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die ; Diane et Endymioii, pastorale héroïque ; Griseldis ou la Princesse de Saluées, comédie en vers et en cinq actes, et quelques poésies légères.


SAINTONGEAIS, AISE s. et adj. (sainton-jè, è-ze). Habitant de Saintes ou de la Suintonge ; qui appartient à ces pays ou à leurs habitants : Les Saintongeais. La population SAINTONGEAISE.

SA1NT-OCEN (Laure de Boen, danie de)’ auteur de livres de morale et d’éducation, née à Lyon en 1784. Fille de M. Ponctis de Boen, chef d’une famille riche et distinguée du Lyonnais, elle fut mariée, en Lorraine, à M. de Saint-Ouen et alla se fixer à Nancy. Dès l’enfance, elle avait aimé les lettres ; son éducation avait été soignée, son instruction était solide et étendue plus que ne l’est d’ordinaire l’instruction des jeunes filles. Elle ne songea que fort tard, cependant, à se lancer dans la littérature. Mère de plusieurs enfants et mue par le désir de leur faciliter l’étude de l’histoire, elle entreprit la composition de quelques ouvrages élémentaires dans ce louable but. L’expérience de sa propre famille avait pu la convaincre qu’à l’âge où la raison n’est pas encore développée la mémoire est douée d’une grande extension. Or, mettant cette observation à profit, elle pensa qu’il importait de se servir de la faculté dominante chez l’enfance pour meubler de bon ne heure son esprit. C’est cette pensée qui dirigea-Mlnc de Saint-Ouen dans tous ses travaux. Aussi son premier ouvrage, publié en 1822, fut-il une collection de cinq tableaux mnémoniques de l’histoire de France, accompagnés d’un volume in-12 de texte explicatif.

Le système mnémonique de Mme de Saint-Ouen, conçu sous une forme nouvelle, eut d’excellents résultats. Appliqué d’abord uniquement à l’histoire de France, il le fut bientôt à plusieurs autres histoires avec le même succès, « Simple et facile à saisir.il consiste, dit Mme Savert, dans une galerie de portraits reproduisant, chaque souverain et dans la représentation, par des emblèmes, des principaux événements accomplis sous leur règne, o

Un pareil début imposait à Mme de Saint-Ouen l’obligation de ne point s’arrêter là ; en avril 1825, elle publia l’Histoire d’Angleterre en 1 vol. et 5 tableaux. La même année, elle donna les Œuvres choisies de Stanislas, précédées d’une notice sur la vie de ce prince (1 vol. in-8°, orné de portraits). Ce livre fut approuvé par l’Université et recommandé comme ouvrage a donner en prix.

Mme de Saint-Ouen ne publia rien de l’année 1S27 à l’année 1832. À cette époque parut une volumineuse Histoire de Napoléon. Cette œuvre avait absorbé cinq années de la vie de notre auteur. C’est la moins parfaite cependant.

On doit à Mme de Saint-Ouen, outre les ouvrages cités ci-dessus : Histoire ancienne élémentaire, accompagnée de tableaux chronologiques (Paris, 1833-1834, in-is) ; Histoire romaine élémentaire, accompagnée de tableaux et de cartes (Paris, 1834, in-18 ; Paris et Nancy, 1837, in-18) ; Histoire ancienne mnémonique, avec emblèmes et portraits (Paris, 1837, in-12) ; Histoire de France élémentaire, de 1789 a 1830, pour servir de suite et de complément à l’Histoire de France (Paris, 1838, in-18) ; 5e édition de l’Histoire romaine élémentaire (Paris, 1844, in-18) ; 8e édition de l’Histoire ancienne élémentaire (Paris, 1844, in-18) ; Histoire sainte élémentaire, accompagnée de tableaux chronologiques disposés pour l’étude (Paris, 1845, ia-18) ; Histoire de France depuis l’établissement des Francs dans la Gaule jusqu’à nos jours, avec le portrait des rois et une carte de la France à l’époque actuelle (Paris, 1849, in-18) ; Tableaux mnémoniques de l’histoired’Angleterre, contenant le portrait de chaque roi et les principaux événements de chaque règne, indiqués par différents emblèmes, accompagnée d’un texte explicatif (Paris, in-12).

