu entre les deux chefs. Bazard protesta contre les aberrations d’Enfantin sur la question du mariage et du rôle actif attribué aux prêtres et surtout au grand prêtre, au père, selon la terminologie saint-simonienne. Enfantin voulait la suppression de l’hérédité et l’affranchissement de la femme ; la suppression de l’hérédité, telle qu’il la comprenait, entraînait la destruction de la famille, et l’affranchissement de la femme conduisait presque directement à une sorte de promiscuité qui révoltait le sens moral de Bazard. Bientôt Enfantin se posa, non-seulement comme souverain pontife de la nouvelle religion, mais comme la loi vivante et le nouveau Messie, qui toutefois ne devait devenir un messie complet qu’après son union avec le messie femelle. Mais le messie femelle ne se trouva point ; aucune femme de quelque mérite ne consentit à jouer le rôle grotesque qui lui était réservé dans les conceptions extravagantes d’Enfantin. Celui-ci, cependant, ne désespéra pas encore ; il essaya d’organiser, à Ménilmontant, une espèce de communauté où le suivirent une quarantaine de disciples, tous remplis d’une ferveur qu’on pourrait presque appeler religieuse. Ils portaient un costume spécial ; ils se livraient à des travaux manuels, qu’ils exécutaient en chantant des hymnes et sous les yeux du père, qui se promenait gravement parmi eux, portant sur sa poitrine une inscription où ce mot père se lisait en caractères brillants. L’autorité, qui d’abord avait paru fermer les yeux, finit par juger que la morale publique pouvait se trouver compromise par ces manifestations ; des poursuites furent intentées, et un arrêt de la cour d’assises (1833) vint terminer brusquement l’existence de la société en ordonnant sa dissolution.

Outre ses plans d’organisation sociale, le saint-simonisme avait une philosophie propre et donnait une solution à toutes les grandes questions qui se sont toujours agitées parmi les hommes. Dieu, d’après cette philosophie, est tout ce qui est ; nul de nous n’est hors de Dieu, et il ne peut plus y avoir de réprouvés ni d’esclaves. La chair, si longtemps avilie par le triomphe des idées chrétiennes, doit être réhabilitée : les plaisirs de la chair sont saints comme ceux de l’esprit, pourvu qu’ils soient maintenus dans les limites que commande la raison. La beauté est divine, comme le génie ; elle est un signe de supériorité et une des conditions nécessaires pour l’exercice de l’autorité, qui s’impose d’elle-même et qui ne doit jamais provenir de l’élection. Tels étaient leurs principaux dogmes.

Ce qui a, dès le commencement, attiré l’attention publique sur les saint-simoniens, ce qui même a rendu leur tentative féconde en heureux résultats qui subsistent encore, ce ne sont pas leurs théories philosophiques, c’est l’ardeur avec laquelle ils défendaient le principe éminemment juste en soi de la nécessité du travail et de la répartition des produits faite à chacun selon ses œuvres ; c’est surtout l’insistance avec laquelle ils répétaient sans cesse que le principal et presque l’unique devoir des gouvernants est de chercher par tous les moyens à améliorer le sort de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre. Ces maximes, ils ne les ont pas inventées, sans doute, mais ils ont fait d’énergiques efforts pour en provoquer l’application, et ces efforts n’ont pas été complètement stériles. Ce qui les a perdus, indépendamment des rêveries ridicules d’Enfantin, c’est le dédain qu’ils ont fini par affecter pour la liberté individuelle. Un grand prêtre qui se proclame lui-même, qui dispose à son gré de la fortune publique, qui trace à chacun la voie qu’il doit suivre, avec la prétention de connaître mieux la vocation individuelle que l’individu lui-même, c’est un despotisme aussi odieux que celui qui pèse sur les populations de l’Asie, et il est vraiment surprenant que, dans notre siècle, des hommes à qui on ne peut refuser du talent et des lumières aient cru possible de faire triompher de pareilles idées.


SAINT-SIMONISER v. a. ou tr. (sain-si-mo-ni-zé — rad. Saint-Simon). Rendre saint-simonien : Êtes-vous épris de la belle passion pour l’humanité, allez à Madagascar ; vous y trouverez un joli petit peuple tout neuf à saint-simoniser, à classer, à mettre en bocal. (Balz.)


