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On cherche la poésie bien loin et bien haut, dans la région des chimères et des allégories, et l’on oublie que la source la plus pure et la plus féconde en est à la portée de la main. Grahame ressemble a quelques égards à Cowperetà Burns. Comme celui-ci, il aime les montagnes d’Écosse, et comme celui-là il applique à la composition de ses tableaux un remarquable talent d’observateur. PoEte religieux, et national, Grahame tombe quelquefois dans la sombre mélancolie de l’homme du Nord. Cette tristesse dérive chez lui d’une commisération anxieuse pour ceux de ses semblables qui souffrent du malheur ou de l’oppression. Son style plaît par le naturel, la clarté et la concision, mais sa versification ne brille ni par l’aisanco ni par la variété. Grahame a plus de délicatesse que de force.

Sabbat (la ronde du), d’après la ballade de Victor Hugo, grande lithographie de Louis Boulanger, publiée en 1828. C’est la scène la plus diabolique, la plus naïvement infernale que le crayon ait peut-être jamais tracée. Le peintre dessinateur a fait le portrait de Satan et celui de sa cour comme d’après nature. L’odeur du soufre s’en échappe.

On connaît la ballade du grand poëte ; c’est le programme d’une de ces bonnes fêles nocturnes où tous les joyeux compères du pays des taupes venaient s’ébattre et faire carnaval dans les lieux saints. Il est minuit, nous sommes dans le chœur d’une vaste église ; des arcades ào ; ; ive s’élèvent à perte de vin : sur nos têtes. Tout à coup les vitraux se brisent,

Et Ton entend l’eau sainte où trempe un buis bénit Bouillonner à grands flots dans l’urne de granit.

Une épaisse fumée s’épand sous les voûtes ; on voit briller des lueurs funèbres, et l’oreille est frappée à la fois par des cris lugubres, des chants joyeux, des hurlements, des soupirs, des abois ; c’est la légion de Lucifer qui descend en tourbillon. Larves, dragons, vampires, sorcières, nécroniants, tous les mousires des lieux sombres, enlacés les uns aux autres par leurs griffes, leurs ailes ou des chaînes de serpents, sétirent, s’entraînent, se précipitent sur le pave du chœur :

Les mains cherchent les mains. Soudain la rondt immense Comme un ouragan sombre en tournoyant commence.

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales, Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.

Au milieu de cette ronde hideuse, Satan, debout en habitd’archevèque, la crosse en main, revêtu de la chasuble et cachant ses cornes sous la mitre, semble battre la mesure et régler du pied les pas de ces aimables danseurs, tandis que, des deux cotés du chœur, douze diables, déguisés en moines, un cierge à la main, les lunettes sur le nez, sont assis gravement dans les stalles et psalmodient selon saint Matthieu.

Telle est l’esquisse de cette scène bizarre et fantastique qui fut, pour le moyen âge, un article de foi et qui, chez nous autres incrédules du xixe siècle, n’est plus bonne qu’à inspirer aux poètes et aux peintres des débauches d’esprit et de talent. Quand les peintres, même du xvie siècle, faisaient des diables, malgré la lumière qu’avait répandue sur le inonde la Renair-sance, c’était pour qu’ils lissent peur, et il n’est pas sûr qu’après les avoir faits ils n’en n’eussent pas peur euxmêmes. Les démons de la Ronde du sabbat de L. Boulanger inspirent d’autres idées ; ils sont presque tous malins et rusés : c’est le côté ironique de la diablerie qu’il a voulu rendre. Ils se jouent de la bêtise humaine et trouvent amusant de tromper les hommes avec des mines de cafards sensuels comme les trompaient les moines et les prêtres du temps. C’est pourquoi il a donne à son Satan les airs d’un tartufe goguenard sous son habit d’archevêque et sous la mitre où il cherche à cacher ses cornes. Ce sont moines et prélats comme Rabelais les connaissait et les a fait connaîtra.

