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tatives inutiles pour le gagner à prix d’argent.

Après le massacre du Champ-de-Mars, il fut, comme beaucoup de patriotes, menacé, poursuivi, et il jugea prudent de se mettre en sûreté pendant quelque temps. L’amnistie rendue lors de l’acceptation de la constitution lui permit bientôt de reparaître au grand jour. Au 20 juin 1792, on le vit à la tête du faubourg et il fut un des chefs de cette manifestation populaire. Il contribua d’ailleurs, avec Pétion, à maintenir une sorte de discipline dans l’envahissement des Tuileries et à empêcher qu’aucune violence sérieuse ne fût commise.

Le 10 août suivant, la Commune l’investit du commandement en chef de la garde nationale parisienne, pour remplacer Mandat, qui venait d’être tué. Il était alors dans tout l’éclat de sa popularité, comme l’a dit le poëte Barthélémy :

Et comme chef unique, ils ont élu Santerre.
C’est le roi des faubourgs, c’est leur Agamemnon,
Un de ceux dont le peuple idolâtre le nom.

Il y avait du danger à accepter ce commandement insurrectionnel ; Santerre n’hésita pas. Il vint à l’Hôtel de ville, au premier ordre de la Commune, et il y fut retenu pour expédier des ordres et prendre les mesures que commandaient les circonstances. Il ne put donc prendre aucune part personnelle à l’attaque du château. Dès son entrée en fonction, il fut chargé de transférer la famille royale au Temple et de veiller à sa garde, de concert avec douze délégués de la Commune, Chargé le 31 août d’aller passer en revue les gardes nationales de Versailles, il ne revint à Paris que le 4 septembre et ne put donc prendre qu’alors quelques mesures pour empêcher la continuation des massacres des prisons. Le 23 octobre, il fut nommé maréchal de camp, toujours comme commandant des sections armées. Dans son poste difficile de gardien du Temple, il montra constamment autant de fermeté que de convenance, et jamais les prisonniers n’eurent à se plaindre de ses procédés.

Le 21 janvier, en vertu de ses fonctions, il dut escorter Louis XVI jusqu’à l’échafaud. Ici se place un épisode dont la célébrité nous impose le récit critique et l’examen.