SAINT-SIMONISME s. m. (sain-si-mo-nisme — rad. Saint-Simon). Philos. Doctrine, système de Saint-Simon : Quand vous eûtes quitté le saint-simonisme, que fîtes-vous ? (L. Reybaud.) Le saint-simonisme, c’est le despotisme d’un homme. (Colins,) Le saint-simonisme est une nouvelle réforme du christianisme, rien de plus, mais rien de moins. (E. Barrault.) Le saint-simonisme est à la fois une science, une politique et un dogme. (L. Jourdan.) Ce qu’on pourrait appeler la phase militante du saint-simonisme n’a pas duré. (T. Delord.)

— Encycl. V. SAINT-SIMONIEN.


SAINT-SORLIN (Jean Desmarets de), littérateur français. V. Desmarets.


Saint-Pères (pont des). V. Paris.

    1. SAINT-SURIN (Pierre TIFFON), littérateur

français ## SAINT-SURIN (Pierre Tiffon), littérateur français, né à Angoulême en 1768, mort à Roullet (Charente) en 1848. Royaliste pendant la Révolution, il fit partie, après pa réaction de thermidor, de la commission qui fut chargée d’épurer les municipalités du district d’Angoulême. Devenu directeur de l’école centrale d’Angoulême établie en l’an V dans l’ancienne abbaye de Beaulieu, puis professeur de belles-lettres à Orléans, il a édité avec d’excellentes remarques les œuvres de Boileau, de Mme de Sévigné, de Thomas, de Marmontel et de Laharpe. En même temps, il donnait des articles à la Biographie universelle de Michaud. En 1840, il publia à l’adresse de sa femme un écrit intitulé : Petit mémoire contre de longues vexations (Angoulême, in-8°). On lui doit, en outre, Glycère, idylle (Angoulême, an III, in-8°).

SAINT-SURIN (Marie-Caroline-Rosalie de Gendrecourt, dame de), femme de lettres française, née à Villefranche (Rhône) vers 1800. Elle a écrit sous le nom de son premier mari, M. de Saint-Surin, les ouvrages suivants : le Bal des élections (Paris, 1827, in-18) ; le Miroir des salons, scènes du monde (Paris, 1830, in-8°) ; Isabelle de Taillefer, comtesse d’Angoulême, reine d’Angleterre (Paris, 1831, in-18) ; l’Hôtel de Cluny au moyen âge, suivi des Contenances de table et autres poésies inédites des xve et xvie siècles (Paris, 1835, in-12) ; Maria ou Soir et matin (Paris, 1837, 2 vol. in-8°) ; Paul Morin ou Entretiens moraux d’un instituteur avec ses élèves (Paris, 1850, in-12), couronné par l’Académie française. Mme de Saint-Surin, aujourd’hui veuve pour la deuxième fois, a écrit dans le Journal des dames, l’Écho français et la France littéraire.

SAINT-THOMAS s. in. (sain-to-ma). Métrol. Monnaie d’or de Goa, valant 8 fr. 66.

SA1NT-CRBAIN (Ferdinand de), graveur en médailles et architecte, né à Nancy en 1654, mort dans la même ville en 1738. Sa famille avait été anoblie par les ducs de Lorraine. En 1671, il se rendit k Munich, puis visita les principales Académies de peinture de l’Allemagne et de l’Italie, étudiant partout le dessin, l’architecture et la gravure. Il s’acquit assez de renom comme architecte et comme graveur en médailles pour que la ville de Bologne lui conférât le titre d architecte de la ville et celui de directeur du cabinet des médailles. Il fut également reçu membre de l’Académie de peinture. Après un séjour de dix ans à Bologne, il fut appelé à Rome par le pape Innocent XI, qui lui confia divers travaux. Saint-Urbain exécuta les matrices d’un grand nombre de monnaies et de jetons, sous ce pape etsous ses successeurs Alexandre VIII et Innocent XII. Rappelé k Nancy par le duc de Lorraine Léopold Ier, il fut, de 1703 jusqu’à sa mort, conservateur ilu cabinet de médailles et ne cessa de travailler. Il avait commencé une suite de médailles des papes qu’il n’a pu achever, mais il a donné tout entière la suite des ducs de Lorraine ; le tout forme un ensemble de cent dix monnaies on médailles dont les matrices sont conservées au. cabinet des médailles de Vienne. On connaît, en outre, de lui cent vingt pièces gravées soit k l’occasion d’événements remarquables et frappées en Italie ou en Allemagne, soit sur la demande de princes, de cardinaux, de prélats ou d’hommes célèbres.

