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RICHARD DU CANTAL (Antoine), agronome et homme politique français, né à Pierrefprt, prés de Saint-Flour, en 1802. Après s’èire engagé dans lu cavalerie, il entra, comme élève militaire, à l’école d’Alfort, devint médecin vétérinaire ilans l’année, se fit recevoir docteur en méilecine à Strasbourg, puis alla passer cinq années en Algérie. De retour en France, il enseigna l’économie rurale à l’école de Grijrnon, qu’il quitta pour aller fonder, irers 1838, une école d’agriculture en Auvergne. Nommé, en 1840, professeur d’histoire naturelle à l’École des haras, il dirigea cet établissement de 1844 à 1847, époque où ses doctrines scientifiques amenèrent sa destitution. Lorsque éclata la révolution de 1848, M. Richard du Cantal, qui avait été affilié, sous la Restauration, à laSoeiété des droits de l’homme et dont on connaissait les opinions politiques avancées, fut nommé sous-commissaire du Gouvernement provisoire dans

le Cantal. Klu peu après dans ce département membre de l’Assemblée constituante, il siégea avec les républicains modérés, fut réélu à la Législative, où il combattit la politique réactionnaire de Louis Bonaparte, et rentra dans la vie privée après le coup d’État du 2 décembre 1851. Depuis lors, M. Richard s’est occupé de l’exploitation d’une propriété dans son pays natal, a pris part à la fondation de la Société zoologique d’acclimatation (1854) et a reçu de l’administration des haras, en 1869, la mission d’établir en France des cour$ destinés à répandre les doctrines scientifiques pour l’exposition desquelles il avait été destitué en 1847. Outre des articles publiés dans le Siècle et dans d’autres journaux, on lui doit : les Annales des haras et de l’agriculture, revue mensuelle ; De la conformation du cheval (1847, in-8°), ouvrage qui a fait beaucoup de bruit dans le inonde scientifique ; Principes généraux sur l’amélioration des races de chevaux et autres animaux domestiques (1850, in-8°) ; Dictionnaire raisonné d’agriculture et d’économie du bétail (1834, in-8°) ; Étude du cheval de service et de guen-e (1857, in-18). Citons encore de lui le Rapport fait le 23 mars 1849 à l’Assemblée nationale constituante, réédité en 1874 (in-12).


RICHARD DE CIRENCESTER, historien et bénédictin anglais, né à Cirencester vers 1330, mort au monastère de Saint-Pierre de Westminster en 1401. La science qu’il acquit dans l’histoire et l’archéologie britanniques lui mérita le surnom d’Historiographe. L’ouvrage sur lequel repose sa réputation a pour sujet l’état ancien de la Grande-Bretagne, De situ Britannis. Tiré de la poussière et de l’oubli par J. Bertram, professeur à Copenhague, il fut publié en 1757, réimprimé en 1809, avec une version anglaise. On doit encore au Moine do Wc«(minsicr, comme on appelle fréquemment Richard, plusieurs ouvrages manuscrits, notamment Historia ab Bengista ad annum 1348.


RICHARD (François-Marie-Claude), baron de Hautesierk, médecin français, né en 1712, mort à Paris en 1789. Il fit ses études médi* cales à Montpellier, où il fut reçu docteur. Nommé médecin de l’armée en Allemagne, en 1735, il devint ensuite médecin en chef des camps de paix à Sarrelouis et’ Richemont, premier médecin des camps et armées du roi et inspecteur général des hôpitaux militaires de France. On lui doit : Itecueit d’observations de médecins des hôpitaux militaires (Paris, 1760-1772, 2 vol. in-4»), où se trouvent des matériaux nombreux pour la topographie médicale de la France et des faits intéressants de médecine et de chirurgie.


RICHARD DE LISON, trouvère normand, né à Lison, près de Bayeux ; il vivait au xnie siècle. On lui doit une partie au Roman du Renart, sujet aussi traité par Pierre de Saint-Cloud et quelques autres poëtes. Les personnages de ce poënie sont les curés, les seigneurs du pays, le Renart et ïybert le Chat. C’est une satire contre les mauvaises mœurs et l’ignorance du clergé de l’époque. Il a été publié en 1826 (in-8°).