On attribue communément à Santerre le roulement de tambours qui empêcha Louis XVI d’être entendu de la multitude ou plutôt de la force armée qui remplissait la place. Cependant la chose est douteuse. On sait combien cet épisode est devenu fameux dans les traditions populaires. Ce roulement de tambours a pris avec le temps une importance telle que, si l’on s’en rapportait à ces impressions naïves, on ne serait pas éloigne d’admettre que le roi n’aurait pas été exécuté s’il eût pu parler au peuple et qu’il eût été sauvé par une sorte d’insurrection de la pitié. L’attitude et les sentiments énergiquement exprimés des spectateurs, des sections armées, des fédérés marseillais et autres, les précautions minutieuses qui avaient été prises, les formidables dispositions militaires ne permettent pas d’attacher la moindre importance à cette illusion. Quoi qu’il en soit, cet étouffement de la dernière parole d’un mourant a été justement désapprouvé. Il est probable, cependant, qu’il faut moins y voir un outrage à un ennemi vaincu qu’un excès de précaution qu’aucun danger, d’ailleurs, ne justifiait. La responsabilité doit-elle en retomber entièrement sur Santerre ? C’est une question qu’il serait difficile de résoudre avec une certitude absolue, quand on connaît la multitude des assertions contradictoires qui se sont produites sur ce mince épisode de notre histoire révolutionnaire. Cependant, l’examen scrupuleux des pièces officielles, des journaux du temps, des mémoires, de quelques pièces inédites, des notes mêmes de Santerre et des réclamations de sa famille nous ont conduits aux résultats suivants. Des indices sérieux permettent de conjecturer que le cas où Louis XVI voudrait parler au peuple avait été prévu dans les ordres donnés au commandant en chef des troupes. Or, ce commandant était alors le général Berruyer ; Santerre ne commandait que les sections. Une vingtaine de tambours étaient placés devant l’échafaud pour battre la marche pendant l’entrée et le placement de la force armée sur la place de la Révolution, et vraisemblablement aussi pour couvrir la voix du patient, dans le cas où il aurait prononcé un discours que ses partisans pouvaient attendre comme un signal d’explosion. Cependant, ces tambours cessèrent un moment de battre, soit sur un geste du roi, soit sur l’injonction de Santerre qui, dans une de ses notes, se fait honneur de cette interruption pendant laquelle le prince put prononcer les quelques paroles que l’on connaît. C’est alors que fut exécuté le fameux roulement. Qui en avait donné l’ordre ? Quelques journaux nomment le commandant général ; d’autres ne mentionnent même pas cette circonstance. Le procès-verbal des commissaires du conseil exécutif n’entre dans aucun détail. Le rapport des commissaires de la Commune dit simplement : « Il a voulu parler au peuple ; Santerre s’y est opposé. » Mais ces spectateurs officiels étant placés assez loin, aux fenêtres de l’hôtel de la Marine, les incidents et les détails étaient nécessairement perdus pour eux. Un témoignage plus grave est celui de l’abbé Edgeworth, le dernier confesseur de Louis XVI, qu’il a courageusement assisté jusque sur la plate-forme de l’échafaud. Il désigne comme ayant commandé impérieusement aux tambours de rouler « un homme à cheval en uniforme national. » Or, il semble que, si c’eût été Santerre, il l’eût simplement désigné par son nom. En supposant même qu’il ne connût pas précédemment l’homme qui avait une si bruyante renommée, ne l’avait-il pas vu le matin venir au Temple et se présenter devant le roi, qu’il était chargé de conduire à l’échafaud ? ne l’avait-il pas vu commander les sections et chevaucher pendant ce long trajet près du carrosse où il était lui-même avec le condamné ? ne l’avait-il pas depuis plus de deux heures à ses côtés et sous les yeux ? Cet « homme à cheval » était peut-être un officier des sections, le comédien Dugazon, suivant Mercier, et suivant d’autres un ancien page de Louis XVI, qui probablement exécutait dans cette circonstance un ordre envoyé par Berruyer, peut-être bien aussi transmis par Santerre, dont le rôle aurait alors été tout passif. Les royalistes eux-mêmes ont disculpé le célèbre brasseur. La Quotidienne du 27 janvier 1827 contient à ce sujet un article assez curieux, où elle fait remonter la responsabilité à Berruyer qui, suivant cette version, serait même venu après l’exécution annoncer aux commissaires qu’il avait commandé un roulement « pour étouffer la voix du tyran, pendant que cet imbécile de Santerre perdait la tête et le laissait parler. » Enfin, on a imprimé que le maréchal duc de Trévise avait également désigné Berruyer, en ajoutant que ce général avait reçu du gouvernement des ordres très-positifs à cet égard.

Il paraît donc établi que l’ordre du roulement a été donné par Berruyer, qui commandait en chef, et que si Santerre l’a transmis, ce qui n’est pas très-sûr, il n’a fait que se conformer à l’injonction de son chef.

Un détail assez curieux, c’est que c’est au commandant de la garde nationale de Paris que Monsieur (depuis Louis XVIII) notifia en quelque sorte officiellement sa prétendue qualité de régent et l’avènement fictif de Louis XVII, semblant reconnaître ainsi uniquement le fait de la force, non du droit de la Révolution. Santerre remit cette singulière pièce diplomatique a la Convention.

En mai 1793, il fut envoyé avec une division pour combattre les insurgés vendéens. Ses troupes se composaient surtout de volontaires levés par la Commune de Paris et dont beaucoup n’étaient pas armés ou étaient armés de piques (pour une guerre où, le plus souvent, on ne pouvait joindre l’ennemi). Son corps faisait partie de l’armée de Saumur. Il combattit fort bravement devant cette ville (Moniteur du 16 juin), mais partagea la défaite commune, protégea la retraite avec le général Berthier et sauva la caisse de l’armée et une partie de l’artillerie et des bagages. Il prit encore part à plusieurs autres affaires malheureuses, où d’ailleurs il ne commandait qu’en sous-ordre, repoussa, avec des forces bien inférieures, une vigoureuse attaque des Vendéens à Doué (14 septembre), mais fut battu quelques jours après à Coron. Appelé à Paris pour fournir des renseignements précis sur les événements de cette guerre, il fut ensuite renvoyé à son poste et, quelque temps après, arrêté à Rennes comme suspect d’orléanisme, amené à Paris et enfermé aux Carmes. Il en sortit après le 9 thermidor et donna sa démission. Cette accusation d’orléanisme, dont il fut plusieurs fois victime (il fut de nouveau arrêté, puis relâché en juin 1795), ne reposait d’ailleurs sur aucun fait. Santerre n’était l’agent de personne ; il avait eu autrefois quelques relations purement hippiques avec le duc d’Orléans (tous deux étaient grands amateurs de chevaux) ; mais il était sincèrement attaché à la République, qu’il servit avec un désintéressement tel que, quand il rentra dans la vie privée, il était à peu près ruiné. Pendant sa première détention, sa brasserie s’était arrêtée. Sa femme, qui lui était aussi opposée de principes politiques que de caractère, tira sa dot et tout ce qu’elle put arracher de cette maison en désarroi et vécut, dès lors, seule et à part, non sans persécuter constamment son époux de demandes d’argent. Sa fabrique vendue, ses affaires arrangées, il resta à Santerre une cinquantaine de mille francs pour vivre lui et ses trois enfants.

