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sur une surface normale à ses rayons et égale à la base du pyrhéliomèlre.On conclut iiisémeiH de ces résultats : 10 Que la quantité de chaleur envoyée par le soleil k la terre en une année serait capable de fondre une coucha de glace d’environ 31 mètres d’épaisseur ;

zo Que la quantité de chaleur émise parle soleil en une heure serait capable de fondre une couche de glace de 710 mètres d’épaisseur placée à la surface de cet astre.

PYRID1NE s. f. (pi-ri-di-ne). Chim. Alcaloïde qui se produit dans la distillation sèche des os.

— Encycl. La pyridine est une base organique volatile qu’Anderson a découverte parmi les produits de la distillation sèche des os. Plus tard, Williams l’a trouvée parmi les bases qui font partie du goudron obtenu dans la distillation sèche des schistes bitumineux du Dorsetshire. Le même chimiste a rencontré des traces d’un alcaloïde de même composition parmi les alcaloïdes produits dans la distillation de la cinchonine. Ghurch et Owen l’ont trouvée dans le goudron de tourbe. Enfin elle se produit artificiellement par l’action de l’hydrogène naissant sur l’azodinaphlyl-diamine, synthèse qui éclaire sa constitution.

— I. Préparation. On opère exactement comme lorsqu’il s’agit de préparer la picofine, à cela près que, au lieu de recueillir à la distillation fractionnée la portion qui bout k 117", on recueille celle qui bout à 140°.

V. PICOLINE.

— II. Propriétés. La pyridine est un liquide mobile, incolore, d une odeur particulière très-forte, qui ressemble beaucoup à celle de la picohne. Comme cette dernière base, elle donne une sensation d’amertume dans la bouche et l’arrière-gorge. Quoique ayant un point d’ébullition plus élevé que celui de la picoline, elle fume autant et plus même que ce corps par l’approche d’une baguette de verre immergée dans l’acide chlorhydrique. Sa solution aqueuse se comporte comme la solution de picoline sous l’influence du chlorure de chaux. Sa densité égale 0,9858 h 0°. Elle précipite à froid les sels de zinc, de fer ? de manganèse et d’aluminium. Elle précipite aussi les sels de nickel, mais seulement à chaud et en donnant un précipité soluble dans un excès de. réactif. Dans les solutions des sels de cuivre, lu pyridinc fait naître un précipité bleu pâle qu un excès de réactif redissout en prenant une coloration bleu très-foncé que 1 on ne peut pas distinguer de celle que donne l’ammoniaque dans les mêmes conditions. Elle a une extrême tendance à former <Jes sels doubles. Son point d’ébullition est constant à 140°. La densité de sa vapeur égale 2,91 ; la théorie exigerait 2,734. L excès du chiffre trouvé par l’expérience sur le chiffre théorique tient à ce que la pyridine sur laquelle on opère renferme presque toujours des traces de picofine dont le poids moléculaire est plus élevé. L’indice de réfraction d’un échantillon de pyridine provenant du laboratoire de Hofmann a été pris par Gladstone et Dalej il était de 1,1940 pour la raie A, de 1,5030 pour la raie D et dé 1,5387 pour la raie II. La température durant l’expérience était de îlo,5. La formule de la pyridine est égale à

CSH&Az..

La pyridine se dissout dans l’eau en toutes proportions, ce qui rend difficile de l’obtenir tout à fuit débarrassée d’eau.

