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bitudes des Romains à : Rome humanisait les vaincus.

— Donner une tournure romanesque à : Le P. Berruyer A romanisé l’Écriture. (NoSl.)

— v, n, ou intr. Embrasser la foi de l’Église romaine.

Se romanisor v. pr. Prendre les mœurs, les habitudes romaines ; prendre ta forme de la hingue des Romains : Partout où s’étaient établis les vainqueurs du monde, on vit les dialectes SB humaniser. (Barrois.)

ROMANISMB s. m. (ro-ma-m-sme — du lat. romanus, romain). Hisfc. ecctés. Doctrines de l’Église romaine, dans le langage des sectes dissidentes.

ROMANISTE s. m. (ro-ma-ni-ste — du lat. romanus, romain). Hist. relig. l’artisan du pape, dans le langage des sectes dissidentes.

— Jurispr. Juriste qui s’occupe spécialement de droit canon.

— Littér. Auteur de romans : Un romaniste ne doit point affecter les termes d’un art gui n’est pas le sien. (Huet.) il Vieux mot ; on dit aujourd’hui romancier, qui devrait cependant signifier seulement auteur de romances.

ROMANITÉ s. f. (ro-ma-ni-té’— du lat. romanus, romain). Ensemble des habitudes, des mœurs, du caractère des Romains : Les colonies marchent alors vers celle imitation des habitudes romaines qui constituent le premier degré de la romanité. (Am. Thierry.)

BOMANO, bourg d’Italié (Turin), à 9 kiiom. S.-O. d’Ivrée, sur une éminence, près de la rive droite de la Chiusella ; 2,600 hab. Le pont qui traverse la Chiusella fut, en 1800, le théâtre du premier combat et du premier triomphe de l’armée française que commandait le général Bonaparte. Le général autrichien Salfl y fut tué.

ROMANO, ville d’Italie (Lombardie), à 24 kilom. S.-E. de Berganie, sur ta rive gauche du Serio ; 3,200 hab. Vieux château. Elle a donné son nom à une puissante famille gibeline.

ROMANO (CAYO-), lie de l’Amérique septentrionale, dans le vieux canal de Bahama, sur la côte N.-E. de Cuba. La pointe S. est par 210 g3’ o" de latit. N. et 80» 2’ 30" de longit. O. ; 100 kilom. sur 10kilom. Elle forme, à proprement parler, deux lies distinctes séparées par un étroit canal et aussi considérables i une que l’autre.

ROMANO, nom d’une célèbre famille italienne. V. Ezzelin.

ROMANO (Liborio), homme politique italien, ué dans la. province de Leace, ancien royaume de Naples, en 1794, mort en 1867. Après avoir achevé de bonne heure ses études de droit à l’université de Naples, il fit son stage sous deux jurisconsultes renommés, Parilli et Borrelli. A vingt-deux ans, il obtint au concours la place de suppléant pour la chaire de droit commercial, et, à partir de cette époque, il marcha de succès en succès dans la carrière du barreau. La révolution de 1820 le trouva en rapports avec les libéraux les plus influents de l’époque. Lors de l’invasion autrichienne, qui en fut la suite, il reçut du gouvernement constitutionnel la mission d’organiser la défense nationale dans sa province. Bien que ses efforts eussent été infructueux, la Restuuration le poursuivit pour ce fait. Après avoir réussi à se cacher pendant deux ans, il fut conflué dans la ville de Lecce, où il exerça sa profession d’avocat jusqu’en 1827 sous la surveillance de la police. Arrêté en 1828, il passa sept mois en prison, et, au bout de ce temps, la police l’obligea d’habiter Naples, sans cesser de le surveiller. Il y continua néanmoins sa carrière et y acquit une grande réputation, surtout comme avocat en matière civile. En 1848, il prit part aux agitations de la politique, mais il ne fut pas élu député ; et, malgré la modération de ses principes politiques, il fut de nouveau, après le triomphe de la réaction, en butte aux persécutions. Emprisonné en 1850, -il ne fut libéré qu’au bout de deux ans pour être envoyé en exil. Cet exil fut de deux années, qu’il passa d’abord à Montpellier, puis à Paris ; ensuite il demanda à rentrera Naples. Pour obtenir cette faveur ; il dut se soumettre à respecter les lois existantes. Il reprit à Naples ses occupations, et, tout en flottant secrètement entre les mazziniens et les constitutionnels, il sut acquérir l’amitié du comte d’Aquila, frère du roi. Il ménogea si bien tout le monde que, lorsque le jeune roi François II se décida tardivement à donner la constitution (25 juin 1860), la popularité que s’était acquise Liborio Roman o le lit nommer préfet de police. Utilisant tous les éléments d’ordre qu’il avait sous la main, sans s’occuper de leur moralité, Liborio Romano, dans ce moment où la monarchie bourbonienne commençait à donner des symptômes de dissolution, ne craignit pas de s appuyer sur la fameuse camorra et de faire des camorristes une sorte de corps de police. Sa popularité ne fit que s’accroître dans ces fonctions et dans celles de ministre de l’intérieur dont il fut chargé peu après. Se3 principaux actes furent l’organisation de la garde nationale et l’expulsion, qu’il imposa au roi, des anciens soutiens de l’absolutisme, et même du comte d’Aquila, qui conspiraient contre le nouvel ordre de choses. Lorsque

