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des révolutions de palais en Russie au xvine siècle.

SCHACHOVSKOI (Jean - Lcontievitch, prince), général russe de la famille des précédents, né en 1776, mort h Saint-Pétersbourg en 1860. Il combattit en 1793 sous Souvî.rof en Pologne, puis en 1805 sous Tolstoy en Prusse. Il se distingua à Smo ; lensk. aBorodino et à Krasnoï en 1812, ainsi qu’aux principales batailles des campagnes des années 1813 et 1814, à Bautzen, Oulrn, Leipzig, etc., et entra à Paris en 1814 avec la grande armée alliée. Il fit la campagne de Perse en 1816 et en 1831 celle de Pologne, où il se distingua à Ostrolenka et à la prise de Varsovie. En 1832, le prince Schacliovskoi fut nDinmé membre du conseil de l’empire, puis ^résident de l’auditoriat général militaire.’ Enfin, en 1848, il reçut la présidence du dé lartement militaire du conseil de l’empire. Il prit sa retraite en 1858.

SCHACHOVSKOI (Alexandre, prince), auteur dramatique russe, parent du précédent, né en 1777, mort en 1846. Il dirigea longtemps le thîâtre de la cour à Saint-Pétersbourg et fit représenter sur cette scène un grand nomb.-e de pièces originales ou imitées des chefs-d’œuvre des littératures étrangères. On ci.e parmi ses œuvres les plus remarquables : Aristophane, les Bains de Lipezk, les Prodigues, tes Nouveaux astres et la Dispute, comèlies ; Ivanhoe, drame ; la Poste de l’amour et Ivan Sussanin, opéras ; le Cosaque polie, les Campagnards et Lomonossov ou le Poète soldat, «uudevilles, etc. On lui doit aussi plusieurs satires et un poSma héroï-comique intitulé : la Toison dérobée.

SCHACHRIAB s. m. (eha-ehri-Ar). Chronol. Sixie.ne mois des Perses, que l’on prétend avoir correspondu à notre mois de février. Il On dit aussi scharivar.

SCHACHT (liermann), botaniste allemand, né k Hambourg vers 1808, mort à Rome en 1865. Il s’adonna particulièrement à l’étude des sciences naturelles, se fit recevoir docteur et fut appelé k occuper une chaire à l’université de Bonn. On lui doit des ouvrages estimes, parmi lesquels nous citerons les suivants, qui ont été traduits en français : Iieclurch.es sur la betterave, sa puissance saccharifêre et tes moyens d’augmenter la quantité de sucre par la-culture (1861, iti-S°) ; le Microscope et son application spéciale à l’étude de l’anatomie végétale (Berlin, 1851), plusieurs fois réédité et traduit en français jmr J. Dalimier(1865, in-8o) ; les Arbres, études sur leur structure et leur végétation (Berlin, 1553), traduit en français par E. Morren (1868, iu-8°).

SCHACK. (Adolphe-Frédéric des), littérateur allemand, né k Brusewitz (Mecklembourg) en 1815. De 1834 à 1838, il fit ses cours de droit aux universités de Bonn, d’Heidelberg et de Berlin, et s’y appliqua en même temps à l’étide des littératures de l’Europe et des langues orientales. Après avoir été attaché plusieurs années à la chambre de justice de Berlii, il parcourut l’Italie, la Sicile, l’Egypte, la Syrie et la Turquie, séjourna longtemps en Grèce et alla ensuite explorer les biblicthèques de l’Espagne. De retour en Allemagne, il entra au service du grand-duc

