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naturelles, parce qu’elle est la seule qui nous porte au centre de chaque chose et qui nous aide à en mesurer les rayons. »

Gence, un des adeptes du mysticisme prêché par Saint-Martin, résume à un autre point de vue la doctrine du célèbre théosophe : o Les ouvrages de Saint-Martin, dit Gence, ont pour but non-seulement d’expliquer la nature par l’homme, mais de ramener toutes nos connaissances au principe dont l’esprit humain peut devenir le centre. La nature actuelle, déchue et divisée d’avec elle-même et d’avec l’homme, conserve néanmoins dans ses lois, comme l’homme dans plusieurs de ses facultés, une tendance à rentrer dans l’unité originelle. Par ce double rapport, la nature se met en harmonie avec l’homme, de même que l’homme se coordonne à son principe... Selon Saint-Martin, l’homme pris pour sujet ne conçoit ni n’aperçoit pas simplement l’objet abstrait de sa pensée ; il le recuit, mais d’une autre source que celle des impressions sensibles. De plus, 1 homme qui se recueille et qui fait abnégation, par sa volonté, d6 toutes les choses extérieures, opère et obtient la connaissance intime du principe même de la pensée ou de la parole, c’est-a-dire de son prototype ou du Verbe, dont il est originairement l’image ou le type. L’Être divin se révèle ainsi à l’esprit de l’homme, et en même temps se manifestent les connaissances qui sont en rapport avec nous-mêmes et avec la nature des choses. >

Nous avons déjà indiqué les titres des principaux ouvrages de Saint-Martin. On a publié à Tours en 1807, sous le nom à’Œuvres posthumes (2 vol. in-8o), un choix de pensées, puis un journal intitulé : Portrait, et enfin divers fragments littéraires et philosophiques, des poésies, des méditations, qui font de ce recueil l’œuvre la plus intéressante de Saint-Martin. On a encore de lui un Traité des nombres (Paris, 1843, in-4") ; sa Correspondance avecKirchberger (Paris, 1862, 1 vol. in-8o). Les ouvrages qu’il a traduits de Boehme sont : VA urore naissante (Paris, 1800, 2 vol. in-8o) ; les Trois principes de l’essence divine (Paris, 1802, 2 vol. in-8o) ; Quarante questions sur lame (Paris, 1807,

1 vol. in-8u) ; De la triple vie de l’homme (Paris, 1807, 1 vol. in-so). On possède encore de Saint-Martin divers manuscrits sur quelques points de philosophie transcendante ou sur les sciences occultes.

SAINT-MARTIN (Antoine-Jean), orientaliste et chronologiste, né à Paris le 17 janvier 1791, mort dans la même ville le 16 juillet 1832. Il était fils d’un tailleur, qui lui lit faire ses études, puis l’employa comme commis. Tout en travaillant chez son père, il suivit les cours de l’École des langues orientales, apprit l’arabe, le turc, le persan, l’arménien, et fit de rapides progrès sous la direction de M. Silvestre de Sacy. En 1810, il devint membre de l’Académie celtique, qui prit ensuite le nom de Société des antiquaires et dont il fut le secrétaire en 1814. Au retour de Napoléon de l’Ile d’Elbe, Saint-Martin refusa de donner son adhésion à l’acte additionnel aux constituions de l’empire et en fit publier les motifs dans les journaux. La chaleur de ses opinions royalistes, autant que l’importance de ses travaux, lui valut de brillants et lucratifs emplois sous la seconde Restauration. Il reçut du gouvernement une pension de 3,000 francs, fut nommé, en 1820, membre de l’Académie des inscriptions, second conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal en 1824, inspecteur des types orientaux à l’imprimerie royale eu 1825, puis secrétaire rédacteur au ministère des affaires étrangères, en remplacement de M. de Moutlosier, renvoyé à cause de ses mémoires contre les jésuites. Il était en même temps membre de la Société des bonnes-lettres, de la congrégation du Sacré-Cœur et directeur du journal ('Universel, fonde en 1829 et qui soutenait les doctrines les plus extravagantes sur les prétendus droits de la monarchie dite de droit divin. La révolution de Juillet lui fit perdre la plupart de ses emplois et, l’année suivante, il ne put obtenir une chaire d’histoire au collège de France, bien qu’il fût présenté par 1 Institut. Saint-Martin fut emporté par une attaque de choiera. Comme orientaliste, il avait des connaissances plus étendues que profondes, un ton tranchant, et il a connais de nombreuses erreurs. Bien que ses jugements manquassent souvent d’une bise solide, il lui arrivait parfois de porter dans la critique un don (l’intuition tout à fait remarquable. Il prit part, en 1822, à la fondation de la Société asiatique. Outre un grand nombre d’articles ou de mémoires dans le Journal des savants, le Journal asiatique, les Mémoires de l’Académie des inscriptions, la Biographie universelle, le Moniteur, on a de re savant : Notice sur l’Égypte sous les pharaons (i8tl, in-8o) ; Mémoires sur l’histoire et la géographie de l’Arménie (1818-1819, 2 vol. in-8o ;, son ouvrage capital ; Nouvelles recherches sur l’époque de la mort d’Alexandre et sur la chronologie des Piolémées (1820,

