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fille Salmon se furent mis en devoir de la conduire, la foule qui se précipita sur sa route rendit sa marche si lente qu’il fallut plus d’une heure pour arriver au grand escalier, au bas duquel on avait fait venir un carrosse de place. L’escalier et toute la cour du palais se trouvèrent en un instant garnis d’une si grande multitude que ce ne fut qu’avec beaucoup de peine que la fille Salmon put parvenir à là voiture. Alors, la cour du palais offrit un spectacle aussi étrange que nouveau : une jeune fille, d’une figure intéressante et modeste, descendait lentement les marches du temple delà Justice, environnée de fusiliers et d’hommes en robe, à travers un cortège nombreux. »

Nous avons encore d’autres témoignages de l’émotion que causa cet événement dans toute la France. Quoique d’un prix élevé, presque tous les exemplaires de la belle gravure de Patas, représentant le moment où l’innocence de Marie Salmon avait été proclamée, furent enlevés en peu de mois. L’histoire de la pauvre servante fut fidèlement exposée au théâtre dans un drame qui attira tout Paris, et les mémoires du temps nous apprennent cette particularité curieuse que l’héroïne elle-même assista à l’une des représentations. Ajoutons que, dès le lendemain

de l’arrêt du parlement, plusieurs jeunes enthousiastes l’avaient demandée en mariage^

et que, trois mois après, le 26 août 1786, elle avait épousé un nommé Savary.

Le procès de Marie Salmon soulève des réflexions assez tristes. C’est presque un miracle qu’elle ait échappé à la mort. Si l’avocat Le Cauchois eût été un homme indifférent, elle était brûlée vive, et l’on aurait déclaré la justice satisfaite. Il est impossible de ne pas frémir à la pensée des nombreuses erreurs qui ont dû être commises en France pendant plusieurs siècles, sous l’influence désastreuse du système d’instruction criminelle consacré par les ordonnances de François Ier et de Louis XIV. Les mêmes erreurs, il est vrai, se sont présentées de nos jours sous une législation différente, mais préoccupée uniquement du souci de trouver un coupable quand même. Lesurqueset la femme Doise, pour ne citer que ceux-lk, sont des exemples frappants du vice de ce système,

SALMON (Robert), mécanicien anglais, né à Stratford-sur-Avon (comté de Warwick) en 1763, mort à Woburn le 9 octobre 1821. Il montra dans son enfance de grandes dispositions pour la mécanique. Conducteur des travaux à Carlton-House, puis à Woburn-Abbey, il devint, grâce k la protection du duc de Bedford, architecte et mécanicien dans cette dernière ville. En 1794, il se lit connaître par l’habileté avec laquelle il construisit une maison sans pierres, avec de la paille hachée et mêlée de terre, et publia un traité pour recommander la taille des hautes futaies. Décoré d’un grand nombre de médailles et de récompenses, il a imaginé un grand nombre de machines, parmi lesquelles nous citerons : un hache-paille à lames droites ; un semoir qui, malgré les mouvements du cheval, n’a d’autre déviation que celle qu’on veut bien lui imprimer ; plusieurs machines à faucher le foin, à couper le blé, k le battre, à le vanner, dont quelques-unes sont décrites dans le recueil de la Société des arts et dessinées dans l’Encyclopédie de Rees/Salmon a, en outre, inventé un piège à homme pour arrêter, sans leur faire grand mal, les voleurs qui pénètrent dans les enclos ; un procédé pour transporter sur toile les peintures détachées des murs ou des boiseries endommagées ; une balance ; une machine mue par un cheval pour retirer les objets tombés dans les eaux profondes ; enfin un bandage pour les hernies, qui s’est beaucoup vendu à Paris et à Londres, et au sujet duquel Salmon a fait paraître : Analysis of the gênerai construction of trusses (1807, in-8»).

SALMON (Urbain-Pierre), médecin français, né k Beaufort, dans le Maine, vers 1707, mort le 3 janvier 1805. Reçu docteur en 1700, il entra comme grenadier dans un bataillon de volontaires ; nommé chirurgien-major en 1791, il suivit les années françaises en Italie et fut attaché k plusieurs hôpitaux. Il se suicida dans un accès de désespoir. On a de lui : Topographie médicale de Pactoue (1797, in-8J), avec un plan de la ville ; Mémoire sur un fragment de basalte volcanique, tiré de Borghetto (Rome, 1800, iii-s0) ; Lettre sur ta nature des monts Euganéens et la nature des laves compactes (Vérone, 1801, in-8°) ; enfin des Observations chimiques. Desgenettes a publié une notice sur Salmon dans la Bévue philosophique (janvier 1807).

