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amenant, pour les remplacer, la Justice, le Travail et l’Abondance.

Dans une salle de la maison du Bois, près de La Haye, Grebber a peint la Sagesse et la Force ouvrant la porte du temple de la Paix, à la mémoire du stathouder Frédéric-Henri de Nassau. Le musée du Belvédère, à Vienne, possède un tableau de B. Spranger, représentant le Triomphe de la Sagesse sur l’Ignorance, et un tableau de Sandrardt, la Sngesse et le Temps protégeant les Beaux-A ris contre l’Envie (1644). Une gravure de W. Kiltan (1634) montre la Sagesse tenant une corna d’abondance. L. Desplaees a gravé, d’après P. Véronèse, une composition intitulée : la Sagesse, compagne d’Hercule. Charles Meynier a exposé au Salon de 1810 un tableau exécuté par M. de Sommariva et représentant la Sagesse préservant l’Adolescence des traits de l’Amour. Un petit groupe en bronze de Pradier, la Sagesse repoussant les traits de l’Amour, a figuré au Salon de 1846. Un basrelief exécuté par Gérard pour l’arc de triomphe du Carrousel, la Sagesse et la Force tenant la couronne de l’État, a paru au Salon de 1SOS. Diaz a peint la Sagesse entourée de petits Amours qui voltigent et enlacent de guirlandes sa chaste nudité (Salon de 1846). Une statue de la Sagesse, sculptée par Pietro Bracci, décore le tombeau de Benoit XIV, à Saint-Pierre de Rome. Un sculpteur français contemporain, M. Lepère, a exécuté pour la cour du Louvre une statue de la Sagesse tenant de la main droite la bride et le frein symboliques et pressant de la main gauche sur sa poitrine une tablette où sont écrits ces mots : « Connais-toi toi-même. » Cette figure, noblement et chastement drapée, est d un beau style.

La Sagesse divine a été représentée par Andréa Sacchi, trônant sur les nues et entourée des différentes Vertus ; un soleil resplendit sur sa poitrine et son front est ceint d’un riche diadème ; d’une main elle tient un miroir et de l’autre un sceptre, au bout duquel est un œil ouvert. Ce tableau appartient au musée du Belvédère. Une autre allégorie de la Sagesse divine a été peinte par Paolo Mattei dans le plafond d’une des salles de l’université, à Gènes.

Sagesse (livre de la), un" des livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament, qui

ne faisait point partie du canon hébreu fixé par Esdras. L’usage de l’Église, dit dom Calînet, a toujours donné aux livres attribués à Salomon le titre de Livres sapientiaux. Les Pères les citent assez souvent sous le nom général de Sagesse de Salomon, et, dans le langage ecclésiastique, le Livre de la sagesse comprend non-seulement tous les vrais ouvrages de ce prince, mais aussi l’Ecclésiastique et celui dont nous allons parler, qui, par un privilège particulier, a été nommé par excellence le Livre de la sagesse... Quelques anciens le citent aussi sous le nom de Panaretos, c’est-à-dire letrésorde toute vertu, ou recueil de toutes sortes d’instructions qui conduisent à la vertu.

Les meilleurs critiques de notre temps pensent que le Livre de la sagesse a été écrit originairement en grec ; il ne contient, en effet, aucun hébraïsme ; mais, parcontre, il s’y trouve plusieurs jeux de mots qu’un traducteur n’eût pas pris la peine de conserver et <jui supposent évidemment que l’écrivain qui les fait a écrit dans la langue grecque, dans laquelle seule ils peuvent exister ; ce livre contient, d’ailleurs, un certain nombre d’expressions qui supposent des idées inconnues dans l’idiome hébreu et qui viennent de la philosophie ou de la mythologie des Grecs ; telles sont, par exemple, sôphrosunê, tempérance ; p/iilanthrôpos, philanthrope ; ambrosia, ambroisie. Enfin, ce qui parle en faveur du texte est l’abondance des mots et la nature de certains passages qu’on sent avoir été pensés en grec et non en hébreu.

La version latine que nous avons de la. Sagesse est l’ancienne Vulgate, faite dès les premiers siècles de l’Église sur le grec qu’elle suit littéralement. Il y a un grand nombre de variantes dans les exemplaires grecs, mais il y en a beaucoup plus encore dans les Bibles latines. La traduction arabe qui se lit dans la Polyglotte de Londres suit aussi le texte grec avec une grande fidélité. On ignore à quelle époque remonte son origine.

