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détails d’une existence campagnarde et bourgeoise à la fois. Il y a peu de lectures plus attrayantes.

Nous arrivons ici à une question fort délicate. On sait que beaucoup ont curieusement recherché dans la vie de cette femme illustre la trace de quelque faiblesse ; on savait vaguement que cette grande âme avait été troublée par une lutte orageuse entre le devoir et les entraînements d’une passion qui avait laissé sa trace brûlante, en plus d’un endroit de ses écrits (expurgés cependant par la main de l’amitié). Le voile est aujourd’hui déchiré ; on sait que Mme Roland a aimé, on connaît le nom de celui qui a fait battre ce cœur magnanime. Mais ceci ne concerne que l’époque de la Révolution. Dans la période de la retraite à La Platiëre, on voit aussi quelques amis passionnés autour de ce ménage que sépare une aussi grande différence d’âge. C’est d’abord le doux Lanthenas, admis fraternellement auprès des Roland et qui plus tard devait les abandonner ; puis Bosc, le naturaliste (depuis membre de l’Institut), qui eut pour Mme Roland une passion qu’elle sut calmer par sa loyauté, sa haute raison, et transformer en une amitié dévouée jusqu’à la mort ; enfin Bancal des Issarts (plus tard conventionnel), pour qui Mme Roland eut certainement, sinon une passion, au moins un sentiment fort vif, comme en témoignent les lettres qu’elle lui écrivit (publiées par M. Sainte-Beuve en 1835, avec une belle notice). Mais il est d’une certitude à peu près absolue que ce petit roman intime resta à l’état purement platonique et sentimental.

Au milieu des occupations de sa vie rustique, à La Platière, Mme Roland n’avait pas cessé de s’intéresser aux idée » philosophiques et à l’avénement de la liberté.

Néanmoins, jugeant sans doute la réalisation de ses espérances fort éloignée, elle attendait l’avenir sans trop d’impatience, allait à la messe sans y croire et uniquement pour être agréable au frère de son mari, qui était chanoine, et enfin (détail piquant) faisait ce voyage inutile à Paris pour solliciter des lettres ne noblesse en faveur de Roland, et dont nous avons donné plus haut les motifs.

Dans cette période aussi, elle fit plusieurs voyages, en Angleterre (1784), en Suisse (1787) et dans diverses parties de la France.

Dès le début de la Révolution, l’ancienne flamme se ranima en elle avec plus de force et d’éclat ; la chute de la Bastille la jeta dans des transports d’enthousiasme ; elle assista, émue et frémissante, à la grande fédération de 1790, à Lyon, et elle en écrivit le soir même la relation pour le journal que publiait à Lyon son jeune ami Champagneux.

Mais, dans sa vigilance, inquiète, elle tremble que le mouvement ne soit entravé et elle écrit à ses amis les lettres les plus énergiques pour éveiller leurs méfiances et ranimer leur vigueur. En février 1791, elle vint se fixer à Paris avec son époux.

Avec ses impatiences de femme, Mme Roland jugeait sévèrement ses amis mêmes et leur reprochait leur indécision et leur timidité. Après le massacre du Champ-de-Mars, elle tomba dans un véritable désespoir. Mais elle se releva bientôt pour donner aux hommes de son parti, ou si l’on veut de son groupe, les conseils les plus vigoureux, comme de réclamer la convocation des assemblées primaires pour délibérer par oui ou par non sur la conservation ou l’abolition de la monarchie. Quatre fois la semaine, les Roland réunissaient chez eux les principaux hommes politiques qui bientôt allaient composer le parti girondin, les Brissot, les Pétion, les Buzot, les Condorcet, les Barbaroux, etc. Tous ces hommes distingués furent subjugués par la raison virile de Mme Roland, par la netteté de son jugement, par la fermeté de ses convictions, l’étendue ne ses connaissances, -peut-être bien aussi par le charme infini de sa conversation, par son esprit, ses grâces et sa beauté. Toujours est-il qu’on vit cette chose piquante : un grand parti politique dont le chef réel était une femme. Et dans le fait, à travers ses grandeurs, ses faiblesses et ses infortunes, la Gironde conserva toujours un peu l’esprit femme, si l’on peut ainsi parler, c’est-à-dire tracassier plutôt qu’énergique, irritable, exclusif, implacable envers l’adversaire ; rebelle aux concessions.

