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SACCADÉ, ÉE (sa-ka-dé) part, passé du v. Saccader. À qui l’on donne des saccades : Chenal saccadé par son cavalier.

— Qui se produit par saccades : Gestes saccadés. Mouvements saccadés. D’un mouvement saccadésecouait une sébile de boistintaient quelques liards. (Th. Gaut.) A la santé de mon futur petit-fils.’ dit le bonhomme avec ce petit rire sec et saccade qui est l’accompagnement habituel de toute phrase égrillarde. (A. Paul.)

— Qui a des intermittences, qui va par bonds irréguliers : Style saccadé.

SACCADER v. a. ou tr. (sa ka dé — rad. saccade). Donner des saccades à : Saccader son cheval.

SACCAGE s. m. (sa-ka-je — rad. sac). Action de saccager, bouleversement, confusion : Vos enfants ont fait un affreux saccage dans mon jardin, dans mon appartement.

— Amas confus : Un saccage de fruits. Un SACCAGB de meubles.

SACCAGEMENT s, m. (sa-ka-je-manrad. saccager). Action de saccager, de mettre à sac, de piller : Qu’a produit le saur/ de tant de millions d’hommes et le Saccagemunt de tant de villes ? (Volt.)

— Syn. Succagemont, sac. V. SAC.

SACCAGER v. a. ou tr. (sa-ka-jé — rad. saccage. Prend un e muet après le g devant o et a : Nous saccageo7is ; il saccagea). Mettre à sac, mettre au pillage : Saccager une ville. Saccager un château. Alaric et Genséric, qui saccagèrknt Rome catholique, étaient ariens. (Cliateaub.) Rome ne resta point dans la possession des barbares ; ils ne firent que la saccager en passant. (Guizot.)

— Fan). Bouleverser, mettre en désordre : Saccager un jardin. Saccager une bibliothèque.

— Syn. Saccager, déaoler, dévaster, etc. V. DÉSOLER.

SACCAGEUR, EUSE s. (sa-ka-jeur, eu-ze

— rad. saccager). Personne qui saccage : J’appelle grands hommes tous ceux qui ont excellé dans l’utile ou dans l’agréable ; les saccageurs de provinces ne sont que des héros. (Volt.)

SACCAIRE s. m. (sak-kè-re — lat. saccarius ; de saccus, sac). Antiq. rom. Nom donné aux portefaix qui avaient le droit exclusif de porter les marchandises du port dans les magasins.

SACC ATI ER s. m. (sa-ka-tié — rad. sac). Techn. Ouvrier qui transporte le charbon de terre en sac, dans les forges.

SACCELLATION s. f. (sak-sèl-la-si-ondu lat. saccus, sac). Ane. méd. Application sur un membre malade de sachets remplis de matières chaudes.

SACCELLE s. m. (sak-sè-le — dimin. du lat. saccus, sac). Bot. Kruit qui se compose d’une graine couverte d’une enveloppe membraneuse.

SACCELLION s. m. (sa-sèl-li-on). Bot. V.

SACELLION.

SACCBARATE s. m. (sak-ka-ra-te — du lat. saccharum, sucre). Chim. Sel produit par la combinaison de l’acide saccharique avec une base.

SACCHAREUX, EUSE adj. (sak-ka-reu, eu-ze — du lat. saccharum, sucre). Chim. Qui tient de la nature du sucre.

SACCHARIDE s. m. (sak-ka-ri-de — du gr. saccharon, sucre ; eidos, aspect). Chim. Nom générique des corps qui ont la composition des sucres ou une composition analogue.

SACCHARIDE, ÉE adj. (sak-ka-ri-dé — du gr.saccA«roîi, sucre ; et’dos, aspecl). Chim. Qui ressemble au sucre.

— s. m. Pharm. Préparation qui a le sucro pour base.

SACCHARIFÈRE adj. (sak-ka-ri-fè-re— du lat. saccharum, sucre ; fera, je porte). Qui produit ou contient du sucre : Plante saccharikèrk. L’acide saccharifére.

SACCHARIFIABLE adj. (sak-ka-ri-fi-a-ble

— rad. saccharifier), Chim. Qui peut être saocharifié, converti en sucre.

SACCHARIFIANT, ANTE adj. {sak-ka-rifi-an, an-te — rad. saccharifier). Qui produit la saccharification : Action sacciiarifiante.

