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ridion (Strasbourg, 1007, in-lî) ; fJtJior/enesia (Francfort, 1608, in-4") ; Monslrorum historia mirabilis (Francfort, 1G09, in-4o), livre curieux, mais rempli de fables.

SCHEiNClt (Jean-Théodose), médecin allemand, né à Iéna vers 1620, mort en 1671. Il exerça l’art médical dans sa ville natale, où il s’adonna à l’enseignement. Schenok lit paraître, entre autres ouvrages : Observations medicx (Leyde, 1644, in-fol.), livre dans lequel l’auteur, épris du merveilleux, relate une foule de faits absurdes.

SCIIENCKEL (Lambert-Thomas), littérateur hollandais, né à Bois-le-Duc en 1547, ' mort vers 1030. Il rît ses éludes à Louvain et à Cologne, suivit la carrière du professorat et devint recteur de l’école publique de Malines. Ayant inventé un système de mnémotechnie, il parcourut l’Allemagne, la Bohême, la France pour propager son système, fort peu intelligible, et obtint le privilège exclusif d’enseigner sa méthode dans ce dernier pays. Il ne réussit point et alla mourir ignoré dans une petite ville d’Allemagne. On lui doit : De memoria libri duo (Douai, 1593, in-8<>), réimprimé en 1610 (in-12), à Strasbourg, sous ce titre : Gazophylacium artis memoriz vel fundamenla artificialis mémorise, et traduit en français par Le Curiot sous le titre de Magasin des sciences (Paris, 1623, in-12) ; Tabuts publics schols Mechliniensis summam rei scholasticm compleclens (Anvers, 1576, in-8o) ; Grammatics latinsprsceptiones (Anvers, 1582, in-4o) ; Flores et sententis insigniores sélects e Phil. Cominso, Froissardo, etc. (Paris, 1606, in-12) ; Jovianus imperator, sive historia fortuits adverses cum eiegiis aliquet (Prague, 1617) ; Methodussive déclaratio quomodo latina lingua sex mensium spatio doceri possit (Strasbourg, 1619, in-12).

SCHENDY ou CHENDY, ville de l’Afrique orientale, dans la Nubie, près de la rive droite du Nil. À 350 kilom. S.-B. de Dongolah ; 7,000 hab. C est un des principaux centres du commerce de la Nubie. En 1820, Méhémet-Ali ravagea cette ville parce que son fils Ismaïl y avait été assassiné. L’ancien État de Schendy, qui comprenait l’île de Méroé, dépend aujourd’hui du vice-roi d’Égypte.

SCHÈNE s. m. (skè-ne — du gr. schoinos, corde de jonc). Métrol. anc. Nom donné par les Grecs à une mesure itinéraire des Egyptiens qui valait environ 11,000 mètres.

— Encycl. Cette mesure itinéraire fut en usage surtout chez les Égyptiens ; mais on la trouve aussi chez les Perses et les Grecs. Suivant l’indication d’Hérodote, la plus généralement adoptée, le schène valait 2 parasanges, 60 stades, 6,000 orgyies, 24,000 coudées, 36,000 pieds grecs. Comparé aux milles romains, il en contenait sept et demi. Relativement à nos mesures modernes, on peut l’évaluer à environ 10,900 mètres, si l’on prend pour base le stade olympique, le plus connu des différents stades et qui était de 185 mètres.

Il faut prendre garde que la valeur du schène a varié dans les divers pays où il était employé, et même dans les diverses parties d’un même pays. Strabon et Pline l’Ancien constatent que le schène n’était pas d’une valeur égale dans toutes les provinces de l’Égypte ou dans celles de la Perse. Pline parle d’un schène qui ne valait que 30 à 32 stades ; Eratosthène parle d’un autre qui comprenait 40 stades. Des érudits prétendent qu’il faut admettre deux sortes de schènes : lo petit, de 30 stades ; le grand, de 60 stades. Quoi qu’il en soit, toutes les fois qu’en parlant des mesures anciennes on se sert du mot schène sans autre indication, on entend parler de celui qui valait Su stades olympiques et, par conséquent, 10,900 de nos mètres.

SCHENECTADY, ville des États-Unis d’Amérique, dans l’État de New-York, ch.-l. du comté de son nom, sur la Mohawk et le canal d’Erié, à 30 kilom. N.-O. d’Albany ; 7,500 hab. Université fondée en 1795. Commerce très-actif.

