Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 13, part. 4, Rhy-Rz.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cas des coups de pistolet, la lueur des torches (gravé par Tassaert) ; Lethière (composition académique grave par Coqueret ; Barbier, gravé par Sloane ; Duplessis-Bertaux, Levachez, Helman, etc. La scène de l’Arrestation de Robespierre a été représentée avec talent par un artiste bavarois, M. Maximilien Adamo, dans un tableau qui a été exposé au Salon de 1870. Au centre de la composition, Robespierre est assis sur une chaise et comme affaissé sous le poids des accusations lancées contre lui. Vadier, Collot d’Herbois et quelques autres conventionnels l’entourent, l’invectivent, le menacent. Un huissier de la Convention l’a saisi au collet et tient en même temps Saint-Just, qui est debout, à gauche, assez calme et assez digne, au milieu d’une foule irritée. Fouché et Carnot se serrent la main comme pour se féliciter de la chute du dictateur. Billaud-Varennes est à la tribune ; près de lui, Tallien agite son poignard. Le président Thuriot cherche inutilement à calmer l’assemblée et à diminuer le tumulte en secouant la sonnette. Les spectateurs gesticulent dans les tribunes et interpellent les députés. Le soleil de thermidor éclaire vivement le fond de la salle ; à la muraille est accroché le tableau de David représentant Marat assassiné dans sa baignoire.

Dans un tableau exposé au Salon de 1870, M. Andrieux a représenté un épisode du 9 thermidor : la Convention refusant d’entendre Robespierre. M. Briguiboul a peint Robespierre dans la salle du comité de Salut public le 10 thermidor (Salon de 1863). Un sculpteur franc-comtois, M. Max Clauqet, a exécuté une statue de Robespierre à la Convention le 9 thermidor (Salon de 1873).

Robespierre (vie de) [Arras, 1850]. C’est un ramassis de tous les libelles contre le vaincu de thermidor. Il est attribué (v. Quérard) à l’un des chanoines de la cathédrale, l’abbé Proyard, et n’est qu’une espèce de contrefaçon d’un autre libelle, la Vie et les crimes de Robespierre, surnommé le Tyran (Augsbourg, 1795, in-8o), publié sous le pseudonyme de Leblond de Neuvéglise, mais écrit en réalité par un autre abbé Proyard, parent du chanoine dont nous avons parlé plus haut et qui était préfet des études à Louis-le-Grand à l’époque où Robespierre y faisait ses études. Ces élucubrations n’ont aucune valeur historique et ne sont que des productions de la haine et de la calomnie. Mais elles font partie de cette riche littérature de mensonges, où tous les scribes de la réaction sont allés puiser.

Robespierre (HISTOIRE DE), d’après les papiers de famille, les sources originales et des documents inédits, par M. Ernest Hamel (Paris, Lacroix, 1865-1867, 3 vol. in-8o). C’est la plus volumineuse biographie que l’on ait faite du célèbre conventionnel ; elle ne comprend pas moins de 2,100 pages in-8o, chargées et surchargées de notes. Ce n’est pas à proprement parler une histoire, mais un panégyrique, une apologie à la manière des chrétiens. Les bollandistes n’ont pas parlé autrement de leurs saints. Ici toute critique est absente ; nous entrons dans l’histoire auguste, c’est-à-dire maximilienne ; M. Hamel, avec un fétichisme bien étonnant pour notre époque d’analyse, d’examen, de froide et impitoyable critique, nous parle de son héros comme certains historiens parlaient autrefois de Louis XIV, et même avec plus de vénération, car à plusieurs reprises il le compare à Jésus. M. Louis Blanc, non moins exclusif, mais plus habile, fait quelquefois des concessions ; M. Hamel, jamais ! Robespierre est l’idéal de la perfection ; il est la Révolution même, et les autres acteurs du drame n’ont de valeur qu’autant qu’ils se rapprochent de lui, le prennent pour étoile et pour guide. Tous les adversaires de Robespierre sont nécessairement les ennemis de la Révolution. Ses amis participent de sa sainteté : Saint-Just, Couthon, Lebas, etc., sont autant de Télémaque et autant de Grandisson. Cela tourne à la légende, à la sanctification.

