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SARA

de huit jours par l’ordre de Dieu. L’enfant était sevré lorsque Sara, ayant vu le fils d’Agar jouer avec son fils Isaae, dit à Abraham : « Chasst>z-moi cette servante avec son fils, car le fils de cette servante n’héritera point avec mon fils Isaac. » Le vieillard, oubliant qu’Ismael était son enfant, prit du pain et une outre d’eau, les mit sur 1 épaule d’Agar, et chassa avec Ismnel l’infortunée qui, manquant de tout, alla errer dans le désert. Quant à Sara, elle mourut à cent vingt-sept ans dans la ville d’Arbée, où son mari ta fit enterrer.

Telle est, d’après la Bible, la légende de Sara, légende singulièrement immorale, et qui a provoqué de nombreux commentaires. Les écrivains ecclésiastiques se sont attachés, pour la plupart, à justifier la conduite d’Abraham et de Sara. Ce mariage incestueux, ces relations adultères à l’instigation de la femme, cette lâcheté du mari lorsqu’il s’agit de prctégerl’honneurde l’épouse, cette expulsion d’un fils, sous le prétexte le plus futile, n’ont rien de surprenant lorsqu’on connaît les mœurs des patriarches ; mais ce qui n’est pas sans faire naître des réflexions piquantes, c’est lorsqu’on songe qu’Abraham était un saint personnage et que le Dieu des Juifs ne dédaignait pas d’entrer en relations avec lui et de lui témoigner une affection toute particulière. Il nous semble inutile d’insister. Bornons-nous k rappeler sommairement l’opinion de quelques écrivains sur les deux enlèvements de Sara, dont son mari sacrifie volontiers la pudeur, non-seulement pour sauver sa vie, mais aussi, il faut bien le dire, pour être bien traité et recevoir des présents. Dom Cnlmet, examinant la conduite des deux époux, dit qu’Abraham exposait Sara à l’adultère et que la femme paraissait y consentir. Origène prétend que ce patriarche, non-seulement fit un mensonge, mais même qu’il trahit et abandonna la chasteté de son épouse. Kaustus le Manichéen appelle Abraham un infâme marchand de la pudeur de sa femme, qu’il vend à deux rois pour satisfaire son avarice. Saint Chrysostoine et saint Ambroise y ont trouvé la matière d’un beau panégyrique pour la charité de Sara, qui voulut bien, en faveur de son mari, exposer sa pudieitô à tous les risques du naufrage. Saint Augustin a été plus indulgent encore ; il fait l’apologie d’Abraham et soutient qu’il a pu, pour sauver sa vie, faire courir quelques risques à la pudeur de Sara. Bayle s’est montré plus rigoureux que lui. Quant à Voltaire, il rit de tout son cœur, surtout en songeant que cette autre Hélène avait quatre-vingtdix ans.

SARA, femme de Tobie, fille de Rygue ! et d’Anne, de la tribu de Nephfali. Elle vivait environ six siècles avant notre ère. D’après le Livre de Tobie, à qui nous empruntons le récit naïf et tout empreint de merveilleux qui va suivre, il arriva que Sara, tille de Raguel, qui demeurait à Rages, ville des Mèdes, fut touchée d’un reproche que lui fit une des servantes de son père. Elle avait déjà épousé sept hommes, et un démon, nommé Asmodée, les avait tués aussitôt qu’ils s’étaient approchés d’elle. Comme elle reprenait cette servante pour quelque faute qu’elle avait faite, celle-ci lui répondit : à Que jamais nous ne voyionsde toi ni fils ni tille sur la terre, meurtrière de tes maris. Ne veux-tu point me tuer aussi, comme tu as déjà tué sept maris ? ■ A celte parole, Sara monta dans une chambra qui était au haut de la maison et y demeura trois jours et trois nuits sans prendre de nourriture, demandant k Dieu avec larmes qu’il la délivrât de cet opprobre. Pendant que Sala so lnmeiituit à Rages, le vieux Tobie, se sentant près de mourir, avait dit à Tubie son fils : ■ Je t’avertis que, lorsque tu n’étais qu’un petit enfant, je prêtai dix talents d’argent à Gabelus, dans Rages, ville des M> ; des ; c’est pourquoi va le trouver, retire mon argent et rends-lui sou billet. » Tobie fils partit et rencontra un jeune homme très-beau, dont la robe était retroussée à sa ceinture ; et, ne sachant pas que c’était un ange de Dieu, il le salua et il se mit en chemin avec lui.