2 vol. in-8oJ ; Notice sur le zodiaque de Denderali (1S22, in-8«) ; Traité sur le calendrier (1827, in-8o) ; Recherches sur l’histoire et la géographie de la Mésène et de la Characène (1838, in-8o) ; Histoire d Arménie, trad. du patriarche Jean "VI (1841, m-8°) ; Fragments d’une histoire des Arsacides (1850, 2 vol.

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in-8o). Il a aussi traduit un Choix de fables de Vartan (1825, in-8o), annoté les treize premiers volumes de Y Histoire du Bas-Empire de Lebeau (1829-1833), collaboré à l’Art de vérifier les dates, etc.


SAINT-MARTIN (le Père Léandre DE), bénédictin anglais. V. Jones (John).


SAINT-MARTIN DE LA MOTTE (le comte Félix DE), savant italien, né à Turin, mort dans cette ville en 1818. Docteur en droit et membre du collège de droit à l’université de cette ville, il fut admis à l’Académie des sciences et s’occupa surtout de littérature et de botanique. Membre du gouvernement provisoire de l’an VII (1799), il fit partie de la municipalité en 1800 et 1801. Nommé préfet du département de la Sesia en 1802, puis sénateur et comte par Napoléon Ier, il vota en cette qualité, en 1814, la création d’un gouvernement provisoire et la déchéance de Napoléon. Il a fait insérer dans la Bibliotheca ultramontana (t. XII, p. 200) des Osservazioni botaniche, où il critiquait la Topographie médicale de Chambéry de Daquin, qui répliqua, en 1788, par une Défense de la topographie, etc. (Chambéry, 1788, in-8o).


SAINT-MAUR (E.-H.-François), écrivain français, né à Laon (Aisne) en 1823. Il suivit les cours de l’École des chartes, puis étudia le droit, se fit recevoir docteur et alla se fixer à Pau, où il a exercé depuis la profession d’avocat. On lui doit quelques ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Coup d’œil sur le passé et l’avenir de Saint-Jean-de-Luz (1858, in-8o) ; Cinq jours d’un Parisien dans la Navarre espagnole (1861, in-16) ; Promenades historiques dans le pays de Henri IV (1864, in-fol., avec 15 pl.) ; Roncevaux et la chanson de Roland (1871, in-8o), etc.


SAINT-MAURICE (Charles-R.-E. DE), littérateur français, né vers 1796. Après avoir écrit en collaboration quelques mélodrames, il publia des articles dans plusieurs journaux littéraires et composa divers ouvrages historiques et des romans, parmi lesquels on cite : Histoire des croisades (1824) ; Histoire des guerres de religion (1825) ; Histoire des campagnes d’Allemagne et de Prusse (1826, in-18) ; le Code de la conversation (1829, in-18) ; Rome, Londres et Paris (1829, in-8o) ; Histoire de Napoléon (1830, 4 vol. in-12) ; Histoire de la Légion d’honneur (1833, in-8o) ; Gilbert, roman (1832, 2 vol. in-8o) ; Tableaux historiques des funérailles de Napoléon er (1841, in-12) ; le Comte d’Entraigues (1841, 2 vol. in-8o) ; Pahlen (1842, 2 vol. in-8o) ; Manuel de la Légion d’honneur (1844, in-18) ; l’Élève de Saint-Cyr (1851, 2 vol. in-8o), etc. On lui doit, en outre, la traduction des Mélanges littéraires et politiques de Wieland (1824, in-8o), de l’Histoire de la découverte de l’Amérique de Campe (1835, in-8o) et la publication de la première partie des Mémoires de Metternich, qui parut dans la Semaine en 1849.


SAINT-MAURIS (Jean DE), jurisconsulte français, né à Dôle vers la fin du XVe siècle, mort dans la même ville en 1555. Beau-frère du chancelier de Charles-Quint, il devint successivement conseiller au parlement de Dôle, conseiller d’État à Bruxelles, fut, en 1544, envoyé en France pour surveiller l’exécution du traité de Crespy et enfin reçut comme récompense de l’habileté dont il avait fait preuve dans cette mission diplomatique le titre de président du conseil d’État et des finances. On lui doit : Utilissima simul ac doctissima repetitio legis unicæ cod. quo loco mulieres munera subire soleant.