En jugeant Mme Roland, M. Louis Blanc la considère assez finement comme la personnification du républicanisme élégant et artiste de la Gironde, comme l’un des représentants les plus brillants de la classe bourgeoise, de cette élite intellectuelle, étouffée par les hautes classes et qui aspirait à prendre son rang par son mérite, mais, quoique disciple de Rousseau, peu préoccupée du sort des classes pauvres et ignorantes.

La remarque est juste. Il est certain que la fille du graveur du quai des Lunettes, malgré sa haine pour l’injustice et l’oppression, malgré sa naissance plébéienne, était devenue, nous dirions volontiers un peu aristocrate, si le mot n’était pas si suranné. Elle aimait la démocratie, sans nul doute, mais représentée, dirigée par des hommes brillants, instruits et d’une certaine condition sociale. Malgré son origine populaire, elle avait pour le peuple proprement dit une espèce de dédain. Sa culture intellectuelle, sa délicatesse féminine, peut-être aussi un peu de l’orgueil des parvenus, l’entraînaient naturellement dans cette espèce de torysme bourgeois et républicain qui est resté la séduction historique de son parti, mais qui en a fait le malheur et la perte.

Lorsque la Gironde eut imposé au roi le ministère dit patriote et que Roland eut été appelé à en faire partie, le rôle de Mme Roland s’agrandit. De son propre aveu, elle y eut part, sinon directement, au moins d’une manière effective. C’est elle qui écrivait les instructions, circulaires et autres documents, et notamment la fameuse Lettre au roi du 10 juin 1792, dont il a été question plus haut dans la biographie de Roland. Après la révolution du 10 août, lorsque celui-ci reprit le portefeuille de l’intérieur, sa femme partagea de nouveau ses travaux, et la part qu’elle avait aux affaires n’était un mystère pour personne. Dans le public, on l’exagérait même peut-être un peu. Ce qui parait certain, c’est qu’elle contribua à pousser le parti dont elle était l’égérie dans cette guerre incessante contre la Montagne et la commune de Paris qui devait être funeste aux girondins comme à la Révolution. Sa haine contre Danton et Robespierre lui fit repousser toute transaction, et il y a toute apparence que ce fut elle qui décida Louvet, le colérique et frivole auteur de Faublas, à dresser son fameux acte d’accusation contre Robespierre, et qui engagea de plus en plus Buzot dans sa lutte opiniâtre contre les montagnards. Ceci nous amène à la question tant controversée du problème de la vie intime de Mme Roland. Jeune encore, belle, ardente, spirituelle, trônant dans un salon peuplé d’hommes distingués et presque tous célèbres, comme une sorte de Récamier républicaine, cette femme extraordinaire, épouse d’un sexagénaire, dut naturellement exciter l’amour et peut-être y répondre elle-même. Telle est la question qu’on a cent fois posée, et comme elle est maintenant résolue, nous n’avons pas à rappeler toutes les conjectures qui ont été faites et qui, d’ailleurs, sont suffisamment connues. La vérité, la voici.

Mme Roland a ressenti, en effet, à l’époque de la Révolution, une passion profonde, non pour le bellâtre Barbaroux, comme on l’a supposé, mais pour Buzot, qui, de son côté, avait pour elle un enthousiasme qui touchait à l’adoration. Ces amours tragiques dénoués par la proscription et par l’échafaud sont aujourd’hui hors de doute. On en trouve les témoignages dans les Mémoires mêmes de Mme Roland, dont le manuscrit autographe a été légué par sa fille, Mme Champagneux, à la Bibliothèque. Le premier éditeur, Bosc, dans sa pieuse et délicate amitié, avait supprimé un certain nombre de passages dont les uns étaient véritablement choquants, dont les autres pouvaient fournir des armes à la malveillance. Champagneux, qui donna une nouvelle édition en l’an VIII, imita la réserve de Bosc. Ce ne fut qu’en 1864 que M. Dauban, puis M. Faugère publièrent presque simultanément chacun une édition conforme au manuscrit original. Dans ces passages, Mme Roland confesse sa passion sans en nommer l’objet ; elle nous apprend qu’elle ne la cacha pas à son mari et que, tout en lui déclarant qu’elle resterait fidèle à ses devoirs, elle ne lui dissimula pas l’étendue de son sacrifice. On peut trouver une telle sincérité barbare ; mais qu’on n’oublie pas que Mme Roland, très-forte d’ailleurs, se complaisait à ces recherches de stoïcisme. Bien mieux, elle fut blessée de ce que, tout en s’immolant a son époux, celui-ci souffrit d’une telle situation ; peu s’en faut que la douleur du compagnon de sa vie ne la scandalise comme une faiblesse de vieillard aveuglé par l’égoïsme !