Étant arrivés à Rages, l’ange dit à Tobie : « Il y a ici un homme qui s’appelle Raguel, qui est un de vos proches et de votre tribu. Il a une tille unique, nommée Sara. Toute sa fortune vous reviendra si vous épousez cette fille. Demandez-la donc k son père et il vous la donnera en mariage. • Tobie lui répondit : ■ J’ai ouï dire qu’elle avait déjà épousé sept maris et qu’ils sont tous morts, et on m’a dit ’ aussi qu’un démon les avait tués. Je crains donc que)a même chose ne m’arrive aussi, et que, comme je suis fils unique, je ne cause • à mon père et k ma mère une affliction capable de conduire leur vieillesse au tom- ! beau. • L’ange Raphaël lui repartit : o Ecou- I tez-moi et je vous apprendrai qui sont ceux, sur qui le démon a. du pouvoir. Lorsque les personnes s’engagent dans le mariage do manière qu’ils bannissent Dieu de leur cœur et de leur esprit et qu’ils ne pensent qu’à satisfaire leur brutalité, comme les chevaux et les mulets qui sont sans7 raison, le démon a pouvoir sur eux. Mais pour vous, après que vous aurez épousé cette fille, étant entré dans la chambre, vivez avec elle en continence pendant trois jours et ne pensez à autre chose qu’à prier Dieu avec elle. Cette môme nuit, mettez dans le feu le foie du poisson, et il fera fuir le démon. La seconde

SARA

nuit, vous serez associé aux saints patriarches. La troisième nuit, vous recevrez la bénédiction de Dieu, afin qu’il naisse de vous deux des enfants dans une parfaite santé. La troisième nuit étant passée, vous prendrez cette fille dans la crainte du Seigneur et dans le désir d’avoir des enfants plutôt que par un mouvement de passion, afin que vous ayez part à la bénédiction de Dieu, ayant des enfants de la race d’Abraham. »

Tobie fit ce que lui ordonnait l’ange ; il entra chez Raguel, qui fut saisi de frayeur à sa demande ; mais, rassuré par Raphaël, il prit la main droite de Sara, la mit dans la main droite de Tobie, puis, ayant pris du papier, il écrivit le contrat du mariage. Après cela, ils firent un festin en bénissant Dieu. Raguel appela Anne, sa femme, et lui ordonna de préparer une autre chambre. Ce qu’ayant exécuté, elle y mena Sara sa fille. Peu après, on introduisit auprès d’elle le jeune Tobie. Se souvenant de ce que l’ange lui avait dit, il tira de son sac une partie du foie du.poisson et le mit sur des charbons ardents. Alors, l’ange Raphaël prit le démon et l’ail» lier dans le désert de la haute Égypte. Tobie dit alors à Sara : ■ Levez-vous, et prions Diou aujourd’hui, demain et après-demain, parce que, durant ces trois nuits, nous devons nous unir à Dieu, et, après la troisième nuit, nous vivrons dans notre mariage. •

Vers le chant du coq, Raguel commanda qu’on fit venir ses serviteurs, et ils s’en allèrent avec lui pour creuser une fosse, car il craignait que Tobie n’eût le même sort que ses sept pi édéoesseurs. Une des servantes de sa femme étant entrée, d’après son ordre, dans la chambre des mariés pour voir si Tobie était mort les trouva tous deux en parfaite santé et donnant dans le même lit. A cette nouvelle, Raguel et Anne, sa femme, bénirent le Seigneur. Sara vécut un grand nombre d’années et vit les enfants de ses enfants jusqu’à la cinquième génération.

SARARACUS SINCS, nom latin du golfe de Martaban.

SARABAÏTE s. m. (sa-ra-ba-i-te — de l’hébr, saraô, se révolter, rejeter). Hist. relig. Nom donné à certains moines errants ou vagabonds qui, dégoûtés de la vie cénobitique, ne suivaient plus aucune règle et allaient de ville et ville, vivant à leur discrétion.

SARABANDE s. f. (sa-ra-ban-de — de l’espagnol zarabanda, qui vient du persan serbend, sorte de danse). Chorégr. Danse grave, à trois temps, d’origine espagnole : La sarabande était une danse noble, mains grave que la pavane. (Castil-Blaze.) La veille d’un bal, les filles ne dorment guère ; les menuets, les rondes, les sarabandes, tout cela leur truite dans la tête. (Étienne.) Il Air sur lequel on exécutait cette danse : Les violons donnèrent une sarabanûiï fort gaie. (Volt.) Bussy se croit poète quand il a fait un méchant couplet de sarabande. (Ste-Beuve.)