— III. Décompositions. Lapyridine est très-stable, comme ses homologues, et résiste à l’action des agents d’oxydation. On peut la faire bouillir avec de l’acide azotique monohydraté ou avec de l’acide chromiquo sans qu’elle se décompose, et l’on peut mémo conseiller le traitement à l’acide azotique comme un mode de purification pour tous les eus où la pyridine est contaminée par des matières empyreumatiques. 1° Le chlore agit sur la pyridine comme sur la picoline. 2" Quand on ajoute petit a petit de l’eau de brome k une solution de pyridine, le liquide devient trouble et, à mesure que la proportion du brome s’accroît, il laisse déposer un abondant précipité qui se réunit au fond du vase sous la forme d’une masse rougeàtre d’une apparence plus ou moins résineuse. Ce précipité est insoluble dans l’eau, mais soluble dans l’alcool et l’éther. Bouilli avec l’eau, il fond et dégage une odeur analogue à celle du brome ; l’acide chlorhydrique le décompose en mettant du brome en liberté, et la potasse en dissolvant le brome et en mettant en liberté la pyridine. Anderson conclut de ces expériences que ce produit brome résulte de l’union directe d’un ou de plusieurs atomes de brome avec la pyridine. Si, au lieu d’opérer comme nous venons de le dire, on verse de la pyridine sèche dans un vase rempli de brome en vapeurs, elle se solidifie en une masse cristalline soluble dans l’eau. La masso ainsi produite laisse cependant, en se dissolvant, une substance insoluble, probablement analogue h celle que dorme te chlore sec en agissant sur la pyridine ou sur la picoline, Lorsqu’on évapore à sec un mélange da pyridine et de teinture d’iode à la température du bain-marié, il reste une masse brun foncé qui se dissout partiellement dans l’eau en laissant quelques cristaux bruns. Ces cristaux se décomposent facilement et pa PYRI

laissent très-rapprochés par leur nature des composés iodés dérivés des bases organiques fixes. La solution aqueuse renferme de l’iodhydrate souillé par une impureté basique que l’on peut faire disparaître au moyen du charbon animal.

— IV. Sels de pyridine. Chlorhydrate de pyridine C5H8Az, HCl. Lorsqu’on évapore au bain-marié de l’acide chlorhydrique aqueux saturé de pyridine, on obtient un sirop fluide qui, par le refroidissement, se prend en une masse dure de cristaux rayonnes. Le sel est déliquescent à l’air humide. Il se sublime sans subir d’altération à une haute température. L’alcool le dissout, mais il est plus soluble dans l’eau. L’éther ne le dissout pas du tout.

Sulfate acide de pyridine

CBH5Az,11230*.

On le prépare en saturant de l’acide sulfurique aqueux avec un excès de pyridine et en éva’ porant la liqueur au bain-marié. Il se produit ainsi une masse cristalline déliquescente, soluble en toutes proportions dans l’eau et dans l’alcool, mais insoluble dans l’éther.

Dromhydrate de pyridine C5H5Az, HBr. C’est un sel déliquescent, en cristaux aciculaires que l’on obtient en saturant l’acide bromhydrique par de la pyridine et en évaporant la solution au bain-marié.

lodhydrate de pyridine C5H5Az, HI. Cristaux lamellaires, facilement solubles dans l’alcool et dans l’eau et même déliquescents.

Azotate de pyridine C5H3Az, HAzOS. On obtient facilement ce sel en mêlant de l’acide azotique et de la pyridine. Si l’acide est concentré et que la base soit anhydre ou à peu près, il se dégage beaucoup de chaleur et le mélange se prend en une masse de courtes aiguilles qui, après avoir été exprimées entre du papier buvard, ressemblent aux cristaux du sucre de fécule. On peut purifier ce sel en lui faisant subir une seconde cristallisation, soit dans l’eau bouillante, s’oit dans l’alcool bouillant ; on doit toutefois préférer l’alcool. La solution alcoolique bouillante, en se refroidissant, l’abandonne en fines aiguilles qui atteignent quelquefois jusqu’à om, o2 à om,03 de longueur, même lorsqu’on opère en petit. Quelquetois on l’obtient en prismes courts et épais. Il n’est pas déliquescent, mais il est extrêmement soluble dans l’eau. L’alcool le dissout moins, et l’éther pas du tout. Chauffé dans une cornue, il fond et, si la température s’élève peu à peu, il se sublime en une masse blanche, lanugineuse. Si, au contraire, on le chauffe brusquement, il distille sous la forme d’un liquide huileux, épais, qui se solidifie, par le refroidissement ; en une masse de cristaux aciculaires. Chauffé sur un couteau do platine, l’azotate de pyridine prend feu et brûle avec un grand éclat et avec une rapidité qui devient quelquefois de la déflagration.

Chloraurale de pyridine

(C5H3Az, HCl)Au’"Cl3,

C’est une poudre cristalline d’un jaune citron qui se dépose immédiatement lorsque l’on ajoute une solution aqueuse de chlorure d’or à une solution aqueuse de chlorhydrate de pyridine. Il se dissout facilement dans l’eau chaude, d’où il se sépare en fines aiguilles jaunes par le refroidissement. Il est peu soluble dans l’eau froide, et il est insoluble dans l’alcool.