SAINT-MAURIS (Jacques DE), homme d’État franc-comtois, fils du précédent, né à Dôle vers 1530, mort en 1570 d’après Durand, en 1602 au plus tôt d’après Michaud. Il est plus connu dans l’histoire de la Franche-Comté du XVIe siècle sous le nom de prieur de Bellefontaine, bénéfice qu’il occupa avant l’âge canonique. Chanoine de Besançon, ensuite conseiller clerc, puis maître des requêtes au parlement de Dôle, Saint-Mauris fut chargé de diverses missions par la cour d’Espagne, fut plusieurs fois député à Bruxelles par les états de sa province et fut un des membres du conseil d’administration de l’archevêché de Besançon en l’absence de l’archevêque et du consentement de celui-ci. Déjà pourvu de nombreux bénéfices, Saint-Mauris obtint, en 1590, l’abbaye de Montbenoît. On conserve à la Bibliothèque nationale la correspondance du prieur de Bellefontaine avec Granvelle et un abrégé de cette correspondance par D. Berthod.


SAINT-MAURIS (Prudent DE), jurisconsulte français, né à Dôle, mort dans la même ville en 1584. Il était avocat et s’acquit, en même temps que la réputation, l’estime de ses concitoyens, qui le députèrent plusieurs fois en Flandre et en Allemagne, pour défendre les intérêts de la province. On lui doit : Pratique et style judiciaires observés au comté de Bourgogne (Lyon, 1577, in-4o).


SAINT-MAURIS (Charles-Emmanuel-Polycarpe, marquis DE), pair de France et généalogiste, né en Franche-Comté le 27 mai 1754, mort en 1833. Sous-lieutenant en 1764, capitaine en 1768 et enfin colonel en 1787 dans l’armée française, il émigra en 1791, combattit contre la France en 1792, puis servit dans l’armée de Condé, où il perdit un de ses fils. Rentré en France en 1800, il fut nommé, en 1814, inspecteur et commandant des gardes nationales de la Haute-Saône, puis maréchal de camp en 1815 et pair de Franco par ordonnance du 5 novembre. Cette dernière nomination fut annulée par la charte de 1830. Saint-Mauris fut nommé, en 1833, membre de l’Académie des sciences de Besançon. On lui doit un ouvrage de généalogie intitulé : Généalogie historique de la maison de Saint-Mauris (Vesoul, 1832, in-fol.).


SAINT-MAURIS, homme d’État français. V. MONTBARREY.


SAINT-MÉGRIN (Paul de Stuer de Caussade, comte de), mignon de Henri III, mort à Paris en 1578. Le roi l’avait fait, en récompense de ses complaisances honteuses, premier gentilhomme de sa chambre, gouverneur de la Saintonge et de l’Angoumois et mestre de camp de la cavalerie légère. Dans la vie de ce courtisan, on ne peut noter que deux faits, qui ne sont, du reste, point à sa louange : la part qu’il prit au duel dans lequel les quatre favoris du roi essayèrent d’assassiner Bussy d’Amboise, et sa mort (il fut tué par les gens de Henri de Guise, dont il avait séduit la femme, Catherine de Clèves).


SAINT-MICHEL (Alexis DE), littérateur français, né à Lorient en 1795, mort en 1827. On ignore les diverses circonstances de sa vie et l’on ne connaît que par quelques petits poèmes ce rimeur qui consacra sa vie entière à une traduction des œuvres d’Ossian, encore inédite. Les poèmes dont nous venons de parler sont : la Guerre de Thura (1813) ; Fingal (1819) ; la Vierge de Groa (1821).


Saint-Michel (PONT). V. PARIS.