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Garibaldi débarqua en Calabre, Liborio Romano conseilla ouvertement au roi de quitter Naples et le royaume sans essayer une résistance qui ne pouvait que faire beaucoup de mal à la capitale. Mais en même temps il empêcha toute tentative de soulèvement que les émigrés auraient voulu fomenter avant l’arrivée de Garibaldi pour annexer immédiatement le pays au Piémont. Quelques jours plus tard, le premier ministre de François II était devenu, sans transition, le premier ministre du dictateur. Chargé, par Garibaldi, de former un ministère, il se donna pour collègues ces mêmes émigrés, connus depuis sous le nom de consorlerie, dont la politique modérée et annexionniste ne concordait pas avec celle de Bertani, secrét«ire général de la dictature. Placé entre les tiraillements de ces deux pouvoirs, Liborio Romano, sans principes politiques arrêtés, dut se retirer. En moins d’un mois, il avait perdu une bonne partie de sa popularité. Il acheva de la perdre lorsque, en 1881, il consentit à rentrer dans le conseil de lieutenance formé de ses adversaires politiques. En croyant satisfaire tous les partis, il mécontenta tout le monde. L’amour du pouvoir parait être son principal mobile ; mais i ! aime aussi son pays. Aujourd’hui, & la Chambre des députés, il siège au centre gauche ; mais il ne s’occupe guère que des questions relatives à Naples.

ROMANOF ou HOMANOFF, nom d’une il-lustre famille russe. V. Romanov.

ROMANO-GALLICAN, ANE adj. (ro-mano-gal-li-kan, a-ne). yui appartient à la fois à Rome et à la France.

— Diplomatiq. Écriture romano-gallicane, Écriture qui était en usage au vsfi siècle.

ROMANO-RUSTIQUE adj. (ro-ma-no-rusti-ke). Littér. Qui appartient à la langue romane vulgaire : J’avais cherché et trouvé dans mes thèmes des mélodies romano-rustiquks comme les proses du moyen âge. (Michelet.)

ROMANOV, ville de la Russie d’Europe, gouvernement de Minsk, sur la Mora, à 22 kilom. O. de Sloutsk. Berceau de la famille des Romanov.

ROMANOV-BORISSOGLEBSK, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 39 kilom, N. d’Iaroslav, sur la rive gauche du Volga et vis-a-vis de Borrissoglebsk ; 5,511 hab. Fabriques de toiles et de soieries ; tanneries.

ROMANOV ou ROMANOFF, famille d’origine prussienne, qui vint s’établir en Moscovie au xiv» siècle et qui a fourni des souverains à la Russie de 1613 à 17C2. Les Romanov occupèrent de grandes charges dans l’État. L’un d’eux, Fèdor-Nikititch Romanov, épousa Axina-Fédorowna, fille du czar Fédor I«, mort en 1598, fut enfermé dans un couvent par Boris, puis recouvra la liberté sous Dmitri et fut appelé à occuper le siège métropolitain de Rostof. Ce fut son fils, Michel Romanov, que les Russes appelèrent à occuper le trône en 1613 (v. Michel). Le dernier refirésentant de cette famille, dont le plus il-ustre est Pierre le Grand, fut la clarine Elisabeth Petrowna.