Celte vaste lithographie, recherchée des amateurs et devenue assez rare, semble un peu négligée dans l’exécution ; les détails pourraient eu être plus arrêtés. Mais c’est là une improvisation de la fantaisie, et il n’y faut considérer que la composition et l’ensemble. Or, il est impossible de concevoir une telle scène avec plus d originalité. L’enlacement de ces milliers de figures, leur tournoiement étrange, leurs expressions si variées, si grotesques, si surprenantes, captivent le regard. C’est le produit d’une imagination vraiment pittoresque, qui rend bien ce qu’elle a conçu. Le peintre anglais Martin avait de cette imagination-là, de cette force de conception dans ces sortes de compositions compliquées et pour ainsi diie surnaturelles, dont, en poésie, la Diuine comédie de Liante et le Paradis de Milton sont les prototypes. La ballade de Victor Hugo paraît classique a cote de ce dessin de Boulanger qu’elle a inspiré, tant celui-ci s’y est montré prodigue de variété, de vie excentrique et de mouvement. En contemplant cette fantasmagorie lithographies, les contes de bonnes femmes, les histoires de sorciers, île goules et de vampires prennent une sorte de réalité, et l’on est presque disposé à se croire devenu tout à coup contemporain de bante.

SABB

< SABBATA, ancienne villa d’Ethiopie. Y. Sabb.

SABBATAIRE s. m. (sa-ba-tè-re — rad. sabbat). Hist. relig. Nom donné à des juifs qui, bien que convertis au christianisme, pratiquaient encore les observances judaïques, et notamment le repos du sabbat, il Nom donné des anabaptistes qui regardaient l’observation du sabbat comme obligatoire.

SABBATHIEN s. m. {sa-ba-ti-ain — de

, Sabbathius, n. pr.). Hist. relig. Membre d’une

secte fondée au ive siècle par Sabbathius,

qui enseignait que la Pâque devait être celé’

. brée, comme celle des Juifs, le quatorzième

jour de la lune de mars.

| SADBAT111EU (Pierre), savant français, né à Poitiers en 1682, mort à Reims en 1742.

| Il prit ; en 1700, l’habit chez les bénédictins et acquit dans son ordre une telle réputation d’érudition qu’on l’employa, à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, à la rédaction des Annales bénédictines. La part qu’il prit aux querelles du jansénisme le Ht exiler, en 1724, à l’abbaye de Saint-Nicaise, à Reims. Son principal ouvrage, qui porte pour titre : Bibliorum sacrorum latins versiones antiqux seu velus ilalica (Reims, 1743, 3 vol. in-fol.), est une édition de l’ancienne version dite italique ou commune de la Bible.

SABBaTIUER (François), écrivain français, né à Condom en 1735, mort en 1807. Après avoir donné des leçons particulières, il professa, de 1762 à 1778, la troisième nu collège de Chàlons-sur-Marne et publia un certain nombre de compilations qui eurent du succès. Il devint alors secrétaire perpétuel de l’Académie de Châlons et membre correspondant de l’Académie de Berlin. Ayant gagné quelque argent, il eut l’idée d’établir une papeterie, se ruina complètement et Se retira alors près de Châlons, dans un village où il termina sa vie. En 1795, il fut compris sur la liste des écrivains auxquels la Convention accorda une subvention, et reçut une somma de 3,000 fr. Sabbathier dut sa réputation à un Dictionnaire pour l’intelligence des auteurs classiques, grecs et latins (Châlons, 176G-1815, 37 vol. in-S»), dont un volume de planches, immense travail fait sans goût et d’une érudition suspecte. Parmi les autres ouvrages de cet auteur, les seuls qui méritent d’être cités sont les suivants : Essai historique et critique sur l’origine et la puissance temporelle des papes (1764, in-la), couronné par l’Académie de Berlin ; Manuel des enfants (1769, in-12) ; Recueil de dissertations sur divers sujets de t histoire de France (1770, in-12) ; les Exercices du co)~ps chez les aiiciens (1778, 2 vol. in-S°), livre assez recherché.

SABBAT1 (Liberato), botaniste italien, né vers le commencement du xvitio siècle, mort à une époque inconnue. Il s’établit comme chirurgien à Rome et fut nommé conservateur du jardin botanique de cette ville. Sabbati parcourut alors les États romains pour étudier la flore de cette contrée et consigna le résultat de ses recherches dans un ouvrage intitulé : Synopsis planlarum qux in agro Jtomano luxuriantur (Perrare, 1745, in-i<> de 50 pages). On lui doit encore, en collaboration avec tieorges Bouelli, Bortus roinunus juxta systema Tournefortianum (1772-1784, 8 vol. iu-fol.).

SABBATIE s. f. (sa-ba-tl). Bot. Genre de plantes, de la famille des gentianées, tribu des chironiées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans l’Amérique boréale.

