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culture ; la plupart ne présentent un certain intérêt que comme végétaux d’ornement.

La scàbieuse des champs est une plante vivace. À rhizome court, tissez épais, simple, oDhque, fibreux, blanchâtre ; les tiges, hautes de O"’,50 en moyenne, dressées, rameuses, hérissées de poils roides, portent des feuilles opposées, plusou moins connées, pubescentes, a pétiole ailé ; les feuilles inférieures oblongues lancéolées, entières ou légèrement découpées ; les feuilles supérieures pennatifides, à lob^s plus ou moins étroits ; les fleurs, d’un rose lilueé, sont groupées eu capitules terminaux, longuement pédoncules. Cette plante croit dans presque toute l’Europe. Elle est très-ré par due dans les champs, les prés, le3 friches, les jachères, au bord des chemins et des fossés, sur la lisière et dans les clairières des bois, etc. On ia cultive, dans les Ce venues, comme plante fourragère. Elle peut croître dans presque tous les sols, mais elle préfère néanmoins une terre légère, fraîche et substantielle. On la propage très-facilement de graine* semées en place au printemps. Elle donne une coupe seulement la première année, mais trots à chacune des années suivantes. Elle résiste parfaitement à la sécheresse. Tous les bestiaux, à l’exception des cochons, la mangent volontiers, surtout quand elle est jeune, et s’en trouvent très-bien ; elle les engraisse et les rafraîchit. Ses fleurs sont recherchées par les abeilles.

La scàbieuse des champs ne présente rien de bien remarquable dans sa composition chimique, assez peu connue d’ailleurs. Les racines, analysées avant ta maturité des fruits, contiennent, dit-on, un acide combiné avec l’ammoniaque, qui les colore en bleu. Les feuilles et les racines ont une saveur un peu amere et astringente. On récolte celles-ci il l’automne, pour l’usage médical ; elles ressemblent un peu à la racine de valériane, qu’elles ont quelquefois servià sophistiquer ; mais on les reconnaît à leurs radicelles plus grosses, plus charnues, plus blanches. On récolte les feuilles avant lu floraison et les sommités fleuries avant leur complet épanouissement.

La scàbieuse était vantée autrefois, comme béchique et tonique, contre les maladies graves de la poitrine, l’enipyème, la pleurésie, la phlhisiepulinonare, lapéripneumonie, les catarrhes aigus, les toux opiniâtres, les ulcérations internes, les fièvres atuxiques, et même contre la peste, la syphilis, les calculs de la vessie, etc. ; mais on l’employait surtout contre la gale, la lèpre, la teigne, les dartres et autres maladies de la peau. Tout cela est bien oublié aujourd’hui, et cette plante n’est plus usitée que connue dépurative ; on en obtient une eau distillée, un sirop, un extrait ; mais on donne le plus souvent le suc de la plante fraîche, l’infusion aqueuse de ses feuilles" ou la décoction de ses racines. «Dans l’art vétérinaire, dit Buc’huz, on la donne avec l’oxyiael dans la suppuration légère du poumon, dans l’empyème, dans les inflammations légères des viscères : elle est au nombre des plantes dont on fait des breuvages alexitères indiqués dans les maladies gangreneuses, contre le charbon, l’esquinaneie. •

La scàbieuse succise, vulgairement mors (morsure) du diable ou remor.s, est aussi vivace, et se distingue de la précédente par sa souche noirâtre, très-courte, trouquée, comme si elle avait été coupée avec les dents ; tes fibres radicales épaisses ; sesfeuillesentieres ou à, peine dentées, presque luisantes en dessus ; ses fleurs bleues, plus rarement blanches, toutes égales, sur un réceptacle garni de paillettes ; ses corolles à quatre divisions. E le croit dans les mêmes localités et n’est guère cultivée que dans les jardins botaniques. Elle possède les propriétés médicales de la précédente, maison la regarde comme plus active. Elle abo.ide surtout dans Iqs pâturages argileux et humides. Tous les bestiaux la mangent tant qu’elle est jeune. Ses feuilles donnent une matière colorante verte, qu’on emploie dans les campagnes pour colorer les œufs ou même pour reteiiidre les vieux habits.