RICHARD DE NOVES, troubadour provençal, mort vers. 1270. Il était, selon Nostredame, de la noble famille de Noves, à laquelle appartenait la belle Laure, célébrée par Pétrarque. Longtemps attaché au dernier Raymond Bérenger, comte de Provence, il fit après la mort de ce prince son éloge funèbre, qu’il alla réciter de château en château. Ayant attaqué ensuite les usurpations des gens d’Église, il fut jeté par ordre du pape dans un puits profond du château de Noves. Il nous reste de ce troubadour dix-huit pièces, dont la plus curieuse est un sirvente imité de Sordel, son contemporain.


RICHARD DE POITIERS, historien français, né dans le Poitou, mort vers la fin du xne siècle. Il appartenait à l’ordre de Cluny. On lui attribue une chronique dont on possède trois textes différents : le premier, publié par dom Martène (Amplissima collectio, t. V, col. i 160) ; le second, par Muratori (Aniig. Italis, t. IV, col. 1080) ; le troisième, par les continuateurs de dom Bouquet (Historiens de France, t. XII, p. 411). Richard de Poitiers passe également pour l’auteur d’une complainte relative à la rébellion des fils de Henri II, roi d’Angleterre, contre leur père, et d’une Nomenclature des papes jusqu’à Alexandre III.


RICHARD DE SAINT-VICTOR, théologien mystique, tié en Écosse, mort à Saint-Victor de Paris vers 1173. Il fut chanoine, sousprieur et prieur de cette maison, et dans ces fonctions eut de constants démêlés avec son abbé, Ervisius, dont les abus d’autorité étaient fréquents. Il existe plusieurs éditions des Œuvres de Richard de Saint-Victor ; la plus complète est celle de Jean de Toulouse (Paris, 1650, in-fol.). Daunou reconnaît dans les écrits de ce théologien un sentiment élevé, un enthousiasme sincère, une fougue généreuse, des idées originales ; mais il critique sa méthode, que Dupin recommande, au contraire, et qui est celle des mystiques, c’està-diréle désordre le plus complet. Richard est-moins philosophe et plus rhéteur que les dialecticiens Abélard et Gilbert de La Porrée et il n’est pas subtil comme Hugues de Saint-Victor.


Richard d’Arlington, drame en quatre actes, en prose, par A. Dumas ; représenté sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin le10 décembre îsâl. Le noblélord’Gray, docteur en médecine, attend paisiblement dans sa demeure que quelque malade vienne réclamer ses soins. Bientôt, Mlle Caroline, fille du duc da Sylva, et un jeune homme masqué, son amant, frappent à la porte du docteur. Le jeune homme, quelques instants après, et grâce à l’habileté du docteur, est père d’un joli garçon que l’on convient d’appeler Richard. Qui est-il ce père ? Caroline l’ignore. Il est parvenu à lui plaire, et elle ne lui en a pas demandé davantage. Caroline se livre au bonheur d’être mère, lorsque le duc da Sylva arrive, ordonne a sa fille de le suivre, et laisse le nouveau-né se tirer d’affaire comme il pourra. M. Gray est bon, généreux ; il n’abandonnera pas 1 enfant de l’amour. Vingt-six ans se passent entre le premier et le deuxième acte. Nous nous retrouvons chez le docteur, environné de !>a tille Jenny, de Richard et d’un certain Mowbray, l’ami de la maison, qui n’est autre-que le séducteur de Caroline ; Richard, devenu avocat distingué, dévoré d’ambition, aspire à siéger dans la Chambre des communes. Il se présente aux élections ; mais on lui objecte sa naissance. S’il se mariait 1 La fille du docteur est riche, jolie. Il devient l’époux de Jenny et député. Pendant ce temps, Caroline épouse un grand seigneur, père d’une jeune fille et a qui elle se garde bien de parler de son aventure du village d’Arlington. Bientôt le mari meurt, et Caroline, restée veuve avec une immense fortune, s’occupe de l’éducation de sa bellefille. Trois ans se passent ainsi, et Richard, assez mauvais mari, entraîné par une espèce d’intrigant, Thompson, qui excite son ambition pour grandir avec lui, compte parmi les membres les plus influents de l’opposition. Il rêve déjà le pouvoir, les honneurs ; son rêve s’accomplit ; car, d’abord incorruptible, s’il résiste aux instances du ministère, il cède à celles d’un grand personnage.le roi, qui vient lui offrir avec la présidence du conseil, le titre de comte, de vastes propriétés et un mariage brillant avec la belle-fille de Caroline. En outre, le titre de pair d’Angleterre est conféré à la descendance mâle de Richard. Notre jeune ambitieux croit déjà toucher aux marches du trône.... Mais comment se séparer de Jenny ? Le divorce ? Elle s’y refuse. Si on déchirait la feuille du registre qui contient leur acte de mariage, il ne resterait plus aucune preuve de cette union et Richard serait libre. Qui osera commettre ce crime ? Thompson, qui, en outre, se chargera d’emmener Jenny en France. Richard se charge de la décider à ce départ ; il menace ; elle obéit et s’éloigne accompagnée deThompson. Mowbray, .qui veille sur toutes les démarches de Richard, est instruit de ce projet infâme, devance les deux fugitifs dans la route qu’ils doivent suivre, attend la voiture au coin d’un bois, brûle la cervelle à Thompson et ramène Jenny chez elle. Richard, qui la croit déjà bien loin, a donné rendez-vous au duc da Sylva et à sa petite-fille pour conclure l’hymen projeté par le roi. Quelle est sa surprise en revoyant Jenny ! Sa présence devient le seul obstacle à son bonheur... ; il l’entraîne sur la terrasse-et jette l’infortunée dans un précipice, puis se dispose à signer le contrat, quand Mowbruy l’arrête....11 a vu périr Jenny. On s’étonne de l’insolence de cet homme. De quel droit s’oppose-t-il au mariage de Richard ? « Je suis son père ! » s’écrie Mowbruy. Sylva reconnaît enfin le séducteur de Caroline. « Mais qui êtes-vous, enfin ? — Le bourrcaut... »À ce mot, la terreur s’empare de tous les personnages, et Richard s’évanouit en jetant un cri. À part les invraisemblances, les étrangetés et les hardiesses un peu trop nombreuses dont est semé ce draine, on doit le compter au nombre des meilleurs succès de l’auteur. L’action, éminemment dramatique, est développée avec énergie. Certains personnages sont habilement dessinés, Richard entre autres, qui est le véritable héros de la pièce. Il y a un tableau des élections et une séance du Parlement, où les ministres essayent d’arracher Richard au parti de l’opposition, qui font ressortir avec une merveilleuse habileté l’ambition qui dévore le fils de Mowbray.


