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justice ou de la bonne foi de Rivarol. Chênedollé a encore publié l’Esprit de Rivarol (2 vol. in-12), recueil des bons mots que le spirituel Gascon avait réellement prononcés, ou que la légende lui attribue, suivant son habitude bien connue de prêter aux riches. Tous les bons mots recueillis par Chènedollé sont loin d’être dignes de Rivarol ; nous n’en citerons qu’un : « Que pensez-vous de mon distique ? lui demandait un poëte. — J’y trouve des longueurs, » répondit le malin critique.

On possède des notices sur Rivarol, par sa veuve, par Cubières-Palmézeaux (1803) ; par Sulpice de La Platière (1803) j par Hippolyte de La Porte (1829) ; par M. de Lescure, en tête d’une édition des Œuvres choisies (1802) ; par Sainte-Beuve, dans le tome V des Causeries du lundi.


RIVAROL (Louise Mather-Flint, dame), femme du précédent, née vers 1750, morte à Paris en 1821. Fille d’un maître de langue anglaise établi à Paris, Louise avait été élevée par son père avec un soin particulier. Elle rencontra Rivarol dans le monde, où il brillait alors, s’éprit de lui et finit par lui donner sa main. À l’esprit elle joignait une figure charmante, toutes les grâces de la femme. Rivarol était beau, bien fait, causeur agréable ; elle le vit, l’aima et ils s’épousèrent. Mme Riyarol, avec des qualités très-estimables, était, dit-on, remplie de défauts:son caractère était bizarre, inquiet, changeant, acariâtre; mais Rivarol ne paraît pas non plus avoir été le modèle des maris et n’eut, du reste, jamais pour sa femme une passion bien vive.

Lorsque, avec sa Minette, Rivarol quitta Paris pour fuir la Révolution, sa femme, restée sans ressources, se mit à publier successivement des traductions et des romans. Elle a laissé:Appel des whigs anciens aux whigs modernes, traduit de l’anglais, d’Edmond Burke (1791, in-8o) ; Effets du gouvernement sur l’agriculture en Italie, avec une notice de ses différents gouvernements (1797, in-8o), également traduit de l’anglais ; Encyclopédie morale (1801, in-12), réimprimée sous le titre d’Économie de la vie civile (1821, in-12); le Couvent de Saint-Domingue, roman (1802, 3 vol.)

Après la mort de son mari, elle fit paraître une Notice sur la vie et la mort de M. de Rivarol…, en réponse à ce qui a été publié dans les journaux (Paris, 1802, in-8o).


RIVAROL (Claude-François, dit vicomte de), agent politique, frère d’Antoine, né à Bagnols en 1762, mort à Brie-Comte-Robert en 1848. Il entra au service dans la maison militaire du roi et devint capitaine en 1788. Â l’époque de la Révolution, il montra beaucoup de zèle pour la défense des privilèges de l’aristocratie et de la royauté et organisa une association qui fut obligée de se dissoudre après la prise de la Bastille. Après avoir coopéré à la rédaction des Actes des apôtres, du Journal de la ville et de la cour, et publié plusieurs brochures de circonstance, Claude Rivarol émigra, se rendit à Coblentz et fut chargé par les chefs de l’émigration d’une mission auprès de Pitt, à Londres. Passant par Bruxelles, en 1791, il eut avec un grand seigneur étranger, partisan de la Révolution française, un duel qui fit beaucoup de bruit. À l’issue de la campagne des princes, il revint en France chargé d’une mission de Monsieur pour Marie-Antoinette, assista à la journée du 10 août, émigra de nouveau et continua de servir les Bourbons. Dans un de ses voyages à Paris, il fut arrêté et subit une détention de vingt-deux mois. Rendu à la liberté, il alla trouver à Blankembourg le prétendant, qui le fit colonel et chevalier de Saint-Louis (1797). Lors du 18 brumaire, il se trouvait à Paris. Il fut de nouveau jeté en prison, où il fut tenu pendant deux ans et ensuite exilé dans le Midi.

La Restauration le fit maréchal de camp honoraire (1816), puis prévôt, quand une cour prévôtale fut établie dans le département du Gard. Il faisait des vers royalistes et composait des ouvrages qu’on ne lisait guère. Il mourut tout à fait oublié. On a de lui : les Chartreux, poésie, et autres poésies fugitives (Paris, 1784, in-8o) ; Isman ou le Fatalisme, roman (1785, in-8oj ; Œuvres littéraires (1799, 4 vol. in-12)  ; Guillaume le Conquérant, tragédie, suivie du Véridique, comédie (1827, in-8o); Essai sur les causes de la Révolution française (1827, in-8o). Il est probablement l’éditeur des Pensées inédites (1836, in-8o) de son frère aîné, dont il possédait tous les manuscrits.