La scàbieuse des jardins, vulgairement fleur de veuve, est annuelle ou bisanuelle ; ses tiges rameuses, liautesdeOn^âOà 1 mette, portent des feuilles dentées, incisées ou pennatifides ; ses fleurs, d’un pourpre velouté, sont réunies en capitules sur un réceptacle d’abord hémisphérique, mais qui s’allonge pendant la floraison, et porté sur un long pédoncule. On possède des variétés à fleurs blanches, rose cuivré, pourpres, simples ou doubles, et des variétés naines présentant ces diverses nuances ; enfin, il n’est pas rare de voir des pieds à. capitules prulitèics, et d’autres dont les corolle» affectent la couleur verte et l’apparence foliacée. Originaire du midi de l’Europe, celle espèce est depuis longtemps cultivée dans nos jardins, où elle orne les massifs et les plates-bandes. Elle réussit dans tous les terrains et à toute exposition, mais mieux dans une terre légère et substantielle et à une exposition chaude et aérée. On la multiplie facilement de semis faits en place ou en pépinière, au printemps ou à l’automne. Elle se ressème souvent d’elle-même et produit ainsi des plants très-vigoureux. Il est très-aisé de la relever en motte et de ta transplanter par conséquent k tout âge ; il suffit, pour assurer la reprise, de quelques arvoseitienti copieux»

La scàbieuse columbuire est vivace stades

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fleurs bleuâtres portées sur de longs pédoncules terminaux etaxil’aires ; elle croit abondamment dans les pelouses sèches, sur les sols calcaires et crayeux ; les moutons, les chèvres et les chevaux la mangent. La scàbieuse de Gramont diffère peu de la précédente et possède les mêmes propriétés, ainsi que la scàbieuse des bois. On peut citer encore les seabieuses des Alpes et de Tortarie, plantes vivaces, à fleurs jaune pâle ou blanc jaunâtre, et les seabieuses du Caucase et à feuilles de gramen, à fleurs d’un bleu clair, qui sont cultivées dans nos jardins. Elles sont très-rustiques, faciles à cultiver et d’un bon effet-dans les massifs.

SCABJEUX, EUSE adj. (ska-bi-eu, eu-zo — du Uu.scaôies, gale. V.SCABlEusE). Pathol. Qui a rapport à la gale ; qui est de la nature de la gale : Eruption scàbieuse.

SCABIN s. m. (ska-bain). Ancienne forme

du mot ISCHEVIN.

SCABINAL, ALE adj. (ska-bi-nal, a-le). Hist. Qui a rapport aux scabins ou échevins.

Maison scabinale, Hôtel de ville où s’assemblaient les scabins ou échevins. il Lettres scttbinates, Lettres de concession émanant de l’autorité des échevins.

SCABIOSÉ, ÉE adj. (ska-bi-o-zé —rad. scabieutej, flot. Qui ressemble ou qui se rapporte àja scàbieuse.

— s. f. pi. Tribu de la famille des dipsacées, ayant pour type le genre scàbieuse.

SCABRE adj. (ska-bre-lat.sCnfier.mot qu’on rattache à la racine sanscrite skubh, s/cambh, affermir, appuyer, soutenir, racine qui est restée dans le grec skepô, skêptô, même sens). Ilist. nat. Rude au toucher : Tige SCaore.

SCABREUX, EUSE adj. (ska-breu, eu-zelat. seciber, même sens. V. scàbieuse). Rude, raboteux : Un rocher scabreux. Un snttier scADHiiUX. Un passage scabreux. Le château était embusqué dans un sentier scabukux, pour le fermer à f ennemi. (Chateaub.)

— Par ext. Dur, heurté, désagréable : Un style scabreux. On trouve dans les vers de cet auteur une dureté qui en rend la lecture scabreuse et désagréable. (Perrault.)

— Fig. Difficile, qui offre des dangers ou des inconvénients : uneeuireprise scabreuse. L’auteur a choisi un dénouaient scabreux. C’est bien scabreux les consolations ; ça peut mener loin, três-luin. (Th. Leclercq.) Il Risqué, au point de vue de la morale ou de la décence : Des mois scabreux. Un conte un peu scabreux. La théologie, pas plus que ta médecine, ne s’effraye des sujets scabreux.. (Laboulaye.)

SCABRICAUDE adj.. (ska-bri-kô-de — du lat. scaber, rude ; cauda, queue). Zool. Dont la queue est rugueuse.

SCABRICORNE adj. (ska-bri-kor-ne — du lut. scaber, rude, et de corne). Zool. Qui a des cornes rugueuses.

SCABRICOSTÉ, ÉE adj. (ska-bri-ko-stédu lat. scaber, rude ; costa^ côte). Zool. Qui a (les côtes raboteuses.

SCABR1DE adj. (ska-bri-de — du lat. sca- êer, rude). Bot. Rude au toucher.