SACCHAR1FICATION s. f. (sak-ka-ri-ri-kasi-on — rad. saccharifief). Chim. Conversion en sucre.

— Encycl. Physiol. La saccharification a été appelée glycogénie par Claude Bernard, lorsqu’il s’agit de la conversion de certains principes immédiats en sucre dans l’économie. C’est un des nombreux actes moléculaires de la nutrition, et en particulier de la désassimilation. Chez les végétaux, le travail de nutrition développe plusieurs matières sucrées, et chez les animaux le foie a, entre autres usages, celui de transformer une portion des principes du sang, venus ou non des matières alimentaires, en sucre qui est dédoublé dans le sang veineux, pourvu qu’il ne soit pas dètibriné. De plus, la saccharification exagérée peut devenir la cause d’accidents morbides ; c’est Ce qui arrive dans le diabète. M. Claude Bernard a démontré que le foie, chez tous les animaux qui le possèdent, indépendamment de la sécrétion biliaire, a pour usage, à l’état normal, de pro SACC

duire incessamment du sucre qui est déversé dans le système circulatoire et qui se détruit dans les phénomènes ultérieurs de la nutrition. Ce sucre fermenlescible est formé aux dépens du sang qui entre dans le foie, de sorte que c’est dans le fluide sanguin qui sort du foie que la matière sucrée se trouve le plus abondamment et d’une manière constante. Le sucre de canne, ou de la première espèce, ne peut pas être directement assimilé quand on l’introduit dans le sang. Il faut que préalablement il subisse l’influence des phénomènes digestifs, ou une action analogue, pour être transformé en glucose ou sucre de la deuxième espèce. Lorsqu’on introduit dans la veine jugulaire d’un gros lapin du sucre de canne en petite quantité (0Sr,15 à ûgr,20 dans 6 à 8 grammes d’eau tiède), on constate, en examinant ensuite l’urine de l’animal, que le sucre de canne se retrouve dans cette excrétion sans aucune altération et avec tous ses caractères chimiques. Si, au contraire, le sucre de canne, avant d’être injecté dans le sang, a été d’abord digéré dans le suc gastrique acide du même animal, ou bien, ce qui revient au même, s’il a été transformé en glucose par l’ébullition dans de l’eau convenablement acidulée, il n’apparaît plus alors dans les urines. Cela indique clairement qu’à l’état de glucose le principe sucré est assimilé et détruit dans l’organisme, tandis qu’à l’état de sucre de canne il est éliminé par les urines, comme une substance étrangère à la nutrition. Si, au contraire, on fait cette injection par un rameau de la veine porte, do façon que la matière sucrée passe forcément par le foie avant d’arriver dans le système veineux général, on constate que le sucre n’est plus éliminé et s’assimile dans le sang absolument comme cela a lieu lorsque son absorption s’effectue à la suite du procédé normal de la digestion. L’albumine a besoin, comme le sucre de canne, de traverser le tissu du foie pour être assimilée. On savait déjà qu’il peut se rencontrer, en diverses circonstances normales ou pathologiques, du sucre, soit dans le sang, soit dans d’autres liquides animaux. Mais, quant à l’origine de ce sucre, la plupart des physiologistes et des chimistes admettaient qu’il provenait exclusivement de l’alimentation. Le professeur Claude Bernard a démontré qu’indépendamment de l’introduction du sucre dans l’économie par une alimentation sucrée et amylacée, il en existe une autre source dans l’animal lui-même. Il établit, en outre, que cette formation réside dans le foie et est liée d’une manière étroite à l’influence du système nerveux. Ainsi, en coupant les nerfs vagues, on paralyse le foie et on l’ait disparaître la sécrétion sucrée dans cet organe, pourvu que l’on opère la section des troncs des nerfs au-dessus des filets qu’ils fournissent aux poumons. Si l’on excite par le galvanisme le bout central de ces mêmes nerfs, ou, encore mieux, si l’on pique la moelle allongée un peu au-dessus de l’origine des nerfs vagues, on produit l’effet inverse. L’activité fonctionnelle du foie est surexcitée, et le sucre en excès dans l’organisme s’accumule d’abord dans le sang et est bientôt après expulsé par l’excrétion urinaire. L’action nerveuse qui excite alors le foie est seulement plus intense ; mais elle se propage toujours comme h l’état’ normal, c’est-à-dire des poumons vers la moelle allongée, et de ce point vers le foie par l’intermédiaire de la moelle épinière et du grand sympathique. Cet état sucré des urines (diabète artificiel) n’est pas, en général, de très-longue durée. Chez les lapins il dure rarement au delà de vingt-quatre heures ; chez les chats et les chiens, il dure quelquefois pendant six à sept jours. La quantité de sucre rendue dans l’urine est quelquefois considérable, et, chez un chien qui cependant n’était nourri qu’avec de la viande, cette quantité de sucre a atteint le chiffre de 5 pour 100. Cette influence si marquée du système nerveux pour produire le diabète sucré et ce singulier rapport qui lie la présence du sucre dans les urines avec la lésion de parties déterminées des centres nerveux ont également attiré l’attention des médecins, et l’on a signalé un certain nombre de cas de diabète traumalique observés chez l’homme à la suite de chutes ou de causes violentes ayant déterminé une lésion du système nerveux que l’expérience physiologique avait montré être en rapport avec la fonction sucrée du foie. Le diabète sucré n’est donc que le trouble d’une sécrétion normale, et, comme celle-ci appartient au foie, l’affection diabétique doit être localisée dans le foie ou dans les parties du système nerveux qui sont capables d’agir sur cet organe. Dans 1 état ordinaire de santé, la matière sucrée, déversée directement dans le sang, s’y détruit par dédoublement catalytique par les actes respiratoires, sans en sortir par aucune excrétion. W. Pavy a démontré expérimentalement que cette décomposition a lieu sur l’animal mort comme sur le vivant, si l’on maintient un courant de sang sucré à l’aide d’injections et de la respiration artificielle ; mais elle cesse dès qu’on emploie du sang dètibriné au lieu de sang proprement dit. Kn outre, toutes les fois qu’une circonstance morbide quelconque viendra rompre l’équilibre qui existe physiulogiquement entre la production et la destruction incessantes du sucre, il pourra y avoir un excè ? de cette

