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bol, soulier de bois ; le latin salea réunit de même les deux acceptions. Quant à sabot, toupie, on n’en Connaît pas l’origine). Chaussure de bois faite d’une seule pièce : Sabot de bois de hêtre, de noyer. Porter des sabots. J’ente sortes de ôoù sont propres à fabriquer dos sauots ; ce/tendant les plus légers sont les plus agréables, parce qu’ils fatiguent moins le pied, (Lcnounanl.)

Sachez que plus d’un héros. Dans le soulier qui le blesse, A regretté ses sabots.

BÉRANOEr..

— Baignoire faite en forme de sabot.

— Corne épaisse qui garnit le pied de quelques quadrupèdes : Le sabot d’un cheval, d’un mulet. Les sabots d’un bœuf, d’un mouton, d’un rhinocéros. Le système dentaire des animaux à sabot non ruminants est, en général, plus parfait que celui des animaux à pieds fourchus, ou ruminants. (Cuv.) On a remarqué que le sabot des chevaux qui vivent dans les pays chauds est beaucoup plus dur que celui des mêmes animaux qui vivent dans les contrées froides et tempérées. (Gnérin.)

— Garniture en métal que l’on place au bas (tes pieds de certains meubles : Bureau, table

à SABOTS.

— Loc. fam. Aoot’r du foin dans ses sabots, Se dit d’un riche paysan. Il Avoir cassé son sabot, Avoir porté atteinte a son honneur, en parlant d’une fille, il Je vous entends ou je vous vois venir avec vos gros sabots, atiec vos sabots, Se dit à une personne dont on devine les intentions.

— Jeux. Jouet d’enfant, de figure cylindrique, terminé en pointe par le bas, que l’on fait tourner en le frappant avec un fouet ou une lanière : Sabot de buis. Fouetter un sabot, n Le sabot dort, Se dit lorsqu’il tourne si vite qu’il parait immobile.

— Fam. Dormir comme un sabot, Dormir profondément : Qui est-ce qui ne se sentirait pas de pitié pour ce pauvre jeune homme qui dort comme un sabot sans savoir son sort ? (Balz.)

— Mus. Nom donné à de petits crochets de laiton avec lesquels on accroche les cordes d’une harpe, lorsqu’on veut en élever le son d’un demi-ton. I) Par plaisant. Mauvais violon : Comment peut-on jouer avec un pareil sabot ? il Se dit aussi d’un mauvais billard,

— Art milit. Sabot de lance, Fer dont on garnit l’extrémité inférieure d’un bois de lance.

— Artill. Garniture de bois à laquelle on fixe un projectile creux sphérique, k l’aide de bandelettes de fer-blanc ou de rubans de fil.

— Mar. Sorte de poulie particulière pour les écoutes de hunier.

— Mécan. Pièce que l’on serre contre une roue d’un véhicule ou d’une machine, pour en arrêter ou en modérer le mouvement.

— Constr. Garniture de métal ou de bois qui s’adapte à l’extrémité d’une pièce de charpente, d’un poteau. Il Saillie qui fait partie de la courbure de l’échilfre, dans une marche palière.

— Techn. Outil de bois dont se sert le enrdier. Il Pision d’une pompe ordinaire, u Partie du rouet du fileur d’or. Il Petite niche qu’on accroche dans les volières. Il Morceau de bois qui einbotte les calibres du maçon. Il Outil à fût du menuisier. Il Moule du chandelier, il Bout de plinthe ou de bandeau cintré, quu l’on rapporte au bas du pied eornier d’un meuble..

— Typogr. Boîte dans laquelle les compositeurs jettent les lettres usées et destinées k être retondues.

— Moll. Nom vulgaire des coquilles du genre turbo. Il Nom vulgaire de divers champignons du genre bolet, entre autres du bolet ongulé.

— Bot. Sabot de la Vierge ou de Vénus, Noms vulfiaites des eypripèdes, genre d’orchidées.

— Arboric. Vase en fonts de fer qu’on dispose au pied des arbres encaissés, pour empêcher les fourmis d’envahir le tronc.