SCABR1FLORE adj. (ska-bri-fio-re — du lat. scaber, rude ; flos, floris, fleur). Bot. Dont les enveloppes florales sont rudes au toucher,

SCABEUFOLIÉ, ÉE adj. (ska-bii-fo-îi-édu lat. scaber, rude ; folium, feuille). Bot. Qui a des feuilles rudes au toucher.

SCABR1SÈTE adj. (ska-bri-sè-te — du lat. scaber, rude ; seta, soie, poil). Bot. Dont les pédoncules sont rudes au toucher.

SCABRITE s. f. (ska-bri-te — du lat. scaber, rude). Bot. Syn. de myctanthe, genre d’arbrisseaux.

SCABRJUSCULE adj. (ska-bri-u-skn-lediinin. du lat. scaber, rude). Hist. nat. Un peu rude au toucher.

SCABROSITÉ s. f. (ska-bro-zi-té — du lat. scabrosus, rugueux). État de ce qui est rugueux, raboteux.

SCACC111 (Fortunat), antiquaire italien, né a Aneône vers !573, mort à Fano en 1643. Entré chez les augustins, il alla étudier à l’université d’Alcala et, à son retour, professa dans diverses villes d’Italie la théologie et l’hébreu. Plus tard, mandé à Rome, il fut chargé d’enseigner l’Écriture sainte et reçut le titre de maître de la chapelle pontificale. On lui doit, entre autres écrits : Sacrorum elsochrysmaton myrothrecia tria (Rome, 1625, iu-*o, 3 parties) ; De cultu et veneratione servorum Dei liber primus (Rome, 1639, in-4o) ; Prediche e discorsi sopra gli evangeli (Rome, 1636, in-4o).

SCADICACALLI s. m. (ska-di-ka-kal-limot. malais). Bot. Arbrisseau du Malabar, qui parait être l’euphorbe des anciens.

SCAER, bourg de France (Finistère), oh.-l. de cant., arroud. et à 21 kilom. N.-O. de Quimperlé, près de la rive droite de l’Isole ; pop. aggl :, 605 hab. —pop. tôt., 4,394 hab. Clouterie, papeterie. Le bourg de Scaer es ; bâti sur une hauteur, à 182 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il possède une église, romane en partie, placée sous l’invocation de sainte Candide et dont le clocher élevé domine au loin un paysage merveilleux. Sainte Candide est uneabbesse inconnue aux

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hn»iographes, mais dont le nom n’en est pas moins fort révéré à Scaer : la tradition locale rapporte qu’en frappant la terre de sa crosse, elle fit jaillir la fontaine qui porte son nom, et cette fontaine doit encore une certaine vénération aux vertus médicinales qui lui sont attribuées. Ses eaux passent pour souveraines contre les maladies de langueur. ■ Elles viennent, dit M. de Courcy, par un aqueduc de 250 mètres environ remplir une cuve de granit qui alimente tout le bourg, et j elles se perdent ensuite dans l’Isole. > L’État possède sur le territoire de Scaer deux petites forêts : Coutloéh, sur les bords de l’Aveu, et Cascadec, sur les bords de l’Isole. Les envi- I rons de Scaër présentent un assez grand nom- I bre de staurotides ou pierres de croix, auxquelles une légende attribue une origine surnaturelle, bien qu’elles ne constituent qu’un insignifiant phénomène géologique. D’après cette légende, un chef païen ayant renversé la croix d’une chapelle chrétienne, Dieu mit son signe à toutes les pierres des environs. Celles de Coatdry notamment sont portées comme talisman contre certaines maladies dans un petit sachet attaché au cou des enfants. Scaër est un des bourgs de l’Armorique où se sont le mieux conservés jusqu’à nos jours, avec les superstitions, les antiques usages et costumes bretons.

SCJÎVOLA (C Mucius), jeune patricien romain qui, pendant le siège de Rome par Porsenna (507 av. J.-C), pénétra sous un déguisement dans le camp ennemi et, croyant mettre a mort le lars étrusque, immola son secrétaire. Conduit devant Porsenna, il se montra inaccessible à la crainte des tourments et, plaçant sa main sur un brasier ardent, comme pour la punir de s’être trompée, il la laissa se consumer sans manifester aucun sentiment de douleur. Le roi, épouvanté d’un tel héruïsme et de la révélation qu’il lui avait faite que 300 jeunes patriciens avaient prêté le serment de le tuer, se hâta de conclure la paix avec les Romains. Ce récit merveilleux a été révoqué en doute par un assez grand nombre de critiques.

