l’armée ennemie. En 1302, il rencontra de nouveau les Flamands à Courtrai. Plein de mépris pour cette armée de patriotes plébéiens, il ne fit rien pour se rendre compte de la position des ennemis. Il fondit sur eux avec sa témérité habituelle, alla se précipiter avec sa cavalerie dans un large fossé couvert de feuillage et y trouva la mort avec l’élite de l’armée française. Robert II avait eu un fils, Philippe, mort avant lui, et une fille, Mahaut, qui épousa le duc de Bourgogne Othon, et à qui il laissa son comté.
ROBERT III, comte d’Artois, petit-fils du
précédent et fils de Philippe d’Artois, né en
1287, mort à Londres en 1343. Dépouillé du
comté d’Artois par sa tante Mahaut, dont les
droits furent reconnus par les arrêts rendus
en 1302, 1309 et 1318, il tenta, à plusieurs reprises,
de rentrer dans ce qu’il prétendait
être son héritage. Le roi de France érigea
pour lui en pairie la terre de Beaumont-le-Roger,
qu’il lui donna, et Robert soutint ce
prince contre les prétentions d’Édouard III,
roi d’Angleterre. Cependant Robert n’avait
point renoncé au comté d’Artois. En 1329, il
produisit de faux titres pour faire valoir ses
prétentions, puis il fit, selon toute probabilité,
emprisonner Mahaut, fut mẑeme accusé
d’avoir voulu faire assassiner le roi de
France, Philippe de Valois, et fut condamné
au bannissement par arrêt de la cour des
pairs (1332). Réfugié en Angleterre et dévoré
de la soif de la vengeance, il conseilla à Édouard III de reprendre le titre de roi de
France et fut envoyé avec 10,000 hommes en
Bretagne. Robert prit alors le titre de lieutenant d’Édouard III, roi d’Angleterre et de
France, attaqua Saint-Omer, qu’il ne put
prendre (1342), puis marcha sur Vannes, dont
il s’empara (1343) ; mais il y fut bientôt attaqué par Jacques de Bourbon. Grièvement
blessé, il ne s’échappa qu’avec peine, parvint
à s’embarquer, à regagner Londres et y
mourut bientôt, après avoir recommandé à
Édouard III de venger sa mort d’une manière
éclatante. Cette branche de la maison de
France s’éteignit, en 1472, dans la personne
de Charles d’Artois, pair de France, qui se
distingua par la plus brillante valeur sous le
règne de Charles VII et mourut sans postérité.
ROBERT Ier, prince de Capoue et comte d’Aversa, né vers 1080, mort à Capoue en
1120. Il fut nommé gouverneur de Capoue
par son frère Richard, contre qui il se révolta,
et à qui il succéda en 1106. Ce prince
se déclara en faveur du saint-siège contre
Henri V, et le pape Gélase excommunia l’empereur
dans un concile réuni à Capoue en 1113. Son frère Jourdain II lui succéda.
ROBERT II, prince de Capoue et comte d’Aversa, neveu du précédent, mort à Palerme
en 1156. Il succéda, en 1127, à son
père Jourdain II. Robert reçut l’investiture
du pape Honorius II et, à l’excitation de ce
dernier, il lutta pendant longtemps contre
Roger II, roi de Sicile, pour s’affranchir de
sa suzeraineté. S’étant allié avec Rainolfe,
comte d’Alife, et de nombreux barons d’Apulie,
il battit Roger à Scafaio (1132) ; mais ses
alliés se lassèrent bientôt de la guerre et
Robert parcourut l’Italie pour chercher des
secours. Il rencontra à Rome l’empereur Lothaire III, qui lui promit son appui, trouva
un allié dans le pape Innocent II, obtint des
secours de la république de Pise et, en 1137,
grâce aux forces combinées qu’il avait pu
réunir, il parvint à délivrer Naples assiégée,
à reconquérir sa principauté et à chasser Roger
de ses possessions en deçà du Phare.
Mais bientôt les contingents allemands et pisans
quittèrent Robert. Peu après, Roger, à
la tête d’une armée de Sarrasins, pénétra
dans la Campanie, qu’il ravagea. Vaincu à
la journée de Galluno (1139), où le pape Innocent II fut fait prisonnier, Robert parvint
à s’échapper. Il erra de pays en pays pour
susciter des ennemis à Roger et obtint enfin
des secours de Frédéric Barberousse ; Roger
venait de mourir (1154), laissant le trône à
son fils Guillaume Ier, lorsque Robert, à la
tête d’une armée, reprit sa principauté (1155).