de Mecklembourg, l’accompagna, en qualité de chambellan et, de conseiller de légation, dans ses voyages en Italie et à Constnntinople, f t fut attaché k l’ambassade de la Confédération germanique dans cette ville. Après avoir fait une nouvelle excursion en Italie, en E ; rypte et eu Palestine, il devint, en 1849, pléni ; x>Leutiaire près le collège de l’Union, puis chargé d’affaires k Berlin, et, malgré les préoccupations sans nombre que lui imposaient ses fonctions, il trouva le temps de contuueravecfruitl’étude des langues orientales, du sanscrit, de l’arabe et du persan en particulier. Il quitta, en 1852, la carrière diplomatique, alla visiter encore une fois l’Espagno et, jusqu’en 1854, s’occupa presque exclusivement de recherches sur l’histoire et la civilisation des Arabes d’Espagne. Sur l’invitation du roi Maximilien II, il alla, à cette époque, se fixer k Munich, où il réside habituellement et où il a formé une précieuse

galerie, riche surtout en tableaux des maîtres contemporains. Un de ses principaux ouvrages est Y Histoire de la littérature et de l’art dramatiques en Espagne (Berlin, 1845-1846, 3 voL), qui doit être rangée parmi les meilleurs travaux contemporains sur l’histoire litténire. Elle a été complétée depuis par un Supplément (Francfort, 1854). On a encore du mâme auteur : l’hédtre espagnol, recueil de traductions des meilleures pièces de la scèut espagnole (Francfort, 1845, 2 vol.) ; des traductions des Légendes héroïques de Ferdousi (Berlin, 1851) et des Poésies épiques du même auteur persan (Berlin, 1853, 2 vol. j 1865, réuni k l’ouvrage précédent) ; Voix du Gange, recueil de légendes indiennes (Berlin, 1856) j Je Romancero des Espagnols et des Portugais (Stuttgard, 1860) ; UPoésieet fart des Arabes eu Espagne et en Sicile (Berlin, 1865, 2 vol.), ouvrage qui a une importance toute particulière pour l’histoire de la littérature et de l’art ; enfin, des Poésies (Berlin, 1866J qui classent leur auteur au nombre des bons poètes lyriques de l’Allemagne.

SCHAD (Daniel), en latin Schudœcm, pasteur protestant allemand, né eu Saxe. Il vivait au xvie siècle. Après d’assez fortes étu SCHA

des théologiques, il parcourut divers pays de l’Allemagne, où il acquit un certain renom d’ék>quence. Il fut enfin appelé à Oberkirch (Bas-Rhin) vers 1580, pour succéder au pasteur Paul Soldinus. Il écrivit, quelques années plus tard, sous ce titre : Verzeichniss was sich zwischenmir und meinem Gegentheil den Papiste», zu Obernheim (Obernay) sagetragen, un récit très-intéressant des persécutions qu’il eut à subir de la part des populations catholiques excitées contre lui par les prêtres. Un sermon contre la messe, qu’il prononça en 1590, lui valut la suspension par ordre de l’empereur. Il a lui-même exposé la substance de son discours sous ce titre : Kurzer wahrkafiiger Bericht dass die papstische Opfermes* ein scirxcklich Abgôtterei sei (1589), „et se réfugia à Francfort, où il fit imprimer son sermon d’adieu (). Il fut appelé ensuite comme pasteur à Laybzscn,

dans la principauté d’Alienbourg, et y écrivit encore quelques sermons.

SCHAD (Élie), théologien protestant allemand, fils du précédent, né à Liebenwerda. en 1545, mort en 1593. Pasteur, puis professeur d’hébreu k Strasbourg, il se distingua principalement par son zèle pour la conversion des juifs. Il fit imprimer pour eux les Évangiles de Luc et de Jean, les Actes des apôtres, quelques épîtres et quelques fragments des prophéties en langue allemande, mais en caractères hébraïques. Jucher lui attribue quelques autres ouvrages, notamment sur les prophètes et sur Paracelse.

SCHAD (Osée), théologien protestant allemand, fils du précédent, né dans la seconde moitié du xvro siècle. Il fut, comme son père, pasteur à Strasbourg et laissa quelques écrits qui sont surtout importants pour l’histoire ecclésiastique de Strasbourg ; Summum Argenloratensium templum ; StrasburgiscAes Fastnachts Bùcklein ; une continuation de l’Histoire de J. Sleidan (1621, in-fol.), en allemand ; enfin, un recueil de lettres et d’écrits tbéologiques inédits, copiés par lui sur les originaux et embrassant une partie intéressante de la correspondance des réformateurs, de 1524 à 1564.