En 1797, il obtint d’être chargé d’achats de chevaux pour la République. Il voyagea dans ce but en Belgique et en Allemagne, refit ensuite sa fortune par des spéculations heureuses sur les biens nationaux et devint propriétaire de la rotonde du Temple et d’un petit château aux environs de Paris.

Au 18 brumaire, Bonaparte se préoccupa vivement du faubourg Saint-Antoine et de Santerre.il dit brutalement à l’un des directeurs, Moulins : « On me fait savoir que le faubourg Saint-Antoine s’agite. Faites avertir Santerre qu’au premier mouvement je le fais fusiller. »

Mais, d’ailleurs, l’ancien chef du grand faubourg était fatigué de luttes et sa vie politique était bien terminée. Néanmoins, traqué par la police de Bonaparte, il dut se cacher pendant quelque temps, puis parvint à se faire oublier et même à faire admettre son fils comme officier d’état-major et ingénieur géographe dans l’armée. Ami de Berthier, à qui il avait autrefois sauvé la vie, il usa souvent de ses bons offices pour rendre de nombreux services ; car son naturel obligeant et humain, sa facilité à donner, à soulager toutes les misères ne s’étaient pas attiédis. Sous le Consulat, il lui prit la velléité de rentrer dans l’armée, et il s’adressa dans ce but à Bonaparte, qui se borna à le réintégrer dans son grade de général, avec le traitement de réforme, marque de bienveillance qui ne l’empêchait pas de le faire espionner jusque dans son intérieur.

Vers la fin de sa vie, Santerre se laissa entraîner par le beau-père de l’un de ses fils dans des spéculations désastreuses et fut ruiné d’un seul coup si complètement qu’il fut obligé d’abandonner tout à ses créanciers, jusqu’à une partie de sa pension de retraite. Le chagrin, quelques attaques de paralysie, une chute, un affaiblissement des facultés mentales le conduisirent rapidement au tombeau, au milieu de cruelles souffrances (6 février 1809). Il était âgé de cinquante-sept ans.

Bien qu’il fût pour ainsi dire oublié, l’ombrageuse police de l’Empire craignit des funérailles tumultueuses et intercepta, dit-on, les lettres d’invitation ; en sorte qu’il n’y eut presque personne derrière le char funèbre de ce chef révolutionnaire qui avait régné un moment sur Paris, commandé à 100,000 hommes et tenu en quelque sorte entre ses mains les destinées d’un grand peuple.


SANTEUL (Jean DE), le plus célèbre des poètes latins modernes, né à Paris en 1030, mort à Dijon en 1697. Il appartenait à une famille ancienne dont les armes parlantes étaient une tête d’Argus ; son père avait été échevin. Du collège Sainte-Barbe, où il avait d’abord étudié, Santeul passa au collège Louis-le-Grand, et, en rhétorique, il y composa son pofime latin, la Bulle de saoon, ouvrage ingénieux qui donna une réputation précoce à son auteur. Santeul n’avait pas vingt ans. Il aimait le travail et se décida à entrer en qualité de chanoine régulier à l’abbaye de Saint-Victor, où il reçut le sous-diaconat, tout en refusant de s’élever jamais plus haut dans l’ordre des dignités ecclésiastiques. Au début de sa carrière, il vécut pendant quelques années dans la retraite, tout entier au commerce des livres et de ses études favorites. Ses premières pièces, adressées à de hauts personnages, à Lainoignon, à Bossuet, à Letellier, à Pellisson, à Louvois, eurent du retentissement. L’une d’elles, dont le chancelier Séguier accepta la dédicace, le mit en pleine évidence. Il devint le chantre ordinaire des exploits de Louis XIV, en latin, et il eut pour mission spéciale d’orner de distiques les édifices, les fontaines et les arcs de triomphe. Ses vers étaient fort élégants et plusieurs traducteurs illustres, entre autres Corneille, les firent passer dans notre langue. La ville de Paris et le roi s’acquittèrent envers Santeul en lui accordant une pension.

