Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 1, S-Scip.djvu/132

Cette page n’a pas encore été corrigée

128

SALM

Luxembourg, ch.-l. Salm ou Viel-Salm, petite ville comprise aujourd’hui dans le Luxembourg belge, à 40 kilom. S.-E. de Liège, sur une petite rivière de son nom ; 3,000 hab. La maison de Salm, qui possédait, outre ces deux comtés, plusieurs autres domaines sur la rive gauche du Rhin, remonte au rx« siècle et forma deux, lignes dès 1040 : la ligne aînée, dont la branche directe s’éteignit au xvno siècle, et dont une branche collatérale forma les maisons de Salm-Sulm, de Salm-Kyrbourg et de Salm-Horstmar. De la ligne cadette, dont la branche directe s’éteignit en 1413, sortirent les maisons de Salm-ReifFerscheidt, Salm-Krautheim, Salm-Hainspach, Salm-Raitz et Salm-Dyck. Tous les princes de Salm ont été médiatisés en 1802 et 1810,

Les personnages les plus connus de cette maison sont les suivants :

SALM (Wolfgang, comte de), prélat allemand, né en 1508, mort à Passau le 5 décembre 1555. Chanoine de Passau en 1536, te comte de Salm fut élu évêque de ce diocèse en 1540 et fut plénipotentiaire de l’empereur dans plusieurs diètes, notamment en 1545 et 154e, à Ratisbonne, et en 1552 à Passau, où l’on conclut la convention dite de Passau. En même temps qu’évêque, Wolfgang était le prince séculier de ses diocésains, qui lui durent plusieurs mesures administratives et fiscales fort sages. Jl fonda dans son palais épiscopal une petite Académie dont nient partie les principales célébrités catholiques. On y cultivait le grec, le latin et, en outre, ce qui était une innovation pour l’époque, les littératures française, italienne et espagnole.

SALM (François-Xavier, comte d’AltsaLm), prélat allemand, né à Vienne en 1749, mort à Ylaiip, en Moravie, le 19 avril 1822. À la mort de son père, Salm, qui se destinait jusque-là à la carrière militaire, céda à son frère cadet son droit de primogéniture et se rendit à Rome, où il fut ordonné prêtre par le pape Pie VI. Devenu, en 1784, évêque de Gurk, en Carinthie, il sut gagner la faveur de Joseph II et empêcha la création d’un métropolitain pour l’Autriche entière ; l’empereur avait d’abord voulu investir l’évêque de Seckau de cette dignité. François-Xavier protégea l’industrie métallurgique de la Carinthie, embellit la résidence épiscopale de Gurk et la ville deKIagenfurt. En 1806, le nouveau pape Pie VII le nomma prélat domestique du sainc-Mége. Lors du soulèvement du Tyrol en igoo, il se mit à la tête de la landwehr de Villach et deKIagenfurt et remplit lui-même les fonctions d’aumônier au combat de Volanos (24 avril). On lui doit.un certain nombre de sermons en latin, en allemand et en italien, le plan d’une Académie nationale de traduction, etc.

SALM-DYCK (Joseph, prince de), botaniste allemand, né en 1773. En 1802, lois du traité de Lunéville, il perdit ses États, qui furent réunis à la France et donnés à la Prusse en 1814. Botaniste distingué, on lui doit la fondation du jardin botanique de Dyck, près de Dusseldorf.

SALM-DYCK (Constance-Marie de Theis, dame Pipelet, plus tard princesse de), femme de lettres française, épouse du précédent, née à Nantes en 1767, morte à Paris en 1845. Son père, Alexandre de Theis, maître des eaux et forêts, appartenait à une ancienne et noble famille de Picardie ; il aimait les lettres, les cultivait, et il se plut à diriger lui-même le goût naissant de su fille pour la poésie. À peine âgée de quinze ans, Mlle Je Theis parlait plusieurs langues. Elle lit insérer en 1785, dans le Journal de France, un rondeau et un sonnet et commença dès lors ù fixer l’attention du public lettré. En 1789, Mtto de Theis épousa M. Pipelet de Leuri, membre de l’Académie de chirurgie, fils d’un secrétaire du roi. Ce mariage, eu l’appelant à Paris, offrait à la jeune femme un moyen de vivre dans une atmosphère littéraire qui allait imprimer un nouvel essor à son talent. Quelque temps après son mariage, elle publia

filusieurs pièces de vers où se manifestait l’aliance de la grâce facile aveu la force des pensées, qualités qui ia firent surnommer par M.-J. Chétiier la Huie <ie la raison. En décembre 1794, elle lit représenter lu tragédie lyrique de Supho. Un plan habilement conçu, 4es situations fortes, un intérêt soutenu, un style cônes, naturel, révélèrent un talent fait pour honorer la scène. Le compositeur Martini, déjà dans un âge avancé, couronna dignement sa carrière en prêtant à cet ouvrage ses inspirations mélodieuses. Sapho eut plus de cent représentations.