SALMON (André), archéologue français, né à Tours, mort dans cette ville le 25 octobre 1856. Il lit ses études à l’École des chartes, fui nommé bibliothécaire honoraire de Tours et laissa k sa mort une belle bibliothèque qui fut vendue aux enchères en 1857. Il a fuit paraître dans la Bibliothèque de l’École des chartes quelques mémoires, parmi lesquels ndus citerons : Notice sur l’abbaye de SaintCourt ; Sur la clironique du siège d’Orléans (3e série, tome 111) ; Sur un essai de puison fait sur un chien par ordre de Louis XI (4> ; série, tome 1er).

SALMON (Charles-Auguste), magistrat et homme politique français, né à Riche (Meurthej en 1805. Il étudia le droit à Paris, où il

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se fit recevoir avocat, et exerça pendantquelque temps cette profession. Sous le règn 3 de Louis-Philippe, il entra comme substitut tans la magistrature et se fit remarquer par le zèle qu’il déploya pour répandre 1 instruction primaire. Il organisa dans le département de la Meuse des conférences pour les ins ituteurs et publia un remarquable écrit sur les devoirs des maîtres d’école. M. Salmon, qui était procureur du roi à Saint-Mihiel lorsque éclata la révolution de 1848, fut élu, peu après, représentant du peuple à la Coistituante dans le département de la Meuse. Il fit partie du comité de l’instruction publque, vota la constitution républicaine, mas se montra peu sympathique k l’établissement du nouveau régime. Après l’élection de Louis Bonaparte comme président de la République, il appuya sa politique à l’exemple do M J>ufaure, dont il parut vouloir adopter touws les idées, et fut réélu k l’Assemblée législative (1849). Il continua k voter avec la majorité ■et rentra dans la vie privée après le coup d’État du 2 décembre 1851. S’étant rallié à l’Empire, il devint successivement procireur impérial au tribunal de Charleville, arocat ■général à la cour de Metz, conseiller à cette cour (1855) et premier président de la cour de Douai. En 1874, M. Salmon a été nommé officier de la Légion d’honneur, conseiller k la cour de cassation et, le 11 avril de la même année, l’Académie des sciences inorales l’a appelé à succéder à M. Demetz, comme correspondant. Nous citerons, Jurmi Ses ouvrages ; Questions de morale pratique (1842, in-18) ; Conférences sur les devoi-s des instituteurs primaires (1842, in-12), plusieurs fois rééditées ; De la construction des maisons d’école, de leur conservation et de celle des mobiliers d’école (1860, in-12) ; Étude sw M. le comte de Serre (1864, in-8°), etc.

SALMON (Louis-Adolphe), graveur et aquarelliste français, né k Paris en 1806. Élève d’Ingres et d’Henriquel-Dupont, il sa distingua de très-bonne heure à l’École des beaux-arts et remporta le second grand prix en 1830, puis le premier en 1834. Il étudia très-sérieuseinent les illustres graveurs de la Renaissance durant son séjour k la villa Médicis, et, comme il cultivait en même temps l’aquarelle, il essaya de mêler ces deux procédés différents dans plusieurs compositions d’un grand effet, où le lavis est vigoureusement accentué par des tailles profondes et des grenés au crayon noir. De retour en France, il exposa, au Salon de 1847, ces aquarelles de nouveau genre, et elles furent très-remarquées, surtout des artistes, qui en comprenaient toute la valeur. Il envoya une œuvre à chacun des Salons qui suivirent et exposa successivement : une Vierge, d’après Léonard de Vinci ; Hérodiade, d’après Pordenone ; la Galatée, d’après Raphaël (Salon de 1852) ; la Fortune, d’après le Guide (Salon de 1852) ; le Joueur de violon, d’aprbs Raphaël (Salon de 1852) ; Portrait de la princesse Vittoria Colonna, d’après Michel-Ange (Salon de 1852) ; Portrait d’André Dorxa, doge de Gênes, d’après Sébastien del Pioinjo (Salon de 1852) ; enfin deux splendides grivures, colorées, vigoureuses, d’un modelé puissant, d’une rare élégance, Barlhold et ïialdus, d’après Raphaël, et le Portrait de Sebastien del Piombo, d’après le Rosso (1853)..VI. Salmon obtint une seconde médaille en 1853 et un rappel de médaille en 1855 ; il avait réuni à l’Exposition universelle de cette année les sept aquarelles mentionnées plus haut. Il eut des rappels de médaille en 1857, 1859, 1863, une nouvelle médaille de classe en 1867 et, cette même année, la croix de la Légion d’honneur. Il avait exposé, en 1S57, la Madone de Foligno, d’après Raphaël ; la Poésie, la Théologie, la Justice, d’après le même ;rt/me Dora d’Jstria, d’après Schiavone ; le Portrait de Schneider, d’après P. Delaroche ; en 1859, le Portrait de M"1" la comtoise d’Argoult et de sa fille, fac-similé d’un dessin de Ingres ; l’illustre auteur du Ptafonc’. d’Homère et de la Source a rarement été aussi bien compris et aussi fidèlement traduit ; en 1863, la Charité, d’après Andréa dtlSarto ; en 1865, un Jules César, gravé égalenent d’après le dessin original de Ingres et q d figure en tête du premier volume de Y Un loire de Jules César ; en 1867, un Christ, d’après Ary Scheffer ; c’est la gravure du tableau intitulé : Laisses venir à moi les petits enfants ; en 1869, un second Christ, d’après le mémo maître, et, en 1874, Y Apothéose d’Homère, d’après Ingres, et un Portrait de Victor Cousit, d’après M. Lehmann.