Bientôt il lui fut offert une occasion plus digne de son véritable talent. En 1670, l’archevêque de Paris, Harlay de Champvallon, avait institué une commission pour réformer les bréviaires de son diocèse et pour substituer aux anciennes hymnes de nouveaux morceaux écrits dans un style plus moderne et plus clair. Santeul fut chargé de cette besogne, en remplacement de son frère Claude, à qui elle avait été primitivement confiée, et, en 16S5, parut le Recueil des nouvelles odes sacrées qui causa une admiration unanime. On demanda au poète un second volume ; Bossuet le conjura même d’abandonner tout à fait les métaphores profanes et mythologiques pour se restreindre au surnaturel chrétien. Santeul le promit ; mais l’habitude l’emporta fréquemment. Une pièce en l’honneur de La Quintinie, où il avait osé faire parler Pomone : Pomona in agro Versaliensi, lui valut des admonestations sévères. Il se justifia du mieux qu’il put, présentant sa défense avec tant d’enjouement et d’esprit que Bossuet et Fleury, qui s’étaient montrés ses accusateurs, abandonnèrent la partie et convinrent qu’ils avaient poussé leurs reproches trop loin. Afin de rentrer en grâce auprès de l’evèque de Meaux, Santeul lui envoya une requête lestement tournée, avec une vignette où il était représenté la corde au cou, âgenouillé, un cierge en main et faisant amende honorable.

Une autre querelle qu’il eut avec les jésuites ne s’apaisa pas aussi facilement. Le grand Arnauld étant mort à Bruxelles, les religieuses de Fort-Royal obtinrent que son cœur serait déposé dans leur monastère et elles voulurent y joindre une inscription. Santeul se mit immédiatement à l’œuvre et envoya ces hexamètres :

Ad sanctas rediit eedes ejectus et exul ; Hotte triumphato, tôt tempeslatibus actus, Hoc portu inplacido, hac sacra tellure quiescit Amaldus, veri defensor et arbiter xgui. lllius ossa memor sibi vindieet eMera tetlus ; Hue cœlestis amor rapidis cor iranstulil alis. Cor nunquam awulsum, nec amatis sudibus absens.

Le Père Jouvency, jésuite, traduisit Uosle triumphato par ; à Après avoir triomphé des jésuites, » et écrivit à Santeul une lettre menaçante. Le poëte désavoua la traduction et prétendit que, par hoste triumphato, il entendait désigner les calvinistes contre qui Arnauld s’était élevé avec succès. Le jésuite ne

SANT

fut pas du tout convaincu. « Vos vers, écrivit de nouveau le Père Jouvency, attaquent le pape et le roi. — Mais je n’ai pas voulu les attaquer, » riposta Santeul. Et, afin de prouver sa bonne volonté, il imagina une seconde épitaphe :

Ictus illo fulmine

Traleate doctor, jam mihi non ampliut

Arnalde* saperes.

Les jésuites déclarèrent • saperes » audacieux et exigèrent « sapias, » comme moins ambigu et plus positif. Le coupable crut so tirer d’affaire en envoyant aux jésuites des copies où il y avait « sapias ■ et aux jansénistes des manuscrits où il y avait • saperes. » Cette manœuvre attira sur sa tête les foudres des deux partis. Aussitôt les pamphlets so mirent à pleuvoir drus comme grêle. On vil paraître le Santolius paenitens de Rollin, lu Linguarium du Père Conimire. Les détails de la dispute ont été consignés dans un petit in-12, paru à Liège en 1697 : Histoire du différend entre les jésuites et M. de Santeul au sujet de l’épitaphe de ce poêle pour AI, Arnauld.