Bientôt parut VÉpître aux femmes, réponse à des stances que Lebrun avait publiées dans la Décade philosophique et où se trouvait ce vers, souvent répété depuis :

L’encre sied mal aux doigta de rose...

Mme Pipelet lut elle-même sonépître dans le Lycée où professait Laharpe. L’intérêt et la nouveauté du sujet, le charme de la poésie, la gjâceet la chaleur de la diction, l’éclat de la jeunesse et de la beauté, la dignité du sexe et du talent, tout concourut à produire un vif enthousiasme chez les auditeurs.

C’est en cette année que Mme Constance Pipelet fut appelée à faire partie du Lycée des arts, dont aucune femme avant elle n’avait été membre. C’est pour cette société

SALM

qu’elle composa la plupart de ses notices et de ses éloges en prose. Parmi ces éloges, il faut remarquer surtout ceux du comique Sedaine et de l’astronome Lalande ; le premier est plein de naturel et de simplicité ; le second présente cette particularité que le célèbre astronome avait demandé à Mme de Salm de parler de lui après sa mort et que, pour lui faciliter cette tâche, il lui avait remis toutes les notes qui devaient la guider et l’éclairer.

En 1799, notre auteur fît représer ter au Théâtre-Français un drame sous le titre A’Amitié et imprudence, qui obtint peu de succès. L’année suivante, elle publia deux Epilres à Sophie ou Avis à une jeune personne qui veut se marier, puis, et successivement, des poésies diverses, parmi lesquelles il faut remarquer : Épître aux femmes, la Liberté à Nice, le Méchant, la Jeune mère, le Divorce.

Mme Constance Pipelet avait divorcé d’avec son mari en 1799 ; en 1803, elle épousa le prince de Salm-Dyck, qui lui-même avait rompu une première alliance avec la comtesse de Hatzfeld. Ce prince, dès lont-temps français par goût et par caractère, ami zélé des sciences et des lettres, se fil bientôt lui-même un nom célèbre parmi les plus savants botanistes.

Le nouveau rang de la princesse de Salm ne changea en rien ses habitudes litté.-aires. Elle conciliait facilement les charges de sa position sociale et les doux travaux, aliments et gloire de sa vie, dit de Pongerville, C’est ainsi que, l’année même de son mariage, la princesse de Salm publia une épître : Indépendance des gens de lettres, dont le sujet avait été proposé par l’Académie française. Ce poëme était digne de disputer le prix, obtenu par l’auteur de l’Amour maternel , à'Emma et de la Chute des feuilles. A cette pièce succéda VÉpître sur la campagne. Peu après parut VÉpître sur la rime, où l’auteur soutient cette thèse littéraire que la rime pouvait ne pas être toujours riche, et lu perfection même avec laquelle cette éplti-e est rimée prouve que Mme de Salm pouvait, quand elle le voulait, vaincre toutes les difficultés sans altérer l’éclat de son style. Une autre épître Sur la philosophie est âigie de son sujet. À cette époque parut la cantate sur le Mariage de Napoléon : puis Mme de Salm publia des vers sur la Mort de Girodet, des stances sur la Perle des illusions de la jeunesse et plusieurs autres pièces, toutes également empreintes du cachet de son talent. Ces poésies furent recueillies dans l’édition publiée en 1811.

Dans les années qui suivirent la chute de

l’Empire, inspirée par l’indignation que lui faisait éprouver la bassesse des intrigants titrés qui spéculaient sur les désastres de la patrie, la princesse de Salin composa VÉpître à un honnête homme qui veut devenir intrigant. Presque aussitôt parut VÉpître sur l’esprit de l’aveuglement au siècle, que l’on regarde généralement comme l’un de ses meilleurs ouvrages.