SALMON (Jean-Baptiste), écrivain français. V. Salemon.

SALMON (don Manuel-Gonzalès), diplomate espagnol. V. Salismon.

SALMON (Jean), poëte latin moderne. V.

Macrin.

SALMON (Louis et Yvan), littérateurs français. V. Noir (Louis et Victor).

SALIVIONS s. m. (sal-mo-ne — du lit. salmo, saumon). Ichthyol. Syn. de saumon.

— s. m. pi. Famille de poissons malacoptérygiens, ayant pour type le genre salinone.

— Encycl. Les salmones sont caiactérisés par un corps oblong et de forme élégante, couvert d’écaillés dures et rudes au toucher, disposées régulièrement, et surtout par leurs nageoires dorsales, dont la premier) est gar SALN

nie de rayons mous et la seconde adipeuse, c’est-à-dire formée d’une certaine quantité de matière grasse, interposée dans l’épaisseur d’un simple prolongement de la peau et dépourvue de rayons. Ils ont encore des dents, non-seulement sur les maxillaires, mais encore sur les palatins et le vomer, et quelquefois jusque sur Sa langue ; les ouïes fendues jusqu’à la gorge et les nageoires ventrales situées en arrière des pectorales. À l’intérieur, ils présentent un estomac dilaté en forme de sac, un intestin muni de nombreux appendices pyloriques, une vessie natatoire simple et des ovaires dépourvus d’oviducte, de telle sorte que les œufs mûrs, pour sortir, tombent d’abord dans la cavité abdominale.

Ces poissons ne sont pas moins remarquables par leurs mœurs et surtout par leur vie vagabonde. «À l’époque de leur frai, dit A. Guichenot, ils ne se contentent pas de quitter la profondeur des eaux pour gagner les rivages et y déposer leur ponte : ils entreprennent des voyages considérables, et,

s’engageant dans les courants qui aboutissent au bassin qu’ils préfèrent ordinairement, ils en parcourent toutes les sinuosités et les remontent ainsi jusqu’à leur source. Mais ils n’entrent pas indistinctement dans toutes sor| tes de rivières ; ils choisissent une eau claire . et limpide avec un fond sablonneux ou ro| cailleux. Lorsqu’ils l’ont trouvée telle qu’ils j la désirent, ils se mettent en route et rien ne , peut alors arrêter leur impétuosité, leur ar■ deur ; ils franchissent des cataractes de 15 à 20 pieds de hauteur poifr arriver au but de I leur voyage ; de cette manière, il leur est facile de s’élever jusqu’au sommet des plus hautes montngnes, et, arrivés près des sources, ils creusent un trou et y déposent leurs œufs, qu’ils recouvrent de terre afin que les courants ne les entraînent pas. La ponte terminée, ils reviennent sur ieurs pas et rentrent dans leur séjour ordinaire. Ces courses vagabondes durent le plus souvent six mois ; de sorte que la moitié de la vie des salmones se passe à voyager, et que l’autre moitié est employée à réparer les pertes et les fatigues qu’ils ont éprouvées pendant leur voyage.»

