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Le Reichsrath a, concurremment avec legouvernement, l’initiative des lois. Lorsqu’une loi a été votée par les deux Chambres, elle doit recevoir la sanction impériale. Les sessions du conseil sont annuelles ;.le Reichsrath est réuni, ajourné et dissous par décret impérial, et l’empereur nomme, parmi les membres de chaque Chambre, les présidents et vice-présidents. Les séances du Reichsrath sont publiques ; mais quelquefois le président et 10 membres proposent de les rendre secrètes, et elles le deviennent si la Chambre accepte cette proposition.

Pour que le Reichsrath puisse prendre une décision sur un objet quelconque, il faut une majorité absolue des membres présents, ou une majorité des deux tiers s’il s’agit d’apporter quelque changement aux lois fondamentales de l’empire.

Les membres du Reichsrath jouissent de certaines immunités ; c’est ainsi qu’ils ne peuvent être poursuivis pour leurs votes, et ne sont responsables qu’envers l’assemblée k laquelle ils appartiennent des opinions qu’ils y expriment. Pendant la durée des sessions, ils ne peuvent être arrêtés qu’en cas de flagrant délit, et on ne peut alors les maintenir en état d’arrestation et les traduire en jugement qu’avec l’assentiment de l’assemblée dont ils font partie.

REICHSTADT, ville des États autrichiens (Bohème), k 52 kilom. N.-O. d’Iung-Bunziau ; 2, 500 hab. Beau château, église et couvent de capucins. Filatures, fabriques de linge damassé et d’autres toiles ; papeterie. C’était autrefois le ch.-l. d’une riche seigneurie des rois de Bavière et, de 1S18 à 1831, d’un duché érigé par l’empereur d’Autriche François I « en faveur du jeune fils de Napoléon 1er , son petit-fils.

REICHSTADT (Napoléon-François-Charles. Joseph Bonaparte, duc de). V. Napoléon II.

REICHSTAG s. m. (rè-chtogh). Assemblée des États allemands.

— Encycl. Avant la création de l’empire d’Autriche (1806), l’empire germanique donnait le nom de Jieichstag k des états qui se réunissaient, depuis 1663, régulièrement à Ratisbonne(Regensbourg), sousla présidence de l’empereur ou de l’archichancelier de l’empire (électeur, archevêque de Mayence). Cette assemblée était divisée en trois collèges ou chambres : 1 » le collège des électeurs ; 2 » des princes, qui se divisaient en banc temporel et banc ecclésiastique, entre lesquels les évêques protestants de Liibeck et d’Osnabriick siégeaient sur un banc transversal appelé neutre ; 30 des villes, divisé en banc du Rhin et en banc de Souabe. Chaque collège délibérait séparément, et, après le vote séparé, les collèges cherchaient k s’entendre pour rédiger une décision commune, appelée conclusutn imperii.

REICHTHAL, ville de Prusse, province de Silésie, régence et à 52 kilom. N.-E. de Namslau ; 1, 400 hab. Fabrication de toiles et d’eaude-vie, cordonnerie.

REID (Thomas), célèbre philosophe écossais, né à Strachan, près d’Aberdeen, le 26 avril 1710, mort le 7 octobre 1796. Il fit ses études à l’université d’Aberdeen, au collège Maréchal, où il eut pour professeur de philosophie le docteur George Turnbull. Il y obtint la place de bibliothécaire et s’occupa d’abord particulièrement de mathématiques. En 1736, il fit une excursion en Angleterre, visita Londres, Oxford et Cambridge, entra, à son retour, en 1737, dans la carrière ecclésiastique et fut nommé pasteur à New-Macher, petite paroisse rurale du comté d’Aberdeen. C’est dans cette retraite que la lecture du Traité de la nature humaine, publié par Hume en 1730, souleva dans son esprit des doutes et des problèmes et lui inspira des méditations et des recherches qui ont produit la philosophie écossaise. En 1752, Thomas Reid fut nommé professeur de philosophie à l’université d’Aberdeen, où il passa onze ans (de 1752 à 1763). Vers la fin de 1763 parurent ses Recherches sur l’entendement humain, d’après les principes du sens commun. Cet ouvrage, qui s’efforçait de ruiner dans leur principe le sensualisme de Locke, l’idéalisme de Berkeley et le scepticisme de Hume, eut un grand succès, et Reid devint ainsi le chef d’une école philosophique nouvelle. En 1764, l’université de Glascow le choisit pour remplacer Adam Smith dans la chaire de philosophie morale. Il y professa jusqu’à l’âge de soixante-dix ans, c’est-à-dire jusqu’en 1780. En 1785, il publia ses Essais sur les facultés intellectuelles et, en 1788, ses Essais sur les facultés actives ; c’était la partie psychologique et morale de son enseignement.