Dans ce livre, composé de dix-neuf chapitres, et que les uns divisent d’une manière, les autres d’une autre, l’auteur se propose pour fin principale l’instruction des rois, des grands et des juges de la terre. Les neuf premiers chapitres sont consacrés à l’éloge de la sagesse. L’écrivain sucré décrit cette vertu par les heureux effets qu’elle produit ; et pour mieux persuader «es lecteurs, à retrace le tableau des suites funestes de la folie. Ainsi, la sagesse console et procure le bonheur en ce inonde, ou, s’il arrive au sage quelque calamité, elle lui donne plus tard une vie immortelle. La folie, au contraire, n’offre que malheur ici-bas et prépare pour l’autie vie des tourments éternels. Ici l’auteur propose pour exemple Salomon lui-même, au nom duquel il parle, et il expose les moyens par lesquels ou peut acquérir la sagesse. Au chapitre ix commence une espèce de paraphrase de la prière que Salomon lit au Seigneur au commencement de son règne pour lui demander la sagesse. Depuis le chapitre x jusqu’au xix« inclusivement, l’auteur s’attache à

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prouver par des exemples tirés de l’histoire sainte que ceux qui pratiquent la sagesse sont heureux, tandis que ceux qui s’en écartent et surtout les idolâtres éprouvent les effets terribles de la^juslice de Dieu. Ces exemples sont d’un côté Adam, Noé, Abraham, Loth, Jacob, Joseph, le peuple hébreu en Égypteet dans le désert ; de 1 autre Csiïn, les Egyptiens et les Chananéens. La thèse générale de ce livre est donc que la sagesse, source de tout bien, conduit à l’immortalité, point de vue essentiellement différent de celui.de l’Ecclésiaste, qui parait un impie à l’auteur de la Sagesse.

Les sentiments sont partagés sur l’auteur de la Sagesse. Plusieurs Pères et un grand nombre d’interprètes l’ont attribué à Salomon ; quelques anciens ont pensé qu’il et ; iit l’ouvrage de Philon ; Grotius croit qu’il est d’un Juif qui l’aurait composé en hébreu depuis Esdras et avant le pontificat du grand prêtre Simon ; Corneille de La Pierre soutient de son côté qu’il a été écrit primitivement en grec depuis le retour de la captivité de Babylone et vers le temps de Ptolémèe Philadelphie ; Faber se déclare pour Zorobabel ; enfin quelques critiques admettent plusieurs auteurs.

Ce que nous avons dit plus haut sur la langue dans laquelle ce livre a dû être originairement écrit éloigne évidemment l’hypothèse de Salomon, de Zorobabel ou de tout autre auteur hébreu. Quant à la variété du style sur laquelle s’appuient ceux qui attribuent le livre de la Sagesse à plusieurs auteurs, cette variété n’est pas assez grande pour qu’on puisse en toute sûreté l’attribuer à des plumes différentes ; elle vient uniquement de ce que les sujets particuliers traités dans le courant du livre ne sont pas les mêmes. Il ne nous reste qu’à dire, avec la plupart des exégètes allemands, que l’auteur de ce livre est inconnu. Ce qui est certain, dans tous les cas, c’est qu’il offre un mélange curieux d’idées juives et d’idées grecques, et surtout d’idées néo-platoniciennes et stoïciennes. Ce mélange montre que le livre a dû Être composé en Égypte. C’est ce dont témoigne avec plus d’évidence encore la polémique engagée dans cet écrit contre le culte égyptien des idoles et contre les Égyptiens en général. Les Juifs Alexandrins avaient, en effet, avec les Égyptiens des querelles et des inimitiés perpétuelles. Les plus savants critiques de l’Allemagne s’accordent à fixer la date de ce livre au i" siècle avant l’ère chrétienne.

