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avec un Intérieur du cabinet de M. Sauvageot ; niais M.’Rôberts, habitué à peindre le Christ —èt’des saints, ne pouvait enlever avec es-prit, avec adresse, les mille détails charmants qui font le mérite et l’attrait des Inférieurs-àe ce genre. La touche est, en effet, lourde et pesamment savante. Le Portrait de 1861 était bien supérieur, réservefaite dé la timidité du rendu. Tribulation, en 1863 ; une Trouvaille, en 1864, nous font voir ’ le peintre attristé, cherchant sa route, avec- le regret de s’être égaré longtemps. En 1865, le Vin nouveau fil entrevoir quelques lueurs de personnalité ; on eût dit que 1 artiste-venait de trouver sa’voie ; mais le Portrait de Seid-Effendi et VEnfance de sainte Thérèse, du Salon suivant (1866), ne réalisèrent que

« très-imparfaitement les espérances qu’avaitfait concevoir la modification survenue dans

son faire.

.’, ROBEKTSAU, ancien village de France " (Bas-Rhin), aux environs de Strasbourg dont il dépend, dans une lie formée pat l’III et le

  • Rhin, cédé à l’Allemagne en 1871. C’est la
  • promenade favorite des Strasbourgeois. Elle

’ est disposée avec un goût charmant, ornée de superbes allées, coupée de vertes pe’ lousés, de massifs d’arbres et de corbeilles t de fleurs. Au centre de la promenade de Robertsau s’élève l’Orangerie, reste de l’ancien château du duc de Deux-Ponts, à Boux. willer. Elle a été transportée pièce a pièce et remontée à Robertsau. De la promenade on a au loin en perspective la ligne de la forêt Noire, Un pont suspendu fait communiquer Robertsau avec l’Ile du Wacken.

ROBERTSIE s. f. (ro-bèr-ts ! — de Roberts, botan. angl.). Bot. Syn. de sidkrokyle, genre d’arbres, de la famille des sapotacées.

'<■ ROBERTSON, comté des États-Unis de l’Amérique du Nord, État de Tennessee, compris entre les comtés Stimmer, Davison, Dikson, Montgomery et l’État de Kentucky. Les principaux cours d’eau qui l’arrosent sont le Cumberland, la Red et le Sijcamore ; environ 14,000 hab. Ch.-l., Springfield.

ROBERTSON (William), philologue anglais, mort vers 1686. On ne sait rien de la vie de ce savant, à qui l’on doit : Thésaurus lingue grses in epitomen sive compendium redactus (Cambridge, 1676, in-4<>) ; Thésaurus linguse sancts sive concordantiale lexicon hebrsso-tatino-biblicum (Londres, 1680, in-4o) ; Index alIphabeticus hebrso-biblicus (Cambridge, 1683, in-8«), traduit en latin par Leusden et publié sous le titré de Lexicon novum hebrso-latinuni (Utrecht, 1687, in-8<>) ; Manipulus lingus sanclss et eruditorum (Cambridge, 1686, iti-8»).

« ROBERTSON (William), historien anglais, •né à Borthwick (Écosse) en 172J, mort en

1793. Il fut envoyé par son père h l’univer-sité d’Édimbourg, où il se distingua par son ardeur pour l’étude ; il inscrivait cette devise sur tous ses cahiers : Vita sine litteris mors est. Nommé ministre presbytérien à l’âge de vingt-deux ans dans une petite paroisse, il se vit bientôt obligé d’élever, avec le modeste revenu de 100 livres, un frère et six sœurs, que la mort de son père et de sa mère laissa à sa charge. Il entreprit avec Blair la Revue d’Édimbourg  ; mais ce recueil de critique littéraire ne s’étant pas soutenu, il se livra au genre historique. En 1759 parut son Histoire d’Écosse, livre remarquable où Marie Stuart est jugée pour la première fois avec impartialité par un écrivain de talent. Bien que la perfidie de la reine Elisabeth y fût flétrie avec chaleur, cet ouvrage reçut un accueil favorable des Anglais. L’auteur fut misa la tête d’une église d’Edimbourg, nommé principal de l’université, puis historiographe d’Écosse (17G4), fonctions qu’il put’cumuleret dont les émoluments lui procurèrent dès.lors une grande aisance. Il