Nous allons exposer le plus brièvement possible la doctrine renfermée dans ces différents ouvrages. Thomas Reid est le chef d’une école originale, l’école écossaise. Or, une école ne naît pas ainsi du jour au lendemain si rien ne l’a sollicitée à naître ; elle naît ordinairement d’une réaction contre une école régnante. C’est ce qu’il est facile de constater pour l’école écossaise. Elle naquit du scepticisme de Hume, scepticisme conséquent avec lui-même, qui niait toute métaphysique, toute idée à priori, et n’admettait que la pure impression sensible. Le premier ouvrage de Thomas Reid, Recherches sur l’entendement humain d’après les principes du sens commun, est un livre de


polémique contre le système de Hume. Le titre seul nous montre quel sera le caractère essentiel de la philosophie écossaise, Recherches d’après les principes du sens commun ; Reid ne se perdra pas dans de vaines subtilités, dans les rêves, souvent creux, de la métaphysique qui mènent ou à l’idéalisme comme ils ont fait pour Berkeley, ou au scepticisme comme ils ont fait pour Hume. Pourtant Reid avait, dans le principe, embrassé l’idéalisme de Berkeley. Il nous l’apprend lui-même dans son Essai sur les facultés intellectuelles : à Si j’ose parler de mes propres sentiments, il fut un temps, dit-il, où je croyais si bien à la doctrine des idées, que j’embrassai, pour être conséquent, tout le système de Berkeley ; mais de nouvelles conséquences, tout aussi rigoureuses, mais pour moi plus pénibles à adopter que la non-existence de la matière, s’étant révélées à mon esprit, je m’avisai de demander sur quelle évidence reposait ce principe célèbre que les idées sont les seuls objets de la connaissance. Depuis quarante ans que cette pensée m’est venue, j’ai cherché cette évidence avec bonne foi, mais je n’ai rien trouvé que l’autorité des philosophes. » On le voit par cette sorte de confession, Reid revint bientôt des rêves idéalistes de Berkeley et il voulut fonder la philosophie du bon sens. D’ailleurs, l’idéalisme ne lui donnait pas des armes assez puissantes pour combattre le scepticisme de Hume. Ces armes, il les chercha ailleurs. « À la théorie de Hume, dit M. Ravaisson, Thomas Reid opposa, sans parler de la contradiction qu’elle renferme, les croyances qui nous sont naturelles et dont une telle explication ne rend pas compte, croyances par lesquelles nous sont garanties ces existences supérieures aux choses physiques et sensibles qui sont l’objet de la métaphysique. Ce fut l’œuvre de Reid et de son école-de rétablir, comme au-dessus de l’ordre matériel, l’ordre intellectuel et moral, mais sans montrer entre le supérieur et l’inférieur aucune relation nécessaire. » (Rapport sur la philosophie au xixe siècle, p. 12.)