SCIIEiNK {Édouard de), homme d’État et poëte allemand, né à Dusseldorf en 1788, mort en 1841, Après avoir fait ses études a Landshut, il entra dans la carrière administrative, devint en 1823 secrétaire général du ministère de la justice à Munich, fut anobli peu après et devint successivement conseiller d’État et directeur de la division des écoles et des cultes (1825), conseiller d’État et ministre de l’intérieur en 1828. Converti depuis 1817 à la religion catholique, il se montra le défenseur zélé des principes de la cour de Rome, remit en vigueur les ordonnances sur les mariages mixtes et souleva ainsi le mécontentement des citoyens contre le gouvernement. Peu avant la session des états en 1831, il rendit contre les décisions du conseil d’État une ordonnance de censure qui excita une grande agitation en Bavière, et prit à la même époque une mesure par laquelle l’accès des Chambres était interdit à plusieurs députés libéraux, à cause de leur qualité de fonctionnaires et de pensionnaires du gouvernement. Mais l’ordonnance de censure ne put être mise en vigueur, et Schettk dut quitter le ministère. Il fut alors nommé président de la régence provinciale de Ratisbonne, d’où il revint plus tard à Munich siéger, avec le titre

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de conseiller aulique, au conseil d’État. Il s’est surtout fait connaître en littérature par sa tragédie de Délisaire, dont le style est pur et les situations réussies, mais qui pèche sous le rapport de l’originalité et de la conception du plan, et surtout par la tendance de l’auteur à viser à l’effet. Le recueil de ses Œuvres dramatiques forme trois volumes (Stuttgard, 1829-1835). On lui doit en outre plusieurs cantates et un recueil littéraire intitulé : Charilas (1834). Il avait publié à Leipzig, en 1835, l’édition des Œuvres complètes de Michel Berr, avec la biographie de ce poëte.

SCHENKEL (Daniel), célèbre théologien protestant suisse, né à Dœgerlin, dans le canton de Zurich, en 1813. Il commença ses études au Pedagogium et à l’université de Bâle, où il eut pour maîtres de Wette et Hagenbach, et alla les continuer, en 1835, à Gœttingue, sous la direction de Lucke et de Gieseler. Après avoir pris ses grades en 1838, il flt^es cours libres à Bâle jusqu’en 1841, où il devint premier pasteur de la cathédrale de Schanhouse, membre du conseil ecclésiastique, du conseil des écoles et du grand conseil du canton de Schaffouse. À la mort de de Wette en 1849, il fut nommé professeur de théologie et membre du conseil ecclésiastique de Bâle, et passa, deux ans plus tard, à Heidelberg, en qualité de professeur de théologie, de directeur du séminaire et de premier chapelain de l’université. Il y remplit depuis lors ces fonctions et a, en outre, reçu le titre de conseiller ecclésiastique du grand-duché de Bade. Zélé partisan, au début, des principes de la théologie dite médiatrice, il commença, après les ordonnances du synode de 1855, qui sacrifiaient trop à l’orthodoxie, à se rapprocher du parti religieux libéral, auquel il ne tarda pas à. s’unir complètement. La polémique qui éclata en 1857 au sujet du rituel et la conclusion du concordat en 1859 lui ouvrirent l’arène des débats religieux, où il se montra l’adversaire décidé de toutes les tendances hiérarchiques, et il entreprit d’élaborer une constitution ecclésiastique reposant sur le principe de la communauté. Ce fut dans ce sens qu’il travailla comme rédacteur du Journal ecclésiastique universel (1852-1859) et qu’il prit part aux conférences de Durlach, dont il avait lui-même provoqué l’établissement et qui offrirent un centre de réunion aux membres du parti religieux libéral. La victoire des principes libéraux devint décisive lorsque le concordat eut été rejeté par la nouvelle constitution ecclésiastique, élaborée, Sous l’impulsion de M. Schenkel, par- le synode général de 1861. Elu membre de la commission synodale, il fut ainsi appelé à prendre part aux débats sur toutes les questions ecclésiastiques de quelque importance. Il avait fondé en 1859, pour servir d’organe au parti libéral, la Revue ecclésiastique universelle. Ses premiers écrits, savoir : la Science et l’Église, brochure écrite au sujet de la polémique contre Strauss ; la Nature du protestantisme (Schaffouse, 1846 - 1851, 3 vol. ; 1861, 2» édit.) ; Entretiens sur le protestantisme et le catholicisme (Heidelberg, 1852-1853, î vol.) ; le Devoir d’union du protestantisme évangélique (Heidelberg, 1855) et les Réformateurs et la réformation (Wiesbaden, 1856), sont conçus complètement dans le sens de la théologie médiatrice, tandis que son grand ouvrago intitulé : la Dogmatique chrétienne exposée au point de vue de ta conscience (Wiesbaden, 1858-1859, 2 vol.) porte la trace de sa conversion au parti libéral. Une immense rumeur accueillit la publication de son Portrait du caractère de Jésus (Wiesbaden, 1864, souvent réédité), dans lequel il a cherché à tracer, en se basant sur les trois premiers évangiles, un portrait purement humain de Jésus, et où il représente sa lutte avec les pharisiens comme une lutte infatigable en faveur du peuple pauvre et opprimé contre la hiérarchie ambitieuse et intolérante. Les allusions qui dans cet ouvrage atteignaient les vices de la société moderne contribuèrent, bien plus que les attaques qu’il renfermait contre la résurrection de Jésus sous une forme humaine, à soulever contre IJauteur un orage de protestations de la part des pasteurs • fidèles à la confession + » orage qui, partant de Berlin, envahit rapidement toute l’Allemagne. Les ennemis de M. Schenkel croyaient sa destitution certaine ; mais le conseil supérieur ecclésiastique du grand-duché de Bade déclara (17 août 1864) qu’une pareille mesura serait une atteinte portée à la liberté des doctrines protestantes, et toutes les tentatives faites pour le renverser, soit démonstrations en masse, soit adresses au gouvernement, demeurèrent sans résultat. Il se défendit lui-même dans sa brochure intitulée : la Liberté protestante dans sa lutte actuelle contre la réaction cléricale (Wiesbaden, 1865). Depuis 1863, il s’est en outre occupé activement de la fondation d’une société protestante dont il a exposé les principes fondamentaux dans l’écrit intitulé : le Christianisme et l’Église d’accord avec les progrès de la civilisation (Wiesbaden, 1867). En mai 1867, il eut la satisfaction de voir le nouveau synode général ratifier sans réserve la conduite du conseil supérieur ecclésiastique à son égard et proclamer la complète égalité de la doctrine libérale et de la doctrine orthodoxe. Outre les ouvrages que nous avons cités,