SCHAD (Jean-Baptiste-Romain), philosophe et romancier allemand, né k MursbacU en 1758, mort k Iéna en 1834. Entré chez les bénédictins de Banz, il s’enfuit du couvent et embrassa le protestantisme. En 1799, il remplaça Fichte à Iéna, puis, cinq ans plus tard, il accepta la chaire de philosophie à l’université russe de Charkow, où il resta douze ans. Chassé de Russie pour quelques paroles trop libres à l’adresse du gouvernement moscovite, il revint à Iéna et y végéta dans la misère, écrivant pour vivre quelques articles dans les journaux. Ses principaux ouvrages sont : Vie et aventures du H. P. Sincerus (1798, 2 vol.) ; Exposé populaire du système de Fichte (1799) ; Esquisse de la doctrine de la science de Ftchte (1800, 3 vol.) ; Esprit de la philosophie de notre époque (1800) ; Logique transcendantale (Cobourg, ISOl) ; le Paradis de l’amour (Cobourg, 1803) ; Système de la phitosophie naturelle et transcendant aie (Lundsbut, 1804), etc.

SC11ADE (Pierre), grammairien et linguiste allemand. V. Mosbllanus.

SCHADI s. m. (cha-di). Hist. ottom. Compagnie de soixante janissaires.

SCHADOW (Jean-Godefroi), sculpteur allemand, né k Berlin en 1764, mort dans la même ville en 1850. I ! était fils d’un pauvre tailleur chargé de famille. Les principaux artistes de Berlin, ayant reconnu dans le jeune Schadow des dispositions très-prononcées pour la sculpture, lui facilitèrent les moyens de suivre cette vocation, et Tassacrt lui donna des leçons. A l’âge de vingt ans, il s’enfuit à Vienne avec une jeune fille qu’il aimait et qu’il épousa l’année suivante. Les avarices que lui fit son beau-père lui permirent d’aller eu Italie pour se perfectionner par l’étude des chefs-d’œuvre. Un groupe représentant Persée et Andromède, qu’il exécuta à Rome, luivalut un prix proposé par le marquis de Baiestra. De retour k Berlin au bout de trois ans (1788), il devint sculpteur de la cour et professeur à l’Académie des beaux-arts de Berlin, établissement dont il eut la direction à partir de 1816. Sehadow quitta Berlin à diverses reprises, notamment en 1790, où il fit un voyage dans les pays Scandinaves, et retourna plusieurs fois en Italie. Cet artiste jouit de son temps d’une grande réputation, qu’il méritait du reste. Il exécuta un grand nombre d’ouvrages dans lesquels il réagit contre le mauvais goût du temps en adoptant au lieu d’une manière affectée un style simple, naturel et sévère. Parmi ses plus beaux ouvrages, on remarque : le Monument funèbre du comte de La Marck, fils naturel du grand Frédéric, dans l’église de Sainte-Dorothée, à Berlin ; les statues de Frédéric il, k Stettin ; de Blùcher, à Rostock ; de Luther, k Witteraberg ; des généraux Dessau et Zieihen, à Berlin ; le Iléucil d’une jeune fille ; le groupe colossal représentant Louise de Prusse et la Duchesse de Cumbertand, k Londres ; une Nyinplie au repos ; le quadrige de la Porte de Brandebourg, qui a figuré au musée du Louvre sous le premier Empire ; les monuments de Blùcher, k Rostock, du Comte d’Arnim, k Boitzen bourg, du Prince FrédéricAlexandre de Prusse, à Suizenlch, du Comte de Ilaym, en Silésie, etc. ; les bustes de Hal-