Rien de plus fastidieux qu’un plaidoyer aussi exclusif et systématique. Les historiographes de cour avaient moins de complaisance pour les idoles monarchiques. Certes, nous sommes pénétrés de respect et d’enthousiasme pour les grands citoyens qui ont donné leur sang pour la cause du peuple et le salut de la patrie ; mais nous n’admettons pas aujourd’hui qu’on les sacrifie l’un à l’autre, qu’on incarne la Révolution dans un seul homme et qu’on immole tous les autres au fétiche idéal qu’on a créé de ses mains. De tels procédés sont aussi contraires à l’équité qu’à la vérité historique, et sont à peine supportables dans les fictions littéraires et le roman historique.

Ces réserves faites, il ne nous en coûte rien de reconnaître que le travail de M. Hamel, malgré sa partialité, contient des recherches neuves et intéressantes, ainsi que des réfutations souvent heureuses des calomnies banales et traditionnelles contre Robespierre. Jamais ce sujet n’avait été traité avec autant de détail et d’étendue. Dans son pieux enthousiasme pour son héros, l’auteur s’est livré aux plus laborieuses investigations et il a été assez heureux pour trouver de nombreux renseignements inédits. Seulement, son livre gagnerait certainement à être moins prolixe et moins surchargé d’épisodes parasites, de digressions, de détails étrangers au sujet ou très-souvent oiseux. Le style en est lâché, déclamatoire et, disons le mot, ennuyeux ; c’est évidemment un ouvrage manqué, mais qui renferme incontestablement des matériaux suffisants pour un travail sérieux.

ROBESPIERRE (Marie-Marguerite-Charlotte de), sœur du précédent, née à Arras en 1760, morte à Paris le 1er août 1834. Lors de la mort du chef de la famille, elle et sa sœur Henriette furent recueillies par leurs tantes paternelles, puis placées au couvent des Manarres, à Tournay, où elles reçurent l’éducation qu’on donnait aux demoiselles nobles de cette province. En 1 ?76, elles y étaient encore l’une et l’autre. Lorsque Maximilien s’établit comme avocat à Arras, Charlotte alla habiter avec lui dans la petite maison, débris de l’héritage paternel. Son existence toute privée est absolument vide d’événements notables. Elle séjourna à Arras pendant toute la durée de l’Assemblée constituante. Son frère veillait à ses besoins et lui envoyait un tiers (6 livres par jour) de son traitement de député. En septembre 1792, lorsque Maximilien eut été nommé député à la Convention, il fit venir Charlotte à Paris et l’installa dans un appartement chez les Duplay, où il logeait lui-même. Accoutumée à régner en maîtresse de maison et à gouverner un peu despotiquement ses frères, d’un caractère ombrageux et difficile, Charlotte ne put voir sans dépit l’influence d’une famille étrangère contre-balancer la sienne, et, à force d’obsessions, elle finit par entraîner Maximilien à quitter la maison du menuisier et à venir habiter un appartement qu’elle avait loué rue Saint-Florentin. Elle ne put le retenir, d’ailleurs, que peu de temps, et il ne tarda pas à retourner chez les Duplay, Toutefois, quoi qu’on en ait dit, la bonne harmonie ne cessa de régner entre eux deux ; du moins c’est ce que les renseignements les plus probables permettent presque d’affirmer. On a dit aussi que Charlotte avait eu une conduite légère. Cette question a peu d’importance historique ; cependant il faut dire, sans qu’il soit possible de rien affirmer avec certitude à cet égard, que la sœur de l’austère conventionnel était, dans tous les cas, une personne décente, dont lui-même n’eût pas souffert les écarts, et qui se respectait assez elle-même, qui respectait assez son nom pour ne pas compromettre la haute et terrible réputation de son frère en affichant les faiblesses tout à fait conjecturales que quelques-uns lui ont attribuées. On a rapporté, notamment, qu’elle avait été la maîtresse de Fouché, — ce qu’elle nie avec indignation dans ses Mémoires. Ce qui a pu donner lieu à ce bruit probablement calomnieux, c’est que le futur duc d’Otrante, habile à saisir toutes les occasions propres à servir sa fortune, avait demandé la main de Charlotte, alors âgée de trente-deux ans, et qu’il avait été agréé par elle ainsi que par Maximilien. Ce dernier était à cette époque l’homme le plus influent et le plus puissant de la République, et il n’y avait rien que de fort ordinaire à ce qu’un ambitieux comme Fouché recherchât une telle alliance, qui fut empêchée par les événements et plus encore sans doute par les divisions de parti. Il paraît que c’est après sa mission de Lyon que Fouché, dont les violences avaient été blâmées par Robespierre, dut renoncer au mariage projeté.