donna, en 1769, une Histoire du règne de Charles-Quint. C’est un tableau admirablement tracé de la.marche de la civilisation au Xvie siècle. L’introduction, précis de l’histoire d’Occident depuis les premiers temps de l’Église, est un morceau de maître qui a servi de modèle à l’école historique moderne. Son meilleur livre, l’Histoire de l’Amérique, fut publié de 1777 à 1780. Les faits de la conquête du Mexique et du Pérou y sont éclaircis et exposés avec une impartialité à laquelle les Espagnols eux-mêmes se plurent à rendre hommage, bien qu’ils n’y fussent pas ménagés, Robertson s’arrête à la conquête. Aborder une époque plus récente, toucher à la.question des colonies anglaises dans le nouveau monde lui paraissait difficile pour un historien qui se fait une loi de la véracité. Dans une lettre à Gibbon, il lui disait : « Enécrivant, .je me considère toujours comme donnant mon témoignage devant une cour de justice. » Son dernier ouvrage, Recherches historiques sur l’Inde (1790), ne conserve aucune valeur aujourd’hui, par suite des travaux des orientalistes modernes. On a publié les Œuvres complètes de Robertson, truduites par Suard, Morellet et Cainpenon, précédées d’un essai sur la vie de l’auteur (1817-1821, 18 vol. in-8o). Elles ont été reproduites dans le Panthéon littéraire (1836, 1 vol. gr. in-S").

KOBERTSON (Joseph), littérateur anglais, . né à Londres en 1726, mort dans la même ville en 1802. Il entra dans les ordres et desservait eu dernier lieu la cure de Horncastle

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(Lincolnshire). On a de lui : On culinary poisons (1781) ; The parian chronicle (1788, in-4o) ; Telemachus, with a life of Fenelon (1795, 2 vol. in-12) ; On the éducation ofyoung tadies (L798, in-8o) ; des sermons et de nombreux articles dans la Critical Review.

ROBERTSON (Abraham), géomètre anglais, né vers 1752, mort à Oxford en 1827. Il devint professeur de géométrie au collège de Christ-Church d’Oxford, membre de la Société royale de Londres et directeur de l’observatoire fondé par Radelilfe. On a de lui : Sectioitum conicarum libri Vil (1793, in-4») ; Traité géométrique des sections coniques (1802, in-8o) ; Réplique à un coopérateur des Critical and Monthly Reviews (1808, in-8o). Dans cet ouvrage, Robertson répond victorieusement aux vives attaques dont son traité des sections avait été l’objet..

ROBERTSON (Étienne-Gaspard Robert, dit), physicien et aéronaute belge, né à Liège en 1763, mort aux Batignolles (Paris) en 1837. Il était professeur de physique dans sa ville natale lorsqu’il vint à Paris, à l’époque la plus orageuse de la Révolution, proposer au gouvernement un miroir d’Archimède perfectionné avec lequel il prétendait qu’on pouvait incendier les flottes de l’Angleterre. Une commission, composée de Monge, Lefèvre, Gineau et Guyton de Morveau, ht un rapport avantageux de la découverte qui, pourtant, en resta là. Robertson fit ; le premier, connaître le galvanisme en France ; mais c’est surtout comme aéronaute qu’il s’est acquis une célébrité. Il a exécuté 59 ascensions eu Europe. Celle qui lit le plus de bruit est celte de Hambourg, du 18 juillet 1803, dans laquelle il s’éleva à 3,670 toises, hauteur qui n’avait pas encore été atteinte avant lui. II. accompagna l’ambassadeur russe Golovin à Pékin, pour offrir à l’empereur de Chine le spectacle des expériences aérostatiques. On lui doit l’invention du parachute, attribuée à tort à Garnerin. Il a enrichi la physique amusante d’une foule de découvertes ingénieuses, dont il a donné la description dans des Mémoires récréatifs et anecdotiques (1830-1834, 2 vol. in-8o, avec un vol. de planches). On a encore de lui : la Minerve, vaisseau aérien destiné aux découvertes et proposée toutes les Académies de l’Europe (1804 et 1820, ia-8<>).

ROBERTSON (Guillaume-Eugène), aéronautej fils du précédent, né à Paris en 1799, mort u Mexico en 1S36 ou, selon une autre version, à La Vera-Cruz en 1838. Il exécuta des expériences de physique et des ascensions aérostatiques en diverses villes d’Europe, notamment à Lisbonne, à Porto, à Madrid et à Paris. Le 10 décembre 1819, Robertson opéra à Lisbonne une descente en

parachute d’une, hauteur de 2,500 toises et alla prendre terre à l’Oreugeras, à une demilieue de cette ville. Ce physicien, enthousiaste de son art, dont il cherchait à faire des applications utiles, a porté dans le nouveau monde le majestueux spectacle des ascensions aêrostatiques. Philadelphie, New-York, La Nouvelle-Orléans., La Havane,

Mexico ont connu par lui cette importante dé-couverte dont s’honore le génie français. On a publié la Relation de son premier voyuge aérostatique à Mexico le 12 février 1835 (in-8°).