Les Juifs de la Palestine n’ont pas connu le livre de la Sagesse. L’ancienne Église chrétienne l’a compté tantôt au nombre des écrits canoniques, tantôt au nombre des écrits apocryphes. Il tient le milieu entre la prose et la poésie didactique. « Le style, dit Zowth, en est inégal, tantôt enflé et plein d’emphase, tantôt abondant, chargé d’épithétes contre l’usage ordinaire des Hébreux, tantôt enfin tempéré, élégant, sublime et poétique. Le tour sentencieux y est observé avec assez de soin et on reconnaît clairement l’inteniion que l’auteur a eue d’imiter les anciens modèles ; mais, en général, il s’éloigne beaucoup de ce caractère pur et classique. ■

Sagesse (de la), par Charron. Cet ouvrage parut pour la première fois à Bordeaux eu 1601 (trois livres en 1 vol. in-8°). L’auteur se disposait a en donner une seconde édition quand la mort l’en empêcha (1603) La meilleure édition moderne est celle d’Amaury Duval (Paris, 1827, 3 vol. iu-S°). Charron est un disciple et un imitateur de Montaigne. Il a divisé son traité De la sagesse en trois livres comme les Essais. 11 cultive comme Montaigne l’érudition, le doute et la défiance à l’endroit des idées religieuses. Il n est ni catholique ni réformé ; il est ce qu’on a nommé depuis un libre penseur. < La religion, dit-il, n’est tenue que par moyens humains et est toute bâtie de pièces maladives ; et encore que l’immortalité de l’âme soit la chose la plus universellement reçue, elle est la plus faiblement prouvée ; ce qui porte les esprits à douter de beaucoup de choses. »

Le premier des trois livres composant le traité De la sagesse s’occupe a de la cognoissance de ’soy et de l’humaine condition. » L’auteur est fort méthodique ; il examine successivement le corps et l’âme, et il se place toujours au point de vue exclusif de l’utile. 11 préfère la santé à tous les biens de ce monde et voici pourquoi : » Sans elle, la vie est sans goust, voire est injurieuse ; la vertu et la’ sagesse ternissent et s’esvanouissent sans elle ; quel secours apportera au plus grand hommé qui soit toute ia sagesse, s’il est frappé du haut mal, d’une apoplexie ? » Après la tante, la chose la plus nécessaire à l’homme esc la beauté :« La beauté vient après, qui est une pièce de grande recommandation au commerce des hommes. C’est le premier moyen de conciliation des uns avec les autres, et est vray-seinblable que la première distinction qui a esté entre les hommes et la première considération qui donna prééminence aux uns sur les autres a esté 1 advautage de la beauté. >

Charron termine son étude des qualités du corps par celle de l’influence des vêtements sur l’organisme. « Il y a grande apparence, dit-il, que la façon d’aller tout nud, tenue encore par une granue partie du inonde, soit l’originelle des hommes ; et l’autre de se

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vestir artificielle et inventée pouresteindrela nature, comme ceux qui par artificielle lumière veulent esteindre celle du jour. •