Doué d’une vanité excessive, Santeul aimait à courir dans toutes les églises de la capitale afin d’y entendre chanter les hymnes qu’il avait faites. Il se promenait par les rues, les cheveux au vent, avec de grands gestes. Quoique excentrique, il n’eu soignait pas moins ses intérêts. Presque tous les personnages haut placés de la cour l’honoraient de " leur amitié. En août 1697, il fut emmené à Dijon par le duc de Bourbon, petit-fils du grand Condé. Ce fut là qu’il mourut d’une maladie attribuée aux veilles extraordinaires et au travail continuel auquel il se livrait.

D’après Saint-Simon, le récit de sa fin serait plus dramatique. Au souper du prince, on aurait mêlé du tabac d’Espagne à la boisson versée dans le verre de Santeul. M. le duc avait voulu voir quels effets produisait le tabac mêlé au vin. Ces effets auraient été instantanés. Le pauvre poëte aurait été atteint immédiatement de coliques atroces et serait mort deux jours après « dans des douleurs de damné. >

Les éditions des œuvres de Santeul sont devenues excessivement rares. Ce sont ; Joannis Baptists Samolii operum omnium editio teriia (Paris, 1729, 3 vol. in-12 ; connue sous le nom de : édition Bilhard) ; Hymni sacri (Paris, 1698). Parmi les Santoliana, un seul doit être remarqué, celui de l’abbâ Dinouart, Santoliana (Paris, 1764, in-12). Quant au recueil intitulé : Vie et bons mots de Santeul, recueil publié à Cologne, il fourmille d’erreurs et d’anecdotes apocryphes,

SANTI ou SANZIO (Giovanni), poiite et peintre italien, père de Raphaël, né à Colbordolo, duché d’Urbin, mort eu 1494. Il fut, suivant l’opinion générale, élève de Mantegna. Parmi ses nombreux tableaux, on cite à Paris une Madone, à Milan une Annonciation, une Vierge au musée de Beiliu et trois Portraits. Ses meilleures fresques sont les fresques de l’église des Dominicains, à Cagli. Nous ne comprenons point que Vasari ou les autres historiens artistiques italiens ne donnent aucun renseignement biographique intéressant sur l’homme qui a eu la gloire de donner le jour U un génie tel que Raphaël.

SANTI (Georges), chimiste et botaniste italien, né à Pienza eu 1746, mort en 1S22. Reçu docteur à vingt ans, il fut vainqueur au concours pour le prix Biringueri à Florence, en 1773, ce qui lui procura le moyen de se rendre à l’université de Montpellier. U quitta cette ville au bout d’une année pour se rendre à Paris, où il se lia avec le marquis de Mirabeau. Nommé par le margrave de Bade chargé d’affaires auprès du cabinet de Versailles, Santi put, en conservant cette fonction qui était une quasi-sinécure, continuer ses études favorites d’histoire naturelle, U y fit de tels progrès, qu’en 1783 il obtint la chaire de botanique à Pise. Après la réunion de la Toscane à ta France, Santi fut nommé inspecteur général des études pour tout le duché et chef du jury médical établi à Florence. Le grand-duc de Toscane, rentré en possession de son ancien État après 1815, nomma Santi provéditeur de l’université de Pise. Le principal ouvrage de Santi est son Voyage au Monlamiata et dans te Siennois (Pise, 1795-1806, 3 vol. in-8<>).

SANTIAGO, île de l’océan Atlantique, possession portugaise, la plus grande de l’archipel du Cap-Vert, entre l’île de Fogo à l’O. et l’Ile de Mai à l’E. Elle mesure 55 kilom. du N. au S. et 22 de l’E. À l’O. ; 20,000 hab. Ch.-l., Villa-de-Praya. V. Cap-Vert.

SANTIAGO, ville de l’Amérique du Sud, capitule de la république du Chili, entre deux chaînes de la Cordillère, au bord de la petite rivière torrentueuse de Mapacho, à 2,500 kilom. S.-E. de Lima, à 1,800 Kilom. O. de Buenos-Ayres, par 33° 26’ de latit. S. et 72« 55’ de longit. O. ; 115,000 hab. ■ Santiago, dit M. Courcelle-Seneuil, est dans toute l’acception du mot la capitale du Chili. Non-seulement elle est le siège du gouvernement, la résidence de l’archevêque métropolitain, elle possède des établissements uniques dans la pays, tels que l’institut national, l’université, le musée, la bibliothèque nationale, l’école des arts et métiers, l’école normale d’agriculture, mais c’est cette ville qui donne le ton et en quelque sorte la vie au reste de la