— Ane. loc. fam. Danser la sarabande audessus du pavé, Être pendu.

— Encycl. La sarabande est une ancienne danse qui parait être d’origine espagnole et qui s’exécutait avec accompagnement, de castagnettes, sur un air d’un mouvement grave, rlithmé a trois temps. Le caractère eu étaLt sévère, et elle était surtout usitée au théâtre. Nos opéras du xviuo siècle contiennent de très-jolies sarabandes. En réalité, cette.danse n’était guère autre chose qu’un menuet très-grave, et l’on sait que le menuet a engendré ainsi beaucoup de danses qui s’en rapprochaient plus ou moins. La sarabande eut un admirateur frénétique et passionné dans Des Yveteaux qui, âge de quatre-vingts ans et se sentant mourir, ,>e fit jouer un air de sarabande, afin, disait-il, i que son âme passât plus doucement. •

Selon quelques auteurs, cette danse aurait été ainsi nommée à cause d’une comédienne appelée Sarabanda, qui l’aurait dansée la première en France. D’autres prétendent que la sarabande nous est venue des Sarrasins, ainsi que la chaconne. D’autres enfin veulent que son nom dérive du mot espagnol sarao, qui signifie bal.

SARABAT ou KEDOUS, l’ancien Hermus, rivière de la Turquie d’Asie. Elle prend sa source dans les Mourad-Dagh, coule à l’O. et se jette dans le golfe de Smyrne, à 18 kilom. N.O. de la ville do ce nom, après un cours de 300 kiloin.

SARAC ou CH1NALADAN, roi d’Assyrie ou de Ninivo, mort en G25 avant notre ère. Il monta sur le trône en 647 et s’adonna entièremisut à une vie de plaisirs. Assiégé dans Nuiive par Nabopolassar, gouverneur de Babylone, et par le roi des Mèdes, Cyaxare Ier, ce prince efféminé ne fit rien pour se défendre et se donna la mort. Avec lui tomba le deuxième empire d’Assyrie,

SARACA s. m. (sa-ra-ka). Bot. Syn. de JONKSIE, genre d’arbres de l’Inde.

SARACENA, bourg du royaume d’Italie, province de la Calabre Citêrieure, district et mandement de Castrovillari j 3,734 bab. Aux environs, on recueille de la manne.

SARACÉNAIRE s. f. (sa-ra-sé-nè-re). Moll. Genre de coquilles fossiles, voisin des textulaires, dont l’espèce type se trouve en Italie

SARACÈNES, en latin Saraceni, tribu no SARA

made de l’Arabie Déserte, au N. Ils opposèrent pendant longtemps Une vigoureuse résistance aux attaques de l’empire grec et embrassèrent l’islamisme. Quelques auteurs pensent que leur nom est venu de celui de Sarrasins.

SARACHA s. m. (sa-ra-cha). Bot. V. sar-

RACHA.

SARACINO ou SARACENI (Charles), peintre italien, nommé aussi Cnrlo Veiipzinnn (le I Vénitien), né à Venise en 1585, mort dans la , même vdle en 1625. Il vint à Rome, où il 1 fut élève de Mariani. Cependant il imita le style du Caravage. Les principales fresques ’ de Saracino sont celles qu’il a peintes dans le

! Vatican. On trouve des tableaux à l’huile de

| ce peintre à Rome, à Munich et à Vienne. Les plus renommés d’entre eux sont le Saint Bonose et le Martyre d’un évêque, dans l’é-I glise de l’Anima, à Rome. Il existe en France | un tableau de Saracino, la Fuite en Égypte, qui a fait partie autrefois du musée du Louvre et qui est aujourd’hui au musée de Lille.

SARADA-CAREN s. m. (sa-ra-da-ka-rènn). Chanteur ambulant indou.