En 1817, Mme de Salm composa un Discours sur l’étude. Le sujet avait été proposé par l’Institut, qui accorda une mention particulière à cette œuvre de goût. Quelque temps après, elle publia son Épître aux souverains absolus. M<°e de Salm, qui, jusqu’en 1814, avait paru se consacrer presque entièrement à la poésie, déploya un véritabla talent de prosateur dans 1 ouvrage intitulé : Vingt-quatre heures d’une femme sensible, espèce de roman sans intrigue, sans événements et où néanmoins l’auteur a su mettre le plus vif intérêt.

Pour ajouter la gloire du moraliste à celle de l’écrivain, M">b de Salm publia ses Pensées, ouvrage qui fut accueilli avec empressement et traduit dans toutes les langues de l’Europe.

Mme de Salm a retracé sa vie entière clans le poème intitulé : Mes soixante ans. Ce grand tableau des révolutions politiques, morales et littéraires est tracé d’une main ha bile et ferme ; la grandeur du sujet, l’intérêt otla variété des scènes attachent vivement le lecteur, qui passe avec plaisir de la gravité des événements publics à l’agréable narration des scènes de la vie littéraire de 1 auteur. Un homme de mérite a dit que ce po ime offrait les souvenirs d’une belle âme et les impressions d’un grand talent.

Nous donnons la liste à peu près complète des productions de M«>e de Salm : Mes soixante ans ou Mes souvenirs politique. ! et littéraires, poeiue (Paris, 1833, in-S<>) ; les Vingt-quatre heures d’une femme sensinle ; Pensées (au nombre de cent soixante-sei g e) ; Éloge historique de Sedaine ; Éloge historique de Gaviniès ; Éloge historique de Lalande ; fragments d’un ouvrage intitulé : Des Allemands comparés aux Français dans Uurs mœurs, leurs usages, leur vie intérieure et sociale ; Poésies (Paris, isn, in-s° ; 3eédit., Paris, 1835, 2 vol.in-18) ; Oiscourssur lesvoya^es ; Discours sur le bonheur que procure l’étude ; Cantate sur le mariage de Napoléon avec l’archiduchesse Marie-Louise ; Sur la mort de Girodet ; Poésies diverses ; Chants patriotiques, au nombre de trois ; le Kniaz Michel Gliuslci, chant historique polonais, imité de Niemcewicz ; Happort sur les fleurs artificielles de la citoyenne Iloux-Montagnac ; Sapho, trngédie mêlée de chants, trois actes, en

SALM

vers (Paris, 1795, in-8<>) ; Camille ou Amitié et imprudence, pièce tirée du roman de Samuel Constant, intitulé : Camille ou Lettres de deux filles de ce siècle, et jouée le 6 mars 1800 au Théâtre-Français (cet ouvrage n’a point été imprimé) ; Vers sur les vers de société et de fête (Paris, 1800, in-12). D’après la biographie Michaud, la Biographie universelle doit à Mme de Salm les articles Sedaine et Theis (Marie-Alexandre). Parmi quelques écrits inédits laissés par elle, nous citerons : les Droits, épître politique ; deux épltres inédites à Sophie ; Mémoires littéraires, dans lesquels elle se proposait de donner te tableau de la littérature et de la société de son temps et d’insérer aussi, avec notes, une partie de sa correspondance avec divers savants et littérateurs. En 1841, elle publia quelques lettres extraites de sa correspondance générale de 1805 à 1810 ; ce volume, tiré à un très-petit nombre d’exemplaires, n’a pas été mis dans le commerce.

La princesse de Salm était membre des sociétés savantes de Marseille, de l’Ain, du Vaucluse, de Nantes, de Lyon, de Caen, de Livourne, de la Société de statistique, de la Société d’encouragement de Paris, etc.

La biographie de la princesse de Salm a été écrite bien souvent ; nous citerons celles de MM. de Pongerville, de Ladoucette, d’Albert Montémont, de Villenave, de Michel Béer, de Mme Achille Comte, dont le travail fut couronné par l’Académie française eu 1856. Ou peut encore consulter la notice de M. Bignan dans le Moniteur du 15 avril 1845.

SALM-KYRBOURG (Frédéric, prince de), maréchal de camp au service de la France, né à Limbourg en 1746, décapité à Paris en 1794. Il résida une partie de sa vie à Paris, où il se fit construire un magnifique hôtel, qui est aujourd’hui le palais de la Légion d’honneur. M™e Du Défiant rapporte dans ses Lettres une anecdote qui donne une idée médiocre du courage de ce prince. Kn 1787, il se fit donner par M. de Calonne une mission auprès des Hollandais insurgés ; mais, s’étant renfermé dans Utrecht, il laissa prendre la ville par les Prussiens. Arrêté comme suspect pendant la l’erreur, ses sentiments hautement manifestés en faveur de la Révolution ne purent le soustraire à l’échafaud.