ROMANOWSKI (Jean-Népomucène), historien polonais, né dans le grand-duché de Posen en 1831, mort en 1861. Il lit ses études aux universités de Berlin et de Bresluu, fut reçu, en 1856, docteur en philosophie et devint, peu de temps après, bibliothécaire du comte Tytus Dzialynski, à Kornick. La faiblesse de sa santé l’obligea à faire dans le midi de la France un voyage, pendant lequel il mourut à Pau. On a de lui : De Conradis, Masovia ducis, atque ordinis Cruciferorum prima mutuaque conditione (Posen, 1859, in-8°) ; Guerre de Sigismond-Auguste avec l’ordre de Livonie en 1557 ; Oiia cornicensia (Posen, 1860, in-8°), le plus important de ses ouvrages, recueil de documents historiques et bibliographiques sur l’histoire religieuse de la Pologne et en particulier des provinces bal tiques.

ROMANOWSKI (Mieczyslas), poeté polonais, né en Galicie en’1834, mort en 1863. Il étudia le droit à l’université de Lemberg, s’y fit recevoir avocat et obtint, en 1860, un emploi à la bibliothèque Qssolinski, dans cette ville. Lorsque éclata le soulèvement de 1863, il alla rejoindre un corps de volontaires dans’ la Pologne russe et fut tué au combat de Josephow le 19 avril de la même année. Il s’était déjà rangé au nombre des meilleurs poètes polonais, surtout par ses œuvres dramatiques, qui renferment des beautés de premier ordre. On a de lui :.Poésies (Lemberg, 1864) ; Récits en uers (1854) ; le Chantre de l’oasis (1855) ; Luxeccy, épisode des guerres de Turquie (1854) ; les Projets, nouvelle (1860) ; la Jeune fille de Soncz (1861) ; Stanislas Rewera Potocki (1862) ; Popiet et Piast, tragédie en cinq-actes (1862) ; Dernières poésies (1863). Il laissait en manuscrit deux drames, dont l’un a pour sujet un épisode du règne de Casimir Jagellon.

ROMANS (Romanum), ville de France (Drouie), ch.-l. de cant., à 18 kilom. N.-E. de Valence, a 115 mètres d’altitude, au pied d’une éminence, sur la rive droite de l’Isère, au confluent de cette rivière avec le torrent de la Savasse ; pop.aggl., 9,89S hab.— pop. tôt., 12,674 hab. Tribunal de commerce, collège. L’industrie, qui y a fait de très-grands progrès, s’occupe surtout de chapellerie, de

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bonneterie, de draps, de tissus de soie et de fîloselle, de filatures de coton, de tanneries, etc. Le commerce consiste surtout en laines, étoupes, peaux, soieries, huile de noix, liqueurs fabriquées dans le pays, vin et autres productions des campagnes environnantes, dont le sol est si fertile que les terres s’y vendent de 10,000 à 12,000 francs l’hectare. Il s’y tient des marchés très-fréquentés et où il se fait de très-importantes transactions en grains, toiles, etc.

Un beau pont jeté sur l’Isère fait communiquer la ville avec le Bourg-du-Péage, situé en face. La ville de Romans était ceinte au moyen âge d’une muraille flanquée de tours, entourée d’un fossé et percée de cinq portes. Cette enceinte n’a pas complètement disparu et l’archéologue peut encore y visiter quelques débris assez importants de murailles et de tours.