R1VAROLA (François ou, selon Orlandi, Alphonse), surnommé il Cbendad’un domaine dont il avait hérité, peintre italien, né à Ferrare en 1607, mort eu 1640. À la mort de son maître, Bonone, il fut chargé de terminer le Mariage de la Vierge, tableau que celui-ci n’avait fait qu’ébaucher, puis il lit’preuve d’un remarquable talent dans le Baptême de suint Augustin et dans une suite de sujets tirés de 1 Aminta, du Tasse, et du Pastorfido déGuuriiii, qu’il peignit k la" villa Tratti. Mais aux commandes qu’il recevait pour les églises et pour les galeries particulières, Rivarola préférait la direction, comme ordonnateur et comme peintre, des fêtes publiques et des tournois que l’on donnait si fréquemment de son temps. Il mourut à trente-trois ans, à la suite d’une do ces réjouissances qui

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eut lieu en 1640. On croit qu’il fut empoisonné par un de ses rivaux jaloux de la supériorité de ses talents.


RIVAROLA (Dominique, comte de), patriote corse, né à Bastia en 1687, mort à Turin en 1748. Il appartenait par sa mère à une des plus anciennes familles de laCorse. D’abord au service de Gènes, il essaya en 1729 de s’interposer entre les Génois et les Corses et d’obtenir des concessions mutuelles ; mais la République resta sourde à ses conseils et Rivarola opta alors pour le parti corse. Il accueillit le baron de Neuboff à son arrivée dans l’Ile et accepta les fonctions de conseiller d’État. Pendant le calme qui suivit la retraite du roi d’un été, Rivarola, pour préparer la régénération de la Corse, passa à Turin, obtint du roi Charles-Emmanuel III l’autorisation de lever un régiment corse et reçut de ce prince le titre de colonel des troupes qu’il lèverait dans l’île (1744). L’année suivante, lu guerre ayant éclaté entre Gênes et la Sardaigne, Rivarola revint en Corse, portant à ses compatriotes la promesse du concours de la Sarduigne dans Teur insurrection, et la consulte de San-Pancrazio in Cosinca le nomma général des troupes corses. Les Génois cherchèrent à l’attirer dans leur parti. Ayant échoué, ils le menacèrent de mettre à mort ses deux fils retenus prisonniers de guerre. Cette menace n’arrêta point Rivarola et les Génois se contentèrent de déclarer Rivarola rebelle et’de confisquer les biens qu’il possédait à Chiavàri, L’insurrection dirigée par Rivarola prit un rapide développement : ce chef voyait tous les jours grossir le nombre de ses partisans : les Génois, acculés sur les côtes, perdaient toutes leurs places de l’intérieur et se voyaient au moment d’être complètement chassés ; Bastia et Saint-Florent avaient été pris par les Corses, lorsque la division vint se mettre parmi les chefs. Soutenus par Gênes, les mécontents firent suspecter Rivarola qui, pour se justifier dans une assemblée populaire, donna sa démission et annonça qu’il allait à Turin presser les secours que la Sardaigne ne pouvait refuser de leur envoyer. Le roi de Sardaigne lui donna en effet un corps de troupes dont faisaient partie les deux fils de Rivarola ; mais celui-ci ne put voir la fin de la lutte, il tomba malade à Turin et y mourut.

RIVAROLA (Antoine, comte), diplomate corsé, fils du précédent, né à Bustia en 1719, mort en 1795. Il suivit la carrière des armes, servit en Italie, puis en Corse, devint colonel au service de la Sardaigne et fut nommé, en 1764, chargé d’affaires auprès de la cour de Toscane. Rivarola se rendit à Livourne afin de favoriser de plus près les efforts de Paoli contre les Génois, qu’il voulaittchasser de la Corse. Sa maison devint le rendez-vous de tous les partisans de Paoli et l’asile des exilés corses.. Rivarola faisait parvenir à Paoli l’argent et les munitions qu’on lui fournissait, et en même temps il tenait ce chef au courant des intentions des cours bien disposées à son égard. En quittant Livourne, Rivarola devint gouverneur de Villafranca et il conserva ce poste jusqu’à sa mort.

R1VAROLO, ville d’Italie, dans l’ancien royaume lombard-vénitien, délégationdeMuntoue ; 2, 300 hab.