Chloroplatinaté de pyridine

(C5H5Az, HCl)2PtCl*. Une solution de chlorhydrate de pyridine laisse déposer, quand on la mélange avec une solution de tétrachlorure do platine, des prismes aplatis facilement solubles dans l’eau bouillante, moins solubles dans l’alcool et dans l’éther.

Produits de décomposition du chloroplatinaté de pyridine. Lorsqu’on dissout dans l’eau chaude du chloroplatinaté de pyridine exempt de tout excès de chlorure pliuinique et que l’on maintient la liqueur en ébullition pendant cinq ou six jours, ce sel se convertit entièrement en une substance qui ressemble, par son aspect, au soufre sublimé. Ce nouveau corps est insoluble dans lleau et dans les acides, mais se décompose avec dégagement de pyridine lorsqu’on le fait bouillir avec une lessive de potasse. C’est le chlorhydrate d’une base platinée analogue à la plLitiiianiine, qui a reçu le nom de platinopyridine. Elle se forme simplement aux dépens du chloroplatinaté, par l’élimination de 2 molécules d’ucidechlorhydrique, conformément à l’équation

(C5HBAz, HCl)î, PtC14 Chloroplatinaté de pyridine. = 2HC1 -1- C’OHGPtAzVHCI Acidô Chlorhydrate de platînochlorhydrique. pyridine.

Si l’on arrête l’ébullition avant que le chloroplatinaté soit converti intégralement en ce sel que nous venons de décrire, il se dépose de belles plaques brillantes qui sont constituées par un sel double, formé par la combinaison d’une molécule de diehlorhydrate deplatinopyridine et d’unemoléeule de chloroplatinaté de pyridine.

Si 1 on fait bouillir le chloroplatinaté de pyridine avec un excès de cette base, le lipyni

quide prend une teinte foncée et, si l’on évapore à siccité au bain-marié et que l’on reprenne ensuite par l’eau, on obtient une solution foncée et il reste un résidu cristallin. Ce résidu est le chlorhydrate d’une autre base platinée, la platosopyridine, analogue à la platosainine. Il répond à la formule

(C5HSAz)2pt"C12 ou C«H8ptAz2,2HCl.

—V. DÉRIVÉS DE SUBSTITUTION DE LA. PYRI-DINE. Méthyl-pyridine. Ce composé n’a point encore été étudié.

Eihyl-pyridine. Les bases libres de cette classe subissent une décomposition quand on les chauffe. V. étuïl-PICOUNK,

lodhydrate d’éthyl-pyridine

CBH4{C2H8)Az, HI. On l’obtient de la même (minière que la base semblable dérivée de la picoline. Ses propriétés sont semblables.

Chloroplatinaté d’éthyl-pyridine

(C7119Az, IICl)2PtCl*. Belles lamelles rhomboïdales de couleur grenat, dont les arêtes sont remplacées pur des biseaux. Elles ont quelquefois jusqu’au"1,005 de diamètre, même lorsqu’on opère sur de très-petites quantités de substance.

PYR1DION s. m. {pi-ri-di-on —du lat. pyrum, poire, et du gr. eidos, aspect). Bot. Fruit qui ressemble à la poire.

PYRIFÈRE adj. (pi-ri-fè-re — du’lat. py~ rum, poire ; fero, je ponte). Bot. Qui porte des fruits en formo de poire.

PYR1FORME adj. Autre orthographe du

mot P1RIFORME.

PYRI LAMPE s. m. (pi-ri-lan-pe —du préf. pyr, et du gr. lampô, je brille). Entoin. Un des noms du ver luisant.

PYRINE s. f. (pi-ri-ne). Echin. Genre d’échinides, formé aux dépens des galérites, et comprenant plusieurs espèces fossiles des terrains crétacés.

PYRIQUE adj. (pi-ri-ke —du gr. pur, feu). Qui concerne le feu, qui a rapport au feu.

— Se dit de feux d’artifice : Feux pyriques. Science pyrique, Expériences pyb.io.ues. Jeux

PYRIQUES.

— Physiq. Spectacle pyrique, Imitation de feux d’artifice à l’aide de transparents criblés de trous et mis en mouvement devant une source de lumière très-vive.