Richard (LA SCIENCE DU BONHOMME), par Franklin. V. science.


RICHARDE, seconde femme de Charles le Gros, troisième fils de Louis le Germanique, empereur d’Allemagne, morte à Andlast en 911. Mariée à ce prince en 877, Richarde, dix ans après, fut accusée d’adultère avec Luitgard, évêque de Verceil, ministre et confident de l’empereur. En vain Richarde protesta de son innocence, Charles le Gros assembla une diète (887) devant laquelle il fit comparaître l’impératrice, et, après avoir protesté d’abord publiquement de son déshonneur, le pauvre imbécile assura qu’il n’avait eu comme époux aucun commerce avec l’impératrice Richarde. Richarde confirma ce dernier point ; quant à l’autre, elle offrit de s’en justiher par le jugement de Dieu, par l’eau bouillante et le fer chaud. Sa proposition fut rejetée et Richarde se retira dans l’abbaye d’Andlast, qu’elle avait fondée en Alsace. C’est là qu’elle mourut après avoir pleuré et prié pendant vingt-quatre ans derrière les hautes et froides murailles du cloître.


RICHARDIE s. f. (ri-char-dî —de Richard, botan. franc,). Bot. Genre de plantes, de la famille des aroïdées, tribu des anaporées, dont les espèces croissent au Cap de Bonne-Espérance. Il Syn. de richardsonie, genre de rubiacées.

— Encycl. Les riehardies sont des plantes vivaces, à rhizome tubéreux, à feuilles toutes radicales, dressées, longuement pétiolées, cordiformes sagittées, engainantes ; du centre de ces feuilles s’élève une hampe presque trigone, terminée-par un spadice de fleurs monoïques, nombreuses et très-serrées, entouré d’une grande sp’athe. Lsirichardie d’Afrique, appelée aussi calta d’Ethiopie, est l’espèce type et la plus remarquable du genre. C’est une grande et belle plante, à rhizome noirâtre, muni de nombreuses racines blanches et fibreuses ; ses feuilles, d’un beau vert foncé, dépassent quelquefois la longueur d’un mètre. Sa hampe, à peu près d’égale hauteur, se termine par une spathe très-grande, d’un blanc pur, exhalant une odeur des plus agréables, et renfermant un spadice cylindrique, d’un jaune beurre ou orangé, qui se compose de fleurs mâles au sommet et de fleurs femelles à la base.