On le voit par ces lignes que nous empruntons au juge le plus compétent en pareille matière, Reid n’eut pas à proprement parler de métaphysique. Pour toute métaphysique, il se contenta d’adopter les croyances générales, résultat du sens commun. Sa doctrine fut toute psychologique. Et d’abord, quelle fut sa méthode en psychologie ? Le principe général de cette méthode est celui-ci : Toute connaissance remonte à l’expérience comme à sa source. De plus, Reid admet, comme Locke, que, dans la science morale comme dans la science physique, la méthode consiste dans l’observation et dans l’analyse des phénomènes, en y ajoutant toutefois l’emploi de l’induction. Nous trouvons en nous, et c’est là une vérité que le sensualisme de Locke et le scepticisme de Hume ont tort de nier, des principes qui nous autorisent à étendre nos croyances au delà de ce que nous voyons, k affirmer, à l’occasion des phénomènes, l’existence de causes et de substances, en un mot des êtres. On le voit, cette méthode n’est rien autre chose que la méthode expérimentale préconisée par Bacon dans le Novum organum, observation et induction, avec cette différence que l’observation s’exerce sur des phénomènes spirituels et que l’induction conduit à des causes. Que devait-il sortir d’un tel principe ? Que devait produire une pareille méthode ? Un point capital dans la théorie de Reid, c’est la distinction des vérités contingentes et des vérités nécessaires. On trouve dans les Essais sur les facultés intellectuelles et actives de l’âme, traduits en français par Jouffroy, un catalogue détaillé de ces deux ordres de vérités. Voici d’abord la liste des vérités contingentes. 1o Tout ce que nous atteste la conscience existe réellement. 2o Les pensées dont nous avons conscience sont les pensées d’un être personnel que nous appelons le moi. 3o Les choses que la mémoire nous rappelle sont réellement arrivées, quand le souvenir en est distinct. 4o Nous sommes sûrs d’une certitude absolue de notre identité personnelle et de la continuité de notre existence depuis l’époque la plus éloignée que notre mémoire puisse se rappeler. 5o Les objets que nous percevons par l’intermédiaire des sens existent réellement, et, de plus, ils sont tels que la perception nous les donne. 6o Nos facultés intellectuelles, et c’est là une conséquence de la proposition précédente, sont capables de distinguer l’erreur de la vérité. 7o Nos semblables sont des êtres intelligents au même titre que nous. 8o Il est certaines pensées, certaines dispositions de l’esprit qui se peignent sur les traits du visage et se manifestent dans le son de la voix. 9o En matière de faits et même en matière d’opinion, nous accordons légitimement une certaine valeur au témoignage humain. 10o Nous pouvons prévoir, avec une probabilité plus ou moins grande, un grand nombre d’événements qui dépendent de la volonté libre de nos semblables. 11o Dans l’ordre naturel des choses, l’avenir, toutes les circonstances extérieures restant les mêmes, ressemblera très-probablement au passé.

Plaçons en face de ce catalogue la liste des vérités ou des principes nécessaires. Reid admet, des principes grammaticaux, logiques, mathématiques, esthétiques, moraux, métaphysiques. Il insiste surtout sur les trois principes fondamentaux de toute métaphysique, ceux de substance, de causalité et des causes finales. À propos des deux premiers, vivement combattus par David Hume dans ses Essais sur l’entendement humain, Reid se livre à une discussion plus longue que profonde, où il cherche à remettre en honneur ces principes de la substance et de la causalité, battus en brèche par le scepticisme. Il s’en prend même à Descartes et cherche à relever le principe des causes finales du discrédit où l’avait jeté l’auteur des Méditations.

Les Essais sur les facultés actives sont encore un livre de polémique contre Hume et le scepticisme. Hume, en niant la liberté, renversait le fondement de toute morale. Reid entreprend de prouver que l’homme est réellement libre, que cette liberté n’est pas une illusion. Puis il recherche quels sont les principes d’action ; il en reconnaît six : les instincts, les appétits, les désirs, les affections, les intérêts, le devoir. Le dernier est le seul principe d’action que doive reconnaître la liberté et qui, se combinant avec elle, doit fonder la morale et la moralité des actions humaines.

Telle est, en résumé, la philosophie de Reid. Nous l’avons exposée avec assez de détails ; car, quoique née sur un sol étranger à la France, elle a pour nous certain intérêt. En effet, lorsque, au commencement du siècle, Royer-Collard, nommé professeur de philosophie à la Sorbonne, voulut remettre en honneur l’esprit et combattre le sensualisme du xviiie siècle qui avait encore un illustre représentant, Laromiguière, c’est à Reid qu’il alla demander des armes. Pendant plusieurs années, Royer-Collard se borna à exposer les doctrines de Reid. Victor Cousin, qui lui succéda, débuta aussi en adoptant les principes et la méthode de la philosophie écossaise. Mais bientôt ce demi-spiritualisme céda devant l’influence toujours croissante de Maine de Biran. On abandonna peu à peu cette fausse analogie établie par Reid entre les sciences morales et les sciences physiques et naturelles ; on supprima l’induction, qui ne mène à rien, pour mettre à la place l’intuition pure et directe du moi. Aujourd’hui, les théories de Reid n’ont plus droit de cité, si ce n’est dans les programmes officiels. Les représentants du spiritualisme français les plus autorisés, Edgar Quinet, entre autres, répudient cette doctrine puérile, qui, malgré tous les efforts de son fondateur, n’a pu triompher du scepticisme de Hume.