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matière qui s’accumulera dans le sang et qui sera ensuite expulsé par diverses excrétions, et particulièrement par les urines. Ainsi, on doit noter que le pissement de sucre, même abondant, est un symptôme (glycosurie) qui peut succéder à la goutte, etc., mais autour duquel ne se groupent pas nécessairement tous ceux de l’affection nommée diabète. Dans la forme de diabète la plus commune, le foie, devenu plus volumineux, fonctionne outre mesure et épuisa l’organisme ; cette suractivité excessive du foie est difficile à constater quand les malades meurent après une agonie lente, pendant laquelle les phénomènes glycosuriques eux-mêmes disparaissent par l’extinction des fonctions nutritives. Mais elle est très-évidente si les malades succombent sans agonie et comme subitement, ainsi que cela se voit quelquefois dans cette maladie. M. Claude Bernard, à qui la science est redevable de tant d’expériences à ce sujet, a nourri, pendant quatre, six ou huit mois, des animaux, chiens, chats, etc., exclusivement avec de la viande, aliment qui, par les procédés digestifs connus, ne [ieut donner naissance à du sucre, et il a constaté, avec une grande netteté, que, sous l’influence de ce régime, le sang qui arrive dans le foie par la veine porto ne renferme pas de sucre, tandis que le sang qui en sort par les veines sus-hépatiques en est toujours abondamment chargé. L’absence du sucre dans le sang de la veine porte, avant le foie, prouve que ce principe ne vient pas des aliments, et sa présence constante dans le sang des veines sus-hépatiques amène à conclure forcément que le sucre est produit dans le foie. Le fuie produit ainsi du sucre et de la bile. Ch.ez les vertébrés, ces deux produits s’éliminent par des voies différentes. Le sucre passe directement dans le sang par les veines sus-hépatiques, tandis que la bile s’élimine par les voies biliaires et se déverse dans l’intestin. Chez les mollusques, il en est autrement, car chez ces animaux la bile est sucrée ; de sorte que, chez eux, le sucre et la bile se versent dans le canal intestinal pour être absorbés ensuite. Ce qui se passe chez les limaces est particulièrement remarquable : il s’écoule successivement deux liquides par le conduit cholédoque dans le canal intestinal ; le premier liquide, incolore et très-sucré, s’écoule pendant que la digestion intestinale s’opère ; le deuxième liquide, jaune ou brun, amer et ne contenant pas de sucre, coule après que la digestion est finie. La matière sucrée sécrétée par le foie est ramenée dans l’estomac par le conduit cholédoque, au lieu d’être directement versée dans le sang, comme cela a lieu chez les animaux vertébrés. On voit donc que les deux sécrétions hépatiques, celle du sucre et celle de la bile, restent distinctes ; leur déversement dans l’estomac est successif et se fait pour ainsi dire sans mélange. Chez les limaces, la bile qui sert à la digestion actuelle a toujours été sécrétée à la fin de la période digestive qui a précédé.

