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est naïf et primitif ; il complète d’une façon grotesque 1 idée que le texte ébauche.

« Qu’est-ce que celui-là ? me disait l’enfant.

— C’est M. de Villemessant.

— Pourquoi a-t-il un rasoir à la main ? »

Là était l’obstacle I En effet, je ne pouvais pas dire à ce moutard da cinq ans et demi que ce rasoir était l’attribut de Figaro, que T igaro était un barbier d’esprit, que M. de Villemessant avait pris son nom pour en faire le titre d’un journal satirique et que, de même que Mercure a un caducée, Figaro doit avoir Un rasoir.

Dans le monde, j’ai trouvé beaucoup de gens plus âgés qui ne s’expliquaient pas le rasoir et qui, pourtant, avaient été rasés par lui.

■ Et celui-là avec tous ses manteaux ?

— C’est Méry 1

— Méry 1 II a donc froid î

— Toujours 1

— Pourquoi ?» « Pourquoi ? L’éternel pourquoi des enfants 1 Et de fuit, pourquoi Méry a-t-il toujours froid ? je ne le lui ai jamais demandé.

« Oh ! en voici un qui est bien drôle 1 Ka... dar... Nadar I

— C’est un photographe... qui a un bel enfant comme toi.

— Pourquoi monte-t-il en ballon ?•

Que voulez-vous répondre a cette question-là ? je ne sais pas plus que lui pourquoi.

«Mon pèrot ce cuisinier, comment s’appelle-t-il ?

— Rossini 1

— Ah 1 qu’est-ce qu’il a dans sa casserole ?

— Du macaroni.

— C’est bien bon t Oh I le drôle de cuisinier 1

— Ne dis pas cela, c’est un grand musicien.

— Pourquoi alors, est-il habillé en cuisinier ? »

Du coup, j’y renonce l Une plaisanterie, si mauvaise qu’elle soit, ne s’explique pas plus qu’un bon mot ou un calembour. Je suis tombé par l’enfance. Je compris alors qu’i) « fallait expliquer d’une façon quelconque mou épigramme animée et mettre, pour ainsi dire, une légende au-dessous de la caricature. Je lis quelques vers qui expliquèrent les mouvements ou les travestissements de mes illustres sujets. ■

Avec l’opérante francese, les pupazzi sont devenus un des plus amusants spectacles qui puissent distraire les yeux et les oreilles, en même temps que l’esprit. C’était un art nouveau, purement aristophanesque et populaire, qui aurait gagné avoir le jour en pleine liberté ; mais on était sous l’Empire. M. Lemercier de Neuville ne se contente pas de dialoguer des scènes quelconques, il sait faire parler les personnages du jour, surtout les écrivains, et souvent avec esprit. Voici, par exemple, Jules Janin qui fait su révérence au public ; il menace de sa canne la coupole de l’Institut. Ecoutons-le ;

In itlo lempore, J. Janimts dixit discipulis suis ; Ego sum princeps criticorum et amicus juventutis. Juoentus sxpe mihidixit :

bignus es intrare

In Amdemix corpore,

Et ibo.

Et ibo.

Et ibo in Academiam.

Voici maintenant le rédacteur de l’Univers, en costume de suisse d’église :

LOUIS VEUILLOT.

PRIÈRE. I.

Veuille, 6 Seigneur, exaucer ma priera ! Veuille, 6 mon Dieu, condamner Béranger, Et veuille aussi ressusciter Voltaire Pour que je puisse à la flu l’égorger ! Si vous voulez, mon Dieu, ce sera fait I Poiuvles besoins du culte, s’il voua fiait 1

II. Veuille, o Renan, entonner des cantiques Pour célébrer le divin Fils de Dieu ! [triques Et veuille, 6 Dieu, souffrir qu’à coups de Les faux croyants soient chassés du saint lieu. Si vous voulez, mon Dieu, co sera fait I Pour les besoins du culte, s’il vous platt !

III. C’est moi qui suis le suisse de l’Église, Chassant les chiens, arrêtant les filous ; Veuille, 0 Dieu ! que mon zèle les conduise. Sans diréamen seulement, près de vous î Si vous voulez, mon Dieu, ce sera fait ! Pour les besoins du culte, s’il vous plaît !