— Encycl. Hisc. Nous ne voyons pas que les anciens aient porté des chaussures en bois, creusées de manière à contenir le pied, telles que sont les subots des modernes, lis eurent pourtant des chaussures auxquelles les èrudits ont donné le nom de sabots. Elles étaient en bois, s’appliquaient sous la plante entière du pied, enveloppaient le talon, mais laissaient le reste du pied à découvert. Des bandelettes ou des courroies les assujettissaient sur le cou-de-pied. Elles ressemblaient donc moins k nos sabots qu’à certaines sandales portées aujourd’hui par des ordres religieux. Ces chaussures ne furent en usuge que chez les gens de la campagne, soit chez les Grecs, s it chez les Romains.

On voit assez souvent les traducteurs français des auteurs latins traduire par le mot sabots l’expression suies ligues, qui désigne des chaussures en bois à l’usage des criminels, dans les prisons romaines. Nous ignorons la forma de ces chaussures et nous ne savons quel eu était le but. Suivant les uns, il faut y voir un instrument de torture ; suivant les autres, un moyen d’empêcher l’évasion des criminels ; suivant d’autres enfin, une simple marque de leur condition. Il y a encore une expression latine que l’on trouve

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quelquefois traduite par le mot sabots ; cest 1 expression soles ferres. Les soles ferres étaient des chaussures pour les chevaux et les mules ; elles prenaient tout le sabot, au lieu de ne garnir que le dessous du pied, comme nos ters. Elles étaient généralement en fer, quelquefois en argent et même en or.

— Techn. Les sabots, que l’on faisait autrefois à la main, se fabriquent aujourd’hui en grande partie a la mécanique. Malgré les grandes difficultés k vaincre pour remplacer le travail manuel par un procédé mécanique plus prompt, plus exact et plus économique, on est arrivé a des résultats extrêmement remarquables. Le système généralement adopté consiste en une mèche d une forme particulière, coupant à la fois par le bout et sur les côtés et animée d’un mouvement de rotation rapide. Un instrument ressemblant à un pantographe permet, par toutes les positions qu’il peut prendre, de faire arriver la mèche dans toutes les directions, aussi bienàl’intérieur qu’à l’extérieur des sabots, de manière qu’une seule machine suffit pour les dégrossir et les finir. La première machine qui a réalisé ce travail a été imaginée en 1811, par M. Durod, ancien élève de l’École de Châlons.

— Mécan. Dans les freins destinés à amortir la vitesse acquise d’une machine ou d’un véhicule, la partie qui doit presser sur les roues ou sur laquelle celles-ci doivent frotter prend le nom de sabot. lisse font en bois, en fer ou en fonte ; on préfère généralement la première matière. Dans les véhicules qui roulent sur les routes ou sur les chemins de fer, les sabots ont pour but de déterminer, au moyen d’un mécanisme spécial, un frottement tel que les roues soient arrêtées dans leur mouvement de rotation, pour glisser sur le sol ou sur les rails ; il se développe alors un travail résistant très-considérable, qui détruit la quantité de mouvement dont le véhicule est animé et finit par amener l’arrêt. Lorsque le frottement des sabots n’est pas supérieur à l’adhérence, la roue continue k tourner en frottant sur le Sabot ; il y a toujours un travail résistant qui absorbe une partie de la force vive et produit une diminution de vitesse correspondante. Ce dernier cas est celui que l’on recherche généralement dans les machines qui servent à élever ou k descendre les fardeaux, pour diminuer la vitesse a la descente sous l’action du poids des chaînes et des matériaux qu’elles supportent. On en voit tous les jours l’application dans les chantiers de construction. Ces sabots sont d’une seule pièce, ou composés de plusieurs morceaux, enveloppant une plus ou inoins grande surface de la circonférence de la roue ou poulie sur laquelle ils doivent agir.