SABBATIN, INE adj. (sa-ba-tain, i-nerad. sabbat). Qui appartient au samedi. Il Peu usité.

— Dr. canon. Bulle sabbatine, Bulle qui contient les privilèges du scapulaire accordés à Simon Stock, et qui promet, chaque samedi, la délivrance d’une aine du purgatoire.

— s. f. Scolast, Petite thèse de controverse que tes écoliers de philosophie soutenaient à la fin de la.première année de leur cours.

SABBATIN1 (Andréa), dit Andréa de Saleruo, peintre italien, ué à Salerne vers 1480, mort en 1545. Élève de Raphaël en 1512, il doit être compté comme le plus fidèle disciple et le plus habile imitateur du maître, immédiatement après Jules Romain. On cite, parmi ses plus beaux ouvrages, ses madones, la fresque et les tableaux Ue l’église Santu-Maria-delle-Grazie, k Naples, et surtout les peintures qu’il a exécutées k Salerne et à Gaëte. Le inusée du Louvre possède une Visitaiion de cet artiste.

SABDAT1M (Lorenzo), dit Loi-eiulno da

Bolofua, peintre italien, ué k bologne vers 1533, mort en 1577. Il imita successivement RaphaUl et le Parmigiano et s’acquit une grande réputation comme fresquiste. Les peintures qu’il exécuta k Rome, où l’appela Grégoire XIII, lui valurent la place de surintendant des travaux du Vatican. On cite, parmi ses principales compositions : la Foi triomphant de l’Infidélité, dans la chapelle Pauline, au Vatican ; une Madone et une Assomption, à Bologne ; le Muriuge mystique de sainte Catherine, à Dresde ; le Christ au tombeau et la Vierge sur un trône, k Berlin ; une Madone, au Louvre ; Suint Michel pesant les âmes, à Saii-Giaeomo de Bologne, tableau qu’Augustin Carrache a grave. Cet artiste

SABD

joignait à une imagination vive et féconde une grande habileté d’exécution.

SABBATIISI (Luigi-Antonio), compositeur italien, né à Albano, près de Rome, en 1739, mort à Padoue en 1809. Entré chez les franciscains, il étudia le contre-point sous la direction de Martini et de Vallotti, fut nommé maître de chapelle de l’église des Douze-Apôtres, à Rome, et devint, en 1780, directeur de la maîtrise de Saint-Antoine de Padoue. Sabbatini fut nommé, en 1807, membre de l’institut du royaume d’Italie. On a de lui : Elementi teorici délia musica (Rome, 1783, in-4o) ; Vera idea délie musicali nûmeriche signature (Venise, 1795, in-4<>), traité des accords ; l’rattalosopra le fughemusicati{Vs- nise, 1S02, 2 parties in-4o) ; Vie de Vallolli (1780, in-8o). On lui doit, en outre, un grand

| nombre de morceaux de musique sacrée, pour la plupart restés manuscrits.

| SABBATIQUE adj. (sa-ba-ti-ke — rad. sabbat). Qui appartient, qui a rapport au sabbat : Repos sabbatique.

— Hist. juive. Année sabbatique, Chaque septième année, pendant laquelle on faisait reposer les terres ei durant laquelle il étaii défendu de poursuivre lus débiteurs, il Rivière sabbatique, Nom donné à une petite rivière de la Palestine qui, disent les histuriens ecclésiastiques, coulait pendant six jours et s’arrêtait le septième.

— Eccycl. Année sabbatique. Les livres sacrés des Juifs racontent que Dieu avait ordonné aux Hébreux de laisser tous les sept^ ans, pendant une année, leurs terres sans culture, et pour les dédommager il leuravait promis qu’a chaque sixième année, la terre leur produirait une triple récolte (Exode, xxw, 10 ; Léuitique, xxv, 3, 20). Il leur donnait cet ordre, comme celui de se reposer le septième jour de la semaine, en souvenir de la création du inonde, qu’il avait opérée en six jours, pour se reposer lui-même au septième. Il les menaçait, s’ils manquaient à l’observation de ce commandement, de les transporter dans une terre étrangère, de ruiner et de désoler leur pays, et de faire ainsi reposer leurs terres malgré eux. Les Hébreux se conformèrent à cet ordre, du moins sous les Juges jusqu’au règne de Saùl, et depuis le retour de Babylone jusqu’à l’ère chrétienne.