Nous avons dit que la bonne harmonie paraît avoir constamment régné entre la sœur et le frère aîné. Ce qui a pu tromper l’opinion à cet égard, c’est une lettre de Charlotte, publiée à la suite du fameux rapport de Courtois, et qui commence ainsi : « Votre aversion pour moi, mon frère, loin de diminuer, est devenue la haine la plus implacable, »etc.

Mais on sait aujourd’hui que cette lettre, écrite dans un moment d’irritation, était adressée, non à Maximilien, mais à Robespierre jeune, avec qui Charlotte (un peu impérieuse et acariâtre, on le sait) fut un moment brouillée. Pour donner le change et présenter Maximilien comme un mauvais frère, les thermidoriens avaient tout simplement supprimé la suscription et une vingtaine de lignes. Mais l’original de la lettre est aux Archives et témoigne de leur indigne supercherie.

Après le 9 thermidor, Charlotte, qui s’était vainement présentée à la Conciergerie pour embrasser ses frères avant qu’ils fussent conduits à l’échafaud, fut jetée en prison et y resta quelque temps ; mais elle échappa aux proscriptions et vécut depuis dans la plus profonde obscurité. En arrivant au consulat, Bonaparte, dont on connaît les relations amicales avec Augustin (v. plus loin), fit à Charlotte une pension de 3,500 francs. Chose assez curieuse, elle la toucha, dit-on, jusqu’à sa mort, avec des réductions, même sous Louis XVIII et sous Charles X.

Charlotte Robespierre a laissé Sur ses deux frères des Mémoires qui ont été publiés par Laponneraye, et dont nous avons parlé ci-dessus, dans les notices bibliographiques.

ROBESPIERRE (Augustin-Bon-Joseph), dit Robespierre jeune, frère des précédents, né à Arras le 21 janvier 1763. Il obtint au collége Louis-le-Grand la survivance de la bourse de son frère, auquel il demeura constamment attaché, et suivit comme lui la carrière du barreau, dans sa ville natale, avec moins d’éclat, mais avec quelque succès. Lors de la Révolution, il en embrassa les principes avec chaleur, fut nommé président de la société des Amis de la constitution d’Arras, puis, en mars 1791, administrateur du Pas-de-Calais, enfin procureur-syndic après la journée du 10 août. Il venait d’être installé en cette qualité, lorsqu’il fut nommé, sans aucune démarche de son illustre frère, mais incontestablement par son influence, député de Paris à la Convention nationale. Les électeurs ne le connaissaient que par son nom ; c’était un engouement pour ainsi dire dynastique.

Cette espèce de dauphin révolutionnaire était d’ailleurs un homme de quelque valeur. Il vint siéger à la Montagne, défendit Marat aux Jacobins (24 octobre) contre les attaques envenimées des girondins, combattit Roland à la tribune de la Convention, vota la mort du roi sans appel ni sursis, prit une part assez active à la lutte contre les girondins, mais, en résumé, ne joua qu’un rôle effacé. Au 31 mai, il appuya les sections de Paris dans leur demande de suspension des Vingt-Deux.

En août 1793, il fut envoyé en mission dans le Midi, pour réprimer l’insurrection fédéraliste. Il n’avait guère de titre sérieux à cette mission, quoiqu’il ne manquât point de capacité ni d’énergie. Mais sa qualité de frère de l’Incorruptible lui donnait dans ses missions une véritable autorité, une importance quasi princière, s’il est permis de s’exprimer ainsi. Il avait été envoyé évidemment pour partager l’honneur de l’affaire si populaire de la reprise de Toulon, que les efforts de Barras et de Fréron avaient fort avancée. Robespierre aîné voulut même faire rappeler ceux-ci, pour que son frère recueillît seul toute la gloire ; mais toutes les sociétés populaires du Midi réclamèrent avec énergie. Les deux vaillants représentants n’en furent pas moins fort effacés par la présence de Robespierre jeune.