— Constr. Les sabots employés dans la construction ont des formes variables avec celles de la pièce qu’ils supportent ; mais généralement leur semelle présente une surface plane assez large, répartissent convenablement la charge à laquelle ils sont soumis pour ne pas écraser la matière sur laquelle ils reposent. Les sabots qui supportent un poteau vertical doivent résister au poids de ce poteau augmenté de la charge qui lui incombe ; ceux que l’on place généralement pour recevuir les pieds des arbalétriers des charpentes en fer ou en fonte sont soumis à un effort de compression résultant du poids de la couverture que ces pièces supportent et à un effort de glissement égal k la valeur de la poussée qu’occasionne leur inclinaison. Les sabots qui reçoivent les retombées des arcs sont appelés k résister à des efforts parfois très-considérables, à cause de la poussée énorme résultant du faible rapport qui existe entre la corde et la flèche de ces arcs ; aussi leur donne-t-on des dimensions assez grandes.

— Mus. Les sabots de la harpe forment toute une série, dont le nombre est égal à celui des cordes de l’instrument ; établis sur la console, ces sabots sont vissés dans de petites verges de fer attenantes au mécanisme intérieur de la harpe. Le pied de l’exécutant, appuyé sut- la pédale, attire !e sabot en faisant rentrer la verge dans la console, et la corde se trouve accrochée par celui-ci et pressée sur le sillet. Une pédale met en jeu tous les sabots qui appartiennent aux mêmes octaves ; ainsi, la pédale de l’ut élève d’un demi-ton tous les ut de la harpe, celle du sot élève de même tous les sol, et ainsi de suite.

— Art véter. On donne le nom de sabot ù la masse cornée qui termine le pied des solipèdes, des ruminants et des cochons, et qui, chez ces animaux, représente l’ongle des onguiculés. En réalité, il n’y a que l’o’ngle unique des solipèdes qui porte ce nom, et l’on appelle onglon chacun des deux ongles du pied des ruminants, chacun des quatre ongles de celui du porc.

Considéré dans son ensemble, le sabot des monodactyles représente une sotte de boite engainante, qui enveloppe l’extrémité inférieure du doigt, en s’appliquant exactement sur le contour des parties qu’elle enveloppe, avec lesquelles elle s’unit de la manière la plus intime, par une pénétration réciproque des prolongements et des cavités dessinées sur les surfaces en contact. Les deux sabots de devant se ressemblent parfaitement, ainsi que ceux de derrière, mais les postérieurs tlUTérent des antérieurs. Cette ■.lilïtrence lient

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à la manière inégale dont le poids du corps est distribué ; comme il porte plus sur les pieds de devant que sur ceux de derrière, les premiers sont munis de sabots plus larges, de talons un peu plus bas et plus écartés l’un de l’autre.

Bourgelat comparait la forme générale du sabot à celle d’un ovale tronqué, ouvert par derrière et arrondi par devant. Bracy-Clark le considère comme une moitié de cylindre, coupé très-obliquement en travers dans sa partie moyenne et posé sur la surface de section. Cependant le cylindre n’est pas parfait et tient un peu du cône.

Lorsque le sabot a été soumis à l’action longtemps prolongée de la macération, les parties qui le constituent par leur réunion se dessoudent, pour ainsi dire, et s’isolent les unes des autres. Elles sont au nombre de trois : la muraille ou la paroi ; la sole ; la’fourchette avec le périople, qui n’en est qu’une continuité circulaire.

1» La paroi ou la muraille est la partie du sabot apparente à l’extérieur quand le pied repose sur le sol. Plus élevée en avant qu’en arrière, elle diminue d’épaisseur à mesure qu’elle se porte en arrière. Elle représente un cercle dont la partie postérieure refoulée en dedans se plierait en deux branches droites, ou plutôt en une sorte de pyramide, dont les deux jambages portent le nom de barres. Le sommet de cette pyramide regarde le centre du cercle. Les deux angles d’inflexion de la muraille sont nommés talons. Sur sa face externe, qui est lisse, on distingue la pince, partie antérieure et médiane ; les mamelles, ou régions situées de chaque côté de la pince, l’une en dedans, l’autre en dehors ; enfin les quartiers, situés au delà des mamelles, et les talons, formés par les angles d’inflexion des extrémités de la muraille.

Envisagée au point de vue de la direction qu’elle affecte par rapport au sol, cette enveloppe se montre fortement inclinée vers la pince, obliquité qui se prononce de moins en moins des mamelles à la partie postérieure des quartiers, où la paroi est presque perpendiculaire à la surface du sol.