L’historien Josephe rapporte, en effet, qu’Alexandre étant à Jérusalem le grand prêtre Jaddus lui demanda pour toute grâce de laisser les Juifs vivre suivant leur loi et de les exempter de tribut à la septième année, ce que l’illustre conquérant leur accorda. Les Samaritains tirent de même parce qu’ils observaient également l’année sabbatique (Antiq. jud., u, S). De même, nous lisons dans le premier livre des Macchabées (vi, 49) qu’Antiochus ayant tenu pendant longtemps assiégée la ville de Bethléem, en Judée, les habitants furent forcés de se rendre à lui ù cause du manque de vivres, parce que c’était l’année du repos de ia terre. Josephe nous apprend encore dans le même ouvrage (xiv, 17), que les Romains imposèrent aux habitants de Jérusalem un tribut qui devait être payé tous les ans, excepté Vunnéesaobatique, parce que l’on ne semait et qu’on ne recueillait rien pendant cette année-là. Il dit encore (vin) que, pendant le siège de Jérusalem fait pur Hérode et Sosius, les habitants furent réduits à la plus grande disette parce que l’on était dans l’année sabbatique. Enliu, Tacite dans Ses Histoires (v, 1) affirme aussi le repos observé tous les sept ans par les Juifs, mais comme il ne connaît pas leurs idées religieuses, U attribue cette coutume à leur penchant pour l’oisiveté.

Il fallait que les Juifs fussent bien attachés à l’observation de leur année sabbatique, pour ne pas y renoncer au milieu des malheurs de toutes sortes qui étaient-venus fondre sur eux. Sans doute, leur dieu n’était pas fidèle à sa promesse puisqu’il y avait disette de vivres dans l’année sabbatique, bien qu’il leur eût promis une triple récolte k la fin de la sixième année ; mais ce peuple singulier, formaliste et entêté de ses rites, qui nous étonne par la fidélité avec laquelle il conserve encore aujourd’hui ses antiques cérémonies, obéissait aveuglément aux prescriptions émanées de son Jehovah, sans songer un instant à voir si Jéhovuh lui-même tenait fidèlement ses promesses. Bergier fait les plus grands efforts pour prouver que, jusqu’à la mort de Jésus-Christ, Dieu a tenu su promesse ; et il le soutient au moyen de ce sophisme : « Dieu a bien donné triple récolte, c’esi-k-dire ce qu’il fallait au peuple, mais non pas de quoi payer des tributs.

SABBATISER v. n. ou iutr. (sa-ba-ti-zérad. sabbat). Hist. relig. Célébrer le jour du sabbat.

SABBATISME s. m. (sa-ba-ti-sme — rad. sabbat). Hist. relig. Observation du salibat.

SABBlONETTA, ville du royaume d’Italie, province de Crémone, district de Casaltnaggiore, chef-lieu de mandement, à 9 kiloin. du Pô, dont elle était presque riveraine au moyen âge ; 6,623 hab. Distilleries ; fabrication de vinaigre. Petite place forte défendue par un château fort.

SABDA BBAHMA s. m. (sa-bda-bra-ma). Mode de contemplation qui mérite un bonheur paifait aux dévots indous qui s’y livrent.

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— Encycl. Le mot sabda-brahma signifia littéralement paroie de Brahma et, en réalité, méditation sur le monosyllabe sacré et mystérieux oum ou om, qui est, comme on sait, Brahma lui-même. Comme ce mot oum est composé de trois lettres qui n’en font qu’une dans l’écriture, on doit s’imaginer que !o est Brahma, l’u Vichnou et Y m Siva. Le caractère qui représente ces trois lettres, dont l’union forme le sabda-brahma, est terminé par un demi-cercle avec un point au milieu qu’on appelle biudon, qui est lo symbole de l’être purement spirituel. Ceux qui désirent opérer leur salut doivent méditer sans cesse sur ce mot et le répéter à tout moment. Mais, pour faire cette méditation avec fruit, il faut

commencer par sa vaincre soi-même en trnvaillant

à la mortification des sens et des ] passions. On doit donc peu k peu retirer ses pensées et ses affections de tous les objets créés pour les fixer au point ou biudou meri- ; tionné plus haut. Quand on en est venu lit, un seul moment de méditation suffit pourvoit, mériter un bonheur parfait. Vichnou jette toujours des regards de complaisance sur île pareilles méditations, et, dès qu’on a pu déterminer la volonté k croire fermement que le sabda-brahma ou le mot oum est la divinité même, on voit Vichnou dans tous les êtres, on n’y voit que lui seul, on n’enteuo que lui, on ne pense qu’à lui et l’on ne croit pas que rien existe hors de lui. Comme il n’ev, { point de science au-dessus des vedams, m- même aussi il n’est point de coiueui ; latii i. qui égale en mérites le sabda-brahma ou bmot oum, qui est la divinité même, comme on l’a dit plus haut.