La ville de Romans a eu pour berceau une abbaye fondée, dit-on, par Charlemagne dans les premières années du rx« siècle. Cette abbaye porta d’abord le nom d’abbaye de Saint-Barnard, du nom de son premier abbé, archevêque de Vienne, qui, pour mieux assurer son indépendance, la plaça sous la protection directe du saint-siège, après en avoir fait la dédicace à saint Pierre et aux apôtres : d’où le nom d’abbaye romaine (ab’batia romand), qui ne tarda pas à remplacer celui de Saint-Barnard, et d où dériva, plus tard, le nom de Romans. Cette abbaye acquit rapidement une immense célébrité. Charles le Chauve confirma tous ses privilèges, auxquels il en ajouta de nouveaux, et la soumit à l’Église de Vienne, dont les métropolitains se qualifièrent dès lors d’abbés de Saint-Barnard. Ce fut alors que commença à s’élever autour de l’abbaye un petit bourg dont l’extension fut bientôt telle qu’il ne tarda pas à éclipser, par son extrême civilisation et les richesses dues au développement de son commerce, les capitales mêmes de province. Les bourgeois de Romans eurent dès le principe une charte d’affranchissement ; ils envoyaient dans les contrées les plus reculées les produits de leur industrie. Les draps de Romans étaient si renommés, dit un ancien chroniqueur, qu’en Perse ils tenaient lieu de monnaie parla voie d’échange. Les cours d’amour de Romans jouirent longtemps d’une grande réputation. Au xnB siècle, l’abbaye de Romans, ainsi que la ville, furent mises à sac puis incendiées par le comte de Graisivaudan, qui avait a se plaindre de l’archevêque de Vienne. Instruits par cette cruelle expérience, les habitants s’empressèrent de rebâtir leur ville et l’entourèrent de solides murailles. Ces fortifications furent terminées en 1161. Au siècle suivant, leurs intérêts ayant changé, les habitants de Romans fournirent des renforts au comte de Valentinois, dans le but de secouer ie joug des chanoines de l’abbaye reconstituée ; mais, cédant bientôt devant le nombre de leurs ennemis, ils reformèrent alliance avec l’archevêque de Vienne, dont ils reconnurent tous les droits. De leur côté, les bourgeois furent maintenus dans leurs privilèges, dont quelques-uns portent bien le caractère des époques féodales. Un des plus bizarres était celui qui, dans les ventes des maisons et des fonds de terre, conférait aux parents, jusqu’au troisième degré, la préférence sur tous les autres acquéreurs, moyennant le même prix. Cependant, les dauphins du Viennois convoitaient depuis longtemps la possession de Romans. Humbert 11, après s’être fait recevoir à dessein chanoine de l’abbaye de Saint-Barnard, provoqua habilement un sujet de querelle entre ses États et la ville libre. Romans eut ^imprudence de commencer aussitôt les hostilités ; c’est ce que voulait Humbert, qui s’en empara immédiatement (1343), malgré une double excommunication du pape et de l’archevêque de Vienne. Deux ans plus tard, la ville et le territoire étaient définitivement réunis au Dauphiné. C’est à Romans que Humbert H promulgua, en 1349, le célèbre statut delphinal. Charles IV, en 1366, accorda à la ville de nouveaux privilèges. Romans avait atteint l’apogée de sa puissance, lorsque le dauphin, depuis Louis XI, y resida pendant son séjour en Dauphiné (1440-1453). Malgré sa tradition catholique, Romans accueillit la Réforme avec ardeur. En 1562, la ville refusa l’entrée de ses portes à M. de Maugiron, — gouverneur de la province. Les catholiques en formèrent aussitôt le blocus, mais l’abandonnèrent bientôt, la paix ayant été conclue (1568). Henri III présiua en personne, le 15 janvier 1575, les états de la province convoqués à Romans ; le 15 février 1590, Henri IV y transféra le parlement et les autres cours judiciaires de Grenoble, alors occupée par les ligueurs. Pendant la guerre contre le duc de Savoie, Saiut-Féréol, un des officiers commandant pour le roi de France, chassa le comte de La Roche de la citadelle, qu’il fit entièrement raser. Enfin, en 1788, c’est à Romans que s’ajourna la fameuse assemblée de Vizille, au mois de septembre, et que se rendirent à cette date les députés que le ministère avait convoqués, suivant l’ancienne division par bailliages, dans un but d’opposition. Ces derniers y délibérèrent en commun, et sans rencontrer d’obstacles, avec ceux des trois ordres.

L’èdirice le plus intéressant de Romans est . l’église paroissiale, classée parmi les monuments historique» et autrefois collégiale de Saint-Barnard. < La partie inférieure de la

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nef, le grand portail, reste d’un porche orné de magnifiques sculptures, et ta porte méridionale sont du xiie siècle, dit M. Adolphe Joanne ; la partie supérieure de la nef, du style ogival, a été construite au siècle dernier ; le chœur est une œuvre du xnic siècle ; la voûte repose sur les murs d’une ancienne église romane. •

La ville est dominée par une éminence que couronnent les vastes constructions d’un séminaire diocésain, autrefois monastère de franciscains, puis de rècollets.

Nous signalerons, en outre, à Romans : l’hôpital, très-richement doté ; les restes des anciens murs d’enceinte ; un certain nombre de maisons bien conservées du xv« et du. xvie siècle ; la maison connue sous le nom de maison du Fuseau, qui offre une curieuse façade du xine siècle, et de charmantes promenades d’où l’on jouit d’une vue agréable sur la ville et sur la vallée de l’Isère.