Mais, dès l’année suivante, Guillaume Ier reprit l’offensive et assiégea Robert dans Capoue. Celui-ci, contraint de fuir, tomba entre
les mains du comte de Fondi ; Guillaume Ier,
à qui on le livra, lui fit arracher les yeux et
envoya mourir dans les prisons de Païenne le dernier descendant des comtes d’Aversa et des premiers conquérants normands de l’Italie
méridionale.
ROBERT GUISCARD. V. GUISCARD.
ROBERT, abbé et historien français, né à
Reims vers 1055, mort à Senuc, près de Vouziers,
en 1122. Abbé de Saint-Rémi, à Reims,
en 1095, il fut déposé à la suite d’un différend
qu’il eut avec l’abbé de Marmoutiers, se retira
au prieuré de Saint-Oncle de Senuc,
suivit les croisés en terre sainte (1096) et revint à Senuc en 1100. On a de lui : Historia Hierosolimitana libris VIII explicata (Cologne, entre 1470 et 1474, in-4o ; Bâle, 1533, in-fol.), histoire qui a été traduite en français sous le titre : la Chronique et histoire faite par le R. P. en Dieu Turpin, archevêque de Reims, l’un des pairs de France, contenant les prouesses de Charlemagne et de son neveu Roland (Paris, 1527, in-4o), Robert a été témoin oculaire de tous les faits qu’il raconte. Il commence son récit au concile da Clermont (1093) et le termine à la victoire remportée par les croisés sur le Soudan d’Égypte
(12 août 1099), après la prise de Jérusalem.
ROBERT, dit de Melun, en latin Robertus Meludensis ou Melidunus, théologien et prélat
anglais, né vers la fin du XIe siècle, mort
en 1107. Il enseigna d’abord la physique, puis
devint un des plus fameux théologiens de son
temps et séjourna en France près de trente
ans, de 1130 à 1160. Rentré dans sa patrie, il
fut élu, en 1163, évêque d’Hereford, où il
mourut. Son principal traité, dont il n’a été
publié que des fragments, a pour titres divers :
Summa theologiae, Summa sententiarum, Tractatus de incarnatione. On en cite
un exemplaire manuscrit dans le no 478 du
fonds de Saint-Victor à la Bibliothèque nationale. Le manuscrit no 1977 de l’ancien
fonds du Roi renferme deux autres ouvrages
inédits de Robert : Quaestiones de Divina Pagina et Quaestiones de Epistolis Pauli.
ROBERT, dit d’Auxerre, chroniqueur français,
mort à Auxerre en 1212. Lecteur à la
cathédrale d’Auxerre en 1166, il entra, en
1205, dans l’ordre de Prémontré. On a de
lui : Chronologia seriem temporum et historiam rerum continens (Troyes, 1608, in-4o),
chronique générale du monde, que l’auteur
conduisit jusqu’à l’année de sa mort et qui
fut ensuite continuée, par divers auteurs,
jusqu’à la fin du XIIIe siècle.
ROBERT, dit de Gloucester, chroniqueur anglais qui vivait au XIIIe siècle, du temps d’Édouard Ier. Il était moine de l’abbaye de
Gloucester, On lui doit une chronique rimée,
de plus de dix mille vers, dans l’idiome du
temps, qui est un langage intermédiaire entre
l’anglo-saxon et la langue de Chaucer et de
Wiclef. Cette chronique, très-populaire
dans le moyen âge, commence à l’origine des
temps et finit à la mort de sir Henry d’Almaine.
Elle a été publiée à Oxford (1724, 2 vol. in-8o) et réimprimée en 1810.
ROBERT (Jean), jurisconsulte français, né
à Orléans, mort à Nevers en 1590. Il professa
le droit à Orléans et publia, entre autres ouvrages estimés, Receptarum lectionum libri II (Orléans, 1567), où il relève plusieurs corrections
des lois romaines, proposées par le célèbre
Cujas. — Son fils, Anne Robert, avocat
au parlement de Paris, mort vers 1619, a
publié un recueil fort estimé d’arrêts notables
du parlement de Paris et du grand conseil :
Rerum judicatarum libri IV (Cologne,
1599, in-8o).