RIVAKOLO, ville d’Italie (États sardes), à 20 kilom. N. de Turin j 5, 300 hab.

RIVAS (Angel de Saavedra, duc de), littérateur et homme d’État espagnol, né à Cordoue en 1791, mort en 1865. Issu d’une famille où la grandesse était héréditaire, il reçut une éducation des plus distinguées et montra de bonne heure ua grand penchant pour la culture des lettres et des beaux-arts ; possédant à fond la connaissance de notre langue, que lui avaient apprise des émigrés français, il put se former par la lecture des chefs-d’œuvre de notre littérature et parvint, à un âge peu avancé, à une grande réputation littéraire ; mais comme Garcilasso, Lope de l’éga et Cervantes, il embrassa d’abord la carrière des armes et entra en 1807 dans les gardes du corps du roi. Il prit, ainsi que son frère allié, une part brillante à la guerre de l’Indépendance et montra dès le début de cette guerre qu’il unissait l’habileté du diplomate à la valeur du soldat. Il reçut plusieurs blessures à la bataille d’Ocafia, fut fait prisonnier à Malagai, mais parvint à s’évader et vit ses services récompensés successivement par le grade de lieutenant-colonel et pur celui de colonel, avec lequel il se retira du service à la fin de la guerre. Il avait fait paraître à Madrid en-1813, sous le titre d’Essais poétiques, deux volumes de poésies dans lesquels on remarqua une grande harmonie de style. Une tragédie en cinq actes, Ataulfo, composée à’Séville en 1S14, ne fut pas représentée par suite des interdictions de la censure ; mais, dans la même année, il fit jouer avec un grand succès une autre tragédie, Aliatar. En 1817, toujours à Séville, parut El duque d’Aquitania, qui passa sur toutes les scènes d’Espagne ; en 1818, il donna au théâtre de Barcelone Maleck-Adkel ; en 1822, lu tragédie de Eunuza lui conquit enfin à Madrid même un rang élevé parmi les auteurs dramatiques de son pays.

Jusqu’alors, don Angel de Saavedra avait un peu subi l’influence de nos règles classiques qui, implantées par la maison de Bourbon, étouffèrent les traditions des Lope, des

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Calderon, des Moreto. Son épée était espagnole ; sa plume était française ; mais l’exil allait venir le prendre, l’emporter à travers le monde et lui faire voir la vie réelle sous ses aspects les plus variés. D’ailleurs, lord Byron avait traversé l’Espagne avec son Child Harold et soulevé sur son passage des flots de poésie nouvelle ; Walter Scott tenait l’Europe sous le charme de ses romanesques compositions. Don Angel de Saavedra avait compris aussi l’insuffisance de ces littératures modernes, et lorsque Ferdinand VII, ce roi réactionnaire maintenu par la Sainte-Alliance et par les armes françaises sur un trône qu’il voulait étayer par des auto-da-fé, força à s’expatrier tout ce qui sentait battre en Espagne un cœur libéral, notre poëte, ex-secrétaire des cortès, dont il avait fait partie en 1822 et 1823, et où il avait prononcé quelques violents discours contre les tendances rétrogrades de la cour, alla chercher un refuge dans la patrie de Shakspeare.

Après avoir séjourné quelque temps en Angleterre et y avoir exhalé dans ses vers chaleureux ses colères patriotiques, il se rendit à Gibraltar pour s’y marier, puis résolut de se fixer en Italie ; mais on ne voulut pas l’y recevoir et on le contraignit a se rembarquer. Il se rendit alors k Malte, où, comme chevalier de l’ordre de Saint-Jean, il reçut un bon accueil. Il y resta cinq années. Ce fut là qu’il commença son poeine El Moro exposito (le More abandonné) qui ne fut publié que beaucoup plus tard (Paris, 1834, 2 vol.). Les romanceros, que Corneille appelait les lambeaux de pourpre de l’histoire, furent pour Angel de Saavedra une source où il puisa de précieuses inspirations ; parmi ces vieilles légendes, il adopta celle qui est relative aux sept infants de Lara et il en composa un poëme qu’il embellit de descriptions ravissantes’, et où il déploya toute la magnificence orientale.