ROBERTSON (André), peintre anglais, né vers 1778, mort à Hampstead en 1846. Il fut appelé à Londres en 1800 par West, alors président de l’Académie royale.de peinture, qui lui fit peindre sou portrait en miniature. Ce morceau fut exécuté avec tant de talent que plusieurs hauts personnages, parmi lesquels on cite le duc de Susses, voulurent avoir leur portrait dans le même genre. Robertson devint membre de l’Académie royale de peinture. Il fonda l’Asile écossais et fut un des organisateurs de la Société générale artistique de bienfaisance.

ROBERTSON (Pierre - Charles - Théodore Lafforgue, connu sous le nom de), lexicographe français et professeur de langues, né à Paris en 1803. Il s’adonna de bonne heure à l’étude de la langue anglaise, et, à peine âgé de dix-neuf ans, il ouvrit un cours d’anglais qui fut fort goûté des gens du monde. C’est à cette occasion qu’il déguisa son origine parisienne sous le nom anglais de Robertson, afin d’inspirer plus de confiance à ses auditeurs- Il fit une application spéciale à la langue anglaise de la fameuse méthode Jacotot, et l’expérience lui fit perfectionner cette méthode, qui est aujourd’hui connue sous le nom de méthode Robertson. Après trente ans de professorat, M. Robertson céda sou établissement à son gendre, M. Hamilton (1852), et alla se fixer à Beilevue, où il s’est occupé d’améliorer les éditions successives de ses nombreux ouvrages, en même temps qu’il en composait de nouveaux. Un décret du 19 janvier 1859 a autorisé ce savant professeur à ajouter à son nom patronymique celui de Robertson et à s’appeler à l’avenir LntToreue-Robortson. Il a publié : Robert’son’s Magazine, journal grammatical, et littéraire de la langue augluise (Faris, 1827-1828, in-8o) ; Robertson’s New Magasine (1835-183S, gr. in-8") ; Cours pratique, analytique, théorique et synthétique de la langue anglaise (1835, in-8uJ ; ce cours, qui est la réimpression d’une partie du Magazine, avait été publié d’abord par leçons de 1832 à 1835 ; Exercices pratiques (1833, 1836, gr. in-8o) ; Traité de laprononciation anglaise (1835, in-S0) ; Cours de

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littérature anglaise, ou Choix de morceaux tirés des meilleurs prosateurs contemporains (1839, in-8o) ; Dictionnaire des racines anglaises et traité de la formation des mots (1839, in-8o) ; Nouveau cours pratique, analytique, théorique et synthétique de la langue anglaise (1840-1842-1844, 3 parties in-8o) ; chacune des parties de la 3e édition s’étant vendue séparément a été plusieurs fois réimprimée. On en est actuellement à, la 12e édition. La troisième partie est suivie d’un index ou table ntisonnée, formant une grammaire alphabétique ; Clef des exercices de conversation et de composition (1840, in-S°) ; Cahier analytique de prononciation anglaise (1841, in-8o) ; Leçons élémentaires de la langue espagnole, tirées de l’anglais, de Monteith (1843, in-12) ; Théorie de l’enseignement des lanyues et plan d’organisation basée sur l’association du capital, du travail et du talent (1847, in-8o), opuscule extrait de la Phalange ; The Garland, choix de morceaux extraits des meilleurs prosateurs contemporains (1850) ; The whole french language (Paris, 1853-1854, 2 vol. in-8o) ; Nuevo curso practico..., de lengua englesa (1853, in-8o), imprimé pour l’Amérique espagnole ; Dictionnaire idéologique, recueil des mots, des phrases, des idiotismes et des proverbes’de la langue française, classés selon l’ordre des idées (1859, in-S°) ; VAnglais mis à la portée des enfants (1861-1869, in-18) ; Robertson s English théâtre, répertoire de jolies pièces du théâtre anglais, avec la traduction française en regard (in-18) ; enfin, Dictionnaire de prononciation anglaise et Dictionnaire de racines anglaises, contenant les syllabes initiales et finales au moyen desquelles on peut reconstituer tous les dérivés, etc. (1870, in-18 Jésus). La méthode Robertson a été traduite dans toutes les langues de l’Europe, et non-seulement adaptée à l’étude de ces langues, mais encore à celle du grec et du latin.