SACCHARIFIER v. a. ou tr. (sak-ka-ri-fi-é

— du lat. saccharum, sucre ; facere, faire). Chim. Convertir en sucre.

SACCHARIGÈNE adj. (sak-ka-ri-jè-nedu gr. sac charon, sucre ; genos, production). Chim, Qui donne du sucre en s hydratant :

Corps SACCHARIUÈNES.

SACCHARIMÈTRE s. m. (sak-ka-ri-mè-tre

— du gr. saccharon, sucre ; metron, mesure). Appareil employé pour déterminer la richesse et la valeur vénale du sucre. V. saccharimétrie.

SACCHARIMÉTRIE s. f. (sak-ka-ri-mé-trl

— rad. saccharimètre). Knsemble de procédés employés pour déterminer soit la richesse du sucre, soit la richesse en sucre de la canne à sucre ou de la betterave.

— Encycl. On emploie quatre procédés principaux de saccharimétrie : l° le procédé de M. Barreswil ; 20 le procédé de M. Paycn ; 3° le procédé de M. Péiigot ; <o la saccharimétrie optique.

— I. Procédé db M. Barrbswil. Ce procédé repose sur une réaction découverte par Troinmer. Ce chimiste constata que si on verse du sulfate de cuivre dans une dissolution concentrée de glucose, puis qu’on y ajoute de la potasse, il ne se forma point de précipité, mais la liqueur se colore en bleu t’oneé. Si l’on vient à la chauffer, il se forme un précipité jaune d’hydrate cuivreux. La seconde observation sur laquelle est fondé le

Erocédé analytique que nous décrivons est î transformation du sucre cristallisable en glucose.

L’analyse comprendra donc trois opérations : 10 dosage de la glucose s’il y a lieu ; 20 transformation du sucre en glucose ; 3° dosage de la glucose produite. Pour faire le dosage, M. Barreswil prépare d’abord une liqueur cupro-potassique, en dissolvant du tartrate de cuivre dans la potasse. Pour constater dans le sucre de canne la présence de la glucose, on introduit dans une éprouvette coutenant la dissolution cupro-potassique quelques gouttes du liquide à essayer ; il se forme immédiatement un précipité jaune qui rougit, si la glucose est un peu abondante. Ce procédé peut être employé pour rechercher la glucose dans l’urine des diabétiques. Mais F acide urique réduit aussi les sels du cuivre ; il faut donc l’éliminer préalablement à l’aide

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de l’acétate de plomb b : isique dont on enlève l’excès par l’acide sulfurique ou un sulfate soluble. La quantité d’oxyde de cuivre est proportionnelle à la quantité de glucose ; on comprend dès lors comment on peut détet • miner la seconde quantité, connaissant la première. Quant à la transformation du sucre cristallisable en glucose, elle est facile ; pour l’obtenir, on fait bouillir la dissolution sucrée avec un quarantième de son volume. Le dosage lui-même se fait comme une opération alcoolimétrique. On chauffe à une température voisine de l’ébullition environ 50 centimètres cubes de la liqueur d’épreuve, puis, avec une burette, on fait tomber goutte à goutte la liqueur de sucre transformé. Quand une goutte ne détermine plus de précipité, l’opération est terminée.

Reste alors à déterminer le titre do la liqueur d’épreuve. On dissout 10 grammes de sucre pur dans 1 litre d’eau, on opère la transformation en glucose. Comme il peut y avoir un mélange des deux sucres, il faut deux opérations. Dans la première, on détermine la quantité de glucose contenue dans le sucre ; la seconde a pour but de doser le sucre transformé. Ce sucre transformé eu glucose s’ajoute à la glucose déjà contenue dans la dissolution et dont on a déterminé la quantité. En retranchant le premier résultat du second, on aura le sucre cristallisable.

