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sàbh

i-è-no — rad. sabelie). Annél. Qui ressemble ou qui se rapporte à la sabelie.

— s. f. pi. Tribu d’annélides chétopodes, de la famille des sabulaires, ayant pour type

!e genre sabello.

SAliELI.IENS, en latin Sabelli, dénomination générique par laquelle les premiers Romains désignaient les montagnards de l’Apennin. Les Sabelliens, dont les Satins paraissent être la souche, étaient divisés en quatorze tribus et furent, selon toute vraisemblance, la population indigène de l’Italie centrale et méridionale. Cantonnés d’abord sur les hauteurs de l’Apennin central et méridional, ils descendirent ensuite dans les plaines et formèrent avec les Etrusques le peuple le plus puissant de la Péninsule, Ils furent, avec les Osques, les ennemis les plus acharnés de Rome naissante, qui ne parvint à les soumettre qu’après une lutte longue et meurtrière.

SABELLINE s. f, (sa-bèl-li-ne — dimin. de sabelie). Annél. Genre d’annélides chétopodes, de la famille des sabulaires, comprenant deux espèces, qui vivent dans la Méditerranée.

SABELLIQUE adj. (sa-bèl-li-ke — lat. sabellicus ; de Sabellusoxi Sa6inus, Sabin). llist. Qui appartient, qui a rapport aux. Sabelliens ou aux Sabins.

— Linguist. Langue sabellique, Langue primitive parlée par les peuples voisins de Rome, particulièrement par les Sabins.

— Encycl. Linguist. La langue sabellique est la langue primitive des peuples voisins de Rome, des Sabins, des Marrucins et des Marses. Ces peuples, soumis plus tôt que les Samnites, gardèrent moins longtemps qu’eux leur idiome ; aussi nous reste-t-il fort peu de manuscrits de cette langue, Quelques inscriptions peuvent nous en donner une idée, assez imparfaite du reste. Elle s’écrivait en lignes allant de droite à gauche, puis de gauche à droite alternativement ; c’est ce que l’on désigne par le mot grec boustrophedôn. L’une de ces inscriptions, citée par Mommsen, est contemporaine de la première guerre punique ; les autres, postérieures à la soumission des Sabins, semblent nous montrer un mélange de la langue latine et de la langue sabellique. La plupart de ces inscriptions sont pour nous à peu près inexplicables.

SABELLIUS, hérésiarque, né à Ptolémaïs, en Libye. Il vivait dans la première moitié du me siècle. On ne sait absolument rien de sa vie. Il fut l’un des fondateurs de l’hérésie sabellienne, qui altéra le dogme de la Trinité en ne considérant le Fils et le Saint-Esprit que comme des manifestations diverses du Père et non comme des personnes particulières. Saint Denys d’Alexandrie attaqua avec une grande vivacité cette doctrine en 257. Condamné parle synode d’Alexandrie en 261, le sabellianisine comptait encore un assez grand nombre de partisans au ive siècle. V.

SABELLIANISMB.

SABEO (Fausto), poste latin du xvic siècle, né à Brescia en U78, mort en 1558. Déjà célèbre dans sa ville natale par ses poésies et par son érudition, il fut appelé à Rome par Léon X, qui le nomma custode de la bibliothèque du Vatican et l’envoya en Angleterre et en Irlande à la recherche de manuscrits précieux. Quelques-unes de ses poésies relatent ses diverses missions, et même l’auteur s’y plaint fréquemment d’avoir été mal récompensé de ses fatigues. Les papes AdrienVI, Clément VII, Paul III, Jules III, Marcel II et Paul IV le conservèrent comme bibliothécaire, et il n’est pas un seul d’entre eux contre qui Sabeo n’ait épanché sa bile. Ses poésies latines, en cinq livres : Fausti Sabxi Drixiani cuslodis bibliotheem Vaticanx libri V (Rome, 1556, in-8°), sont dédiées au roi de France Henri II. Le premier livre est intitulé De diis, le second De heroibus, le troisième De amici-i, le quatrième De amoribus, le cinquième De miscellaneis. Henri II le récompensa de sa dédicace en lui envoyant « une chaîne d’or, 200 écus au soleil et un manteau de velours violet. » (Leonardo Cozzando.) Gruter a réimprimé les meilleures pièces dans la seconde partie de ses I)elicix CC Jlalorum poetarum. On doit, en outre, à Fausto Sabeo la première édition de la Cosmographie d’Ethicus (Venise, 1513, in-fol.) et celle des œuvres d’Ainobe : Arnobii disputationum aduersus génies libri VIII (Rome, 1542, in-fol.), édition estimée ajuste titre.