SCiEVOLA (Publius Mucius), jurisconsulte romain, consul l’an 132 av. J.-C. Sans être partisan des lois présentées par Tiberius Graeehus, sous son consulat, il se montra opposé aux violences que les patriciens voulaient commettre contre le tribun. Le grand pontife Scipion Nasica le sommant impérieusement de marcher contre Tiberius, le rigide jurisconsulte répondit froidement :" Si, par fraude ou par violence, Tiberius Giacchus surprend un plébiscite contraire aux lois de ia république, je ne le ratifierai pas. • Et il refusa inflexiblement de s’associer à la sédition de propriétaires qui coûta la vie au premier des Gracques.

SCiEVOLA (Quintus Mucius), cousin du précèdent, uugure et consul (116 av. J.-C), orateur, jurisconsulte, et le premier maître de Cicéron. Il triompha des Dalmates et se distingua dans la guerre contre les Marses. Seul de tous les sénateurs, il osa résister au farouche Sylla quand il voulut faire déclarer ennemis publics les deux Marins et leurs partisans. • Ni ces soldats, dit il, dont vous avez environné le sénat, ni vos menaces ne m’effrayent. Ne pensez pas que, pour conserver quelques faibles restes d’une vie languissante et d’un sang glacé dans mes veines, je puisse me résoudre à déclarer ennemi de Rome Marins, par qui je me souviens que Rome et toute l’Italie ont été sauvées. » Préteur en Asie, il s’était fait remarquer par son désintéressement. Cicéron l’a choisi pour un des interlocuteurs du dialogue lie amicitia, du premier livre De oratore et du traité De republica.

SCIEVOLA (Quintus Murius), fils de Publius. Il devint, après la mort du précédent, le maître de Cicéron, et parvint au consulat l’an 96 av. J.-C, en même temps que Crussus l’orateur. Préteur en Asie, il se fit remarquer par son intégrité et par ses rigueurs envers les chevaliers romains concussionnaires ; les habitants de cette province instituèrent en son honneur, pour perpétuel’ leur reconnaissance, une fête religieuse appelée mucienne. Cicéron l’appelle « le plus grand orateur parmi les jurisconsultes, et le plus grand jurisconsulte parmi les orateurs. » Il fut égorgé par les ordres du jeune Marius, l’an 667 de Rome. Le Digeste contient quelques extraits de ses ouvrages.

SCAFATl, ville du royaume d’Italie, province de la Principauté Ciléiïeure, district et à 22 kilom. N.-O. de Sulerne, sur la rive droite du Sarno, mandement d’Angri ; 10,829 hab.

SCAFERLATI s. m. (ska-fèr-la-ti. — On ignore d ou vient ce mot singulier : les uns y voient un mot turc, les autres une corruption de l’italien scàrpellelli, petits ciseaux ; d’autres enfin attribuent l’invention d’un procédé à hacher le tabac à un Italien appeléScaferlati, qui aurait donné son nom au tabac ainsi haché). Comin. Tabac découpé en fines lanières, pour être brûlé dans la pipe ou sous forme de cigarettes.

SCAGLIOLA s. f. (ska-Uo-la ; Il mil.mot ital.). Constr. Pierre spéculaire qui, employée en incrustation sur dès pâtes colorées, prend l’aspect des marbres précieux.

S CALA, bourg du royaume d’Italie, province de la Principauté Citérieure, district

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de Salerne, mandement et k 5 kilom. O. d’Amalfi ; 1,285 hab. Aux environs, mines de plomb. Scaia, autrefois siège d’un évêché, aujourd’hui réuni à celui d’Amalfi, possède une belle cathédrale. C’était autrefois une ville a-.sez importante, fondée, dit-on, sous l’empereur Constantin ; elle était ornée d’un capitole, de bains et d’un théâtre, dont on voit encore quelques restes. Le bourg actuel s’élève sur l’emplacement de l’ancienne ville, détruite par les Pisans au moyen âge.

SCALA-NOVA, autrefois Neapolis, ville de la Turquie d’Asie, dans l’Anatolie, pochalik d’Aîdin, sur le golfe de son nom, à 65 kilom. S. de Smyrne ; 20,000 hab. Port de commerce, abrité contre les vents de l’O. par une petite île, ordinairement peuplée d’oiseaux de iner, ce qui la fait appeler Couch-Adassi (lie des Oiseaux) par les Turcs, qui ont étendu ce nom à la ville. Scalu-Nova est bâtie en amphithéâtre sur un coteau qui domine le golfe ; elle est entourée do murailles et défendue par un château fort. Ou y voit plusieurs mosquées, une église grecque, des bazars et des bains publics. Restes de l’ancienne Neapolis.