Préparation de la liqueur. On dissout 50 grammes de crème de tartre pulvérisé dans un tiers de litre d’eau, on ajoute 40 grammes de carbonate de soude et on fait bouillir. On introduit alors 30 grammes de sulfate de cuivre pulvérisé, on laisse refroidir, puis on ajoute 10 grammes de potasse à la chaut dissoute dans un quart de litre d’eau. On ajoute de l’eau de manière à former environ 1 litre, puis on fait bouillir de nouveau. Cette liqueur s’altère fort peu à l’air et à la lumière ; néanmoins il est bon de la placer dans un flacon violet.

— II. Procédé de M. Payes. Ce procédé est très-simple et très-commode, mais il n’est applicable qu’aux sucres solides. Il repose sur Cette propriété que possède l’alcool de ne plus dissoudre le sucre cristallisé quand il en est saturé, mais de dissoudre facilement encore la mélasse.

Pour essayer un sucre, on procède de la façon suivante : on prend un échantillon moyen du sucre à essayer, on le concasse légèrement dans un mortier, puis on pèse 10 grammes que l’on introduit dans un tube de oia^ois environ de diamètre et de 0^30 de longueur ; on commence d’abord par laver le sucre avec 10 centimètres cubes d’alcool anhydre pour enlever l’eau que pourraient avoir retenue les cristaux ; généralement, il en reste de £ à 5 centièmes. On ajoute alors au sucre 50 centimètres cubes de la liqueur d’essai (nous en indiquerons plus bas la préparation). On agite, on laisse reposer, puis, quand la liqueur s’est éclaircie, on décante et on recommence avec 50 autres centimètres cubes. Deux ou trois lavages suffisent d’ordinaire. On lave enfin une dernière fois avec de l’alcool à 90» pour enlever le liquide saturé de sucre qui aurait pu rester interposé entre les cristaux. Le sucre est recueilli sur un filtre, séché et pesé. La différence des deux pesées indique la quantité d’eau, de mélasse et de sucrate de chaux qui accompagnaient le sucre à essayer.

Liqueur d’essai. Pour préparer la dissolution saturée de sucre dans l’alcool, ou prend 1 litre d’alcool à 85°, on y ajoute 50 centimètres cubes d’acide acétique marquant 7° ou 8°. On fait ensuite dissoudre dans ce mélange 50 grammes de sucre blanc sec et bien pulvérise. C’est là le poils nécessaire pour saturer la liqueur à la température de 15» centigrades. Pour que les changements dfl température ne puissent pas influer sur la saturation, on suspend dans toute la hauteur du vase qui contient la dissolution un double chapelet de cristaux de sucre candi. La liqueur ainsi préparée peut dissoudre la mélasse, le sucre incrislallis ible, décomposer et dissoudre le sucrale de chaux, mais elle ne dissout point le sucre cristallisé.

— III. Procédé de M. Pélioot. M. Péiigot s’est longuement occupé des sucres ; il a conclu de ses différents travaux un procède de dosage dont on peut trouver l’idée mère dans un mémoire publié aux Comptes rendus de l’Académie (t. XXXII, p. 333) : Sur les combinaisons du sucre avec la chaux. I.e procédé est basé sur la différence d’action exercée pur les alcalis sur les sucres ordinaires (sucres de canne, de betterave) et sur la glucose (sucre de raisin, de diabt-te, de fruit, etc.), et d’autre part sur la décomposition par l’acide sulfurique du sucrate de chaux. L’alcali dont s’est servi M. Peligot est la chaux, qui peut former avec le sucre un sucrate de chaux. Ce composé est même remarquable par une propriété singulière : sa solubilité dans l’eau, loin d’uuirmeiuer avec la chaleur, diminue. Si bien que, si on vient à chiuffer une dissolution froide de sucrate de chaux, il se forme un précipité qui disparaît à froid. Quand on veut essayer un sucre brut, on en prend 10 grammes que l’on fait dissoudre dans 75 centimètres cubes dVau ; puis peu à peu on ajoute à cette dissolution 10 grammes de chaux éteinte que l’on u broyée et tamisée. On broie la chaux et la dissolution de sucre pendant huit à dix lui--