SAINT-OURS (Jean-Pierre dk), peintre suisse, né à Genève en 1752, mort dans cette ville en 1809. Il descendait d’une famille de réfugiés protestants français, et son père lui donna les premières leçous de dessin. Envoyé à Paris à l’âge de seize ans, il fut admis dans l’atelier du peintre Vien. Après avoir obtenu divers succès à des concours académiques (1772, 1774), il obtint, en 1780, le grand prix de peinture avec son tableau, l’Enlèvement des Satines, qui figure encore aujourd’hui au musée du Louvre. Précédemment (1778), il avait remporté le second prix de Home ; le sujet du concours était David condamnant à mort l’Amalécite qui lui apporte le diadème de Saùl, De sou séjour à Rome, il avait rapporté une Lutte aux jeux Olympiques, « aussi recommandable par la beauté des détails que par la richesse du plan. » En sa double qualité d’étranger et de protestant, il avait été contraint de faire le voyage de Rome à ses frais, et il eut à subir bien des privations, à surmonter bien des obstacles. En Italie, il travailla sous la direction de Battoni. Il revint au bout de douze ans ; mais les troubles de la Révolution, le mauvais état de sa santé et la nostalgie le ramenèrent à Genève (1792), où il se inaria et se consacra tout entier à son art. Le gouvernement français ayant mis au concours le sujt’t du Concordat, Saint-Ours envoya un dessin, le seul qui obtint un accessit. Il y

SAIN

avait soixante-douze concurrents. Ce fut alors que l’Institut le nomma correspondant étranger. Saint-Ours laissa à sa mort beau-Coup d’études à l’huile et des Recherches historiques sur l’utilité politique de quelquesuns des beaux-arts chez les différents peuples, ouvrage inachevé. On loue chez lui la pureté du dessin, la délicatesse de l’expression, la sagesse de l’ordonnance et parfois une grande vigueur de pinceau. Ses principaux ouvrages (musée Rath, à Genève) sont : David et Abigaîl, VAmour enlevant Psyché, les Jeux Olympiques, le Tremblement de terre, Homère chantant ses poésies. Cet artiste peignait aussi fort bien le portrait.

SAINT-PARD (Pierre-Nicolas van BlotaQUb, abbé de), théologien belge, né à Givet-Saint-Hilaire, province de Liège, en 1734, mort à Paris eu 1824. Entré chez les jésuites, il vint à Paris immédiatement après la suppression de son ordre, devint directeur des sœurs de la Visitation et, après avoir traversé sans encombre la Révolution, se fit emprisonner deux fois, sous le Directoire, pour excès de zèle religieux. Nommé, après le concordat de 1801, chanoine honoraire de Notre-Dame, il s’attacha à. la paroisse de Saint-Jacques-du-Haut Pas. On lui doit : Retraite de dix jours (Paris, 1773, in-12) ; l’Ame chrétienne (Paris, 1774, in-12) ; le Jour de communion (Paris, 177G, iu-lî) ; Exercices de l’amour du pénitent (1799, in-16), et une traduction de la Vie de Jésus-Christ, écrite en latin par le Père Avicin.

SAINT-PAUL (François de Bourbon, comte de), capitaine français, né à Hara (Picardie) en 1491, mort aux environs de Beims en 1545. Il prit part à la bataille do Marignan, où il fut nommé chevalier par Bayard, et il était gouverneur de l’Ile-de-France quand arriva chez lui, à Romorantin, l’accident qui faillit coûter la vie à François Ier, accident qui ramena la mode des longues barbes (v, barbe). Saint-Paul se signala successivement à Mèzières, à Pnvie, où il fut blessé à eôlé du roi, à Chambéry, à l.andrecies, et termina sa brillante carrière avec le titre de gouverneur du Dauphiné.

SAINT-PAUL (François dk), écrivain réformiste français. Les dates de sa naissanco et de sa mort sont inconnues. Réfugié en Suisse pour cause de religion, il desservit d’abord l’église de Vevay er. se retira à Lausanne en 1549. Quelques années plus tard, on le trouve prêchant à Moniélimart dans l’église des Cordeliers, dont les huguenots s’étaient emparés. Retourné en Suisse, à la suite de la conjuration d’Amboise, Saint-Paul n’y lit qu’un séjour de peu de durée et revint en France pour occuper la place de pasteur île l’église de Dieppe. Il assista en cette qualité au colloque de Poissy. Après la trahison qui livra Dieppe aux catholiques en 1567, il se réfugia en Angleterre avec un grand nombre de ses prosélytes, qui fondèrent dans leur patrie d’adoption l’église de Rye, dont il fut nommé pasteur. On connaît de lui trois écrits : Discours brief et familier sur le fait de la seule vraye et ancienne religion (Dieppe, 1565) ; l’Usage de ta religion chrestienue ou les Offices et devoirs des chrestiens (Dieppe, 1566) ; Brief discours sur l’empirement du monde, singulièrement depuis que le Seigneur luy a esclairé de son pur Évangile, avec le souverain remède pour s’en garantir (Dieppe, 15G6).