SADERMATTI, rivière de l’Indoustan anglais, dans l’ancienne province de Goudjelate, présidence de Bombay. Elle prend sa source à 20 kilom. N. rie Poloh et se jette dans le golfe et à 20 kilom. O. de Cambayc, après un cours de 400 kilom.

SABHIKA s. m. (sa-bi-ka). Maître d’une maison de jeu indoue.

— Encycl. Le texte des lois indique les règles qui dirigent les maisons de jeu. Le sabhika a 5 pour 100 sur tout ce qui se gagne, quand la somme excède 100 pièces. Si la somme est moindre, il a 10 pour 100. Eu retour de la protection royale, il paye au trésor une partie de ses profits. Il esc chargé d’exiger du perdant tout ce qu’il doit et de le transmettre au gagnant. Il doit le faire avec politesse et lui donner des termes honnêtes pour qu’il puisse s’acquitter, Le roi intervient pour faire payer les sommes dues aux mai SABI

sons de jeu qui ont une licence, mais ne fait rien pour les autres. Dans toute dispute, les spectateurs sont appelés en témoignage. Si un joueur triche ou emploie de faux dés, il est marqué et banni. Le roi assigne aux maisons de jeu des officiers particuliers et fait arrêter les fripons. Les mêmes règles s’appliquent aux maisons où les coqs et d’autres animaux combattent et où se font des paris. C’est là ce que portent les lots d’Yâdjgnavalkya. Les lois de Manou défendent aux rois de permettre les jeux dans leurs domaines et prononcent la peine de mort contre les joueurs et ceux qui entraînent les autres à jouer.

SABICÉE s. f. (sa-bi-sé). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacées, tribu des cinchonées, comprenant une dizaine d’espèces, qui croissent dans l’Amérique centrale et aux Antilles. Il On dit aussi sabice.

— Encycl. Les sabicées sont des arbrisseaux à tiiie volubile, grimpante, portant des feuilles opposées, couvertes d’un duvet blanchâtre ; les fleurs, blanches et velues, sont portées sur des pédoncules axillaires très-courts et munis de bractées ; elles présentent un calice oblong et une corolle tubuleuse, à cinq divisions ; cinq étamines incluses, à tilets très-courts ; un stigmate à cinq lobes. Le fruit est une baie pisiforme, rouge ou blanche, succulente, à cinq loges polyspermes, couronnée par le calice. Ce genre comprend une dizaine d’espèces, qui croissent dans les contrées chaudes de 1 Amérique, notamment à la Guyane et aux Antilles. On les trouve tantôt dans les forêts montueuses, tantôt dans les haies plantées au voisinage des savanes. Elles possèdent à un faible degré les propriétés générales de la famille. On les cultive quelquefois dans nos serres chaudes.

SABIE a. f. (sa-bî). Bot. Genre d’arbrissçaux, rapporté avec doute à la famille des térébinthacées, et dont l’espèce type croit dans l’Inde.

SAB1EN s. m. (sa-bi-ain). Hist. relig. V.

SABÉEN.

SABIN.IKEs.et arlj. (sa-bain, i-ne).Géogr. Se dit d’un peuple latin voisin de Rome : Les Sabins. Une Sabine. L’enlèvement des Sabines. Le pays sabin.

— s. m. Linguist. Dialecte latin qui a précédé le latin.

— s. f. Bot. Espèce de genévrier, du midi de l’Europe : La Sabine a une odeur forte, très-pénétrante. (V. de Bomare.)