Cette plante, originaire de l’Afrique australe, est une de nos plus belles espèces aquatiques ; cependant elle peut croître en pleine terre, dans un sol frais et humide, mais non submergé ; enfin, on peut la cultiver en pot, pourvu qu’on lui donne des arrosements fréquents et copieux. Beaucoup plus rustique qu’on ne le croit généralement, elle peut, même sous le climat de Paris, passer l’hiver dehors, si l’on a soin de la tenir au-dessous du niveau de congélation ; une profondeur de om,50 est plus que suffisante pour cela. Il est bien entendu qu’on peut aussi, dans la mauvaise saison, la rentrer en serre ou en orangerie, ou même dans les appartements, qu’elle contribue beaucoup à orner. Il lui faut une terre un peu forte, plutôt siliceuse qu’argileuse ; on la multiplie facilement par la division des rhizomes, faite au printemps, ou par la séparation des petits tubercules qui se forment sur la souche principale.


RICHARDOT (François), né à Morey-VillrÉglise (Franche-Comté) en 1507, mort à Arras en 1574. Il entra dans l’ordre des angustins, professa la théologie à Tournai et à Paris, se fit relever de ses vœux monastiques pendant un voyage en Italie et fut nommé, après son retour en France, chanoine de Besançon, évoque in partibus de Nicopolis et évêque d’Arras (1561). Dès l’année suivante, Riuhardot obtint la création d’une université à Douai, puis il assista au concile de Trente (1563), à celui de Cambrai (1565) et tint divers synodes. Dans le but de mettre un terme aux troubles qui ensanglantaient la Flandre, il intervint, mais sans succès, auprès du duc d’Albe. Quelque temps après, il tomba, à Malines, entre les mains des révoltés qui s’étaient rendus maîtres de cette ville, mais il ne tarda pas à recouvrer sa liberté. Richardot était aussi remarquable par son éloquence et par son érudition que par ses vertus. On a de lui : Oraisons funèbres de Charles-Quint, de Marie de Hongrie, de Marie, reine d’Angleterre (Anvers, 1558, in-fol.), et celles d’Isabelle de France, femme de Philippe II, de Carlos son fils et de Henri II, roi de France ; des Ordonnances synodales (Douai, 1570 ; Anvers, 1588, in-4») ; un Traité de controverse, des Sermons et des Discours.

■ RlCHARDOT (Charles), officier et littérateur français, né à Vallay (Franche-Comté) en 1771, mort à Paris en 1852. Entré au service en 1793, il fit dans l’artillerie les campagnes du Rhin, de la Moselle, d’Égypte et de Syrie, d’Italie et de Naples (1805-1806). Des infirmités précoces empêchèrent Richardot de prendre part aux. dernières guerres de l’Empire et nuisirent à son avancement. Employé au ministère de la guerre comme chef de bureau du personnel de l’artillerie en 1814, il exerça les lonctions de commandant d’artillerie à Langres de 1816 à 1829, puis il reprit son ancien poste au ministère de la guerro et devint lieutenant-colonel. Outre de nombreux articles dans le Journal des sciences militaires, on a de lui : Mémoire sur l’emploi de la houille dans le traitement métallurgique du minerai de fer (Langres, 1824, in-s°) ; Nouveau système d’appareil contre les dangers de la foudre et le ftéuu de la grêle (Langres, 1S25, in-S°) ; Relation de la campagne de Syrie, en 1799 (Paris, 1839, in-8°,

RICH

avec un atlas) ; Nouveaux mémoires sur l’armée française en Égypte et en Syrie (1848 ; in-S<>).

RICHARDS (Biintey), compositeur et pianiste anglais, né en 1819. Ses remarquables dispositions pour la musique lui firent renoncer à la carrière médicale, à laquelle le destinait sa famille. Grâce à une haute protection, il obtint une bourse à l’Académie royale de musique, où il devint ensuite professeur. M. Richards passe pour un des plus remarquables pianistes de son pays et il excelle surtout dans l’exécution de ta musique classique. Comme compositeur, il s’est fait connaître par un grand nombre de morceaux, concertos, caprices, tarentelles, andanté, romances, morceaux d’orchestre, etc., qui ont obtenu les suffrages du public. Parmi ses compositions dont la vogue a été ia plus grande, nous citerons celles qui ont pour titre : Quitte ta chaumière, la Harpe du pays de Galles, Petits enfants, Dieu bénisse le prince de Galles, etc.