SALM-KYRBOURG (Frédéric-Ernest-Otto, prince du), fils unique de Frédéric III et d’une princesse de Hohenzollern, officier français, né à Paris en 1789, mort à Paris en 1835. Il reçut de Bonaparte, en 1803, une principauté en Allemagne comme indemnité des biens de sa famille confisqués sous la Révolution-, Napoléon lui reprit ensuite cette principauté et, en échange, gratifia le prince d’une inscription de 400,000 francs de rente sur le grand-livre, somme dont les Bourbons refusèrent de continuer le payement en 1815. En 1806, le jeune prince de Salm-Kyrbourg s’échappa de l’École militaire de Fontainebleau et rejoignit l’armée française en Pologne. Il se signala par un courage hors ligne, eut un avancement rapide, interrompu par une captivité de neuf mois en Espagne. Le prince de Salm-Kyrbourg était membre de la Légion d’honneur et colonel à la chute de l’Empire, En 1831, il se présenta comme candidat au trône de Belgique et publia à cette occasion une brochure intitulée : De la régence et ses dangers imminents pour la Belgique (Bruxelles, 1831, in-8°). Il mourut sans laisser de postérité, et eu lui s’éteignit la branche des princes de Salm-Kyrbourg, famille très-dévouée à la France.

SALM-REIFFERSCIIE1UT (Nicolas, comte de), capitaine allemand, né à Salm en 1458, mort à Vienne en 1530. Il assista aux batailles de Granson et de Morat, servit ensuite contre les Vénitiens, les Français, se signala à Pavie et battit en Hongrie les partisans de Jean Zapoly. C’est lui qui dirigea la défense de Vienne assiégée par les Turcs et, dans un assaut, il reçut une blessure à laquelle il succomba.

SALH - RB1FFERSCHB1DT - KRAUTHB1M

(Constantin Dts Nikdër-Salm, prince de), né à Kiautheim en 1821, où il mourut le 20 février 1856. U échangea une partie de son territoire avec le royaume de Wurtemberg, fonda à la Nouvelle-Krautheim un château remarquable par une collection d’antiquités et d’armures, château qui fut dévasté en 1846 et 1849. Le prince était de droit membre de la première Chambre badoise.

SALM (van), peintre hollandais. Les historiens de l’art en Hollande ne donnent ni la date de sa naissance ni celle de sa mort ; toutefois, on le croit élève de Bonaventure Meester. Ce peintre employait un procédé particulier : il ne se servait que du blanc et du noir, qui donnent à ses toiles l’aspect de dessins à la plume. Il a peint exclusivement des marines et des ports de mer, et si ses compositions n’ont ni la grâce de Van der Velde et de Backhuysen, ni la délicatesse de Meester, au moins se distinguent-elles par leur vigueur, leur exactitude et leur fini, qui les font rechercher des amateurs.

SALM, général français, né à Lianville, près de Neufehàteau, en 1768, mort en 1811.-Simple soldat avant la Révolution, il commandait déjà, eu 1794, l’avant-garde de l’armée du Nord, sous Pichegru, et s’empara d’Utrecht. Grièvement blessé a la prise de Malt SALM

ries, il força néanmoins Grave après deux mois de siège ; mais il partagea la disgrâce de Pichegru, Réintégré dans son grade en 1798, il alla combattre en Italie, où il fut blessé à laTrebbia, puis prit part, en 1802, à la funeste expédition de Saint-Domingue, Revenu eu France, Salm obtint un commandement dans la grande armée, et passa en Espagne, où il fut blessé, en 1810, sous les murs de Tarragone. Presque aussitôt après sa guérison, il fut tué au siège d’Oliva en mai 1811.

SALMA s.f. (sal-ma). Métrol. Ancienne mesure de capacité usitée dans plusieurs contrées méridionales, principalement en Sicile, et valant 276 Ht. 69 à Messine, 87 lit. 36 à Malte. Il Salma grosso, Mesure usitée en Sicile, et qui valait 344 litres.

SALMAC1DE s. f. (sal-ma-si-de). Bot. Syn.

de SPIROGYRE.

SALMACIS s. f. (sal-ma-siss). Echin. Genre d’échinides, formé aux dépens des oursins, et comprenant sept espèces vivant dans la mer des Indes, ou fossiles des terrains tertiaires.