Puis c’est Théodore de Banville, vêtu à l’antique, auquel M. Lemeroier, caché derrière^ coulisse, fait dire les vers suivants, jîâsticnè assez réussi de la manière du poëte funambulesque :

Athéniens I ardents bohèmes 1 mes amis 1 Vojez dans quel état Étienne nous a mis.

O gloire ! affront que rien n’efface ! (bois. Les nymphes blondes qui devancent Liane au En entendant mou luth céleste ou mon hautbois,

Ne voleront plus sur ma trace !

Eros ! l’enfant Eros loin de nous s’enfuira. Dans les touffes de Us l’ingrat se cachera.

Evitant nos mines grotesques ! O mes amis, mon cœur, mon cœur est ulcéré I Mais si Carjat le veut, oui, jé me vengerai

Dans mes Odes funambulesques !

Parmi les pièces jouées sur le théâtre des

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Pupazzi, nous citerons le Procès Belenfantdes-Dames, que tous les Béotiens de Paris sont allés voir.

Le plaidoyer de l’avocat est une charge amusante des procédés oratoires de M° Lachaud : « Messieurs, je serai bref I Je pourrais même, à la rigueur, ne pas prendre la parole et mon silence, ou plutôt mon abstention, aurait plus d’éloquence que ma plaidoirie I Je ne commettrai pas la maladresse d’innocenter l’accusé. Non I Belenfant est cou* f>able et beaucoup plus coupable que vous ne e pensez t C’est lui qui, en 1837, commit un assassinat sur la personne de la veuve Loddé et, sous le nom de Jean Hiroux, acquit une déplorable célébrité ; en 1845, on le voit désoler le département du Gard ; en 1846, il devient tristement célèbre en Belgique et, sous le nom de Pictompin, il fait un tintamarre effroyable dans co pays et dans les pays eirconvoisins ; en 1847, il apparaît dans les Ardennes, semant partout le deuil et la désolation.

Mais, parce qu’un brigand, déjà neuf fois contumace, a épouvanté nos départements pendant un quart de siècle, est-ce une raison pour annihiler par une seule sentence l’action puissante de la justice et soustraire cette illustre canaille aux neuf sentences précédentes, à ces neuf condamnations à mort évitées avec tant d’astuce et d’habileté ?

« Eh I oui, messieurs î là est toute la question ! Et comme on fait la part du feu, j’appellerai ceïa faire la part du crime I Oui, messieurs les jurés, au nom de la société, au nom de la famille, au nom de la propriété foncière, au nom de la sécurité publique, au nom des lois qui veulent être exécutées, de la justice dont les arrêts veulent être respectés, acquittez ce coupable I Et puis alors je serai avec vous pour poursuivre les neuf contumaces de ce misérable gredin. »

Le genre de satire des pupazzi est, en somme, assez anodin. L’auteur se borne à amuser par des. allusions fines ou délicates, par des tours ingénieux ou plaisants. À ces éloges, toutefois, ajoutons un mot de critique. Pour satisfaire et flatter les goûts des sociétés d’opinions diverses devant lesquelles M. Lemercier de Neuville faisait jouer ses pupazzi, il s’est laissé.entrainer trop souvent à ridiculiser les hommes politiques, républicains ou libéraux, variant le genre de ses satires et bafouant les hommes de tel ou tel parti suivant son auditoire. Ces concessions peu généreuses l’ont conduit trop souvent à sacrifier le bon sens, la justice et la vérité.

PUPE s. f. (pu-pe). Ornith. Nom vulgaire de la huppe.

PUPELLE s. f. (pu-pè-le — dimin. du lat. pupa, maillot). Infus. Genre peu naturet d’infusoires gymnodés, de ia famille des vibrionides, formé aux dépens des enchélydes et des vibrions.

PUPIEN, empereur romain. V. Maxime.

PUPILLA s. f. (pu-pil-la). Ane. astron. Un des noms de la Lyre ou de la Couronne boréale.

PUPILLAIRE adj. (pu-pil-lè-re — lat. pupillaris ; de pupillus, pupille). Jurispr. Qui appartient au pupille : Deniers pupillairks. Intérêts pupillaires.

— Dr. rom. Substitution pupillaire, Action par laquelle le tuteur, dans un testament, substituait une autre personne à son pupille institué héritier, au cas où il venait à décéder avant d’être arrivé à l’âge de puberté.