ROBERT (Claude), écrivain ecclésiastique français, né à Cheslay (Aube) en 1564 ou
1565, mort à Chalon-sur-Saône en 1637. Précepteur
d’André Fremyot, qui devint archevêque
de Bourges, il compléta l’éducation
de son élève par des voyages en Flandre, en
Allemagne et en Italie (1594), et, plus tard,
il l’aida de ses lumières et de ses conseils
dans l’administration de son diocèse. Robert
fut aussi précepteur de Jacques de
Neufchizes, qui, devenu évêque de Chalon-sur-Saône, le fit son archiciiacre et son
grand vicaire. On doit à Claude Robert l’histoire ecclésiastique de tous les diocèses de France jusqu’au XVIIe siècle, sous le titre de Gallia christiana (Paris, 1626, in-fol. avec une carte gèogr.), ouvrage rempli de documents et qui a été réédité,
ROBERT (Nicolas), peintre et graveur français,
né à Langres vers 1610, mort à Paris
en 1684. Il acquit beaucoup de talent comme
miniaturiste, surtout comme peintre de fleurs,
et commença à se faire connaître en peignant
les fleurs de la célèbre Guirlande de Julie.
Sur la demande de Gaston d’Orléans, il se
rendit à Blois avec quelques naturalistes et
fut chargé, par ce prince, de peindre des
plantes, des oiseaux et des animaux pour le
magnifique ouvrage connu sous le nom de
Recueil des vélins. Robert reproduisit par la gravure, avec quelques artistes, ce qu’il
avait déjà exécuté avec le pinceau. On lui
doit aussi diverses gravures d’après des tableaux de Charmetton.
ROBERT (Paul-Pons-Antoine), peintre et graveur français, né à Séry (Ardennes) en
1686, mort à Paris en 1733. Après avoir reçu
les leçons de Jean Jouvenet, il entreprit le
voyage d’Italie pour se perfectionner dans
son art. De retour à Paris, il peignit le Martyre de saint Fidèle pour l’église des capucins
de la rue Saint-Honoré. Ce morceau, qui
passe pour un chef-d’œuvre, eut un tel succès
que les capucins du Marais voulurent
avoir du même artiste deux tableaux qui lui
méritèrent le titre de peintre du cardinal de
Rohan et une pension. Après la publication
du premier volume de son Cabinet, Crozat
confia à Robert la continuation de cette entreprise,
et celui-ci enrichit ce recueil de cent
nouvelles planches. Mais la mort l’empêcha
de l’achever. Quelques-uns des dessins gravés
à l’eau-forte par Robert ont été terminés
par Nicolas Lesueur. Le Martyre de saint Fidèle a été gravé en manière noire par Marie-Madeleine Basseporte,
ROBERT (Hubert), peintre français, né à
Paris en 1733, mort dans la même ville le
15 avril 1808. Il appartenait à une famille aisée
de la bourgeoisie parisienne et fit de bonnes
études au collège de Navarre, où il eut
pour professeur l’abbé Batteux, le grammairien
distingué. H. Robert devint bon humaniste
et compta parmi les meilleurs élèves
du collège en grec et en latin, mais n’en commença
pas moins à révéler un goût décidé
pour les arts du dessin. L’abbé Batteux montrait
même de lui, comme une curiosité, lorsque
son élève eut été reçu membre de l’Académie
de peinture, un dessin à la plume, tracé
derrière une composition grecque et qui témoignait déjà d’un grand style. Imbu dès
l’enfance du goût et des traditions classiques,
il leur resta fidèle toute sa vie ; ce qu’il
crayonnait au collège, c’était des bergers arcadiens
rêvant au milieu des ruines, des profils
de monuments antiques, des colonnades
debout ou renversées ; c’est ce qu’il ne cessa
de peindre et de dessiner, mais avec un grand
talent et une autorité véritable, après qu’il
eut été visiter l’Italie. H. Robert resta un
peintre lettré, archéologue, se plaisant à reproduire
les débris pittoresques de l’antiquité,
les ruines héroïques de Rome, les villas patriciennes,
les maisons et les temples de Pompéi et d’Herculanum subitement retrouvées
sous les cendres du volcan. Placé d’abord,
au sortir de ses études, chez le sculpteur
Michel-Ange Sloldz, pour y pratiquer
l’art de ce maître, il dessina beaucoup plus
qu’il ne sculpta, et sa famille, sur le conseil
de Joseph Vernet, se décida à l’envoyer à Rome pour qu’il pût se livrer tout entier à
son goût dominant. H. Robert séjourna douze
ans en Italie (1753-1765), étudiant l’histoire,
copiant les ruines et s’attachant à reproduire,
sous les aspects les plus variés, les monuments
qu’il avait sous les yeux. Il composa
durant ces douze années une innombrable
quantité de croquis pris sur nature, d’esquisses
pittoresques qui furent pour lui un
dépôt précieux, où il puisa ses inspirations
durant toute sa carrière artistique. De retour
à Paris, il se fit recevoir à l’Académie de
peinture, sur la présentation de J. Vernet.
Son tableau de réception, Vue du port de Ripetta, à Rome, est au musée du Louvre.