— Bot. Syn. de spirogyre, genre d’algues. SALMACIS, fontaine de Carie, près d’Halicarnasse, ou plutôt nymphe carienne qui présidait à une fontaine de ce nom. Un jour que le bel Hermaphrodite, fils d’Hermès, Mercure, et d’Aphrodite, Vénus, se baignait dans les eaux calmes et limpides de Salmacis, la trop sensible naïade s’éprit subitement de ses charmes. Mais Hermaphrodite repoussa impitoyablement son amour et ses caresses brûlantes, suppliant les dieux de le délivrer des embrassements de la nymphe. Salmacis, l’étreignant plus étroitement encore, conjura au contraire ces mêmes dieux de la rendre inséparable de celui qu’elle aimait et d’unir leurs deux corps en un seul. Su prière fut exaucée, et aussitôt Salmacis et Hermaphrodite se transformèrent en un corps unique d’une beauté accomplie, mais d’un sexe un peu équivoque.

Leurs charmes douteux réunis

D’Amour excitent la surprise. Le berger enflamme croit brûler pour Gvpris,

La bergère pour Adonis,

Et rou^issent^le leur méprise,

Demoustier. Les anciens prétendaient que les eaux de Salmacis conservaient depuis la singulière propriété d’opérer la même înélainorphose sur tous ceux qui s’y baignaient, ou tout au moins de les rendre mous et efféminés.

Ovide (Métam, liv. IV) a raconté fort poétiquement cet épisode mythologique,

— Iconogr. La fable de Salmacis, une des nombreuses glorifications que l’antique mythologie nous a laissées de la puissance de l’amour, a inspiré plusieurs artistes modernes. Le Louvre possède un tableau de l’Albane sur ce sujet ; on y voit la nymphe assise sous des ombrages touffus et contemplant avec admiration le jeune et bel Hermaphrodite qui, se croyant seul, dépose ses vêtements et a déjà un pied dans l’eau. Cette composition a été gravée par Colinet au xvino siècle et dans les recueils de Laudor, et de Filhol. Un tableau de P. Mutlei, qui a fait partie de l’ancienne galerie du Palais-Royal et qui a été gravé par Romanet, représente Salmacis cherchant à retenir dans l’eau Hermaphrodite qui résiste ; c’est la situation décrite dans ce vers d’Ovide : Pugnantemque tenel, luctantiaque oscula carpit.

D’autres compositions ont été peintes par P.-J. Cazes (gravé par Joseph Maillet), J. Pinas (gravé par Madeleine de Passe, 1623), Abr. Diepenbeeck (gravé par C. Bloemaert, 1655), R. de La Fuge (gravé par Ch. de La Haye), Chaplin (lithographie par Lemoiue, Salon de 1806), Baader (Salon de 18C8), P.-A. Uot (Salon de 1868), H. de Callias (Suion de 1870), etc.

Des statues de la nymphe Salmacis ont été sculptées par Thorwaldsen (gravé par J. beruardi.dans la galerie Aguado), Bozio (Salon de 1837), Chambard (Salon de 1852). G. Planche a dit de la statue de Bosio ; > Quoique la Salmacis soit très-loin de mériter les éloges dont on l’a comblée, elle révèle chez M. Bosio un désir sincère de lutter avec la nature. Cet ouvrage est d’une réalité mesquine, d’un caractère grêle et chélif ; mais il a fallu, pour obtenir ce résultat, sinon un grand talent, du moins une rare patience, une attention soutenue ; il est évident que M. Bosio a donné, dans ce morceau, la mesure complète de ses facultés. ■ Un groupe en marbré de Salmacis et Hermaphrodite, par M. Joseph Croff, a *paru à l’Exposition universelle de 1855.

SALMALIE s. t. (sal-ma-11). Bot. Genre d’arbres, de la famille des sterculiacées, tribu des bombacées, originaire de l’Asie tropicale.

SALMAISASAR, nom de plusieurs rois d’Assyrie. L’un d’eux régna de 873 à 869 av. J.-C. et fut constamment occupé à réprimer les soulèvements de ses sujets, 11 fit plusieurs expéditions en Arménie et en Syrie et eut à lutter, vers la fin de sa vie, contre son fils Sardanupale, qui s’était révolté contre lui.—Un autreSalmanasar régnade725 à721 av. J.-C. Ce fut lui qui détruisit le royaume d’Israël et emmena en captivité la plus grando partie de la nation juive, qu’il remplaça par des colonies assyriennes. Ces peuples mêlé-