SCALA-NOVA (golfe de), vaste baie formée par l’Archipel sur la côte occidentale de l’Anatolie, devant la ville de son nom. La largeur à son entrée est de 46 kilom. et la profondeur de 65. Il baigne, au S., la côte septentrionale de l’Ile du Sainos et r< çoit plusieurs petits cours d’eau, dont le plus important est le Kutchuk-.Meinder.

SCALA, famille véronaise, anoblie vers le milieu du xine siècle et qui eut pour fondateur Mastino 1er i)e La Scala. Les principaux personnages de cette maison sont :

SCALA (Mastino 1er de La), podestat de Vérone, mort à Vérone en 1277. Il obtint cette dignité en 1259 et embrassa le parti des gibelins ; il expulsa de Vérone le comte de Saint-Boniface et tons les guelfes. Mastino eut à réprimer en 1269 une révolte soutenue par toute l’aristocratie véronaise. Appuyé par le peuple, le podestat vint à bout de vaincre ses ennemis ; mais il périt en 1277, assassiné dans son palais par quatre conjurés de la faction vaincue.

SCALA (Albert I«r de La), frère du précédent, mort en 1301. Il accourut à Vérone à la nouvelle de la mort de son frère en 1277 et empêcha les conjurés et leur parti de s’emparer du pouvoir. Pendant son règne, qui dura vingt-trois ans, il donna des secours aux Jîonacossi deManioue et aux gibelins de Modène, de Reggio et de Lombardie.

SCALA (Barthélemi de La), fils du précédent. U lui succéda et ne régna que deux ans et demi.

SCALA (Alboin 1er db La), fils d’Albert Ier et frère du précédent, mort en 1311. Il succéda à son frère dans la principauté de Vérone, se coalisa avec deux seigneurs gibelins, Giberto de Ooriegio et François Bonaeossi de Muutoue, contre le marquis Azzo d’Esté et se lit battre avec eux. Lorsque Henri VII vint en Italie, Alboin de La Scala acheta de cet empereur, en 1311, ie titre de vicaire impérial à, Vérone.

SCALA (Cane 1er de La), dit le Grand, né k Vérone en 1291, mort à Trévise eu 1329. Il joignit à ses États Padoue, Vicence, Feltre et Trévise, acquit une giande réputation militaire en Italie, fut nommé capitaine général de la ligue des gibelins de Loinbardie, Se distingua par un goût éclairé pour les lettres et les arts el fut le protecteur de Dante exilé. 11 mourut à Trévise en 1329.

SCALA (Ma>tino II de La), souverajn de la principauté de Vérone, mort en 1351. Il succéda eu 1329 à son oncle Cane le Grand etembrassa le parti des gibelins. Il envahit en 1330 les États de Brescia et assiégea la ville, mais il fut force de se retirer à l’arrivée du roi Jean de Bohême eu Italie. Mastino se coalisa avec les marquis d’Esté, les Gouzugue de Mamoue et les Visconfi de Milan contre le roi de Bohème. Les Florentins adhérèrent à cette ligue en septembre 1332. Le 14 juin de la même année, Mastino, trahissant ses alliés les gibelins, s’allia aux guelfes et occupa la ville de Brescia, puis, eu vertu du traité de (Jastebaldo, celle de Parme le 4 juin 1335. Il s’empara ensuite de Reggio’(3 juillet 1335) et de Lucques. Enfin, il aitaqua les Florentins le 23 février 1336. Alors commença je déclin de sa puissance. Il perdit Padoue eu 1337, puis les plus forts châteaux des monts Eugunéens. Il perdit la bataille de Montagnano (1333). La même année, il tua do sa main Barthélemi de La Scala, évêque de Vérone, et s’unira ainsi les censures du pape Benoit XII, censures qu’il racheta bientôt à prix d’argent. Mastino conclut la paix avec les Vénitiens eu 1338, puis avec les Florentins en 1339. Eu 1341, il perdit Parme, puis il vendit Lucques aux Florentins. En 1345, il fit la paix avec les Visconti. Des lors, Mastino, qui, à l’apogée de sa puissance, était un des chefs les plus redoutables du parti gibelin et avait été seigneur de neuf villes, se trouva réduit à la souveraineté de Vérone et de Vicence et ne joua plus jusqu’à sa mort qu’un rôle secondaire et effacé.

SCALA (Can-Grande II de La), fils du précédent, prince de Vérone, né en 1332, mort en 1359. Il fut proclamé prince de Vérone en 1351, conjointement avec ses deux frères,