La face interne de la paroi est garnie d’un grand nombre de feuillets perpendiculaires auxquels Bracy-Clark a donné la nom de tissu kéraphylleux, et qui correspondent aux cannelures du tissu podophylleux. Le bord inférieur de la muraille est dur et épais. Le bord supérieur porte, dans toute l’étendue de son contour, une large dépression circulaire, nommée biseau ou cavité outigérale, qui sert à loger et k recevoir le renflement cutané, appelé par Bracy-Clark cutidure et, par les Français, bourrelet.

20 La sole est une épaisse plaque cornée comprise entre le bord interne de la paroi et ses prolongements réfléchis, occupant ainsi la face inférieure du sabot. Cette plaque, inclinée de la circonférence vers le centre du pied, forme une espèce de voûte profondément échancrée en arrière. Plus mince dans le milieu, elle s’épaissit vers ses bords, qui se terminent en biseau. Suivant les parties de la muraille à laquelle elle correspond, on la nomme sole de pince, sole des quartiers et sole des talons.

3° La fourchette est une masse de corne, de forme pyramidale, logée entre les deux portions rentrantes de la paroi. Elle complète ainsi le plancher de la boite cornée et ferme en arrière le cylindre interrompu de la muraille. Considérée dans un sabot qui repose sur un plan par sa surface antérieure, ia fourchette ressemble, entre les deux augles d’inflexion auxquels elle sert d’appui, k une clef de voûte en bossage entre les deux voussoirs qui la supportent.

Sur chacun de ses côtés on voit une cavité longitudinale, profonde, formée par la surface de ia barre, qui s’incline obliquement en dehors et en bas ; la cavité externe est généralement plus large et plus grande que celle du côte interne.

"Vue en dedans, la fourchette, qui se moule exactement sur le corps pyramidal du coussinet plantaire, représente une excavation triangulaire, divisée postérieurement en deux gouttières latérales par une saillie allongée d’avant en arrière, à laquelle lè’s traducteurs de Bracy - Clark ont donné le nom d’arête de la fourchette. Vue en dehors, ou a sa face externe, la fourchette représente une disposition inverse de celle de la face interne ; de telle façon qu’elle reproduit en saillie la cavité intérieure de cette dernière, et, réciproquement, pur une cavité centrale, le relief de son arête. La fourchette forme ainsi, à sa face externe, une projection conoïde, pleine dans sa partie antérieure et divisée en deux hémicylindres k sa partie postérieure par un sillon longitudinal profond. La partie pleine est appelée corps ou coussin de la fourchstte, les divisions postérieures les branches et le sillon qui les sépare reçoivent les noms de lacune médiane, fente ou vide de la fourchette.

Les faces latérales de la fourchette sont intimement adhérentes pat- leur tiers supérieur k la face latérale externe des barres et antérieurement au bord interne de la sole. La fourchette a pour base les extrémités renflées de ses branches, qui constituent deux sortes de bulbes et forment en s’épanouissant deux plaques arciformes, appelées glomes, qui se prolongent pour former le périople. Enfin le sommet ou la pointe de la fourchette correspond au centre de la sole.

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4" Le périople ou bande coronaire forme sur la partie supérieure de la face externe de la paroi une espèce de cercle, eu continuité, vers les bulbes du coussinet plantaire, avec la fourchette, dont il n’est qu’une dépendance, répondant, par son bord supérieur, au bourrelet pêrioplique qui le sécrète et se perdant sur la paroi par son bord inférieur, que les frottements amincissent et détruisent incessamment.

La substance cornée qui constitue le sabot des solipèdes est inextensible, peu flexible en masse, très-flexible, au contraire, lorsqu’elle est réduite à l’état de lamelles minces. Elle se présente avec un aspect fibreux, très-nettement prononcé dans la paroi, moins apparent dans la fourchette et les parties profondes de la sole, et impossible à distinguer dans la couche superficielle de cette dernière région du sabot. La consistance de cette substance est toujours moindre dans la fourehotte que dans la paroi et la sole. Sa couleur est noire ou blanche, ou bien marbrée |iar un mélange de ces deux nuances. La face interne de la paroi est toujours blanche, et, quand le membre porte une balzane ou un principe de balzane, toute la partie de U paroi correspondante aux taches blanches de la robe est blanche elle-même, et cette couleur existe dans toute l’étendue du sabot, si la balzane est complète.