PYRITE s. f. (pi-ri-te — du gr. par, feu). Chim. Nom donne à plusieurs sulfures métalliques : Pyrite de fer. Pyrite arsenicale, tes pyrites, humectées.par l’eau, s’enflamment d’elles-mêmes. (Buff.j Beaucoup de tourbes contiennent du soufre combiné avec le fer à l’état de pyrite. (M. de Dombasle.)

— Encycl. Ce mot est en quelque sorte le nom vulgaire et générique des sulfures métalliques ; cependant, quand il est employé seul, il désigne plus particulièrement les sulfures de fer. Oa en connaît dans la nature trois sortes : la pyrite jaune ou cubique, la pyrite blanche ou rhombique et la pyrite magnétique. Les deux premières sont des bisulfures de fer, et la troisième se rapproche beaucoup, par sa composition, du monosuîfure de fer. La. pyrite cubique est la plus commune ; son aspect est métallique et elle peut prendre un très-beau brillant par le poli ; sa couleur est d’un jaune de laiton et parfois d’un jaune d’or ; on lui donnait autrefois le nom de pyrite martiale et de marcassite.

La pyrite est du bisulfure de fer qui a la formule FeS2. Une partie du soufre est quelquefois remplacée par do l’urseuic ; et au fer se substituent quelquefois, mais en petite quantité, d’autres métaux, tels que le cobalt et le manganèse ou même l’or et l’argent. Sa forme est le cube. Les cristaux sont tantôt petits et tantôt d’un volume très-considérable ; iis sont ou isolés ou disséminés dans les roches cristallines ou sédimentaires, ou bien groupés entre eux, le plus souvent avec croisement, et constituent alors des druses ou des concrétions de formes diverses. Elle a une densité de 4,7 à 5. Elle est assez dure pour faire presque toujours feu sous le briquet. Elle est cassante, conchoïde ou inégale et peu brillante.

On distingue, parmi plusieurs variétés de mélanges, la pyrite arsénifère, qui est mêlée d’arséuiure de fer, mais eu petite quantité et sans que ce mélange amène aucun changement notable dans l’aspect ni dans la cristallisation du corps. Cette variété se distingue des autres par une faible odeur d’ail qu’elle exhale quand on la brise avec le marteau.

La pyrite aurifère se rencontre dans les monts Ourals, à Bérésof, au Brésil ; dans le Piémont, à Macugnaga et à Gondo, route du Simplon, où elle est un objet d’exploitation à cause de l’or qu’elle renferme, bien que cet or soit en général en très-petite quantité.

La pyrite argentifère renferme soit du sulfure d’argent, soit même quelques parcelles d’argent natif. On la trouve dans les filons argentifères de la Saxo et du Mexique. Certaines pyrites contiennent quelques centièmes de sulfure de cuivre, et on les a utilisées quelquefois pour en extraire Ce métal.

La. pyrite est une des substances minérales les plus répandues sur la surface du globe, car il n’est point do terrain dans lequel on ne la trouve disséminée ; mais on peut dire

PYRÎ

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que nulle part elle n’existe en masses bien considérables. On la trouve dans les filons et au milieu des roches, soit de cristallisation, soit sédimentaires, de toutes les époques de formation. Cette manière d’être est sans doute la conséquence de son mode de formation. Elle parait être un produit de sources minérales, d’eaux thermales sulfureuses contenant k la fois de l’acide sulfhydrique et des sels de fer. II existe encore de pareilles sources, comme celles de Chaudes-Aiguës, dans le Cantal, et do Bourbon Lancy, dans le département de Saône-et-Loire, qui déposent ae la pyrite.

On n emploie pas la pyrite comme minerai de fer, parce que l’extraction de ce métal occasionnerait des dépenses trop considérables et que, d’ailleurs, lo fer serait toujours de mauvaise qualité à cause de la présence du soufre. Quand elle est en masses suffisamment grandes, en amas ou enfilons, on la recherche pour le soufre qu’elle contient et quelquefois pour l’or qu’elle renferme accidentellement. On l’emploie aussi pour la fabrication du sulfate de fer, en aidant sa décomposition par un grillage.