ROBERVAL (Gilles Personne ou Perso{{semier de)}}, géomètre français, né en 1602 à Roberval, petit village.du Beauvoisis dont il prit le nom, mort à Paris en 1675. II vint à Paris en 1627 et s’y lia bientôt avec le Père Mersenne, Mydorge, Étienne Pascal et autres savants, parmi lesquels il tint un rang distingué. Il fut nommé, en 1631, professeur de philosophie au collège Gervais et obtint, peu après, au Collège royal, la chaire de mathématiques qu’il conserva jusqu’à sa mort,

bien qu’il fût soumis à réélection tous les trois ans et que de nombreux concurrents la lui disputassent chaque fois. Doué d’un mérite réel, il se l’exagérait de façon à ne pouvoir pas supporter que d’autres en eussent autant que lui ; il était passionné, vindicatif, plus soucieux de sa réputation que de la vérité, enfin ombrageux et dissimulé. Ces travers ne pouvaient pas manquer de l’entraîner dans une foule de querelles qui, en effet, troublèrent sa vie d’autant plus malheureusement que, même ayant raison, il savait toujours trouver le moyen de se donner tous les torts.

Il fit partie de l’Académie des sciences dès sa création en 1665 ; il éprouvait la plus grande peine à exprimer nettement ses idées. Aussi a-t-il laissé peu d’écrits, que, du reste, il ne fit pas imprimer de son vivant. Son ami l’abbé Gallois les fit insérer, en 1693, dans le Recueil’des mémoires de l’Académie des sciences. Ce sont un : Traité des mouvements composés, un autre intitulé De recognitione et conslructione squationum, sa Méthode des indivisibles et un mémoire De trochoïde (cycloïde). Montucla, qui les avait lus, défiait « les lecteurs les plus versés dans lu méthode ancienne de tenir contre quelques-unes de ses démonstrations, tant elles sont prolixes et embarrassées, jusque dans l’exposition même. » II est plus connu par ses lettres et par celles de ses contemporains.

Roberval avait adressé à Fermât, vers 1636, la solution du problème de la quadrature d’une parabole de degré quelconque y m = a m — l a ; et, peu après, d’une parabole y m = a m — n x » ; aussi, lorsque parut le Traité des indivisibles de Cavalieri, réclamat-il la priorité. « Longtemps avant, dit-il dans une lettre de 1644 à Torricelli, longtemps avant que le géomètre italien mit au jour sa méthode, il en avait une fort analogue ; mais, plus attentif que Cavalieri à ménager les oreilles des géomètres, il l’avait dépouillée de ce que cette de son concurrent avait de dur et de choquant dans les termes, et considérait les surfaces ou les solides comme composés d’une infinité de petits rectangles ou de petits prismes, etc. » Il ajoute qu’il avait gardé sa méthode in petto, duns la vue de se procurer parmi les géomètres une supériorité flatteuse par la difficulté des problèmes qu’elle le mettait eu état de résoudre. C’était fort bien ; mais, pendant qu’il Se réjouissait juvénilité)’, Cavalieri lui avait enlevé l’honneur de la découverte.

Roberval est plus connu par sa méthode originale pour la construction des tangentes (v.tangente) ; mais, quoique l’idée qu’il avait eue fût heureuse, il se trompa tant de fois dans les applications et se fit si peu comprendre, que sa méthode avait été rejetée

comme fausse et n’a été effectivement reprise que dans ces dernières années. C’est cette question des tangentes qui fut le principe de sa querelle avec Descartes, qu’il ne laissa jamais tranquille, alors même que le philosophe ne lui répondait plus depuis long ROBE

temps. Roberval avait le premier, en 1637, carré la cycloïde. Descartes, informé du résultat par Mersenne, avait immédiatement renvoyé une démonstration du théorème énoncé, en la faisant suivre d’une méthode pour mener la tangente à la courbe (v. centre instantané de rotation) ; mais Roberval ne réussit pas à le suivre sur ce nouveau terrain ; il donna plusieurs démonstrations inexactes, essaya de s’en approprier une de Fermât et finit comme d’habitude par se fâcher. Au reste, sa quadrature même de la cycloïde lui fournit peu après (1644) l’occasion d’une nouvelle querelle avec Torricelli qui, en l’absence d’une démonstration que Roberval n’avait pas publiée, se crut le droit de donner celle qu’il venait de trouver. Cette dispute, au reste, si elle mit encore mieux au jour les défauts de caractère de Roberval, lui fournit au moins l’occasion de nouveaux succès ; car c’est au milieu de ces démêlés qu’il trouva la mesure des.volumes engendrés par la cycloïde tournant autour de son axe ou de sa base.