« La vie de Reid, simple, unie, vide d’événements, offre, dit V. Cousin, la plus frappante analogie avec celle du philosophe de Kœnigsberg. Kant et Reid ont eu la même simplicité de mœurs, le même attachement à la vérité et à la vertu, la même modestie et la même indépendance, la même patience de méditation et la même méthode un peu diversement appliquée. Au fond, leurs doctrines se ressemblent bien plus qu’elles ne diffèrent. Tous les deux, ils ont revendiqué contre la philosophie à la mode la dignité de l’âme humaine ; tous les deux, ils se sont proposé pour objet de délivrer leur siècle du scepticisme de Hume. Kant, entraîné et comme fasciné par son ingénieux adversaire, ne trouve d’asile assuré que dans l’idée irréfragable du devoir. Reid, à la fois plus circonspect et plus résolu, moins systématique et plus dogmatique, estime que le sens commun suffit partout et toujours, en métaphysique aussi bien qu’en morale. »

REID (Thomas), médecin anglais, né à Holtenlodge (Lincolnshire) en 1739, mort à Bath en 1802. Il est connu en France par un ouvrage sur la phthisie pulmonaire, que Dumas a traduit en français. « Le traitement qui lui est familier, dit Dumas, consiste dans les saignées répétées ; l’usage des minoratifs et le régime le plus rafraîchissant possible pendant la première période, où l’inflammation et la disposition inflammatoire prédominent. De là, il passe à l’emploi de l’ipécacuana, au moyen duquel il excite tous les matins de légers vomissements : et le soir, si les circonstances le demandent, il fait prendre une dose de l’élixir parégorique à l’heure du coucher. La maladie fait-elle des progrès plus considérables, il ordonne un régime plus nourrissant ; il fait répéter le vomitif soir et matin, prescrit l’élixir vitriolique au moment où le malade se met au lit. Dans la dernière période, il joint à ces secours l’usage des astringents modérés selon l’exigence des cas. » Ce traité remarquable a pour titre : Essay on the nature and cure of phihisis pulmonalis (Londres, 1782, in-8o) ; traduction française de Dumas (Paris, 1829, in-8o).

REID (sir William), officier et savant anglais, né dans le comté de Fife en 1791, mort à Londres en 185S. Lieutenant du génie en 1809, à prit part à la guerre d’Espagne, à la bataille de Waterloo, assista au siège d’Alger en 1816, puis devint gouverneur des Bermudes (1838) et des Petites Antilles (1846-1848). Nommé, en 1849, commandant du génie de Woolwich, il coopéra l’année suivante aux travaux préparatoires de l’Exposition universelle, succéda, en 1851, à Stephenson comme président du comité exécutif de cette entreprise et remplit, de 1851 à 1858, les fonctions de gouverneur de Malte. Il avait reçu le grade de major général en 1856. Outre des opuscules scientifiques, on lui doit


deux ouvrages remarquables sur la nature des ouragans : An attempt to develope the law of storms (Londres, 1838, in-8o) ; The progress of the developement of the law of storms and the variable winds (Londres, 1849).