— Encycl. Hist, Les Sabins, en latin Sabini, peuple de l’Italie ancienne, sont regardés comme autochthones et comme la souche de toutes les tribus sabelliennes. Les Sabins, de mœurs austères et rudes, comme tous les montagnards, habitèrent d’abord les sommets de l’Apennin central, puis s’étendirent dans los vallées latérales et dans la plaine. Le Tibre les séparait, à l’O., des Etrusques ; ils avaient pour voisins les Marses, les Vestins, peuples de même origine qu’eux, et les Latins, avec lesquels ils se confondirent bientôt. On sait, en effet, qu’à la suite de l’enlèvement des Sabines, à la naissance de Rome, les Sabins habitèrent la ville conjointement avec les Romains, mais en gardant leur roi particulier, Tatius, et leur sénat ; il est vrai qu’après la mort de leur chef ils se soumirent à Romulus ; mais les rois suivants, Numa et Ancus, furent Sabins d’origine. De plus, le nom de quirites (hommes de lance), donné dans la suite à tout le peuple romain, est d’origine Sabine. Ce peuple adorait, en effet, Sancus, le fils de Mars, sous la forme d’une lance (quir) plantée en terre ; de là. le nom de Quirites donné aux Sabins et celui de Quirinal donné à la colline qu’ils occupaient à Kome. Ainsi, dans la fusion qui s’opéra à l’origine de Rome entre les Latins et les Sabins, il est permis de penser que ces derniers absorbèrent les Romains plutôt qu’ils ne furent absorbés. Quant à ceux d’entre eux qui ne s’étaient pas associés d’abord à la fortune de Rome, ils furent soumis plus tard en une seule campagne, en 290 av. J.-C, parle consul Curius Dentatus.

— Eot. La. sabine est un arbrisseau dont la tige, haute de 2 k 3 mètres, dressée, couverte d une écorce rougeàtre et rugueuse, se divise en rameaux nombreux, étalés, portant de petites feuilles opposées, sessiles, imbriquées, lancéolées, aiguës, glabres, luisantes, d’un vert foncé en dessus, glauque ou blanchâtre en dessous. Les fleurs, petites, verdâtres, dioïques, sont groupées en chatons ovoïdes, solitaires, portés sur de courts pédoncules recourbes. Le fruit est un petit cône ovoïde, pisiforme, charnu, bleu noirâtre, renfermant deux ou trois graines petites et anguleuses. Ce végétal présente deux variétés principales, que plusieurs auteurs ont élevées au rang d’espèces distinctes : la Sabine à feuilles de tamarix, sabme femelle ou petite Sabine, que nous venons de décrire, et la Sabine à feuilles de cyprès, Sabine mâle ou grande sabiue, qui s’en distingue par sa taille plus grande, ses rameaux moins étalés, ses feuilles plus grandes et ses cônes plus volumineux.

La sabine est répandue dans presque toute l’Europe méridionale ; elle croît surtout dans les lieux montuuux. La petite sabine se trouve dans le midi de la France ; mais elle peut être cultivée en plein air bous le climat de

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Paris. Toutefois, elle est peu répandue dans les plantations d’agrément et on ne la cultive guère que dans les iardins botaniques. On la propage de graines, semées en place aussitôt après leur maturité, ou de boutures faites à l’ombre, en automne. La grande sabine, qui habite surtout l’Italie, est un peu moins rustique et plus rarement cultivée encore que la précédente. Une variété plus recherchée aujourd’hui est celle dont les feuilles sont panachées de jaune ou de blanc ; on la propage surtout de boutures faites au printemps, placées dans un lieu légèrement ombragé et repiquées, au bout de deux ans, en pépinière ; mais cette variété est encore plus délicate. Les sabines se placent de préférence au premier rang des massifs des jardins paysagers ou contre les murs et les rochevs exposés au midi ; elles supportent assez bien la taille, ou mieux la toute.

Toutes les parties de cette plante, mais surtout les feuilles, ont une saveur acre, amère, résineuse, une odeur forte, aromatique, désagréable et même fétide. L’analyse chimique y a constaté un principe résineux, de l’acide gallique, de la chlorophylle, une matière extractive, une huile essentielle hydrocarbonée, moins dense que l’eau et soluble dans l’alcool ; dissoute dans l’acide sulfurique et distillée ensuite avec un lait de chaux, elle donne une huile volatile qui ressemble, par son odeur et ses propriétés, à l’essence de thym. On emploie en médecine les rameaux feuilles de la sabine, qu’on peut récolter en toute saison parce qu’elle est toujours verte. La(dessiccation en est facile, ne demande qu’un peu d’attention et ne lui fait pas perdre sensiblement de ses propriétés.