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1er, Kant, Klopslock, Jean de Multer, au Walhalla germanique. Schadow a eu pour élèves Rauch, Tieck, Dannéeker et Pozzi. Cet artiste s’adonna aussi à la gravure à l’eau-forte ; il a laissé une quarantaine de planches. Enfin, il a écrit quelques ouvrages estimés : las Monuments conservés à Wittemberg (Wittemberg, 1825, in-4o) ; Traité des os et des muscles, des proportions du corps humain et des raccourcie (Berlin, 1830, in-4») ; Polyclète ou Des proportions de l’homme selon l’âge et le sexe (Berlin, 1834-1835, in-4o avec tig.) ; Physionomies nationales ou Observations sur la différence des traits du visage (Berlin, 1835) ; Œuvres d’art et idées sur fart (Berlin, 1819, in-8o).

SCHADOW (Zono-Ridolfo), sculpteur allemand, fils et élève du précédent, né à Rome en 1780, mort dans la même ville en 1822. Envoyé à Rome par le gouvernement prussien à l’âge de dix-huit ans et recommandé à Thorwaldsen et à Canova, qui achevèrent de le former, il devint un artiste fort remarquable. Ses œuvres, d’une grâce exquise et d’un grand charme poétique, le mirent aussitôt en renom, et il se vit accablé de commandes. Les nombreux travaux qu’il exécuta achevèrent de ruiner sa santé débile. Il fut enlevé par une mort prématurée au moment où son talent était dans tout son éclat. Nous citerons de lui : Pâris, une Porteuse de lampe, Socrate chez Theodola et un Épisode du déluge, bas-reliefs ; Pâris et Hélène, Électre et Oreste, Julius Mansuetus mourant dans les bras de son fils, groupes ; Jeune fille attachant ses sandales, morceau exquis ; une Fileuse, d’une grâce ravissante, la Jeune fille aux pigeons ; Diane ; Vierge tenant l’Enfant Jésus ; Saint Jean-Baptiste ; Pâris devant les trois déesses ; l’Amour ; Discobole, une de ses meilleures œuvres ; les Danseuses, groupe ; l’Enlèvement des filles de Leucippe et le Combat des Dioscures, bas-reliefs ; le Tombeau du marquis de Lansdowne ; celui de la Mère du général Kœller ; le buste de Hændel, etc. Son dernier ouvrage est le groupe d’Achille protégeant le corps de Penthésilée. Il mourut avant d’y avoir pu mettre la dernière main. Le roi de Prusse, qui en fit l’acquisition moyennant 48,000 livres, confia à Wolf, cousin de Schadow, le soin de l’achever.

SCHADOW (Friedrichi’Wilhelm von), célèbre peintre allemand, frère du précédent, né à Berlin le 6 septembre 1789, mort le 25 juin 1861. Il eut pour maître son père d’abord, puis le peintre Weitsch. Appelé sous les drapeaux en 1806, il ne put reprendre la peinture qu’en 1810. Cette même année, il alla habiter Rome, où l’influence de Cornélius, de Veit, de Schnorr, qui formaient avec Overbeck une pléiade mystique et artistique tout k la fois, le convertit àieurs doctrines, puis à la religion catholique. Il exécuta avec eux la décoration du consulat de Prusse et peignit pour sa part deux fresques remarquables : le Songe de Joseph et la Douleur de Jacob recevant la robe de son fils teinte de sang. On cite encore, parmi les tableaux datant de son séjour à Rome : la Sainte Famille, la Heine des deux et l'Alliance de la peinture et de la sculpture, tableau dans lequel il s’est représenté lui-même avec son frère Ridolfo, le sculpteur, et le célèbre Thorwaldsen. De retour k Berlin en 1819, Schadow devint membre de l’Académie des beaux-arts, puis professeur, et ses cours obtinrent une grande vogue. On rapporte k cette époque plusieurs de ses meilleurs tableaux : Saint Luc, la Vierge, la Poésie s’envolani dans les cieux, ie Portrait du poêle Immermann. À cette époque, Hildebrand, Sohn, Hubner et les meilleurs élèves de l’école de Dusseldorf étaient déjà venus s’établir k Berlin auprès de Schadow, qu’ils considéraient comme leur chef en Allemagne, lorsque, dans l’année 1826, Cornélius partit.pour Munich et laissa libre le poste de directeur de l’Académie de Dusseldorf. Nommé à cette direction, Schadow alla s’établir l’année suivante à Dusseldorf, suivi de ses élèves, et il y fonda une nouvelle école de laquelle sont sortis, depuis près de quarante ans, les meilleurs peintres de l’Allemagne : Schirmer, Lessing, Rcenick, Gœtting, Sehœren, Schroeter, Retliel, Kretschmar, etc., et qui devint la rivale de l’école de Munich.