Parmi ces poissons, il en est qui, dans leurs migrations, hantent successivement les eaux douces et salées. Ils sont très-voraces. Leur chair, très-délicate et de très-bon goût, leur a fait donner les noms de poissons fins ou poissons nobles. Cette famille comprend les genres saumon, éperlan, lodde, ombre, lavaret, argentine, characin, curimate, anostome, serpe, piabuque, tétragono, /tèro, serrasalme, mylète, eitharine, scopèle, aulope, etc.

SALMONE, nom ancien du cap Salmon, sur la côte orientale de l’Ile de Crète.

SALMONÉ, ÉE adj. (sal-mo-né). Ichthyol. Syn. de salmonidé.

— s. f. Ichthyol. Nom vulgaire d’une espèce de truite.

SALMONÉE, roi de Thessalie, puis du Péloponèse, où il fonda une ville à laquelle il donna son nom. Il était fils d’Eole, et, voulant passer pour l’égal de Jupiter, il imitait la foudre en lançant des torches enflammées du haut d’un char qu’il faisait rouler sur un pont métallique. Le maître de l’Olympo punit sa vanité en le foudroyant. Il le relcgua alors dans le Tartaro, où le feu céleste lu brûlait sans le consumer.

SALMONIDÉ, ÉE adj. (sal-mo-ni-dé — du lat. salmo, saumon, et du gr. eidos, aspect). Ichthyol. Qui ressemble ou qui se rapporte au saumon.

— a. m. pi. Famille de poissons malacoptérygiens, ayant pour type le genre saumon.

SALMONIE s. f. (sal-mo-nî — de Salmon, n. pr.) Bot. Syn, de vochySik.

SALMORIUM, nom latin de Saumur.

SALMYOESSE, ville de la Thrace orientale, sur le Phnt-Euxin, où elle avait un beau port. C’est aujourd’hui Midiah, dans la Roumélie. On y voit encore de curieuses constructions souterraines.

SALNAVE (Sylvain), président de la république d’Haïti, né au Cap vers 1827, fusillé à Port-au-Prince en janvier 1870. A l’âge de dix-sept ans, il entra comme cavalier dans le corps des chevau-légers et devint chef d’escadron en 1859. En 1864, le général Longuefosse, son ami, fit, k Saint-Raphaël, une tentative d’insurrection pour renverser le présisident Geffrurd, fut arrêté et livré à une cour martiale. Pour le sauver, Salnave tenta, à son tour, une prise d’armes dans la ville du Cap, mais il échoua et se réfugia chez les Dominicains, pendant que Longuefosse était fusillé. Salnave, devenu l’implacable ennemi de Gelirard, qu’il accusait de tyrannie, prépara une nouvelle insurrection qui éclata au Cap le 7 mai 1805. Le mouvement prenait un caractère menaçant pour le président de la république haïtienne, lorsque Salnave s’attira I hostilité d’un navire de guerre anglais qui stationnait au Cap. Le navire bombarda la ville, et Salnave dut regagner Saint-Domingue. Condamné à mort par contumace par une cour martiale (18CC), il vécut pendant longtemps errant et traqué par des émissaires de Gelfmrd, auxquels toutefois il échappa. L’administration de Geffrurd ayant excité un grand mécontentement, Salnave résolut de se mettre k la tête d’une nouvelle insurrection ; mais, cette fois, il attaqua le pré SALO

sident par la voie de mer, se rendit aux lies Turques et appela aux armes les habitants de Port-au-Prince, qui le saluèrent, dans la nuit du 22 février 1867, au cri de : Viu« Salnave/ D’abord malheureuse, cette prise d’armes réussit enfin et Gefîrard dut quitter Haïti. La général Salnave convoqua alors une assemblée constituante, qui vota une constitution très-démocratique, restreignit les pouvoirs du président de la république et limita la durée de son mandat k quatre ans. Le président élu fut naturellement Salnave, dont les débuts firent espérer une ère de prospérité pour la république. Il s’attacha k faire renaître l’agriculture, à réaliser des économies et k amener un apaisement général. Mais il ne tarda pas à se trouver en présence d’un parti puissant, formé des partisans du pouvoir déchu et, qui agita vivement le pays, puis en appela aux armes. Pour rétablir 1 ordre et empêcher la guerre civile de se propager, Salnave manifesta l’intention de faire voter par une nouvelle constituante des modifications à la constitution, qui rendissent son pouvoir plus fort et lui permissent d’employer des moyens énergiques. Ces prétentions soulevèrent contre lui de nouveaux ennemis parmi les défenseurs de la constitution. La guerre civile se généralisa. Sous le prétexte de sauver la société, Salnave se fit proclamer dictateur k vie. 11 remporta sur les insurgés quelques avantages. Port-au-Prince s’étant soulevé, il le bombarda et incendia une partie delà ville. Mais bientôt après, il était battu par le général Sngel. Forcé de fuir, il fut arrêté sur la frontière de Saint-Domingue, ramené à Port-au-Prince et condamné à mort par un tribunal militaire, pour crimes de trahison, de violation de la constitution, de pillage, d’incendie, etc. Le soir même, il fut passé par les armes. Le général Saget lui succéda comme président de la république.