La sabine a une action très-énergique ; aussi ne doit-on l’employer qu’avec beaucoup de circonspection, La poudre de ses feuilles, appliquée sur la peau, détermine l’inflammation et la rubéfaction ; sur la chair dénudée, elle produit une impression irritante et presque caustique. Les feuilles, prises à l’intérieur et à haute dose, causent ie hoquet, la chaleur a l’épigastre, l’inflammation de l’estomac, des vomissements, des coliques et des déjections sanguinolentes. A dose modérée, Ij. Sabine et son huile essentielle agissent surtout sur l’utérus ; c’est un emmenagogue bien connu ; on sait aussi qu’eilo peut provoquer l’avortement. Mais rouvent elle détermine des congestions de l’utérus, de violentes métrorrhagies et même un véritable empoisonnement. L’emploi imprudent, souvent criminel, de cette plante s’est mainte fois terminé par de graves accidents. Aussi ce médicament dangereux est-il à peu près exclu de la pratique ordinaire.

On administre &sabine en infusion aqueuse, ou bien en poudre dans du miel, du vin ou un électuaire. L’huile volatile, très-active, ne peut être donnée que par gouttes et avec beaucoup de précautions. Plus rarement on emploie l’extrait, la teinture alcoolique ou l’eau distillée de sabine, qui sont moins actifs, moins sûrs, mais aussi moins dangereux. Enfin, on donne quelquefois le suc de la plante étendu dans du lait, qu’on ferait peut-être bien d’employer aussi pour les autres préparations, bien qu’on pût le remplacer par une boisson mucilagineuse, une substance amylacée ou tout autre excipient analogue.

Sous ces diverses formes, la sabine a été vantée contre les affections vermineuses, les rhumatismes, la goutte chronique, les fièvres intermittentes, la blennorrhagie, les accidents syphilitiques secondaires, la métrorrhagie, la suppression des règles, la leucorrhée, le prolapsus utérin, etc. À l’extérieur, on s’en sert en cataplasmes, en poudre, en bains ou en fomentations contre la gale, l’ankylose, les ulcères scorbutiques, les affections vermineuses, les chancres indurés, les bourgeons charnus et autres végétations syphilitiques, etc. On l’emploie dans ces divers cas soit seule, soit associée à l’huile, au sel marin, au sulfate de cuivre, à la rue ou à d’autres substances. La médecine homœopathtque en prépare une teinture très-énergique et fréquemment usitée.

En médecine vétérinaire, on donne la sabine, à l’intérieur, aux chevaux malades, surtout pour exciter leur appétit. À l’extérieur, on fait des cataplasmes avec ses feuibes pilées et mélangées d’huile d’olive et de sel, pour résoudre les tumeurs des chevaux et des brebis. Au reste, la plante est dangereuse pour les bestiaux.

Les anciens ont eu à l’égard de la sabine les idées les plus superstitieuses, et, de nos jours encore, on l’emploie dans certains pays contre les sortilèges.

— Allus. hist. Enlèvement des Sabine*,

Evénement célèbre du règne de Romulus.

Rome fondée, l’État naissant ne s’élevait qu’à trois mille hommes de pted et trois cents cavaliers. Pour augmenter cette population, Romulus ouvrit un asile à tous les aventuriers qui voudraient se ranger sous sa loi. Mais les femmes manquaient au nouveau peuple. Les Romains en demandèrent à leurs voisins, qui refusèrent cette alliance avec mépris. On joignit même le sarcasme au refus, en leur conseillant d’ouvrir aussi un asile aux femmes de mauvaise vie.

Résolu d’obtenir par la ruse ce qu’il ne pouvait attendre de la bonne volonté de ses voisins, Romulus sut dissimuler son ressen SABI

timent. Il annonça une fête et des jeux publics ; les peuples voisins s’y rendirent en foule, et, pendant qu’ils étaient occupés du spectacle, les sujets de Romulus se précipitèrent en armes au milieu de l’assemblée et enlevèrent toutes les jeunes filles. Cette audacieuse perttdie criait vengeance. Plusieurs petits peuples furent d’abord vaincus. Les Sabins vinrent à leur tour, conduits par leur roi Tatius, et s’emparèrent par trahison de la citadelle de Rome. La bataille s’engagea bientôt ; Romulus, voyant plier se-, soldats, implora Jupiter Stator. Aussitôt on vit accourir les Sabines éperdues, tenunt entre les bras leurs jeunes enfants ; elles se jetèrent entre leurs pères et leurs époux. Le combat s’arrêta aussitôt, la paix fut conclue et l’autorité suprême partagée entre Tatius et Romulus.