Dans le temps même de cette restitution des passages supprimés, des documents nouveaux vinrent apporter une lumière complète et tous les éléments de la certitude. On découvrit quatre lettres autographes de Mme Roland (qui appartiennent aujourd’hui à la Bibliothèque). Ce sont des lettres d’amour adressées à Buzot, alors en fuite et proscrit ; plus une lettre de celui-ci à un ami pour lui recommander de brûler d’autres lettres de Mme Roland dont il était dépositaire ; enfin, une miniature de Buzot qui est vraisemblablement la chère peinture que cette femme infortunée gardait dans sa prison et qu’au dernier moment elle remit secrètement à un ami. Derrière cette peinture se trouve, en effet, une notice écrite de sa main et qui est une appréciation enthousiaste du caractère de son ami. Les lettres ont été insérées par M. Dauban dans son Étude sur Mme Roland.

Cette idylle douloureuse, ce poème de souffrances et de larmes, entrevu déjà parmi d’autres conjectures, a donc acquis la certitude historique et est hors de discussion.

On a posé une question plus délicate encore, à savoir si Mme Roland est demeurée réellement fidèle à ses devoirs d’épouse et à sa dignité de mère ; si, dans cette lutte inouïe, elle a triomphé de sa passion. Elle l’affirme, c’est tout ce que l’on peut constater, et cela n’a rien d’invraisemblable quand on connaît la trempe d’un tel caractère. Toutefois, il faut avouer qu’en lisant dans les Mémoires ces confidences étranges sur la nature exubérante de l’héroïne, sur son tempérament enflammé, en observant dans les lettres à Buzot ces expressions ardentes, ce tutoiement continuel, cette intimité caractéristique, il faut avouer, disons-nous, qu’il pourrait rester quelque doute, malgré les menus axiomes de rhétorique sur le devoir et la vertu qui se rencontrent çà et là.

Mais nous abandonnons bien volontiers ceci, et nous croyons qu’il faut laisser aux casuistes spéciaux le soin de traiter ces matières délicates, qui sont de la compétence des cours d’amour bien plus que de celle de l’histoire.

Mme Roland, on le sait, fut enveloppée dans la chute des girondins. Lorsque Roland fut décrété d’arrestation le 31 mai 1793, elle se présenta à, la Convention pour réclamer contre cette mesure, mais ne fut pas admise à la barre. Dans la nuit morne, elle fut arrêtée, enfermée à l’Abbaye, relâchée le 23 juin, puis arrêtée de nouveau le lendemain et écrouée à Sainte-Pélagie. C’est pendant sa captivité qu’elle écrivit à la hâte les divers morceaux qui composent ses admirables mémoires, dont elle faisait parvenir secrètement les feuillets au noble et fidèle Bosc, qui les sauva en les cachant au creux d'un rocher dans la forêt de Montmorency. Transférée à la Conciergerie le 31 octobre, elle parut devant le tribunal révolutionnaire le 8 novembre « comme complice de la conspiration contre l’unité et l’indivisibilité de la république, la liberté et la sûreté du peuple français. »

Il lui était facile de prouver, comme elle l’avait fait, d’ailleurs, dans ses interrogatoires, que ses relations avec les girondins proscrits et ses sympathies pour eux n’impliquaient pas une complicité réelle dans leurs tentatives de guerre civile et n’avaient pas le caractère nécessaire pour la faire tomber sous le coup de la loi. Mais les passions étaient trop surexcitées pour que la voix de la raison pût se faire entendre. De plus, Mme Roland se défendit avec une énergie qui touchait à la véhémence ; en outre, on avait trouvé dans les papiers de Duperret la preuve qu’elle approuvait le mouvement tenté dans le Calvados par ses amis. Tout cela était insuffisant ; mais elle n’en fut pas moins condamnée à mort. L’opinion était tellement soulevée contre les girondins, que la femme illustre qui était considérée comme leur inspiratrice et leur guide semblait vouée fatalement au sacrifice. Telle est la justice des partis !