Romans est la patrie de Lally-Tollendal, décapité à Paris pour avoir laissé prendre Pondichéry par les Anglais, et de l’avocat général Servan.

La vallée de l’Isère est d’une prodigieuse fertilité aux environs de Romans.

ItOMANSHOHN, bourg de Suisse, canton de Thurgovie, k 410 mètres d’altitude, sur une langue de terre qui se projette dans le lac de Constance ; 1,500 hab., tous réformés. Le beau château de Romanshorn, qui appartenait jadis à l’abbé de Saint-Gall, est devenu, depuis 1807, une propriété particulière. Le port, établi par la compagnie du chemin de fer, est formé par deux digues qui ne laissent entre leurs deux musoirs qu’une passe étroite. Tous les jours, des bateaux à vapeur partent de Romanshorn pour Bregenz, Constance, Friedrichshafen, Langenargen, Lindau, Ludvigshafen, Meersburg, Schaffouse, etc.


ROMANSWILLER, ancien village et comm. de France (Bas-Rhin), cant. de Wasselonne, arrond. et à SS kilom. N.-O. de Strasbourg, sur la rive gauche de la Mossig, cédé à l’Allemagne par le traité de 1871 ; 1,067 hab. Moulins et fabrique d’acier. Le château, transformé en habitation particulière et affreusement mutité, a conservé d’intéressants débris de son ancienne architecture. Aux environs s’étend la belle forêt d’Odenwald, à l’entrée.de laquelle se trouve une gorge sauvage appelée Fuchsloch (Trou-aux-Renards), où est installée une fabrique d’acier dépendante de l’établissement de Rotnanswiiler. Les environs de Romans’Willer abondent en sites pittoresques.


ROMANTIQUE adj. (ro-man-ti-ke — rad. roman). Qui a quelque chose de fantastique comme ce qui est décrit ou raconté dans les poëmes et les romans : Un site romantique. Une scène, un tableau romantique. Des passions romantiques. Les rives du lac de Brienne sont plus sauvages et plus romantiques que celles du lac de Genève. (J.-J. Rouss.)

Tout enchante à mes yeux ce site romantique.
                  Chênedollé.

|| Mot créé par J.-J. Rousseau.

— Qui a, dans ses idées, dans son caractère, dans ses passions ou dans sa nature, quelque chose de chevaleresque ou de poétique qui l’élève au-dessus ou le met en dehors de la réalité prosaïque ; Comment des esprits romantiques peuvent-ils admettre que cet ordre infâme puisse convenir aux vues de la Divinité et à la nature de l’homme ? (Fourier.) La femme incomprise est essentiellement ROMANTIQUE. (Boitard.)

— Littér. et B.-arts. Se dit d’un genre littéraire et artistique dont les tendances les plus marquées paraissent être l’affranchissement des règles de convention et la recherche de l’effet : L’école romantique. La littérature ROMANTIQUE !. Les écrivains ROMANTIQUES. La littérature ROMANTIQUE est la seule qui soit susceptible encore d’être perfectionnée. (Mme de Staël.) La division en littérature romantique.^ et en littérature classique se rapporte aux deux grandes ères du monde, celle qui a précédé l’établissement du christianisme et celle qui l’a suivi. (Mme de Staël.)

— Substantiv. Partisan de l’école romantique : Les classiques et les romantiques. Un ROMANTIQUE. Une ROMANTIQUE. Les ROMANTIQUES avaient cru que l’art était surtout dans le laid. (Michelet.) M. de Chateaubriand, qui aimait peu ses enfants les romantiques plus jeunes, était lui-même un grand romantique. (Ste-Beuve.)

— s. m. Genre romantique : Le classique et le romantique. J’appelle le classique le sain, et le romantique le malade. (Gœthe.) Le romantique, tel que nous l’ont montré beaucoup d’écrits, est le naturel difforme, hideux et repoussant, l’oubli du goût et des règles, le mépris de la morale et de la raison, le délire de l’imagination, enfin un dévergondage effréné de sentiments, d’idées et de langage. (Latena.)

Encycl. B.-arts. V. classique.

— Littér. V. romantisme.


ROMANTIQUEMENT adv. (ro-man-ti-ke-man — rad. romantique). D’une façon romantique : Un livre romantiquement écrit.


ROMANTISER v. a. ou tr. (ro-man-ti-sé — rad. romantique). Néol. Rendre romantique : Il n’y a que les Parisiennes assez fortes