Arrivé à la question de l’âme, Charron constate qu’elle est difficile entre toutes, que les plus savants hommes n’ont encore pu parvenir à soulever le voile qui la couvre et ont donné une solution différente de ce problème, suivant la religion ou le pays auquel ils appartenaient. Puis il se résume : « Les principaux points sont de l’origine et de la fin des âmes, leur entrée et sortie des corps d’où elles viennent, quand elles y entrent et où elles vont quand elles en sortent ; de leur nature, estât, action, et s’il y en a plusieurs en l’homme ou une seule. » 11 est d’avis que le siège de l’âme est le cerveau et non pas ^e cœur. Il reconnaît dans l’âme trois facultes : l’entendement, la mémoire et l’imagination. Suivant lui, l’entendement est sec dans la vieillesse, particulièrement dans les pays méridionaux ; mais la mémoire est humide pendant l’enfance et surtout dans les pays du Nord. Quant à l’imagination, elle est chaude dans l’adolescence. Charron parle ensuite des divers tempéraments que l’homme est susceptible d’avoir reçus de la nature ou de s’être créés lui-même. Il n’en reconnaît que trois, correspondant aux trois facultés de lame. » De la diversité des tempéraments, il advient que l’on peut estre médiocre en toutes les trois facultés, mais non pas excellent, et qui est excellent en l’une des trois est faible èz autres. » Après avoir étudié ce qu’on pourrai t appeler la partie positive de l’homme, Charron, dans son deuxième livre, trace des « instructions et reigles générales de sagesse.» La première est de fuir les passions et les vices qui ont cours dans le monde, la seconde de savoir garder son libre arbitre et cultiver sa volonté. Moyennant ce travail considérable, on arrive a la « vraye et essentielle preud’horaie, première et fondamentale partie de sagesse. Alors il importe d’avoir un but et train dévie certain. Il faut régler ses désirs et ses plaisirs, ne point excéder les bornes de la modération. Enfin on doit toujours se tenir prêt à la mort. » Le troisième livre du traité De la sagesse est la reprise en sous-œuvre du sujet dont l’auteur s’était occupé dans le livre précédent. On pourrait l’intituler : Des moyens d’arriver à la sagesse par la culture de quatre grandes vertus morales : la prudence, la justice, la force et la tempérance. En ce qui concerne la prudence, Charron se borne à en analyser l’application aux affaires publiques. Il distingue deux sortes de justice, la justice naturelle et la justice positive, c’est-à-dire la jurisprudence. Parmi les vertus privées dont traite l’auteur dans ce troisième livre, il serait curieux de comparer ce qu’il dit de l’amitié avec ce qu’en dit Montaigne, son maître et son guide habituel. A l’exemple de Montaigne, il lui trouve une saveur infinie ; il en décrit les variétés diverses ; il conclut comme Montaigne qu’elle est supérieure à l’amour, en d’autres termes qu’elle n’est possible que d’homme à homme, et que les femmes ne sauraient y atteindre. La troisième des quatre vertus cardinales de Charron est la force. Les précédentes ont pour but de régler les rapports de l’homme avec la société. Les deux autres, la force et la tempérance, se proposent de le gouverner lui-même. La force « est une droicte et forte asseurance équable et uniforme de l’âme à rencontre de tous accidents dangereux, difficiles et douloureux, tellement que son object et la matière après laquelle elle s’exerce, c’est la difficulté et le danger, bref tout ce que la prudence humaine peut craindre, à Ce qui caractérise l’énergie ou la force d’âme chez l’homme, c’est la conscience du danger qu’on affronte : « La vertu ne peut estre sans cognoissance et appréhension ; l’on ne peut vrayement mespriser le danger que l’on ne sçait, si l’on ne veut aussi recognoistre cette vertu aux bestes. » Charron énumère ensuite les occasions qu’on a de faire usage de la force. Ces occasions sont la maladie et la douleur, la captivité, l’exil, la pauvreté, l’infamie, la perce de ses amis, la mort. On en a aussi besoiu contre soi-même, pur exemple pour se dérober à la crainte, k la tristesse, à la haine, à l’envie, à la vengeance, à la jalousie. En un mot, la force est nécessaire pour résister aux maux de la vie. Au contraire, la tempérance nous met en garde contre les abus de la prospérité. Charron dissèque longuement les différents genres de plaisirs susceptibles d’entraînement. Le mal qu’il trouve dans la doctrine d’Épicure ■ es | toit au titre et aux mots, non en la substance, n’y ayant jamais eu de doctrine ni vie plus

1 sobre, modérée et ennemie des desbauches et des vices » que la doctrine et la vie des épicuriens. Charron blâme la continence.» Il est mal aisé de la garder, dit-il ; aussi est-ce la plus grande recommandation qu’elle aj’e que la difficulté, car, au reste, c’est uuo vertu sans action et sans fruict. C’est une privation, un non faire, peine sans profit : la stérilité est signifiée par la virginité. «Charron a même eu l’étrange idée de faire raisonner saint Augustin dans ce sens : à Si nous honorons les vierges par des éloges, avait dit l’évêque d’Hippone, ce n’est pas de ce qu’elles sont vierges, mais de ce qu’elles ont consacré à Dieu leur virginité. » Quoique Charron manque d’originalité vraie, il tient une place distinguée parmi les moralistes du second ordre. On le ht peu, mais on le cou SAGI

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suite quelquefois, on le cite même comme une autorité.

SAGET, ETTE adj. (sa-jè, jè-te — dimin, de sage). Un peu sage. Il Inusité.

— Personne sage :

J’ai beau faire ici le saget. Le plaisir vient saisir le cœur le plus discret. Le P. Brumot.

SAGETTE s. f. (sa-jè-te — lat. sagitta, même sens). Flèche : Il porta la main à la SAGTiTTE, l’arracha de son bras et la brisa tranquillement sur son gros genou. (V. Hugo.) En disant ces mots, il se jette Sur l’arc, qui se détend, et fait de la sagette Un nouveau mort...

La Fontaine.

Il Vieux mot. On a dit aussi saktth.

— Bot. Nom vulgaire de la rléchière ou sagittaire commune.

SAGETTER v. a. ou tr. (sa-jè-té — rad, sagette). Percer de flèches : Contre les feus ardents du dieu qui rao sagette...