PUPILLAIRE adj. (pu-pil-lè-re — rad.pîipitle). Anat. Qui a rapport, qui appartient à la pupille. Il Membrane pupillaire, Membrane qui ferme la pupille, chez le fœtus, pendant •les six premiers mois de la gestation.

— Pathoî. Pkthisie pupillaire, Resserrement extrême de la pupille. Il Cataracte pupillaire, Occlusion complète de la pupille.

— s. f. Membrane pupillaire.

— Encycl. Membrane pupillaire. C’est une membrane extrêmement fine, très-vasculaire, qui ferme la pupille pendant la plus grande partie de la vie intra-utérine et disparaît vers le septième mois de la grossesse, par atrophie et résorption du centre à la circonférence. Elle est intimement adhérente à la petite circonférence de l’iris et les capillaires nombreux qui la sillonnent s’étendent jusque sur cette dernière membrane. Elle est composée d’une substance transparente, amorphe ou légèrement striée. Dans les premiers temps, la membrane pupillaire se trouve soulevée par la face antérieure du cristallin et les vaisseaux capillaires qui traversent la cristulloîde se prolongent sur la membrane pupillaire, de façon à établir des adhérences entre cette membrane et la capsule du cristallin. Peu à peu l’iris se développe ; en même temps, le cristallin se retire d’avant en arrière, et c’est ainsi que se produisent les deux chambres de l’œil. Il arrive quelquefois que la membrane pupillaire persiste après la naissance et l’enfant présente alors une cécité complète produite par l’occlusion de la pupille. Cette affection a reçu le nom de cataracte pupillaire. Le seul remède qu’on puisse apporter en pareil cas est l’opération de la pupille artificielle.

PUPILLARITÉ s. f, (pu-pil-la-n-té — du lat. pupillus, pupille). Jurispr. État de pupille.

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PDPILLE s. (pu-pi-le — du lai. pupulus ; de pupus, petit garçon). Personne qui a perdu son père ou sa mère, ou tous les deux, et que l’on met sous la conduite d’un tuteur : Alcibiade était le neveu et le pupille de Périclès. {J. Janin.)

Le barreau ! Protégeant la veuve et le pupille^ C’est là qu’à l’honorable on peut joindre l’utile.

PittON. L’on gruge, l’on pille La veuve et la fille, Majeure ou pupille. Sur tout on grappilla, Et Thémis va Cahin-caha.

Panard.

— Par ext. Enfant confié à un gouverneur : Il s’est fait beaucoup d’honneur par l’éducation de son pupille. (Acad.) il Personne dont on a le soin et la direction : Les dieux se voilent la face par compassion pour les pauvres petites créatures, leurs pupilles séculaires, (il. Heine.)

— Hist. îtiilit. Pupilles de la garde. Corps d’enfants ou de jeunes gens que Napoléon Ier avait attachés à sa garde.

— Encycl. Jurispr. V. minorité.

— Hist. Pupilles de ta garde. Lorsque Louis Bonaparte occupait le trône de Hollande, la garde de ce prince se composait, entre autres corps, d’un bataillon de jeunes Hollandais appelés vélites royaux, qui se recrutaient, à l’origine, au moyen des enfants d’officiers, sous-officiers et soldats morts au service. Ce moyen de recrutement ayant été reconnu insuffisant, on admit les orphelins des soldats de terre et de mer et les enfants trouvés qu’on élevait dans les hospices. Ces bataillons de vélites étaient, dans le principe, destinés aux IndesJ parce qu’on pensait que les tout jeunes gens qui les composaient pourraient s’habituer, mieux que des hommes faits, au climat d’un pays dont les maladies étaient à redouter pour l’âge mûr. Les colonies hollandaises étant successivement tombées au pouvoir des Anglais, les vélites de* meurèrent à La Haye, furent attachés à la garde du roi Louis et mis sous la tutelle des