— Encycl. Sarada-careu signifie proprement louangeur, et ce nom est donné à des inj dividus de diverses castes, dont Tunique mé-J lier est d’aller chanter des louanges en l’honneur des personnes qui veulent les entendre et | les récompenser pour leurs peines et pour les | fades adulations qui leur sont adressées par j ces êtres vils, qui trouvent moins pénible de I gagner leur vie par des bassesses que par des travaux corporels. On voit des individus | de plusieurs castes exercer ce métier, quoique la plupart soient des télingas, d’une tribu connue sous la dénomination de Battori. Ils savent par cœur certains lieux communs de I poésie, certaines formules banales de compli- ; ments auxquels ils ne font qu’adapter les | noms des personnes qu’ils veulent louer, Plu-I sieurs de ces dernières, pensant que ces poésies ont été faites exprès pour elles et qu’elles méritent bien les louangesqui leur sont adressées, récompensent généreusement ces vils adulateurs. Lorsque les sarada-ewen chantent en public devant des réunions, ils chantent quelque» morceau de poésie indécent, faisant allusion à quelque circonstance de la vie libertine de leurs dieux ou à quelque trait d’histoire du pays. En chantant, ils s’accumpagnent d’une espèce de guitare, à laquelle ils font rendre îles sons bien peu en harmonie avec celui de leur voix ; mais ils ont affaire à des auditeurs qui ne sont pas difficiles sur ce point. Après avoir diverti quelque temps rassemblée par leur chant et le sou discordant de leur instrument, les saradacaren font une collecte dont ils sont fort contents si elle s’élève à la valeur de deux ou trois sous. Les individus de cette profession, ainsi que généralement tous ceux qui exercent des professions analogues, vivent dans la misère et le mépris.

Sarada Tllaka, comédie sanscrite. C’est un monologue en un acte d’une longueur assez considérable, dont Wilson nous a donné l’analyse dans son Théâtre indien. Rasieasékhura, homme de mœurs très-libres, dépeint différents individus qu’il rencontre dans les rues de Coiâhalapoura, au moment de la fête du printemps. La plus grande partie de la pièce est en description ; mais il s’y trouve aussi une espèce de dialogue dans lequel Rasicasékhaia, s’adressant a quelques personnes qu’il nomme, ajoute ces mots : t Que dis-tuï» et répète alors lui-même la réponse.

Il interroge surtout des femmes et des gens de cœur, et voici quelques-uns des portraits les plus remarquables tracés par Rasicasékhara, qui en ce moment est censé s’adresser à un camarade :

« Jette les yeux de ce côté ; vois s’avancer ces jeunes filles de Concaua, à l’œil charmant comme le lotus. Leurs tailles délicates, ornées de grelots retentissants, leurs attraits enchanteurs séduisent tous les yeux ; elles lancent dans les cœurs les traits puissants <ïa Câmadeva.

Voici la beauté du Qourdjara, parée de la fleur d’une jeunesse éternelle. Ses yeux ressemblent à ceux du tchacora, son teint a la couleur jaune du rotchaua et sa voix est flexible comme celle du perroquet. Elle porte à ses pieds des anneaux d’argent, à ses oreilles de larges boucles ornées de perles, et son corset est fermé sur sa taille avec des pierreries.

■ Avec majesté marche la noble dame du Mahârâchtra ; son front est inarqué de safran, ses pieds serrés de chaînes d’argent ; elle porte un voile coloré et une ceinture serre son corps.

Voici venir lajeune fille du Népâla, dont les cheveux sont plus noirs que l’abeille, dont le sein est parfumé de musc et le front inarqué d’une tache plus brillante que la nouvelle lune.

Vois cette jeune fille du Pândya, dont le visage a l’éclat du lotus. Elle porte dans ses mains l’offrande sacrée ; Sa personne est ornée de perles et son sein exhale le parfum du santal.

J’aperçois une femme du pays de Tchola ; ses joues sont teintes de safran et sur sa robe sont brodés des boutons de lotus.

Contemple ces beautés du Dravira ; il y a entre leurs attraits et ceux des autres femmes la différence qui existe entre la lumière

SARA

de la lune éclairant les fêl. : s joyeuses de la jeunesse et la lampe dont les feux sont réfléchis dans le vase rempli d’eau.

« Remarque les formes aimables des filles du Carnâta, dont le front est marqué d’une tache de musc et teint de safran, dont les oreilles sont ornées d’anneaux d’or et dont la sein voluptueux attire le cœur des hommes.

Regarde cette femme d’Andhra dont l’oreille gracieuse est percée d’un rouleau d’or ; à son nez est attaché un anneau orné de perles qui desceud jusque sur sa poitrine, et son sein est couvert d’un voile de la couleur du safran,

Voici la beauté dévouée au culte de Siva ; son front porte la double ligne de la teinture de cendres, et de son nez tombe la chaîne formée de coquillages ; ses douces lèvres sont rougies par le bétel et les boucles de ses cheveux sont du jais le plus noir.