I SABDARIFA s. m. (sa-bdari-fa). Bot. Non : vulgaire de la ketmie comestible ou goiubu.

SABii, appelée aussi SABAT et SABBATA,

ville de l’Ethiopie ancienne, sur la côte de l.i mer Rouge. Elle fut importante sous lus P«>léiuées et k l’époque romaine. On croit généralement que c’est aujourd’hui Assau, dans l’Abyssinio, près du détroit de Bab-el-Màudeb.

SABE.V REGI A, ville ancienne de l’Arabie, j appelée aujourd’hui Zkbid.

I SABÉEN, ÉENNE s. et adj. (sa-bé-ain, I é-è-ne). Uéogr. âne. Habitant Ue la ville ou I du pays de Saba ; qui appartient à cette ville, | à cette contrée ou k leurs habitants : Un S békn. Une Sabêisnnk. Les mœurs sablonnes.

L’encens SABÉiiN était fort estimé, il On dit

aussi SABAÏTB.

— Hist. relig. Qui appartient, qui a rat>j port au sabéisme : Le culte sabken. u On dit

aussi SABIKN.

I — Encycl. Les Sabéens, peuple de rae< ? sémitique, habitaient autrefois l’Arabie Heu , reuse et les côtes de la mer Rouge, non loin de la partie septentrionale de l’Yémen moderne. Les Sabéens nous sont représentes par les écrivains grecs et romains, et entre uutres pur biodore et Strabon, connue le peuple le plus puissant, le plus nombreux tt le plus riche de l’Arabie. Leur pays passai ;

. pour produire en abondance de l’encens, da la myrrhe, du benjoin, des parfums, etc., mais on le disait rempli do serpents venimeux. Quant aux mœurs des Subéens, les détails sont contradictoires ; tantôt on nous les montre oisifs et désœuvrés, tantôt, au contraire, entretenant avec la Syrie et la

, Mésopotamie des relations commerciales très-suivies et allant même chercher des objets

I d’échange et des matières premières jusqu’en

Ethiopie, où ils se rendaient montés sur des

bateaux de peaux.

| La plupart de ces détails d’origine grecque et romaine sont justifiés par des ùoeu | inents sémitiques. Ainsi, l’Ancien Testament nous parle sans cesse du pays de Sa La, qu’il appelle (d’après la transcription littérale) Cheba et qui était célèbre par la quantité

prodigieuse d’encens, d’epices, de pierres précieuses, d’or même qu’il produisait en abondance (Livre des Jlois, Jerémie, lsaïe). Ezechiel et Job nous apprennent également que les Sabéens avaient le moiioputu presque exclusif du commerce de cette partie de l’Asie. La fumeuse reine de Saba, qui visita Salomon et qui joue un si grand rôle dans les traditions hébraïques et arabes, venait de celle contrée et non pas d’Ethiopie, comme l’a prétendu faussement l’historien Josephe, qui, trompé par une fausse analogie de traus cription, a confondu Saba ou Cheba (par un chiu, son chuintant) avec Seba (par un samedi, articulation hébraïque répondant au s dur), qui est l’ancieu nom de Meroé.

Sabéciuet le eabUnie (LES) (Die Ssabier Uud der Ssabismus], par le docteur Chwolsohn (Suint -Pètersbourg, 1856, î vol. iu -8"). il. Chwolsohn s’est attaché dans cet ouvrage à recueillir et à coordonner aveu un soin et une érudition méritoires tout ce qui pouvait jeter quelque jour sur cette secte et ses adhérents. Dans cette vue, il n’a épargné aucune recherche, aucun voyage. Toutes les bibliothèques de l’Europe ont été mises par lui à contribution et lui ont fourni de nombreux et précieux matériaux. Grâce à un travail intelligent, il a pu recueillir, sur une matière eu apparence d’une étendue bornée, une monographie aussi étendue qu’instructive qui n’occupe pas moins de deux gros volumes in-s<> de huit cents k neuf cents pages chacun. Et partout, comme le remarque M. Qua»