frenadiers à pied de cette garde. À la réunion e la Hollande à la France, la milice batave fut naturellement incorporée à la nôtre et les grenadiers à pied hollandais devinrent le troisième régiment de la garde impériale. Ils amenèrent avec eux le bataillon des vélites, C’était, dit le général Bardin, une cohorte de géants ayant pour queue un manipule de nains. Grenadiers et vélites eurent Versailles pour garnison depuis le 1er janvier 1811. Un décret du 11 janvier de la même année sur les enfants trouvés porte (art. 16) « qu’élevés à la charge de l’État ils sont entièrement à sa disposition, à Le mode de recrutement des ex-vélites hollandais, qui n’avaient pas encore de nom officiel dans l’armée française, était indiqué par ce décret. Napoléon, qui destinait ces deux bataillons d’enfants à la marine, les fit venir peu après à Paris et les passa en revue aux Tuileries. Frappé de leur tenue martiale, de leur aplomb, il renonça à son premier projet et dit au ministre Decrès, présent à la revue : « Ce corps ne passera pas au service de mer ; il fera partie de ma garde. » En conséquence, le décret du 11 février 1811 maintint les deux bataillons toujours sous la tutelle des grenadiers hollandais, en même temps qu’il ordonnait le recrutement de ces bataillons par les enfunts trouvés. Il y eut bientôt trop de recrues. Un décret du 30 août 1811 créa 9 bataillons sous la dénomination de pupilles do la garde. Le décret du 19 octobre 1811, rendu à Amsterdam, établit que le corps des pupilles de la garde s’administrerait lui-même. Ce corps, dont la création fut entièrement réalisée en 1812, comptait 8 bataillons actifs de 800 hommes chacun et un 9e bataillon de dépôL dont la garnison devait toujours être à Versailles. Un an s’était à peine écoulé depuis cette organisation, qu’on se vit. obligé de réduire le corps des pupilles, les désastres éprouvés en Russie forçant à reconstituer l’armée. Les plus vieux pupilles, ayant 18 ans au plus, composèrent un régiment de tirailleurs et fournirent les cadres entiers de quatre régiments de la vieille garde. Le reste (mars 1813)Nforma quatre bataillons de pupilles. Les trois premiers de ces bataillons nouveaux eurent 4 compagnies, et le quatrième 6 compagnies, dont 2 de dépôt, auxquelles on joignit une école de 200 tambours et cornets. Le 78 tirailleurs, formé avec le 1er et le ?e bataillon de pupilles, figura glorieusement à la batailla de Lutzen, pendant laquelle il recueillit et protégea dans son carré le maréchal Mortier et son état-major, et fit avec l’aplomb et le sang-froid de vrais grognards les campagnes de Saxe et de France. Quand les alliés attaquèrent Paris, les pupilles, venus de Versailles, aidèrent bravement à la défense de la barrière de Clichy. Horace Vernet, qui combattait lui-même à cette barrière, a consacré dans un tableau le souvenir de leur belle conduite.

En mars 1814, le 1er bataillon de pupilles, dont les trois premières compagnies étaient hollandaises et la quatrième composée de Français et d’Italiens, fut envoyé de Brest à Rennes et quelques jours après àSaint-Malo. En contact avec les Hollandais renvoyés des corps de l’armée pour être employés comme pionniers à Saint-Servan, les pupilles hol PUPI

landais arborèrent leur cocarde nationale, abandonnèrent leurs fusils en faisceaux et refusèrent de servir le gouvernement provisoire de la France. Les pupilles piémontais et italiens prirent aussi leurs couleurs nationales, mais n’abandonnèrent pas leurs armes. Ce bataillon en révolte fut désarmé à Saint-Malo, à l’exception de la 4e compagnie que l’on ramena à Versailles.

Les compagnies du dépôt de Versailles furent dirigées sur Tours et sur Orléans dans la nuit du 30 au 31 mars ; elles ne tardèrent pas à revenir au dépôt (commencement de mai), épuisées par la désertion. Elles servirent à compléter les cadres des régiments organisés à Paris ; le reste fut envoyé à Cambrai pour rentrer dans l’année formée dans le Nord. Le 15 juin 1814, les Hollandais demeurés à Versailles furent congédiés, en vertu de l’autorisation de rentrer en Hollande accordée à leurs compatriotes. Le 2<> bataillon, qui avait tenu garnison à Boulogne et à Gravelines en 1813, obtint, le 29 juin 1814, de rentrer en Hollande avec armes et bagages. Les pupilles de la garde disparurent avec l’Empire.