SALNOVE (Robert de), écrivain cynégétique français, né k Luçon au commencement du xvno siècle, mort vers 1670. D’abord page de Henri IV, puis de Louis XIII, il devint ensuite écuyer de Christine do France, duchesse de Savoie. Après le mariage de cette princesse, il la suivit en Piémont et gagna la f iveur de Victor-Amédée Ier, qui le nomma gentilhomme de sa chambre. Robert ne revint en France qu’après la mort du duc, à la cour duquel il avait passé dix-huit ans. Louis X111 le nomma alors conseiller, maître d’hôtel ordinaire de sa maison et lieutenant de la grande louveterie. On lui doit un traité savant et estimé, intitulé : la Vénerie royale, dioisée en IV parties, qui contiennent les chasses du cerf, du lièvre, du chevreuil, du sanglier, du loup et du renard (Paris, 1655, in-4"), et plusieurs fois réédité, en dernier lieu à Niort en 1870.

Quoique l’ouvrage de Salnove contienne deux sortes de chasses de plus que la Vénerie de Du Fouilloux, il est cependant beaucoup moins recherché que celui de ce dernier. Il est vrai qu’une grande différence existe entre ces deux personnages. On sait que Du Fouilloux fut licencieux et libertin, tandis que Salnove peut être offert aux chasseurs comme un modèle de conduite convenable et même chrétienne. Son livre est donc plus sérieux que relui d« Du Fouilloux et n’est nullement a facétieux et récréatif, » selon l’expression de René de Maricourt. N est-ce pas pour cela qu’il est inoins lu ? Toutefois, il faut dire que 1 ouvrage de Du Fouilloux est préférable, sous certains rapports, à la Vénerie royale.

SALODUUCM, nom latin de la ville de So LEURE.

SALO, ville du royaume d’Italie, province et à 26 kilom. N.-E. de Brescia, chef-lieu de district et de mandement, sur la rive occidentale du lac de Garde ; 5,140 hab. Gjmmise ; culture d’oliviers, orangers, citronniers, mûriers et vignes ; commerce de fruits, fil de lin, toiles, soie, huile, bestiaux. Belle église construite sur l’emplacement U’un tmipie antique ; hôtel de ville remarquable ; rentes d’anciennes murailles et d’un vieux château. Prise par les Français sur les Autrichiens en 1796.

SALOIR s. m. (sa-loir — rad. saler). Econ. domest. Vaisseau de bois dans lequel on met le sel : // reste peu de sel dans te saloir.

—Vaisseau dans lequel on met les viandes qu’on veut saler : Mettre des flèches de lard dans un saloir. (Acaa.j Lorsqu’il s’agit de retirer la viande du saloir, on peut se dispenser de jeter la saumure, quoique toute colorée par le sang dont elle est imprégnée. (De Morogues.)Z.e saloir est un ustensile essentiel du ménage ; il doit être fait en bois de chêne et tenu dans une extrême propreté. (Parmeutier.)

— Encycl. Le saloir doit être fait avec la meilleur bois, principalement en chêne ou avec du bois provenant de vieux tonneaux et ayant 1 pouce d’épaisseur, avec un couvercle de même force. Pour que e saloir &ot plus solide, on conseille d’en fortifier li-s angles par de longues equerres en bois. Avant de se servir du saloir, on fait bouillir un instant deux ou trois poignées de graines de genièvre ou la même quantité de thym ou de romarin dans un chaudron plein d’eau, et cette eau aromatique, versée bien chaude dans le saloir, où elle séjourne un ou deux ours, ’imbibe le bois et lui communique son