La pyrite est disséminée en grains ou en cristaux dans tous les terrains sédimentaires, depuis les plus anciens jusqu’aux plus modernes. C’est à elle que l’on doit en partie rapporter les prétendues découvertes d’or dont le peuple s’entretient dans un grand nombre de lieux et dont on berce si souvent la crédulité des voyageurs.

Anciennement, on employait la pyrite.en nature pour en faire des boutons de métal et autres ouvrages de peu de valeur. Dans les premiers temps de l’invention des armes à feu, on s’en est servi, k cause de sa grande dureté et de la propriété qu’elle a d’étinceler par le choc dubriquet.au lieu du silex (pierre a fusil), qu’on lui a substitué plus tard ; c’est pourquoi les anciens ouvrages lu désignent quelquefois sous le nom de pierre d’arquebuse ou de carabine. On a trouvé, dans les tombeaux des anciens Péruviens, des plaques polies de cette substance, que l’on présume leur avoir servi de miroirs ; de là encore la dénomination de miroir des Incas donnée à ce minéral.

Le bisulfure de fer abonde surtout en Picardie. Il y forme des couches si ratifiées, feuilletées, toujours accompagnées d’un gisement^argileux qui les a pénétrées plus ou moins profondément ; on y trouve aussi d’abondants débris végétaux. Les pyrites de Picardie apparaissent eu bancs dont l’épaisseur peut varier depuis quelques centimètres jusqu’à plus de 2 et 3 mètres ; leur profondeur n’est pas moins variable ; tantôt elles affleurent le sol, tantôt elles s’enfoncent jusqu’à 8 et 10 mètres dans le sein de la terre. Les principaux gisements se trouvent dans l’espace compris entre l’Oise, la haute Somme et le canal qui unit ces deux rivières. C’est un plateau d’environ 50 lieues carrées. Les principales exploitations sont à Quierzy et Pont-iSuinte-Muxenee, dans le département de l’Oise, et à Chessy, k Remigny, à Ly-Fontaine, dans le département de l’Aisne. On exploite tantôt à ciel ouvert, tantôt au moyen de puits et de galeries.

Dans les couches pynteuses, on distingue la partie supérieure, la partie moyenne et la partie inférieure. La première et la dernière sont les moins riches en sulfures de fer, parce qu’elles sont toujours plus ou moins mélangées de substances étrangères. On les élimine généralement dans l’usage que l’on fait des pyrites, soit pour l’industrie, soit pour l’agriculture. La partie moyenne du gisement, elle-même, varie de composition suivant les lieux. Ici, elle peut ne contenir que 1 à ï pour 100 de sulfure de fer, tandis qu un peu plus loin elle en présentera de 15 k 20. Après leur extraction de la mine, ces pyrites n’ont pas de saveur métallique ; cela indique qu’elles ne contiennent pas encore de sulfate ne fer. En cet état, loin d’être de quelque utilité pour l’agriculture, elles sont nuisibles à la végétation.

Pour transformer les sulfures absolument inertes en sulfates solubles, on expose les pyrites au contact de l’air pendant deux ans et quelquefois plus. On fait pour cela de grands tas, longs d’une cinquantaine de mètres, larges de 3 mètres et hauts de 1°>,50. Sons la double influence de l’air et de l’humidité, ces amas se transforment graduellement. Le soufre forme de l’acide sulfurique on se combinant avec l’oxygène de l’air ; puis l’acide sulfurique, à son tour, agissant sur l’oxyde de fer et l’alumine que renferment les pyrites, produit des sulfates de fer et d’alumiue. Pendant que ces combinaisons s’opèrent, on aperçoit souvent, surtout pendant les nuits d’été, à la surface des amas de pyrites, des lueurs phosphorescentes produites par la combustion lente du soufre.

Dans les galeries souterraines des mines à pyrites, cette absorption continue de l’oxygène peut avoir des conséquences funestes pour la vie des ouvriers qui sont obligés de respirer un air où ce gaz, agent principal de la vie, se trouve plus ou moins raréfié. A l’air libre, la combustion prend parfois une telle intensité, qu’il se produit une véritable incinération : la masse entière devient rouge de feu. Pour éviter ces accidents, une surveillance active est nécessaire ; il faut retourner souvent les tas à la pelle, afin dé diminuer l’activité de la combinaison oxygénéo