SAINT-PAUL (François-Paul Bari.etti de), grammairien français, né à Paris en 1734, mort dans la même ville en 1809. Sa jeunesse fut très-orageuse. Il fut un instant sous-in-Stituteur des enfants de France, puis, à la suite d’une querelle dont l’origine était suspecte, il fut forcé de s’enfuir ù Naples. De là il passa à Rome, où il reçut l’autorisation de revenir à Paris, et, dès son arrivée, i ! fit paraître le prospectus de son Encyclopédie élémentaire. L’Université s’éleva contre ce livre, et le parlement blàina l’auteur, qui attaqua ses persécuteurs et jusqu’au lieutenant de police, M. de Sartine ; celui-ci le rit mettre à la Bastille. Sa détention terminée, il alla professer pendant trois ans en Espagne, puis il revint en France et se remit à solliciter du gouvernement l’approbation de ses traités élémentaires, qu’il ne put obtenir qu’en partie. Pendant la Révolution et sous l’Empire, Saint-Paul, qui avait voué toute son intelligence à la découverte des moyens propres-à faciliter l’instruction des enfants, devint successivement membre du jury de l’instruction publique, professeur de grammaire générale au collège des Quatre-Nations, puis à l’école centrale de Fontainebleau. On lui doit, entre autres écrits : Essai sur une j introduction générale et raisonnée à l’élude des langues (Paris, 1756, in-12) ; le Secret révélé (Bruxelles, 17C4, in-s0) ; Moyen de se préserver des erreurs de l’usage dans l’instruction de la jeunesse (Paris, 1781, in-4<>) ; Plan d’une maison d’éducation nationale (Kermès, 1784, in-4") ; Encyclopédie élémentaire (Paris, 1788, t. Ier, in-4u) ; Adresse aux quutrevingt-lrois départements (1791, iu-8°) ; Vues relatives au but et aux moyens de l’instruction du peuple (Paris, 1793, in-4»).

SAINT-PAYIN (Denis Sanguin de), poète français, né à Pans vers le commencement du xvu" siécie, mort en 1670. Son père, président aux enquêtes, fut aussi prévôt des marchands, et il eut pour mère Isabelle Se SAIN

guier, cousine du célèbre chancelier de ce nom. Malgré son tempérament passionné, Saint-Pavin entra dans les ordres pour jouir d’un riche bénéfice et profiter des avantages que lui assuraient sa naissance et ses relations de famille. Pourvu de l’abbaye de Livry, il en fit une sorte d’abbaye de Thélème, où la liberté dans la conversation et la bonne chère attiraient les beaux esprits. Saint-Pavin avait une réputation si bien établie d’incrédulité, qu’elle lui valut l’honneur de figurer, à titre de terme de comparaison, dans les vers de Boileau :

Avant qu’un tel dessein entre dans ma pensée, On pourra voir la Seine a la Saint-Jean glacée, Saint-Sorlin janséniste et Saint-Pavin bigot, ..

L’abbé de Livry riposta par ce sonnet : Sylvandre, monté sur Parnasse Avant que personne en sût rien. Trouva Régnier avec Horace

Et rechercha leur entretien.

Sans choix et de mauvaise grâce 11 pilla presque tout leur bien Et s’en servit avec audace, Et s’en para comme du sien.

Jaloux des plus fameux poètes,

Dans ses satires indiscrètes

Il choque leur gloire aujourd’hui.

En vérité, je lui pardonne ;

S’il n’eût mal parlé de personne,

On n’eût jamais parlé de lui.

Boileau revint à la charge par ce sixain : Alidor, assis dans sa chaise, Médisant du ciel à son aise. Peut bien médire aussi de moi ; Je ris de ses discours frivoles, On sait assez que ses paroles Ne sont pas articles de foi.