Depuis cette époque, Schadow a peint nombre d’œuvres très-remarquables, parmi lesquelles nous citerons : Mignon, si souvent gravé ; les Quatre évangélistes, pour l’église Werder k Berlin ; les Vierges sages et les vierges folles, à l’institut Stcedel k Francfort ; une Charité ; le Christ au mont des Oliviers ; le Christ à Emmaùs ; Sainte Véronique ; la Source de la vie, toile gigantesque exécutée par les ordres du roi de Prusse ; une Pieta, dans l’église de Dulmen ; une Assomption, pour l’église Saint-Paul à Aix-la-Chapelle ; Sainte Hedwige ; le Paradis, le Purgatoire et l’Enfer, trois œuvres allégoriques où l’on remarque le souvenir de Dante. Schadow venait d’achever ces trois grandes pages lorsqu’il fut atteint d’une cataracte, cruelle affection qui l’obligea de déposer pour quelque temps ses pinceaux. Une heureuse opération le rendit k l’art, et il prouva par de nouvelles œuvres que son génie n’était pas affaibli. Nous citerons, parmi ses dernières productions, d’excellents portraits, parmi lesquels ceux du prince de Boiras, de la famille Beudemann, du prince Frédéric de Prusse. En

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1843, Schadow fut anobli par le roi de Prusse. On a de lui divers ouvrages d’esthétique ; des articles insérés dans le Kunstblatl ; un écrit en français, Sur l’influence du christianisme dans la peinture, lu, en 1842, au congrès scientifique de Strasbourg et imprimé k Dusseldorf en 1842 ; le Vasari moderne (Berlin, 1854), dans lequel il juge la plupart des peintres de son temps ; enfin, un volume de Mémoires, qui sont encore manuscrits.

SCIIAEFELS (Henry-Raphaël), dessinateur hollandais, né k Anvers en 1784, mort dans la même ville en 1857. Il fut chargé par le marquis d’Herbouville, préfet du département des Deux-Nèthes, de recueillir les objets d’art dont la réunion forme le musée d’Anvers, et devint professeur k l’Académie des beaux-arts de cette ville. Un monument lui a été élevé par la Société pour le progrès des arts industriels, dont il faisait partie. Sa biographie a. été publiée par le Nécrologe universel du xixe siècle (Paris, 1857, in-8").

SCHAîFER (Henri), historien allemand, né k Schlitz (Hesse supérieure) en 1794. Il étudia la théologie k l’université de Giessen, suivant en même temps les cours du séminaire philologique de cette ville. Ayant obtenu, en 1816, une place de précepteur k Dannstadt, il consacra ses loisirs k des études historiques, qui l’absorbèrent de plus en plus et finirent par le détourner de la carrière ecclésiastique. En 1819, il devint employé auxiliaire k la bibliothèque grand-ducale, dont jl fut nommé secrétaire en 1821 et second bibliothécaire en 1831. Deux ans plus tard, il