De cet autre côté s’avance la jeune fille consacrée à Vichnou ; un croissant est tracé sur son front avec la teinture de safran ; les tresses de sa chevelure se jouent lo long de son cou ; ses yeux sont beaux comme la fleur du lotus. >

Les personnages qui sont ensuite décrits sont religieux ; l’auteur ne semble pas, en général, avoir un grand respect pour la piété.

« Eh ! quelles sont ces personnes ? Je le vois. C’est un djangama couvert de cendres, portant ses cheveux relevés en une seule touffe ; le symbole de Siva est autour de son cou ; il a des souliers à ses pieds et dans sa main est une moitié de crâne. Cet autre, c’est un vechnava ; sou front est empreint dune ligne droite ; il porte un arc décoré de sonnettes et de plumes de paon, et à son, côté pend une besace.

« J’aperçois les lecteurs de Pourdnas portant sous leurs bras les volumes sacrés, enveloppés dans la pièce de drap qu’ils étendent pour s’asseoir ; ils ont des rosaires dans leurs mains et leur front est marqué de santal.

De cet autre côté s’avancent les superbes yatis, dont l’habillement a pris la couleur de l’ocre ; ils portent des bâtons de bambou. Simplement couverts du vêtement inférieur, ils développent avec arrogance leurs fausses doctrines.

« Mais voici l’hypocrisie en personne, les yogis qui, pour tromper le peuple, comptent les grains de leur rosaire et couvrent leur corps de cendres de bouse brûlée. Ils laissent croître leur barbe ; leurs vêtements sont teints avec l’ocre ; sous leur bras est leur besace, et pour surtout ils ont une peau d’antilope noire... ■

La description suivante est une des plus soignées :

« J’aperçois le psylle avec son serpent et son singe sur la tête ; il porte une touffe de plumes de paon ; autour d’un de ses bras est roulée une liane, l’autre bras est o. né d’un bracelet de coquilles. Ses cheveux, relevés en une seule touffe, sont suspendus en casque sur son front, tandis qu’au-dessous de 1 une à l’autre oreille s’étend, sur son front, une simple ligne de cendres. Il répète la prière à Garouda et, pensant à son maître spirituel, il ouvre avec précaution son panier et en tire le reptile, qu’il excite doucement. Tandis que le psylle, frappant son genou d une main, avec l’autre joue de la flûte, le serpent lève lentement la tête et déploie Son chaperon ; le singe alors se jette sur le serpent, le tire avec ses dents et se met à l’abri de la fureur avec laquelle il lance son poison. Etonnantes sont les œuvres de Brahmu I Et cependant, est-il surprenant de voir des hommes dompter des animaux venimeux, quand des femmes domptent des hommes ? •

Dans l’Inde, ce genre de pièces porte le nom de b/idna. Celui-ci ne remonte probablement pas au delà du xn" siècle. L’auteur est Saitcara, natif de Bénaiès.

SARAE CASTRUM, nom latin de Sarrebourg.

SARAE PONS, nom latin de Sarrebruck.


SARAGOSSAIN, AINE s. (sa-ra-go-sain, è-ne). Géogr. Habitant de Saragosse ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Les Saragossains. La population saragossaine.


SARAGOSSE, en espagnol Zaragossa, ville d’Espagne, oh.-l. de la province de son nom et jadis capitale du royaume d’Aragon, à 322 kilom. N.-E. de Madrid, sur la rive droite de l’Ebre et près du canal royal d’Aragon, par 41° 47’ de latit. N. et 3° 3’ de longit. E. ; 82,000 hab. Archevêché, cour d’appei, tribunaux supérieurs de la provinco ; université

; fondée en 1474 ; séminaire, école nonnalu ;
; Académies de médecine et de chirurgie, des

beaux-arts ; bibliothèque, musée, théâtre. Eabricttfion de soieries, draps fias, parchemins ; tanneries. Commerce considérable on vins, eaux-de-vie distillées dans le pays, laines et peaux ; centre auquel aboutissent les chemins de 1er de Madrid et de Barcelone. Saragosse est située au centre d’une plaine vaste et fertile, baignée au N. par l’Ebre qui y passe sur un pont de sept arches et de 200 mètres de longueur, et arrosée au S ; par la Huerva ; elle est entourée d’un mur d’enceinte épais, percé de huit grandes portes et de deux petites ; deux faubourgs s’étendent autour de la ville, l’un à l’E., l’autre ù l’O., sur la rive gauche de l’Ebre. À l’ex-