L’âge et la maladie aidant, Saint-Pavin fut touché par la grâce et son incrédulité ne résista pas à une peur violente. On prétend qu’il se convertit à la suite d’un rêve ou d’une hallucination. La nuit même où Théophile, son médecin et son ami, passa de vie à trépas, il s’entendit ou crut s’entendre appeler à plusieurs reprises par le trépassé. Son domestique, en cet instant, ayant ouï la même voix, il n’en fallut pas davantage pour faire passer le riineur en soutane de l’incrédulité à la bigoterie. Fieubet composa pour Saint-Pavin 1 épitaphe suivante :

Sous ce tombeau gît Saint-Pavin :

Donne des larmes à sa fin.

Tu fus de ses amis peut-être ?

Pleure ton sort avec le sien.

Tu n’en fus pas ? Pleure le lien.

Passant, d’avoir manqué d’en être.

Voici, du reste, le portrait de ce poète peint

par lui-même :

La nature injuste me fit. Court, entassé, la panse grosse ; Au milieu de mon dos se hausse Certain amas d’os et de chah-Fait en pointe comme un clocher. Mes bras, d’une longueur extrême, Et mes jambes, presque de même, Me font prendre le plus souvent Pour un petit moulin à vent.

Ma mine est fort peu cavalière ; Mon visage est fait de manière Qu’il tient moins du beau que du laid, Sans être choquant tout it fait ; Dans mes yeux, deux noires prunelles Brillent de maintes étincelles. J’ai le nez pointu, je l’ai long, Je l’ai mul fait ; mais je l’ai bon Et je sens venir toutes choses.

Enfin, je puis dire en un mot Que je n’ai pas le nez d’un sot.

Saint-Pavin, est-il dit dans le recueil de Barbin, « estoit assez touché de la beauté de ses ouvrages, » puisqu’il rit cette épigramme : Tircis fait cent vers en une heure, Je vais moins vite et n’ai pas tort ; Les siens mourront avant qu’il meure, Les miens vivront après ma mort.

Mme de Sévigné eut des relations de société avec S.iint-Pavin, comme on le voit par ce passage de ses Lettres : •... Il lit autrefois une épigramme sur les vendredis, qui étoient les jours qu’il me voyoit chez l’abbé ; il parloit aux dieux et tinissoit : Multipliez les vendredis. Je vous quitte de tout le reste. ■

Les Œuvres do ce poète ont été éditées par Saint-Marc (Amsterdam [Paris], 1759, in-12). L’abbé Sanguin, après la mort de son frère, retrancha impitoyablement les pièces qui lui parurent compromettantes pour la mémoire du défunt.

SA1NT-PERAYY (Jean-Nicolas-Marcellin Guérineau de), littérateur français. V. GUÉRINEAU.

SAINT-PÈRE s. m. Titre donné au pape : Notre saint-père le pape. L’autorité absolue de la papauté n’est limitée que par les vertus privées du saint-peee. (F. About.)

SAINT-PÉUES (J. de), poète français. Il n’est connu que par un ouvrage intitule Vray trésor de l’histoire sainete sur le transport miracuteux de l’image de Nostre-Dame de Liesse (Paris, 1647, in-4»), qui a peu de valeur littéraire et ne doit son prix qu’à huit belles

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gravures de Poilly, d’après les dessins de Stella.

SA1NT-PERN (Bertrand de), seigneur de Légouyer, né en Bretagne vers la fin du xiilî siècle. Il fut ambassadeur en Angleterre en 1351, avec Duguesclin, son filleul, et Beaumanoir. En 1354, il se distingua dans le combat qui força les Anglais à lever le siège de Montmuran et sauva par son habileté Rennes, assiégée en 1356 par le duc de Lancastre, dont les soldats avaient failli pénétrer dans la ville par une mine. En 1338, il fut un des quatre juges du combat entre Du Guesclin et Guillaume Troussel.

SAINT-PERN (Bertrand de), fils du précédent, mort vers 1380. Il fit ses premières armes sous Du Guesclin et, quand celui-ci fut fait prisonnier, se livra avec les sires de Matignon et de Montbourcher pour la sûreté do la rançon, fixée à 100,000 livres. Il fut chargé par Du Guesclin de la défense de la ville, du château et du territoire de LaRoehe-Derrien. Il fit partie, avec ses frères Jean et Olivier, de l’association qui se forma à Rennes en 1379, entre les nobles bretons, pour assurer le duché au prince Jean IV, qu’on avait d’abord chassé.