Augustin eut une véritable cour, et l’un de ses complaisants les plus serviles fut un jeune officier corse, fort obscur alors, mais qui devait plus tard jouer un rôle si bruyant sous le nom de Napoléon. Pour le moment, il signait Brutus. Prodigieusement ambitieux, inquiet, intrigant, il avait d’abord caressé Barras et Fréron, puis, avec sa souplesse méridionale, il se retourna vers les Robespierre, leur jugeant plus de puissance et d’avenir, et, par leur entremise, fit passer au comité du Salut public un plan contre celui de son général, Dugommier.

Augustin montra d’ailleurs quelque capacité ; il prit, de concert avec ses collègues, des mesures pour approvisionner l’armée, indiqua la puissante diversion d’une invasion de l’Italie, donnant ainsi la première idée des campagnes où devait s’immortaliser Bonaparte, et coopéra de sa personne à la reprise de Toulon. « Salicetti et Robespierre jeune, le sabre à la main, ont indiqué aux premières troupes de la République le chemin de la victoire et ont monté à l’assaut. Ils ont donné l’exemple du courage. » (Moniteur 5 nivôse, an II.)

Il n’eut aucune part aux rigueurs exercées contre la ville rebelle, car il repartit pour Paris le lendemain même de la victoire. Il repartit en mission au bout de quelques semaines, pour le département des Alpes-Maritimes, en passant par la Haute-Saône, le Doubs et le Jura. Commissaire du comité de Salut public, il avait en quelque sorte plus de pouvoir que les simples représentants. À Vesoul, il fit mettre en liberté, peut-être un peu légèrement, un grand nombre de prisonniers, malgré l’avis du député Duroy, commissaire de la Convention (l’héroïque martyr de prairial). Mais pour le moment, la politique de Robespierre était à la clémence et, sans aucun doute, Augustin suivait les instructions de son aîné. À Besançon, il lutta contre le représentant Bernard de Saintes et contre le mouvement anticatholique, que son frère écrasait à Paris, et redonna force, dans ces contrées, au parti religieux. Il partit comblé des bénédictions des contre-révolutionnaires. Pour comprendre ces fluctuations de la politique robespierriste, il est nécessaire de se reporter à la biographie de Robespierre aîné et de se souvenir de sa lutte contre le parti philosophique et le culte de la Raison.

Dans ces missions, Augustin était accompagné de sa maîtresse, Mme de La Saudraye, femme de l’académicien de ce nom ; ce qui n’était pas sans exciter les récriminations des austères jacobins et des sans-culottes, et sans compromettre quelque peu la réputation du sévère Maximilien, moins sévère pour son jeune frère que pour lui-même et pour les autres.

On lit, dans les mémoires de Lucien Bonaparte, que les Robespierre offrirent à cette époque à Napoléon Bonaparte la place de commandant de Paris, en remplacement d’Hanriot. La chose n’est pas invraisemblable ; cependant, il n’y a pas d’autre preuve que le témoignage de Lucien. Ce qu’il y a de certain, c’est l’intimité entre Bonaparte et les Robespierre. Dans des lettres que nous avons eues sous les yeux, Augustin parle du futur empereur avec enthousiasme et comme d’un homme d’un mérite transcendant.

On trouve aussi dans les mémoires de Charlotte Robespierre ce fait curieux que Napoléon, à la nouvelle du 9 thermidor, aurait eu l’idée de marcher contre la Convention, et que même il en aurait fait la proposition formelle aux représentants envoyés près de l’armée d’Italie.

En résumé, le rôle politique de Robespierre jeune se borna à être l’un des missi domimei de son frère. Dans la Convention, il était noyé dans la foule. Parleur facile et vulgaire, il était écouté aux Jacobins, mais surtout à cause de son nom. Homme de plaisir, il ne sentit pas assez combien la haute et terrible renommée de son frère exigeait de ménagements, il se compromit fort dans des maisons suspectes, au Palais-Royal, où l’on jouait, où l’on retrouvait des débris de l’ancienne société, par exemple chez les dames Saint-Amaranthe, qui finirent par être exécutées comme suspectes.