C’est à ce moment (1765) que commença la brillante réputation d’Hubert Robert dans un genre tout à fait nouveau en France, réputation soutenue, augmentée chaque année par un nombre prodigieux de tableaux toujours exposés avec succès aux regards du public dans une longue suite de Salons, et qui lui valurent les éloges des plus sévères amateurs. Bien que l’espèce de peinture dans laquelle il a rendu son nom célèbre ait été traitée par d’autres artistes, elle a acquis dans ses tableaux, par sa manière originale, une physionomie si particulière qu’on dirait presque qu’il est le créateur de son genre. Les points de vue qu’il a pris pour dessiner les monuments d’architecture, les instants du jour qu’il a choisis pour les éclairer, sa couleur dans les effets de lune, sa touche correcte et légère, tout dans ses tableaux est agréable, et toujours neuf et pittoresque. Des murs ruinés, des colonnes brisées, des chapiteaux, des entablements renversés, semblent prendre de la vie sous son pinceau. D’autres, en les retraçant froidement, n’ont montré que des débris silencieux ; son talent a su leur donner de l’expression et une sorte d’éloquence. Ses tableaux sont presque toujours animés par des groupes de figures, épisodes intéressants qui donnent à ses compositions une sorte de philosophie.
Il n’est guère en Europe de musées et de collections particulières qui ne possèdent quelques-uns de ses ouvrages, tableaux, gouaches ou crayons. Il a de plus décoré avec goût, mais toujours dans le genre qu’il avait adopté, celui des ruines et des paysages antiques, un certains nombre d’hôtels ou villas du XVIIIe siècle. Parmi ses meilleurs ouvrages, il faut signaler les suivants, qui ont été souvent gravés : le Pont du Gard, le Colisëe de Rome, les Catacombes, le Tombeau de Marius, la Vue des arènes de Nimes, la Maison carrée, l’Escalier du Bernin au Vatican, le Temple de Vénus, l’Intérieur ruiné de l’église de la Sorbonne, enfin des vues générales de Rome et de la campagne romaine.
Le musée du Louvre possède de lui, outre le tableau de réception cité plus haut : l’Arc de triomphe de la ville d’Orange, le Temple de Jupiter à Rome, Temple circulaire surmonté d’un pigeonnier, Sculptttres rassemblées sous un hangar. Emprisonné pendant la Terreur, Hubert Robert eut pour compagnon de captivité Roucher, dont il fit le portrait ; c’est celui que le poëte envoya à sa femme la veille de son exécution. Il peignit également le lugubre cortège du transport des prisonniers de Sainte-Pélagie à Saint-Lazare, dans des charrettes découvertes, à la lueur des torches ; c’est la plus saisissante de ses compositions.
H. Robert fut nommé conservateur du musée du Louvre sous le Directoire. Riche et ami des lettres, il avait acheté la maison de Boileau, à Auteuil, et il se plaisait à y réunir ses amis qui, pour la plupart, étaient des littérateurs : Delille, Bitaubé, Ducis, Collin d’Harleville, Andrieux, etc. C’est là qu’il s’éteignit dans sa soixante-seizième année.
ROBERT (François), géographe français,
né à La Charmée, près de Chalon-sur-Saône,
en 1737, mort à Heiligenstadt (Saxe) en 1819.
Après avoir professé la philosophie et les mathématiques
au collège de Chalon-sur-Saône,
il devint, en 1780, ingénieur géographe du
roi, fut un des administrateurs de la Côte-d’Or
en 1793 et représenta ce département,
en 1797, au conseil des Cinq-Cents, où il émit
des opinions réactionnaires. Au 18 fructidor,
il rentra dans la vie privée. Passionné pour
l’étude de la géographie, il entreprit à ses
frais un grand nombre de voyages, et fut
nommé membre de l’Académie de Berlin et
de l’institut de Bologne. En 1795, il avait été
porté par le comité de l’instruction publique
sur la liste des gens de lettres à qui la Convention
accordait des secours ; mais, par une
erreur de nom, la somme qui lui était allouée
fut touchée par la veuve du géographe Robert
de Vaugondy. On a de François Robert :
Géographie universelle à l’usage des collèges
(1767, 2 vol. in-12), souvent réimprimée ; Géographie naturelle, historique, physique, etc., suivie d’un Traité de la sphère (1777, 3 vol, in-12) ; Voyage dans les treize cantons suisses
(1789, 2 vol. in-8o), traduit en allemand ;
Mélanges sur différents sujets d’économie publique (1800, in-8o) ; Dictionnaire géographique d’après les traités de Vienne et de Paris (1818, 1820, 1825, 2 vol. in-8o). Il a aussi travaillé
au Dictionnaire de géographie moderne,
publié par Mentelle dans l’Encyclopédie méthodique.