Suivant Louvet, Mme Roland accueillit la sentence par ces paroles : « Vous me jugez digne de partager le sort des grands hommes que vous avez assassinés. Je tâcherai de porter à l’échafaud le courage qu’ils y ont montré. »

Entre toutes les morts magnanimes dont les annales de la Révolution nous ont conservé le souvenir, celle de la noble femme est, en effet, l’une des plus sublimes. Vêtue d’une robe blanche, ses longs cheveux flottants et bouclés, debout sur la charrette, calme au milieu des clameurs de la foule, elle consolait avec un enjouement héroïque un autre condamné qui allait être son compagnon de mort et qui était fort abattu. Elle semblait une vraie héroïne de Corneille. Arrivée devant l’échafaud, elle salua la gigantesque statue de la liberté qui était sur le piédestal veuf de la statue de Louis XV et prononça les paroles désormais historiques : « Ô liberté ! que de crimes on commet en ton nom ! »

Suivant une autre version, elle aurait dit : « Ô liberté ! comme on t’a jouée ! »

Il était environ trois heures de l’après-midi (9 novembre 1793), quand la tête de cette femme héroïque et charmante tomba sous le couperet.

Quelles que soient les réserves qu’on est en droit de faire, Mme Roland est restée l’une des grandes figures de la France moderne, et sa destinée tragique éveillera toujours l’enthousiasme et la pitié, comme son caractère et ses talents exciteront à jamais l’admiration.

Roland (mémoires de Mme ). Les divers morceaux qui composent ces Mémoires, écrits à la hâte par Mme Roland pendant la captivité qui précéda sa mort, furent secrètement confiés par elte au naturaliste Bosc, qui les enfouit au creux d’un rocher, dans la forêt de Montmorency, en attendant l’apaisement de la tempête qui avait emporté ses amis du parti girondin.

Après le 9 thermidor, en germinal an III, Bosc publia le manuscrit dont il était le dépositaire, sous le titre adopté par Mme Roland : Appel à l’impartiale postérité, dans le double but d’obéir aux dernières volontés de son amie, de défendre sa mémoire et de créer des ressources à la fille unique que la fin tragique des époux Roland avait rendue orpheline.

Ce recueil se composait de mémoires sur la vie privée de l’auteur, de l’histoire des deux ministères de Roland, de notices historiques, enfin de portraits et d’anecdotes.

Dans sa pieuse et délicate amitié, Bosc avait supprimé un certain nombre de passages dont quelques-uns étaient véritablement choquants, dont quelques autres pouvaient fournir des armes à la malveillance. Champagneux, qui donna en l’an VIII une nouvelle édition des Mémoires, augmentée de divers morceaux littéraires ou philosophiques, imita la réserve de Bosc. Les éditions postérieures, y compris celle de Berville et Barrière, dans la collection des Mémoires sur la Révolution, ne sont que des reproductions plus ou moins modifiées des deux premières.

Le manuscrit autographe des Mémoires de Mme Roland, remis par Bosc à la fille des Roland, épouse de Champagneux fils, fut légué par cette dame à la Bibliothèque nationale qui en a pris possession en 1858. En 1864, M. Dauban en a donné une nouvelle édition, et peu de temps après une autre édition fut donnée par M. Faugère, petit-neveu de Bosc, par alliance. Les passages rétablis par les nouveaux éditeurs n’ont pas une grande importance. Les suppressions de Bosc se réduisaient, au total, à quelques pages, à divers petits morceaux relatifs aux amours de Mme Roland avec Buzot (qui cependant n’est pas nommé), ainsi qu’à un passage où se trouve relaté, avec une crudité un peu choquante, le récit d’une tentative de séduction dont la jeune Phlipon faillit être victime de la part d’un élève de son père. Il y a encore d’autres petits morceaux, mais sans grand intérêt.