REID (Mayne), romancier anglais, né en Irlande vers 1818. Fils d’un ministre de l’Église presbytérienne, il fut d’abord destiné & entrer dans les ordres, mais il montra peu de goût pour les études théologiques et s’embarqua pour le Mexique en 1838. Après avoir parcouru ce pays, il passa aux États-Unis et, pendant deux années, vécut dans les solitudes de l’Union, sur les bords du Red-River, chassant les bêtes fauves et faisant le commerce avec les tribus indiennes. En 1840, il revint à la Nouvelle-Orléans et fit partie de l’expédition des volontaires destinés à repousser, l’invasion du Texas par les Mexicains ; mais cette expédition ayant avorté, il recommença à errer dans les plaines du Missouri, et, après cinq années d’une vie aventureuse, il vint prendre à Philadelphie la plume de journaliste. Il y avait quelques mois qu’il écrivait dans les journaux de cette ville, lorsque, à la nouvelle de la guerre contre le Mexique (1845), il s’engagea de nouveau dans les volontaires de l’Union, avec le grade de capitaine. M. Mayne Reid prit une part active à cette campagne et se distingua particulièrement à la prise de La Vera-Cruz et aux combats de Cerro-Gordo, de Churubusco et de Chapultepae. Il leva une compagnie de volontaires, en 1849 pour voler au secours des Hongrois soulevés ; mais ayant appris, en arrivant en France, la capitulation de Gœrgei, il se décida à rester à Londres et à reprendre ses travaux littéraires. Depuis, il a publié un grand nombre de romans, qui sont, pour la plupart, le récit dramatisé de ses aventures et dans lesquels il a donné les détails les plus intéressants sur les mesura originales des habitants du Far-West, sur les coutumes des Indiens, sur les belles scènes de la nature vierge, enfin sur les chasses, les guerres, les aventures, auxquelles il a assisté ou dont il a été le héros. Presque tous ses romans importants ont été traduits en français et en allemand. Nous citerons, parmi ses principaux ouvrages : le Corps franc des rifles (Londres, 1849) ; les Chasseurs de chevelures (1850) ; le Chef blanc (1850) et la Piste de guerre (1857). En outre, M. Mayne Reid a publié beaucoup de livres pour la jeunesse, entre lesquels nous citerons : la Maison abandonnée, les Petits chasseurs, les Exilés de la forêt, etc. Enfin, il a fait paraître de très-nombreux articles dans des recueils périodiques.

REIDEN, village de Suisse, cant. de Lucerne, sur le chemin de fer de Berne à Lucerne, à 13 kilom. de Berne ; 685 hab, Près de là se voient, sur une colline, les bâtiments d’une commanderie de Malte, fondée en 1331 par Marquart d’Ifenthal.

REIFF (Jacques-Frédéric), philosophe allemand, né à Vaihingen (Wurtemberg) en 1810. Il est professeur de philosophie à Tubingue. Après être parti de l’écoie de Hegel, il s’est rattaché à celle de Fichte, en donnant le pas à la raison pratique sur la raison théorique et aux décisions de la volonté sur les catégories logiques. Outre des articles insérés dans divers recueils, on lui doit des ouvrages dont les principaux sont : le Commencement de la philosophie avec un exposé des fondements de l’encyclopédie des sciences philosophiques (Sluttgard, 1840) ; le Système des décisions de la volonté (Tubingue, 1842) ; Sur quelques points importants de la philosophie (1843) ; Sur la dialectique de Hegel (1866), etc.

REIFFENBERG (Frédéric-Auguste-Ferdinand-Thomas, baron db), littérateur belge, né à Mons en 1795, mort en 1850. Il prit part comme lieutenant à la bataille de Waterloo, puis donna sa démission et devint successivement professeur de philosophie à Louvain (1822) et à Liège, membre de l’Académie royale (1823), enfin, conservateur de la bibliothèque royale de Bruxelles (1837), ce qui lui donna toutes les facilités désirables pour ses savantes investigations, qui portèrent sur un grand nombre de sujets. Reiffenberg a publié plusieurs grands ouvrages historiques, où il accumulait dans de longues introductions et dans de copieuses notes les résultats d’une immense lecture. Citons eu ce genre son édition de la Chronique rimée, de Philippe Mouskes (Bruxelles. 1836-1838, 2 vol. in-4o), et celle d’une épopée relative à Godefroy de Bouillon. Parmi ses ouvrages, nous mentionnerons ; Archives philosophiques (1825-1826, ï vol.) ; Archives pour l’histoire civile et littéraire des Pays-Bas (1827-1828, 2 vol.) ; Nouvelles archives historiques (1829-1832) ; Histoire de l’ordre de la Toison d’or (1830, in-8o), le plus important de ses ouvrages ; les Notices des manuscrits de la bibliothèque dite de Bourgogne. Le culte plein de ferveur que Reiffenberg avait voué aux études bibliographiques le porta à fonder un journal mensuel dont il fut le principal rédacteur, le Bulletin du bibliophile belge. Il publia aussi, à partir de 1840, un Annuaire de la bibliothèque royale de Bruxelles, curieux répertoire de pièces inédites et de dissertations littéraires. Membre de l’Académie royale de Bruxelles, il publia beaucoup de mémoires dans les Actes de cette compagnie, écrivit dans une foule de