ROBERT (Charles-Guillaume), théologien protestant allemand, né à Cassel en 1749,
mort ’dans cette ville en 1803. Après avoir
visité la Suisse, la France et la Hollande, il
prit le grade de docteur en théologie et remplit les fonctions de pasteur et de professeur à Marbourg jusqu’en 1778, époque où il se démit de ses fonctions. L'électeur, qui faisait grand
cas de son caractère et de ses talents,
le nomma à la chaire de droit et de philosophie
pratique. Robert devint ensuite conseiller
au tribunal de révision (1784), juge au
tribunal supérieur d’appel (1797), puis quitta
Marbourg pour s’établir à Cassel. On a de lui
un assez grand nombre d’ouvrages, parmi
lesquels nous citerons : Commentatio de superbia eique opposita humilitate christiana (Marbourg, 1768, in-4o) ; Encyclopediae et methodi théologicae brevis ordinatio (1769, in-8o).
ROBERT (Pierre-François-Joseph), conventionnel,
né à Gimnée, près de Givet, en 1763, mort à Bruxelles en 1826. Il était avocat
avant la Révolution, dont il adopta les
principes avec beaucoup de chaleur. Il participa
à la rédaction du Mercure national et
des Révolutions de Paris. Dès 1790, il demanda
l’abolition de la monarchie dans une
brochure qui produisit une grande sensation.
Elle a pour titre : le Républicanisme adapté à la France (in-8°). Membre actif du club des
Cordeliers, il s’y lia avec Brissot et avec
Danton qui, devenu ministre (1792), le prit
pour secrétaire et le recommanda aux électeurs
de Paris lors des élections pour la Convention
nationale. Élu député, Robert se montra, dès le début de la session, un des ennemis les plus résolus de la royauté. Lors
du procès du roi, il vota pour la peine de
mort sans appel ni sursis et demanda que,
après cet acte de justice populaire, la peine
de mort fût abolie. Robert siégea sur les
bancs de la Montagne et s’associa à tous ses
actes. En l’an III, il fut envoyé en mission à
Liège et se montra à Paris, au 13 vendémiaire,
un des plus énergiques défenseurs
de la Convention contre les sections révoltées.
Bien que député, Robert se livrait au
commerce des denrées coloniales. Lors des
journées de Prairial, le peuple qui envahit
la Convention pilla sa maison et s’empara de
plusieurs tonneaux de rhum. On le traita
d’accapareur. Les journaux royalistes, enchantés
de cet incident, firent pleuvoir les
sarcasmes sur un homme qui avait beaucoup
crié lui-même contre les accapareurs, et on
le désigna quelque temps par le sobriquet de
Robert Rhum.
La vie politique de Robert s’est pour ainsi dire terminée avec la Convention. Après la 13 vendémiaire, n’étant pas du tiers conservé, il rentra dans la vie privée. Il ne fit point partie des conseils, quitta alors définitivement la carrière législative et se livra exclusivement au commerce, non sans protester contre le Consulat et l’Empire. Il lui arrivait souvent, sous ce dernier régime, de répéter, en l’appliquant au moderne César, ce vers de Voltaire sur le César romain :
Nos imprudents aïeux n’ont vaincu que pour lui.
Néanmoins, il ne goûta pas davantage la Restauration, avec sa charte et ses libertés octroyées, et, en 1814, il alla fixer sa résidence à Bruxelles avec sa femme, si connue sous le nom de Mlle de Kéralio (v. ce mot) et qui partageait ses sentiments politiques. Là, sans fausse honte, il ouvrit un magasin d’épiceries et de liqueurs à l’enseigne du Bon coin et y termina sa vie. Outre l’écrit précité, on lui doit : la Reconnaissance publique, ode (1787, in-8o) ; Mémoire sur le projet d’une société de jurisprudence (1789) ; le Droit de faire la paix et la guerre appartient à la nation (1790) ; Opinion concernant le jugement de louis XVI (1792).
ROBERT (Ernest-Louis-Frédéric), poète allemand, né à Berlin en 1778, mort en 1832.
Il appartenait à une famille juive qui avait
porté primitivement le nom de Lewin, et
était le frère de la célèbre Rachel, femme de
Varnhagen von Ense. Il reçut une excellente
éducation, et, après avoir exercé quelque
temps la profession de négociant, il put,
grâce à une fortune considérable, se livrer
tout entier à des travaux poétiques et littéraires,
Robert n’accepta point la manière de