SAINT-MORYS (Étienne Bourgevin Vialart, comte de), littérateur français, né en 1772, mort en 1817. Il émigra avec sa famille, servit dans l’armée do Coudé, voyagea dans le Nord après son licenciement et revint à Paris en 1803. Compromis, en 1804, dans le complot de Georges Cadoudal, il fut emprisonné, puis mis en surveillance et se mêla à toutéi les intrigues royalistes jusqu’à la fin de l’Empire. En 1814, à fut nommé lieutenant des gardes du roi et maréchal du camp. En 1815, il suivit Louis XVIII à Gand et, au retour des Bourbons, c’est lui qui planta le drapeau blanc au fronton des Tuileries. Malgré sa sympathie bien constatée pour la Restauration, il eut, en 181G, après la dissolution de la Chambre, des velléités d’indépendance et vota pour un candidat hostile au ministère. On lui suscita alors mille tracasseries, qui aboutirent à un duel, dans lequel de Morys fut tué. Sa femme demanda justice contre ceux qu’elle appelait les assassins de son mari, mais sa requête fut repoussée. On doit à Morys : Voyage pittoresque en Scandinavie (Londres, 1802, in-4o) ; Tableau littéraire de la France au xvme siècle (1809, in-s°) ; Réflexions d’un sujet de Louis XV111 (1814, iu-8°) ; Aperçus sur la politique de l’Europe et l’administration intérieure de la France (1815, in-S°) ; Proposition d’une mesure pour dégrever la dette de l’État et réduire les impôts (1816, in-SO).


SAINTMORYSIE s. f. (sain-mo-ri-zl — de Suint-Morys, n. pi-.). Bot. Genre d’arbustes, de la famille des composées, tribu des sénéciotiées, comprenant une douzaine d’espèces, qui croissent au Cap de Bonne-Espérance.


SAINT-NECTAIRE (Madeleine DE), héroïne française, née eu Auvergne vers 1526. Fille d’un bailli des montagnes de la haute Auvergne et de Marguerite d’Eiampes, Madeleine épousa, le 29 mai 1548, Gui de Miremont, seigneur de Saint-Exupéry. Elle devint veuve lie bonne heure Madeleine avait une âme ardente, un courage tout viril. Elle soutint de son épée le parti protestant, auquel elle était attachée, et se signala particulièrement dans la guerre civile, dirigée par François de Rosières, seigneur de Montai, lieutenant du roi, contre la haute Auvergne, Madeleine de Saint-Nectaire marchait a la tète d’une troupe de cavalerie, composée de 6i> gentilshommes, « qui suivoient, Oit d’Aubigné, le drapeau de l’amour et le sien ensemble, tous brûlant pour elle, sans que jamais aucun ait pu se vanter d’une caresse dùslioiinéie. » Eau lutta avec énergie contre le lieutenant du roi et finit par le battre dans une rencontre où il fut tue.

Madeleine de Sa.ut-Neetaire se distingua encore, par la suite, dans le parti du roi Henri III contre la Ligue, Elle ne laissa qu’une fille qui, le 19 mai 1571, avait épousé Henri de Bourbon, vicomte de Lavedan et baron de Malanse.


SAINT-NON (Jean-Claude Richard, abbé de), antiquaire et graveur, né À Paris en 1727, mort dans la même ville en 1791. Son père, receveur général à Paris, le destina à la carrière ecclésiastique. Toutefois, il se buruti à recevoir le sous - diaconat et acheta une charge de conseiller clerc au parlement de Paris. Lorsqu’on 1752 la plus grande partie du parlement fut exilée à Poitiers pour son opposition à la bulle Unigenilus, Saint-Non partagea le sort de ses collègues. Pendant sou séjour à Poitiers, il s’adonna à la gravure et se prie d’un tel goût pour les arts qu’il vendit sa charge de conseiller en 1657. Ayant obtenu en coinmende l’abbaye de Poultieres (1759), ce qui mettait à sa disposition de beaux revenus, il se rendit en Angleterre, puis passa en Italie, où il se lia avec Robert

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Hubert et Fragonard. Pendant un voyage qu’il fit à Naples et en Sicile avec ces deux artistes, il dessina, concurremment avec eux, les sites remarquables, les plus beaux monuments artistiques et se mit ensuite à graver beaucoup de planches à l’eau-forle. De retour à Paris, soit avec ses propres ressources, soit avec l’aide de riches amateurs, il mena à bonne fin cette entreprise, une des plus vastes de ce genre qui aient été tentées au xvme siècle. L’ouvrage parut de 1781 à 1786, en 5 vol. in-fol., avec 417 pi., sous le titre de Voyage pittoresque ou Description des royaumes de Naples et de Sicile. Il faut citer, parmi les collaborateurs de Saint-Non, Robert Hubert, Fragonard et Denon, pour la partie artistique ; Dolomieu, Rome de l’Isle, Faujas, Chamfort, pour la partie scientifique ou littéraire. Une nouvelle édition de ce beau livre a été donnée en 1828parGharrin, en 4 vol. in-8o, avec atlas in-fol. de 558 pi. Saint-Non devint associé libre de l’Académie de peinture en 1777. C’était un homme instruit, aimable, aux idées très-larges, qui vivait dans la société des philosophes et répandait les idées qui devaient triompher avec la Révolution. Réduit, à cette époque, aux seuls revenus de son abbaye, il en offrit la moitié à la nation. Outre un grand nombre d’estampes d’après Berghem, Fragonard, Ville, etc., on lui doit, d’après ses propres dessins : huit Vues du Moulin-Joli (1755, in-4») ; Vues de Home (60 pi.) ; Recueil de yriffonis, vues, pnysuyes, fragments antiques et sujets historiques (gr. in-fol. de 158 pi.) ; deux jolies eaux-fortes, le Concert et Visite à la malade, etc.