En quittant l’Ile de Malte, Saavedra vint en France, où il obtint la permission de résider ; les souvenirs de la patrie se traduisent parfois dans El Moro exposito d’une manière touchante qui rappelle les belles in. vocations de lord Byron. Le séjour du proscrit dans cette France, qu’il avait visitée quelques années auparavaut en fils de famille, fut une époque de dures épreuves ; ses biens avaient été confisqués, une sentence de mort avait même été portée contre lui. Ses ressources étaient épuisées ; il se vit contraint de demander à la peinture des moyens d’existence pour lui et pour sa famille : il lit des portraits, donna des leçons et ouvrit une école de dessin k Orléans, dont le musée possède de lui une Nature morte. En 1831, il exposa au Salon plusieurs portraits ; les critiques du temps en signalèrent la touche fine et délicate. C’est en France qu’il composa son drame de Don Aloaro ou la Force du destin (1835), le plus célèbre de ses drames, qui a fourni un libretto à Verdi. Les portes de l’Espagne se rouvrirent pour lui en 1834, grâce k la reine Christine ; il préluda k sa carrière politique en coopérant à la rédaction d’un journal influent, le Messager des cortès. Lu même année, la mort de sou frère ulnê le mit en possession des biens de sa famille et du titre de grand d’Espagne. Devenu ainsi duc de Rivas, il entra au sénat et n’eu continua pas moins ses travaux littéraires, qui le firent entrer à l’Académie, tandis que la politique le conduisait au ministère de l’intérieur. Il tomba du ministère à la suite de la conspiration de là Granja, qui rétablit la constitution de 1812, pour laquelle il avait combattu lors de la révolution de 1820, et, après avoir passé un au à Lisbonne dans une sorte d’exil, il fut appelé au poste d’ambassadeur à Naples. Ce tut là qu’il recueillit les documents nécessaires pour son Histoire du soulèvement de Naples en 1647 (Madrid, 1848, 2 vol.), traduite en français par Hervey de Saint-Denis (Paris, 1849, 2*vol. in-8 » ) et résumée depuis dans la même langue, sous ce titre : histoire de Masaniello et son rôle dans l’insurrection de Naples (Madrid, 1860, in-18). Le mariage du comte de Muntemolin avec là sœur du roi de Naples parut aux yeux de l’ambassadeur une atteinte aux bonnes relations de la cour de Naples avec son gouvernement, et il se retira. Revenu en Espagne, il fut nommé viceprésident du sénat et appelé quatre ans après au ministère de la marine avec la présidence du conseil des ministres ; mais la révolution de 1854, k la tête de laquelle se plaçaient les généraux O’Donnell et Espanero, ne laissa qu’une durée de trois jours à céministère qu’on appela pittoresquement le ministère des quarante fteures. Compris dans le sénat, lurs du rétablissement de ce corps, le duc de Rivas cessa pendant quelques années de paraître sur l’avant-scène de l’arène politique. En 1857, il devint ambassadeur à Paris, où il avait jadis connu toutes les difficultés de la vie, et, cinq ans plus tard, fut nommé président du conseil d’État. C’était la dernière fonction publique qu’il devait remplir.

Les salons du duc de Rivas étaient le rendez-vous de tous les.beaux esprits et de tous les littérateurs espagnols. Breton de los Herreros, le meilleur poëte comique de la péninsule ; Hartrembasoh, Ventura de la Vega, Navarrete, Rubi, Andrès Borrago, Tainuyo, Manuel Caguete, Alarcon, Molins, Peruela, Martiuez de La Rosa, Zavate, Gatiano, Caïupoamon se pressèrent k ces réunions dans son palais hospitalier de la petite place Conceptio

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Geronima ; la duchesse de Rivas, remplie de grâce et d’affabilité, des fils également distingués et po&tes eux-mêmes faisaient tes honneurs de ces soirées artistiques et littéraires, où le noble auteur lisait Quelquefois une de ses belles légendes.

RIVACD (Jean-Baptiste), général français, né à Angoulême en 1755, mort en 1801. Engagé volontaire en 1773, il devint capitaine, pénétra dans Porentruy k la tête d’un détachement de dragons et fut nommé général

de brigade en 1793. Rivaud contribua k la’ prise des lignes de Wissembourg, fit la campagne de Hollande et celle d’Italie, prit part aux. batailles de Montebello, de Marengo, et se signala au passage du Mincio, où, à la tète d’une poignée de soldats, il tint tête à tout un corps d’armée. Dans cette journée, le maréchal Davoust et lui enlevèrent le village de Peinsolo et décidèrent de la victoire. Nommé général de division, il fut bientôt appelé au commandement en chsf du Piémont, puis à celui de la cavalerie du camp de Saint-Omer. 11 mourut à la fleur de l’âge, ayant en perspective le plus brillant avenir.