ROLAND (Joséphine-Lucile-Jeanne-Armande Delille, dame), femme de lettres, née à Angers en 1769. Ses ouvrages dénotent chez leur auteur un esprit cultivé et élevé, un goût très-sûr et une grande facilité de conception et de composition. Parmi ses romans, assez nombreux, nous remarquons : Mélanie de Rostauge, par Armande R., auteur de Palmira (1806,3 vol. in-12 ; 1809, 3 vol. in-12), cette dernière édition n’est point anonyme ; Palmira, par Mme Armande R. (1801, 4 vol. in-12) ; Alexandra ou la Chaumière russe (1808 et 1810,3 vol. in-12 ; 1824, 4 vol. in-12) ; Adalbert de Montgelas (1810, 3 vol. in-12) ; la Comtesse de Meley ou le Mariage de convenance (1825, 4 vol. in-12). Guérard fait accompagner la mention de cet ouvrage de la note suivante : « Roman publié sous le nom de Mme Roland, mais qui est d’une de ses amies, peu connue alors dans les lettres, et qui depuis s’est fait connaître très-avantageusement, Mme Alida de Savignac ; » Emilia ou la Ferme des Apennins (1812, 3 vol. in-12) ; Frédérique ou le Trésor de la famille de Lowembourg (1824, 4 vol. in-12) ; Lydia Stevil ou le Prisonnier français (1817, 3 vol. in-12).


ROLANDISTE s. m. (ro-lan-di-ste). Hist. Partisan du ministre Roland en 1792 et 1793 : Marat, furieux, écrivit le soir dans sa feuille que le tout avait été arrangé par les rolandistes pour mystifier les patriotes. (Michelet.) || On a dit aussi rolandin.


ROLANDO (Louis), anatomiste et physiologiste italien, né vers 1770, mort en 1831. il fit ses études médicales à Turin, et, quelque temps après avoir été reçu docteur, il fut nommé professeur de médecine théorique et pratique à Sassari. Privé, dans cette ville, de toute communication avec le continent, il se livra avec ardeur à l’étude de toutes les parties de l’histoire naturelle et à celle de anatomie. Les ouvrages qu’il publia, en 1807 et 1809, sur le principe de la vie et sur la structure et les fonctions du cerveau et du système nerveux prouvent qu’il avait fait par lui-même, et dans son isolement, la plupart des découvertes dont un assez grand nombre d’anatomistes de la même époque se sont fait honneur. En 1814, Rolando, de retour en Sardaigne, fut nommé professeur d’anatomie à l’université de Turin et exerça ces fonctions jusqu’à sa mort, causée par une affection gastro-intestinale. Il nous a laissé plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous distinguons : Observations anatomiques sur la structure du sphinx Nerii et autres insectes (1805, in-4o) ; Sulle cause delle quali dipende la vita negli esseri organizzati (1807) ; Saggio supra la vera struttura del cervelle dell' uomo e degli animali, et supra le funzioni del systema nervoso (Sassari, 1809, in-8o) ; Humani corporis fabricae ac functionum analysis adumbrata (Turin, 1817, in-8o) ; Anatomes physiologica (Turin, 1819, in-8o) ; inductions physiologiques et pathologiques sur les différentes espèces d’excitabilité et d’excitement, sur ’irritation, etc. (Paris, 1822, in-8o). Roland collabora aussi activement au Dizionario periodico et aux Archives générales de médecine.


ROLANDRA s. m. (ro-lan-dra). Bot. Genre d’arbustes, de la famille des composées, tribu des vernoniées, dont l’espèce type croît dans l’Amérique du Sud.


ROLANDRÉ, ÉE adj. (ro-lan-dré — rad. rolandra). Bot. Qui ressemble à un rolandra.

— s. f. pi. Tribu de famille des synanthérées, ayant pour type le genre rolandra.


ROLANDSECK, village de Prusse, sur la rive gauche du Rhin, entre Remagen et Königswinter. Il est bâti au pied d’une roche basaltique qui s’élève de 116 mètres au-dessus du fleuve et que couronnent une tour gothique, d’où l’on découvre un magnifique point de vue, et les ruines d’un château détruit dans les luttes de l’archevêque de Cologne Rupert et de Charles le Téméraire avec l’empereur Frédéric III. D’après la tradition, ce château aurait été bâti par Roland, le fameux paladin, neveu de Charlemagne.

Près de Rolandseck s’étend au milieu du fleuve la charmante Île de Rolandswerth, sur laquelle se voient les bâtiments d’un couvent. Cette Île est séparée d’une autre plus petite, Grafenwerth, par un bras du Rhin.


ROLDAN (Pierre), sculpteur espagnol, né à Séville en 1624, mort dans la même ville en