La contexture, en apparence fibreuse, de la corne tient k ce qu’elle est formée de tubes accolés les uns aux autres, ouverts par leur extrémité supérieure, pour servir de fourreaux engainants aux prolongements villeu.x des surfaces kératogénes. Ces tubes sont formés de lamelles concentriques réunies par une substance cornée amorphe, parsemée de corpuscules ponctiformes, laquelle naît sur la peau et dans les intervalles des villosités.

Si on considère le sabot sous te rapport de son mode de développement, on voit qu’il est le résultat d’une sécrétion qui a son siège dans la matrice de l’ongle, t Cette sécrétion consiste, dit M. Chauveau, dans l’épanchément, a la surface de la membrane kératogéne, d’un plasma dans lequel se développent des cellules arrondies qui s’aplatissent en lamelles dans le sens de la surface sécrétante, au fur et à mesure qu’elles s’éloignent de cette surface. La paroi s’accroît donc de son bord supérieur à son bord inférieur, et les deux autres parties du sabot de leur face interne à leur face externe. Cet accroissement est permanent, et il finirait par donner au sabot une longueur démesurée sans l’usure produite par les frottements, ou sans l’intervention des instruments du maréchal. »

Quant aux propriétés physiques et chimiques de la corne du sabot, on sait que cette corne est une matière solide, consistante, tenace, poreuse dans le sens de la direction de ses fibres, d’une densité de 1,190. Elle esl très-hygroinétrique et se ramollit assez dana l’eau pour être facilement attaquée par les instruments tranchants. À l’air chaud, elle se dessèche, durcit, perd de son poids et éprouve un mouvement de retrait qui se manifeste dans la totalité de la boite cornée. La corne est un mauvais conducteur du calorique. D’après les expériences de MM. Reynal et Delafond, il ne faut pas moins de quatre k cinq minutes d’application du fer incandescent k la face externe de la sole ou de lu muraille, supposées k l’état normal, pour que le thermomètre appliqué k leur face interne accuse la transmission de la chaleur à travers toute leur épaisseur. Cependant cette propagation de la chaleur s’opère plus rapidement dans la sole que dans la paroi.

La corne est très-combustible. Elle donne par la distillation sèche du carbone et du sulfhydraie d’ammoniaque. La potasse caustique la ramollit ; l’acide sulfurique du commerce la dissout aussi, mais très-lentement ; l’acide azotique la dissout en la colorant en jaune ; enfin, l’acide chlorhydrique a une action sur la corne analogue k celle de la potasse caustique.

La corne est une matière sulfuro-azotée. Elle est composée d’eau, d’une petite quantité de matière grasse, do matières solubles dans l’eau, de sels insolubles en petite quantité et d’une très-grande proportion de matière animale.

Si maintenant on considère la boîte cornée au point ne vue de la locomotion, on voit u’elle remplit un triple office il l’extrémité u membre. Elle lui sert de point d’appui sur le sol ; elle protège les parties vivantes contre te contact des corps qui pourraient les blesser et contribue, de concert avec l’appareil fibro-cartilagineux du pied, au développement de cette propriété d’élasticité si remarquable dans la construction du membre. Cette dernière propriété amortit et éteint }as commotions causées par les percussions du pied sur le sol et resuite des propriétés mêmes de la substance qui constitue la boite cornée, de la grande étendue relative de la surface qu’elle présente k l’appui et de l’arrangement mécanique des différentes parties qui la composent. Ainsi, d’après Al. Bouley, le sabot n est pas complètement immuable dans sa forme ; il peut, dans une certaine limite, très-restreinte, se prêter à l’effort des pressions intérieures et revenir, quand elles cessent, k sa forme primitive, ce qui constitue son élasticité. Cette élasticité est surtout manifeste dans la partie postérieure du sabot, 1k ou l’enveloppe resisutute de La paroi est

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