SA1NT-PEHN (Jude de), connétable de Rennes, mort à Rennes le 17 mars 1595. Il fut nommé par Charles IX, en 1574, chevalier de l’ordre du roi, • en récompense de ses vertus, mérites et vaillance. > Il soutint constamment le parti du roi et eut ses biens saisis par le duc de Mercœur, chef de la Ligue en Bretagne. — Jacques de Saint-Pern, son fils, fut lue en 15S8 devant Saint Mareellin, où il commandait un corps de troupes.

SAINT-PEUN DE LATAY (Charles de), mort à Dinan en 1595. Il se distingua par les combats qu’il livra aux Barbaresques. F.nveloppô par ia Hotte que le bey deTunis avait envoyée à sa poursuite, il fut pris après un combat mémorable. Les états de Bretagne rendirent hommage k son héroïsme et votèrent un fonds pour payer sa rançon.

SAINT-PERN (Jude-Vincent de), homme de guerre français, né en 1G94, mort à Francfort-sur-le-Meiii lu 8 mai 1701. Pour son début dans la carrière militaire il entra au régiment du roi (1713) et a.-.sista au siège de Landau, à la défaite de Vaubonue et au siège et à la prise de Fribourg. Il se distingua en Italie dans les campagnes de 1733 et de 1735, fut nommé colonel le 26 novembre 1735 et obtint le commandement du régiment de la Marche en 1711 ; à son retour en Fiance, il lut nommé brigadier. Il se couvrit de gloire dans la campagne de Flandre de 1744 et dans celles de 1743 et 1746, et fut Homme, lieutenant général le 10 mai 1748, puis colonel commandant et inspecteur général du régnitK’iit des grenadiers. Eu 1750, il commanda le camp d’Alsace et fut nommé inspecteur général de l’infanterie. Ea 1755, il commanda le camp de Dieppe ; puis il passa à l’année d’Allemagne, combattit à. Hastenbeck et commanda à Hanovre, sous le duc de (Jhevreuse, jusqu’au mois de février 1758, se distingua à Crevel et battit le prince de Holstuin-Gottorp à Borck. Il se signala par son sang-froid et son courage à la bataille de Minden, perdue par le maréchal de Contade, défendit intrépidement Minden en 1761, et mourut peu de temps après de l’excès de ses fatigues. Sa mort excita d’unanimes regrets. — Son neveu, le chevalier Bonaventure de Saint-Pern, mort puu de temps avant la Révolution, combattit dans les rangs de l’armée française en Italie, puis en Bohême, en Flandre, assista aux batailles de Fontenoy et de Raucoux, et en dernier lieu fut employé, en qualité de maréchal de camp, en Bretagne, puis en Corse, et fut nommé lieutenant général en 1780.

SAINT-PERN (René-Célestin - Bertrand, marquis de), né au château de Brondiueuf en 1716, mort en 1794. Il commanda une division contre les Anglais, lors du débarquement da ceux-ci en Bretagne. Emprisonné avec sa femme, âgée de soixante-dix ans, eu 1793, il fut relâché en 1794, pendant que sa femme était condamnée à mort et exécutée. Il mourut de chagrin quelques jours après sa mise en liberté. — Un de ses fils, Jean-Louis-Marie-Bertrand, chevalier db Saint-Pern, ne près de La Trinité (Morbihan, arrondissement de Ploermel) le 27 février 1757, mort en 1815, fut page, sous-lieutenant, puis capitaine de l’armée française, émigra en septembre 1791, servit dans l’armée du prince deCondé, puis dans les uhlans autrichiens, enfin dans les partisans royaux en Bretagne, sous M. de Puisaye. Il fut lue dans les rangs des royalistes, lors des troubles de la Bretagne en 1815.

SA1NT-PHAL ou SAINT-FAL, artiste dramatique, sociétaire de la Coiuéuie-Françaisa, né en 1753, mort en 1835. Ses débuts au Théâtre-Français par le rôle de Gaston, dans Gaston et Bayàrd (1782), donnèrent lieu de supposer qu’il se placerait au premier rang, tant il produisit d’effet par sa bonne mine et cette chaleur de tête que le gros du public prend volontiers pour les élans d’une âme brûlante. Mais le talent réel- de Mole et de Fleury l’empêcha d’avancer, bien qu’il eût, comme le premier de ces excellents acteurs, cette espèce de béguyement que l’on goûtait beaucoup à cette époque. Saint-Phal con-