fut chargé d’une chaire d’histoire k Giessen, où il a été appelé en 1864 à la direction de la bibliothèque de l’université, ainsi qu’à celle du cabinet des monnaies et des antiques. On a de lui : les Monuments ethnographiques de l’Espagne (Dannstadt, 1826-1827, 5 livr.) ; Coustiierolioiii sur fa grandeur et la décadence de la monarchie espagnole, traduit de Sempere (Dannstadt, 1829,2 vol.) ; Histoire de Portugal (Hambourg et Gotha, 1836-1854, 5 vol.) ; Histoire d’Espagne (tome 1er, écrit parLembke, Hambourg et Gotha. 1831 ; tomes II et III, 1844-186"). Ces deux derniers ouvrages, les plus remarquables de l’auteur, font partie de la collection de l’Histoire des États de l’Europe, publiée parUkert etHeeren, et sont fort estimés même en Espagne et en Portugal. M. Schtefer a, en omre, fourni aux Archives d’histoire et de littérature de Schlosser et Bercht d’intéressantes études sur l’état de l’Espagne dans les temps anciens. On lui doit encore quelques autres écrits, notamment un discours remarquable Sur la tâche de l’histoire à notre époque (Giessen, 1864).

SCHiEFFER (Jacob-Christian), naturaliste allemand, né k Querfurt (Prusse) en 1718, mort à Ratisbonne en 1790. Il fit ses études k l’université de Huile, où, réduit k une extrême pauvreté, il faillit mourir de faim. Heureusement ses professeurs, touchés de sa

misère et émerveillés de son intelligence, lui vinrent en aide, et l’un d’eux lui procura une place de précepteur k Ratisbonne. Il obtint ensuite, dans cette même ville, une chaire do prédicateur (1741), puis devint, en 1779, surintendant ecclésiastique. Schsetfer était d’uno activité infatigable. En même temps qu’il fondait plusieurs institutions philanthropiques, il s’appliquait avec ardeur aux arts mécaniques et à la phj’sique. Il fabriqua des instruments de phj’sique et d’optique, perfectionna les microscopes, les miroirs ardents, puis se mit a faire des tables do marqueterie, de la sculpture en bois, et entreprit le premier de fabriquer du papier avec toutes sortes de substances végétales, telles que feuilles, sciure de bois, mousse, chanvre, houblon, etc. Toutefois, ses titres les plus sérieux k la réputation sont les travaux, remarquables par l’exactitude des descriptions et des figures, qu’il a laissés sur les plantes et les animaux. Schaeffer fut membre correspondant de l’Académie des sciences de Paris et des Académies de Berlin, d’Upsal, de Londres, etc. Nous citerons de lui : les Polypes à bras des environs de Ilatisbonne (Ratisbonne, 1754, in-4") ; les Polypes d’eau douce (1755, in-4o) ; Isagoge in botanicam (1759, in-8o) ; la Connaissancedes plantes médicinales rendue plus facile (1759, iil-4") ; De Studii ichthyotogici fuciliori melhodo (1760, in-4») ; Piscium Baoaricoliatisbonensium penlas (1761, in-4") ; Avis sur la munière de faire avancer tes sciences naturelles (1763, in-8o) ; Fungorum qui in Baoaria nascuntur icônes (RatUbonne, 1762, 4 vol. iii-40) ; Icônes iiisectorum circa Hatisbonam indigenorum (1765, 5 vol. in-4o) ; Elementù. entomologica (1766, in-4o) ; Botanica expeditior (1762, 3 parties, in-8») ; Elementa orni. thologica (1774, in-4«) ; Muséum ornilhologicum (1778, in-4o), etc.

SCHIFFER (Jean-Théophile), médecin allemand, frère du précédent, né en 1720, mort en 1795. Il fut d’abord élevé chez un pharmacien k Altenbourg, puis k Ratisbonne, où il passa sept ans. Aidé pur son frère aîné, il commença en 1744 ses études médicales k l’université d’Altdorf. Reçu en 1766 docteur en médecine, il se fixa k Ratisbonne, où il obtint de brillants succès comme praticien. Le premier il introduisit dons cette ville l’inoculation de la variole. Parmi ses ouvrages, noua citerons : De cousis cur alimenta et medicamenta alium sxpe effectum edant in homi-