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M. Schenkel a encore publié un grand nombre de brochures ou de dissertations insérées dans divers recueils périodiques. Il a revu la texte et écrit les Commentaires des Épîtres de saint Paul aux Ephésiens, aux Philippiens et aux Colossiens, et a pris en 1867 la direction du Dictionnaire de la Bible (Bibel-Lcxicon), dictionnaire pratique à l’usage du clergé et des membres des communautés (Leipzig, 1868-1875, 5 vol. in-8o), ouvrage fort remarquable, auquel ont collaboré les théologiens les plus distingués de l’Allemagne, Bruch, Diestel, Dillmann, Furrer, Holtzmann, Lipsius, Noeldeke, Sehrader, Stark, Steiner, etc.

SCHENKENDORF (Dieudonné-Ferdinand-Maximilien de), poste allemand, né à Tilsitt en 1783, mort en 1817. Son enfance et une partie de son adolescence s’écoulèrent au milieu d’une société affectant une grande piété. Son esprit subit l’influence de ce milieu et celle des poètes romantiques, en particulier des écrits de Novalis et de Jung-Stitling. Après avoir étudié les sciences financières et l’économie agricole, il fut nommé référendaire près la régence de Kcenigsberg et sut mettre à profit son séjour dans cette ville pour compléter son instruction. Il venait de se marier à Munich en 1812, avec une jeune fille qu’il aimait depuis longtemps, lorsque l’appel à la révolte contre la France vint

I arracher au bonheur domestique et à l’amitié de la famille de Jung-Stilling. Il suivit l’armée et, à la conclusion de la paix, fut nommé conseiller de régence à Coblentz, où il mourut prématurément deux ans plus tard.

II s’était acquis une grande réputation par ses Poésies chrétiennes (1814) et ses Poésies (1815), qui, écrites la plupart pendant la guerre, avaient obtenu, longtemps avant leur publication, une grande notoriété parmi ses amis et ses compagnons d’armes. Plus que tout autre parmi les poètes de l’indépendance, il se tient, dans ses poésies, sur un terrain à la fois politique et religieux et revient aux idées du moyen âge ; ainsi, il demande avant tout le rétablissement de l’empire d’Allemagne. Ce ne fut que plusieurs années après sa mort que parurent ses Poésies posthumes (Berlin, 1832) et ses Poésies complètes (Berlin, 1839). Sa vie a été écrite par Hagen (Berlin, 1863).