Cette double circonstance do l’enlèvement des Sabines et de ces mêmes Sabines qui se jet lent entre les combattants a donné lieu à de fréquentes allusions.

« Dans l’espèce des perdrix, les mâles étant plus nombreux que les femelles, il arrive que beaucoup d’entre eux sont condamnés chaque année au célibat forcé et n’acceptent pas avec philosophie la sentence du sort. De là des querelles acharnées, des tentatives d’enlèvement des Sabines, des attaques sans fin contre l’honneur et la tranquillité des bien nantis du voisinage. »

ToussKNKL.

« L’autre jour, aux Tuileries, j’ai vu des bretteurs de dix ans, aux cheveux blonds et aux joues roses, croiser le fer au pied d’un marronnier ; heureusement leurs bonnes se sont vite jetées, comme jadis les Sabines, entre les combattants. »

HlPPOLYTE RlGATJLT.

« À la vue de ces deux hommes prêts à en venir aux mains, M"« Gobillot, qui s’était levée toute violette d’émotion, poussa deux ou trois cris inarticulés ; mais, au lieu de se jeter entre les combattants, comme les Sabines, elle se mit à courir à toutes jambes sur la pelouse. ■

Charges de Bernard.

« Est-ce k dire que les femmes soient condamnées à perpétuité aux servitudes intellectuelles, ou seulement à ce rôle, noble assurément, mais un peu sacrifié, des Sabines, auquel des moralistes, bien intentionnés d’ailleurs, voudraient les vouer exclusivement ?»

Lanfrey.

Sabine* (les), tableau de David, musée du Louvre, n° 149. Au premier plan, ou voit Romulus lançant un javelot sur Tatius, qui, à demi incliné, attend le coup pour le purer. Hersilie, femme de Romulus, se précipite les cheveux épars entre les deux combattants. Plus loin, une mère présente son enfant aux traits des soldats. Sur le devant, une Sabine, à genoux, dépose aux pieds des combattants ses trois enfants. On aperçoit plus loin les remparts du Capitole occupés par les Sabins. Signé : David Fbat anno 1709. t La pensée de ce sujet, dit M. Villot, que David conçut pendant sa détention au Luxembourg, lui fut inspirée par un médaillon de Faustine l’ancienne, t Selon M. Viardot, David aurait voulu célébrer par une allégorie historique les généreux et périlleux efforts faits par sa femme pour le sauver, bien qu’elle fût séparée de lui. Quoi qu’il en soit, cette toile, publiquement exposée au Louvre pendant cinq uns, rapporta 65,027 francs à David, qui la vendit, avec son Léonidas, 100,000 francs à M. de La Haye (1819). « TUe-Live, dit M. Viardot, avait déjà fait un roman sur le berceau de Rome ; les Stibines sont un nou veau roman fait sur Tite-Live. Il n’y a que des modèles d’atelier, copiés avec exactitude, perfectionnes dans leurs formes et groupés autour d’une action commune par une sorte de belle mise en scène. Réunis, s’appelant Romains, Sabins et Sabines, ce sont évidemment des personnages faux et manques ; mais isolés, n’étant plus que des figures humaines de tout âge, de la vieillesse a l’enfance, ce sont autant d’excellentes académies, d’admirables études de nus, qui resteront toujours, pour les disciples et pour les maîtres, des modèles achevés de dessin. » Ce tableau a été gravé par Mussard.

Sablnea (L’ENLÈVEMENT DES), tableaux de

Poussin, de Rubens, du Cortone, de Luca Giordano ; groupe de Jean de Bologne. V. enlèvement.

SAB1NB, contrée de l’Italie ancienne, comprise entre le Picenum au N., l’Ouibrie et l’Etrurie à l’O., le Latium au S. et le Samnium à l’E. Elle correspond à peu près à la province actuelle de l’Orabrie, dans le nouveau royaume d’Italie, et à la partie septentrionale de l’Abruzze Ultérieure Ile. Les villes principales étaient : Amtternum, Nouienuim, Fidèues, Reale et Cures. Habitée par une des rudes tribus des Sabelliens, cette contrée, peu favorable à l’agriculture, nourrissait une grande quantité de bétail et était riche en forêts, en oliviers et en vignes. Il Les États de 1 Église, avant l’unification de l’Italie, possédaient cette contrée et en avaient formé une province qui portait l’ancien nom de Sabine.