Au 9 thermidor, cependant, il s’honora par son dévouement fraternel et civique. Son frère venait d’être décrété d’accusation ; il se lève tout à coup : « Je suis, dit-il, aussi coupable que mon frère ; j’ai partagé ses vertus, je veux partager son sort. Je demande aussi le décret d’accusation contre moi ! »

Il y eut un mouvement d’émotion dans l’Assemblée ; mais les passions étaient tellement surexcitées que les représentants parurent accepter ce sacrifice sans même l’honorer d’une discussion. Augustin suivit fidèlement la fortune de son aîné. Il siégea le soir à l’Hôtel de ville, parmi la commune insurrectionnelle, et dans la nuit, quand il vit que tout était perdu, pendant que les forces conventionnelles envahissaient l’Hôtel de ville, il franchit une des fenêtres donnant sur la place de Grève, marcha un instant sur le cordon de pierre qui fait saillie autour du monument, puis, voyant la place envahie par les troupes de la Convention, se précipita sur les marches du grand escalier. On le releva sanglant, mais respirant encore. La lendemain, il fut porté mourant à l’échafaud (10 thermidor an II, 28 juillet 1794). Il avait trente et un ans.

ROBESPIERRISME s. m. (ro-bè-spiè-risme — du nom de Robespierre). Hist. Doctrines politiques de Robespierre et de ses partisans.

ROBESPIERRISTE s. m. (ro-bè-spi-è-ri-ste — du nom de Robespierre). Politiq. Partisan de Robespierre ou de sa politique. — adj. Qui appartient à Robespierre ou à son système politique : Principes robespierristes


ROBET s. m. (ro-bè), Moll. Nom vulgaire d’une coquille du genre pétoncle.


ROBETTE s. f. (ro-bè-te — dimin. de robe.) Chemise de laine que portent les chartreux.


ROB1AC, bourg et comm. de France (Gard), canton de Saint-Ambroix, arrond. et à 20 kilom. d’Alais, sur la rive droite de la Cèze ; pop. aggl., 2,553 hab. — pop. tot., 3,699 hab. Filatures de soie et fonderie de fer comprenant dix-sept fours à puddler et dix fours à réchauffer. C’est sur le territoire de cette commune que se trouvent les importantes mines de houille de Trélys, reliées par un embranchement au chemin de fer de Bessèges à Alais. Les mines de Robiac et de Meyrannes produisent ensomblo environ 1,600,000 quintaux métriques de houille par an. L’église renferme un beau tableau de Sigalon. Les ruines de l’ancien château de Robiac couronnent un monticule qui domine le bourg. Elles consistent principalement en une tour ronde d’un aspect pittoresque.


ROBIDOU (Bertrand), écrivain et journaliste français, né à Plerguer (Ille-et-Vilaine) en 1820. Fils d’un pauvre cultivateur, il entra, à douze ans, à l’institut Lamennais, dirigé à Ploërmel par le frère de l’auteur des Paroles d’un croyant. Là, il se fit remarquer par sa vive intelligence, et bientôt il composa des poésies et même des drames, qui témoignaient d’une grande indépendance d’esprit. Lorsqu’il eut achevé ses études, M. Robidou, que le manque de fortune empêchait de suivre ses goûts littéraires, se fit nommer instituteur à Saint-Benoît-des-Ondes, près de Cancale. Par son savoir, par son zèle, par son enseignement judicieux, il attira de nombreux élèves dans son école. Lorsque la réaction devint toute-puissante avec le ministre Falloux en 1849, M. Robidou se vit en butte aux attaques et aux dénonciations des cléricaux. Il y répondit par une brochure fort vive, qui lui valut d’être poursuivi devant le jury le 8 novembre 1849. Ayant été acquitté, il ne fut pas moins condamné, par mesure administrative, à un mois de suspension avec privation de traitement et on lui enleva la maison d’école. Les habitants de Saint-Benoît-des-Ondes, qui avaient pour leur instituteur autant d’estime que d’affection, se réunirent alors et lui construisirent à leurs frais une maison dans laquelle il put s’établir comme instituteur privé ; mais, à l’instigation des cléricaux, le conseil académique, de sa propre autorité, ferma brutalement, en 1851, l’école de M. Robidou, qui, frappé dans ses moyens d’existence, chercha des ressources dans les travaux littéraires et dans le journalisme. Comme publiciste, il a fondé divers journaux, notamment l’Union des deux villes, organe libéral des villes de Saint-Malo et de Saint--