SCHENK-KAN s. m. (chènk-kan). Métrol. Mesure de capacité usitée à Leipzig et valant 1111,804.

SCHENK-MASS s. m. (chèn-kmass). Métrol. Mesure de capacité usitée en Allemagne, et valant, selon les localités, de 0 lit. 9163 a 1 lit. 6701.

SCHÉNOBÈNE adj. (ské-no-bè-ne — du gr. schoinos, jonc ; bainÔ, je marche). Zool. Qui vit parmi les joncs.

SCHÉNOPINE s. m. (ské-no-pi-ne). Entom.

V. SCÉNOPINB.

SCHÉNOPRASUM ou SCHCENOPRASUM

s. m. (ské-no-pra-zomm — du gr. schoinos, jonc ; prasion, plante aromatique). Bot. Section du genre ail, ayant pour type l’espèce appelée ciboulette ou civette.

SCHEN-SI, province de l’empire chinois. V. Chen-Si.

SCHÉOL s. ra. (ché-ol). Théol. V. enfer.

SCHBPELER (André-Daniel-Berthold de), historien allemand, né à Gtettingue en 1781, mort à Aix-la-Chapelle eu 1849. Il prit dû service en Autriche et fut, à son début, attaché aux travaux topogiaphiques ; mais sa nature active avait besoin de mouvement ; il s’engagea dans l’armée prubsienneen 1808, organisa la révolte en Westpliaiie et se rendit ensuite en Espagne, où il conquit le grade de colonel. De retour en Prusse en 1814, il fut chargé par la gouvernement prussien de missions diplomatiques dans l’Amérique du Sud (1816-1823), revint en Europe vers 1824 et se retira à Aix-la-Chapelle. Outre des poésies, on lui doit, entre autres ouvrages : Histoire des révolutions d’Espagne et de Portugal (Berlin, 1826, 2 vol.) ; Histoire de la monarchie espagnole de 1810 à 1820 (Berlin, 1829, 4 vol.) ; Vue de l’état politique de l’Europe (1831, 3 vol.) ; Histoire de la révolution de l Amérique espagnole (1833, 3 vol.) ; Supplément à l’histoire de la monarchie espagnole de 1820 à 1830 (1834). Citons encore de lui ; Documents pour servir à l’histoire.de l’Espagne (1828), ouvrage dans lequel on trouve d’intéressantes notices sur Charles-Quint, Philippe II, sur des peintres de ce pays, etc.

SCUEPF (Thomas), médecin, né à Brisach, mort à Berne en 1577. Il fut médecin à Berne. On a de lui une Carte du canton de Berne, publiée en 18 feuilles l’an 1578 et retouchée par Albert Meyer en 1672. Le commentaire de la carte, dont il existe des copies manuscrites dans les bibliothèques suisses, est intitulé : lnclyt& Bernatum urbis, cmn omni ditionis sus agro et provinciis delineatio chorographica, etc.

SCHEPPEL s. m. (ché-pèl). Métrol. Syn. de scuhffkl. il Ancienne mesure de capacité usitée dans les Pays-Bas, et valant 2711l, Sl4.

SCHEPPÉRIE s. f. (chè-pé-rî — de Schepper, natur. allem.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des capparidèes, tribu des capparées, dont l’espèce type croît au Cap de Bonne-Espérance.

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SCHÉRAFI s. m, (ché-ra-fi). Métrol. V.

SCHARAFI.

SCHERBASTI s. m. (chèr-ba-sti). Comm. Soie du Levant de première qualité.

SCHÉRÉMÉTOF (Boris-Petrovitch, comte de), général russe, issu d’une famille alliée aux Romanof, mort en 1719, Il fut un des plus habiles officiers de Pierre le Grand et contribua efficacement à ia création des armées russes. Battu par les Suédois à Narva, il prit sa revanche à Elestfer, près de Dorpat, en 1702, décida la victoire de I-ultawa (1703) et accompagna le czar dans sa désastreuse campagne sur le Pruth. Remis en otage aux Turcs pour garantie du traité imposé à Pierre IBr, il recouvra sa liberté après une courte captivité à Constantinople, revint prendre le commandement des armées russes, s’empara de Riga, conquit la Livonie et termina la série de ses succès par la soumission du rebelle Stenka,