SA1NT-URS1N (Marie de), médecin français, né k Chartres en 1763, mort k Calais en 1818. Reçu docteur k l’université de Cuen, il devint premier médecin de l’armée du Nord en 1793, et bientôt après inspecteur au conseil sanitaire. Il se fixa k Paris en 1800 et collabora k la Gazette de la santé. Lors de la guerre de Russie, il suivit l’armée et fut fait prisonnier par les Russes, qui le traitèrent avec beaucoup d’égards. De retour en France en 1815, il fut nommé médecin principal de l’hôpital militaire. On lui doit une traduction annotée du Traité de tu goutte et du rhumatisme de Giaunini ; Un manuel populaire de santé (Paris, 1808, in-8") ; l’Ami des femmes (2« édit., Paris, 1804, in-8u) ; Elioiogie et thérapeutique de l’arlhritis et du calcul (Paris, 1816, in-8°).

SA1NT-VALL1ER (Jean db Poitiers, seigneur de), capitaine français, né dans le Dauphiné vers 1475. Il fit les guerres d’Italie sous Charles VIII et Louis XII ; à l’avènement de François I*’, il fut choisi par ce prince comme capitaine des cent gentilshommes de la maison du roi qu’on appela par la suite gardes du corps, et se couvrit de gloire k Marignan. Il assista k la malheureuse journée de La Bicoque et, k son retour en France, passant par Montbrisan, il trouva dans cette ville le connétable de Bourbon qui lui révéla, sous la foi du serment, l’alliance qu’il avait contractée avec Charles-Quintet l’Angleterre pour écraser François Ier. Lorsque le connétable eut ostensiblement pris les armes contre la France, Saint- Vallier fut arrêté comme complice et condamné k mort. Une tradition accueillie par Voltaire veut qu’il ait dû la vie aux prières de sa fille, Diane de Poitiers, qui aurait payé de son honneur la grâce de son père. Nous avons donné k l’article consacré k Diane de Poitiers les motifs qui font regarder ce fait comme controuvé. Saiiu-Vallier dut sa grâce à son gendre, Maulévrier-Brézé, et k ses amis.

SA1NT-VAST (Thérèse Willems de), femme de lettres française, née k Calais en 1722. On lui doit : l’Esprit de Sully avec le portrait de Henri I V, ses lettres à Sully et ses conversations avec le même sur la religion, ta morale et la politique (1766, in-12), et l’Esprit des poètes et orateurs célèbres du règne de Louis XIV (1767, in-12).

SAINT-VENANT (M<ne de), romancière française, morte à Paris en 1815. On ne connaît cette femme de lettres que par ses ouvrages, et sa pauvreté la contraignit k écrire beaucoup sans profit ni gloire. Ses romans, dont quelques-uns décèlent une certaine imagination, firent un instant concurrence k Ducray-Durainil, k Mme Cottin et autres romanciers de l’époque. On cite notamment parmi ses œuvres : Aurélie et Dorothée ou la Religieuse par amour (2 vol. in-12) ; le Baron de Hatdein ou la Fille précepteur (2 vol.) ; Catherine de Bourbon (2 vol,) ; Cécile Fritter ou l’Enfant du champ de bataille (2 vol.) ; la Chaumière de Vincennes (2 vol.) ; Constance ou la Destinée (2 vol.) ; Cyprien ou l’Enfant du naufrage (3 vol.) ; Olympia ou les Brigands des Pyrénées (1801, 1 vol.) ; Derville et Nathalie de Suinl-Hilaire (1802, 2 vol.} ; llobert et Blanche (1803, 2 vol.) ; Eugénie de Verseuil ou la Tour mystérieuse (2 vol.) ; le Fanlàme de Nembrod-Castle (2 vol.) ; Florella ou VI h fortunés Vénitienne (2 vol.) ; Frère Ange ou l’Avalanche du mont Saint - Bernard (2 vol.) :