Par décret du 30 août 1811, qui fixait leur’ uniforme, les pupilles avaient le shako, le fusil de dragon et l’habit-veste. Les quatre premiers bataillons étaient habillés de vert avec collet et passe-poils jaunes ; les quatre autres étaient vêtus de blanc avec collet, parement, passe-poils et retroussis verts. Le bataillon de dépôt était moitié vert et moitié blanc. Le colonel seul avait deux uniformes, pour que l’œil ne fût pas choqué quand il passait en revue les bataillons verts et les bataillons blancs.

Le peuple désignait souvent le corps des pupilles sous le nom de régiment du roi de Rome, titre qu’il n’a jamais porté. «Un autre corps, dont 1 existence a été de courte durée, dit Bardin, s’est réellement appelé le régiment du roi de Rome ; il avait été formé à quatre bataillons pendant le blocus de Dnntzig, par le général Rapp, quand il était gouverneur de cette place et commandant en chef du dixième corps, en août 1813. •

Pupille (la), comédie en un acte et en prose, par Fagan, représentée le 5 juin 1734. Cette petite comédie est une pièce à la Marivaux. Une orpheline, élevée avec soin, est’en âge d’être pourvue d’un mari. Elle sent qu’elle aime, peut-être par reconnaissance, son tuteur, un homme de quarante-cinq ans, dont elle a eu le temps d éprouver le caractère. Ce tuteur a, en effet, toutes les qualités aimables qui peuvent distinguer un homme d’un âge mûr. Outre le dévouement, il a ia modestie et la réserve. Il ne se doute nullement de l’inclination de sa pupille ; il suppose, comme tout le monde, que Julie aime le jeune Valère. La jeune fille ne semble pas vouloir détruire cette fausse idée. Cependant elle se tue de dire de cent façons ce qu’on ne veut pas comprendre. Son tuteur s’obstine à ne rien voir, à ne rien entendre ; il ne peut admettre que Julie soit amoureuse de lui. Le dépit de la jeune fille redouble avec son embarras. Le malentendu se prolonge. Le premier moyen qu’emploie Julie tourne contre elle ; le second est ingénieux et décisif. Cependant elle est obligée de faire de vive voix l’aveu de ses sentiments. Il est évident que la pièce serait finie dès les premières scènes, pour peu que le tuteur s’avisât de voir clair dans le cœur de sa pupille ; mais la situation n’a pas le temps de devenir monotone ; de petits incidents parfaitement amenés, des contrastes heureux entre les caractères, des nuances légères, des gradations insensibles masquent ce vice originel de l’intrigue. L’action se développe avec art. Le dialogue est simple et naturel et le stylo d’un excellent ton.

PUPILLE s. f. (pu-pi-le — latin pupilla, dimin. de pupa, jeune fille, petit enfant. Pupilla veut dire à ia fois jeune fille et prunelle de l’œil, d’où les deux acceptions du français pupille, qui signifie fille ou garçon en minorité et aussi prunelle de l’œil. Comparez le grec kora, jeune fille et prunelle, l’espagnol nina, jeune fille et prunelle, l’hébreu ischôn, le petit homme et la prunelle, l’arabe iusân el ayn, l’homme de l’œil, la prunelle. Ces dénominations de la prunelle s’expliquent par ce fait que, lorsquon regarde la prunelle de quelqu’un, on y voit sa propre image réduite). Anat. Prunelle, ouverture située au milieu de l’iris de l’œil, et qui livre passage aux rayons lumineux.

— Chir. Pupille artificielle, Ouverture que l’on pratique dans l’iris, pour tenir lieu de la pupille naturelle oblitérée ou absente. Encycl. Anat. La pupille est ronde chez

l’homme et elliptique dans le sens de la cornée chez la plupart des animaux. La pupille suit tous les mouvements de l’iris ; elle se contracte sous l’influence de la lumière et se dilate dans l’obscurité (v. iris). Mais il est des états pathologiques dans lesquels cette ouverture se trouve plus ou moins oblitérée. Les synéchies antérieure et postérieure produisent cet effet. Dans le premier cas, l’oblitération est la conséquence d’une ulcération ou d’une plaie de la cornée ; dans le second, d’une inflammation de l’iris, qui s’est terminée par l’exsudation de fausses membranes sur la capsule (Desmares). L’atrésie pupilfaire est encore due quelquefois à des épau-