SCHÉRÉMÉTOF (Pierre, comte de), fils du précédent, né en 1712. Il devint grand chambellan de Catherine II et se signala par son amour pour les arts et par le luxe de l’hospitalité qu’il accordait aux artistes, aux littérateurs et aux savants. On ignore la date de sa mort. Il a publié la correspondance de son père avec Pierre le Grand (Moscou, 1774-1779, 5 vol. in-8o). Ce recueil est des plus importants pour l’histoire de la Russie. — Son fils, le comte Nicolas de Schérémétof, né en 1751, mort à Moscou en 1809, fonda dans cette ville un hospice destiné à recevoir les indigents et 'es étrangers sans ressource. Il dota richement ce bel établissement, qui prit son nom, ,


SCHÉRER (Jean-Jacques), littérateur suisse, né à Sa’mt-Gall en 1654, mort dans la même ville en 1733. Il remplit diverses fonctions ecclésiastiques et devint archiviste de la bibliothèque de sa ville natale. On a de lui : Synchronismus historia universalis synopticus (Saint-Gall, 1698, in-8») ; Aperçu de la chronique de Saint-Gall (Saint-Gall, 1698, in-8") et plusieurs ouvrages restés manuscrits.


SCHÉRER (Jean-Frédéric), orientaliste allemand, né à Strasbourg en 1702, mort en 1778. Il fut ministre de Saint-Pierre-le-Vieux, puis chanoine de Saint-Thomas. Schérer est auteur de plusieurs dissertations, parmi lesquelles nous citerons : De prsconibus eorumgue apud Grscos prscipne o/ficiis (Strasbourg, in-4») ; De diis et deabus gentilium in sacra scriptura memoratis ; Observationes ad toca nonnulla Novi Testamenti ; De diluviis veterum, etc.


SCHÉRER (Barthélemy-Louis-Joseph), général et ministre français, né à Délie (Haut-Rhin) en 1747, mort en 1804. Il était fils d’un boucher et avait pour frère le maître d’hôtel du duc de Richelieu. Après avoir servi onze ans dans les troupes autrichiennes, il entra en 1780 dans l’armée française et obtint, grâce à l’entremise de son frère, le grade de capitaine dans le régiment d’artillerie de Strasbourg. Cinq ans plus tard, Schérer passa avec le grade de major dans une légion que formait le comte de Maillebois pour le service de la Hollande. En 1791, il quitta la Hollande pour revenir en France, entra comme capitaine dans un régiment d’infanterie, devint aide de camp des généraux Eikmeier, Després-Crassier et Beauharnais, et se signala par sa bravoure à Valmy et à Landau. Peu après, il devenait adjudant général, général de brigade et obtenait le grade de général de division pour avoir empêché les Autrichiens de passer le Rhin pendant l’hiver de 1793. Placé alors sous les ordres de Pichegru, Schérer, à la tête d’un corps d’armée, vainquit les Autrichiens à Mons et au Mont-Palisot, et en moins d’un mois, en 1794, il reprit nos places frontières de Condé, de Valenciennes, de Quesnoy et de Landrecies, qui étaient tombées au pouvoir de l’ennemi. Envoyé à l’armée de Jourdan, il contribua au succès du combat d’Aldenhoven (2 oct. 1794) en forçant le passage de la Roër et en accablant l’aile gauche des Autrichiens. La capacité militaire dont il avait fait preuve lui valut d’être nommé en 1795 commandant en chef de l’armée des Pyrénées-Orientales à la place de Pérignon. Schérer battit les Espagnols à la Thivia, puis se livra à quelques manœuvres insignifiantes auxquelles mit fin la paix de Bâle. À la fin de 1795, il reçut le commandement en chef de l’armée d’Italie et débuta brillamment en remportant sur l’armée austro-sarde la victoire de Loano, qui le rendit maître de tout le pays. Au lieu de poursuivre vigoureusement une campagne si heureusement commencée, il prit ses quartiers d’hiver et resta dans l’inaction. Remplacé par Bonaparte au commencement de 1796, Schérer revint à Paris, où, grâce à son ami le directeur Rewbell, il fut nommé ministre de la guerre (26 juillet 1797). Son administration fut vivement attaquée, et un membre du conseil des Cinq-Cents, Chabert, fit une motion d’ordre au sujet des déprédations qui se commettaient au ministère de la guerre et qui étaient le résultat de marchés clandestins. Le Directoire, soit pour le soustraire aux attaques dont il était l’objet, soit qu’il eût confiance dans ses talents militaires, donna de nouveau à Schérer le commandement en chef de l’armée d’Italie en février 1799. Les circonstances étaient critiques, car