RIVAUD DE LA RAFFIN.IÈRE (Olivier-Maclou), général français, né à Civray (Poitou) en 1776, mort au même lieu en 1839. Sous-lieutenant d’infanterie en 1789 et deux ans après capitaine dans un bataillon des volontaires de la Charente-Inférieure, il fit, sous Dumourieî, les premières campagnes de la Belgique. Après la bataille de Nerwinde, il fut nommé* chef de bataillon, reçut une blessure h celle de Warwick, devint adjudant

fénéral et concourut k la seconde invasion e la Belgique en 1794. Rivaud passa ensuite à l’année des Alpes, puis à l’armée d’Italie, concourut aux brillantes journées qui amenèrent la capitulation de Mantoue, et fut bientôt nommé général de brigade et chef d’étatmajor de Berthier (1788). Après le coup d’Etat de brumaire, Rivaud suivit Bonaparte en Italie, commanda l’avant-gardeù Montebello, et sa belle défense du villnge de Marengo, où il fut blessé d’un coup de biscaïen, contribua puissamment à la brillante victoire qu’y remportèrent les Français. Rivaud fut fait général de division sur le champ de bataille. En 1805, il eut une grande part à la prise d’Ulm, puis aux victoires de Nordlingen etd’Austerîitz ; à fit, en 1806, labelle campagne de Prusse sous les ordres de Bernadotte, et se distingua surtout à Lubeck, où, après avoir pénétré dans la ville, il poursuivit Blûcher jusqu’à Ratkau et le fit prisonnier avec 15, 000 hommes et 80 pièces de canon. Après la défaite des Prussiens, Rivaud suivit la grande armée en Pologne. Dans le terrible hiver de 1807, il eut le bras cassé dans une attaque de nuit, près de Kœnigsberg, et fut obligé de s’éloigner. L’empereur lui donna, aussitôt après sa blessure, le titre de baron avec une dotation en Westphalie, et le fit gouverneur des pays de Brunswick et d’Halberstadt, qui bientôt furent réunis aux États du roi Jérôme. Après avoir combattu les Autrichiens en Bohême et assisté à la bataille de Wagrain, Rivaud, dont la santé était épuisée, fut chargé du commandement de ia l£e division militaire, où la Restauration le trouva. Il adhéra au gouvernement des Bourbons et Louis XVIII le confirma aussitôt dans son commandement, le créa grand officier de la Légion d’honneur et enfin comte le 31 décembre 1814. Rivaud refusa de servir pendant les Cent-Jours. Après la bataille de Waterloo, Louis XVIII le nomma président du collège électoral de la Charente-Inférieure, qui l’élut un.de ses députés k la Chambre introuvable. N’ayant pas été réélu en 1816, il reprit son cominarfiiement k La Rochelle, d’où il passa, en 1820, à celui de Rouen. IL se trouvait en congé dans sa terre de Poitou lorsque survint la révolution de 1830 ; il demanda sa retraite et l’obtint l’année suivante. Eu 1815, le général Rivaud fit partie du tribunal chargé de juger Travot, et il contribua à faire obtenir grâce de ia vie k ce malheureux général.

RIVAUDEAU (André dk Ribaudeau, dit), poète français, né à Fonteniiy (lJoitou) vers 1540, mort en 1580. Il était petit-fils du jurisconsul te Tiraqueau et fils d’un valet de chambre de Henri il, Robert Ribaudeau, qui, pour éviter les plaisanteries d’une cour moqueuse, avait changé la troisième lettre de son nom, s’était fait appeler Robert de Rivaudeuu, seigneur de la Guillotière. André Rivaudeau fut patronné par Antoinette d’Aubeterre, femme de Jean de Parthenay-L’Archevêque. Il dédia à Jeanne d’Albret sa tragédie d’Aman, imitée de la scène grecque avec des chœurs, représentée à Poitiers en 1561. Cette tragédie a été imprimée avec ses Poésies (Poitiers ; 1566, in-4o ; Paris, 1859, in-18). On doit encore à Rivaudeau une traduction de la Doctrine d’Epictète (Poitiers, 1567, in-4<>).

RIVAULT (David), sieur de Fi.eurancb, littérateur français, ué k Laval vers 1571, mort k Tours en 1616. Après avoir visité l’Italie et la Hollande, il se rendit k Paris, où il fut nommé, en 1604, gentilhomme de la chambre du roi. L’année suivunte, il accompagna en Hongrie Gui de Coligny, se battit contre les Turcs, fut blessé devant Comorn, revint alors en France et se livra à la culture des sciences. En 1610, il fit un second voyage à Rome, où il devint membre de l’Académie de3 humoristes, puis lut nommé successivement sous-précepteur du jeune roi Louis XIII,