RICHARDSON (Jonathan), peintre et littérateur anglais, né à Londres vers 1665, mort dans la même villa en 1745. A vingt ans, il entra dans l’atelier de John Riley, où il étudia la peinture. Après avoir quitté son maître, dont il épousa la nièce, il acquit une grande réputation comme peintre de portraits. La fortune qu’il amassa en peu de temps lui permit de voyager en Italie et de former une superbe collection de tableaux. Ses portraits sont fort remarquables au point de vue de la ressemblance et du coloris, qui a de la force et du relief ; mais on y trouve peu d’imagination, et les accessoires, principalement les draperies, sont traités d’une façon monotone et commune. Parmi ses portraits, on cite ceux de ■/. Mitton, de Pope, du docteur Mead, etc. Malgré son mérite réel comme peintre, . Richardson est surtout connu par ses écrits, dont les principaux sont : An essay on tke whole art of crilicism as il relates to painthtg (1719, in-S°), traduit en français parRutgers, sous le titre de Traité de ia peinture et se la sculpture (Amsterdam, 172S, 4 vol. in-8°), ouvrage estimé ; The iheory of painiing, examen critique des œuvres de Raphaël, réédité en 1773 ; An account of some of the statues, bas-reliefs, drawings and pictures in Italy, etc. (1722, in-S°), trad. en français (172S) ; hxplanalory notes and remarks on Milton’s Paradise lost (1734, in-8"), avec une Vie de l’auteur et un 'Discours sur l’épopée ; Poésies (Londres, 1776), recueil posthume.

RICHARDSON (Samuel), le créateur du roman anglais moderne, né dans le comté de Derby en 16S9, mort à Londres le 4 juillet 1761. Son père était venu s’établir, comme menuisier, à Shrewsbury, après l’exécution du comte de Montmouth, avec lequel il avait été lié, à ce qu’il paraît, mais sans qu’on sache au juste quels rapports existaient entre eux : il est du moins certain qu’il était né, ainsi que sa femme, dans une condition sociale supérieure à celle qu’il occupait. Il eut un instant l’idée de faire entrer son fils dans les ordres, mais le manque de ressources nécessaires pour lui donner une éducation suffisante le lorça à limiter ses désirs. A l’âge de seize ans, Samuel Riehardson fut placé en apprentissage chez John Wilde, imprimeur à Londres ; il n’avait d’autre instruction que celle qu’il avait pu acquérir dans une école de village, c’est-à-dire qu’il savait lire et écrire. Il nous a appris lui-même que, longtemps avant cette époque, le talent qui devait le rendre célèbre plus tard avait commencé à se manifester. Encore sur les bancs de l’école, il était renommé pour la fécondité de son imagination, et ses camarades avaient l’habitude de lui faire raconter des histoires qui ne les charmaient jamais autant que lorsqu’il les tirait de sa propre tête. • Toutes mes histoires, ajoute-t-il, portaient avec elles, je suis fier de le dire, un exemple utile. » Biais déjà, comme pendant tout le reste de sa vie, ses auditeurs* favoris, ceux qui avaient surtout le privilège d’exciter sa verve, appartenaient au beau sexe. » En ma qualité d’enfant timide et peu précoce, dtt-il lui-même, je devins de bonne heure le favori de toutes les jeunes filles du voisinage, qui avaient du goût pour la lecture. Une demi-douzaine d’entre elles avaient l’habitude, lorsqu’elles se réunissaient pour travailler et qu’elles avaient trouvé un livre qui leur plaisait, de nie forcer, en quelque sorte, à leur en faire la lecture, quelquefois en présence de leurs mères... Je n’avais pas plus de treize ans lorsque trois de ces jeunes filles, à l’insu l’une des autres, me confièrent les secrets de leur cœur, afin d’obtenir de moi que je leur fisse des modèles de lettres pour répondre à leurs amoureux. Jamais aucune d’elles ne sut que j’étais le secrétaire des deux autres. » C’était là, on l’avouera, une excellente école pour entretenir et développer l’étonnante faculté qu’avait Riehardson de pénétrer les secrets du cœur humain et de les retracer avec cette vérité et ce naturel qui sont les qualités principales de ses œuvres. Pendant son apprentissage, il fit preuve d’une examitud et d’une activité telles, que Wilde avait pris l’habitude de l’appeler la Colonne de sa maison ; mais il lie négligeait pas ses éludes particulières et dérobait à ses heures de loisir et de repos assez de temps pour lire beaucoup et pour écrire un grand nombre de lettres.