SAINT-OFFICE s. m. Congrégation de l’inquisition établie à Rome. Il Tribunal de l’inquisition : Ou il faut rétablir te tribunal du saint-office, ou il faut renoncera l’espoir de trouver la limite imaginaire entre la liberté et la licence. (E. de Gir.)

;—Rem. L’Académie écrit ce mot sans trait

d’union au mot office et avec un trait d’union au mot saint.


SAINTOIS (le), petit pays de France. V. Xaintois.


SAINT-OLON, diplomate français. V. Pidou.


SAINTONGE, en latin Santonia, Santonensis tractus, ancienne province de la France, formant avec l’Angoumois un des grands gouvernements, bornée au N. par lu Poitou et l’Aunis, à l’O. par l’Océan, au S. par la Guyenne, à l’E. par l’Angoumois et le Périgord. Elle forme de nos jours la partie méridionale du département de la Charente-Inférieure. Cette province était divisée en deux parties par la Charente : la haute Saintonge, capitale Saintes ; villes principales, Marennes, Royon, Barbezieux et Pons ; lu basse Samtonge, capitale Suint-Jean-d’Augely ; villes principales, Taillebourg, Tonnay-Churente. La Saintonge tirait son nom des Gaulois Santoues, qu’Auguste comprit dans l’Aquitaine. Les Wisigoths s’en emparèrenien 419 et les Francs eu 507. Eudes, duc d’Aquitaine, la réunit à ses États. Après son divorce, Eleonore d’Aquitaine apporta la Saintonge en dot à Henri H d’Angleterre. Philippe-Auguste confisqua cette contrée sur Jean sans Terre, mais il ne put s’emparer que de la haute Saintonge ; il était réservé à Charles V de la réunir à la couronne de France. Cette malheureuse province, si cruellement ravagée pendant la guerre de Cent ans, fut encore ensanglantée par les guerres de religion et par les troubles de la Ligue, qui y eut de nombreux partisans.


SAINTONGE ou SAINCTONGE (Louise-Geneviève Gillot, dame de), femme de lettres française, née à Paris en 165u, morte en la même ville le 24 mars 1718. Fille de M»e Gillot de Beaucour, plus connue sous le nom de Mai» Gomcz de Yaseoueellos, elle fut mariée a un avocat du nom de Saintonge. On a d’elle des opéras, des comédies, un ouvrage historique, des ballets et des ballades, des madrigaux et des chansons, des èglogues et des epîtres, voire même des sonnets et des boutsrimés. Nous citerons, parmi ses œuvres : Circé, tragédie lyrique en cinq actes et un prologue, en vers libres (Paris, 1694, iu-40), réimprimée l’année suivante à Amsterdam (1C95, in-12) ; la Diane de Montemuyor, tuée ou plutôt traduite de l’espagnol (Pans, 1733, in-12) ; la première édition est de 1696 ; Bidon, tragédie en cinq actes et un prologue, eu vers libres (1G96 et 1704, in-4o) ; la musique de cette tragédie, ainsi que de celle de Circé, est de De.smarets ; Histoire secrète de don Antonio, rot de Portugal, tirée des Mémoires de non Uomez Vasconcellos de Figuerado {1696, iu-12). Figuerado était l’aïeul maternel de Mme Saintonge, et c’est bien véritablement de lui qu’elle tenait les Mémoires qui lui ontservi à faire cette histoire ; cependant les historiens espagnols et portugais ne veulent pas y ajouter fui et la regardent comme une œuvre mensongère. Ede fut réimprimée en Hollande des la même année. Citons encore : Poésies galantes (Paris, 1696, in-12) ; ce petit voiuine, dédié à Madame, contient le Charme des saisons, baLet, trois idylles diaioguées, quelques épitres, des élégies, doa énigmes, des épigrammea et beaucoup de chansons à boire ; Poésies diverses (Dijon, 1714, 2 vol. in-12, et 1727, 2 vol. iu-8°) ; ce second recueil reproduit les pièces contenues dans ie volume des poésies galantes et est augmenté de VIntrigue des concerts, comè-