R. Beli.eau.

Il Vieux mot.

SAGH, ville de Hongrie. V. Ipoli-Sagh.

SAGRALA ou SIGHLA, sangiac de la Turquie d’Asie, partie occidentale de l’Anatolie, dans le pachalik d’Aïdin. Le territoire de cette division administrative, qui mesure 130 kilom. sur 110, projette à l’O. une grande presqu’île entre le golfe de Smyrne au N. et celui de Seala-Nova au S. Le pays est montagneux et souvent ravagé par la peste et les tremblements de terre. Ch.-l., Smyrne.

SAGHALIAN ou SAGHAI.1EN, île d’Asie. V. SakhauaN.

SAGHALIEN ou SAKHALIEN, rivière de l’Asie. V. Amour et Mandchourie.

SAGHANy(Ahmed-Ben-MohainmedAL-), astronome arabe. Il vivait au ivc siècle de l’hégire, sous le règne de Cheref-ed-Daulah, et lut choisi par ce prince pour diriger un observatoire qu’il avait fait construire dans son jardin. Saghany construisit lui-même ou fit construire sous sa direction les instruments qui lui étaient nécessaires et arrivait dans ce genre de travail à une très-grande précision. Il acquit rapidement une très-grande réputation et mourut l’an 379 de l’hégire (992 de l’ère vulgaire).

SAGIBARON s. m. (sa-ji-ba-ron — du vieux fr. sacha, cause juridique, et de baron). Féod. Nom donné à certains officiers publics dont les fonctions ne sont pas bien connues.

— Encycl. Il est question, dans la loi salique (lit. LVII), de personnages appelés sagibarons. Leur wehrgeld était considérable. Le meurtre d’un sagibaron ou d’un graf (comte), qui faisait partie de la trust ou cortège du roi, était compensé par une somme de douze mille deniers ou trois cents sous. Si un sagibaron libre était tué, le meurtrier était condamné à payer vingt-quatre mille deniers ou six cents sous. Il ne devait y avoir que trois sagibarons dans chaque mal ou assemblée des Francs. S’ils avaient prononcé sur une affaire qui leur était soumise, le graf ou comte ne pouvait changer leur sentence. Tels sont les textes de la loi salique relatifs aux sagibarons. On a beaucoup discuté pour savoir quels étaient ces magistrats. A s’en tenir à l'étymologie, les sagibarons étaient des hommes de loi. Leur nom, qui est écrit sagibarons, sachibarons, sacbarons, vient de sache, qui veut dire cause, et de bar ou baron, qui signifie homme par excellence. Il semble donc que les sagibarons étaient des hommes de loi chargés de l’explication des questions difficiles, et il est probable que l’on n’en admettait que trois dans les assemblées solennelles, afin d’éviter la multiplicité des interprétations législatives et la confusion qui aurait pu en résulter.

SAGI EN, IENNE s. et adj. (sa-ji-ain, i-è-ne

— de Sagii, nom lat. de Séez). Géogr. Habitant de Séez ; qui appartient à cette ville ou k ses habitants : Les Sagiens. La population SAGIENNE.

SAGII, SA11 ou ESSUI, peuple de la Gaule, qui habitait, sous l’empire romain, dans la Lyonnaise Ile, entre les Carnutes à l’E. et les Viducasses à l’O. Le territoire de cette tribu gauloise devint, plus tard, le diocèse de Séez ; il forme actuellement la plus grande partie du département de l’Orne.

SAGINATION s. f. (sa-ji-na-si-on — du lat. saginare, engraisser). Action d’engraisser les animaux. Il Peu usité,

SAGINE s. f. (sa-ji-ne — du lat. sagina, engrais). Bot. Genre de plantes, de la fumiile des caryophyllées, tribu des sabulinées, comprenant plusieurs espèces qui croissent en France. Il Nom vulgaire du sorgho, en Italie et dans le midi de la France.

— Encycl. Les sagines sont de petites plantes touffues, à feuilles opposées, à fleur» blanches, très-petites, groupées en cymet terminales ; le fruit est une capsule polysperme, s’ouvrant en quatre valves. Les espèces assez nombreuses de ce genre croissent au printemps, dans les lieux un peu humides et jusque dans les cours et les rues peu fréquentées. La sagine couchée est la plus répandue ; on la trouve depuis la Laponie jusqu’en Barbarie ; elle croît dans les champs arides, sablonneux, sur les rochers