Pascal, dans son Histoire de la roulette, a montré en faveur de Roberval, son ami, une injuste partialité, poussée jusqu’au point de mettre en doute la probité de Torricelli. Il est juste d’en faire un reproche à sa mémoire. Ce n’est pas tout que de n’être pas jésuite, dirons-nous en renversant le mot de Voltaire, il faut encore être équitable. Torricelli avait autant de belles qualités que Roberval de vilains défauts.

ROBERVALIENNE adj. f. (ro-bèr-va-U-ène

— du nom de Roberval). Géom. Se dit de plusieurs courbes décrites par le géomètre Roberval : Les courbes robervaliennes.

ROBESON, comté des États-Unis de l’Amérique, du Nord, État de la Caroline du Nord, compris entre les comtés de Cumberland, Pladen, Columbus, Richmond et l’État de la Caroline du Sud. Le sol, généralement sablonneux, produit beaucoup de coton. La contrée est arrosée par le Lumb, le Sholheel, l’Ashpole, le Rast et le Rockfish ; 7,000 hab. Ch.-l., Lumbertown.


ROBESPIERRE (Maximilien-Marie-Isidore de), né à Arras le 6 mai 1758, décapité le 10 thermidor an II (28 juillet 1794).

Dans la préface de la nouvelle édition de son Histoire de la Révolution, M. Michelet, qui, on le sait, n’est pas fort tendre pour le célèbre conventionnel et qui lui donne le même nom que les thermidoriens, le Tyran, dit de lui :

« Son histoire est prodigieuse bien plus que celle de Bonaparte. On voit bien moins les fils et les rouages, les forces préparées. Ce qu’on voit, c’est un homme, un petit avocat, avant tout homme de lettres (et il le fut jusqu’à la mort). C’est un homme honnête et austère, mais de piètre figure, d’un talent incolore, qui se trouve un matin soulevé, emporté par je ne sais quelle trombe. Rien de tel dans les Mille et une nuits. En un moment il va bien plus haut que le trône. Il est mis sur l’autel. Étonnante légende ! »

Le problème de cette vie, c’est, en effet, cette puissance énorme, cette autorité presque théocratique acquise avec des moyens relativement médiocres, ou du moins qui n’étaient pas en rapport avec le résultat obtenu. Nous n’avons pas la prétention de résoudre de telles questions dans une simple notice biographique, pas plus que la présomption de les trancher dogmatiquement.

Tout ce que nous pouvons faire, c’est de serrer de près les faits, d’en étudier l’enchaînement et la portée autant que nous le permet notre cadre, et d’apporter dans cette étude, sinon la sèche impartialité de l’analyste, au moins l’indépendance d’esprit et la bonne foi. Le lecteur voudra bien nous pardonner nos erreurs d’appréciation, en faveur de notre intention sincère de ne point tomber volontairement dans le système et le parti pris.

D’après une tradition assez répandue, la famille de Robespierre serait d’origine irlandaise, et elle se serait établie en Artois dans le XVIe siècle. Il en est même qui donnent à son nom une origine tout anglaise (Robert’s Peter, Pierre, fils de Robert). Toujours est-il que, dès le commencement du XVIIe siècle, on voit des Robespierre établis comme notaires à Carvin, entre Lille et Arras. Ils exercèrent le notariat de père en fils. Au XVIIIe siècle, une branche vint se fixer à Arras. C’est de cette branche que sortit Maximilien. Bien que la famille ait eu autrefois des armoiries (v. Borel d'Hauterive, Armoriai, t. Ier, préface), elle n’était pas d’origine nobiliaire ; mais elle avait acquis, par les fonctions remplies, le rang de petite noblesse de robe. Le père et le grand-père de Maximilien signaient le plus souvent Derobespierre. On sait d’ailleurs que la particule, même séparée, n’impliquait pas nécessairement la noblesse. Mais ces détails ont peu d’importance.

Le père de celui qui devait rendre ce nom si célèbre, Maximilien-Barthélemy-François Derobespierre, avocat au conseil d’Artois, avait épousé Jacqueline-Marguerite Carrault, fille d’un brasseur d’Arras, qui lui donna quatre enfants et mourut au moment où l’aîné, Maximilien, n’avait encore que sept ans. Désespéré, le père cessa de plaider, abandonna les affaires, voyagea en Angleterre et en Allemagne et mourut, à ce qu’on croit, à Munich. Cette famille d’orphelins fut recueillie par de grands parents. L'aîné fut placé au collège